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Chronique : La mystérieuse bibliothèque de Blackwood Abbey

Hester Fox est une autrice américaine à temps plein. Elle est spécialisée en histoire et en archéologie. La mystérieuse bibliothèque de Blackwood Abbey est son second roman à paraître en France.
Son premier roman, La berceuse des sorcières, était paru chez Faubourg Marigny avant de paraître en poche aux éditions J’ai Lu.

Un étrange héritage…

La jeune Ivy Radcliffe, 23 ans, a tout perdu durant les horreurs de la première guerre. Mais il semblerait que le destin lui sourie enfin. Elle vient de recevoir le courrier d’un notaire, et ce qu’elle va découvrir lors de son entretien dépasse tout ce qu’elle aurait pu imaginer. Ivy vient d’hériter d’un domaine dans la campagne anglaise. La seule condition pour en jouir étant d’y habiter de façon permanente. Ayant perdu parents et frère durant la Grande Guerre, Ivy part sans un regard en arrière.

Mais à peine arrivée dans ce qui est maintenant son domaine, Ivy sent l’ambiance pesante de l’abbaye. Elle qui adore les livres, elle découvre que le bâtiment est doté d’une des plus belles bibliothèques de la région… Mais même cela ne suffit pas à enlever à Ivy qu’il se passe quelque chose d’étrange…

Mystères et ambiance feutrée

De façon générale, j’aime beaucoup les parutions des éditions Faubourg Marigny. Elles mettent en avant des héroïnes qui traversent différents grand moments de l’Histoire. Ici, ont retrouve l’élan habituel des romans de la maison, mais pas tout au long du livre…

J’ai été transportée positivement toute la première moitié de l’ouvrage, mais passé la seconde partie, j’ai trouvé le tout très long. Impossible de me concentrer sur le destin d’Ivy qui perd peu à pied, qui mélange passé, présent, souvenirs et rêves… Mais à partir du dernier tiers du roman, j’ai trouvé l’intrigue trop facile.
Pour moi, la qualité première de ce roman était son ambiance. Sombre comme il faut, avec une introduction mystérieuse et bien équilibrée, mais ces qualités se délitent peu à peu, à l’image de la santé mentale d’Ivy.

Je n’en dirait pas plus pour ne pas déflorer l’intrigue, mais j’ai trouvé le roman très bon dans sa première moitié, mais il est extrêmement dommage que la suite ne soit pas à la hauteur. L’ambiance poussiéreuse et mystérieuse qui recèle de l’ouvrage est réussie, mais cela n’est pas suffisant, et c’est bien dommage.

Pour moi, c’est presque un rendez-vous manqué. Je n’ai jamais été déçue par un roman de cette maison d’édition, et je comprends pourquoi il a été choisi. La mystérieuse bibliothèque de Blackwood Abbey coche toutes les cases du catalogue de la maison : Histoire, héroïne féminine, mystère, héritage surprenant, secrets de famille… Mais quel dommage que tous ces éléments ne donnent pas un tableau final plus original et exaltant !

Ainsi donc, ce roman d’Esther Fox m’a laissée sur ma faim, mais je ne m’avoue pas vaincue. Il est prévu que je lise La berceuse des sorcières, peut-être y trouverais-je ce qui m’a fait défaut ici.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique YA : Dear George Clooney, tu veux pas épouser ma mère ?

Mon plus gros coup de coeur de l’année 2023 en jeunesse, c’est CE LIVRE ! (mais comme je mets du temps à publier mes chroniques, vous ne le savez que maintenant…)

Nous ne sommes qu’au mois de juin lorsque j’écris ces lignes, je prends donc le risque de mentir en disant que c’est mon roman préféré de 2023 pour la tranche des 11/14 ans. Mais ce roman est d’une telle finesse que je résiste pas à l’excitation de dire que c’est déjà mon favori !


L’ouvrage est paru initialement chez Hélium en 2011, il vient tout juste de sortir chez Le livre de Poche Jeunesse, soit 12 ans après sa sortie en grand format. La preuve qu’il faut parfois garder espoir sur une sortie poche. C’est justement grâce à sa parution en poche que j’ai pu mettre la main dessus et le découvrir. En grand format, l’ouvrage avait été vendu à 10 000 exemplaires en France, un véritable succès !

Dear George Clooney a été traduit avec talent et amour par Valérie Le Plouhinec, et ça se sent à chaque mot de chaque phrase !

Si vous ne connaissez pas encore Susin Nielsen, sachez qu’elle a écrit quantité d’autres ouvrages : On est tous faits de molécules (Hélium), Les optimistes meurent en premier (Hélium), Partis sans laisser d’adresse (Hélium)… Ils ont tous l’air bien !

La « routine » d’une vie bouleversée

Violette Gustafon est une adolescente dont les parents sont divorcés. Sauf que la situation est difficile à accepter pour elle, d’autant plus que son père a refait sa vie. Violette maintenant deux petites demi-sœurs jumelles en plus de sa petite sœur, et ça, c’est très dur à encaisser. Surtout quand elle voit sa mère tenter par tous les moyens de retrouver un homme dans sa vie, quitte à tomber sur les pires cas possibles : le bizarre chelou, le radin, ou encore celui qui n’aime pas les enfants.

Mais cette fois, Violette a idée lumineuse, il y a bien un homme en effet qui remplit tous ses critères d’exigeance en terme de futur père adoptif, et cette personne c’est le parfait et sexy George Clooney. Il n’y a plus qu’à le contacter et le convaincre d’épouser sa mère ! Facile.

Du l’humour subtil pour panser ses blessures

Le génie de Susin Nielsen réside dans la façon dont Violette gère les choses avec un humour qu’on peux qualifier de monstre. Oui, elle est revancharde et elle en veut à la terre entière alors faire manger des crottes de chats à ses demi-sœurs lui paraît un juste vengeance. Préparer des questionnaires très invasifs pour les petits amis de sa mère aussi fait partie de son rôle de grande sœur, du moins le croit-elle.
Mais ce qui est réellement génial, c’est que l’autrice réussit à parler de sujets complexes au niveau des sentiments tout en les rendant légitimes. On comprend la colère de Violette, son sentiment de perte et d’injustice, sa peur de voir sa mère retomber amoureuse et être à nouveau trahie… Tout cela est magnifiquement mis en mot par Susin Nielsen, bien mieux que tout ce que je pourrais vous dire.

Et surtout, toutes ces problématiques mentionnées plus hauts sont traitées avec un humour incroyable. C’est là la plus grande qualité de ce roman : réussir à tout faire passer par le biais d’un humour grinçant et de haute volée. C’est à la fois subtil et énorme, drôle et parfois atterrant de bêtises, et ça fonctionne !

C’est le genre de roman qu’on a envie de lire pour rire du quotidien et de ses problèmes, et pas besoin d’avoir des parents divorcés pour apprécier ce roman très juste sur les ressentis des ados et préados.

A découvrir dès l’âge de 12/13 ans, puis sans aucune restriction ! Je déclare ce roman d’utilité publique pour redonner sourire et bonne humeur à toute personne qui le lira ! Pour moi, c’est un sans faute, je le mets ex-aequo sur le podium avec La troisième vengeance de Robert Poutifard de Jean-Claude Mourlevat. Ces deux romans mélangent humour et émotions le tout avec un talent fou qui les rend accessibles à tous sans se cantonner à la jeunesse.

Chronique YA : Nos étoiles contraires

Pourquoi Nos étoiles contraires à conquis des millions de lecteurs ? Parce qu’il parle d’un sujet terrible mais sans pathos et nous fait rire aux moments les plus improbables. C’est à ça qu’on reconnaît un grand livre, le sujet importe peu pourvu qu’on ai l’ivresse !

Des millions de lecteurs à travers le monde, plus de sept-cent mille exemplaires vendus en France, Nos étoiles contraires est un phénomène éditorial incroyable. Si incroyable que je ne l’ai pas lu tout de suite, on peux même dire que je suis passée à côté. Et pourtant, dix ans après sa sortie, je le découvre enfin. Et oui, ce succès est mérité, et oui je pense que si j’avais été ado en le lisant, j’en aurait pleuré toutes les larmes de mon corps. Ce roman est emblématique de la sick-lit, un sous-genre littéraire où les protagonistes sont confrontés à la maladie au quotidien.

John Green est un auteur américain, il a écrit Le théorème des Katherine, Qui es-tu Alaska ? ou encore La face cachée de Margo. Tous sont devenus des succès de librairie à travers le monde. Mais Nos étoiles contraires a explosé tous les records. En France, l’ouvrage est paru aux éditions Nathan en 2012 puis il est sorti en format poche chez PKJ. Nos étoiles contraires a remporté le Prix du meilleur roman de 2012 par le Time Magazine.

C’est l’histoire d’une fille qui a le cancer…

… et qui tombe amoureuse petit à petit d’un mec, qui lui aussi a le cancer. Normal, ils se sont rencontrés à un groupe de parole où plein d’ados cancéreux se réunissent. Le but de ces réunions ? Libérer la parole, s’entraider, essayer d’entrevoir l’espoir. Mais cela n’empêche pas de voir la chaise vide d’un absent qui ne reviendra pas.

Voici le quotidien de Hazel Grace, elle a un cancer qui l’oblige à être constamment sous oxygène, le moindre effort l’affaibli et elle fait tout pour vivre relativement normalement. La vie n’est pas facile, mais elle s’en accomode, mais elle refuse de tomber amoureuse de ce garçon prénommé Augustus. Elle se considère comme une grenade : elle va exploser, on ne sait pas quand, mais un jour elle dévastera tout sur son passage par son absence. Ses parents sont déjà embarqués dans cette tragédie à venir, et elle se refuse à ajouter une personne au tableau… Mais Augustus n’entend pas se laisser mettre à l’écart.
C’est ainsi que peu à peu une belle histoire se créé, sur fond de maladie et de difficultés surmontées. L’histoire de Hazel et Augustus est aussi belle qu’intemporelle.

Une ironie sans bornes

Ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman, c’est l’humour décalé dont font preuve à chaque page les personnages de John Green. Et ils ont raison, il n’y a pas d’autres façon de vivre les choses que par l’humour, et s’il est noir, c’est encore plus savoureux. Car oui, les cancéreux se balancent des vannes entres eux sur leur pathologies et sur le reste aussi. Il n’y a pas de raisons de se priver ! C’est vraiment le point fort du roman, ce refus de tomber dans le pathos et de tout combattre par l’humour. Même si parfois, l’humour n’est pas assez fort contre la perte.

Le concept du « cadeau cancer » aussi m’a beaucoup fait sourire… Ce sont tous les petits avantages que les personnes malades ont car elle n’en ont plus pour longtemps. C’est terriblement ironique, et la façon dont Hazel ou Augustus en parlent est vraiment bien retranscrite. Impossible à décrire, il faut le lire !

Mais surtout, Nos étoiles contraires est une belle histoire d’amour naissant. C’est aussi une quête, la découverte de l’autre, l’exploration des limites de chacun. Question bête, mais comment faire l’amour avec un embout à oxygène qui nous accompagne tout le temps ? John Green à pensé à tous ces détails qui rendent si touchants ses personnages. Et ça donne droit à quelques scènes d’anthologie !

Que dire de plus si ce n’est que certes l’histoire est belle, mais je pense que c’est avant tout la justesse du ton des personnages qui fait la qualité de ce roman. Les répliques sont magiques, les situations géniales… c’est un régal à lire. D’ailleurs, ça ne se lit pas, ça se dévore car on trépigne pour connaître l’histoire de Hazel et Augustus. Un couple merveilleux mais qui a peu de chances de survivre au cancer… On sait déjà qu’on va lire un drame, mais on y va quand même, comme Augustus et sa grenade qu’il refuse de laisser sous prétexte qu’elle va exploser un jour.

Si vous voulez de l’émotion, de l’humour et de l’originalité, lisez Nos étoiles contraires. C’est beau, simple et ça respire la vie, tout simplement. Et après avoir fini l’ouvrage on a juste envie de partir aux Pays-Bas découvrir l’Amsterdam qu’ont découvert Hazel et Augustus lors d’une parenthèse magique… A lire dès 14 ans.

Pour aller plus loin, d’autres livres de sick-lit à découvrir : The Memory Book chez Lumen (hyper poignant et totalement méconnu !), Je veux juste vivre ou encore Dieu me déteste (tragiquement drôle).

Chronique : La petite boutique aux poisons

Sarah Penner est autrice américaine, La petite boutique aux poisons est son tout premier roman, et dès sa parution il fut remarqué aussi bien dans son pays d’origine qu’en France. Tout concoure à attiser la curiosité : un titre mystérieux, une couverture jolie et intrigante… et une histoire qui donne envie de s’y plonger !
L’autrice a également écrit, toujours chez Faubourg Marigny : Le cercle occulte des gentlemens.

Une vie bouleversée et à la croisée des chemins

Caroline Parcewell est une femme mariée, heureuse, du moins le croyait-elle avant de découvrir que son mari la trompe. Alors qu’ils devaient tous deux s’envoler à Londres pour leur anniversaire de mariage, la jeune femme décide de partir seule. Tout ce qu’elle a toujours souhaité dans sa vie : une maison, un travail stable, l’amour… est en train de voler en éclats. Et si ce voyage à Londres était l’ocassion de se poser les bonnes questions sur sa vie de couple et sur sa vie de femme ? Quels rêves a-t-elle mis de côté pour son couple ?

En parallèle, nous suivons l’histoire d’une petite boutique d’apothicaire, dans une ruelle sombre de Londres. Elle ne paie pas de mine, et seuls les initiés ont vent de son existence… Et pour cause, la boutique propose des « remèdes » un peu spéciaux, dont certains sont létaux. Et la clientèle de cette boutique est aussi particulière que sa propriétaire, pour en découvrir les secrets, il va falloir mieux comprendre son histoire…

Une lecture enrichissante et distrayante tout à la fois

J’adore les romans qui savent doser à la fois un peu de savoir et d’érudition avec une intrigue accaparante. C’est ici parfaitement le cas de bout en bout. L’autrice nous fait alterner les époques à chaque chapitre, ainsi navigue-t-on entre le 18ème siècle et notre ère. Et chacune à sa façon à quelque chose à nous apprendre et nous tien en haleine.

Du côté de Caroline, certes la jeune femme a de gros problèmes de couple, mais il n’y a pas que cela à narrer. Durant l’une de ses ballades dans la capitale, elle découvre un hobby londonnien étrange est passionnant : le mudlarking. Cette étrange passion consiste à draguer les fonds de la Tamise et y débusquer d’anciens objets que l’on peux conserver par la suite. En cela, le fleuve est un prodigieux conservateur des choses du passés, c’est ainsi que Carole va tomber sur une petite fiole étrange dotée d’une gravure intriguante… Qui va bouleverser sa vie et précipiter sa réflexion sur le sense de sa vie et sa vocation première : l’étude de l’Histoire.

Pour la partie se déroulant dans le Londres du 18ème, c’est tout aussi passionnant. Peu à peu, on en apprend plus sur la fameuse petite boutique perdue dans les méandres d’une ruelle peu fréquantée. La façon dont les clients font leur commande est en elle-même très secrète et on découvre peu à peu les stratagèmes mis en place par la propriétaire pour satisfaire sa clientèle sans se mettre en danger.
Vous apprécierez de découvrir toutes les herbes, poudres et autres ingrédients qui servent à la décoction des nombreux remèdes et poisons. Il y a même de la poudre d’insectes dans certaines compositions ! Tout est soigneusement rangé et catalogué, entrer dans les arcanes de la boutique est un vrai plaisir. A tel point qu’on apprend quantité de choses sans s’en rendre compte…

Mais quel lien y -a-t-il entre ces deux femmes que deux siècles séparent ? Il n’y a pas que le petit flacon trouvé dans les eaux boueuses de la Tamise, comme vous allez pouvoir le constater !
C’est en cela que la magie de Sarah Penner opère… elle nous offre des portraits de femmes fortes, courageuses et qui osent se confronter aux obstacles que la vie a mis sur leur chemin.

Bien que la moitié du roman soit ancré au 18ème siècle, il reste très actuel dans ses thématiques : sororité, féminisme, quête de sens et secrets teintés d’un soupçon d’étrange qui frise le merveilleux… Un mélange diablement efficace qui fait que les quatre cent pages qui composent l’ouvrage se dévorent en très peu de temps !

Pour celleux qui hésitent encore à découvrir ce très bon texte, sachez qu’une édition collector magnifique vient tout juste de sortir en ce début d’octobre 2025 :

Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, son troisième roman sort également début octobre : La Malédiction des Sorcières de la Mer, toujours chez Faubourg Marigny.

Chronique essai : En Amazonie

Un livre pour vous conforter de faire vos achats culturels en librairie indépendante… surtout que nous avons la chance d’avoir la loi Lang ! Une belle exception culturelle qui nous permet d’avoir un tissu de librairies dense et dynamique sur tout le territoire… Il ne manque plus que de meilleures remises aux libraire, et nous pourrons enfin vivre dignement de notre travail ! Car non, en dessous de 37%, c’est de la survie… alors qu’Amazon obtient 45%…

L’ouvrage est paru il y a longtemps maintenant (2013), mais malheureusement tout ce qui est traité dedans est encore d’actualité… Jean-Baptiste Malet est journaliste, il a fait croire qu’il était en recherche d’emploi pour être embauché par Amazon. Ce qu’il a découvert est encore pire que les nombreuses rumeurs qui courent sur la façon dont Jeff Bezos gère ses salariés… ou plutôt ses esclaves de façon légale.

Bienvenue dans le monde de l’optimisation à tout prix

Le temps c’est de l’argent, et Jeff Bezos en a fait plus qu’une citation mais un véritable fer de lance pour son entreprise. La moindre minute et même seconde de ses employés est tracée, pistée, mesurée et optimisée. Impossible pour eux de travailler à un rythme viable, ils sont chronométrés et comme la plupart sont des mouchoirs jetables en CDD… Faire miroiter un CDI les force à aller toujours plus vite et cela jusqu’à l’épuisement.
C’est ainsi qu’Amazon recrute de nouveau intérimaires tous frais et on recommence… Ce cycle dure depuis toujours chez Amazon et perdure encore. Surtout quand on sait que les entrepôts de l’entreprise s’installent dans des endroits où le taux de chômage est élevé et où les gens ne refusent pas un CDI potentiel même si les conditions sont terribles.

Le pire dans cette histoire, c’est qu’Amazon reçoit des aides pour créer ces fameux emplois (alors que la majorité des employés sont en CDD). Bref le montage financier de l’entreprise est diaboliquement efficace et laisse tous ceux qui ne sont pas assez dynamiques ou proactifs selon l’entreprise.

Et encore, je ne vous parle que de la face cachée de l’iceberg. Les salariés syndiqués subissent des pressions constantes, les salariés n’ont absolument pas le droit de se parler au risque de baisser leur productivité, sont régulièrement fouillés avant de quitter l’entrepôt… Ceux qui n’ont pas de permis ou de voiture doivent prendre un bus spécial envoyé par Amazon et il est payant… Magnifique, n’est-ce pas ?

En lisant cet ouvrage, vous découvrirez encore quantité d’autres choses sur l’entreprise qui a rendu Jeff Bezos millionnaire et lui permet en 2021 de voyager dans l’espace. Il pollue ainsi plus que des milliers d’êtres humains en seulement quelques secondes.
Mais le pire c’est que tout ce qui est dans cet ouvrage est encore pour la majorité encore d’actualité. Par ailleurs, Jean-Baptiste Malet n’est resté que quelques semaines avant de claquer la porte. Il n’a vu qu’une partie de ce qu’il se passe chez Amazon…

Pour creuser la question Amazon, je vous conseille vivement de découvrir également l’ouvrage Le monde selon Amazon de Benoît Berthelot, ou encore Contre Amazon deJorge Carrion pour avoir un point de vue plus récent sur la question. A lire pour éveiller les consciences !

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique YA : Dragonfly Girl

Le nom de Marti Leimbach vous dit peut-être vaguement quelque chose ? C’est possible puisque l’autrice a déjà sorti un livre en France, intitulé Le choix d’aimer. Il y en a même eu une adaptation cinématographique en 1992. Avec Dragonfly Girl, elle nous propose un roman YA renversant et original qui est une véritable ode aux sciences… et à l’art du contournement.

Un prix gagné de façon illégitime

Kira est une lycéenne surdouée qui tente de survivre dans son difficile quotidien. Elle vit seule avec sa mère atteinte d’un cancer, et la vie est difficile. Ne travaillant pas, la mère de Kira accumule les dettes pour ses soins ou même pour de simples courses… A tel point qu’elle doit une belle somme a des personnes peu recommandables.
Mais heureusement (ou pas), Kira a un don incroyable : elle a la fibre scientifique dans l’âme. Grâce à sa seule ténacité et son intelligence, elle a réussit à remporter un prestigieux prix qu’elle doit récupérer en Suède (non ce n’est pas le Nobel !). Mais pour cela, elle doit mentir sur son âge et son parcours professionnel encore inexistant. Ce qu’elle n’hésite pas à faire, car en plus de la renommée, le prix et accompagnée d’une généreuse dotation pouvant effacer les dettes médicales de sa mère.

Mais Kira a beau être d’une intelligence remarquable, elle n’arrive pas à passer assez inaperçue, et son travail ainsi que ses découvertes vont éveiller l’attention de personnes extrêmement dangereuses…

Ne vous fiez pas aux apparences !

La première fois que j’ai vu la couverture de Dragonfly Girl, j’ai cru qu’il s’agissait d’un texte de romantasy : une jeune fille portant une belle robe éthérée, le terme de Dragonfly (qui veut dire libellule en anglais) qui a une connotation un peu féérique… C’est vrai qu’il y a quand même ce couloir sombre et bien glauque en arrière plan dont on ignore la teneur.
En réalité, on ne sait pas trop où on met les pieds en regardant cette couverture, mais à aucun moment on ne pense que ça va traiter de sciences ! Et quand je dis que ça parle de sciences, ce n’est pas un thème de fond qu’on ne voit que durant quelques pages, non, ce roman ne parle QUE de sciences, et de façon passionnant qui plus est !

Vous pouvez voir à droite la couverture américaine, qui est selon moi beaucoup trop austère. Alors, oui cette fois-ci on comprend qu’il y a des sciences, mais d’un point de vue esthétique je passe mon tour. N’y avait-il pas un moyen de réaliser une couverture qui fasse comprendre d’un regard que l’on va parler de sciences avant tout et que la romance n’est que très secondaire dans tout cela ? La couverture française donne l’effet inverse avec une jeune fille glamour et aucun indice sur la partie scientifique du roman. C’est très dommageable car je pense que beaucoup de lecteurs.ices potentiels n’ont pas trop compris ce dont il était question (comme moi). Et je crains que cet excellent roman n’ait pas trouvé son lectorat à cause d’un problème de couverture…

Mais alors, qu’en est-il de l’intrigue ? L’histoire de Kira est passionnante. Oui, elle est douée et même plus que cela, mais ce que j’ai aimé dans Dragonfly Girl, c’est que l’on découvre les dessous du travail en laboratoire. Kira ne fait pas plupart du temps que très peu d’expériences, elle est confinée aux tâches ingrates telles que nettoyer les paillasses, s’occuper des animaux qui vont faire l’objet d’expériences et donc peut-être mourir, et surtout apprendre de nombreux process. Car non, le travail de recherche n’est pas aussi sexy qu’on pourrait le croire au premier abord. Il y est surtout beaucoup question de protocole, d’expériences à faire, et refaire pour prouver qu’elles fonctionnent. Et dans ce roman, c’est tout cela que l’on découvre et plus encore !

La partie des interactions entre les personnages est elle aussi primordiale. En effet, Kira est extrêmement peu appréciée par certains de ses nouveaux collègue au vu de son très jeune âge. Toutes les basses-oeuvres lui sont dédiées, mais également les répliques cinglantes, la jalousie sous-jacente, etc. J’ai trouvé cette partie très intéressante car elle nous montre une héroïne extrêmement normale mais résiliente car motivée par son amour des sciences et bien entourée.
Et pour celleux qui se demandent, oui, il y a bien une romance, mais elle est si peu nécessaire à l’intrigue qu’il ne faut pas lire Dragonfly Girl pour cela.

Oui, Dragonfly Girl traite avant tout de sciences et de découvertes majeures que l’on pourrait faire d’ici quelques décennies (ou certaines existent peut-être déjà…), mais l’ouvrage est plus fin que cela. Il parle surtout de comment une découverte scientifique majeure pourrait être manipulée, changée, dénaturée par de mauvaises personnes. Comment la politique se mêle à la science, neutre par nature, comment l’argent et les menacent réussissent à corrompre absolument tout. Ce roman, c’est tout cela est bien plus !

Alors, faut-il lire Dragonfly Girl ? Pour moi c’est un immense oui, un énorme coup de cœur totalement imprévu comme on aime en avoir. Passez outre cette couverture et plongez dans un roman 100% scientifique qui réussit à sortir de certains clichés… et ce jusqu’à la fin ! Marti Leimbach s’est énormément documentée pour ce roman, et elle donne d’ailleurs ses nombreuses sources en fin d’ouvrage, c’est passionnant et donne envie d’en savoir plus ! Dès 14 ans.

Chronique jeunesse : Hilda et le peuple caché

Connaissez-vous la série de BD Hilda ? L’ouvrage que je vous chronique ici est issu de la série elle-même issue de la BD. Il nous conte les aventures d’une petite fille évoluant dans un monde étrange et magique au graphisme magnifique ! La série de livres est en trois tomes, le premier étant paru chez Casterman en octobre 2018. C’est le genre d’ouvrage parfait pour un #pumpkinautomnchallenge ou un #coldwinterchallenge ! 

Entre mignonitude et aventure

Bienvenue dans le petit monde calme et rassurant d’Hilda, une jeune fille curieuse et courageuse qui vit avec sa maman dans la forêt. Elles sont au calme, il n’y a aucune ombre au tableau, sauf que… Un soir, elles se font attaquer par des forces invisibles et mystérieuses ! Leurs revendications ? Qu’elle quitte leur maison sur le champ pour ne plus jamais revenir ! Pourquoi cela ? C’est ce que va tenter de découvrir Hilda… 

Un premier tome empli de jolies choses et d’humour

En quelques pages, il est facile de se baigner dans l’univers doux et rassurant d’Hilda. Clairement d’inspiration nordique avec des trolls qui prennent vie une fois le soleil couché ! Des géants mystérieux et doux, et d’autres créatures nées de l’imagination des deux auteurs. Les graphismes sont rassurants mais rien dans cette histoire n’est niais, à aucun moment. 

On pourrait même qualifier la jeune Hilda de baddass, elle n’a pas peur de sauter du toit pour chevaucher d’étranges créatures volantes ou de parler à l’oreille des géants, et même convoquer le roi des elfes ! 

Son histoire est prenante en très peu de pages, et le fait que ce soit une novélisation ne m’a absolument pas gênée. Les dessins ont été réalisés spécialement pour l’ouvrage et ne sont pas issus de capture d’écran hasardeuses comme c’est le cas dans beaucoup d’adaptations. Non, ici, il y a un réel travail éditorial et cela se voit. 

Parmi les très nombreux personnages attachants de cette histoire, ma préférence va à l’étrange petit bonhomme de bois à la tête de noix de coco. Il est mignon, bizarre, adore les livres et se comporte comme un chameau avec Hilda ! Il m’a beaucoup fait rire tant il est déconnecté de la réalité et s’incruste comme un rustre chez les autres. 

J’ai donc énormément aimé ce premier tome de la trilogie Hilda que je vais sûrement continuer car elle sait réserver son petit lot de surprises ! Et surtout, l’univers m’a énormément plu. Cela m’a d’ailleurs un peu fait penser à Adventure Time dans le graphisme, mais avec une cible clairement jeunesse ici.

Cela m’a tellement plu que je vais d’ailleurs poursuivre l’expérience en regardant la série Netflix (j’ai commencé et c’est très chouette, notamment la BO). Il ne me restera ensuite plus qu’à découvrir les BD !

Chronique roman japonais : Le restaurant des recettes oubliées – Premier service

Paru chez Nami en avril 2023 et chez J’ai Lu un an plus tard, Le restaurant des recettes oubliées est une petite série de romans japonais. Pour la version poche, les éditions J’ai Lu croient tellement en l’ouvrage qu’ils ont sorti un version normale et une édition collector reliée avec jaquette. Pour le moment, trois tomes sont parus en France, mais il y en a déjà d’autres au Japon…
Gros succès éditorial aussi bien au Japon qu’en France (ou ailleurs), cette série nippone vous fera voyager tant d’un point de vue culinaire que culturel.

Un restaurant sans devanture difficile à trouver…

Si vous atterrissez dans le restaurant tenu par la famille Kamogawa, c’est que vous n’êtes pas là par hasard. En effet, pour s’y rendre il faut déjà avoir vu le petit encart publicitaire qui paraît dans le journal local. Ensuite, il vous faudra être assez intrigué pour vous déplacer, puis ensuite trouver l’adresse exacte du lieu car personne ne semble le connaître. Que ce soit les habitants du quartier ou les taxis qui sillonnent la ville, personne ne connaît le restaurant.
Si vous surmontez tous ces obstacles, vos pas emmènerons peut-être jusqu’à la porte de ce petit restaurant qui ne paie pas de mine. Pas de devanture, pas d’enseigne, rien n’indique qu’un restaurant de qualité séjourne ici, et pourtant…

Y pénétrer, c’est découvrir un endroit refuge merveilleux où vous pourrez vous régaler de hauts mets comme de plats très populaires. Mais surtout, tout au fond, au bout d’un petit couloir du restaurant, il y a le bureau d’enquête. Si vous avez la nostalgie d’un plat et que vous souhaitez en retrouver la saveur et les souvenirs qui y sont associés, vous êtes à la bonne porte !

Mignon, mystérieux, délectable

Et voilà encore un roman japonais qui vous fera passer un bon moment ! On peux sans peine classer celui-ci dans les feel-good book nippons comme il y en a beaucoup actuellement : Un jeudi saveur chocolat (Nami), Tant que le café est encore chaud (Lgf/Albin Michel), Au prochain arrêt (Actes Sud), La bibliothèque des rêves secrets (Nami/J’ai Lu) ou encore Le gardien des souvenirs (Nami). Ces romans ont un point commun : un lieu qui sert de catalyseur à de nombreux personnages et va changer leur vie à plus ou moins grande échelle.
La pionnière dans ce genre entre le feel-good et la tranche de vie japonaise étant Ito Ogawa et son merveilleux Restaurant de l’amour retrouvé, véritable long-seller depuis sa parution.

Et clairement, ce sous-genre de la littérature nippone n’est pas pour déplaire, mais je vous déconseillerais d’en lire plusieurs de ce genre à la suite car un c’est un peu itératif. Mais c’est le genre de lecture absolument parfaite quand vous avez un peu le vague à l’âme et que vous recherchez de la douceur…

Ainsi, Le restaurant des recettes oubliées ne déroge pas à la règle de ce sous-genre en nous faisant découvrir plusieurs personnages aux vies bousculées et remplis de regrets. Le lieu et ceux qui l’ont créé vont concourir à guérir ladite personne de ses blessures, le tout avec le style nippon qui équilibre mélancolie et baume au cœur. L’idée est simple : le clients viennent pour se délecter à nouveau d’un plat qui a marqué un épisode de leur vie (parfois lointain), le restaurateur va quant à lui tout faire dans un délai de deux semaines pour retrouver les ingrédients et la façon exacte dont le plat a été préparé à l’époque. L’objectif ? Revivre ce moment, le chérir et en profiter encore une fois.

Cette lecture fut pour moi agréable, et j’ai surtout adoré le mélange cuisine/enquête. C’est surprenant et ça fonctionne à merveille. Ce ne fut pas un coup de coeur, mais j’ai adoré me plonger dans cet univers à la fois intriguant et très rassurant. Clairement, on est dans la catégorie des romans doudous faciles à lire quand on a une panne de lecture ou qu’on a envie de quelque chose d’un peu léger.

Ainsi, ce premier service du Restaurant des recettes oubliées était un bon moment de lecture. Vous avez envie de douceur dans ce monde de brute ? Vous aimer les chats ? Vous adorez manger, qui plus est quand il s’agit de plats japonais ? Laissez-vous transporter le temps de quelques heures dans ce restaurant rustique qui regorge de trésors…

Chronique roman policier : L’homme à l’envers

La première enquête du mythique commissaire Adamsberg !

Le nom de Fred Vargas est assez connu pour que je n’ose pas vous en faire une longue présentation. L’autrice est française, mais avant d’écrire d’excellents et noirs romans, elle est archéologue de profession et travaille au CNRS. Son succès en librairie est fulgurant, dès qu’une nouvelle enquête du commissaire Adamsberg paraît, c’est l’effervescence. Mais l’autrice à succès possède une œuvre rare. D’elle on peux citer : Coule la seine, Pars vite et reviens tard, Quand sort la recluse

L’homme aux cercles bleus est son premier roman mettant en scène son personnage récurrent qu’est Adamsberg. Et c’est un régal de noirceur et de mystère, le tout savamment mené…

La nuit, dans Paris… un cercle

Tout commence de façon ténue et même discrète. Un cercle bleu entoure une cannette. Puis un objet un peu plus gros, puis plus gros… C’est bizarre, c’est étrange. Ce phénomène ne portant préjudice à personne on s’en amuse tout en se questionnant gentiment. Jusqu’à ce que… ce soit un corps que l’on trouve dans un de ces fameux cercles. C’est ainsi qu’entre en scène le taiseux mais vif commissaire Adamsberg, pour qui l’affaire est passionnante bien qu’ardue. Va-t-il parvenir à resserrer l’étaut de la justice autour d’un coupable ?

Passionnant et à l’écriture incroyable

En quelques pages, j’ai été séduite par Fred Vargas et son enquêteur abimé par la vie (oui, encore un mais il échappe à certains lieux-communs). Car oui, l’intrigue est évidemment fascinante et prend immédiatement le lecteur, mais l’écriture fait tout autant. L’autrice arrive à faire osciller son écriture entre phrases d’une vive intelligence et humour noir par petites touches. C’est un fabuleux exercice d’équilibrage qui donne un ton unique à ce polar.

Ainsi, on entre très rapidement dans cet ouvrage atypique. Fred Vargas sait poser une ambiance et les mystères afférents d’une bonne intrigue. Tout fonctionne à merveille : l’ambiance parisienne nocturne délétère, les rumeurs après chaque cercle bleu qui s’ajoute, Adamsberg et ses réparties qui tombent si justement à côté. Tout est parfait, et j’ai adoré du début à la fin cette histoire efficace et très travaillée tout à la fois.

Alors, ai-je aimé ce premier tome des enquêtes du commissaire Adamsberg ? Je pense que vous avez la réponse. Et preuve en est, j’ai acheté tous les autres tomes de la série tant j’ai été séduite ! A vous d’y goûter pour voir si ce type d’ouvrage vous plaît ! Une chose est sûre, il faut tester au moins une fois et se faire son propre avis, d’autant qu’il est difficile de décrire précisément ce qui m’a séduite.

Chronique roman japonais : Journal d’un vide

Emi Yagi est une autrice japonaise, Journal d’un vide est son premier ouvrage. Pour ce premier roman, elle a remporté le prix Osamu Dazai, remis chaque année au meilleur roman japonais. Avant d’être autrice, Emi Yagi est avant tout éditrice pour un magazine féminin.

Nettoyer les tasses, toujours…

Tout commence un beau jour tout à fait normal dans l’entreprise de Mme Shibata. Comme d’habitude, quand il y a des choses qui trainent ou à nettoyer, ces taches incombent tout naturellement à cette dernière. Cela n’a jamais été demandé de façon claire, mais il semble normal que la femme de l’équipe s’en occupe…

Sauf qu’un jour, Mme Shibata en a assez. Lorsqu’on lui fait comprendre que les tasses sales qui trainent doivent être enlevées et néttoyées par ses bons soins, elle lance qu’elle n’est pas en état de le faire. Mme Shibata annonce ainsi sa grossesse pour ne plus avoir à faire ces injustes taches ménagères qui lui ont toujours été attitrées. Sauf que Mme Shibata n’est pas enceinte, mais grâce à cette nouvelle aura, elle va redécouvrir le temps qu’on a pour soi et la liberté… jusqu’à ce que que son mensonge prennent de plus en plus de place…

Un roman étrange et intéressant qui décrypte la société nippone et ses écueils

La société fait rêver par certains de ses aspects, son respect des ainés, ses croyances animistes, sa créativité, sa culture si différente et pourtant passionnante… Mais la société japonaise est également très sexiste envers les femmes. Dans ce pays où la natalité baisse d’années en années face à une population âgée très conséquente, les femmes enceintes sont perçues comme des petits miracles à préserver. Et notre héroïne, Mme Sibata va justement se jouer de cela pour ne plus subir pour un temps les injustices.

Ce roman est écrit comme une sorte de journal de grossesse, avec des chapitres qui comptent le nombre de semaines, on y découvre l’évolution du vide qui prend de plus en plus de place dans le ventre de Mme Shibata. Peu à peu, la société la regarde différemment, elle découvre également ce qu’est avoir du temps pour soi et ne pas rentrer épuisée du travail…

J’ai beaucoup aimé la première partie de ce roman, qui dénonce de façon totalement décalée la société nippone et sa dureté envers les femmes. Cette partie du roman m’a fait pensé à un autre texte qui dénonce l’image que renvoie une femme célibataire au Japon : La fille de la supérette (dans ce roman la narratrice fait croire qu’elle va se marier pour avoir la paix car ses proches sont de plus en plus insistants).
Mais à la différence de La fille de la supérette, Journal d’un vide n’est pas un coup de coeur pour moi. J’ai eu un peu de mal a apprécier les derniers chapitres, que j’ai trouvé laborieux. Cependant, le message reste fort et intéressant pour qui s’intéresse au Japon sous toutes ses formes.

Ainsi, Journal d’un vide permet de découvrir le prisme du sexisme au Japon dans le monde du travail, le tout doublé d’une analyse de ce qui se passe après la naissance. Mme Shibata va en effet échanger avec beaucoup de femmes enceintes, et nombre d’entre elles sont bien seules une fois l’enfant né. C’est un roman à destination ce celleux qui veulent découvrir le Japon autrement, à travers un prisme à la fois caustique, drôle et réaliste par certains aspects.