L’histoire romancée du Prix Nobel de Chimie de 1944, Otto Hahn, père de la découverte sur la fission nucléaire… mais était-il seul à faire cette avancée majeure ?
Paru lors de la Rentrée d’hiver 2019, Le Prix de Cyril Gely est aux éditions Albin Michel. Ecrit sous forme de dialogue en huis-clos qui dure quelques heures à peine, on découvre l’histoire qui se cache derrière la grande…
A quelques heures de la remise du plus prestigieux des prix…
Otto Hahn est au Grand Hôtel de Stockholm, il attend avec fébrilité d’aller chercher le Prix qui couronnera sa carrière. Celui pour lequel il a fait tous les sacrifices, où il ne comptait pas son temps… Et où la montée d’Hitler au pouvoir a eu une influence majeure sur sa façon de travailler avec sa collaboratrice pendant plus de trente ans, Lise Meitner.
Mais à quelques heures de la remise du Prix, Lise s’invite pour le confronter à la vérité des faits… La lumière va se faire sur le contexte dans lequel Otto Hahn a découvert la fission nucléaire…
Un huis-clos fascinant !
J’ai appris tellement de choses dans ce roman qu’il m’est impossible d’être exhaustive, mais sachez que Le Prix est hautement instructif. On y apprend l’Histoire et son influence sur les avancées scientifiques dans les années 1940 en Allemagne notamment.
On découvre comment Lise Meitner a été totalement occultée de l’Histoire… et après quelques recherches, j’ai découvert que cet effet avait un nom : L’effet Matilda (définition : désigne le déni ou la minimisation récurrente sinon systémique de la contribution des femmes scientifiques à la recherche dont le travail est souvent attribué à leurs collègues masculins – lien ici).
Évidemment, on en apprend énormément sur la relation fusionnelle – jamais charnelle -qu’avaient Lise Meitner et Otto Hahn et qui laissait très peu de place aux autres… y compris à la femme de se dernier, qui a su rester en retrait à son détriment. Et comment Lise Meitner a dû quitter précipitamment l’Allemagne à cause de ses origines juives, son statut de chercheuse ne la protégeant pas.
Ils ont collaboré pendant trente ans ensemble, mais c’est uniquement Otto Hahn qui a reçu le Nobel de Chimie, pire, il ne l’a jamais citée dans son discours selon le roman de Cyril Gely (je n’ai pas réussit à vérifier si cette partie est romancée ou réelle…).
Et vous voulez une dernière blague ? J’ai découvert que Lise Meitner avait eu le Prix Otto Hahn en 1955… c’est vraiment indécent.
La seule bonne nouvelle, c’est qu’elle a eu un hommage sous la forme de l’élément chimique n°109, nommé en son honneur : le Meitnérium.
En somme, Le Prix est un roman atypique et fascinant. Il nous parle d’une avancée majeure qui a changé nos vies à tous, encore aujourd’hui, et de ses nombreux secrets… C’est un roman à découvrir d’urgence que l’on aime l’Histoire ou non, il transcende les genres et les styles !