Parmi les 560 romans qui forment la rentrée littéraire de 2016, je vous propose ma sélection toute personnelle des ouvrages qui me tentent le plus ! De par leur univers, leur ambiance et leurs présentations (sans oublier les couvertures), ces livres on su me donner l’envie de les découvrir.
Nous allons ainsi visiter l’Amérique sauvage et brute, rester un long moment à New York, mais aussi nous perdre dans les forêts denses et brumeuses du Québec… Sans oublier de faire un crochet au Japon, dans une famille pas comme les autres, puis nous passerons également au Liban. Et il se peut que sur notre chemin nous croisions de nombreux lapins…
Mazie, sainte patronne des fauchés et des assoiffés de Jami Attenberg aux éditions Les Escales :
J’adore le catalogue des éditions Les Escales. Leurs ouvrages sont beaux, travaillés, réfléchis, esthétiques. Et avec Maizie, voici le tout nouveau roman de Jami Attenberg (à qui l’on doit déjà La famille Middlestein, véritable petit succès de librairie). Ici, l’auteur se propose de romancer l’histoire de Mazie Phillips, une femme aux convictions et à l’histoire fascinantes. L’idée d’écrire à son sujet lui est venue à la lecture d’un articles dans le New Yorker. Le roman se déroule dans un lieu et une époque magique à mes yeux : le New York des années folles. Autant dire que j’attends énormément de cette nouveauté, pour laquelle j’ai placé la barre très haut. Sortie le 18 août 2016.
Présentation de l’éditeur :
Partez à la rencontre de Mazie Phillips, inoubliable héroïne à la gouaille mordante du New York des années folles.
Personnage haut en couleur, Mazie Phillips tient la billetterie du Venice, cinéma new-yorkais du Bowery, quartier populaire du sud de Manhattan où l’on croise diseuse de bonne aventure, mafieux, ouvriers, etc. Le jazz vit son âge d’or, les idylles et la consommation d’alcool – malgré la Prohibition – vont bon train. Mazie aime la vie, et ne se fait jamais prier pour quitter sa » cage » et faire la fête, notamment avec son amant » le capitaine « .
Avec l’arrivée de la Grande Dépression, les sans-abri affluent dans le quartier et la vie de Mazie bascule. Elle aide sans relâche les plus démunis et décide d’ouvrir les portes du Venice à ceux qui ont tout perdu. Surnommée » la reine du Bowery « , elle devient alors une personnalité incontournable de New York.
Dans ce roman polyphonique, Jami Attenberg nous fait découvrir Mazie – dont on entend la gouaille à travers les lignes de son journal intime –, mais aussi Sœur Ti, son unique amie, sa sœur Jeanie, l’agent Mack Walters, porté sur la bibine et qui aime flirter avec elle… Le lecteur découvre, fasciné, une personnalité hors du commun et tout un monde bigarré et terriblement attachant.
Yaak Valley, Montana de Smith Henderson chez Belfond :
C’est typiquement le genre de roman que l’on peut qualifier de big novel à l’américaine (ou great american novel). C’est type de livre dense, éclatant et que l’on considère comme un futur classique. Yaak Valley, Montana réunit quoi qu’il en soit tous les critères du livre de la rentrée incontournable qui risque de nous faire passer un sacré bon moment de lecture.
Affaire à suivre après lecture, sortie le 18 août prochain !
Présentation de l’éditeur :
Dans le Montana, en 1980. Autour de Pete, assistant social dévoué, gravite tout un monde d’écorchés vifs et d’âmes déséquilibrées. Il y a Beth, son ex infidèle et alcoolique, Rachel, leur fille de treize ans, en fugue dans les bas-fonds de Tacoma, Luke, son frère, recherché par la police.
Et puis il y a Cecil l’adolescent violent et sa mère droguée et hystérique, et ce jeune Benjamin, qui vit dans les bois environnants, avec son père, Jeremiah Pearl, un illuminé persuadé que l’apocalypse est proche, que la civilisation n’est que perversion et que le salut réside dans la survie et l’anarchie. Pearl qui s’est exclu de la société, peut-être par paranoïa, peut-être aussi pour cacher qu’il aurait tué son épouse et leurs cinq enfants.
Au milieu de cette cour des miracles, Pete pourrait être l’ange rédempteur, s’il n’était pas lui-même complètement perdu…
Watership Down de Richard Adams aux éditions Monsieur Toussaint Louverture :
Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de découvrir ce tout petit éditeur, c’est le moment ou jamais ! En effet, Monsieur Toussaint Louverture n’édite que très peu d’ouvrages par an, mais il y apporte un soin tellement particulier et spécial qu’ils en deviennent de véritables bijoux de papier ! Watership Down, c’est la réédition d’un classique anglophone qui n’a jamais vraiment fonctionné en France. C’est l’un des ouvrages de ce top 10 que j’attends avec le plus d’impatience. Ah, et pour information, ils s’agit de fantasy animalière et les personnages principaux sont ainsi… des lapins !
Pour en savoir plus sur Watership Down, son histoire et ses origines, c’est par ici, sur l’article qui lui est tout particulièrement consacré. Parution le 15 septembre 2016.
Présentation de l’éditeur :
C’est parfois dans les collines verdoyantes et idylliques que se terrent les plus terrifiantes menaces. C’est là aussi que va se dérouler cette vibrante épopée de courage, de loyauté et de survie. Menés par le valeureux Hazel, une poignée de braves choisit de fuir l’inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, ruses, légendes vont aider ces héros face à mille ennemis et les guider jusqu’à leur terre promise, Watership Down. Mais l’aventure s’arrêtera-t-elle là ?
Aimé par des millions de lecteurs, l’envoûtant roman de Richard Adams fait partie de ces odyssées sombres néanmoins parcourues d’espoir et de poésie. Vous sentirez le sang versé. Vous tremblerez face aux dangers. Vous craindrez la mort. Et plus que tout, vous ressentirez l’irrépressible désir de savoir ce qui va se passer.
Le jardin arc-en-ciel de Ito Ogawa chez Picquier :
J’en avait déjà parlé lors d’un article qui lui était presque entièrement dédié, ce tout nouveau roman d’Ito Ogawa va pour moi signer un renouveau. Il semble être dans le même esprit que l’un de ses précédents romans : Le restaurant de l’amour retrouvé. Attention, cet ouvrage est à surveiller de près, c’est pour moi un futur succès de librairie, j’en suis certaine ! L’ouvrage arrive sur les tables le 1er septembre 2016.
Présentation de l’éditeur :
Izumi, jeune mère célibataire, rencontre Chiyoko, lycéenne en classe de terminale, au moment où celle-ci s’apprête à se jeter sous un train. Quelques jours plus tard, elles feront l’amour sur la terrasse d’Izumi et ne se quitteront plus. Avec le petit Sosûke, le fils d’Izumi, elles trouvent refuge dans un village de montagne, sous le plus beau ciel étoilé du Japon, où Chiyoko donne naissance à la bien nommée Takara-le-miracle ; ils forment désormais la famille Takashima et dressent le pavillon arc-en-ciel sur le toit d’une maison d’hôtes, nouvelle en son genre.
Il y a quelque chose de communicatif dans la bienveillance et la sollicitude avec lesquelles la famille accueille tous ceux qui se présentent : des couples homosexuels, des étudiants, des gens seuls, des gens qui souffrent, mais rien de tel qu’un copieux nabe ou des tempuras d’angélique pour faire parler les visiteurs ! Tous repartiront apaisés. Et heureux.
Pas à pas, Ogawa Ito dessine le chemin parfois difficile, face à l’intolérance et aux préjugés, d’une famille pas comme les autres, et ne cesse jamais de nous prouver que l’amour est l’émotion dont les bienfaits sont les plus puissants. On réserverait bien une chambre à la Maison d’hôtes de l’Arc-en-ciel !
Voici venir les rêveurs de Imbolo Mbue aux éditions Belfond :
C’est l’un des plus gros enjeux de l’éditeur pour la fin d’année, l’ouvrage a été un véritable phénomène lors de la Foire de Francfort où les éditeurs se sont arraché les droits dans de très nombreux pays. Voici venir les rêveurs est présenté comme LE succès annoncé, et j’avoue être tentée très fortement par cette parution et l’aura qui l’entoure avant même sa sortie officielle…
J’aime ce genre de récits où les destins s’entremêlent inexorablement sans qu’on puisse rien y faire sinon contempler, et ce roman semble être de cette trempe… On en reparle très bientôt ! L’ouvrage paraît le 18 août 2016.
Présentation de l’éditeur :
Aux États-Unis et au Cameroun, en 2007. Nous sommes à l’automne 2007 à New York et Jende Jonga, un immigrant illégal d’origine camerounaise, est en passe de réaliser son rêve : après avoir été plongeur et chauffeur de taxis, il vient de décrocher un emploi de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers. Pour Jende, tout est désormais possible : il va enfin pouvoir offrir à Neni, son amoureuse, les études de pharmacienne dont elle rêve. Et surtout, pour les Jonga, le Graal est en vue : obtenir leur carte verte et devenir enfin des Américains.
Mais rien n’est simple au pays de l’American Dream. Entre Jende, loyal, discret, compétent, et son patron Clark, noyé dans le travail et les difficultés de la banque se noue une vraie complicité. Les deux familles se rapprochent, mais si les Jonga sont soudés malgré l’épée de Damoclès de l’expulsion, les Edwards sont en proie à de nombreux problèmes. Pour tous, l’interminable demande d’asile des Jonga et la menace d’éclatement de la bulle des subprimes vont remettre en question leurs certitudes…
Écoutez nos défaites de Laurent Gaudé chez Actes Sud :
Laurent Gaudé pour moi, c’est l’auteur du roman magistral La mort du roi Tsongor (l’un des rares livres que je relis très régulièrement). Sa prose est simple et unique, il écrit merveilleusement tout en restant accessible à tous… Je l’adore. C’est donc obligatoirement un incontournable de cette rentrée littéraire. Chaque nouveau roman de Laurent Gaudé rencontre à chaque fois un franc succès en librairie… Je ne pense pas que cette nouveauté fasse exception ! Parution le 17 août.
Présentation de l’éditeur :
Un agent des services de renseignements français gagné par une grande lassitude est chargé de retrouver à Beyrouth un ancien membre des commandos d’élite américains soupçonné de divers trafics. Il croise le chemin d’une archéologue irakienne qui tente de sauver les trésors des musées des villes bombardées. Les lointaines épopées de héros du passé scandent leurs parcours – le général Grant écrasant les Confédérés, Hannibal marchant sur Rome, Hailé Sélassié se dressant contre l’envahisseur fasciste… Un roman inquiet et mélancolique qui constate l’inanité de toute conquête et proclame que seules l’humanité et la beauté valent la peine qu’on meure pour elles.
La Destinée, la Mort et moi, comment j’ai conjuré le sort de S.G. Brown aux éditions Agullo :
Vous ne connaissez pas encore la maison d’édition Agullo ? C’est tout à fait normal puisqu’il s’agit d’un tout nouvel éditeur ! Leurs couvertures détonnent et sont inratables en librairie, on les reconnaît immédiatement. Mais à peine arrivé, voici qu’il publie un roman de S.G. Browne, un auteur satirique qui avait eu son petit succès avec Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l’amour ou encore Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël. Il est le roi des titres à rallonge, mais ce n’est pas sa seule particularité ! S.G. Browne est un auteur qui adore s’amuser et créer des histoires aussi débridées qu’originales. Et son nouveau roman ne fait pas exception puisque cette fois-ci, son personnage principal est le Sort lui-même ! Bref, ça semble délicieux, et ça sort le 25 août prochain…
« Règle n°1: Pas d’ingérence. mais me voilà, assis dans un centre commercial à Paramus, New Jersey, et je suis frustré. Agacé. Déçu. »
Une comédie noire et irrévérencieuse sur le sort, le destin, et les graves conséquences de l’implication d’un demi-dieu avec une humaine, par l’un des meilleurs satiristes américains.
Au cours des derniers millénaires, Sergio en est venu à détester son travail. incarnant le Sort, il est en charge de l’attribution des heurs et malheurs qui frappent la plupart du genre humain, les 83% qui font toujours tout foirer. Ecoeuré par l’interminable défilé de toxicomanes et de politiciens carriéristes qui lui incombent, il doit en plus subir l’insupportable bonne humeur de Destinée, responsable des Grands Hommes qu’elle guide avec une satisfaction béate vers la consécration d’un prix Nobel ou d’un titre de Meilleur Joueur du Super-Bowl. pour aggraver les choses, il est brouillé avec la Mort à cause d’une querelle vieille de 500 ans, et ses meilleurs amis sont Paresse et Gourmandise. Et le pire de tout ? Il vient de tomber amoureux de sa voisine, Sara Griffen, une jeune mortelle dont le sort dépend de Destinée. Entamer une relation avec elle viole la règle n°1 et au moins une dizaine d’autres, déclenchant d’énormes répercussions cosmiques qui pourraient bien le priver de son immortalité… ou le conduire à un destin pire que la mort…
Les règles d’usage de Joyce Maynard chez Philippe Rey :
Attention, ça ne présage que du bon. Joyce Maynard est une auteur que j’ai découvert il y n’y a pas si longtemps grâce à son roman paru en poche Prête à tout. Et les éditions Philippe Rey font partie de mes éditeurs favoris en littérature dite générale. Donc si vous mettez ces deux là ensemble, vous obtenez un roman extrêmement tentant !
Le thème maintenant : nous sommes à New York, le drame du World Trade Center vient d’avoir lieu. C’est l’histoire d’une jeune fille qui tente de se reconstruire, d’une famille qui va faire face, tout cela dans le Brooklyn des années 2000. J’en suis persuadée, ce roman va me plaire… Et les libraires qui l’ont déjà lu le hissent déjà dans leurs coups de cœur de la rentrée 2016. Arrivée en librairie le 1er septembre 2016.
Présentation de l’éditeur :
Wendy, treize ans, vit à Brooklyn. Le 11 septembre 2001, son monde est complètement chamboulé : sa mère part travailler et ne revient pas. L’espoir s’amenuise jour après jour et, à mesure que les affichettes DISPARUE se décollent, fait place à la sidération. Le lecteur suit la lente et terrible prise de conscience de Wendy et de sa famille, ainsi que leurs tentatives pour continuer à vivre. Le chemin de la jeune fille la mène bientôt en Californie chez son père biologique qu’elle connaît à peine – et idéalise. Son beau-père et son petit frère la laissent partir le coeur lourd, mais avec l’espoir que cette expérience lui sera salutaire.
Assaillie par les souvenirs, Wendy est tiraillée entre cette vie inédite et son foyer new-yorkais qui lui manque. Elle délaisse les bancs de son nouveau collège et, chaque matin, part à la découverte de ce qui l’entoure, faisant d’étonnantes rencontres : une adolescente tout juste devenue mère, un libraire clairvoyant et son fils autiste, un jeune à la marge qui recherche son grand frère à travers tout le pays. Wendy lit beaucoup, découvre Le Journal d’Anne Frank et Frankie Addams, apprend à connaître son père, se lie d’amitié avec sa belle-mère éleveuse de cactus, comprend peu à peu le couple que formaient ses parents – et les raisons de leur séparation. Ces semaines californiennes la prépareront-elles à aborder la nouvelle étape de sa vie ? Retournera-t-elle à Brooklyn auprès de ceux qui l’ont vue grandir ? Émouvante histoire de reconstruction, Les règles d’usage évoque avec brio la perte d’un être cher, l’adolescence et la complexité des rapports familiaux. Un roman lumineux.
Bondrée de Andrée A. Michaud chez Rivages :
Il manquait un bon petit polar à cette sélection, vous ne trouvez pas ? Voici donc Bondrée, un roman sombre qui a tous les attributs pour séduire… Reste à savoir ce qu’il a dans le ventre, mais le résumé présage de bonnes choses quant à la lecture. Et puis, l’image de couverture est magnifique et participe énormément à mon envie de découvrir cet ouvrage… Bienvenue dans une contrée reculée du Québec où tout semble être en non-dits et atmosphères pesantes… Parution le 21 septembre 2016.
Présentation de l’éditeur :
À l’été 67, une jeune fille disparaît dans les épaisses forêts entourant Boundary Pond, un lac des confins du Québec rebaptisé Bondrée par un trappeur mort depuis longtemps. Elle est retrouvée morte. On veut croire à un accident, lorsqu’une deuxième adolescente disparaît à son tour, on comprend que les pièges du trappeur ressurgissent de la terre et qu’un tueur court à travers les bois de Bondrée.
« Le thriller littéraire existe, Andrée Michaud en est la preuve. Créatrice d’ambiance exceptionnelle, elle joue avec la langue, les mots et les consonances dans ce huis clos chaud et humide où une foule de personnages se battent avec leurs démons. » «La Presse», Québec. Bondrée a reçu le Prix du Gouverneur général du Canada et le Prix Arthur Ellis.
Butcher’s crossing de John Williams chez Piranha :
Alors, en ce moment, j’ai envie de grands espaces, de nature à perte de vue, de plaines brutes et de liberté… Butcher’s crossing semble ainsi tout indiqué pour assouvir ce désir. Peut-être connaissez-vous déjà John Williams grâce à son précédent roman, Stoner, qui avait été traduit par Anna Gavalda. Sortie le 23 octobre 2016.
N’hésitez pas à lire l’article complet qui lui a été dédié ici.
Présentation de l’éditeur :
Au cœur de l’Ouest américain, terre de grandeur naturelle et de décadence humaine, une expédition tragique se prépare… Par l’auteur de Stoner.
Dans les années 1870, persuadé que seul un rapprochement avec la nature peut donner un sens à sa vie, le jeune Will décide de quitter le confort d’Harvard pour tenter la grande aventure dans l’Ouest sauvage. Parvenu à Butcher’s Crossing, une bourgade du Kansas, il se lie d’amitié avec un chasseur qui lui confie son secret: il est le seul à savoir où se trouve un des derniers troupeaux de bisons, caché dans une vallée inexplorée des montagnes du Colorado. Will accepte de participer à l’expédition, convaincu de toucher au but de sa quête. Le lent voyage, semé d’embûches, est éprouvant et périlleux mais la vallée ressemble effectivement à un paradis plein de promesses.
Une rentrée foisonnante et très enthousiasmante! J’ai 5 tentations sur tes 10. C’est tout de même une bonne moyenne!
Bonne découverte.
Ah oui tout de même !! Se sont lesquels ? Je suis curieuse…