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Chronique : BZRK – tome 1

BZRK - Tome 1Bienvenue dans le monde incroyable et repoussant du corps humain à l’échelle nano…

 Nouveau roman événement de Michael Grant, BZRK est une trilogie dont le premier tome vient de paraître aux éditions Gallimard Jeunesse en septembre dernier. Michael Grant est un auteur mondialement connu pour sa série pour adolescents Gone (cinq tomes, série en cours, Pocket Jeunesse), il est le mari de l’auteure K. A. Applegate, avec qui il a écrit la série de sf pour la jeunesse Animorphs (Folio Junior) et Everworld (Gallimard Jeunesse).

Au programme, des nanotechnologies capables de prendre le contrôle de votre corps : un œil comme porte, et les nanobots font leur office en manipulant les nerfs de votre matière grise pouvant même aller jusqu’à vous rendre totalement fou…

Et pour ceux qui se le demandent, BZRK signifie berserk, une référence à la mythologie nordique (désigne des guerriers qui rentrent dans une fureur telle qu’elle les rend invincibles), on en sait guère plus à ce propos hormis que c’est sous ce nom que se regroupe ceux qui sont du bon côté de la barrière.

Mais c’est quoi les nanotechnologies exactement ?

Pour ceux qui ne sont pas familiers des sciences, une petite explication de ce que sont les nanotechnologies s’impose. En voici une définition : la nanotechnologie regroupe la recherche sur les principes et propriétés existant à l’échelle nanométrique, c’est-à-dire au niveau des atomes et des molécules (source : http://www.actu-environnement.com). Un des objectifs principaux des nanotechnologies est de créer des nanomachines.

Une fois ce postulat intégré, nous pouvons nous attaquer au monde créé par Michael Grant autour de ces technologies. Dans BZRK il existe deux types de robots, les nanobots (issus d’éléments biologiques) et les nanobots (issus de la pure mécanique). Ces machines sont le nerf d’une guerre à l’échelle mondiale.

En effet, le groupe BRZK lutte pour le libre arbitre et l’initiative individuelle alors que leur ennemi, les jumeaux Armstrong prônent une pensée unique et veulent créer un « homme nouveau » en manipulant le maximum d’individus par le biais des technologies nanos.

Un renouveau dans le young adult ?

Avec cette nouvelle série, Michael Grant frappe fort en nous proposant un tout nouvel univers. En effet, le thème des nanotechnologies n’a été que très peu utilisé en littérature mais on peut tout de même citer Isaac Asimov avec le voyage fantastique, ou encore destination cerveau.

L’univers nano qui nous est ici offert est violent, d’ailleurs, le corps s’appelle la viande pour les lignards, ceux qui manipulent les nanorobots, et cela quel que soit leur camp.

Si renouveau il y a, il réside uniquement dans la thématique abordée, car malheureusement, BZRK ressemble franchement trop à une énième lutte entre le bien et le mal. D’un côté, un mégalo richissime (les jumeaux peuvent-être considérés comme une seule personne car ils sont fusionnés) qui veut contrôler le monde et les pensées, de l’autre un regroupement d’irréductibles qui savent ce qui se trame en secret et luttent jusqu’à la mort.

C’est fort dommage, mais je n’ai pas l’impression qu’il y ait plus de profondeur derrière cette intrigue développée dans le premier tome. Cela est d’autant plus fâcheux que certaines scènes du roman restent mémorables, je pense notamment à celle de l’avion au tout début du roman, digne d’un film d’action, les images défilent dans la tête du lecteur pour donner une magnifique impression en fin de chapitre.

Au niveau des personnages, malgré un effort de développement, certains manquent tout de même de profondeur, notamment le fameux Bug Man, l’ado le plus doué pour manipuler un nombre de nanorobots impressionnant. Ses motivations, bien qu’expliquées, restent tout de même nébuleuses.  Il en est de même pour le jeune Noah Cotton, nouvelle recrue du BZRK, on comprend ses motivations, mais sans être totalement emballé.

En somme, ce premier tome de la série BZRK donne un tableau très mitigé. Le début était vraiment explosif et captivant, mais on glisse vite vers un terrain beaucoup plus connu, en particulier au niveau de la trame principale de l’histoire.

C’est très dommage aux vues de ce qu’aurais pu faire Michael Grant d’un univers encore vierge de toute œuvre du même genre ou presque… Affaire à suivre malgré tout avec le second tome, mais nous avons le temps, car il n’est pas prévu avant octobre 2013 Outre-Atlantique…

Chronique : Starters – tome 1

Starters - tome 1

Une dystopie effrayante où la location de corps est aussi courante que celle de voitures…

Petit nouveau dans le monde de la dystopie, Starters a été écrit par l’américaine Lissa Price, scénariste de métier. Elle a écrit des programmes pour la jeunesse et la télévision. Starters a été son premier travail d’écriture destiné aux jeunes adultes.
Paru en France en mars dernier dans la collection R (collection de Robert Laffont destinée aux jeunes adultes), la série comptera deux tomes au total.

Prime Destination : l’entreprise qui vous fera retrouver votre jeunesse grâce à celle des autres…

Suite à la propagation d’un virus mortel, la population n’a vu survivre que ses extrêmes : les jeunes et les plus âgés, créant par la suite une société plus sombre que la précédente…
Les plus jeunes sont nommés les Starters, les plus anciens, les Enders. C’est dans ce nouveau monde que vit la jeune Callie. Jeune est synonyme de pauvre dans ce monde où les Starters n’ont aucun droit : ni celui de travailler, ni celui de voter. Si ils veulent « gagner leur vie » ils doivent travailler en passant par des systèmes souterrains et non officiels jusqu’à atteindre enfin leur majorité… s’ils y parviennent.
C’est ainsi que Callie a décidé de louer son corps à Prime Destination, pour gagner beaucoup d’argent en peu de temps et ainsi mettre à l’abri son fragile petit frère.
Mais les termes du contrat signé par Callie sont flous, trop pour qu’elle puisse savoir à quoi s’attendre à la suite de la location de son corps…

Un thriller futuriste au rythme effréné

La pression constante à laquelle sont soumis les Starters pousse les lecteurs à regarder tous les personnages que croise Callie come des ennemis potentiels. Tout est hostile dans cette nouvelle société américaine de l’après-guerre, en particulier devant les plus démunis.
Cependant, certains éléments qui sont la base même de cette nouvelle société sont un peu flous. Lissa Price n’explique que très vaguement pourquoi les Starters on aussi peu de droits au regard de la loi comparé à leurs aînés. La persécution des Starters n’est quand à elle pas du tout expliquée, laissant un trop gros flou dans l’intrigue qui s’avère gênant par certains moments.

Hormis ce point noir, l’intrigue est menée de main de maître. On sent l’expérience de scénariste de Lissa Price dans les enchaînements d’actions et de révélations. L’écriture est vive, haletante, comparable à un véritable film d’action dans ses enchaînements. On s’imagine facilement une adaptation sur grand écran de l’œuvre.

En conclusion, Starters est un très bon roman young adult qui pourra plaire à un très large public. Il conviendra aussi bien aux amateurs d’action et de suspense qu’aux fans de dystopies diaboliques. On y retrouve des personnages forts, bien campés auxquels on s’attache rapidement. Et retenez bien une chose, le monde ultra technologique de Starters n’est pas ce que vous croyez… il est pire.

Enfin, si vous avez une tablette numérique, vous pourrez lire en exclusivité et gratuitement la nouvelle inédite liée à Starters : Portrait d’un Starter, elle est notamment sur le site de vente en ligne Amazon.

Chronique : The Lying Game – tome 1 – Tu es moi

The lying game - 01

Comment réagiriez-vous si vous découvriez que vous avez une sœur jumelle ?

Sara Shepard est déjà bien connue chez les adolescents, en particulier les jeunes filles, pour sa série Les Menteuses, publiée chez Fleuve Noir il y a de cela quelques années maintenant. Cette fois encore, la nouvelle série de l’auteure a pour thème de fond le mensonge et les dangers qui en découlent…

Tu es moi, au titre subtilement explicite, est le premier tome d’une série qui comptera au moins quatre tomes (le quatrième sort en juillet 2012 aux Etats-Unis), il est publié chez Territoires, la collection dédiée aux adolescents de Fleuve Noir.

Deux sœurs jumelles que tout oppose réunies par… un meurtre

Emma est une adolescente qui n’a pas vraiment eu de chance dans la vie pour le moment. Abandonnée par sa mère quand elle était petite, elle est depuis trimballée d’une famille d’accueil à l’autre. Sa dernière en date est relativement sympathique, jusqu’au moment où le fils de la famille l’accuse de vol… et montre à sa mère d’accueil une vidéo sur laquelle Emma offre un visage très différent de celui qu’elle affiche habituellement.

Seul problème, cette jeune fille sur la vidéo n’est pas Emma mais quelqu’un qui lui ressemble trait pour trait, dans ce cas difficile pour elle de nier quoi que ce soit…

Expulsée de sa nouvelle famille à la veille de sa majorité, Emma décide alors de retrouver cette fille qui lui ressemble tant… après quelques recherches sur les réseaux sociaux il s’avère que cette mystérieuse fille n’est autre que la sœur jumelle d’Emma : Sutton.

Et comme la suite des événements va le montrer, les deux sœurs ont eu une vie radicalement différente, d’autant que Sutton est morte et qu’Emma va prendre sa place malgré elle.

Une intrigue diabolique dans la jeunesse dorée américaine

Le jeunes américains riches ont tout ou presque pour les satisfaire. Mais c’est justement cette vie opulente qui les pousse à chercher ce qu’ils ne possèdent pas, ils cherchent les frissons et ce parfois de manière extrême… ainsi est né le jeu du mensonge de Sutton.

La sœur jumelle d’Emma va devoir en découvrir les règles vite si elle veut comprendre les amis de Sutton et s’intégrer parfaitement dans son rôle.

Un soupçon de fantastique est mêlé à cette intrigue ancrée dans le réel : le fantôme de Sutton suit Emma dans ses moindres faits et gestes. Mais cette dernière n’a aucun moyen de communiquer avec sa sœur jumelle et ne se souvient de rien ou presque de son ancienne existence d’adolescente insupportable et gâtée.

Le mystère du meurtre de Sutton devient une affaire personnelle pour Emma, malgré le fait qu’elle n’a jamais connu cette sœur.

C’est ainsi que l’on découvre tous les trésors de cruautés que sont capables de développer entre eux les adolescents. Une véritable descente aux enfers pour Emma qui découvre peu à peu qui était sa sœur… et que le fait d’être aussi populaire et sollicitée que l’était Sutton est étouffant : dans tous les sens du terme.

Un vrai bon polar pour ados…filles

Ne nous leurrons pas, cette série est surtout destinées aux adolescentes, on y parle mode, petites robes, instituts de beauté et premier amour parmi toute cette noirceur. On peu donc qualifier cet ouvrage de polar girly.

La psychologie des personnages a évidement ici une place primordiale, ces derniers étant tous des suspects potentiels aux yeux d’Emma… de la famille Sutton en passant par ses meilleures amies. Ces soupçons constants de la part de notre narratrice se traduisent par la description de détails que l’on pourrait considérer comme anodins voire inutiles mais qui peuvent prendre une nouvelle dimension par la suite, au lecteur de faire le tri dans les nombreuses informations et de mener l’enquête de son côté.

Mais bien évidemment, ça n’est pas dans ce tome introductif que nous trouverons la solution.

Enfin, la façon qu’a Sara Shepard de terminer ses chapitres par des twists nous oblige à enchaîner sous peine de rester cruellement sur sa faim. En somme, une intrigue extrêmement efficace, même si elle n’est que peu réaliste, on ne peut s’empêcher de se projeter à la place d’Emma : qu’aurions nous fait à sa place ?

The Lying Game sera parfait pour toutes celles qui veulent s’immerger dans un polar très bien ficelé et surtout, qui tien en haleine jusqu’à la fin (que l’on peut certainement qualifier de frustrante) en attendant le second tome. Dès 14 ans.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

Chronique : Black Rain – Saison 1 – Episodes 1 et 2

Black Rain 01Welcome, to the « real » world.

Premier tome d’une série young-adult à la croisée entre le thriller psychologique et le cyberpunk, Black Rain revisite le genre « réalité virtuelle » avec une foule de références cinématographiques, musicales et littéraires.

Chris Debien, son auteur, n’en est pas à son premier roman. Il s’était déjà essayé à l’écriture de roman pour les jeunes entre 12 et 15 ans avec la très bonne série de fantasy les Chroniques de Kheradön (malheureusement épuisée maintenant). Il a également écrit un cycle de fantasy pour un public plus adulte : Le cycle de Lahm, chez J’ai Lu.

L’Inside, thérapie révolutionnaire pour jeunes personnes déséquilibrées

Adam est un adolescent comme les autres, son seul problème c’est qu’il entend des voix. Trois. Il vit dans un centre pour les jeunes qui comme lui ont un problème psychologique grave. Quand il est dans l’Inside, Adam s’évade, il oublie presque ses voix. Il y fait ce qu’il veut. Il peut courir dans les immenses rues créées par l’intelligence artificielle, aller dans les immenses buildings et même aller dans « La Zone Aveugle », un endroit caché de l’Inside où il ne peut pas être tracé par le Professeur.

Et dans cette Zone Aveugle, Adam y va avec son meilleur ami Vince. Ils y ont un secret : ils sont en train de réaliser leur rêve… écrire l’une des meilleures histoires de tous les temps.

Et c’est lors d’une de ces escapades dans la « Zone Aveugle » qu’Adam et Vince se retrouver face à un danger inconnu dans l’Inside. Eux qui pensaient être en sécurité vont craindre pour leur vie… et leur santé mentale, du moins ce qu’il en reste. Et puis il y a cette pluie noire qui s’abat dur l’Inside, comme pour les prévenir du pire…

Un roman aux fortes influences cyberpunk

Pour ceux qui ne sont pas familiers des réalités virtuelles et autres technologies futuristes alliant l’homme à la machine, Black Rain est une introduction très accessible au genre cyberpunk. Cette branche de la science-fiction est spécialisée dans les monde ultra-technologique ou rien ne se fait sans un ordinateur ou des IA (intelligence artificielle) et où les êtres humains peuvent « se brancher » à un terminal leur permettant d’entrer dans une réalité virtuelle (ex : le film Matrix).

Les figures du genre telles que Mel Gibson et Philip K Dick ne sont pas loin, et Chris Debien n’hésite d’ailleurs pas à citer Dick pour l’une de ses célèbres phrases : « La réalité n’est qu’un point de vue », phrase d’autant plus percutante aux vues des problèmes de visions et de voix récurent que vit Adam.

Ici, la réalité virtuelle créée par Chris Debien, l’Inside, a une particularité notable : elle sert à guérir des personnes atteintes de maladies mentales… comment ? Vous le saurez bien assez tôt…

La première partie du roman est la plus déroutante, car ont ne sait pas où l’on a atterri. Violent et cruel, l’Inside ne vous laissera aucun répit. Le rythme est soutenu, et ont suit les deux protagonistes sans n’avoir aucune idée de là où l’on veut nous emmener. Une expérience en demi-teinte qui ne séduira pas forcément immédiatement.

Il vous faudra attendre le second « épisode » pour comprendre tous les éléments du premier. Une fois tous les éléments imbriqués, le tableau final est sinistre et surtout laisse le lecteur impatient d’en savoir plus sur le fameux organisme qui s’occupe des jeunes malades, et surtout, dans quel but…

Une série qui emprunte sans réserve les codes de la cinématographie

Black Rain est un roman très déroutant au premier abord. Truffé de références littéraires,  musicales, et cinématographiques, le lecteur doit s’accrocher dès le début dans cet univers très dense.

Chris Debien ne cesse d’emprunter au cinéma de nombreux éléments de son histoire. Mais c’est également la mise en forme du livre qui en fait une continuité au monde de l’image. On ne parle pas ici d’un premier tome divisé en deux parties, mais d’une saison 1 et de l’épisode un et deux. De plus, les deux premier « épisodes » ont droit à une bande-annonce comme toute série digne de ce nom. Cette bande-annonce se traduisant en fait par cinq planches de bande-dessinée.

Le plaisir de lecture est décuplé quand on devine à quoi fait référence tel ou tel élément du livre. Ainsi, on passe du film allemand Run Lola Run (Cours Lola Cours en France) au manga Ghost in the Shell tout en ayant en même temps de très nombreuses références musicales, en particulier dans la branche Metal du Rock (Evanescence, Rammstein, Symphony X…).

En somme, c’est un vrai jeu que de trouver l’œuvre d’origine. A vous de découvrir également les références parfois moins évidentes…

En somme Black Rain est un livre original qui plaira certainement à des adolescents dès l’âge de 15 ans. Il ne faut pas se laisser déstabiliser par la première partie (dont le but est bien de nous perdre dans l’Inside) pour pouvoir apprécier la seconde. Très noir, ce roman ne laisse aucune place aux bons sentiments et nous montre le plus vil de l’homme…

Un tome introductif qui je l’espère laisse présager du meilleur par la suite… à bientôt pour le prochain épisode.

Chronique : La couleur de l’âme des anges

La couleur de l'âme des anges 01Un récit brillant, envoûtant et surprenant à tout point de vue.

Premier roman pour adolescents écrit par Sophie Audouin-Mamikonian, l’auteur de la célèbre série jeunesse Tara Duncan, La couleur de l’âme des anges est également le premier titre de la collection R. Cette nouvelle collection créée par Robert Laffont est dirigée par Glenn Tavennec, ce dernier ayant fait ses armes chez Pocket pendant plus de six ans.

Un monde parallèle au nôtre : celui des anges

New York, de nos jours. Nous suivons les pas de Jeremy, jeune prodige du monde la finance. Il à l’ avenir devant lui, l’argent, l’ambition sauf… qu’il vient de mourir dès la première page, décapité au katana par un fou. Quelques secondes plus tard, hébété, il voit son corps sans tête à ses pieds… Jeremy vient de pénétrer malgré lui dans le monde des anges, et c’est un univers haut en couleurs et en découvertes qui s’ouvre à lui…

Dès les premières pages l’écriture concise et percutante nous accapare et un nombre incalculable de questions dégringolent sur Jeremy et sur nous, lecteurs. Pourquoi a-t-il été tué ? Quel est donc cet univers parallèle qui s’ouvre à nos perceptions ? Comment Jeremy va-t-il gérer tous ces événements (son meurtre, son nouvel état…etc) ?
A peine arrivé dans ce que l’on peu appeler « le monde des anges », Jeremy se voit expliquer les règles de base par un ange très vieux qui résume en peu de mots les principes fondamentaux et fascinants de cet univers pour le moins déstabilisant.

Le monde des anges regroupe tous les êtres humains morts depuis la nuit des temps, soit environ plus de 80 milliards d’êtres humains ! Mais cette énorme population n’interfère pas avec le monde dit des « vivants », ils vivent dans les mêmes villes qu’eux, peuvent suivre tous leurs faits et gestes, mais ne font que traverser toutes les matières et personnes. Les anges sont sur un autre plan de réalité.

La couleur de l’âme des hommes, explications

Première règle chez les anges : se nourrir des humains, mais pas au sens propre. En fait, ce sont les sentiments humains qui nourrissent les anges en dégageant de « La Brume ». Selon leurs sentiments, elle peut être rouge pour la colère, bleue pour le bonheur, violet clair pour le bonheur…etc. Et surtout, au fil du temps un ange devient de la couleur de la Brume qu’il mange : ainsi un ange rouge est un être qui s’est nourri de Brume rouge durant de longues années, et ses sentiments sont plus tournés vers la violence que pour un ange bleu, qui lui se nourrit de sentiments positifs.
D’où le titre du roman autour duquel tourne toute l’intrigue, cette fameuse couleur d’âme détermine les penchants de chacun, mais aussi son âge (plus la couleur de l’ange est foncée, plus celui-ci est âgé).

Vous l’aurez compris, l’univers développé par Sophie Audouin-Mamikonian est loin d’être effleuré, chaque nouveau chapitre nous fait découvrir les très nombreuses et fascinantes subtilités de son univers. A la fois original, magique, mais aussi effroyable par certains aspects.

Une méditation sur le bien et le mal, une réflexion sur la notion de moralité

Outre l’intrigue extrêmement remarquable, la question de la moralité et du libre arbitre est ici prépondérante.
Peut-on jouer avec les sentiments des autres en toute impunité ? Jusqu’où peut-on considérer que nous sommes libres ? Où s’arrête le bien, où commence le mal ? Et par extension, peut-on faire du mal pour engendrer du bien à une plus grande échelle ?

Au travers de l’histoire de Jeremy, c’est donc de nombreuses questions d’ordre moral qui sont ainsi soulevées, sans jamais donner la « bonne » réponse, si il y en a une. C’est une approche intéressante et un moment de réflexion que nous offre ici l’auteur, à nous de nous faire notre propre avis sur ces principes…

Des personnages hauts en couleurs

Bien que Jeremy soit le personnage principal, d’autres individus ont eux aussi une place de choix dans l’intrigue, laissant le lecteur dans le flou le plus total quand à leur importance.
La psychologie de chacun est assez ambivalente, trompeuse, donnant une vision parfois biaisée de l’histoire, ce qui ne fait qu’ajouter au suspense et à l’angoisse qui va crescendo dans l’histoire. Et franchement, c’est appréciable de ne pas toujours savoir où l’on veut nous emmener.

Il y a tout de même un petit point noir à cette chronique concernant les caractères de certains personnages. Ils sont parfois « sur-joués », trop emplis de bons sentiments au point que ça en devient ruisselant d’amour et de bonté. Hormis ce défaut, La couleur de l’âme des anges fait un quasi sans faute.

Vous l’aurez compris, cet ouvrage est une très belle surprise de début d’année. Mêlant intelligemment suspense, psychologie, sciences et amour… A lire dès l’âge de 15 ans, pas avant pour cause de scènes assez sensuelles tout de même.

Chronique : La Cité – Tome 1 – La lumière blanche

La cité 01 - La lumière blancheUne lecture d’une rare intensité, un futur classique de la littérature ado !

Premier roman de fiction pour ados (dès 13 ans) publié par les éditions Rue du Monde sorti en novembre dernier, la Cité est un roman pour adolescents écrit par Karim Ressouni-Demigneux. L’auteur n’en est pas à son premier roman, il en a déjà écrit plus de cinq pour la jeunesse dont Je ne pense qu’à ça, ou encore Je suis un gros menteur, souvent sur des thématiques dites « difficiles ».

Prévu en 5 tomes, La Cité nous conte l’histoire de Thomas, un ado qui va se plonger dans la réalité virtuelle d’un jeu incroyable.

La Cité : un jeu révolutionnaire

Tout commence avec des affiches publicitaires parsemées à travers toutes les grandes villes du monde avec pour seule accroche : Dans la Cité, tout peut arriver. Et comme des millions de personnes, Thomas et son meilleur ami Jonathan sont intrigués et curieux de connaître ce qui se cache derrière cette mystérieuse campagne.

Et quand le jour de la révélation arrive… on apprend que la Cité est un nouveau jeu vidéo révolutionnaire où le concept de réalité virtuelle immersive est possible. Dans un premier temps, seuls les dix premiers millions d’inscrits dans le monde entier auront la fabuleuse chance de pouvoir jouer à ce jeu révolutionnaire.

Thomas, Jonathan (et sa petite sœur Emma) auront la « chance » d’y jouer, et d’entrer dans un monde incroyable à la fois merveilleux, fascinant et sombre par bien des aspects. Une fois inscrit dans la Cité, les joueurs reçoivent un casque et des gans qui leur permettrons d’évoluer dans ce nouvel univers.

Il n’y a pas de guide de jeu, ni d’aide à l’intérieur de la Cité. Il est strictement interdit aux joueurs de parler de leur vie dite « réelle » dans la Cité, sinon la mystérieuse et terrifiante  lumière blanche les accables. Ah oui, et si un joueur se fait mal dans la Cité ; il ressentira une douleur réelle.

Les joueurs ne savent presque rien sur la Cité, pas même le but ultime du jeu qui est sujet à de nombreux questionnements.

Un roman ado aux allures de cyberpunk

Le petit coup de génie de Karim Ressouni-Demigneux et de mélanger à la fois les codes du cyberpunk (réalité virtuelle, réseau informatique à l’échelle mondiale) et nos réseaux sociaux actuels tels Facebook, les sites communautaires, les forums etc… On est à la fois dans un avenir plus ou moins lointain (quelques années ? décennies ?) qui use d’éléments à la fois novateurs et familiers, permettant au lecteur ado de se plonger rapidement dans l’intrigue.

Autre point fort, l’intégration d’éléments culturels par l’auteur, qui, il faut le dire, est professeur d’histoire de l’Art. Ainsi, tout ce qu’il ajoute a une symbolique plus ou moins explicite pour le héros (et le lecteur). Ces références et clins d’œil ne font qu’ajouter à l’atmosphère mystérieuse du jeu.

Enfin, je ne peux m’empêcher de relever une similitude avec un autre roman pour les jeunes ados : Méto, écrit par Yves Grevet. Cette similitude n’est pas au niveau du scénario, qui est complètement différent, mais plus au niveau de l’ambiance, de l’oppression subie et ressentie par le lecteur. Ca faisait très longtemps que je n’avais pas lu un roman à la fois aussi vivant, énigmatique et addictif, et pour cela, un grand bravo.

Pour conclure, La Cité est un premier tome brillant, qui ne laisse qu’une déception : celle de devoir attendre la suite. Une série à intégrer d’ores et déjà dans les indispensables. Le second tome, intitulé La bataille des Confins est prévu pour avril 2012. Enfin, espérons que cette première incursion pour l’éditeur dans la littérature pour les jeunes adultes se poursuivra avec d’autres œuvres aussi prometteuses.

10/10

Enfin, pour ceux qui ont lu La Cité ou qui comptent la lire (ceci ne dévoile en rien l’intrigue), voici un petit schéma que j’ai réalisé pour vous (cliquez sur l’image pour agrandir). Vous y trouverez tout ce que l’on sait déjà sur les pouvoirs de chacun dans la Cité, surtout en ce qui concerne le quatuor Thomas, Liza, JC et Arthur. Ce schéma est surtout là pour aider les lecteurs à ne pas se mélanger les pinceaux, car au bout d’un moment, l’afflux d’informations est assez dense. Un schéma est donc tout indiqué.

La Cité schéma

Chronique : Skeleton Creek – Tome 2 – Engrenage

skeleton creek 02Un honnête second volume.

Voici le second tome de la série de terreur et de suspense Skeleton Creek parue aux éditions Bayard. Toujours interactif, avec des liens vidéo, des indices et des mots de passes à trouver, cette suite nous fait retrouver nos deux jeunes héros : Sarah et Ryan.

De retour sur l’enquête de la drague.

Suite à l’étrange et terrifiante rencontre qu’ont fait Sarah et Ryan, l’enquête sur l’ancienne exploitation d’or de la ville (la drague) se resserre. Car il semblerait qu’il y ait eu plusieurs homicides à Skeleton Creek, et que le ou les meurtriers sont toujours dans la ville. Indices, pièces jointes et vidéos sont toujours au rendez-vous.

On apprécie toujours autant les nombreux clins d’œil faits par Sarah avec ses mots de passe : du héros du film Memento aux personnages d’un livre de Stephen King en passant par des références à la littérature d’horreur classique, ces indices nous forcent à mener une enquête dans l’enquête tout apportant une nouvelle culture.

Une suite tout de même moins accaparante

Malgré quelques séquences terrifiantes, ce second volet de la série prend moins d’ampleur que le précédent. Maintenant que l’on connaît le mode de fonctionnement de la série, l’intérêt décru quelque peu au fur et à mesure des révélations. La faute au scénario, qui ne sait pas accaparer le lecteur aussi bien que dans le premier tome : les suspicions des deux adolescents mettent du temps à se vérifier, le rythme est beaucoup moins soutenu.

….

La conclusion, sans être décevante n’est pas non plus extrêmement satisfaisante, mais ce second épisode de la série fera tout de même passer un très bon moment aux heures les plus sombres de la nuit. A suivre, le troisième tome de la série le 2 octobre : Skeleton Creek, Le Crâne.

 

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Mortels petits secrets – Tome 1

mortels petits secretsUne ressemblance troublante avec un autre roman…

Laurie Faria Stolarz est l’auteur de la quadrilogie Bleu Cauchemar, parue elle aussi aux éditions Albin Michel Wiz. Elle revient en 2011 avec Mortels petits secrets, premier tome d’une nouvelle série à suspense pour adolescentes.

Une intrigue longue à démarrer

Il faut bien l’avouer, le titre accrocheur sait donner envie de découvrir tous ces petits secrets dérangeants mais ils sont peu finalement décevants. Camelia, le personnage principal, voit sa vie sauvée au début du roman par le mystérieux Ben qui va tout faire pour l’éviter par la suite… pourquoi ? Camelia reçoit depuis quelque temps des coups de fils anonymes à faire froid dans le dos… pourquoi ?
Beaucoup de mystères, mais peu d’explications convaincantes.

Trop de similitudes avec un autre roman de la même auteure

Le plus dérangeant dans le livre n’est pas son rythme lent ou même son intrigue peu présente, mais sa grande ressemblance avec Bleu Cauchemar. Dans les deux cas, l’héroïne reçoit des coups de fils étranges et elle est aussi menacée. Dans l’un, c’est l’héroïne qui voit l’avenir, dans l’autre, c’est un de ses amis… etc.

Une promesse non tenue pour une fin décevante

Le schéma de l’histoire étant quasiment le même que dans Bleu Cauchemar, la chute du roman n’échappe pas à la similitude et se trouve être insatisfaisante par rapport aux promesses faites par le titre.
Ce deuxième roman donne l’impression que l’auteure garde la thématique de l’horreur et du suspense sans changer d’histoire.

Chronique : Bleu Chauchemar – Tome 1

 BLEU_CAUCHEMARD__001_001.5E1M33Du fantastique dans le monde des campus américains

Dans une ambiance de magie urbaine, voici Bleu Cauchemar, premier livre d’une série de quatre tomes parue aux éditions Albin Michel Wiz. Bleu cauchemar vient de sortir en janvier en poche.

Une intrigue qui reste dans les sentiers battus

L’histoire est assez classique : nous sommes dans un campus américain et suivons la trace d’une jeune étudiante comme les autres ou presque… car elle possède un don : celui de voir l’avenir et de communiquer avec les esprits. Et malheureusement pour elle ce pouvoir va lui être très utile pour la suite des événements traumatisants auxquels elle va faire face. Depuis quelque temps déjà, Lucy fais des cauchemars en masse où sa meilleure amie est enlevée…

Ainsi commence un thriller où le suspense et la terreur sont omniprésents. Peu de personnages sont mis en place par l’auteure, rendant l’atmosphère d’autant plus oppressante pour nous lecteur. Laurie Faria Stolarz est une auteure qui affectionne la littérature fantastique, en particulier en ce qui concerne le paranormal, et le rendu des ambiances qu’elle créé est souvent très prenant mais ça ne fait pas de Bleu Cauchemar un bon livre…

Une écriture longue et un manque de suspense

Premièrement l’écriture en elle-même n’a rien d’extraordinaire, peut-être est-ce la traduction qui est pauvre mais il n’y a pas que ça. Certains personnages sont vulgaires sans aucune raison valable au cours d’un dialogue quelconque, dommage. Ensuite, l’intrigue qui nous « accapare » tout le long de l’histoire retombe comme un soufflet aux dernières pages, pour cause : des « révélations » très décevantes dignes d’un feuilleton du dimanche… je suis un peu dure avec ce livre, certes, mais la collection Wiz m’a habituée à tellement mieux que quand c’est mauvais il faut aussi le dire.

Pour conclure, Bleu Cauchemar plaira peut-être aux adolescentes qui veulent s’initier au fantastique et au suspense mais c’est tout, et encore. Il y a peu de chances que je lise la suite de cette saga en quatre tomes.

Actualité éditoriale : Dôme, le nouveau Stephen King sort le 2 Mars 2011

dome king both……

La sortie d’un nouveau Stephen King est toujours un évènement en soi mais cette fois, deux ouvrages sortent simultanément à cette date : Le Dôme tome 1 et 2. L’histoire semble être un huis-clos à l’échelle d’une petite ville, ce dernier étant causé par un dôme invisible et d’origine inconnue… Peu d’informations sont déjà disponibles, alors en attendant le 2 mars prochain, voici la quatrième de couverture (ci-dessous) et la magnifique couverture des deux ouvrages (ci-dessus).

Quatrième de couverture :  A la fin de l’automne, la petite ville de Chester Mill, dans le Maine, est inexplicablement et brutalement isolée du reste du monde par un champ de force invisible. Personne ne comprend ce qu’est ce dôme transparent, d’où il vient et quand – ou si – il partira. L’armée semble impuissante à ouvrir un passage tandis que les ressources à l’intérieur de Chester Mill se raréfient. Big Jim Rennie, un politicien pourri jusqu’à l’os, voit tout de suite le bénéfice qu’il peut tirer de la situation, lui qui a toujours rêvé de mettre la ville sous sa coupe. Un nouvel ordre social régi par la terreur s’installe et la résistance s’organise autour de Dale Barbara, vétéran de l’Irak et chef cuistot fraîchement débarqué en ville.