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Chronique : Ma vie cachée

Un très bon roman à suspense doublé d’une belle romance !

Paru en fin d’année 2017 aux éditions Pocket Jeunesse, Ma vie cachée est un one-shot (pour une fois !) qui nous met dans la peau d’une ado qui est sous protection policière.

Si vous ne connaissez pas encore Becca Fitzpatrick, c’est l’occasion ! L’auteure avait eu un grand succès il y a quelques années de cela grâce à sa saga fantastique Hush-hush (je me rappelle avoir bien aimé le premier tome, mais je n’ai jamais eu l’occasion de lire la suite…).

Une vie emplie de dangers

Stella a été le témoin d’un meurtre lié à la drogue, depuis elle est sous protection policière. Pour pouvoir témoigner lors du procès, elle est donc obligée de changer d’identité, d’adresse, de vie. Avec cette nouvelle vie, Stella dit également adieu à son petit ami Reed, qui lui aussi doit changer d’identité. Ils ne pourront plus jamais se revoir sous peine de griller leur couverture et de se faire tuer. La mère de Stella, toxico reconnue, est quant à elle mise dans un centre de désintoxication… Commence alors pour Stella une nouvelle vie : adieu Philadelphie… et bonjour le Nebraska, dans une petite ville paumée qui lui promet de mourir d’ennui…

Un roman aux allures de thriller diablement efficace

Aussitôt commencé, aussitôt dévoré. Ma vie cachée est le genre de roman qui recèle toutes les qualités d’un bon roman YA, et ça se ressent très rapidement. Tout concoure à nous mettre dans cette ambiance de petite ville perdue au fin fond de la campagne américaine : un diner, des habitants un peu bruts de décoffrage qui se connaissent évidemment tous, un sheriff quelque peu surmené…

Le décor est posé, nous sommes prêts pour l’intrigue en elle-même !

Stella est une ado débrouillarde et volontaire. Bien que dotée d’un assez sale caractère, on apprend vite à l’apprécier pour son dynamisme, son humour et son envie de constamment de dépasser. C’est ainsi que lorsqu’elle est hébergée par une agente de police à la retraite – Carmina – ça fait beaucoup d’étincelles entre les deux femmes, mais leur relation va devenir un des piliers de cette belle histoire.

C’est ainsi que Stella va se retrouver contrainte par Carmina à trouver du travail, ce qui en fait va s’avérer très bénéfique pour le moral en berne de Stella… Mais ce qui va surtout l’aider à tenir, c’est de penser tous les jours à Reed, son amour qu’elle se jure de retrouver un jour, quand tout sera fini. Enfin, ça c’était sans compter sur la présence de Chet, le jeune voisin de Carmina. Un jeune homme indépendant qui a le don de la faire sourire et de la rassurer… Mais auquel elle ne peut rien révéler de son ancienne vie.

Dire que j’ai adoré Ma vie cachée est un euphémisme. Tout est génial dans cette histoire, de sa construction à son développement sans oublier sa conclusion. On est constamment sous tension à cause de la situation de danger permanent subie par Stella. Mais il y a aussi une bonne partie qui fait la part-belle à la romance avec toutes ces ambiguïtés, ses petits signes, etc. Stella cèdera-t-elle au charme rustique de Chet alors qu’elle ne restera que quelques mois dans le Nebraska ?

J’ai trouvé le tout savamment équilibré, entre suspense, romance et pas mal de psychologie également. Ce romand de près de 45O pages fonctionne à merveille, il se dévore ! On appréciera ce retour aux sources qui nous permet d’apprécier la nature, la campagne, les amitiés franches et le goût des choses manuelles, faites avec amour. Plus qu’un roman policier, c’est aussi une ode aux petites bourgades américaines et aux nombreux charmes qu’elles cachent sous leur aspect fruste. Personnellement, j’ai tout de suite été sous le charme du Nebraska et de Chet…

La partie policière de l’intrigue est très bien menée également. Nous n’avons que le point de vue de Stella tout au long du roman. Nous ne savons donc que très peu de choses sur sa mère ou sur son copain Reed, mais les réflexions de Stella qui évoluent au fil du temps nous apportent une vision très intéressante de l’intrigue. Surtout qu’il y a un secret dans le secret !

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Becca Fitzpatrick sait donc très bien mener sa barque et nous entraîne avec une facilité déconcertante dans cette nouvelle histoire. C’est un sans-faute, grâce à la force de ses personnages, même les pires d’entre-eux sont intéressants et crédibles… c’est justement cela qui fait peur…

Si vous voulez un bon thriller mâtiné de romance, c’est donc le roman idéal ! Vous serez immédiatement happé ! A découvrir dès l’âge de 14 ans.

Chronique : La maladroite

La maladroiteCe livre est une véritable claque ! Aussi terrible que poignant, une fois commencé, vous ne vous arrêterez plus… Et fait encore plus glaçant, ce récit est tiré d’une histoire vraie : l’affaire Marina.

Premier roman d’Alexandre Seurat, La Maladroite est un véritable coup de poing littéraire. Entre le récit, le témoignage et le roman, vous allez découvrir les côtés les plus sombres de l’homme à travers l’histoire d’une famille qui va de négligences, en maltraitance, en… autre chose. Aussi court que terrible et d’une redoutable efficacité, l’ouvrage est paru en août 2015 aux excellentes éditions du Rouergue, dans la collection La brune.

Une petite fille empruntée, gauche, maladroite

Tout commence par les coups d’œil acérés de l’institutrice ainsi que ses remarques. Des petites traces de coups, des bleus. La petite joue un peu brutalement apparemment… La grand-mère également en parle, mais il est vrai qu’elle ne voit quasiment jamais ses petit enfants, alors difficile dans ces cas-là d’avoir un avis. La tante également donne son point de vue, remarque les dysfonctionnements de cette famille étrange dont les membres sont tous mutiques et éludes les questions…

Puis dans ce bal de témoignages, c’est au tour du frère de la petite, d’une autre institutrice, de l’infirmière… Et cette foule d’anecdotes s’assombrit et nous mène vers quelque chose d’autre, grave et lugubre…

Terrible et poignant

Assister à la lente déchéance des conditions de vie de cette petite fille nommée Diana est insoutenable. Les « témoignages » (cela reste un roman, même si cela fait très réaliste et que l’ouvrage s’inspire directement de faits réels) sont difficiles à assimiler pour certains. En tant que lecteur, on voit lentement se dessiner le pire pour cette petite fille extrêmement jeune et encore pleine d’innocence et de vie.

« Quand j’ai vu l’avis de recherche, j’ai su qu’il était trop tard », l’une des phrase choc du roman. Celle qui nous fait comprendre que tous savaient ce qui se tramait, même de façon insidieuse, mais que les droits et la justice se retournent parfois contre ceux qu’elle est censée aider. Chacun a vu un dysfonctionnement à son échelle, dans son cadre, mais aucun n’a osé en franchir les limites pour pointer du doigt ce qui se passait derrière les murs de la maison où vivait la petite Diana…

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Ce roman bouleversant qui dénonce et pousse à la réflexion sur notre société et ses travers, notamment au niveau du droit de chacun et ses limites est une véritable pépite.

Terrible et poignant, on ressort de cette lecture différent. Comme si on avait fait partie de ces personnes qui on vu quelque chose, mais qui n’ont pas bougé… peut-être est-ce le cas. Si cela peut nous permettre de sauver d’autres Diana, ce roman n’aura pas été écrit ni publié pour rien. A lire d’urgence pour s’éveiller un tant soit peu et regarder, réfléchir…

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Plus de morts que de vivants

Plus de morts que de vivantsLe roman ado le plus trash de l’année !

Guillaume Guéraud est un auteur français pour les adultes et la jeunesse. On lui doit une foule de romans pour tous les âges et dans tous les genres : Déroute sauvage (Doado Noir), La brigade de l’œil (Folio SF), Anka (Rouergue), King Kaloumar (Sarbacane)… et une foule d’autres livres encore !

Avec Plus de morts que de vivants paru en mars 2015, Guillaume Guéraud signe un ouvrage magnifiquement sanglant. Il y en a partout, c’est furieusement brutal et ça se dévore…

Une touffe de cheveux qui tombe, quelques boutons qui grattent… ou les prémices d’une hécatombe

Les signes étaient extrêmement ténus, impossible pour qui que ce soit de deviner ce qui allait se passer dans moins d’une heure au collège Rosa Parks à Marseille. Et pourtant de qui va suivre va s’avérer être un véritable carnage.

Corentin, Yasmina, Slimane, ou encore Lila ne savent pas ce qui va leur tomber dessus, mais personne n’a été préparé à cela. Que ce soient les élèves, les professeurs et même les plus hautes instances du gouvernement, nul ne sait réellement ce qui se passe au collège Rosa Parks. Tout ce que l’on peut constater c’est que de plus en plus d’élèves meurent dans des circonstances extrêmement sanglantes… et douloureuses.

Ça va saigner ! (et c’est bien)

A peine démarré, tout de suite immergé. Plus de morts que de vivants (titre très éloquent soit dit en passant) est un page-turner à la française chargé d’hémoglobine et de tensions. Le récit se partage entre les faits se déroulant dans le collège et les dialogues à faire froid dans le dos entre le proviseur dépassé par la situation et le Rectorat puis plus tard d’autres instances gouvernementales.

Dire que l’on est absorbé par ce roman est encore en dessous de la réalité. Les premiers chapitres sont tellement surprenants et surréalistes qu’il est impossible de décrocher après un début pareil.

Les chapitres sont courts, extrêmement efficaces. Constamment sous tension et surchargés d’hémoglobine, ils dopent la lecture. Bref, l’atmosphère du Collège Rose Parks devient très vite irrespirable… pour notre plus grand plaisir.

Vous aurez beaucoup de questions durant cette lecture : d’où vient cet étrange mal ? Comment va-t-il se gérer par les autorités ? Les ados que l’on suit depuis le début du récit vont-ils survivre ? Y a-t-il des gens immunisés ? Cette hécatombe va-t-elle durer longtemps ? Et encore, ce n’est qu’une petite partie de ce qui pourra vous passer par la tête.

Mais outre du sang, vous aurez également quelques beaux moments d’émotion : un garçon qui veut protéger son petit frère à tout prix, un couple d’ados qui s’aiment tellement qu’ils ne se quitteront jamais, un élève récalcitrant qui se découvre un courage insoupçonné… C’est aussi dans l’adversité que l’on trouve les plus beaux gestes de l’homme, et cela quel que soit son âge. Mais… peut-être aussi le pire ?

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Bon, que faut-il vous dire de plus pour que vous fonciez chez votre libraire découvrir cette petite merveille ? Vous n’avez plus aucune raison de ne pas vouloir vous procurer ce roman, sauf si vous êtes une âme sensible… ou que vous avez la phobie des contagions… A lire d’urgence dès l’âge de 15 ans !

Chronique : Méto – Tome 1 – La Maison

meto 01Le monde de Méto, c’est un vrai OVNI, ça ne ressemble a rien de ce que j’ai pu lire avant, c’est étrange, dangereux… et fascinant. Le monde de Méto est très restreint : c’est La Maison, où sont enfermés 64 enfants surveillés 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Que font-ils ici ? Pourquoi sont-ils ici ? Tout autant de questions sans réponses que de plus en plus d’enfants de la maison vont se poser, dont notre jeune ami Méto.

Ce premier tome de la trilogie se déroule dans la Maison, du monde extérieur nous ne savons absolument rien, le lecteur est lui aussi prisonnier de la Maison. Tout ce que l’on sait, c’est que les enfants doivent suivre des cours, faire du sport, et ne pas poser de questions, et surtout Ne Pas Grandir. Ceux qui grandissent sont bannis à tout jamais de la Maison, mais personne ne sait ce qu’ils deviennent alors…

Je ne saurais que vous conseiller ce roman jeunesse pour ses nombreux attraits : un concept plus qu’original, unique. Des intrigues de tout côtés, et des règles imposées par la Maison qui sont très étranges (comme par exemple celle qui oblige les élèves a ne manger une bouchée que toutes les 50 secondes, et le pire c’est qu’il doit y avoir une raison, même si on ne sait pas encore laquelle), ou encore pourquoi n’y a-t-il aucun être féminin dans la Maison…? Tout ces mystères s’additionnent pour donner un tableau vraiment étrange mais envoûtant. Plus l’intrigue avance, plus les indices  sont nombreux, mais moins on comprend car il ne semble pas y avoir de logique pour le moment. Je pense surtout que les deux tomes qui vont suivre vont être très explosifs au niveau des révélations, comme le promet la fin de ce premier tome d’Yves Grevet !

Vous trouvez la couverture étrange ? Peu attrayante ? Eh bien tant mieux ! Elle retranscrit parfaitement l’ambiance d’étrangeté, d’étouffement de ce huis-clos, de plus, l’armure que porte notre personnage de couverture se trouve expliquée plus tard dans le livre : elle est due à un sport très violent pratiqué par les élèves de la Maison : l’inche.

Je n’ai plus qu’à vous conseiller de lire ce livre, et ce dès l’âge de 13 ans, ça sera parfait, les adultes vont aussi adorer, le seul défaut du livre, c’est qu’il se lit très vite, et que la série n’est pas encore finie, le troisième et dernier tome devrait paraître l’année prochaine… en tout cas, ça peut faire un chouette cadeau de noël, surtout que Syros vient de sortir un petit coffret collector avec les deux volumes.