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Chronique : The Generations – Tome 1 – Alive

Alive 1Un premier tome se jouant des codes du suspense… en mélangeant de nombreux genres !

Premier tome de la série young-adult The Generations, voici Alive de Scott Sigler, paru aux éditions Lumen en février 2016. Très mystérieux, empli d’indices et de fausse pistes… à vous de vous faire votre propre idée de ce qu’est l’univers d’Alive et ce qu’il vaut… Car vous ne saurez rien tant que vous ne l’aurez pas lu vous-même !

Un groupe d’adolescents sortis d’un long sommeil…

Ils ne savent pas où ils sont, ni quand ils sont, ni même qui ils sont. Tout ce qu’ils savant c’est qu’ils sont là, avec des symboles différents marqués sur le front, des couloirs partant dans tous les sens à perte de vue et… aucun objectif. Voici le début succin et mystérieux d’Alive, qui va vous entraîner sur plusieurs centaines de pages dans un huis-clos sous tension où la surprise peu se trouver à chaque angle mort…

« Une petite faveur »

Voici le nom de la toute dernière partie de l’ouvrage, là où Scott Sigler s’adresse directement à ses lecteurs, mais également à la presse et aux bloggeurs, booktubeurs etc. L’auteur tient tout particulièrement à ce que l’on évite les spoilers et autres révélations qui gâcheraient l’intrigue, et on le comprend.

En effet, Alive tire toutes les ficèles du roman à suspense et plus encore. Les chapitres sont en général assez courts et se concluent sur un rebondissement assez retentissant obligeant le lecteur à lire la suite, etc.

Sans révéler quoi que ce soit – pour préserver les vœux de l’auteur et la force principale de l’œuvre – je dois avouer avoir été assez déçue de la plupart des retournements de situations créés. Je m’attendais à beaucoup plus car le marketing (très malin) créé par l’auteur autour de son œuvre nous oblige à nous attendre à quelque chose de sinon phénoménal au moins original. Et pourtant, quand on a lu une certaine quantité de romans issus de l’imaginaire (science-fiction, fantastique, anticipation…), les rebondissements d’Alive ne sont pas suffisants pour vraiment surprendre.

Je ne dis pas que le contenu du roman est facile à deviner, car ça n’est pas le cas, je n’avais pas trouvé le secret qui concerne l’univers dans lequel évoluent les personnages. Mais je m’attendais à quelque chose de plus retentissant, d’incroyable et c’est au final assez commun. Impossible d’en dire plus, bien entendu, mais le débat peut très bien s’ouvrir ici (en bas d’article).

Ce que je pense, c’est que quand on joue à ce point sur le suspense et les cliffhangers, il faut vraiment assurer le spectacle derrière. Et ici, on découvre un bon roman ado, dont on veut découvrir la suite, mais pas récit à ce point haletant.

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Le mieux est encore que vous vous fassiez votre propre avis sur la question ! Pour ne pas spoiler, disons qu’Alive plaira certainement aux lecteurs avides de fantastique, de suspense et de science-fiction…le tout dans une ambiance à huis-clos à couper au couteau.

Pour l’atmosphère, on pense assez vite à la saga de James Dashner, Le Labyrinthe, ce qui n’est déjà pas si mal non ? Et puis, on veut tout de même savoir où Scott Sigler veut nous emmener maintenant que le décor est posé…

Chronique : L’âge des miracles

L'âge des miraclesUn roman d’anticipation qui imagine comment l’humanité s’adapterait  à un ralentissement constant de la rotation de la Terre… Un roman extrêmement réaliste dans son traitement, une petite merveille à découvrir d’urgence !

Premier et unique roman de Karen Thompson Walker à paraître en France, L’âge des miracles est paru premièrement aux Presses de la Cité avant de sortir en poche chez 10/18. Ce roman à la thématique unique nous dépeint notre société d’aujourd’hui qui doit faire face à un cataclysme lattent. La Terre ralenti sa révolution, les jours et les nuits s’allongent peu à peu. Comment l’homme va-t-il faire face à un tel chamboulement de son mode de vie ? Comment la nature va-t-elle s’adapter à un tel bouleversement ?

Vous découvrirez ici une superbe anticipation sociale explorant des possibilités extrêmement réalistes…

L'âge des miracles presses citéQuand les jours commencèrent à s’allonger

Tout le récit de L’âge des miracles nous est conté par la jeune Julia. Encore jeune fille, presque adolescente, c’est sa vision à elle qui prime, avec des problématiques oscillant entre le cataclysme et son impact, mais aussi très ancré dans le quotidien.

L’humanité s’adapte très bien au début, en rallongeant les heures d’une journée qui passe de 24h à un peu plus, puis encore un peu plus, et encore… Puis au fil du ralentissement de la rotation de notre planète, les choses se compliquent doucement à tous points de vue : économiques, sociaux, écologiques…

L’homme peut-il s’adapter et si oui comment ? Julia, à travers ses yeux encore parfois enfantins va nous conter l’histoire plausible d’une humanité qui se délite peu à peu tout en souhaitant garder au maximum sa normalité et son quotidien…

L'âge des miracles VOUn bel inclassable entre littérature et anticipation

Le point majeur à retenir de L’âge des miracles, c’est son réalisme éblouissant. La façon dont l’auteur a pensé à tous les pans du problème est impressionnant, d’autant qu’elle augmente la difficulté en écrivant son récit du point de vue d’une presque enfant. A la lecture de ce roman, on se dit que c’est exactement comme cela que l’homme réagirait si un tel cataclysme survenait.

Outre le traitement intelligent de la situation, l’auteur fait montre d’une sensibilité extraordinaire à travers le personnage de Julia. Cette jeune fille qui grandit sur fond de fin du monde et à la fois belle, fragile, sensible, attachante…

Elle se retrouve confrontée à tous les changements qui l’amènent doucement à l’adolescence, mais aussi à des problèmes d’ordre familiaux qui nous replongent dans le quotidien et nous font parfois oublier cette épée de Damoclès suspendue sur la Terre et ses habitants.

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L’âge des miracles est un roman aussi délicat que terriblement prenant. Hypnotique, lourd, latent, le temps s’étire à l’infini et cette atmosphère de fin du monde est aussi belle qu’effrayante. Ce récit nous propose une belle façon de voir notre civilisation, et peut-être d’apprécier tout simplement encore plus ce que nous avons… A destiner aux férus de romans d’anticipation réalistes, mais également à toute personne qui aime les bons livres, tout simplement.

Pour ceux qui aiment ce genre d’ambiance, n’hésitez pas à découvrir également des romans tels que Le testament de Jessie Lamb (l’humanité ne peut plus procréer), Days de James Lovegrove (l’humanité est devenue l’esclave de sa propre surconsommation), et une foule d’autres encore…

Chronique : La compagnie des menteurs

La compagnie des menteursUn roman historique sombre, haletant et aussi obscur que les âges dont il traite…

Karen Maitland fait partie de ces auteurs qui gagneraient à être connus. Son univers est aussi obscur que saisissant et sa plume absolument efficace ! De nationalité anglaise, sa spécialité est le roman historique sur fond de policier. Avec il y a toujours un ou deux cadavres derrière l’étable, et une quantité de suspects tous plus crédibles les uns que les autres.

En France, nous avons la chance d’avoir trois de ses ouvrages publiés : La compagnie des menteurs (le plus connu d’entre tous), Les âges sombres et La malédiction du Norfolk. Bienvenue dans un univers historique à nul autre pareil…

Un petit groupe d’itinérants qui grossit, grossit…

1348 – Tout commence avec un maître et son apprenti qui traversent l’Angleterre à la recherche de travail tout en fuyant les ports et les grandes villes, où sévit la peste. Puis, la petite compagnie se retrouve à être rejointe par un couple qui attend un enfant, dont le passé reste mystérieux, puis c’est au tour d’un marchand taciturne, etc.

Mais cette petite troupe itinérante fuyant la peste est loin de se douter à quel point elle va devoir lutter pour sa survie ! La maladie est une chose, mais les croyances populaires et les ont-dits sont parfois aussi mortels et autrement plus pernicieux…

Bienvenue dans un pays où les légendes se bâtissent sur rien, où on marie de force des infirmes entre eux pour conjurer le sort d’un village et où la superstition règne en maître… avec la saleté et la maladie…

Grandiose et captivant

Quand on est parti dans ce genre d’ambiance à la fois dure et sordide, on sait que l’on va passer un excellent moment de lecture. Cela peut paraître paradoxal pour certains, mais c’est le sentiment que j’ai quand un roman prend au tripes en passant par tous les stades de l’horreur, de la lâchetés, de la haine, des croyances…

On le devine assez rapidement, chaque personnage de la petite compagnie itinérante à un secret plus ou moins lourd à cacher, parfois même plusieurs ! Mais ce n’est pas le seul intérêt pour lire ce livre. On plonge avec délectation dans une Angleterre où l’ambiance est si magnifiquement retranscrite et où les personnages sont si creusés que l’on s’attache vite au moindre d’entre eux. Ici, point d’action à n’en plus finir, mais plutôt un rythme lent, lancinant, où chacun attend son heure, ce qui créé une atmosphère pour le moins mortifère et sur le fil… Délectable.

.Ici, on nage entre le roman historique, tout en empruntant les codes de l’imaginaire et des contes populaires, sans oublier le côté sanglant et cru des polars. Bref, c’est le mélange de genres ultime, parfait (selon moi). Karen Maitland vous tiens ici avec son histoire, et elle ne vous lâchera pas de sitôt. Même après la lecture, vous y repenserez (les dernières phrases de ce roman tournent encore dans ma tête tant tout est maîtrisé).

Il faut également saluer le travail de traduction assuré par Fabrice Pointeau, car c’est également grâce à lui que l’on se retrouve avec un ouvrage si travaillé et brillamment écrit.

J’espère avoir su vous convaincre avec cette chronique : cet ouvrage laisse un souvenir durable et plaisant. Sa lecture est profonde, captivante et surtout incontournable. Régalez-vous avec ce livre passionnant ! Et puis, la bonne nouvelle, c’est qu’il y en a d’autres… (MAJ 11/2023 – Malheureusement La malédiction du Norfolk et Les âges sombres sont épuisés, mais vous pourrez toujours les trouver d’occasion !).

J’ai lu La compagnie des menteurs sur les très bons conseils d’une amie, il y a presque dix ans maintenant… Et j’ai vendu plus de 500 exemplaires de ce roman tellement je l’ai adoré !

Chronique : Enclave – Tome 1

Enclave 1Une nouvelle trilogie dystopique à suivre de près… ou l’avenir de l’humanité survit dans les entrailles de la terre.

Enclave est une trilogie dystopique parue à l’origine chez Black Moon (nommée The Razorland Trilogy en VO), les éditions Le Livre de Poche Jeunesse prennent la relève pour la parution en petit format. La saga est écrite par Ann Aguirre, une auteur de nationalité américaine, elle a écrit plus d’une vingtaine d’ouvrages fantastiques et futuristes pour les adolescents. En France, il n’y a que la trilogie d’Enclave qui est parue pour le moment.

Un univers extrêmement sombre et dangereux

Tout ce que l’on connaissait de notre planète est devenu caduc. Pire même, il s’avère que la surface n’est même plus viable. Le peu de survivants qui ont réussi à échapper à l’apocalypse ont élu domicile dans les égouts, un vestige peu reluisant de l’humanité. C’est dans ce monde sombre et sale que vit notre héroïne, qui n’a même pas de nom au début du récit, juste un numéro : Fille 15 (on perd si facilement les bébés de ce monde… à quoi bon leur donner un nom ?). Elle est en passe de devenir Chasseuse, un poste aussi prestigieux que dangereux qui implique de sortir de l’Enclave.

Mais malgré tout ce qu’elle a beau faire pour son peuple, les règles de vie sont extrêmement strictes dans l’Enclave et tout peu basculer rapidement… comme va nous le prouver la suite des événements. Bienvenue dans un univers âpre et terriblement accrocheur, le monde de l’Enclave, des souterrains glauques et des monstres qui y sévissent…

Une nouvelle saga efficace et convaincante

Malgré le nombre toujours croissant de dystopies et autres romans d’anticipation, Ann Aguirre  réussit à signer un roman somme toute original. Bien plus ténébreux que la plupart des romans qui font juste semblant de l’être, Enclave nous entraîne dans un monde aussi aléatoire que lugubre.

L’auteur a fait l’effort de nous proposer son lot de créatures créées spécialement pour l’occasion, une espèce en particulier est aussi attachante qu’étrange.

De même, le système de castes qu’elle a créé est très bien pensé, mais également très dur, même pour ceux qui s’y investissent corps et âme comme Trèfle (Chasseuse) ou encore Sable (Géniteur). Le système est si perfectionniste et pernicieux qu’un enfant naissant avec la moindre malformation, même bénigne se voit tué sur le champ. Il existe également une troisième caste, celle des Ouvriers.

En ce qui concerne ce côté très incertain quant au déroulement de l’intrigue, il nous permet de prendre un réel plaisir à la lecture. On ne sait pas à l’avance tout ce qu’il va se passer (bien entendu il y a quelques scènes et idées attendues, mais pas seulement), et c’est tant mieux. Rien de tel qu’une histoire qui n’est pas cousue de fil blanc…

Dernier point très positif, l’histoire de Trèfle se dévore, littéralement. Lue en deux jours à peine, on ressort de cette lecture avec un souvenir plaisant. C’est le genre d’ouvrage qui prouve que tout n’a pas été fait dans le monde de la dystopie !

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Ainsi, le monde de Trèfle et Del la beau être implacable, on le découvre avec plaisir et curiosité. Je ne pourrais développer plus sous peine de vous en dire trop et de vous empêcher de découvrir pleinement par vous-même ce roman.

Alors, que dire de plus sinon que le premier tome d’Enclave est une petite réussite ? On a hâte de lire la suite et, ça tombe bien, elle vient tout juste de paraître en poche ! Affaire à suivre très bientôt… A découvrir dès l’âge de 15 ans.

Chronique : Cendres et Rouge

Cendres et rougeUn roman inclassable, où l’on assiste à une descente aux enfers… dans un pays mystérieux où sévit un singulier virus

Premier roman de Pyun Hye-young à paraître en France, Cendres et rouge est sorti en 2012 aux éditions Picquier. Depuis, un autre de ses ouvrages est paru en 2015 aux éditions Decrescenzo : Dans l’antre d’Aoï Garden.

Dans ce récit, nous découvrons le pays C, qui ressemble à n’importe quel autre à notre époque, mais dont les normes sociales et tout ce qui fait le quotidien ont totalement disparus à cause d’un mystérieux virus… C’est à la loi du plus fort qu’il faut se soumettre dans le pays C.

Un job de rêve pour qui a de l’ambition ou un talent d’exterminateur…

La seule caractéristique positive de T-K, c’est sa capacité à tuer… des rats. Il n’y a pas meilleur que lui. Il n’a pas peur de les écrabouiller ni de se salir, ou même d’entendre leurs couinements d’agonie. Il est même capable d’arracher votre sac à main et de l’envoyer s’écraser sur un rat si il en voit un.

Et étonnamment, cette qualité d’exterminateur de nuisibles n’est pas passée inaperçue aux yeux de son employeur… A tel point que c’est T-K qui est choisi pour le merveilleux poste que tout le monde convoite. C’est ainsi qu’il est rapidement muté dans le pays C.

Mais rien ne va se passer comme prévu… Ce qui devait se présenter comme l’occasion de démarrer une nouvelle vie loin de ses odieux collègues et de son ex-femme va vite tourner au cauchemar éveillé. Vous pensez que le début de cette histoire et bien sombre ? Vous n’avez pas vu la suite…

Un récit sombre qui ne laisse que peu de place à l’espoir ou à la beauté

Etrange que ce roman coréen, son ambiance est sombre, sale, glauque et malgré tout, ça ne le rend pas inintéressant, bien au contraire ! Le pays de C est aussi mystérieux que précaire, et le moindre indice lâché par l’auteur nous donne envie d’en savoir plus tant l’information est distillée.

De même, le personnage de T-K est tout aussi étrange. Nous avons beau être au cœur de sa psychologie, il nous reste très ambivalent, étrange, parfois même totalement illogique. On assiste à toutes ses réflexions face à l’adversité : tantôt lâche, tantôt très avide de subsister férocement par tous les moyens, il est très difficile à cerner.

T-K est même si égoïste parfois qu’il est difficile de s’attacher à lui, il n’est pas le genre de personne à laquelle on repense avec affection. Peut-être est-ce pour cela qu’il n’est guère apprécié de ses collègues, et on les comprend peu à peu… Mais de là à penser qu’il mérite ce qu’il va endurer tout au long du roman, il y a tout un monde !

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En fait, Cendres et rouge est un roman sinistre et absolument inclassable. On apprécie avant tout son atmosphère délétère, et apocalyptique concernant le pays de C, où se déroule la majorité du livre.

Cependant, l’histoire s’articule à certains moments de façon assez désordonnée et nous laisse un sentiment d’inachevé qui persiste à la fin de l’ouvrage. En somme, c’est un roman unique, singulier mais à réserver à ceux qui aiment les histoires inattendues et aux fins très ouvertes…

Chronique : Bird Box

Bird Box pocheUn roman horrifique sur une chose mystérieuse qui rend fous ceux qui la regardent… partout à travers le monde. Un thriller fantastique dont l’ambiance est à couper au couteau.

Josh Malerman est un auteur de nationalité américaine, Bird Box est son tout premier roman, mais il a également écrit quelques nouvelles. Outre son art de manier la plume, Josh Malerman est également le chanteur du groupe de rock The High Strung.

Par ailleurs, les droits d’adaptation cinématographiques ont été vendus et Bird Box devrait arriver dans les salles obscures dans un avenir proche…

Une horreur indicible se cache sur la terre et dans le ciel

Quelle qu’elle soit, une chose rôde depuis quelque temps sur la Terre. Tout à commencé par un cas isolé, puis un autre, quelque temps après. Quelque chose à l’extérieur rend fous les gens ; à tel point qu’ils se mettent à tuer tous ceux qui sont proches d’eux puis se suicident dans un bain de sang inouï.

D’un coup, ce genre d’événement s’est généralisé très rapidement. Les cas de folie se sont déclarés en quantité exponentielle, les survivants on commencé à s’organiser, à masquer leurs fenêtre, à bander leurs yeux… Qu’est-ce donc qui rend les gens fous à la seule vue de cette chose ? Les animaux sont-ils atteints ? Ou est-ce seulement l’espèce humaine ? Quel avenir peut donc se profiler pour les survivants de cette folle pandémie ?

A travers le point de vue de Malorie, une survivante, découvrez la Terre telle qu’elle était avant ces funestes circonstances et surtout… bien des années après. Qu’est devenue notre société face à un tel phénomène ? A-t-elle seulement survécu ? Et si oui qu’en reste-t-il ?

Bird Box orbitEnfin un thriller bien sombre qui joue efficacement avec les codes de l’épouvante

Dès les premières pages, Bird Box nous captive par son ambiance et ses nombreux mystères. Entrecoupée de flash-back, l’histoire nous entraîne dans les méandres de la pensée humaine à travers l’esprit de Malorie : à la fois dans le passé, où elle tente de survivre alors qu’elle est enceinte, et dans le présent où elle a si peur de perdre ses enfants qu’elle ne leur a jamais donné de prénom.

Cette femme courageuse et vulnérable à la fois a des réactions tout à fait réalistes. Nous pourrions être à sa place, et réagir tout comme elle : entre peur et interrogations continuelles.

L’autre point fort de ce sombre récit, c’est la psychologie des personnages. Ils ont beau être peu nombreux, ils sont extrêmement cohérents, flippants (pour certains), et bien décrits. Les nombreuses scènes d’enfermement entraînent des malaises qui vont crescendo, d’autant plus quand de nouveaux personnages débarquent.

Quant à la réaction de folie causée par ces mystérieuses présences à l’extérieur, l’auteur sait entretenir le mystère sans trop entrainer de frustration. Il nous pousse à nous interroger également sur des choses auxquelles nous n’aurions pas pensé au premier abord… C’est bien machiavélique, très retors et carrément fou par moments, en bref c’est délectable et parfois un peu sanglant !

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D’une douce folie, Bird Box est un roman sombre, dérangeant et très mystérieux. Vous n’aurez pas les réponses à toutes vos interrogations, mais qu’importe. Ce roman noir et post-apocalyptique est une petite merveille qui se hisse sans peine dans mes coups de cœur. A lire et à méditer, c’est un magnifique roman à la fois poétique et implacable qui mérite d’être découvert.

Chronique : Bienvenue

BienvenueL’un des meilleurs romans coréens que j’ai lu. Poignant et terrible, triste et empli de persévérance…

Bienvenue est un roman de Kim Yi-seol, une jeune auteure coréenne dont c’est le premier ouvrage à paraître en France. Son métier d’écrivain a pu débuter grâce à l’obtention en 2006 du prix Sinchunmunye pour sa nouvelle nommée Treize ans. En Corée, une voie toute tracée vous est destinée dès lors que vous avez publié une nouvelle et qu’elle est primée, c’est ce qui est ainsi advenu pour Kim Yi-seol.

Même si nous la découvrons pour la première fois en France, Bienvenue est le premier roman de cette auteur, il est paru en 2013 aux éditions Philippe Picquier.

Une vie ingrate, un quotidien de labeur, mais quelques perspectives d’avenir, un jour… peut-être

Bienvenue… dans le quotidien de Yunyeong, une jeune femme à la persévérance sans limites, à la motivation sans failles. Elle est prête à tout pour décrocher une vie meilleure, et si cela passe par le pire, elle est prête.

Elle trime plus de douze heures par jour dans un restaurant nommé Le Jardin des Jujubiers pour un salaire de misère… Mais son but n’est pas de travailler pour toujours dans ce restaurant qui ne sert pas que des plats. Il est nécessaire et impératif que ses serveuses donnent de leur personne… et puis, ça leur permet d’arrondir les fins de mois.

Non, le but de Yunyeong, c’est de permettre à son compagnon de poursuivre ses études en toute quiétude. Si elle s’échine autant à ramener de l’argent à la maison, c’est pour leur avenir. Il lui faut juste réussir son concours, et s’occuper depuis peu de leur fille, pour qui elle est prête à tous les sacrifices. Après, leur avenir sera forcément meilleur…

Une vie emplie de beaucoup de tristesse et de petites joies

Le quotidien de Yunyeong est aussi saisissant que terrible. Elle travaille tant, qu’elle ne voit jamais sa fille et son compagnon pour qui elle s’échine. Mais ça, c’est presque la partie positive de l’histoire… En effet, sa famille semble continuellement la tirer vers le fond, en particulier sa sœur qui lui « emprunte » sans cesse de l’argent… et si il n’y avait que cela…

L’éditeur nous présente ce roman comme la réalité quotidienne de toute une strate sociale de la Corée. La brutalité que subissent continuellement là-bas certaines femmes est très difficile à lire, et pourtant… on se laisse happer par ce roman extrêmement réaliste et terrible.

Le restaurant/maison de passe, les horaires de travail qui vous achèvent de fatigue, les hommes qui se fichent qu’une femme vient d’avorter et veulent juste avoir leur prestation avec la serveuse qu’ils ont choisie. Les brimades, la concurrence entre les serveuses/prostituées, le chemin pour rentrer de ce terrible travail… Voici un petit aperçu du quotidien de la jeune Yunyeong. En lisant ses lignes, on l’admire, on la plaint, on craint pour son avenir…

« Dans le pavillon, les choses s’étaient mal passées avec mon client. J’avais voulu manger un peu de soupe de poulet en lui expliquant que je n’avais pas encore déjeuné. J’avais trop faim pour écarter les cuisses, lui avais-je dit. Ce qui l’avait mit en colère. Il avait exigé d’être remboursé. Il avait au moins cinq ou six ans de moins que moi ».

Malgré la dureté continuelle du récit et ses nombreuses scènes crues et dénuées de morale, il est impossible de détourner le regard. On veut savoir ce qui arrive à Yunyeong, quel sera son avenir qu’elle forge à la sueur de son front, mais également de ses cuisses…

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Ce roman n’est pas à réserver aux âmes sensibles, mais je le trouve nécessaire pour comprendre un peu mieux ce pays si mystérieux qu’est la Corée pour nous, occidentaux. Il est captivant par de nombreux aspects. Yunyeong est pour moi une héroïne qui s’ignore, mais également un magnifique portrait de femme qui lutte, envers et contre tout.

Ce livre est une pépite, il se dévore et on y repense parfois en espérant que ce roman n’est que cela, et non pas un portrait d’une partie de la société coréenne, et pourtant… A lire absolument.

Espérons ainsi que d’autres romans de Kim Yi-seol verrons le jour en France !

Chronique : L’élite – Tome 2 – Le Test

L'élite 02La suite des intrigues autour de Cia n’ont pas fini de nous surprendre, et le Test est bien loin d’être terminé…

Second tome de la trilogie dystopique L’élite, Sous surveillance est paru en février 2015 aux éditions Milan, dans la collection Macadam. Le premier tome de la saga avait forte impression sur le site, et lire la suite était quelque chose que j’attendais avec beaucoup d’impatience… Alors cette suite est-elle à la hauteur ? Vous allez le savoir à la suite de ces lignes…

L’Université de Tosu enfin à la portée de Cia

Après de nombreuses épreuves mortelles, des trahisons en nombre, des complots de grande ampleurs et autres coups tordus, Cia est enfin sélectionnée pour étudier à l’Université de Tosu. Mais ce qu’elle et ses futurs camarades de promos ignorent, c’est que le Test ne fini jamais vraiment… en effet, l’admission passée, une multitude d’examens visant à sélectionner encore les élèves sont à a venir. Certains sont pénalisants, mais d’autres sont encore et toujours… mortels.

Quand l’Université de Tosu et le gouvernement cesseront-ils les Tests afin d’améliorer le quotidien de leurs administrés ? La réponse à venir reste floue, et le pourquoi de tout cet écrémage par le haut encore plus…

Toujours efficace, toujours dans l’action

Joelle Charbonneau tire des ficelles similaires au premier opus de la saga, mais elles sont toujours efficaces malgré quelques petites redondances. Certaines surprises nous permettent de rester en haleine, et surtout l’échelle des complots mené s’avère être beaucoup plus étendue que ce que l’on croyait au premier abord… C’est à en faire froid dans le dos.

Pour faire simple sans trop développer, sachez juste que les jeux de pouvoirs se jouent là où on ne les attend pas…

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Ce second tome de la saga post-apocalyptique de Joelle Charbonneau est ainsi plaisant à lire et à découvrir. On adorera ces moments sur le fil quand les tests mortels se cachent là où on ne les attend pas.

C’est donc avec impatience que l’on attend la suite et fin de L’élite qui peut se hisser au rang des meilleures dystopies même si elle est beaucoup moins plébiscitée. Bref, c’est une belle découverte !

Chronique : In the After – Tome 2 – In the End

In the EndSuite et fin d’un récit post-apocalyptique détonnant !

Paru en avril 2015, In the End est le second et ultime tome de la première série de Demitria Lunetta. Diaboliquement efficace, le premier tome avait su nous entraîner dans un univers happant et dangereux où le moindre son pouvait s’avérer mortel pour qui le produisait… Et le moins que l’un puisse dire, c’est que la dynamique de ce second roman ne se relâche pas !

Encore beaucoup de questionnements malgré les révélations qu’Amy a mis à nu…

L’héroïne charismatique qu’est Amy remet le couvert immédiatement après avoir trouvé ce qui ressemblait pourtant à un endroit sûr. En effet, le Dr Reynolds n’était pas ce que l’on peut appeler une bonne âme, et les machinations qu’il a fomenté contre Amy on faillit lui coûter sinon la vie, au moins la raison. C’est ainsi qu’elle a très rapidement quitté New Hope, en y laissant celle qui compte plus qu’une sœur pour elle : Baby.

Pour Amy, direction Fort Black, une ancienne prison devenue un lieu de survie où règne la loi du plus fort. C’est là-bas qu’elle découvrira peut-être les réponses qui lui manquent au sujet des créatures qui tuent les humains… Mais aussi concernant les étranges marques présentes dans le cou de Baby. Les indices sont là-bas.

Mais la jeune femme risque plus que sa peau à Fort Black, où une société violente et machiste s’est imposée comme étant la normalité, elle va devoir s’incliner sous le joug masculin si elle veut pouvoir tirer son épingle du jeu… du moins en apparence.

Accrocheur, efficace et violent

Pour ce tome, il vous faudra avoir le cœur bien accroché car certaines scènes au sein de Fort Black sont révoltantes. Le sexisme est quotidien, le harcèlement à tous les niveaux également, Amy est heureusement un personnage charismatique qui n’a pas froid aux yeux… mais on a peur pour elle.

Demitria Lunetta joue énormément sur la tension de nombreuses scènes. Elle manie les twist avec habileté et on se prend au jeu en quelques pages. Certains passages on leur lot attendu de révélations, mais on se laisse porter avec plaisir dans l’intrigue de In the End.

Seul défaut notable selon moi : l’échelle d’action d’Amy reste trop restreinte, elle ne s’occupe que de son petit monde qui est constitué de Baby… et d’elle-même. Le reste du monde passe un peu trop au second plan. On aurait aimé avoir une vision plus générale du monde en ruines laissé par les créatures monstrueuses de cet univers. Nous avons eu le pourquoi et le comment, mais pas de réelles réponses sur l’après et les survivants de façon plus précise. Mais je vous rassure, c’est l’une des seules frustrations apportées par l’histoire. Le reste, c’est de la bombe !

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Ce cycle en deux tomes était une première pour Demitria Lunetta qui se lançait dans le monde de l’écriture et du young-adult. Ses deux premiers romans font preuve d’une très grande efficacité, c’est un quasi sans fautes ! Autant dire cette auteur américaine est à surveiller de très près et n’a pas fini de nous étonner…

Chronique : Stone Rider – Tome 1

Une course mortelle dans le désert, de la gomme à user jusqu’à la ligne d’arrivée… ou la mort.

Premier roman de David Hofmeyr, Stone Rider est également le premier tome d’une trilogie post-apocalyptique. En France, ce sont les éditions Gallimard Jeunesse qui en assurent la publication, en version originale, il s’agit de Penguin.

Les droits d’adaptation cinéma pour Stone Rider ont déjà été acquis par la société Working Title Films.

La Base, le rêve d’une vie

Adam est un adolescent comme les milliers qui vivent sur cette terre : une vie de misère, une famille à laquelle il manque un ou plusieurs membres, la faim, la maladie…

La seule lueur d’espoir dans ce monde brutal, ce sont les courses de békanes, véritables promesse d’Eldorado pour ceux qui y participent. Le gagnant (ou la gagnante) se voit offrir le droit de vivre dans La Base, un lieu préservé de tout mal où il fait bon vivre. Les deux suivants à passer la ligne d’arrivée se voient offrir une coquette somme d’argent, et des points de Base, et l’occasion de retenter leur chose sur une autre course…

Mais la compétition est rude, et même mortelle, un gros pourcentage de participants est voué à la mort, un autre à la mutilation… Et pourtant, Adam ne rêve que d’une chose, participer et remporter la grande course de Blackwater. Il n’a plus rien à perdre et compte bien prouver sa valeur aussi bien à ses ennemis de toujours qu’à la belle et coriace békanicienne Sadie.

Un univers rude, aride et assez familier

A peine a-t-on vu la couverture et lu le résumé de Stone Rider, que l’on pense immédiatement à l’univers de Mad Max. Mais l’auteur avoue surtout avoir eu comme source d’inspiration pour son roman Marche ou crève de Stephen King.

Grosses bécanes (békanes dans le livre), cambouis, saleté, société misogyne où les femmes sont des proies faciles et rêvées, désert à perte de vue et ressources limitées… Mais l’histoire reste toutefois très différente, ici, il est question d’une longue course pour la rédemption, la liberté.

Nous suivons un trio qui s’est formé par les aléas et les dangers, en marge de la société et de ses nombreuses pressions. Chacun d’entre eux a perdu quelque chose d’important, ils sont prêts à tout… Et justement, c’est là que le bât blesse. Malgré les quelques révélations qui parsèment l’ouvrage, l’histoire reste cousue de fil blanc.

La psychologie des personnages reste assez basique, et l’intrigue ne réussit pas à nous transporter comme elle le devrait, ni à nous surprendre. Tout y est noir ou blanc, assez stéréotypé, très marqué, et sans nuances.

Certaines idées sont pourtant bonnes, je pense notamment au fait que chaque békane fusionne avec son propriétaire par le biais de son ADN. Qu’il est impossible de conduire la békane de quelqu’un qui n’est pas de la même famille que soi. Le tout n’est pas assez creusé. Il en est de même sur le fameux Code du Pilote mentionné avant qu’Adam ne se lance dans la course, on aurait aimé en découvrir des extraits par exemple.

Certains mots, inventés de toutes pièces par l’auteur pour son univers sont bien trouvés, mais tous ne sont pas expliqués, ce qui est dommage…

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En somme, Stone Rider est un premier tome sans surprises, qui perd assez vite son dynamisme. L’univers aurait gagné à être plus développé, un peu plus dense. Affaire à suivre en 2016 avec la suite : Blood Rider. Se lit à partir de 14 ans environ.