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Chronique : Les Sorcières du Clan du Nord – Tomes 1 & 2

Une duologie originale qui s’approprie la magie différemment de la plupart des romans fantastiques… et ça fait du bien.

Le sortilège de minuit est paru en France en 2017, le second, intitulé La reine captive est sorti un an plus tard aux éditions Gallimard Jeunesse. Depuis, les deux volumes sont disponibles dans la collection de poches pour ados de Gallimard : Pôle Fiction.

Initiallement Irena Brignull est une scénariste anglaise, elle a notamment écrit le scénario des Boxtrolls tiré de la série de romans jeunesse Au bonheur des monstres (Nathan) ainsi que celui de l’adaptation du Petit Prince réalisé par Mark Osborne.

A l’heure actuelle, il s’agit des deux seuls romans qu’Irena Brignull a écrit, et on les chérira d’autant plus… car ils sont merveilleux et brillants d’originalité.

Elle a également écrit une histoire pour les plus jeunes paru aux éditions Kimane : L’enfant des rêves.

Une séparation entre deux mondes qui cohabitent en s’ignorant totalement

Deux jeunes filles, deux avenirs très différents, deux modes de vies diamétralement opposés. Et pourtant… le destin va les réunir.

L’une se nomme Poppy, elle est indisciplinée, se fait renvoyer régulièrement de tous les lycées où son père l’inscrit. Elle vit seule avec lui depuis de longues années, sa mère étant en hôpital psychiatrique depuis sa naissance. Cette dernière a subit un terrible traumatisme… C’est pour cela que Poppy est devenu un électron libre, et c’est de pire en pire avec le temps.

En parallèle nous suivons Clarée, une jeune fille qui vit totalement à l’écart du monde moderne. Elle vit dans la forêt, avec sa communauté. Elles ne vivent que entre femmes, où la sororité est reine, de même que l’écoute de la nature, de la magie et de tout ce qui les entoure. Mais il semblerait que Clarée n’ai aucun don. Elle est pourtant la fille d’une grande sorcière, et elle est même pressentie pour devenir peut-être reine… cela se jouera bientôt, entre elle et sa cousine Surelle, beaucoup plus douée qu’elle.

Mais comment ces deux destins que rien ne lie vont-ils bien pouvoir s’entrechoquer ? Faites confiance à la force du hasard et de la providence…

Atypique, magique et étonnant !

Par bien des aspects, Irena Brignull a réussit à créer un univers où la magie est bien présente, mais où elle est devenue science. Ainsi, c’est avec un certain réalisme que l’on plonge dans cet univers.

Les personnages qu’elle a su créer sont très forts. Ils sont captivants, même ceux qui peuvent paraître moins importants et qui peu à peu se dévoilent… on a tous envie de les connaître, de découvrir leur passé qui influe tellement sur leur présent. Tout l’historique de chacun d’entre eux est très travaillé, on s’y croit immédiatement.

Et c’est pour cela que ça fonctionne si bien. Que l’on a envie de suivre Poppy, Clarée et Léo au bout du monde (et ça va être le cas). Et surtout, pour une fois il n’est pas question de baguettes magiques, de formules et d’école de magie. Et ça fait plaisir !

Ici, il est plus question de reconnexion avec la nature, de l’écouter pour acquérir du pouvoir… bien sûr il y a certains aspect magiques qui persistent, comme les grimoires ancestraux ou les potions. Mais elles sont un art plus accessible, on baigne dans une sorte de frontière entre notre monde brut d’acier et de verre et celui d’arbres et de décoctions qui pourrait exister. Surtout quand peu à peu Poppy et Clarée se lient d’amitié… et que leurs mondes s’épousent.

C’est une histoire digne des plus grands drames Shakespeariens. Irena Brignull a l’intelligence de ne rien épargner à ses lecteurs. Si il y a quelque chose de mauvais à faire par l’un des personnages, croyez-bien qu’il le fera pour parvenir à ses fins. Même si c’est parfois terrible ! Et c’est surtout cela que j’ai aimé dans cette série, le fait que l’autrice ne s’impose aucune barrière.

Les méfaits peuvent survenir de quantité de façon possibles, et elles sont souvent sombres ici… et c’est ce qui m’a plus.

On ne tombe jamais dans le glauque, attention. Mais c’est toujours un pincement au cœur ou un déchirement pour certains des personnages… et forcément ça fait vibrer quelque chose en nous, lecteur. Et c’est justement pour cela que c’est réussi.

Autre point intéressant, une partie du second tome de la série se déroule sur le continent africain. Cela peut être bête de le souligner, mais je trouve ça si rare dans la production actuelle (qu’elle soit jeunesse ou ado ou adulte) que je voulais le mentionner. Et la magie là-bas est encore différent de celle que l’on a découverte dans l’Occident.

Tout semble vivant et authentique, que ce soit au niveau du déroulé de l’intrigue ou de la psychologie des personnages, tout fonctionne. Et on se plonge à corps perdu dans l’histoire…

C’est pourquoi je ne saurais que trop vous conseiller de lire les deux tomes à la suite. Ils se lisent relativement vite (environ 350 pages chacun), et il vaut mieux ne pas être coupé dans son élan. L’histoire mérite d’être concentrée, et elle se savoure mieux ainsi.

Alors j’espère vous avoir convaincu de découvrir cette courte saga qui n’a pas semblé avoir un grand succès. C’est dommage, pour une fois qu’il ne s’agit pas d’une histoire à rallonge et qu’elle est bien développée et parfaitement conclue en deux tomes, ça vaut vraiment le coup. 

Pour aller plus loin :

J’ai également adoré le clin-d’oeil fait à Macbeth de Shakespeare dans le premier tome, à la page 62 du grand-format.Cette phrase ne vous dit rien ? Voici un lien pour vous raviver la mémoire…

« Double, double, peine et trouble…

Feu brûle, et chaudron bouillonne…« 

Mais quand on est aussi Potterhead, ça fait aussi penser à un beau clin-d’oeil à l’univers de Harry Potter… non ?

Alors, personnellement je pense que c’est une double référence et non pas un hasard, en tout cas ça m’a fait sourire…

Chronique album jeunesse : Un Empyrée de dragons

Un Empyrée de dragonsUne merveille d’album pour la jeunesse où la mythologie du monde entier est à l’honneur !

Parue dans la toute petite (mais très prometteuse) maison d’édition Psyché, voici une véritable merveille, un petit inclassable dans le domaine de la littérature jeunesse : Un Empyrée de Dragons.

Les illustrations sont assurées par Nicoletta Ceccoli, elle a été consacrée meilleure illustratrice italienne en 2001, et on comprend immédiatement pourquoi. Son travail est mondialement reconnu puisqu’elle a exposé à Paris, a publié de nombreux artbooks et a même participé au film Jack et la mécanique du cœur en tant que character designer.

Entre le documentaire, l’album illustré et le bestiaire merveilleux, vous en prendrez plein les mirettes, découvrirez de magnifiques créatures issues de toutes les cultures et les mythologies… Le tout servi par une illustration hors du commun et sublime… C’est typiquement le genre d’album pour les enfants que nous adultes avons envie d’avoir rien que pour nous !

Un Empyrée de dragons intérieur 3Comment nomme-t-on un groupe de créatures magiques ?

Si vous vous êtes toujours posé la question de comment on appelle un groupe de licornes, de Chi-lin, de sphinx ou encore de manticores, cet ouvrage est pour vous.

Se jouant des mots et des styles, Un Empyrée de Dragons nous fait voyager à travers les très ombreuses cultures de notre monde. Le tout étant servi par un texte aussi sublime que les illustrations qui l’accompagnent. Ainsi pourrez-vous découvrir des yétis, mais également des chimères, des chevaux de mer ou encore de magnifiques Quetzalcoatls…

Par ailleurs, Un Empyrée de Dragons est issu d’une traduction de l’anglais – A dignity of dragons en langue originale (on imagine la difficulté à retranscrire un tel texte). En effet, l’ouvrage est publié par Houghton Mifflin Harcourt à l’origine, et l’éditeur et le traducteur précisent qu’ils ont parfois dû s’éloigner du texte d’origine afin de mieux coller à l’univers onirique et merveilleux de l’œuvre, et parfois même inventer ses propres formulations… Et c’est une réussite !

« Une fulguration d’hippogriffes, Une poignée de griffons, Une sociénigme de Sphinx, une embrasée de feng-huangs… »

Un Empyrée de dragons intérieurOutre un graphisme qui laisse rêveur, vous découvrirez en fin d’ouvrage un petit glossaire très complet. Chaque créature y est décrite avec son pays d’origine, ses spécificités, les anecdotes qui l’entourent…

La façon dont se présente l’ouvrage n’est pas sans faire penser au magnifique Livre des Créatures de Nadja. En somme, c’est un superbe imagier merveilleux qui s’offre à vous !

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Pour les passionnés de mythologie, pour ceux qui veulent faire découvrir les créatures fantastiques à leurs enfants… ou encore ceux qui veulent avoir rien que pour eux un magnifique album, Un empyrée de Dragons est une petite merveille à ne pas louper.

Pour les enfants, c’est un ouvrage à découvrir dès l’âge de 8 ans environ, quand ils découvrent les mythes et les légendes à l’école.

Un Empyrée de dragons intérieur 2

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Chronique Jeunesse : Sacrées Sorcières

Sacrées SorcièresEt si sans le savoir vous viviez près d’une sorcière ? Attention à vous ! Le danger est partout…

Roald Dahl est sans conteste l’auteur jeunesse qui aura le plus fait rêver de nombreuses générations d’enfants. Tous ses romans sont cultes. Il en a écrit plusieurs dizaines pour les enfants tous âges confondus, mais également à destination des adultes.

Avant d’être l’auteur à l’imagination folle que nous connaissons, Roald Dahl a été aviateur, pour la Royal Air Force pendant la Seconde Guerre Mondiale. C’est lorsqu’on lui a demandé de coucher sur le papier son expérience d’aviateur qu’il s’est rendu compte qu’il aimait écrire. A partir de là, c’est le début d’un succès jamais démenti : Matilda, Charlie et la chocolaterie, Kiss Kiss, Escadrille 80, La potion magique de Georges Bouillon, Mieux vaut en rire…. Tout ça c’est lui !

Méfiez-vous des gentilles dames portant des gants qui vous proposent des bonbons…

Vous ne le savez peut-être pas, mais les sorcières sont partout. Absolument partout. Elles sont semblables à nous, ont un travail, font leurs courses… et éliminent quotidiennement les enfants. En effet, les enfants sont la pire plaie possible pour les sorcières. Ils sont bruyants, ils puent le caca de chiens pour elles… bref, ils sont absolument repoussants. Ainsi, tous les moyens sont bons pour s’en débarrasser aussi efficacement que rapidement. Et oui, les sorcières n’ont absolument aucun scrupule et ignorent ce que signifie le mot amour ou pitié, ainsi usent-elles allègrement de potions, formules et autres solutions expéditives en matière de disparitions d’enfant.

C’est ainsi que notre jeune héros orphelin (âgé environ d’une dizaine d’années) découvre le monde des sorcières à travers les connaissances encyclopédiques de sa grand-mère. Et oui, son aïeule n’est pas seulement une personne drôle, enjouée et maline, elle est également… chasseuse de sorcières.

Elle connaît tout des astuces de ces dernières pour ne pas être démasquées : gants, perruques et autres stratagèmes esthétiques sont de mise… et son savoir en la matière va s’avérer extrêmement utile pour la suite de cette histoire !

Sacrées Sorcières insideUn humour omniprésent et une histoire captivante

Dès les premières lignes décrivant les sorcières et leur mode de vie, on est immédiatement plongé dans cette Angleterre où la magie est à la frontière de notre monde. Enfants transposés dans des tableaux ou encore transformés en marsouin, tout est possible !

Très rapidement, on comprend que nos deux héros épatants vont avoir du fil à retordre avec toutes ces sorcières qui fourmillent… mais sans compter sur un heureux hasard qui pourrait changer la donne.

Roald Dahl possède ce talent rare et appréciable de créer une histoire envoûtante à la fois très sérieuse et très drôle. En effet, notre héros a beau avoir perdu ses deux parents, l’auteur réussi à aborder le sujet sans jamais tomber dans le misérabilisme. Au contraire, le jeune narrateur va se trouver une nouvelle raison de vivre à travers le pistage des sorcières…

Enfin, un livre de Roald Dahl ne serait pas complet sans une énorme dose d’humour et d’imagination. Sacrées Sorcières ne fait pas exception ! C’est malin, fin et ça se lit indéfiniment. A découvrir dès l’âge de 9-10 ans environ pour baigner dans un univers enchanteur et inépuisable d’inventivité… Lire des romans de Roald Dahl, c’est faire grandir les enfants et leur offrir de beaux souvenirs de lecture…

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Chronique : Les Annales du Disque-Monde – Tome 3 – La huitième fille

lahuitiemefille.jpgAyant lu les Ch’tits hommes libre avant de m’attaquer à cet ouvrage j’y ait dénoté beaucoup de similitudes. La plus flagrante étant celle entre les deux personnages principaux : toutes deux des jeunes filles ayant une aptitude pour la magie. L’une par affiliation, l’autre par son destin. Une autres similitude étant, la présence d’une Mémé qui fait de la magie, qui impose le respect dans son village, qui a du charisme quoi !

Mais revenons-en à notre histoire… en commençant par le concept de délégation d’un magicien à une autre personne : un magicien quand il vient à mourir doit donner son bourdon au huitième fils du huitième fils (statistiquement, cela doit être assez rare pour ne pas avoir à choisir entre plusieurs huitièmes fils de huitièmes fils) sauf qu’ici le huitième fils est… une fille. Et il est IMPOSSIBLE qu’il puisse y avoir de femme mage…

Ainsi, c’est une lutte contre le sexisme dans le domaine de la haute magie qui s’engage. Pour les mages, les femmes ne sont pas faites pour la haute magie, seulement pour la sorcellerie qui est selon eux un art utile mais bien moins clinquant que le leur. C’est avec un superbe humour et un thème qui restera encore longtemps d’actualité que Pratchett nous conte les luttes de Mémé Ciredutemps qui veux rétablir une magie juste et équitable en faveur d’Eskarina (le la huitième fils fille de huitième fils) mais aussi de futures mages femmes potentielles.

Le personnage de Mémé Ciredutemps est vraiment génial, bourrue, campée sur ces positions, elles ne veux jamais avouer son ignorance et c’est ce qui fait sa force en plus d’être têtue comme une mule et puis… c’est une sorcière !

GENRE : Fantasy, Humour
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Chronique : A la croisée des mondes – Tome 2 – La Tour des Anges

touranges.jpgCe second tome de la trilogie des Royaumes du Nord est vraiment intéressant, envoutant et encore plus passionnant que le premier (bien que les premières pages ont été un peu difficiles à démarrer). Les personnages déjà connus sont approfondis, et de nouveaux font leur apparition et deviennent très intéressants par leur histoire, ou leur destin… De plus, des découvertes scientifiques se font dans plusieurs monde sur la Poussière, ou appelée la Matière Sombre dans un autre monde…le nôtre.

De grandes révélations et découvertes sont en passe de se faire… Cette suite est pour moi une véritable réussite et confirme le statut de véritable incontournable de la littérature jeunesse (que les adultes se doivent de lire également !).

 

Chronique Jeunesse : Sacrées Sorcières

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Ce livre pour enfants (mais aussi pour les grands, j’insiste !) est écrit par Roald Dahl un génialisime écrivain Anglais.

Tout ce qu’il a écrit est vraiment passionnant. Vous serez toujours transporté dans une aura de mystère et de magie qui vous fera lire lire lire, sans vous arrêter car on est très vite mordu ! Dès la seconde page de sacrées sorcières, vous vous demanderez pourquoi les sorcières n’ont pas besoin d’encre pour écrire, ou encore pourquoi elle portent des gants ? ou des perruques ? et surtout : qui est la Grandissime ?

Vous saurez tout cela après l’avoir lu, un petit bijoux pour tous (10 ans et plus, beaucoup plus !)