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Chronique : Player One

Player OneEt si pour sauver le monde il fallait gagner la plus grande chasse au trésor virtuelle de tous les temps ?

Premier roman de l’américain Ernest Cline, Player One est un livre qui met la barre franchement haut. Captivant et bourré de références au rétrogaming et à la culture pop (en particulier celle des années 80), les lecteurs entre la trentaine et la quarantaine adoreront ce récit d’anticipation… mais ils ne seront pas les seuls !

Son auteur, Ernest Cline est à la fois écrivain et scénariste. Aux États-Unis, son second roman est paru en 2015 sous le titre Armada. Par ailleurs, pour l’adaptation cinématographique de Player One, Steven Spielberg est déjà sur le coup !

L’OASIS, la seule échappatoire pour la population terrestre à l’agonie…

Le très jeune Wade Watts est comme la très grande majorité de la population : accroché comme un drogué à sa plate-forme de connexion OASIS (Ontologie Anthropocentrique Simulée Immersive et Sensorielle). Dans cette réalité virtuelle développée à l’échelle mondiale, tout est possible : vous pouvez allez à l’école, rencontrer l’amour, acheter un appartement ou un astéroïde et y faire vivre votre avatar, gagner de l’argent valable aussi bien sur l’OASIS que dans la réalité…

Mais depuis la mort de son éminent créateur, James Halliday, l’OASIS revêt une dimension cachée, mythique, qui rend le monde fou. En effet, la mort de James Halliday a déclenché la plus fabuleuse chasse au trésor du monde, et son vainqueur gagnera ni plus ni moins que des milliards de dollars… La lutte sera sans merci et tous les coups ou presque seront permis.

C’est ainsi que nous suivons les pas virtuels du jeune Wade Watts, un gamin d’une douzaine d’années, sans le sous, maltraité par sa tante, et dont la seule échappatoire est d’espérer gagner la Chasse, mais ils sont des milliards dans son cas…

Un roman qui démarre au quart de tour pour ne plus vous lâcher

Rempli de références en tous genres, vous allez en prendre plein les mirettes, et votre culture générale sera constamment sollicitée. De l’univers des livres de Douglas Adams en passant par les films tels que Sacré Graal, Blade Runner encore WarGames… Tout cela sans oublier les nombreuses références faites à la musique, aux séries tv ou encore aux animes japonais, vous serez bombardé d’infos ! Tout cela sans oublier évidemment les très nombreuses références au jeux vidéo ! Il y en a tellement qu’il nous est impossible de tous les mentionner : Asteroid, Pac-man, Brains, Adventure (et l’histoire de Warren Robinet, le premier concepteur a avoir créé le concept d’œuf de pâques dans un jeu vidéo)… Et elles sont toutes nécessaires à la Chasse à l’œuf organisée par Halliday…

Riche, malin et merveilleusement bien ficelé, Player One, c’est LA chasse au trésor la plus merveilleuse de tous les temps qui nous est offerte sur un plateau. On se prend au jeu des indices savamment imbriqués, des clins d’œil perpétuels faits à la culture geek ainsi qu’à ses nombreuses anecdotes toutes fascinantes.

De plus l’univers créé par Ernest Cline autour de l’OASIS et la façon dont il s’articule est fort bien pensé. On découvre tout un système basé sur cette réalité virtuelle (autrement dit du vent) qui supplante le réel alors que la Terre se meurt à tous les niveaux (écologiques, économiques, sociaux…). Tout est bien pensé, y compris la façon dont l’homme est prêt à se vendre pour pouvoir rester connecté, ou tout simplement en vie…

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C’est donc un nouvel incontournable de la SF et de l’anticipation que ce roman écrit par Ernest Cline. Il n’y a plus qu’à souhaiter que tous les autres romans à venir de cet auteur soient du même niveau… En tout cas, nous sommes conquis !

Une vraie fausse cassette vidéo de Ready Player One !

Chronique BD Jeunesse : Zita la fille de l’espace – Tome 2

Zita la fille de l'espace 2Zita, le retour de l’héroïne de l’espace !

En un seul volume, la petite Zita est devenu un personnage attachant sinon incontournable de la maison d’édition Rue de Sèvres. Ce second tome est la suite directe de ses aventures, qu’il faut absolument lire dans l’ordre pour en apprécier toute la teneur. La série Zita, fille de l’espace est une trilogie signée par l’américain Ben Hakte.

Passionnant, entraînant

Pas de repos quand on est une héroïne au grand cœur qui traverse les galaxies et les systèmes solaires. Cette fois-ci, sa réputation la précède et Zita est demandée PARTOUT. Toutes les planètes se l’arrachent avec chacune son lot de problèmes à résoudre… Mais l’une d’elles en particulier semble au bord de l’extinction si Zita ne fait rien ! Seul problème, la vraie Zita a disparu et a été « échangée » par une fausse, robotique à l’insu de tous… Même ses amis n’ont rien vu…

Zita insideToujours aussi efficace et drôle

Ce second tome des aventures de la petite terrienne fonctionne aussi bien que le premier. On y retrouve tout ce qui fait une très bonne bd pour la jeunesse : de l’action, une bonne dose d’humour, et des dessins vifs aux couleurs chatoyantes…

On retrouve les personnages auxquels on s’était rapidement attachés dans le premier tome. On découvre quelques secrets bien cachés dans le passé de Pipeau… et de Mulot (que je trouve toujours aussi mignon). Tout cela sans oublier le robot un peu vif N°1 (qui ressemble énormément au Pokémon Voltorbe) dont les répliques sont rares mais toujours percutantes. Mais de nouveaux personnages font également leur entrée dans l’intrigue, des bons comme des beaucoup plus dangereux…

Et puis, chose intéressante, la petite Zita ne sera pas une héroïne bien longtemps dans cette histoire car elle est quasiment hors-la-loi tout au long de l’aventure !

Pour cette suite, c’est encore un sans faute ! A conseiller absolument aux enfants qui débutent la lecture et qui ont pris un peu d’assurance : la fin de CP et le CE1 sont les classes idéales pour se lancer dans cette lecture.

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En somme, on ne peut que vous conseiller vivement cette série de bd dont le troisième et dernier tome est d’ores et déjà paru. Il n’y a plus qu’une seule chose à souhaiter, que Ben Hakte régale ses jeunes lecteurs (et moins jeunes) avec de nouvelles aventures…

Chronique : Ender – Préludes

Ender - PréludesUn recueil de cinq nouvelles autour de l’univers d’Ender

Paru en février 2015 dans la collection Nouveaux Millénaires, Ender – Préludes est un recueil de cinq nouvelles qui se déroulent avant ou pendant La Stratégie Ender.

L’auteur, Orson Scott Card est connu pour deux cycles majeurs : un en science-fiction (La Stratégie Ender) et un en fantasy : Les chroniques d’Alvin le Faiseur. Mais on lui doit de très nombreuses autres œuvres avec comme dernières en date : Espoir-du-Cerf, la série Pisteur (toujours en cours), ou encore Père-des-pierres (qui se veux comme une introduction aux Mages de Westil, mais peux se lire indépendamment).

Des histoires dans l’Histoire de la saga Ender

Cinq nouvelles pour approfondir l’univers de la Stratégie Ender, voici ce que nous propose Orson Scott Card. Le recueil contient les nouvelles suivantes : Mazer en prison, Joli garçon, Le tricheur, Un cadeau pour Ender et Une guerre de dons. Elles sont de qualité inégale, mais il y en a tout de même trois qui sortent du lot.

Mazer en prison : Cette nouvelle se situe entre l’entrée d’Ender à l’Ecole de guerre et la seconde bataille contre les doryphores. Le sauveur de l’humanité, Mazer Rackam, a été mis dans un vaisseau se déplaçant à une vitesse très proche de celle de la lumière. Le but ? Que cet homme qui a sauvé la Terre soit toujours vivant et disponible pour la prochaine attaque des doryphores. Si ce n’est pour faire cette nouvelle guerre, ce sera au moins pour former celui qui la mènera…

La nouvelle nous conte les nombreux échanges par ansible qu’on eu Rackam et Graff. Et c’est ainsi que l’on se rend compte que le sort a tenu à très peu de choses… et que Graff est un homme à la psychologie très pénétrante, de même que Rackam. Dialogues et jeu de dupes, ce court récit nous montre des personnages importants du premier tome de la saga sous un jour surprenant et très intéressant !

Joli garçon : Voici l’histoire de l’enfance de Bonito, alias Bonzo que l’on connaît pour son rôle de commandant dans La stratégie Ender ainsi que sa personnalité très dure, sans merci basée sur l’honneur. Ici, nous découvrons un tout jeune Bonito, encore innocent et plein d’amour.

Alors que le petit Bonito aime ses deux parents à la folie, un événement inattendu va bouleverser la vision qu’il avait d’eux. Mais surtout, cette découverte va être décisive dans sa façon d’être dans le futur, notamment pour son choix d’entre à l’école de guerre. Lui qui était empli de si bons sentiments…

Même si elle n’apporte pas beaucoup de données supplémentaires, la nouvelle est sympathique et permet de découvrir un autre Bonzo.

Tricheur : Cette nouvelle est parue pour la première fois dans la revue Solaris en France. Quand entrer dans l’Ecole de guerre devient un enjeu si vital que tous les moyens sont bons pour y entrer… Mais le tricheur n’est pas celui que l’on croit. Cette courte nouvelle d’une trentaine de pages nous montre un petit garçon très doué, mais jamais assez pour son père qui veut tout faire pour que son fils « réussisse ». Le tout se déroule dans une culture très asiatique et pour cause, Tzu est d’origine Chinoise.

Cette courte histoire d’une trentaine de pages n’apporte que très peu de choses en soi, si ce n’est que l’on découvre l’enfance de Han Tzu (surnommé Hot Soup) et comment s’est faite son entrée à L’école de guerre. Il s’agit d’un personnage récurent dans la saga d’Ender.

Les deux nouvelles restantes, Un cadeau pour Ender et Une guerre de dons apportent une réelle dimension au roman La stratégie Ender. On découvre comment la famille Wiggins vit l’absence d’Ender, notamment à la période de Noël. Le personnage de Peter, son frère machiavélique et brutal est toujours aussi retors qu’au début du premier tome.

Une guerre de dons nous montre encore une fois le talent d’Ender à gérer les conflits différemment, à sa façon. Ce n’est pas la meilleure des nouvelles selon moi, mais c’est la plus en lien avec La Stratégie Ender.

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Ender – Préludes est ainsi un recueil de nouvelles sympathique qui apporte des éclairages nouveaux sur certains personnages de la saga. Il faut cependant réserver cet ouvrage aux fans d’Orson Scott Card et de son œuvre, car il risque d’être trop pointu pour un public plus novice.

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Unremembered – Tome 1 – Inaccessible

Unremembered 1 - InaccessibleUne adolescente amnésique repêchée en pleine mer suite à un accident d’avion dont elle est la seule survivante… et une foule de questions à élucider…

Unremembered est le nom de la trilogie young-adult écrite par l’américaine Jessica Brody. Après des études d’économie et de français, l’auteur a travaillé quelques années avant de tout quitter pour vivre son rêve : l’écriture.

Jessica Brody n’en est pas à son premier roman et a déjà signe de nombreux ouvrages à destination des adolescents et des adultes. En France elle a déjà publié Confidentialité assurée (Pocket) ou encore En toute discrétion (Fleuve Noir). En ce qui concerne la trilogie Unremembered, les droits d’adaptation ont étés vendus et sont actuellement en cours d’exploitation pour un film. En France, le second tome, Inoubliable est prévu pour avril 2016, et le troisième, pour 2017.

Repêchée en pleine mer et le néant pour tout souvenir…

La jeune fille qui a été repêchée au beau milieu de l’océan est la seule survivante d’un crash aérien. Elle n’est pas sur le listing des passagers et ne se rappelle de rien : le néant, même son prénom lui est inconnu… et elle est introuvable sur les bases de données via ses empreintes pour le moment. Elle est belle et a des yeux d’un violet profond, c’est ainsi que le prénom de Violette lui est attribué. Mais le mystère autour d’elle reste entier…

Le monde entier veut en savoir plus sur Violette et son passé, d’autant que personne ne se manifeste pour qu’elle retrouve sa famille… Que s’est-il donc passé pour Violette ? D’où vient-elle ? Que faisait-elle au beau milieu dans l’océan ? Pourquoi les médecins veulent la garder en observation alors qu’elle semble aller très bien ? Qui est le mystérieux jeune homme qui lui rend visite à l’hôpital quand les infirmières sont ailleurs ? Les réponses risquent de vous surprendre, mais pas autant que Violette.

De bons ingrédients pour débuter une trilogie

Inaccessible est un premier tome qui si lit extrêmement rapidement tant les éléments se bousculent et s’enchaînent rapidement. Les chapitres sont courts, efficaces et leur conclusion donne envie de passer immédiatement au suivant.

Chaque nouveau chapitre apporte son petit lot de révélations et de questions encore plus nombreuses… En effet, notre héroïne montre des aptitudes de plus en plus inattendues au fil du temps, qu’elles soient physiques ou mentales, tout ce qu’elle accompli est exceptionnel.

Ainsi découvre-t-on peu à peu les origines de « Violette », ses motivations avant de perdre la mémoire, et une foule d’autres choses. Scientifiques aux projets fous, longs voyages et complots à l’échelle internationale… voilà une partie de ce qui vous attend. Les sciences en général sont omniprésentes (biologie, physique, mathématiques…), mais elles auraient pu être encore plus creusées pour plus de réalisme, car on reste au final très en surface sur de nombreux points.

Pour ceux qui ont l’habitude de lire des romans young-adult et fantastiques en général, l’intrigue et ses ficelles risquent d’être très rapidement comprises, mais cela ne retire rien à l’efficacité du récit.

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En somme, ce premier tome de la trilogie Unremembered est réussit. Aussi classique qu’efficace, il devrait faire mouche auprès des jeunes adultes car il réunit tous les ingrédients du succès. Une héroïne surdouée en tout mais amnésique, un beau ténébreux qui se cache dans ses souvenirs mais dont on ne connaît pas les motivations et une firme tentaculaire aux buts inavouables… que demander de plus ? A lire dès l’âge de 14 ans environ.

Chronique : Tau Zéro

Tau zéroLa hard sf dans toute sa splendeur à travers un voyage spatial qui n’en finit pas…

Tau Zéro, roman majeur du paysage de la science-fiction est paru en poche chez Pocket en janvier 2015 (précédemment édité au Bélial’). Traduit sur le tard (le texte date des années 70), ce petit bijou de la sf arrive enfin entre nos mains et devient accessible à toutes les bourses.

Son auteur, Poul Anderson, est d’origine américaine et a été sept fois lauréat du prestigieux prix Hugo et trois fois pour le prix Nébula pour ne citer qu’eux. Il a notamment écrit : La patrouille du temps (quatre tomes), Barrière Mentale ou encore La saga de Hrolf Kraki.

Avec Tau Zéro, on plonge avec fascination dans les méandres de l’univers tout en poussant les théories relativistes dans leurs derniers retranchements. Le reste, comme les personnages et leur psychologie n’est que pure ornement.

En route pour Beta Virginis

Le Leonora Christina et ses scientifiques se préparent à partir pour l’un des voyages les plus ambitieux de l’humanité. Outre un périple stellaire long et ardu, l’équipe devra ensuite coloniser une des planètes de ce système qui semble pouvoir devenir un nouveau berceau de l’humanité.

Mais avant d’y parvenir, il y a des très nombreuses années de voyages à faire, des milliers de parsecs à traverser et de nombreuses dissensions à dissiper au sein même du vaisseau. Tout cela sans compter la part d’aléatoire qu’un tel voyage implique…

Un superbe récit qui pousse à la réflexion avec des bases scientifiques solides

Poul Anderson met magnifiquement en scène de nombreuses théories scientifiques et faits avérés. L’ouvrage datant un peu, certains passages sont discutables scientifiquement (merci d’ailleurs à l’astrophysicien Roland Lehoucq pour sa postface explicative simple et efficace qui permet de dissocier tout cela), mais rien qui ne gâche le plaisir de la lecture.

Théorie de la relativité, effet Doppler, Facteur de Lorentz, Big Crush, Collecteur Bussard… les grandes idées de l’époque et d’autres plus anciennes y sont développées avec efficacité. De mon point de vue, l’histoire du Leonora Christina et de son incroyable voyage est bien plus passionnante que les guerres intestines qui se déroulent à l’intérieur. Les personnages sont efficaces mais parfois un peu frustes, basiques. On y retrouve tous les travers possibles de l’homme lorsqu’il se retrouve confiné avec ses semblables, et cela pendant… plus de trente ans !

Non, le plus génial dans Tau Zéro, c’est l’exploitation des données scientifiques de l’époque de Poul Anderson (donc dans les années 70) pour nous servir un roman de hard-sf réaliste, crédible et passionnant.

On a viscéralement envie de savoir ce qu’il va arriver à tous ces passagers et comment leur voyage en accélération constante va bien pouvoir se solder. Le reste en devient accessoire tant le côté scientifique du récit est prépondérant et surtout bien mené.

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L’ouvrage est ainsi un beau prétexte pour se plonger avec émerveillement dans des concepts scientifiques inconnus, effleurés ou déjà connus. C’est une ode au voyage et à la beauté de la science… ainsi qu’à tout ce qu’elle peut nous offrir.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

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Concours : Trois exemplaires d’Accelerando de Charles Stross à gagner

AccelerandoPeut-être connaissez-vous Charles Stross, auteur de sf incontournable qui a quelques beaux classiques à son actif. On lui doit notamment la saga des Princes-Marchands, le roman Palimpseste ou encore Le bureau des atrocités.

Et en cette année 2015, Charles Stross revient en force avec Accelerando aux éditions Piranha, dans la collection Incertain Futur (il s’agit du tout premier de la collection).

A l’occasion de cet événement, la Bibliothèque de Glow et les éditions Piranha vous proposent de gagner cet ouvrage ! Trois exemplaires sont mis en jeu.

Pour participer, rien de plus simple, il suffit de répondre à une question très simple en commentant l’article (tout en bas) : Dans quelle collection des éditions Piranha est publié Accelerando ?

Gagnants : Cathy Zanella, Shaya et Erwan D. Bravo à eux !

Pour plus d’infos, rendez-vous sur le site des éditions Piranha ici : http://www.piranha.fr

Accelrando singularité schémaEnfin, dernière petite chose, sachez que l’ouvrage possède un beau petit lexique, un article très intéressant sur ce qu’est la Singularité, et un très beau schéma (passionnant) illustrant les œuvres qui traitent de la Singularité dans le paysage littéraire de la sf.

Quatrième de couverture : Dans un avenir proche, l’humanité connaît une expansion technologique vertigineuse grâce aux nano-machines auto-répliquantes.

À travers la famille Macx, le lecteur suit un siècle d’évolution de la Singularité sur fond de querelle familiale. Dans la première partie, Manfred, altruiste courtier en idées technologiques de pointe, élabore, grâce à ses réseaux professionnels, les fondations de la posthumanité de demain.

Dans la seconde partie, sa fille Amber, business woman de l’espace, un juge musulman, Sadeq Khurasani, et quelques amis créent des Copies d’eux-mêmes avant leur départ pour l’étoile Hyundai, lieu d’un signal extraterrestre. La troisième partie décrit la vie de Sirhan, petit-fils de Manfred génétiquement modifié, sur Saturne, au sein d’un système solaire complètement démantelé.

Chronique : Calixte

CalixteUn planet opera plaisant à découvrir

Paru en novembre 2014 aux éditions du Net, Calixte est un court roman de SF écrit par Dominique Marie. L’humanité y découvre une planète habitable semblable à la terre en toutes choses… ou presque.

L’humanité n’est pas nécessairement l’espèce dominante

C’est en tout cas ce que l’on découvre très rapidement dans Calixte. En effet, la planète découverte par le vaisseau Calixte est extrêmement ressemblante à notre belle planète bleue : on y trouve des loups, des corbeaux et… des humains !

Mais cette grande découverte qui ouvre un champ d’hypothèses incroyables recèle un côté moins reluisant… Les hommes découverts durant cette expédition sont loin du niveau d’intellect des hommes de la Terre et semblent être traités comme du bétail. Parqués, déplacés au gré des besoins des loups et des corbeaux, les humains ne semblent même pas doués de libre arbitre… ont-ils ne serait-ce qu’une conscience propre ?

Que vont faire de cette information les scientifiques de l’expédition ? L’humanité de la Terre doit-elle agir ou laisser cet ordre naturel ?

Le jour où l’homme découvre qu’il n’est pas le maître de l’univers

Difficile à croire et pourtant, il existe une planète où les animaux dominent l’homme sur tous les plans : physique, moral et intellectuel. Ainsi débute une nouvelle ère pour les hommes des deux planètes. Car personne sur Terre ne se résout à laisser ses semblables dans les conditions décrites par l’expédition…

Politique, déontologie, sociologie, théologie et une foule d’autres sciences sont ici abordées. Calixte est ce que l’on peut ainsi appeler un planet opera. En effet, nous y découvrons une planète ainsi que sa faune, sa flore, son écosystème…

Et si vous vous demandez pour les personnages ont tous des noms composés étranges tels que Dana-Scott ou Yacine-Dominique, c’est l’astucieuse idée de l’auteur pour illustrer la mondialisation à tous les niveaux dans le futur. De même, il n’y a plus que trois langues en usage sur la Terre du futur dépeinte par Dominique Marie. Et pour ce qui est des entreprises, là aussi, la mondialisation a fait son œuvre… mais est-ce réellement pour le mieux ?

Plaisant, Calixte a beau être rapide à lire, il n’en est pas nécessairement aisé. En effet, la fin abrupte vous obligera peut-être à relire certains passages ou à mettre en perspective quelques lignes de texte.

Calixte n’est pas un texte donné « clés en main », et c’est tout aussi bien comme cela. Cette lecture apporte une réelle réflexion une fois le récit terminé. On ne peut s’empêcher d’y repenser et de prendre plaisir à « décrypter » les intentions de l’auteur dans ses nombreux non-dits (rien d’insurmontable je vous rassure).

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Dominique Marie signe ici un récit de sf abordable et intéressant que l’on aurait aimé découvrir encore plus en profondeur tant l’écriture nous emporte facilement. Cette étrange planète n’a pas dévoilé tous ses secrets potentiels, et c’est avec un peu de regret que l’on quitte son univers. Le futur de l’humanité (ainsi que certains de ses travers) est très bien décrit et semble surtout plausible, c’est ce qui rend le tout si intéressant.

A lire pour s’initier au planet opera sans se perdre dans une multitude de variables et personnages. C’est juste parfait pour débuter dans ce sous-genre de la sf !

TRANCHE d´ÂGE :

Actualité éditoriale : Phobos, la nouvelle saga de Victor Dixen arrive dans la collection R en juin 2015

Phobos 1Peut-être connaissez l’auteur français Victor Dixen, Il a écrit de nombreux romans fantastiques à destinations des jeunes adultes. On peux notamment citer sa très bonne série Le cas Jack Spark (Pôle Fiction) ou encore le roman Animale (Gallimard Jeunesse), qui prend sa source dans les contes de fées.

En cette année 2015, Victor Dixen nous réserve une belle surprise avec une toute nouvelle série de sf nommée Phobos et dont le premier tome paraîtra en juin dans la Collection R (Robert Laffont). Pour voir de quoi il retourne, c’est dans le résumé de l’éditeur ci-dessous.

Pour les plus curieux, j’ai pu interviewer Victor Dixen sur l’univers de Phobos. C’est juste ici !

Quoi qu’il en soit, le nom de Victor Dixen en lui-même est déjà un gage de qualité (personnages extrêmement travaillés, écriture percutante), de même que celui de la collection. On ne demande plus qu’à le lire !

Quatrième de couverture :

Dans un futur proche. Le fonds d’investissement privé Atlas a racheté la Nasa avec l’intention affichée de relancer la conquête spatiale grâce au programme de téléréalité le plus ambitieux de tous les temps : le programme Genesis.

Phobos 2Six filles et six garçons âgés de 17 à 20 ans ont ainsi été sélectionnés pour établir la première colonie humaine sur Mars. Ils sont en pleine santé, assoiffés d’aventures, parfaitement entraînés pour la mission qui les attend. Ils effectueront en aller simple les six mois de voyage à destination de Phobos, la lune de Mars. Avec un objectif : trouver le partenaire avec qui enfanter, sous l’oeil inquisiteur des caméras qui filment le vaisseau 24 heures sur 24.

Ainsi commence un show d’une ampleur jamais vue. Six prétendantes. Six prétendants. Six minutes pour se rencontrer. L’éternité pour s’aimer. La nouvelle saga-thriller de Victor Dixen, lauréat du Grand Prix de l’imaginaire en 2010 et 2014.

Phobos 2 définitivePour ceux qui ont déjà pu lire ce premier tome, un peu de patience, même si la suite arrive très rapidement je trouve (et c’est tant mieux). Rendez-vous le 12 novembre 2015 pour le second opus, avec encore une fois une très belle couverture très… aérienne !

L’image ci-dessus (la bleue avec le couple) était l’un des projets de couverture pour le second tome, mais c’est finalement l’image ci-contre qui a eu la préférence de l’éditeur.

Chronique : Les 100 – Tome 2 – 21ème jour

Les 100 02Un second opus trop prévisible…

Paru en octobre 2014 dans la collection R, 21ème Jour est le second tome de la saga de sf young-adult Les 100. Depuis la parution du premier tome en France, la série littéraire s’est vue adaptée en série télé sous le même nom avec déjà une saison complète.

Un retour aux sources violent

Pour rappel, les 100 (qui ne sont plus ce nombre d’ailleurs) ont atterrit sur Terre où ils pensaient finir très rapidement leurs jours. En effet, les résidus radioactifs d’une guerre nucléaire ayant sévi il y a plus d’une centaine d’année semblaient encore présents. Mais depuis leur arrivée sur Terre, les morts sont dues à tout sauf aux émanations nucléaires…

Les jeunes survivants semblant plutôt être confrontés à des survivants natifs de la Terre. Mais comment cela est-il possible, la guerre ayant normalement tout rasé sur son passage ?

Un développement de l’intrigue trop convenu et sans réelles surprises

Dire que cette suite était attendue relève de l’euphémisme. Après un premier tome qui laissait enthousiaste, on s’attendait à au moins aussi bien dans ce second tome. Et pourtant, cette suite surprend beaucoup moins ; autant dans son déroulement que dans ses quelques révélations.

L’auteur a conservé son concept de flash-back pour expliquer le passé des 100 ainsi que celui de ceux qui sont restés dans colonie spatiale.

On retrouve les fortes têtes qui avaient fait la qualité de l’histoire à son commencement mais ils sont cette fois-ci des réactions bien plus (et bien trop) prévisibles. De même, la découverte d’une colonie humaine de survivants 100% terriens dont certains très hostile n’a rien de très étonnant. C’est donc une intrigue cousue de fil blanc que nous déroule ici Kass Morgan. C’est sympathique à lire et ça se lit même très bien, mais l’effet de primeur n’est plus là, et c’est bien dommage.

Ainsi, malgré une disparition mystérieuse (celle d’Octavia dont le frère Bellamy va tout risquer pour la retrouver), l’étrange maladie de certains 100 et les drames qui s’enchaînent sur la colonie spatiale, on se détache de l’histoire trop facilement. Certains couples se créent, mais ils sont aisément repérables bien avant d’être officiels. Et surtout, ils n’éveillent pas de sentiments bienveillants comme c’est parfois le cas quand on s’attache à certains personnages.

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L’auteur continue toutefois à creuser les personnalités les plus sombres de certains de ses personnages et on se prend à espérer découvrir par la suite de plus noirs secrets que ceux que l’on connait déjà. Mais surtout, les derniers chapitres du livre renouent avec le suspense qui avait fait la réussite du premier tome. On se retrouve acculé et dans le besoin impérieux de connaître la suite malgré cet opus assez décevant, il faut le dire. La suite arrive avec le troisième tome intitulé Retour qui paraît le 26 mars 2015, et on espère y retrouver ce qui avait fait la qualité de la série.

Chronique : The book of Ivy – Tome 1

The Book of Ivy 1Dans un monde dévasté par la guerre nucléaire, les luttes de pouvoirs sévissent encore et toujours…

The Book of Ivy (le titre original a été conservé) vient de paraître en mars 2015 aux éditions Lumen. Il s’agit du premier tome d’une série qui en comportera deux au total. Il s’agit du tout premier roman de l’américaine Amy Engel.

Trahison est son maître mot depuis l’enfance…

Ivy est une adolescente prête à se marier. En réalité, elle est même obligée de se marier. Elle a l’âge requis pour prétendre à cet acte solennel et surtout, son nom de famille la désigne d’office pour être la femme du fils du Président. En effet, Ivy est une Westfall, une descendante du Fondateur tandis que son futur mari est un Lattimer, la lignée de ceux qui gouvernent. Leur union est censée concrétiser de manière forte la paix entre ces deux camps qui s’opposent depuis plusieurs décennies.

Depuis des années, tous les adolescents des deux communautés politiques en âge de se marier sont unis afin d’éviter les dissensions et créer une paix durable. Ces mariages n’ont rien à voir avec les sentiments et personne ne choisi avec qui il sera uni… le futur a fait régresser l’humanité en termes de liberté.

Mais Ivy est bien loin de ces considérations sentimentalistes : trois mois après son mariage, elle sait qu’elle devra tuer Bishop, son mari. Cet acte permettra à sa famille de reprendre enfin le pouvoir tant convoité…

Un futur en ruines bien dépeint, mais qui reste très classique

L’histoire de The Book of Ivy est une dystopie très classique dans sa façon de faire évoluer ses personnages. On sent que le mariage d’Ivy n’est pas celui auquel elle s’attendait. Bishop est attentionné, doux, sensible… tout le contraire de l’image que sa famille lui avait donné au fil des années. Elle qui pensait être dans le conflit, elle se retrouve bien déçue de ne pas avoir de matière pour le détester… En cela, la montée lente de sentiments nouveaux est bien retranscrite.

Peu à peu, on sent que les années de « formation » d’Ivy n’ont peut-être pas été aussi objectives qu’elle le pensait. En même temps, comment parler d’objectivité quand le sujet abordé est lié à un meurtre ?

Mais ces sentiments nouveaux ne sont pas franchement une surprise, non. Le plus intéressant reste l’univers et la société décrits. Amy Engel aborde des thèmes intéressants et toujours d’actualité : la peine de mort mais également les mariages arrangés (oui, ça existe encore). L’histoire met en relief ces deux problématiques de fond. Le roman ne prétend pas donner la réponse, mais ouvre des pistes : une femme qui refuse un mariage arrangé a-t-elle le droit à la même peine qu’un violeur et un tueur ? Dans le monde d’Ivy oui…

Ce besoin d’apporter une réflexion on le ressent, mais l’auteur ne va pas encore assez loin pour moi au final. On reste beaucoup trop centré sur l’histoire d’Ivy et de Bishop.

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En somme, The Book of Ivy est un roman young-adult sympathique mais qui manque d’effets de surprise car très (trop) classique. L’auteur aurait pu compenser cela par une description encore plus étoffée du monde dans lequel Ivy évolue. Mais soyons honnêtes, on a très envie de connaître la suite car les derniers chapitres soulèvent de nombreuses questions…

On ne sait pas encore si le nom d’Ivy (qui veut dire lierre en français) a une réelle signification d’ordre symbolique dans l’histoire, peut-être aurons-nous la réponse dans le second tome. La suite est prévue pour novembre 2015 aux Etats-Unis sous le titre The revolution of Ivy.