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Chronique Jeunesse : Ours – Tome 1 – Retour sur terre

Une revisite ursuline de la Planète des Singes pour les plus jeunes

Johan Heliot est un auteur français d’imaginaire qui a déjà beaucoup de romans à son actif : La trilogie de la lune, Ados sous contrôle, L’imparfé, Forban ! pour ne citer qu’eux. Il écrit aussi bien pour la jeunesse que pour les adultes et s’essaye à des styles d’imaginaires très différents.
Ours a paru en février 2022 en librairie aux éditions Auzou dans leur collection de romans pour les 10/12 ans : Eclair+.

Retour à la case départ

Un immense vaisseau censé sauver l’humanité a entrepris il y a plus de 10 000 un voyage sans retour vers une planète lointaine et viable pour l’humanité. Mais pendant le long voyage, elle a été détruite, ce qui a obligé le vaisseau à retourner sur Terre… Mais la planète pollue et inhabitable a laissé place à une Terre florissante où la vie est à nouveau possible. Trois humains aterrissent en catastrophe pour voir s’il est possible pour l’humanité de se réinstaller en toute sécurité.
Mais ce qu’ils vont découvrir n’est pas positif pour l’avenir de l’homme sur cette nouvelle version de la Terre.

Une porte d’entrée vers la science-fiction pour les jeunes lecteurs et lectrices

Pour celleux qui n’ont pas encore découvert la sf, ce roman peut en être une bonne introduction (couplé à d’autres ouvrages). Il fait découvrir le genre post-apocalyptique ainsi que toutes les problématiques classiques de ce genre. Le déroulement de l’ouvrage est très classique, ainsi je pense qu’il faut l’appréhender comme un roman-passerelle pour découvrir le genre sf.

L’intrigue en elle-même est assez classique même si elle comporte quelques petites surprises appréciables (notamment en presque fin d’ouvrage). Cependant, il y a une chose qui m’a fortement déplu, c’est la psychologie des trois personnages humains. En effet, je les ai trouvé très stéréotypés dans leur façon d’être et leurs réflexions intérieures, c’est dommage et peu intéressant à lire de ce point de vue…

Ainsi l’idée de proposer aux jeunes lecteurs un hommage à l’emblématique roman de Pierre Boulle est plutôt bonne, mais si la mise en œuvre est parfois maladroite. C’est parfois un peu cousu de fil blanc, mais l’univers côté ours créé par Johan Héliot est très intéressant, plus que la partie « humaine » selon moi… Un premier tome sympathique donc, bien qu’assez vite oublié.

Chronique : La lumière lointaine des étoiles

Un huis-clos génial dans un vaisseau spatial en partance pour une nouvelle planète à coloniser afin de sauver l’humanité : Cavendish. Une intrigue d’une cohérence dingue où tout fait sens et où la tension monte, lancinante… Addictif et très réussi.

Paru en septembre 2022 aux éditions ActuSF, La lumière lointaine des étoiles est un titre de science-fiction que j’attendais avec beaucoup d’impatience. Et le voici enfin en France avec une magnifique couverture signée Zariel, et une traduction assurée de main de maître par Hermine Hémon et Erwan Devos, un couple de traducteurs qui fait son chemin dans le domaine de la SFF depuis maintenant une décennie.

Le lieu qui cristallise tous les rêves de l’humanité, à l’image d’une seconde chance : Cavendish

La Terre se meurt, et avec elle ses milliards d’habitants. La pollution fait rage depuis des décennies, et l’homme n’a pas pris assez vite la mesure des catastrophes qu’il a lui-même engendrées. Il est trop tard pour faire machine arrière et sauver la Terre… Une seule solution, quitter notre planète-mère et installer l’humanité ailleurs, si elle en a le temps. Pour cela, un premier vaisseau doit partir en éclaireur et installer la colonie nouvelle colonie… Mais ce vaisseau vient tout juste d’être volé par cinq femmes à l’âme bien trempée. Elles sont persuadées que pour sauver l’humanité, c’est par elles et uniquement par elles que le voyage pour Cavendish peut se faire. Dans un monde où les femmes sont encore et toujours des personnages secondaires, elles ont décidés de prendre les choses en main et tout faire pour sauver la Terre. A leur façon. Même si elles se mettent à dos l’humanité tout entière par le vol de ce vaisseau qui cristallise toutes les attentes.

C’est ainsi que commence un voyage hors-norme aux nombreuses révélations.

Un huis-clos haletant et réussit

Je ne dévoilerait pas plus le contenu de l’intrigue car elle est imbriquée de telle façon que tout y est cohérent, pensé et réussit jusqu’à la toute dernière phrase.
Ce que je peux vous dire avant toute chose, c’est que ça monte en puissance au fil des nombreux chapitres qui changent à chaque fois de temporalité. A chaque fois, on alterne entre les moments dans le vaisseau en direction de Mars puis de Cavendish et les moments qui se déroulent parfois des décennies avant. Mais le meilleur dans tout cela, ce sont les énormes révélations qui nous tombent dessus au fur et à mesure. Elle sont violentes, inattendues et saisissantes ! Impossible d’en voir venir certaines, et d’autres… vous n’osez même pas les imaginer.

Comment un huis-clos peut-il être aussi angoissant et passionnant alors qu’il ne réunit que cinq femmes à bord d’un vaisseau spatial ? C’est là que tout le talent de Laura Lam apparaît. Dans sa façon de nous offrir une sf féministe, originale et addictive. C’est empli de détails, de réflexions malines et de citations pertinentes… Et surtout, c’est extrêmement philosophique, si vous aimez réfléchir au concept de l’utilitarisme, ce roman devrait vous plaire, c’est certain !

Ainsi donc, voici un roman passionnant, à la construction extrêmement cohérente qui nous offre un immense sentiment de satisfaction une fois terminé. Tout trouve une réponse, et elle n’est pas toujours cousue de fil blanc… et c’est bien ça le plus savoureux. Un savant mélange de sciences, de réflexions humanistes et de suspense qui donne un roman d’une redoutable efficacité ! A découvrir d’urgence, en espérant découvrir à l’avenir d’autres roman de Laura Lam.

Chronique : La mémoire des couleurs

Chronique : Cité 19 – Tomes 1 & 2

Cité 19, une série en deux tomes qui vous transportera dans un univers unique : entre Histoire pure et science-fiction… comment un tel mélange est-il possible ? Il va falloir les lire pour le découvrir…

Stéphane Michaka est un auteur complet : il écrit aussi bien pour les adultes que pour la jeunesse et les adolescents.

Il a ainsi fait des polars chez Rivages, des versions abrégées de classiques de la littérature (en livre et aussi à la radio)… et il a écrit la duologie Cité 19, parue chez PKJ en 2015. Les deux tomes de cette courte saga viennent tout juste de sortir en format poche, toujours chez PKJ. C’est l’occasion de découvrir cette excellente œuvre pour ados, mais pas seulement.

Un fabuleux voyage dans le temps…

Faustine est une adolescente atypique. Passionnée d’Histoire, elle ne vit que et pour elle. Loin de s’entendre ou de s’intégrer avec ceux de son âge, elle ère entre une ou deux amitié et sa passion pour l’Histoire. Depuis que sa mère n’est plus, Faustine se plonge ainsi corps et âme dans le travail qu’elle exerçait, elle était spécialisée dans le Paris du 19ème siècle.

Mais un jour, tout va brutalement basculer pour Faustine. Un terrible drame va l’acculer dans ses derniers retranchements… Et quand elle se réveille, elle est dans le Paris du 19eme siècle ! La Tour Eiffel est en cours de construction, et elle se retrouve par la force des choses avec des jeunes filles qui vivent de leurs travaux de couture… voici « l’avenir » de Faustine.

Mais que s’est-il passé ? Comment a-t-elle fait pour voyager de 150 ans en arrière dans le temps ? Que va-t-elle devoir faire pour survivre dans ce Paris dont elle ignore tout en dehors des livres d’Histoire qu’elle a compulsé pendant des années ?

Une histoire immédiatement captivante et terriblement singulière

Cité 19 est une série en deux tomes, et c’est juste parfait. Ce n’est ni trop (tant de séries sont en trois, quatre, six ou dix tomes !), ni pas assez. En quelques chapitres à peine, on est plongés dans ce Paris du 19ème Siècle aussi étrange que fascinant.

On se prend à vouloir connaitre tous les secrets de ce Paris que l’on découvre sous un jour nouveau… Il y a temps de questions posées par le début de l’intrigue que ces deux tomes ne sont pas de trop pour élucider les nombreux mystères qui entourent le voyage de Faustine à travers le temps.

A la fois polar, roman historique, livre de science-fiction et de bien d’autres choses encore Cité 19 est un incontournable de la littérature ado à lire absolument. Faustine est une héroïne tout particulièrement intéressante qui vous réservera énormément de surprises. Loin d’être une petite chose sans défense, elle réussit à se créer elle-même sa chance et à tirer son épingle du jeu en de nombreuses situations…

Et encore, nous n’avons pas parlé de la mystérieuse Bête qui sévit dans les rues sombres de Paris et qui tue froidement les gens assez fous pour se balader tard…  Et il y a encore tant d’autres choses à découvrir autour de Cité 19 ! C’est un univers extrêmement dense et bien pensé (et écrit avec talent). Le tout ne manque pas de rythme ni de révélations en cascades.

Et surtout, le final est absolument génial, car il vous laissera réfléchir à la conclusion comme bon vous semble (j’adore les fins ouvertes qui laissent un énorme champ des possibles).

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En somme, c’est un coup de cœur pour ce duo de romans aussi inclassables que particulièrement marquants. A découvrir d’urgence pour cogiter, s’émerveiller et s’évader un peu… Dès 13/14 ans environ.

Chronique Jeunesse : L’enfaon

Une nouvelle de science-fiction destinée à la jeunesse absolument belle et touchante qui ravira les lecteurs par sa justesse et sa beauté…

Dans la série des Humanimaux, je demande… L’enfaon ! L’ouvrage a été écrit par Eric Simard en 2010. Mais depuis cette année où L’enfaon est né, d’autres Humanimaux ont vu le jour : L’emperroquet, L’engourou, L’enbeille, L’encygne, L’enlouve… et d’autres encore !

Mais outre la série des Humanimaux, Eric Simard a écrit nombre de romans pour la jeunesse : La femme qui refusa de se soumettre (Oskar), Roby ne pleure jamais (Syros), Le cycle des destins (Syros), Le souffle de la pierre d’Irlande (Magnard Jeunesse)…

Un enfant pas comme les autres…

L’enfaon vient du CHGM, le Centre des Humains Génétiquement Modifiés. Quand il n’était encore qu’un embryon, l’enfaon s’est vu détectée une maladie très rare. Pour le sauver, ses gènes ont été entremêlés à ceux d’un cerf car la maladie ne les atteint pas. Ainsi est-il devenu avant même de naître un enfaon.

Il a des yeux un peu plus grand que ceux des autres enfants et répond « absent », la tête vers la forêt visible à travers la fenêtre de l’école quand on fait l’appel. Et peu à peu, Leïla, une de ses camarades de classe se sent happée par le charme de l’enfaon…

Une histoire d’amitié et d’amour d’enfance

Lire L’enfaon, c’est découvrir une prose exceptionnelle de douceur. Eric Simard a écrit de très nombreux textes, mais celui-ci a une résonance particulière. Il parle de tant de sujets différents en si peu de pages (et cela avec adresse), qu’on comprend pourquoi il est souvent conseillé ou prescrit par les professeurs. On y parle de la différence, de l’intégration, du harcèlement, de l’amitié, des barrières qui sont parfois posées par les autres à notre place…

L’enfaon a beau être une histoire typée science-fiction, son contenu est absolument universel. L’histoire nous est contée du point de vue de Leïla, qui découvre l’enfaon avec ses yeux d’enfant amoureuse… et cela jusqu’à son âge adulte. Et la conclusion du roman est d’une beauté, d’une poésie, infinie !

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En conclusion, L’enfaon est un véritable petit chef-d’œuvre dans son genre. En seulement quarante-deux pages, on découvre une vie, un univers totalement nouveau, à la fois très normal et très différent du notre. Les manipulations y on cours, mais le monde de l’école ressemble à celui que nous avons connu dans notre enfance… Un beau mélange entre anticipation et normalité pour nous aider à réfléchir sur de très nombreux thèmes qui font notre quotidien.

Chronique : Good morning, midnight

Un roman inclassable qui nous laisse imaginer comment finirait l’humanité, et ce n’est pas dans le bruit et la fureur… mais dans un long silence radio.

Premier roman de l’américaine Lily Brooks-Dalton à paraître en France, voici Good Morning, Midnight paru en janvier 2017 aux Presses de la Cité. Il nous conte l’histoire d’un homme isolé de tout en Antarctique et qui semble être le seul être humain restant sur Terre, mais qui a la tête tournée vers les étoiles depuis toujours… En parallèle, un vaisseau est en route pour rentrer sur Terre mais ne sait pas ce qu’il l’attend au retour.

Portrait de rares survivants

A la suite d’une guerre, ou d’un incident biologique, ou nucléaire, ou autre chose… il semblerait que l’humanité soit en voie d’extinction. Du moins, c’est ce que les indices laissent penser. Ainsi, découvrons-nous Augustin, le seul homme encore vivant sur Terre à l’âge de quatre-vingt ans. Scientifique de renom, il a toujours étudié les étoiles, la physique et était prisé par les plus grandes universités à travers le monde entier… Mais il est désormais seul, lui qui a eu quantité de femmes dans sa vie et de gens qui le sollicitaient, le voilà en Antarctique à survivre de viande séchée. Et il est avec une petite fille de huit ans environ, qui a été oubliée durant l’évacuation… une charge supplémentaire qu’il na jamais souhaitée, lui qui a abandonné femme et enfants il y a des décennies pour sa passion envers les corps étoilés… Quel avenir pour ce duo improbable isolé de tout ?

Pendant ce temps, la navette l’Aether est en chemin vers la Terre depuis de longs mois. Mais depuis quelques semaines, impossible pour eux de joindre quelqu’un sur Terre. Que s’y est-il passé ? Pourrons-t-ils à nouveau fouler la terre ferme ? L’humanité s’est-elle éteinte ? Ce qui est curieux, c’est que les radios semblent fonctionner et qu’il n’y a simplement personne pour répondre… Qu’a-t-il bien pu se passer ?

Une histoire originale qui nous propose la fin possible de l’humanité

L’idée d’origine de Good Morning, Midnight est très intéressante. Un huis-clos sur Terre et dans l’espace, on découvre la psychologie de personnages que rien n’a préparé à cela, même le plus intense des programmes spatiaux. Isolement, interrogations, torture psychique, ressassement du passé, chacun est livré à lui-même dans cet avenir proche au silence assourdissant.

Que s’est-il réellement passé ? Ce n’est pas l’objet premier de ce livre que de répondre à cette question. Le but premier de Good Morning, Midnight est plutôt de nous proposer une version réaliste (et mystérieuse) de ce que pourrai être la fin de l’humanité…

Chaque chapitre alterne entre le point de vue d’Augustin, sur Terre et celui de Sully, une brillante astronaute de retour vers la Terre avec ses collègues. Chacun à leur manière doit faire face à ses erreurs, ses actes manqués et autres regrets qui ne manquent pas de ressurgir face à la solitude et l’excès de temps libre.

Mais même si je trouve l’idée d’origine du roman géniale, son développement m’a beaucoup moins séduit. En effet, le rythme du roman est très lent. On sent que c’est volontaire de la part de l’auteure pour instaurer ce sentiment de solitude, mais c’est tout de même gênant. Trop de longueurs, de descriptions, de ressassements pour moi.

La seconde partie du roman est un peu plus vivante, mais pas non plus très dynamique. Je pense que c’est plus un format novella qui aurait convenu à cette histoire. Le format roman oblige l’auteure a étirer plus que nécessaire le fil de son histoire, ce qui créer de grosses longueurs… J’ai toutefois trouvé l’écriture et l’ambiance générale du roman très bien faites, mais ce n’est pas suffisant pour tenir un lecteur.

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Ainsi, ce roman renferme une très belle histoire, emplie de mélancolie, d’amour et de sciences, mais il y a bien trop de longueurs pour l’apprécier pleinement. Un texte plus court aurait donné davantage de force au message de Lily Brooks-Dalton, c’est dommage. On retiendra donc une belle histoire, une intrigue originale et douce mais sans grande force narrative au final. Dommage, cela aurait réellement pu être un coup de cœur pour moi car tout ce que j’aime était réuni : un mélange d’anticipation sur fond de fin du monde et de sciences, que demander de plus ?

 

Chronique : Zodiaque – Tome 1

Une saga originale et captivante qui mélange efficacement romance et science-fiction !

Romina Russell est une auteure américaine, elle a écrit la saga Zodiaque parue chez Michel Lafon en France. Actuellement, la saga est en trois tomes, mais le quatrième est d’ores et déjà prévu !

De catastrophes en drames

Douze planètes, douze peuples, comme autant de signes du Zodiaque. Un équilibre difficile à conserver, mais primordiale pour que chacun trouve sa place…

Mais le chaos commence avec l’élimination de milliers de personnes issues de la maison du Cancer. Beaucoup pensent qu’il s’agit d’un accident dû à une énorme explosion qui a bouleversé l’alignement des planètes du Cancer,  mais d’autres, comme Rhoma pensent à tout autre chose. Et si c’était le début de la fin pour le Zodiaque ? Et si l’émergence d’un treizième signe était en train de se produire ?

Un univers riche et captivant

L’univers de Zodiaque est extrêmement riche, aussi il est un peu long à appréhender au début. Mais une fois que vous êtes lancés dans l’histoire, c’est un régal !

Entre le roman d’initiation et d’aventure, on découvre une mythologie fascinante. Romina Russell se base d’ailleurs énormément sur des mythes existants. En effet, le treizième signe du Zodiaque existe réellement. C’est là que réside la crédibilité de la saga : s’inspirer de contes légendes réels en s’en servant de base pour son intrigue.

C’est dans ce monde très typé science-fiction qu’évolue Rhoma, une adolescente comme les autres ou presque. Abandonnée par sa mère (ce qui est extrêmement rare chez les Cancer) quand elle avait une dizaine d’année, ce trauma l’a en partie forgée. De même, sa façon de lire les astres est très différente de ses pairs, car c’est sa mère qui s’est occupée de sa formation. C’est ainsi que Rhoma avait lu l’arrivée d’Ophiuchus, le treizième signe, bien avant tout le monde. Mais même les catastrophes terribles survenues en Cancer ne suffisent pas à la prise de conscience du Zodiaque…

Ce roman est ainsi celui de la découverte, de l’initiation et de la prise de conscience, autant pour Rhoma, que pour nous lecteurs. Vous ferez notamment la découverte de très nombreuses technologies et mœurs fascinantes dans ce premier opus.

Enfin, le triangle amoureux qui va s’installer entre Rhoma, le très beau Mathias et le mystérieux Hysan n’est pas pour déplaire même si j’ai déjà choisi (team Hysan !).

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Difficile de présenter le premier tome d’une saga aussi dense, mais Zodiaque vaut le détour pour ses personnages forts, son histoire efficace, son imagination débordante. Le premier tome est toujours celui de la découverte, et celui-ci est fort réussit.

C’est à découvrir dès l’âge de 14 ans environ, puis sans limite d’âge ! Beaucoup d’adultes ont lu et aimé Zodiaque. D’autant que les couvertures françaises sont tout simplement magnifiques… de quoi donner envie !

Dédicace : Romina Russell en signature exceptionnelle à la librairie Royaumes !

Incroyable… mais vrai ! L’auteure américaine Romina Russell sera en signature exceptionnelle à Paris, dans la Librairie Royaumes (13ème arrondissement) le jeudi 22 juin 2017 en fin de journée (vers 18h00). Si vous ne la connaissez pas, c’est l’occasion de découvrir une très bonne saga de science-fiction pour les adolescents… mais aussi les adultes.

Romina Russell a écrit une trilogie de sf intitulée Zodiaque. Les trois tomes de la saga sont parus et sont tous aux éditions Michel Lafon. Le premier tome de la saga est d’ailleurs paru au format poche pour ceux qui souhaiteraient la découvrir à moindre coût.

Je vous laisse découvrir la présentation du premier tome ainsi que les sublimes couvertures de la saga !

Présentation de l’éditeur :

SEULES LES ÉTOILES DÉTIENNENT LA VÉRITÉ

Sur la planète du Cancer, comme dans le reste de la constellation du Zodiaque, l’astrologie régit la vie quotidienne. Pas de place pour les imprévus, et encore moins pour une catastrophe. Pourtant, Rhoma, jeune étudiante Zodaï, est hantée par de terribles visions. Personne ne la croit mais l’impensable se produit brutalement : une des lunes du Cancer explose. Raz-de-marée, pluies de météorites, tout l’univers de la jeune fille est plongé dans le chaos.
Aidée de son mentor, le flegmatique Mathias, et d’Hysan, l’excentrique émissaire du signe de la Balance, Rhoma se lance alors dans une course contre la montre au travers de la galaxie pour prévenir les autres civilisations de la menace ancestrale qui plane sur elles. Car les douze signes du zodiaque étaient à l’origine treize… et, dans l’ombre, le dernier attend son heure. Celle de la destruction.

 

Chronique : Seul sur Mars

Un cocktail détonnant entre drame, science-fiction et humour. Ce roman est tout simplement un incontournable !

Le titre du roman vous dit peut-être quelque chose ? Et pour cause, Seul sur Mars a été adapté au cinéma en 2015 par Ridley Scott. L’adaptation fut un succès, mais le livre dont il est inspiré est meilleur encore.

Seul sur Mars est pour le moment l’unique roman d’Andy Weir, mais il planche actuellement sur un second livre. Programmateur informatique de métier, Andy Weir a grandit avec tous les classique de la sf. Son père est par ailleurs physicien.

Le but de Seul sur Mars était d’écrire un roman aussi crédible que possible d’un point de vue scientifique (on utilise dans ce cas le terme de hard-sf). Dans ce but, l’auteur a ainsi fait des recherches très approfondies sur la botanique, la mécanique orbitale ou encore les « conditions de vie » qu’offre Mars à l’homme.

Pour l’anecdote, Seul sur Mars était à la base un récit disponible gratuitement sur le site internet de l’auteur. Suite à de nombreuses demandes de lecteurs, l’ouvrage fut ensuite disponible sur tablette numérique pour moins de un euro. C’est ensuite qu’Andy Weir est abordé par un agent et que sa carrière d’auteur se met à décoller littéralement !

Une aventure spatiale hors du commun

Mark Watney est un scientifique de génie aux nerfs solides. Et ça tombe plutôt bien car du courage et de l’ingéniosité, il en aura fortement besoin.

En effet, Mark est très mal parti : abandonné par son équipe qui le croit mort dans une tempête de sable, leur mission a été avortée précipitamment. Mark Watney se retrouve ainsi seul sur Mars pour une durée 4 ans, le temps que la nouvelle mission Ares 4 arrive sur la planète rouge. Mais comme tout le monde le croit mort, il va lui falloir trouver de quoi se sustenter pendant au moins 4 ans et tenter de communiquer avec la Terre alors que tous les moyens de communication de la station martienne au sol ont été détruits par la tempête. Facile…

Génial, captivant, bourré de sciences… une réussite totale

« Laissez-moi vous résumer ma situation : je suis coincé sur Mars, je n’ai aucun moyen de communiquer avec Hermès ou la Terre, tout le monde me croit mort et je suis dans un Habitat censé pouvoir durer trente et un jours. Si l’oxygénateur tombe en panne, je suffoque. Si le recycleur d’eau me lâche, je meurs de soif. Si l’Habitat se fissure, j’explose ou un truc comme ça. Dans le meilleur des cas, je finirai par crever de faim. Ouais, je crois bien que je suis foutu. »

Rarement un roman de sf m’aura autant fait rire du début à la fin. On est pourtant bien dans un récit où le danger et constant et le drame tout proche… Mais le courage et l’humour dont fait preuve Mark Watney à (presque) chaque instant est incroyable. Même quand il déprime ou que tout est contre lui, il réussit à nous surprendre par un sarcasme détonnant et une rigueur scientifique sans failles.

On apprend une foule de choses sur la biologie (une patate pour le repas de Thanksgiving pourra vous sauver la vie après avoir lu ce livre), la mécanique orbitale, la chimie, l’histoire de la conquête martienne également.

Le personnage fait preuve de tant de rigueur scientifique qu’il compte exactement le nombre de calories que chaque pomme de terre lui apportera contre le nombre de calories qu’il dépensera dans la journée.

Ce roman est tout simplement une mine d’informations, et c’est avec fascination que l’on apprend une foule d’anecdotes scientifiques et historique. Aucun temps mort, des phrases pleines d’esprit et un suspense sans failles font de Seul sur Mars un roman absolument incontournable. Mon cœur balance entre ses excellentes qualités narratives et son contenu scientifique hautement crédible. C’est un sans faute sur toute la ligne !

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Pour vous qui ne l’avez pas encore lu, ce sont des moments mythiques de lecture en perspective, un suspense fou, des révélations en chaine, des moments d’angoisse qui vous feront dévorer les pages comme jamais.

Bref, si vous êtes encore vierge de cette lecture, foncez-y, c’est l’un de mes romans favoris de l’année 2016 (avec Player One d’Ernest Cline juste à côté), à classer à côté des meilleurs récits de hard-science.

Je conclurais par cette phrase qui résume parfaitement l’esprit du roman :

« En résumé, mon trou du cul contribue à mon salut autant que mon cerveau. »

PS : Pour ceux qui n’auraient pas vu l’adaptation cinématographique de Seul sur Mars, jetez-vous dessus. Elle fait honneur au livre, a su garder l’esprit très drôle et dramatique de l’œuvre et se regarde avec plaisir. Matt Damon campe magnifiquement le personnage de Mark Watney ! En frec, c’est un vrai régal.

Chronique : Il y a un robot dans le jardin

Le roman « trop mignon » des éditions Super 8 qui vous fera passer un merveilleux moment entre humour débridé, et aventure…

Premier roman de l’anglaise Deborah Install, Il y a un robot dans le jardin est le titre mignon et sf de cette année… à ne manquer sous aucun prétexte ! L’ouvrage est paru en janvier 2017, chez les géniales et atypiques éditions Super 8, qui comme toujours réussissent à nous surprendre.

« Chéri, il y a un robot dans le jardin »

C’est ainsi que commence le roman : cette phrase incongrue va être le déclencheur d’un véritable changement de vie pour les habitants de la maison où se trouve ledit jardin… Et l’étrange robot qui y a élu domicile. Tout cabossé, bringuebalant par certains endroits, et fuitant même, le petit robot est bon pour la casse, du moins selon Amy.

Mais pour Ben, qui n’a jamais réussit à s’accomplir dans quoi que ce soit, la présence de ce petit robot va éveiller quelque chose en lui… Quitte à tout plaquer pour trouver quelqu’un à même de le réparer, et parcourir le monde!

Un road-trip génial et fou… si savoureux qu’il en est presque trop court ! 

Si vous ne devez lire qu’un seul roman mêlant humour et sf cette année, misez tout sur celui-là ! Tout y est mémorable et mythique. Du relationnel touchant et unique entre Ben et Tang le petit robot décrépit, en passant par les nombreux pépins qu’ils vont rencontrer, tout y est génial…

Pêle-mêle, vous découvrirez : un hôtel paumé un peu étrange, un savant fou, une île où il fait bon vivre… Vous voyagerez aux États-Unis, au Japon et sur des îles paradisiaques.

Ce roman, c’est une véritable ode à l’aventure et à l’amitié ! C’est également un superbe ouvrage d’apprentissage où celui qui tire des leçons n’est pas forcément celui que l’on croit…

Chaque page se savoure, et chaque dialogue est génialement mis en scène par Deborah Install :

  •      « – Ben s’amuser ?
  • Oui, beaucoup. Merci. […]. Et toi, qu’est-ce que tu as fabriqué ?
  • Fabriqué ?
  • Qu’est-ce que tu as fait ? Tu as regardé la télévision tout le temps ?
  • Oui, sauf quand Tang téléphoner.
  • Pardon ?
  • Monsieur dans télé dire appeler. Alors Tang appeler.
  • Tu as appelé un jeu télévisé en direct ?
  • Oui.
  • Et le monsieur t’a répondu ?
  • Oui.
  • Et ?
  • Monsieur parler japonais. Tang pas comprendre. »

Et des échanges aussi absurdes/géniaux/incongrus de ce style, il y en a plein !

  • «  – Tu ne peux pas inventer un mot sans lui attribuer de signification.
  • Pourquoi ?
  • Comment ça, « pourquoi » ? C’est la règle du jeu !
  • Tang pas comprendre.
  • On dit : « Je ne comprends pas ».
  • Tang je ne comprends pas. »

On frise le génie avec des réparties comme ça, et surtout, c’est fou rire garanti, où que vous soyez en train de lire !

….

Il y a un robot dans le jardin, c’est un roman touchant et drôle à mettre entre toutes les mains. Puisque c’est la mode des feel good book, pourquoi n’y aurait-il pas un sous-genre en sf ? Ce roman en serait le digne représentant tant il est une merveille de positivisme et d’humour. C’est un énorme coup de cœur qui renouvelle une fois de plus ma confiance envers les éditions Super 8 !