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Chronique : Dieu roule pour moi

Un roman destiné aux ados qui ne réussit par à convaincre car traitant de tout… et de rien.

Paru en octobre 2015 aux éditions de L’école des Loisirs, Dieu roule pour moi est un roman de Dominique Souton. Elle a une foule de livres à son actif, et cela pour tous les âges (y compris les adultes) : Quand on raconte des histoires horribles, il arrive des histoires horribles, J’aime mon meilleur ami qui aime ma meilleure amie, Zélia change de look, Je hais le théâtre

Dieu roule pour moi nous permet de suivre la correspondance de Chrissie Jones, résidant aux Etats-Unis avec une jeune française de son âge.

La vie d’une fille de pasteur

Bienvenue à Sioux Falls, une ville du Dakota du Sud. Plus précisément, nous voici au sein de la famille de Chrissie Jones. Fille de pasteur, pas franchement intégrée dans le collège qu’elle fréquente, ni géniale ni impopulaire. Chrissie ne fait pas de vagues, mais le hasard de la vie va parfois dans son sens, comme en ce qui concerne certains événements décisifs dans sa vie.

Vous voici ainsi dans la correspondance de Christie qui envoie mails sur mails à une correspondante française. Mais que peut-elle bien lui raconter ?

Une correspondance à sens unique

Dieu roule pour moi est intéressant pour une chose en particulier : il nous fait découvrir certains éléments emblématiques de la culture évangélique américaine. En effet, notre jeune narratrice vit dans une famille dont la religion est le centre névralgique.

On découvre les enjeux et l’importance du métier de pasteur qu’exerce son père. Mais ce n’est pas tout : de nombreuses questions que se posent Chrissie nous sont également présentées, notamment celles traitant du bal de pureté. Ce phénomène du bal de pureté est très répandu dans les communautés chrétiennes évangélistes américaines (mais pas seulement).

Le seul problème, c’est que les questionnements de Chrissie n’en sont pas vraiment, elle ne semble pas avoir d’avis franc et laisse le hasard et le destin décider pour elle. On aurait aimé découvrir une narratrice plus curieuse et/ou plus engagée dans ses opinions. Ici, on ne fait qu’effleurer de nombreux thèmes : la religion, la virginité, les premiers amours et émois, la notion de bien et de mal, la famille…

L’auteure ne va pas assez loin dans ses explications au travers de sa narratrice. Pour des lecteurs qui n’y connaissent rien ou peu de choses sur ces questionnements, Dieu roule pour moi les laissera très interrogateurs. D’autant que les lecteurs de ce roman sont des français, et ces problématiques très américaines ne leur parleront pas nécessairement.

De plus, chose assez paradoxale, l’histoire ne nous raconte guère de choses. Il n’y a pas de réelle intrigue, ni d’enjeux, à peine quelques réflexions, mais c’est tout. Par exemple, Chrissie est en disgrâce au sein de son école pendant une bonne partie du roman, puis sans raisons, elle devient presque populaire en quelques chapitres ! C’est à n’y rien comprendre…

De ce roman épistolaire (uniquement par mail), vous ne lirez que les écrits de Chrissie. On comprend toutefois aisément ce que dit sa correspondante française car les mails de l’ado américaine sont rédigés avec la question d’origine.

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Pas assez explicatif, trop nébuleux, Dieu roule pour moi est un roman qui nous fait toutefois découvrir une autre Amérique : profonde, religieuse et ancrée dans de nombreuses traditions. Mais cela ne suffit pas à créer un récit passionnant, et il est facile de passer à côté… Dommage, l’idée de base était très intéressante. Pour les curieux, c’est à découvrir dès l’âge de 14 ans.

Pour aller plus loin sur le phénomène des bals de pureté :

http://www.barbieturix.com/2014/04/10/papa-protege-ma-virginite-lessor-inquietant-des-bals-de-purete-aux-etats-unis/

http://www.aufeminin.com/news-societe/bal-de-purete-le-phenomene-intriguant-de-ces-fillettes-qui-font-v-u-de-chastete-s385077.html

http://www.konbini.com/fr/tendances-2/images-etrange-phenomene-bals-de-purete/

Chronique : Witch Song – Tome 1

Witch song 01Une nouvelle série pour ados avec pour héroïne la toute dernière sorcière de son espèce

Witch Song est une trilogie ayant pour thème la magie, mais cette dernière ne s’utilise que d’une seule façon : en chantant !

L’auteur de cette saga est Amber Argyle, qui nous vient tout droit des Etats-Unis. Elle a été nommée pour de nombreux prix grâce à Witch Song. Mais elle est également l’auteur d’une autre saga encore non parue en France et qui comprend 7 tomes : Fairy Queens.

Détestée de tous et isolée, voici l’histoire de Brusenna, dernière sorcière vivante

Brusenna est détestée et pire encore, elle est crainte par tous au village. Isolée, sa mère elle-même est partie pour combattre un mystérieux ennemi… pour ne plus jamais revenir… Harcelée, poursuivie parfois par les enfants du village, la jeune fille doit faire face comme elle le peut aux aléas du quotidien. Même de simples courses au village sont une épreuve pour elle tant les gens la regarde de travers et essayent de lui faire un tour pendable…

Mais le plus dur est à venir quand Brusenna découvre qu’elle est poursuivie par des Chasseurs qui en veulent à son existence… Il semblerait qu’elle fasse partie d’un puzzle dont les enjeux la dépassent totalement. Sa mère a beau être une sorcière, elle ne lui a jamais rien enseigné concernant la magie, même avant mystérieux son départ…

Un premier tome aux qualités très insuffisantes

Malgré quelques idées originales, le ce premier tome ne recèle pas assez de points positifs pour l’apprécier vraiment.

En effet, le premier point noir est l’héroïne de ce roman, Brusenna. Trop niaise, trop capricieuse, elle fait toujours exactement l’inverse de ce qu’on  lui conseille. Il y a une route sombre à ne pas prendre ? Elle y foncera. Elle doit faire très attention à ne pas montrer son argent ? Elle s’empêchera de le dépenser… Cet esprit de contrariété est très agaçant tout au long de la lecture.

En ce qui concerne l’histoire en elle-même, le tout reste très classique. Il ne suffit pas que la magie se fasse en chantant pour révolutionner le genre. En effet, le système magique créé reste très habituel et ne nous plonge pas dans un univers remarquable, dommage.

De plus la trame de l’intrigue et ses ramifications sont malheureusement très prévisibles. On sait très vite où l’on va, il y a peu de suspense, et les personnages que l’on croise ne créent pas un grand sentiment d’attachement.

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Cette lecture du premier tome de Wich Song nous laisse donc un sentiment très mitigé. Trop d’archétypes servant un scénario extrêmement classique… Affaire à suivre avec les deux tomes suivants, peut-être y aura-t-il une surprise ? J’avoue être assez sceptique sur la question, mais nous aviserons. Dès 13 ans.

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Chronique : L’œil de Chaac

L'oeil de ChaacLes légendes Mayas sont dangereuses et cruelles… et ceux qui y croient encore plus.

Premier roman de l’auteur française Emma Lanero, L’oeil de Chaac est paru en février dernier aux éditions Gulf Stream dans l’excellente (et détonante) collection Électrogène. L’histoire est celle d’une quête autour d’un objet étrange et mystique qui date de l’ère des Mayas sinon plus… Mêlant fantastique, légendes et réalisme âpre, cette lecture est aussi inclassable qu’originale.

Des destins liés malgré eux autour d’un objet aux pouvoirs effrayants

Un jeune irlandais tombé dans la délinquance, une jeune femme tatouée sur l’intégralité de son corps qui possède une aura mystique, un chercheur spécialisé dans le passé des Mayas, un barman qui tien son échoppe modeste en pleine jungle…

Mais qu’ont-ils tous en commun ? Rien à priori, mais pourtant, quelque chose d’étrange et de singulier va les réunir : la sphère. Il semblerait que ce soit Chaac, (le dieu de la pluie chez les Mayas) qui l’ait envoyée sur Terre dans un but bien précis… Il est question de catastrophes naturelles, de notre humanité décadente et de son devenir, et aussi d’un long voyage pour éprouver sa valeur au travers d’épreuves…

Une aventure pleine d’action… et de mysticisme

Dans cette histoire, les personnages ne sont pas nécessairement attachants, mais singuliers. Uniques par leur passé marqué, à nul autre pareil à cause de leurs caractéristiques rares. Ici, vous ne suivrez pas de héros charismatiques, mais juste des hommes et des femmes ayant eu la « chance » d’entrevoir autre chose, de percevoir que tout n’est pas fait de ce que l’on voit…

L’histoire est quant à elle très classique, mais son traitement lui, l’est beaucoup moins. ici, on découvre la misère d’un pays, le symbolisme d’un peuple disparu (que l’on aurait aimé découvrir bien plus au travers de cette histoire). Rien n’est édulcoré, tout est vrai, vif, violent. Les symboliques y sont nombreuses, je suis d’ailleurs persuadées que j’ai dû en louper certaines qui m’auraient aidée à comprendre mieux le parcours de chacun. J’aime l’idée qu’il y ait des messages cachés et une sémiologie dense dans un ouvrage…

L’écriture à beau être facile d’accès, elle est toutefois lente, lourde, à l’image de la chape de plomb qui sévit dans les pays du sud tels que le Guatemala ou le Venezuela, où se déroule l’intrigue. On se sent pris dans une torpeur étrange, une lenteur hypnotique même parfois.

C’est assez paradoxal, surtout quand on constate que l’ouvrage se lit au final assez vite, mais j’ai pris mon temps pour le lire. Je ne pense pas que L’oeil de Chaac fasse partie de ces romans qui se dévorent, mais plutôt de ceux qui se découvrent peu à peu, d’où cette perception de lenteur tirée  de cette expérience de lecture.

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C’est un ouvrage à conseiller à ceux qui veulent découvrir une autre littérature (ado ou non). Une lecture moins facile qu’à l’accoutumée, plus creusée et qui n’est pas là pour nécessairement plaire au lecteur, mais pour lui faire vivre une expérience de lecture différente.

L’oeil de Chaac est ainsi une lecture totalement inclassable, très instructive (on apprend une foule de choses, mais on aurait aimé en apprendre encore bien plus !) aux personnages forts et à l’action vibrante. Parfait pour le dépaysement et la découverte totale. Une chose est certaine, ça ne plaira pas à tout le monde, mais ça vaut la peine de tenter l’expérience. Dès 15 ans minimum.

Chronique : Les Autodafeurs – Tome 3 – Nous sommes tous des propagateurs

Les Autodafeurs 03Clôture d’une saga pour ados qui restera géniale et mythique !

Marine Carteron est une auteur française qui s’est fait connaître très rapidement grâce à sa série pour la jeunesse et les ados Les Autodafeurs. Rythme soutenu, humour omniprésent le tout sur fond de complot d’ordre mondial… l’histoire des Autodafeurs est absolument captivante ! Et en voici la conclusion…

Un début où la Confrérie se terre sur une île secrète…

Il faut l’avouer, la fin du second tome de la saga laissait nos héros dans une situation loin d’être brillante ou positive… Et le tout ne va pas en s’arrangeant quand on découvre peu à peu ce que les Autodafeurs ont décidé de faire subir à Gus et à sa famille. On sous-estime le pouvoir de l’information (ou de la désinformation) avant de la voir à l’œuvre…

Ainsi, l’avenir s’annonce bien sombre pour l’humanité, la Confrérie semblant bien frêle et sans défense face à l’immense pouvoir des Autodafeurs dans les plus hautes sphères du pouvoir… Comment une poignée d’adolescents désobéissants vont-ils bien pouvoir faire face à une menace pareille ?

Toujours aussi savoureux et génial !

Pour une toute dernière partie, nous voilà avec la team élargie de Gus : Césarine, Néné, Shé, Inès et Rama sont prêts, du moins le croient-t-ils…

Comme dans les tomes précédents, nous retrouvons la plume enlevée de Marine Carteron par le biais de Gus et Césarine. Et comme dans les tomes précédents… c’est de la bombe ! Diablement bien écrit, totalement jubilatoire, la lire est un régal…

Parmi tous les passages géniaux de la saga, la meilleure de toutes est très certainement celle du combat sous-marin entre Césarine et un sbire des Autodafeurs… C’est l’une des meilleures de toutes (excepté peut-être celle du stylo à bille dans le second tome).

Et autre chose très réussie, l’arrivée de nombreux nouveaux personnages : Rama en particulier, il est aussi intéressant qu’agaçant ! Mais il y a également la belle et brutale Inès, qui excelle dans les différents arts du combat. Sa relation étrange avec Gus est aussi drôle que désespérante pendant un très long moment… !

Dernier point extrêmement réussit, l’auteur nous lance des twists totalement imprévisibles. Impossible d’en dire plus, je vous laisse la primeur de la découverte… Mais sachez que ce troisième tome nous réserve énormément de surprises d’ordre politiques… entre autres. La toute fin est quant à elle si surprenante que je dois bien vous avouer avoir été quelque peu déboussolée au début. J’ai eu besoin d’un petit temps d’adaptation pour apprécier l’idée et l’intégrer pleinement à l’histoire, mais avec le temps et en y repensant, on s’y fait.

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Il faut l’avouer, Marine Carteron sait mener ses lecteurs par le bout du nez. Elle sait créer la surprise, même à ceux qui ont lu beaucoup de romans fantastiques pour ados, et c’est pour cela que l’on ne peut qu’adorer sa saga ! Les Autodafeurs, c’est ainsi une série maline, intelligente, incroyable, superbement écrite… Aussi inclassable que géniale ! Et bravo à ceux qui auront deviné ce qu’était le livre que l’on ne peut pas lire

Je reste toutefois curieuse à propos de la conclusion de cette histoire, qui reste très ouverte… on dirait bien que l’auteur se réserve une belle porte de sortie pour peut-être prolonger sa saga ? En tout cas, on en redemande !

Concours : Trois exemplaires dédicacés de L’œil de Chaac à gagner !

L'oeil de ChaacPremier roman d’Emma Lanero, voici… L’oeil de Chaac ! Il vient tout juste de paraître dans la merveilleuse et vibrante collection Électrogène des éditions Gulf Stream. Pour faire honneur à cette belle nouveauté, les éditions Gulf Stream et la Bibliothèque de Glow s’associent pour mettre en jeu trois exemplaires. Et en plus, ces copies mises en jeu sont dédicacées, génial, n’est-ce pas ?

Tout ce que je puis vous dire, c’est que cette nouveauté est extrêmement tentante… et la couverture est juste sublime ! Tout cela sans parler du résumé et de la bande-annonce de livre (ci-dessous)… Pour tenter sa chance, rien de plus simple ! Il vous suffit de commenter cet article entre le 26 février et le 6 mars prochain. Que les dieux mayas soient avec vous !

Le concours est terminé ! Merci à tous de votre participation… et bravo aux gagnants : Furiae, Marion et xafred.

Présentation de l’éditeur :

Fin du IXe siècle. Une sphère mystérieuse envoyée par Chaac, le dieu de la Pluie, déclenche des cataclysmes qui mettent fin à la civilisation maya et à ses sacrifices sanguinaires. 2005. Keith, un délinquant irlandais exilé au Venezuela, part à la recherche de cette sphère avant qu’elle ne tombe entre de mauvaises mains : celles de Gabriel Keane, un collectionneur véreux et narcissique, susceptible de déclencher une nouvelle fois la puissance destructrice de Chaac. Guidé par un ancien chamane, Keith voyage jusqu’au Guatemala en compagnie de l’intuitive et énigmatique Kaya, dans une quête initiatique dont les enjeux le dépassent. Une quête qui lui ouvre peu à peu les yeux sur les forces mystiques régissant la Nature.

Chronique : Bird Box

Bird Box pocheUn roman horrifique sur une chose mystérieuse qui rend fous ceux qui la regardent… partout à travers le monde. Un thriller fantastique dont l’ambiance est à couper au couteau.

Josh Malerman est un auteur de nationalité américaine, Bird Box est son tout premier roman, mais il a également écrit quelques nouvelles. Outre son art de manier la plume, Josh Malerman est également le chanteur du groupe de rock The High Strung.

Par ailleurs, les droits d’adaptation cinématographiques ont été vendus et Bird Box devrait arriver dans les salles obscures dans un avenir proche…

Une horreur indicible se cache sur la terre et dans le ciel

Quelle qu’elle soit, une chose rôde depuis quelque temps sur la Terre. Tout à commencé par un cas isolé, puis un autre, quelque temps après. Quelque chose à l’extérieur rend fous les gens ; à tel point qu’ils se mettent à tuer tous ceux qui sont proches d’eux puis se suicident dans un bain de sang inouï.

D’un coup, ce genre d’événement s’est généralisé très rapidement. Les cas de folie se sont déclarés en quantité exponentielle, les survivants on commencé à s’organiser, à masquer leurs fenêtre, à bander leurs yeux… Qu’est-ce donc qui rend les gens fous à la seule vue de cette chose ? Les animaux sont-ils atteints ? Ou est-ce seulement l’espèce humaine ? Quel avenir peut donc se profiler pour les survivants de cette folle pandémie ?

A travers le point de vue de Malorie, une survivante, découvrez la Terre telle qu’elle était avant ces funestes circonstances et surtout… bien des années après. Qu’est devenue notre société face à un tel phénomène ? A-t-elle seulement survécu ? Et si oui qu’en reste-t-il ?

Bird Box orbitEnfin un thriller bien sombre qui joue efficacement avec les codes de l’épouvante

Dès les premières pages, Bird Box nous captive par son ambiance et ses nombreux mystères. Entrecoupée de flash-back, l’histoire nous entraîne dans les méandres de la pensée humaine à travers l’esprit de Malorie : à la fois dans le passé, où elle tente de survivre alors qu’elle est enceinte, et dans le présent où elle a si peur de perdre ses enfants qu’elle ne leur a jamais donné de prénom.

Cette femme courageuse et vulnérable à la fois a des réactions tout à fait réalistes. Nous pourrions être à sa place, et réagir tout comme elle : entre peur et interrogations continuelles.

L’autre point fort de ce sombre récit, c’est la psychologie des personnages. Ils ont beau être peu nombreux, ils sont extrêmement cohérents, flippants (pour certains), et bien décrits. Les nombreuses scènes d’enfermement entraînent des malaises qui vont crescendo, d’autant plus quand de nouveaux personnages débarquent.

Quant à la réaction de folie causée par ces mystérieuses présences à l’extérieur, l’auteur sait entretenir le mystère sans trop entrainer de frustration. Il nous pousse à nous interroger également sur des choses auxquelles nous n’aurions pas pensé au premier abord… C’est bien machiavélique, très retors et carrément fou par moments, en bref c’est délectable et parfois un peu sanglant !

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D’une douce folie, Bird Box est un roman sombre, dérangeant et très mystérieux. Vous n’aurez pas les réponses à toutes vos interrogations, mais qu’importe. Ce roman noir et post-apocalyptique est une petite merveille qui se hisse sans peine dans mes coups de cœur. A lire et à méditer, c’est un magnifique roman à la fois poétique et implacable qui mérite d’être découvert.

Chronique : La Marque des Anges – Tome 1 – Fille des Chimères

La marques des anges 1Une fantasy urbaine extraordinaire et subjuguante

La marque des anges est le nom d’une trilogie ambitieuse est sublime écrite par l’américaine Laini Taylor. En France, ce sont les éditions Gallimard qui en assurent la publication. Fille des chimères en est le premier tome. L’ouvrage a été élu Meilleur Roman Jeunesse 2011 par le Publishers Weekly.

Surprenant, inattendu, inclassable, voici les quelques adjectifs qui nous viennent à l’esprit pour vous présenter ce roman que nous avons tout simplement dévoré…

Prague, une ville qui est le théâtre de choses étranges et… surnaturelles

Tout débute avec un personnage qui devient vite emblématique, un personnage que l’on a envie de suivre partout, dont les moindres faits et gestes nous intéressent : Karou, dix-sept ans, étudiante de dessin vivant à Prague. Elle vit à Prague, a les cheveux bleus, un air mystérieux et de nombreux secrets… voilà comment la décrire succinctement. Mais elle est beaucoup plus que cela… sauf qu’elle ne sait pas elle-même qui elle est…

Elle ne le sait pas encore, mais sa quête légitime de vérité et de réponses vont la mener vers de très nombreux dangers où la magie sera très présente… Mais aussi d’autres formes d’envoûtement plus anciennes et plus hasardeuses…

Avec elle, nous allons arpenter le vieux Prague et découvrir tout un monde caché juste devant nous… enfin, juste derrière une simple porte pour être plus précis.

Un air de déjà lu ? Et bien non !

Aux premiers abords, la présentation que nous venons faire de cet ouvrage peu sembler très classique, voir ressassée… il n’en est rien. Fille des chimères a beau avoir une accroche extrêmement classique, son développement nous éloigne bien vite des intrigues cousues de fil blanc.

C’est complexe, beau, et même un peu torturé parfois, mais c’est avant tout génial. Le système magique créé par l’auteur (dont on ne peut pas trop développer le fonctionnement pour préserver le piquant) est très intéressant et recèle de nombreuses nuances.

La marques des anges 1 VO Daughter of smoke and boneUne magie nouvelle et originale

Tout se base sur les vœux. Cela peut aller du vœu basique pour changer sa couleur de cheveux à des vœux beaucoup plus chers pour apprendre d’autres langues ou même acquérir des capacités extraordinaires…

Il y a différentes « monnaies » de vœux, les voici par ordre d’importance (du moins cher au plus onéreux) : le scoubi, le ching, le baraka, le gavriel et enfin le bruxis. Quant à savoir d’où leur pouvoir est tiré, c’est une toute autre affaire… Ce sont ces vœux qui vont faire prendre à l’histoire toute son ampleur et qui rendent l’univers de Karou si beau et terrible.

C’est ainsi beaucoup de notions magiques nouvelles à découvrir, fascinantes sans être complexes. De secrets, de connaissances à avoir. Tout un nouvel univers merveilleux à assimiler avec toutes ses nuances et ses étrangetés… et c’est mené de main de maître !

Un roman que l’on ne veut quitter sous aucun prétexte

Fille des chimères réunit tout ce que l’on a envie de lire dans un roman young-adult de qualité : une intrigue solide, des surprises qui le sont vraiment, un suspense efficace, des personnages crédibles et vivants. La magie qui est au cœur de l’intrigue tient la route et surtout participe efficacement aux nombreux développements de l’histoire. Enfin, il y a une partie romance qui même si elle n’est pas extrêmement présente dans la première moitié de l’ouvrage prend gentiment de l’ampleur jusqu’à devenir passionnante et insoutenable.

Une grande partie du récit se déroule dans la ville de Prague, en République Tchèque, et une chose est certaine : vous tomberez amoureux de la ville à travers les descriptions de Karou. Vieilles bâtisses, bâtiments en pierre de toute beauté, ambiance surannée et nocturne…

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Vous l’aurez aisément compris : pour moi, cette saga pour les adolescents est donc tout simplement géniale ! Il ne vous reste plus qu’à vous précipiter chez votre libraire pour vous la procurer. Elle vaut vraiment le détour et mérite d’être découverte. Il faut la prendre comme une petite pépite cachée dans l’énorme (sur)production littéraire.

Le seul problème avec ce genre de roman, c’est la difficulté que l’on a à quitter les personnages et l’univers tout entier du livre… Le livre est tellement passionnant qu’on le dévore et que… c’est déjà fini ! Prochainement, la chronique du second tome : Revenante.

Chronique : La Conspiration – Tome 1

La conspiration 1Jeux de dupe à l’échelle mondiale, quand les plus puissantes familles et empires de notre planète se vouent un combat sans merci

Maggie Hall est une auteure américaine, La conspiration est une trilogie jouant sur les codes du complot et des prophéties. De Paris en passant par Istanbul, l’héroïne de cette nouvelle saga pour ados va voyager à travers les pays et ce qui les ont forgés au travers d’une étrange prophétie…

Une vie normale, jusqu’à présent…

Hormis le fait qu’Avery West ait beaucoup, beaucoup déménagé, l’adolescente n’a pas franchement de raisons d’être qualifiée d’extraordinaire. Mais ça, s’était avant qu’on la fasse embarquer pour Paris avec pour excuse, une prophétie la concernant elle et sa famille. Elle pourrait enfin en savoir plus sur son père, dont sa mère ne parle jamais. Il semblerait que ses liens paternels la conduisent sur des chemins aussi tortueux que dangereux… et ce n’est pas moins que sa vie qui est en jeu !

Une accroche efficace….

L’intrigue présentée a tout pour plaire : un roman ado avec pour fond un complot d’ordre mondial où les riches et les puissants de cette planète semblent prêts à tout pour arriver à leurs fins… L’histoire n’est pas nouvelle mais séduit.

D’autant que l’on se demande rapidement ce que fait au milieu de tout cela une adolescente et en quoi son existence peu changer la distribution des cartes de chacun dans ce grand jeu de dupes…

… mais qui ne réussit pas à remplir ses promesses

Il s’avère que très rapidement, l’histoire de La Conspiration est quelque peu « bancale ». Je m’explique : Maggie Hall (l’auteur) nous met immédiatement dans un bain de complots, mensonges et trahisons où il est impossible de se fier à qui que ce soit (sauf peut-être à un beau garçon…). Elle nous lance pêle-mêle une foule d’informations spécifiques à l’univers de son livre, certaines sont bien trouvées, d’autres tiennent moyennement la route et surtout, il y en a trop.

On a du mal à comprendre tous les enjeux et toutes les relations qui lient certains personnages entre eux.

De plus, l’héroïne de cette saga – Avery West – n’est que très peu attachante. Elle suit tout le monde mais ne se forge pas de réel avis sur ce qui l’entoure, et ses réflexions ne sont pas évidentes à suivre. Et surtout, elle est extrêmement malléable : vous pouvez l’emmener sur un vol international sans qu’elle sourcille ou presque tant elle s’adapte vite aux situations.

Et même si parfois elle a une petite crise de panique, celle-ci ne dure jamais assez longtemps pour qu’elle soit un personnage réaliste avec des sentiments crédibles. Les autres personnages m’ont laissé le même sentiment artificiel et trop effacés, sans réelle vie au travers des lignes…

Pour ce qui est de l’intrigue, même si on en comprend les enjeux dans les grandes lignes, il est difficile de s’y intéresser vraiment car celle-ci est assez prédictible. De plus l’auteur ajoute sans cesse de nouvelles informations et énigmes, ce qui en fait un jeu de piste assez peu aisé à suivre. D’autant que vous ne serez pas spécialement soufflé par les twists et les retournements de situation, c’est dommage.

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Vous l’aurez compris, La Conspiration est un ouvrage pour lequel je n’ai eu aucun affect, quel que soit le plan (écriture, personnage ou intrigue). Il trouvera peut-être son public parmi des ados qui aiment le mélange young-adult et secrets à la Da Vinci Code mais il y a d’autres ouvrages bien mieux ficelés dans le même style selon moi. A charge de revanche pour la collection R, qui en général sait surprendre et même créer des tendances littéraires.

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Concours : Trois exemplaires du dernier tome de La Quête des Pierres de Luet à gagner !

La Quête des pierres de Luet 03Les éditions L’Atalante proposent aux lecteurs du blog de tenter leur chance pour gagner le dernier tome de la saga La Quête des Pierres de Luet de Carina Rozenfeld. Le titre de ce dernier opus, La Pierre de Goth. L’ouvrage vient tout juste de paraître en librairie le 20 novembre dernier.

L’auteur a prévenu qu’il n’y en aurait plus d’autre, nous lirons donc les aventures de Zec, Eden et Louis pour la dernière fois ! Saluons encore une fois la sublime couverture qu’a réalisée Benjamin Carré pour cet ouvrage…

Concours terminé ! Bravo aux gagnants : Clémentine CL, Marie Anna GUICHARD et Lianne.

Présentation de l’éditeur :

Zec, Eden et Louis, projetés trois mille ans en arrière, sur le continent de Goth, se retrouvent sans aucun moyen pour retourner à leur époque. A leur grande surprise les autochtones semblent connaître Zec — ils apprennent alors qu’un Chébérien reclus dans les montagnes lui ressemble au point de pouvoir être son frère… Ils partent donc à la rencontre de l’ermite, manquant de perdre la vie en chemin, persuadés que ce mystérieux inconnu pourrait être la clef de leurs problèmes. La Pierre de Goth clôt la trilogie de La quête des pierres de Luet.

Pour participer : 

Rien de plus simple ! Pour tenter sa chance, il vous suffit de commenter cet article du 27 novembre au 2 décembre 2015 en répondant à la question suivante : Quel est le nom de la trilogie qui précède La Quête des Pierres de Luet ?

Chronique : U4 – Koridwen

U4 KoridwenUn virus, un MMORPG, et une quête entre réalité et légende…

U4, c’est la saga pour adolescents à ne pas louper lors de cette rentrée 2015. A l’écriture, vous retrouverez 4 auteurs majeurs de la littérature de l’imaginaire français : Yves Grevet, Carole Trébor, Vincent Villeminot et Florence Hinckel.

Chacun développe son personnage à travers un roman, et ce dernier interagira avec les trois autres créés, le tout sur fond post-apocalyptique. Un travail titanesque pour les quatre auteurs, mais pour nous lecteurs, ça promet d’être une lecture très intense !

Enfin, il vous faut savoir deux choses : il n’y a pas d’ordre de lecture pour U4, et chaque ouvrage possède une vraie fin, unique et différente des trois autres tomes.

Vous connaissez peut-être déjà Yves Grevet pour ses sagas Méto et Nox, toutes deux d’une terrible efficacité. L’un de ses derniers ouvrages en date s’intitule Celle qui sentait venir l’orage.

Ainsi, vous pouvez commencer indifféremment par Jules, Koridwen, Stéphane ou Yannis. Nous avons personnellement décidé de débuter par l’héroïne d’Yves Grevet, d’origine bretonne : Koridwen, dont l’histoire est teintée de folklore et de légendes celtiques.

Des cendres de l’humanité ne restent que des adolescents, seuls survivants du virus U4

Le virus U4 a fait des ravages à travers le monde en extrêmement peu de temps. Les seuls survivants de cette pandémie sont les adolescents. Adultes, enfants, personnes âgées… ils ont tous succombé de façon expéditive.

Les ados survivants sont soit isolés, comme Koridwen (elle se trouve dans la campagne Bretonne), soit en bandes plus ou moins organisées et dangereuses. Les grandes perdantes de ce bouleversement étant les jeunes femmes : le patriarcat fait très rapidement des ravages dans cette nouvelle société. Les filles se doivent de trouver un protecteur si elles ne veulent pas subir de nombreux harcèlements… ou bien être très fortes et s’imposer.

C’est le cas de Keridwen, forte tête, qui pour le moment a réussi à survivre en autosuffisance avec ses vaches et ses provisions. Elle est la dernière survivante de son hameau et a enterré tous ses voisins, morts les uns après les autres.

Mais la donne va changer lorsque qu’elle va recevoir un étrange mail, juste avant que l’électricité ne soit coupée en tout lieu. Ce message provient du jeu Warriors of Times, auquel elle était accro avant que le virus ne se propage, sa signification a beau être étrange, elle motive Koridwen comme jamais. La lettre que lui a laissée sa grand-mère avant de mourir est également très nébuleuse et semble avoir un lien avec la pandémie et Koridwen. Elle a un destin, et elle se doit de l’accomplir. C’est ainsi qu’elle récupère son cousin Max, prend le tracteur familial et décide de se rendre sur Paris. Un long voyage dangereux et semé d’embuches commence…

U4 LogoStressant et haletant, un récit dont on ressort essoufflé

Du pur roman de survie, voilà ce qu’est U4. Avec le personnage de Koridwen, on découvre ce que c’est que d’avoir peur pour sa vie à chaque rencontre, chaque coin de rue, à chaque naissance d’une amitié…

La tension est constante, elle vous environne sans jamais vous lâcher… et les rencontres que va faire la jeune femme ne vont pas aider à la tranquillité d’esprit… A qui faire confiance sur la route ? Qui éviter ? Ou même tuer ?

Rationnement, gestion drastique du quotidien, prévoyance, psychologie, être une survivante solitaire est certainement ce qu’il y a de plus dangereux dans le nouveau monde de Koridwen. Tiraillée entre les événements tangibles auxquels elle fait face et les croyances ancestrales dont sa grand-mère l’a bercée, la jeune femme est aussi déterminée que perdue. Elle voit des signes dans tout ce qu’elle voit et entend. Prend-elle ses désirs pour des réalités ou y a-t-il réellement quelque chose ?

Quoi qu’il en soit, il est difficile voir impossible de ne pas s’immerger entièrement dans les ressentis et sensations de Koridwen. On se laisse emporter immédiatement par l’urgence des très nombreuses problématiques qui se posent…

Et l’écriture à quatre mains dans tout cela ?

Etant donné qu’il s’agit de ma première lecture dans la saga U4, il n’est pas aisé de se rendre compte de tous les efforts mis en œuvre par les quatre auteurs. Cependant, on voit les indices concernant la mise en place de certains personnages et situations, et c’est intelligemment amené. De plus, le calendrier mis en place comme chapitrage est une bonne façon de remarquer les crossover. Il pourrait être intéressant de lire deux passages se déroulant à la même date, mais de deux points de vue différents, voir trois… ou quatre ! Ce n’est qu’en lisant toute la saga que l’on pourra réellement se rendre compte du travail monstrueux que cela a impliqué.

Plus on avance dans l’œuvre, plus Koridwen interagit avec les autres : Yanis, Stéphane et Jules. On sait ce qu’elle pense d’eux, et on n’a qu’une hâte découvrir leur psychologie de l’intérieur à travers les trois autres romans !

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Cette première incursion dans l’univers dévasté de U4 était très intense. La lecture se fait sans heurts, d’une fluidité telle qu’il peut quasiment se lire d’une traite. La fin de l’histoire de Koridwen se suffit à elle-même, mais pousse également le lecteur à vouloir découvrir l’issue qui attend les trois autres héros de la saga. Alors, c’est parti pour une nouvelle descente en enfer avec Stéphane.