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Chronique : La cité de l’ombre – tome 2 – Le peuple d’en haut

la cité de l'ombre 02 - Peuple d'en hautMais qu’y a t-il après la cité d’Ember ?

Suite de la cité de l’ombre parue aux éditions Folio Junior, ce second volume de la quadrilogie post-apocalyptique de Jeanne DuPrau nous fait retrouver avec plaisir Doon et Lisa, et d’autres habitants de la ville d’Ember; mais aussi et surtout, une foule de nouveaux personnages.

Un monde de lumière

Les Emberiens viennent de découvrir qu’ils n’étaient pas seuls au monde, que leur ancienne cité était cachée des kilomètres sous terre. Pourquoi était-elle dissimulée ? Quel était le but des Bâtisseurs quand ils ont construits Ember ? Beaucoup de questions qui resterons pour le moment sans réponses, car les habitants d’Ember on tout quitté pour aller à la surface, mais ils ne sont guère préparés à ce monde nouveau et hostile par bien des aspects.

Bienvenue dans la ville de Sparks

Le peuple d’en Haut est un livre en deux parties : il parle tout d’abord de la découverte de « la surface » par les habitants d’Ember. Eux qui n’ont connu que leur ville souterraine découvrent le vent, les arbres, les animaux, la pluie, et surtout : une autre ville avec d’autres personnes ; Sparks.

La seconde partie est en quelque sorte le revers de la médaille : comment une petite ville comme Sparks pourrai-t-elle nourrir plus du double de bouches du jour au lendemain ?

Car les Emberiens ne savent rien faire de leur mains : dans leur ville sous terre ils avaient tout ou presque : entrepôts de nourriture, réserves de produits de nécessité… ils ne savent donc pas jardiner, ni même poser une clôture, autant de choses que les habitants de Sparks vont devoir leur enseigner s’ils veulent voir les Emberiens s’autonomiser et partir le plus rapidement possible. En attendant, les Sparkiens partagent leurs denrées avec eux.

Mais la question de la nourriture reste la même : à ce problème, diverses réactions surviennent et certains se prennent à penser que les Emberiens feraient mieux de retourner dans leur cité mourante. Le peuple d’en haut ne vit pas avec autant de confort que les Emberiens avant qu’ils ne quittent leur ville. Ils ne connaissent pas l’électricité, qui a pour eux des allures de légende. Ainsi dès qu’il fait nuit, il n’y a plus rien à faire, les bougies sont rares et précieuses. Le troc reste encore le meilleur moyen de subvenir à ses besoins, surtout quand des itinérants s’arrêtent en ville pour y échanger leur trouvailles dans les anciennes villes.

La palette des sentiments humains exploitée au maximum

Quand la survie est en jeu, c’est souvent le pire de l’homme qui transparaît, c’est ici ce que Jeanne DuPrau veut mettre en avant dans son roman. Et nous, que ferions-nous si notre vie était en jeu pour cause de manque de nourriture ?

La peur de l’étranger est aussi très présente : tous les a priori que l’on peut avoir dans notre vie courante sont ici illustrés dans un monde aux allures d’apocalypse.

Le mystère du passé

Ce second tome permet d’en savoir aussi un peu plus sur ce qui aurait pu se passer il y a quelques centaines d’années sur terre. Il y est question du « Grand Bouleversement », et même si on n’en sait guère plus, on peu bâtir de nombreuses hypothèses sur les villes en ruines et le désert omniprésent. Quoi qu’il en soit, ce qui a causé la quasi extinction de la race humaine devait être terrible…

Ce second opus nous en apprend donc un peu plus sur le pourquoi de l’existence des Emberriens, tout en laissant le mystère s’épaissir.

Encore une fois, Jeanne DuPrau met en avant des êtres avant tout, avec leurs lots de bons et de mauvais sentiments. Cette romance autour de la psychologie humaine fait de ce roman une leçon de vie qui sans être moraliste, invite au questionnement sur ce qui fait de nous des êtres bons ou non. Un bon livre donc, à lire tout de suite après avoir dévoré la Cité de l’ombre si ce n’est déjà fait.

Chronique : La Route (Prix Pulitzer de la Fiction 2007)

la routeUn roman touchant où l’humanité se délite dans un monde en ruines…

Vous aimez les mondes apocalyptiques ? Les cendres et la poussière agglutinée sur des maisons en ruines et autres choses désolées ? La route est un roman fait pour vous.

Nous sommes aux États-Unis, après un cataclysme inconnu (bombe atomique ? météorite ? mystère, les débats sont ouverts…) tout ce que l’on sait, c’est que l’on suit un père et son fils, poussant un caddy, ils sont apparemment les seuls survivant de ce monde mort et désolé… leur objectif : atteindre la mer, et surtout survivre.

Trouver de la nourriture est très difficile, il fait froid, et il faut se cacher de ses créatures étranges qui rôdent la nuit… l’atmosphère est très tendue, les rencontres terrifiantes, au point d’en oublier parfois de respirer. De plus, Cormac McCarthy a trouvé un merveilleux moyen de faire passer toute la lourdeur de la situation grâce a des dialogues indirects, réduits au strict minimum mais qui sont plus qu’éloquents.

Beaucoup de mystères donc dans ce roman, qui pourrait ouvrir lieu à de nombreuses discussions et questions très intéressantes, enquêtez entre les lignes est passionnant. Que s’est-il réellement passé sur Terre, ou du moins aux États-Unis ? Est-ce global ? Et si cette tragédie n’avait lieu que sur le continent Américain ? Où sont passés tout les autres êtres humains, et si il en reste, comment font-ils pour survivre ? (quelques débuts de réponses sont apportés dans le roman…).

C’est donc à un bon petit livre que nous avons affaire, je vous le conseille donc, il ne plaira certainement pas à tout le monde de par sa dureté et son étrangeté, mais vaut le coup d’être lu. Même si la fin est un peu bâclée pour moi…

 

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique : Je suis une légende

Je suis une légendeSublime, je crois que c’est le mot pour qualifier ce roman de Richard Matheson. Ayant vu le film avant d’avoir lu le livre, sachez que ça ne gâche en rien l’histoire, car elles sont toutes deux très différentes, mais je parlerai de l’œuvre cinématographique après.

Le seul (et quasiment unique personnage), Robert Neville, un homme de plus d’une trentaine d’années, blanc et blond. Il se bat pour survivre, mais n’a jamais été préparé à ce qui lui arrive, et pour cause, c’est le seul être humain à priori non infecté par le virus qui s’est propagé sur toute la planète.

Ainsi, le livre nous conte ses déambulations et ses réflexions. L’homme a vraiment du mal à se motiver, mais refuse de mourir. Il se bat jour après jour, et se noie aussi dans l’alcool, en bref, c’est un personnage beaucoup moins idéalisé que celui du film. Depuis que sa famille est morte, il n’arrive pas à remonter la pente, mais l’arrivée d’un chien va changer sa vision des choses et lui permettre de trouver une motivation qui va le faire supporter, et même aimer sa solitude.

Sans rien y connaître en biologie, et en médecine, Robert Neville va essayer de comprendre les causes de ce virus, et ainsi, pourquoi pas, l’éradiquer. Il se plonge dans une multitude des questions, qui au lieu de lui apporter des réponses, l’amènent à de nouvelles questions. Si les vampires ne viennent pas en journée, c’est sûrement dû à une caractéristique du virus, mais qu’en est t’il de l’ail, de la croix, ou du miroir ?

Du point de vue de la structure et de l’écriture du roman, je trouve le livre très passionnant. La vie d’ermite du personnage est loin d’être ennuyeuse, l’auteur nous donnant plein de détails, mais aussi l’origine et « l’avant virus », quand les gens commençaient tout juste à être infectés. Le livre se lit vraiment vite je trouve, on se plonge dedans, et l’on en sort pas.

La fin du livre est vraiment sublime ! On ne s’y attend pas du tout, et l’on se laisse entraîner dans l’horreur la plus totale face aux révélations faîtes dans les dernières pages, les événements se précipitent. Et le titre de l’œuvre prend alors tout son sens.

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Je suis une légende affiche filmLe film : Il est totalement différent du livre, qui a seulement inspiré le concept. Disons sans révéler l’histoire, que le film est fait pour ceux qui aiment les « happy end ». De plus, jamais dans le film il n’est fait question de vampires, alors que c’est le fait principal du livre. Je suis une légende devient un film de zombies, ils n’ont pas la capacité de parler, alors que dans le livre ils parlent, mais en plus, certains ont une conscience et veulent piéger Robert Neville par la ruse…

C’est donc une toute autre version qui nous est faîte. De même, l’histoire avec le chien est très différente. Dans le film, c’est encore la version « happy » qui prime, même si elle est dure aussi, elle l’est moins que celle du livre. Il existe toutefois une fin alternative qui colle légèrement plus au ton du roman dont le film s’inspire, mais nous sommes toutefois loin de l’œuvre originale de Matheson.

En fait, selon moi, le film est une histoire alternative du livre, un dérivé. Qui, il faut l’avouer est très bien fait, et m’a beaucoup plu. Les deux œuvres sont chargées en émotion, donc ne vous inquiétez pas, vous pourrez verser une larme ou deux (personnellement, c’est toujours le passage avec le chien de Robert Neville qui me fait monter les larmes aux yeux, aussi bien dans le livre que dans le film). Mais au choix, je préfère de loin le livre.