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Chronique : L’antidote mortel Tomes 1 & 2

Une duologie de fantasy YA française ambitieuse

Cassandre Lambert est une autrice française, L’antidote mortel est son premier roman. La suite, Le casque maléfique est également sorti en librairie. Ces deux romans nous offrent donc une intrigue complète de fantasy aussi dense qu’originale qui saura plaire aux fans de young-adult et d’imaginaire… Les deux ouvrages sont parus chez Didier Jeunesse en 2021.

A la découverte d’un royaume au sommet de sa gloire… vraiment ?

Nous voici dans le royaume du Grand Nord, plus précisément à Sienne, dans le palais royal, où nous allons faire la connaissance de la princesse Whisper… Mais de princesse, elle n’a que le titre, elle qui sert de pantin et de monnaie d’échange à son père le cruel roi Salomon. Le royaume semble prospère, mais il est en réalité en pleine déliquescence à cause de la gestion douteuse qu’en fait le roi… Et c’est encore pire depuis que la reine, aimée de tous est extrêmement souffrante.

Ailleurs, nous découvrons un jeune homme prénommé Jadis, aux marques de naissances qui effraient tous ceux qui le croisent. Sa tante va lui donner une mission bien étrange, livrer un coffret contenant un antidote pour la reine malade alitée depuis des années. Comment sa tante peut-elle posséder un tel trésor et pourquoi le missionner seul pour cette dangereuse quête ?

Un autre lieu encore, nous y découvrons Eden, une jeune femme qui n’a plus rien à perdre et qui décide de se fixer un dernier objectif avant de mourir. Tuer le roi et sa famille, une vengeance à la hauteur de ce qu’elle a subit…

Trois personnages très différents, trois destins qui n’ont rien en commun en apparence, mais peu à peu, les fils de l’intrigue se tissent et nous donnent un tableau plus complexe qu’il n’y paraît…

Une lecture plaisante à l’univers dense et bien creusé

Pour un premier roman, j’ai été très agréablement surprise par la plume de Cassandre Lambert. L’autrice ouvre quantité de sujets et réussi à tout clôturer et traiter sur l’ensemble des deux tomes, ce qui n’était pas forcément chose aisée.

Les personnages sont nombreux, mais elle réussi à tous leur apporter un petit quelque chose qui les rend si particuliers… et surtout, l’univers est dense. D’un point de vue géographique premièrement : il y a une petite carte en début d’ouvrage, et elle va nous servir tout au long des deux tomes, elle n’est pas là pour faire joli comme dans certains ouvrages… Vous aller voyager dans toutes les contrées mentionnées sur cette petite carte, alors accrochez-vous !

Secondement, ces deux tomes sont également dense en termes géopolitiques. L’autrice a instauré toute une mécanique autour des quatre îles qui tiennent grâce à des arrangements que l’on découvre peu à peu…

Troisièmement, les deux tomes de cette saga sauront renouveler à petits traits doux la fantasy. Rien de très révolutionnaire, mais L’antidote mortel nous fait découvrir un univers fantasy qui a germé sur les cendres de ce que l’on peut imaginer être notre monde… ainsi que sa technologie qui a presque disparu. Il reste des bribes d’objets et de postulats scientifiques, mais ils sont fort mystérieux pour le commun des mortels… Et comme il y a également une forme de magie, on est bien dans une sorte de fantasy post-apo. Cet aspect-ci m’a beaucoup plu.

Mais surtout, ce que j’ai apprécié, c’est de voir comment les trois personnages principaux qui ne se connaissent pas et n’appartiennent pas à la même condition vont faire pour se rencontrer… Et même vivre une aventure commune. De cela, je ne vous dirais rien, mais trouve que l’autrice s’en est fort bien sortie !

Et puis… il y a quelques personnages que vous allez adorer détester, ou tout simplement haïr dès le début. Certains sont quelque peu manichéens ou trop lisses, mais pas au point que ça en soit gênant.

Si vous avez envie d’une belle histoire d’aventure et d’amitié, si vous voulez une dose d’humour légère, un peu de romance et surtout un univers entier à explorer, vous êtes au bon endroit.

L’antidote mortel ne se propose pas de révolutionner le genre mais de nous faire passer un bon moment de lecture, et pour moi c’est une réussite en ce sens. Il y a de belles petites surprises, d’autres choses assez attendues, c’est un peu le jeu du premier roman. Par certains aspects, c’est peut-être un peu trop « scolaire », mais ça n’empêche absolument pas d’apprécier cette duologie.

Seul vrai bémol, mais plutôt du côté éditorial, il y a un vrai problème de relecture avec de nombreuses coquilles et fautes de syntaxe. « contre toute attendre » au lieu de « contre toute attente« , « La petit bosse sur le côté de son jupon n’avait rien de naturelle » au lieu de « naturel » et autres orthographes de ce type. C’est assez dommage quand on prend la peine d’éditer aussi joliment une nouvelle saga…

De même, j’ai relevé une petit incohérence concernant des stalagmites (p.240) qui font leur apparition au-dessus de la tête des personnages. Chose impossible puisque les stalagmites sont au sol, il s’agit donc de stalactites.

Ainsi, malgré quelques petites maladresses, L’antidote mortel est une bonne saga en deux tomes à découvrir. Elle sera parfaite à dévorer dès l’âge de 14 ans. Et je gage que Cassandre Lambert nous réservera de belles surprises une fois que son œuvre et son travail d’autrice aura encore mûri…

Chronique : Encore faut-il rester vivants

Un roman aux allures post-apocalyptiques pour les adolescents… qui ne réussit pas à convaincre

Paru aux éditions Magnard en octobre 2016, Encore faut-il rester vivants est un roman écrit par l’auteure française Anne Ferrier. Elle a déjà écrit quantité d’ouvrages pour la jeunesse, en particulier des albums et des romans.

Une éruption solaire qui a bouleversé la planète entière…

On ne sait pas réellement ce qu’il s’est passé sur Terre il y a quelques mois de cela, mais l’humanité est en passe de disparaître…

Il y a peu de survivants, et ceux qui ont réussit à s’en sortir sont esquintés, affamés, luttant pour chaque parcelle de nourriture.

Pourquoi ? A cause d’une éruption solaire étrange : plus d’appareils électroniques, plus de voitures (vue le niveau de technologie qu’il y a dedans de nos jours…), et plus étrange, plus aucun contact physique entre les êtres humains n’est possibles… Si vous avez le malheur de toucher une autre personne, le virus se répand en vous en quelques heures ou jours. Vous devenez alors une sorte de zombie à la recherche de personnes encore non contaminées…

C’est dans cette ambiance post-apocalyptique que nous suivons trois adolescents livrés à eux-mêmes : Mouette, la plus jeune ; CroMagnon (ou Shawn) et Julia. Tous trois vont traverser des épreuves difficiles et terribles. Cela va les déchirer et les souder à la fois… bienvenue dans un futur que l’on souhaite ne jamais connaitre.

Une intrigue qui s’essouffle vite quand on aime le genre post-apocalyptique

Difficile d’écrire et de créer un univers post-apo quand on sait la quantité d’œuvres (cinéma, séries télé, romans, série YA…) qui ont puisé dans ce genre si particulier. Pour sortir du lot, il faut être à la fois incisif et original… Et c’est là que le bat blesse : impossible de s’immerger dans l’intrigue de ce roman où l’action prime, certes, mais où l’intrigue est très fine voir inexistante.

Ici, point de zombies, mais quelque chose qui y ressemble fortement. Cependant, les raisons de ce changement au sein de l’humanité sont très peu expliquées… En quoi une éruption solaire rendrait les humains contagiex et mortels pour leurs semblables ? Il n’y a même pas de réelle tentative d’explication, ce qui est fort dommage. On dirait que l’élément perturbateur n’a pas été pensé jusqu’au bout et qu’il ne sert que de prétexte pour créer ces fameux zombies…

Pour ce qui est de l’intrigue elle-même, tout est très classique. On suit le trio de héros (dont le narrateur change à chaque chapitre) au fil de leurs pérégrinations : un camp de survivants, une quartier résidentiel dangereux où les pièges sont nombreux, des villages désertiques… Ils n’ont pas vraiment de but, et même si certaines scènes sont touchantes, aucune ne marque. On suit leurs aventures en territoires désolés sans être réellement dedans à aucun moment…

Il aura toujours manqué quelque chose dans ce roman. Il n’est pas mauvais, mais il est tellement dispensable qu’il est difficile d’en dire quelque chose de positif. Il pourrait peut-être permettre aux 12/14 ans de découvrir le genre, mais sans panache.

Autant découvrir les grands classiques du post-apo (avec ou sans zombies d’ailleurs) directement, non ? Par exemple avec Je suis une légende, World War Z, ou encore Celle qui a tous les dons.

Chronique : U4 – Stéphane

Voici l’aventure de Stéphane, une adolescente courageuse qui va tout faire pour survivre dans une France post-apocalyptique.

La série U4 a été un énorme succès de librairie à sa sortie en août 2015. Pour rappel, il s’agit d’une série pour ados écrite par quatre auteurs français différents. Chacun d’entre eux devait donc faire évoluer son héros ou son héroïne dans une France post-apo… Les quatre histoires sont toutes indépendantes mais se recoupent (voir dans cet article dédié pour les explications plus approfondies).

Vous n’avez pas d’ordre à respecter pour lire U4. Vous pouvez lire un seul livre, ou deux ou tous, peu importe vous aurez une histoire complète. Si vous voulez en savoir plus sur le fonctionnement de la saga, n’hésitez pas à consulter cet article spécialement rédigé pour l’occasion.

Comment survivre dans cette nouvelle version de notre monde ?

Stéphane est une adolescente qui vit à Lyon. Enfin… depuis le mystérieux et terrible virus qui a tué 90% de la population, on peut plutôt parler de survie. Fille d’un grand épidémiologiste, elle a un peu plus de connaissances sur le virus U4 que les autres, mais pas assez pour savoir ce qu’il s’est passé.

Ce qu’elle espère de tout cœur, c’est que son père va revenir la chercher. En attendant, la jeune femme est livrée à elle-même, se rationne, et sort le moins possible de leur appartement… Mais le danger rôde partout, même dans des visages amis. Que va bien pouvoir faire Stéphane si son père ne vient pas la chercher ? Et que cache cette mystérieuse réunion dont elle a eu vent, à Paris ? Et n’est-ce pas un voyage qui pourrait s’avérer mortel ?

Un roman post-apo terriblement efficace !

Vincent Villeminot est un auteur à la plume dynamique, acérée, et avec cet opus de la saga U4 on sent qu’il est parfaitement à l’aise. Toujours sous tension, le danger rôdant en permanence, on évolue avec précaution dans cet univers dont on ne connaît pas les codes. Tout ce que l’on sait, c’est que Stéphane va être amenée à rencontrer Jules, Yannis et Koridwen et qu’à eux quatre, ils peuvent changer les choses.

Mais comment ? Quelle fin peut être possible pour Stéphane ? Car il y a une chose essentielle à retenir : chaque fin est différente dans U4, et c’est justement ce qui en fait toute la saveur. Les quatre personnages principaux sont liés, mais pas dépendants les uns des autres au point de vivre la même fin ! (Pour ceux qui auraient lu la fin de Koridwen, que je trouve la meilleure de toutes, ils comprendront).

Ainsi, entre road-trip et roman post-apo 100% survivaliste, on se plonge sans réserve dans l’univers âpre et cruel de U4. Stéphane y est un personnage intéressant car très indépendant mais fragile, sans jamais le montrer à quiconque.

Enfin, le fait qu’elle ai une vision différente des autres sur le virus nous fait découvrir des pistes de réflexions intéressantes !

………

En somme, l’histoire de Stéphane est très intéressante. Pleine d’action, de moments parfois durs (j’ai vraiment eu peur pour elle à certains passages…) et cruels, on découvre une héroïne simple mais forte, crédible. Même si j’avoue avoir préféré l’histoire de Koridwen, j’ai beaucoup aimé la partie de Stéphane. Il est certain que je lirais les autres aventures de la saga U4, il me reste Jules et Yannis.

Actualité éditoriale : Un escape game grandeur nature avec l’équipe de Bayard pour découvrir Les chroniques d’un autre monde de P.C. Cast !

Vendredi dernier, les éditions Bayard ont invités quelques libraires et blogueurs à découvrir leur nouvel enjeu à destination des 14/15 ans et plus : Les chroniques d’un autre monde, écrit par l’américaine P.C. Cast. Si son nom vous évoque quelque chose, c’est peut-être parce que vous avez entendu parler de sa saga parue il y a maintenant plusieurs années : La maison de la nuit (chez PKJ en France).

Ce premier tome d’une série qui en comptera deux paraîtra le 20 juin 2018 aux éditions Bayard. Et chose peu commune, nous avons eu droit à une immersion TOTALE dans l’univers du livre pour le découvrir pleinement… Comment ? En nous emmenant dans le magnifique village de Barbizon (je ne connaissais pas et c’est magnifique !). Belles bâtisses, des arbres partout, des petites maisons cossues… le tableau id »al (d’autant que c’est le village des peintres !). Mais pourquoi nous emmener dans ce village pour la sortie d’un roman post-apocalyptique ? C’était pour nous faire vivre un escape game grandeur nature dans la forêt de Fontainebleau !

C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés aux abords de la forêt… mais avant de passer à l’aventure proprement dite, nous avons eu la chance de nous ressourcer et de bien manger à l’orée de la forêt !

Et comble de chance, nous avons eu un temps super ! (malgré la météo du matin qui annonçait un temps moisi…).

Une fois le repas passé, nous sommes donc partis à l’aventure sous la forme d’un escape game dans la forêt organisé par Bayard. Chacun d’entre nous avait un symbole associé à son nom, il y avait des marcheurs de la terre, des Voleurs de Peau et les Compagnons, ces tribus étant des clans différents évoluant dans les Chroniques d’un autre monde.

Personnellement, j’avais le symbole ci-dessous !

Comme vous pouvez le voir sur les photos, c’est une magnifique forêt (il n’y avait pas un bruit), et les odeurs de mousse et de terre nous font immédiatement nous sentir « ailleurs ». Isolés.

Les instructions étaient simples, divisés en trois équipes distinctes, nous devions sauver un loup et de l’emmener jusqu’à une jeune femme prénommée Mari, elle fait partie de la tribu des marcheurs de la terre. Pour se faire, nous devions suivre les nombreuses balises cachées dans la forêt et réussir à résoudre les énigmes qui nous seront proposées.

Après plusieurs balises, nous avons eu notre première énigme ! Nous devions libérer le fameux canin (image ci-dessous). Mais pour se faire, il nous fallait avant toute chose trouver le code qui nous permettrait de le libérer. Ce code était sur des pièces de puzzle disséminées autour du lieu de captivité du jeune loup…

Nous avons réussit haut la main ! Preuve en est avec la photo d’une des participantes avec qui j’étais. Ensuite, le jeu de piste continuait, et nous sommes arrivées à une nouvelle étape : une nouvelle énigme nous attendait (et également des araignées géantes !).

Après quelques minutes de réflexions, nous avons également trouvé la solution et avons pu continuer notre quête à travers bois… on était vraiment dans l’ambiance et rien que pour cela, c’était génial.

Vint ensuite l’une des dernières étapes de notre quête ! Nous devions décoder un message chiffré ayant pour base le livre lui-même ! Malin et efficace, mais nous en sommes également arrivées à bout.

Enfin, nous voici à l’ultime épreuve. Il fallait réunir les trois ouvrages trouvés par les trois équipes pour déchiffrer le dernier code (image ci-dessous). Il nous donnait la clé d’un code qui nous permettait d’ouvrir… un coffre ! Dans lequel il y avait de quoi se désaltérer (vu les collines de cailloux et de rocher qu’on a monté, c’était vraiment bienvenu, on ne dirait pas comme ça mais ça monte !).

C’est ainsi que s’est terminée cette magnifique immersion en territoire post-apocalyptique dans l’univers de P.C. Cast. C’était une excellente idée de la part des éditions Bayard de nous faire vivre une expérience aussi privilégiée autour de l’ouvrage. Jamais je n’avais eu une journée éditeur à ce point travaillée et pensée pour la promotion d’un ouvrage, et pour cela, merci !

Certains ont même trouvé le temps de dessiner quelques belle esquisses de la forêt !

Enfin, nous avons eu en récompense de cette superbe journée l’ouvrage lui-même (et un joli tote-bag). Très beau, avec des dorures sélectives, un beau pelliculage doux et lisse… Je vous laisse l’admirer sous toutes les coutures dans son environnement naturel !

A très vite donc pour la chronique de ce premier tome très prometteur…

Pour les curieux, voici la présentation de l’éditeur afin de découvrir un peu de quoi traite cette nouvelle série YA :

En représailles à l’action néfaste des hommes sur la Terre, le soleil a détruit les villes où règne désormais un peuple agonisant. Pour tenter de survivre, deux tribus ennemies se sont réfugiées dans la forêt.
Les Compagnons, guidés par leur chef, le Prêtre du Soleil, ont élu domicile dans les arbres pour échapper aux créatures qui grouillent au sol.
Les Marcheurs de la Terre se sont installés dans des tanières qui les protègent des prédateurs et parfois d’eux-mêmes… Atteints de la Fièvre de la Nuit, les hommes comptent sur leur Femme Lune pour les purifier de ce mal.

Nik, le fils du Prêtre du Soleil, veut prouver à son clan qu’il est digne de confiance.
Mari, la fille de la Femme Lune, n’a qu’une seule idée en tête : fuir. Tout les oppose mais leur destin est lié. L’avenir de cet autre monde est désormais entre leurs mains.

Chronique : Comment se passe ton été ?

Un très bon recueil de nouvelles qui nous viennent tout droit de Corée. Un très bon ouvrage, parfait pour se familiariser avec cette littérature unique et marquante à bien des égards…

Kim Ae-ran est une romancière sud-coréenne, six de ses romans sont déjà parus en France, la majorité étant parue aux éditions Decrescenzo (spécialisées dans la traduction d’ouvrages exclusivement coréens).

Elle a ainsi écrit : Cours papa, cours !, Ma vie dans la supérette, Ma vie palpitante, Coktail sugar et autres nouvelles de Corée

Quatre nouvelles inclassables et marquantes

Des univers très différents avec un point commun : une atmosphère délétère, lourde, unique. Dans ces quatre histoires, vous découvrirez un bel échantillon de la littérature coréenne. Entre pureté et atmosphères de fin du monde, voici de quoi vous faire un bel avis sur cette littérature venue d’ailleurs…

Je vous propose ici de découvrir chaque nouvelle autour d’une mini-chronique dédiée ci-dessous.

Les Goliath aquatiques :

La Corée (mai cela aurait pu être n’importe quel autre pays) ne semble plus exister dans ce terrible paysage de fin du monde : « Le pays tout entier était en travaux avant la catastrophe ». Un fils et sa mère habitent un immeuble délabré qui peu à peu se vide de ses habitants… Ils ne veulent pas partir, l’emprunt qui a permis d’acheter l’appartement vient d’être payé après des années de privation. Mais pourront-ils rester ? Les jours passent et le tableau s’assombrit de plus en plus dans une ambiance de mort et de pourriture.

Cette nouvelle a beau être très sombre, elle est superbe. Très triste, mais percutante. En quelques phrases à peine, c’est tout un paysage, des visages, des émotions qui nous apparaissent. Les goliaths aquatiques est un titre étrange, mais il trouve son explication en fin d’ouvrage. J’ai adoré cette nouvelle, avec ses facettes désespérées et sa conclusion très ouverte. Il y a des scènes absolument mémorables qui en font une histoire très forte.

Comment se passe ton été ? :

Cette nouvelle a beau donner son titre au livre, elle est pour moi l’une des moins marquantes de ce recueil. Tout débute quand une jeune femme est contactée par son seonbae (camarade d’université plus âgé), avec qui elle n’a pas discuté depuis deux ans. Mais en ce jour spécial où elle doit se rendre à l’enterrement d’un ami, elle n’est pas disponible. Elle est cependant d’un naturel très gentil et ne peut refuser face à l’insistance de son seonbae et décide de le voir avant de partir à l’enterrement.

C’est une histoire curieuse que celle-ci. Elle est assez triste car cette jeune femme qui ne sait pas dire non s’embringue dans des situations impossibles pour faire plaisir aux autres. Elle est attachante et innocente, on ne peut pas s’empêcher d’avoir de la compassion pour elle…

Les insectes :

Tout simplement la meilleure nouvelle du recueil ! Terriblement réaliste (et effrayante), on se plonge dans l’histoire de ce couple qui attend un enfant en quelques lignes à peine. On retrouve l’ambiance de délitement et de fin du monde que l’on avait dans Les Goliath aquatiques. Mais cette fois-ci, outre l’isolement, nous avons affaire à des insectes. Pernicieux, mais extrêmement nombreux, ils vont rendre impossible la vie du couple.

On ne voit qu’eux comme personnages, rendant l’atmosphère d’isolement encore plus terrible, glaçante. Peu à peu, on découvre que les insectes prennent de plus en plus de place dans l’appartement, et dans l’esprit de la jeune femme en particulier.

Impossible de vous en dire plus à propos de cette nouvelle, mais elle est absolument géniale pour qui aime les histoires sombres… Et la conclusion en est magistrale, on a vraiment l’image finale en tête, c’est très réussit.

Trente ans :

Encore une histoire étrange me direz-vous, où l’on suit une femme qui a été « recrutée » par une entreprise très peu scrupuleuse qui n’a pas des salariés mais plutôt des esclaves… La construction de cette nouvelle est intéressante car on voit peu à peu le piège se refermer, c’est terrible (mais génial).

Encore une fois, la conclusion est fort bien trouvée, toujours aussi sombre, mais c’est justement cela qui est intéressant…

……

En somme, pour qui ne connaît pas la littérature coréenne et n’a pas envie d’un roman complet, un recueil de nouvelles peut être une parfaite entrée en matière. Par contre, il faut aimer les histoires à l’ambiance délétère (comme c’est souvent le cas dans les œuvre coréennes).  Personnellement, j’adore, d’autant qu’elles sont très réussies.