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Chronique Jeunesse : L’enfant des ombres

Un roman sombre, très sombre, qui se déroule dans un internat quelques semaines avant la Toussaint… ambiance angoissante et mystérieuse à souhait.

En ce moment, j’essaye de lire autre chose que des nouveauté, d’alterner entre ce que l’on appelle le fonds (ouvrages de plus de deux ans) et l’office (les nouveauté pures). Et parfois, quand on est libraire, on en a marre de ne lire QUE des nouveautés. On a bien envie de faire une petite pause dans toutes ces parutions pléthoriques et de se poser devant un bon vieux livre.

C’est ainsi que je redécouvre le fonds de l’Ecole des Loisirs, une maison d’édition qui justement base le ciment et même les fondations de son catalogue dans le fonds, et ils ont bien raison. D’autant qu’ils ont un magnifique catalogue dans lequel il y a de quoi faire sur toutes les thématiques et pour tous les âges. C’est ainsi que je tombe un peu par hasard sur L’enfant des ombres, l’ancienne édition de 1994, quand les couvertures ne donnaient pas franchement envie de s’y mettre, à la lecture. Heureusement, ils ont changé la maquette depuis, comme vous pouvez le constater en fin d’article, plus esthétique mais aussi plus flippante il faut l’avouer.

Moka est un auteur emblématique du catalogue de l’Ecole des Loisirs, mais on connaît aussi d’autres de ses ouvrages, plus actuels, comme les Kinra Girls ! Mais avec L’enfant des ombres, autant vous dire qu’on ne va pas rire une seule seconde, certains vont même certainement flipper.

Un pensionnat comme tant d’autres, les mystères en plus

Tout commence avec Morgane, une élève qui a peu d’amis, discrète, pas super bien dans sa peau. Depuis quelque temps, elle voit des ombres. Seul problème, personne d’autre qu’elle ne les voit, alors un peu dur de la croire… Mais peu à peu, les fameuses ombres prennent en consistance autour de Morgane, qui tait ses inquiétudes à tous sauf à son amie la plus proche (également la seule). Des ampoules se cassent de plus en plus dans l’établissement, donnant encore plus de place aux ombres pour s’étaler, bientôt Morgane se sent acculée… Jusqu’à ce qu’elle décide de prendre le problème autrement, au détriment de tous les autres élèves du pensionnat…

Ambiance sombre et bizarre à souhait

Dire que j’ai adoré l’ambiance de ce roman est un véritable euphémisme. C’est simple, la prégnance de ces ombres, leur pouvoir qui s’accroit, tout concourre à nous offrir une atmosphère incroyablement sombre. Il y a des passages qui ont même réussit à me surprendre car je ne m’attendais pas à lire ça dans un roman destiné aux 13 ans et plus (un meurtre à coup de fourchettes dans la gorge, promis ce n’est pas gâcher l’intrigue que de vous le dire).

Petit à petit, les ombres resserrent leur emprise sur Morgane et sur l’établissement tout entier, à tel point qu’un groupe se forme pour mener l’enquête en secret. Nous sommes dans un pensionnat à l’ancienne où les filles et les garçons ne se mélangent pas, alors ils décident de se retrouver le soir clandestinement. Cette ambiance de club secret scolaire, ça aussi j’adore.

Je n’en dirait pas plus sur l’intrigue, mais ce roman vaut le détour pour ce qu’il transmet comme sensation de lecture. On navigue entre l’étrange, le bizarre, puis le carrément très flippant par moments. J’ai été à tel point séduite par l’histoire et l’ambiance que j’ai été un peu surprise de la fin abrupte du roman.
J’ai trouvé qu’il manquait un chapitre ou deux pour bien terminer « proprement » l’histoire. Ici, en quelques pages, c’est terminé, sans guère de développements. J’insiste sur le fait que ce n’est pas des réponses qui manquent, j’aime l’idée qu’on se fasse sa propre idée de la fin. Non, ce qui m’a manqué, c’est une conclusion un peu plus diluée et non pas deux ou trois pages qui clôturent presque deux-cent pages de suspesne angoissant. C’est juste cet aspect là qui m’a un peu déçue.

Cependant, si vous cherchez un roman flippant qui se déroule en huis-clos, L’enfant des ombres sera parfait pour vous faire passer une bonne mauvaise soirée ! Dès 13 ans, et pas pour ceux qui ont peur de leur ombre.

Chronique : Shadow House – Tome 1 – La Rencontre

Et si ce qui nous hante pouvais nous piéger dans un manoir sombre, très sombre…

Paru en mars 2017, voici La Rencontre, le premier tome de la série horrifique Shadow House. En France, ce sont les éditions Hachette qui publient la saga. A l’écriture, nous découvrons Dan Poblocki, un auteur américain spécialisé dans les nouvelles horrifiques.

Des adolescents que tout oppose réunis dans l’horreur

Poppy est une jeune fille abandonnée à l’âge de 5 ans, elle vit dans un orphelinat… Elle voit une étrange fille dans le miroir depuis sa plus tendre enfance. Parfois, la fille du miroir lui donne d’étranges objet durant son sommeil…

Dylan et Dash sont deux jumeaux au caractère très différent, ils ne semblent pas avoir de réels problèmes sinon qu’ils se disputent systématiquement. Azuma est une jeune fille qui a perdu sa sœur dans une forêt, au Japon. Depuis, son souvenir la hante quotidiennement… Marcus quant à lui est un fou de musique. Fou à tel point qu’il entend dans sa tête une étrange mélodie depuis tout petit. Si on le prive de musique, c’est comme si on le coupait d’oxygène.

Rien ne semble les réunir, et pourtant, tous les cinq vont recevoir une étrange invitation à rejoindre le manoir de Larkspur. Mais ce qu’ils vont y découvrir est bien loin de leurs attentes…

Dans une ambiance parfaitement flippante…

Pour ce qui est de l’ambiance, Shadow House est parfait. Ceux qui ont entre 11 et 13 ans et qui souhaitent se faire peur devraient être satisfait de l’atmosphère rendue par le roman. Terrible manoir aux pièces changeantes, enfants masqués terrifiants, incendies qui démarrent et s’estompent d’eux-mêmes, indices étranges, voix…

En ce qui concerne l’intrigue… je suis beaucoup plus réservée. La Rencontre est un roman qui use de tous les codes possibles du roman d’horreur : manoir gigantesque, sombre, et isolé. Personnages ayant des visions étranges, un passé lourd… L’intrigue en elle-même est assez sombre, mais assez lente. On comprend vite que les cinq adolescents ont un point commun qui peut vite les rendre vulnérables.

Ce premier tome manque malgré tout de surprises. Pour ceux qui sont déjà familliers des films/séries/romans d’horreur, Shadow House ne revêt pas de caractère exceptionnel.

Le roman n’est d’ailleurs pas sans faire penser à la saga Miss Peregrine et les enfants particuliers avec ses nombreuses photos d’enfants étranges en noir et blanc…

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Alors, livre objet marketing (la fabrication de la couverture est originale) ou série de livres vraiment captivante ? Difficile à dire à la lecture de ce premier tome car on apprend très peu de choses. Seul les derniers chapitres révèlent une petite surprise, mais pas au point de trouver la lecture mémorable.

Affaire à suivre plus amplement à la sortie du second tome, mais j’avoue être quelque peu sceptique…

Chronique Jeunesse : Le Club de la Pluie au pensionnat des mystères

Le club de la pluie au pensionnat des mystèresDeux enquêtes à découvrir, avec pour théâtre la belle ville de Saint-Malo

Paru en juin 2014 dans la collection Neuf de L’école des loisirs, cet ouvrage regroupe deux courtes histoires policières à destination de lecteurs de neuf ans environ : L’énigme de la Tour et Le voleur de Saint-Malo. Son auteur, Malika Ferdjoukh n’est plus à présenter tant son œuvre a marqué durablement le monde de la littérature jeunesse. Parmi ses livres les plus incontournables on peut citer Quatre sœurs, Sombres citrouilles, ou encore Fais-moi peur.

Avec Le Club de la pluie, elle nous propose deux petites enquêtes dans une ambiance Club des Cinq, les dialogues actuels et funs en plus ! Un second recueil d’enquêtes est paru sous le titre Le Club de la Pluie brave les tempêtes.

Enquêtes en territoire Breton dans un internat au charme brut et désuet

Les Pierres-Noires, voici le nom du nouveau chez-soi de la jeune Rose Dupin. En effet, elle vient de faire sa rentrée dans ce nouveau collège qui semble à première vue assez austère…

Mais ça, c’est avant qu’elle fasse la connaissance d’une joyeuse bande composée de Nadget et Ambroise… mais qui risque de s’agrandir ! D’autant que le pensionnat va se révéler bien plus distrayant que Rose ne s’y attendait car les mystères s’accumulent. Disparitions, objets introuvables, mystères en série…. que se passe-t-il réellement aux Pierres-Noires ?

Deux enquêtes courtes et efficaces

En à peine quelques lignes, Malika Ferdjoukh relève le défi de nous plonger dans une ambiance de pensionnat austère avec ses murs de pierre et son atmosphère si particulière. Saint-Malo, un collège privé, des mystères à éclaircir… le décor est planté avec efficacité.

Les deux enquêtes proposées par l’auteur sont rondement menées, le tout étant joliment illustré et résumé à chaque fin de chapitre par Cati Baur. Elles sont parfaites à faire lie à des enfants dès l’âge de 9 ans environ. On se prend vite d’affection pour la joyeuse troupe toujours à l’affut d’indices… Les dialogues sont frais, drôles et surtout efficaces. Chaque personnage créé par Malika Ferdjoukh a ses petites particularités qui font qu’on ne le confond avec aucun autre.

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En somme, ce petit roman aux inspirations policières est une lecture bien sympathique à proposer aux jeunes lecteurs. S’ils n’aiment pas les longues histoires, le format de la nouvelle pourrait les séduire ! A proposer à ceux qui aiment Les cousins Karlsson ou encore Le Club des Cinq.