Archives du mot-clé orphelin

Chronique Jeunesse : Quand le ciel gronde

Un roman touchant où un garçon en colère contre le monde entier va se lier d’amitié avec un gorille…

Paru le 8 avril dernier aux éditions Auzou, Quand le ciel gronde est un roman jeunesse historique qui s’adresse aux 11/13 ans environ. Son auteur, Phil Earle, s’est inspiré d’une histoire vraie qu’il a remaniée à sa façon. A la base, dans la vraie Histoire, il était question d’un Lion et d’un adulte.
Ici, les héros de cette histoire peu commune sont un gorille et et jeune garçon qui ont tous les deux perdus ce qu’il ont de plus cher…
Je ne pensais pas être touchée par ce genre de roman historique sur fond de Seconde Guerre mondiale, mais le talent de Phil Earle m’a séduite en très peu de pages…

L’histoire d’un jeune orphelin, comme des milliers d’autres

Joseph n’a rien d’exceptionnel. Il a perdu ses deux parents, sa grand-mère s’occupe de lui… jusqu’à ce qu’elle décide de l’envoyer chez une amie à Londres. Au plus près des conflits de la seconde guerre, certes, mais également sous la protection d’une amie de confiance. La grand-mère de Joseph n’arrive plus à tirer quoi que ce soit du garçon en constante rébellion. Mais Mrs F et son caractère sévère réussiront peut-être là où elle a échoué…

Inspiré d’une histoire vraie

Je n’aime pas les romans de guerre. Je n’ai jamais aimé ni été passionnée par tout ce qui touche à la guerre, que ce soit d’un point de vue littéraire ou cinématographique. Je n’arrive jamais à m’attacher ou à me prendre d’intérêt pour l’intrigue ou les personnages. Et pourtant… Quand le ciel gronde a réussit à me réconcilier avec ce sous-genre historique très exploité auquel je ne touche jamais.

Comment l’auteur a-t-il réussit ? Tout simplement grâce au fait qu’il avait des personnages réalistes et convaincants. Joseph en premier lieu bien sûr, mais également celui de Mrs F et du gorille Adonis bien sûr. Mais ce ne sont pas seulement les personnages principaux qui donnent corps à cette belle histoire, ce sont tous les autres qui gravitent autour d’eux. Et je pense que c’est en cela que Phil Earle a réussit.

L’intrigue est aussi simple qu’ultra efficace et on se prend rapidement de compassion pour Joseph, dont la moindre contrariété le fait devenir volcan. Il ne voit qu’une seule échappatoire à sa tristesse : la colère. Son vécu est évidement difficle, mais les explication de l’auteur nous font entre immédiatement en empathie avec lui.
Mais comment un jeune homme peut-il s’approcher d’un gorille durant la seconde guerre ? Comment même une amitié peut-elle naître ? Je ne vous en dirait pas plus à ce sujet, mais la vraie histoire qui se cache derrière le roman est passionnante. A la base, il s’agissait d’un homme adulte censé surveiller un lion du zoo de Londres. Si la caga était détruite par les bombardements, il avait pour ordre de tuer l’animal, trop dangereux pour les londoniens.

Je ne saurais vous dire pourquoi cette histoire m’a touchée, mais elle fut pour moi un coup au coeur. La façon dont peu à peu Joseph apprivoise cet immense gorille (ou est-ce le gorille qui apprivoise le jeune homme en colère contre le monde ?), l’Histoire en toile de fond, la danse des personnages tous interdépendants… C’est une réussite à tous points de vue.

Ce roman pourra plaire à quantité de personnes pour plein de raisons différentes : pour la partie Historique, pour ceux qui se passionnent pour les animaux, pour ceux qui aiment les belles histoires… C’est un superbe texte à découvrir dès l’âge de 11 ans puis sans limite d’âge. Quand un roman est bon il n’y a pas d’âge à recommander !

Chronique Jeunesse : De l’autre côté du pont

Un roman jeunesse qui nous vient d’Inde pour découvrir le quotidien difficile de certains enfants et leur combativité pour s’en sortir. Un ouvrage issu de la collecte de nombreux témoignages d’enfants par l’autrice.

Padma Venkatraman est une écrivaine indienne, De l’autre côté du pont est son premier roman paru en France. L’ouvrage est paru en 2020 à l’école des Loisirs, et la magnifique couverture est réalisée par Jennifer Bricking. Quant à la traduction française, elle est assurée par Amandine Chambaron-Maillard.

Une fuite en avant pour éviter les coups

Viji et sa petite sœur Rukku vivent en Inde, dans un petit appartement avec leurs deux parents. Problème, leur père est une personne très violente, tout particulièrement sur leur mère. Cette dernière le laisse revenir à chaque fois et se laisse avoir par son charme… et les coups pleuvent à nouveau quelque temps plus tard.

C’est ainsi que Viji vit dans la peur que la violence de leur père ne s’abatte bientôt sur elles et décide donc de prendre les devants. Elle fait une valise pour elle et sa petite sœur Rukku et fuient le domicile familial. Et leur village de toujours.

Voici donc les deux jeunes filles à la merci du destin et de ses dangers… Viji devra être prudente et s’adresser aux bonnes personnes pour survivre. En effet, beaucoup de personnes malintentionnées sont attirées par la solitude des deux fillettes…

Un récit prenant et original qui nous ancre dans une réalité méconnue

Rares sont les romans jeunesse à nous faire plonger dans une histoire contemporaine réaliste sans fard. En effet, De l’autre côté du pont conte et raconte, mais il dénonce également.

Il dénonce le travail des enfants qui font office de chiffonniers pour à peine pouvoir se payer à manger. Il parle des nombreux enfants enlevés pour être réduits en esclavage moderne dans des usines. Il parle d’adultes prêts à tout pour capturer des enfants pour des buts certainement encore moins avouables… L’histoire ne le dit pas explicitement, mais avec un œil adulte on comprend malheureusement de quoi il retourne.

J’ai beaucoup aimé cette histoire, notamment pour deux choses importantes à mes yeux : la belle amitié entre les quatre enfants de ce roman. Une amitié si forte qu’elle les transforme en frères et sœurs de sang quand l’adversité voudra les séparer.

Le second socle du roman, c’est le personnage emblématique de Rukku, la petite sœur que Viji veut protéger quel qu’en soit le prix. Car ce n’est jamais dit explicitement, mais Rukku a un handicap. On ne sait pas lequel, mais ce n’est pas le plus important. Ce qui l’est en revanche, c’est la transformation de la petite fille face à ses nouvelles amitiés. Le gommage de son handicap face un tout nouveau quotidien fait d’aventures, de dangers et de colliers de perles à vendre.

Et chose vraiment intéressante, l’autrice s’est servi de très nombreux témoignages et récits d’enfants pour son roman. Rien n’a été déformé, tout lui a été inspiré directement de leurs vies, c’est à la fois bluffant et terrible.

Je ne sais pas si ce livre fera date dans le monde de l’édition jeunesse, mais il a éveillé quelque chose en moi. J’ai eu envie de découvrir plus amplement la littérature jeunesse indienne (peu fournie chez nous, mais à creuser). Et si elle est ancrée dans l’actualité, même difficile, c’est encore mieux.

Ainsi, De l’autre côté du pont est un beau (parfois terrible) roman à découvrir dès l’âge de 12 ans environ.

Chronique : Les étoiles s’éteignent à l’aube

Un magnifique roman qui vous fera voyager en pleine nature et découvrir l’histoire d’une relation père/fils touchante et unique.

 Initialement paru aux éditions Zoé en 2016, Les étoiles s’éteignent à l’aube est un roman qui avait bénéficié d’un beau bouche-à-oreille. Fort de ce succès, l’ouvrage est ensuite paru il y a quelques mois aux éditions 10/18.

Depuis, un autre ouvrage de Richard Wagamese est paru chez Zoé : Jeu blanc. Richard Wagamese était l’un des écrivains primo-canadiens les plus connus, il est mort en 2017 à l’âge de 61 ans.

Un père absent qui demande une ultime faveur à un fils qu’il n’a presque pas connu

Un matin, Franklin Starlight est appelé au chevet de son père : il n’est pas encore mort, mais à une ultime volonté, et seul son fils peut l’accomplir. Lui qui a eu une vie décousue, remplie de boisson, de mauvaises décisions et d’actes manqués… il désire malgré tout mourir honorablement.

Et pour se faire, il demande à son fils de l’emmener dans les montagnes, où il veut que sa dépouille repose. C’est ainsi qu’un ultime voyage commence pour le père et le fis, un périple qui va leur permettre d’enfin faire connaissance et de peut-être commencer à s’aimer… avant la fin.

Un roman lent, mais lourd de sens

Si vous cherchez un roman où l’action est le maître mot, passez votre chemin. Cependant, si vous souhaitez tout simplement lire une belle histoire (quel que soit son rythme et sa dynamique), vous avez l’ouvrage parfait.

Entre nature writing, et roman sur l’amour filial et ses difficultés à l’exprimer, Les étoiles s’éteignent à l’aube est un roman très touchant car il sonne terriblement juste. Plus on avance dans l’histoire, et plus on s’y plonge avec facilité.

Chaque étape du voyage du père et de son fils nous apporte une nouvelle histoire/confession du père, qui a beaucoup à se pardonner. Ses problèmes récurrents avec l’alcool notamment, mais pas seulement…

Le personnage du fils, quasiment mutique, ne manque pourtant pas de grandeur. Il est d’un charisme fort, on sent que cet homme en devenir (ce n’est encore qu’un adolescent) sera quelqu’un sur qui compter, et il le prouve.

Personnellement, c’est l’ultime histoire du père qui m’a beaucoup touchée. Quand enfin son fils ose s’ouvrir un peu à lui, c’est un flot de confessions qui nous arrive… Dont une en particulier. C’est aussi beau que triste, mais impossible de rester indifférent face à ce relationnel si particulier qui s’installe.

J’ai beaucoup aimé la traduction du titre livre, même si elle diffère de l’original. En V.O, le livre s’intitule Medicine Walk. En français, le titre est plus long, mais d’une grande poésie – et symbolique. Car il ne faut pas oublier le nom des deux protagonistes principaux : Starlight (soit lumière des étoiles).

Autre étrangeté bienvenue, la façon qu’à Richard Wagamese de présenter ses personnages. Il n’invoque que rarement leurs prénoms, mais plutôt leur statut : « le fils », « le vieil homme »… ce qui les rend encore plus prégnants, vivants.

…..

C’est donc un roman émouvant et unique qui vous est ici offert. Si vous cherchez à être touché par une belle histoire, si un retour aux sources ne vous fait pas peur et si le besoin de grands espaces est vital pour vous, ce roman sera idéal. Marquant.

Pour la fin d’année 2018, les éditions 10/18 ont créé une édition spéciale du roman Les étoiles s’éteignent à l’aube. Elle brille à certains endroits et le reste est réalisé avec un papier mat et plus rigide qu’à l’accoutumée.

 

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Marquise

Un roman bien mystérieux qui aurait pu être génial, mais dont la conclusion n’a pas su être pleinement à la hauteur des attentes que j’ai placées en lui…

Joanne Richoux vient de débarquer dans la collection Exprim’ (Sarbacane) en mars 2017 avec Marquise. Il ne s’agit pas de son premier roman, mais je la découvre à travers cette nouveauté. Marquise, c’est l’histoire de deux jeunes paumés à qui la vie n’a pas décidé de sourire et qui décident de rebattre les cartes… mais est-ce pour un mieux ?

Une session de recrutement très étrange

Entre Charlotte et Billy, ça a toujours été une évidence. Ils ont toujours voulu s’évader de leur petite ville étriquée, de leur vie tristoune et déprimante… Non, ce qu’ils veulent, c’est vivre vraiment. Et c’est ainsi qu’ils s’en vont un jour, sans demander leur reste, abandonnant leurs familles respectives.

Le but ? Rejoindre Paris pour y passer un casting très spécial réservé uniquement à ceux qui en ont entendu parler par le bouche à oreille… Et manque de pot, ils réussissent toutes les étapes, jusqu’à être parmi les 8 gagnants qui ont le droit d’aller vivre avec Le Marquis, sur son île personnelle en Écosse.

Qu’est-ce donc que cet étrange mode de vie où tout le monde vit comme à l’époque du Roi Soleil ? Une secte ? Quel est le but réel du Marquis ? D’où lui vient une telle fortune pour faire vivre autant de gens à sa charge ?

Tout cela a beau être fort étrange, Charlotte et Billy plongent à corps perdu dans cette affaire un peu bizarre et carrément louche. Mais jusqu’où iront-ils pour plaire au fameux Marquis ?

Une accroche géniale mais dont le développement final n’a pas su me séduire

L’idée de départ de Marquise est génial : une société secrète qui recrute des gens selon des critères connus d’eux seuls. Cela à tout pour plaire : une bonne dose de mystère, une ambiance désuète due à l’époque chérie par Le Marquis… C’est tout de suite captivant.

Jusqu’à la conclusion. En effet, c’est la fin du roman qui m’a déplu et qui fait que je n’ai que moyennement apprécié l’ensemble. Tout est très bien décrit et campé dans ce roman, mais quand on découvre le pot aux roses, je m’attendais à quelque chose de beaucoup surprenant. La fin du roman a malheureusement un gout de déjà vu… Sans en dire plus (impossible, ce serait tout vous gâcher !), j’ai trouvé la fin trop rapide et quelque peu bâclée.

En effet, malgré l’écriture vive et accrocheuse, certains personnages sont trop stéréotypés, et même si l’issue n’est pas évidente au premier abord, elle n’en est pas pour autant surprenante.

J’ai particulièrement eu du mal avec l’héroïne, Charlotte. Beaucoup trop tête brulée à mon goût, toujours de mauvais poil, rebelle (même quand ce n’est pas nécessaire), elle manque beaucoup trop de sang froid. A tel point qu’elle en devient agaçante. Là où elle pourrait choisir le dialogue, elle choisi la confrontation ou un mur de silence. Systématiquement. Elle est trop indépendante pour moi, même si cela est également a force pour affronter ce qui l’attend.

….

En somme, Marquise est un roman ado qui faisait de très belles promesses. Elles sont en partie tenues, mais la conclusion ne reste pas au niveau de l’histoire dans son ensemble ! C’est donc une réussite partielle, gageons que l’auteure nous fera découvrir son univers au travers d’autres romans puisque Marquise est son tout premier. Il faut bien débuter quelque part !

Chronique Jeunesse : Tatie Pourrie

Tatie PourrieElle est terrible, elle est méchante et les hiboux sont sa seule passion… voici Tatie Pourrie !

Certains l’attendaient avec beaucoup d’impatience et de fébrilité, le voici enfin : le tout dernier roman de David Walliams ! Paru à la fin de septembre 2015, toujours dans la collection Witty, il s’agit du sixième roman jeunesse de l’auteur et acteur anglais.

En Angleterre, la parution de Tatie Pourrie a été un véritable phénomène éditorial : l’ouvrage a été vendu 500 000 exemplaires en trois mois seulement ! Plus fou que les précédents, mais aussi plus cruel, préparez-vous à une histoire pas comme les autres dont les hiboux en sont la clé de voute…

Le manoir de Saxby Hall pour héritage… mais pour qui ?

Quand la jeune Stella se réveille, c’est tout un tas de mauvaises nouvelles qui lui tombe dessus. Premièrement, elle apprend que ses parents n’ont pas survécu à l’accident de voiture dont elle est rescapée.

Deuxièmement, elle découvre qu’elle est complètement momifiée car tous ses petits os sont brisés, elle va ainsi devoir rester alitée des mois entiers !

Et troisièmement, il ne reste de sa famille que son horrible tante : Tatie Alberta qui va tout faire pour s’approprier l’héritage de sa nièce, le fameux manoir de Saxby Hall aidée en cela par son terrible hibou Wagner… Bref, cette histoire commence très mal, et ça ne semble pas près de s’arranger !

Tatie Pourrie insideDrôle et mordant à la fois

Encore une fois, ce nouveau roman de David Walliams fait mouche. Toujours décalé, toujours drôle, les chapitres s’enchainent avec efficacité.

En tant qu’adulte, on pourrait croire que certaines scènes sont un peu trop dures pour les enfants : Stella est malmenée par sa tante, emprisonnée dans la cave au milieu du charbon et échappe de nombreuses fois à une mort prématurée… Et bien rassurez-vous, les enfants ADORENT. Mon travail de libraire me permet de vous le confirmer, j’ai croisé quelques petits lecteurs qui ont été absolument fans de Tatie Pourrie.

Outre des questions d’héritage et de titres de propriétés cachés à des endroits insoupçonnés, vous croiserez pêle-mêle : des fantômes attachants à l’argot fort développé, une machination terrible ainsi que quelques bons moments de fou-rire. Le tout très bien mélangé !

Tatie Pourrie s’adresse aussi bien à ceux qui connaissent par cœur les romans de David Walliams que pour ceux qui découvrent, ce roman est parfait à lire dès l’âge de 9 ans environ.

Ceux qui on déjà lu plusieurs ouvrage de l’auteur apprécierons beaucoup l’ultime chapitre de ce roman… car c’est Raj qui l’a rédigé sous le titre : Une lettre de réclamation, est c’est vraiment à mourir de rire quand on a lu les autres ouvrages de David Walliams !

…..

Tatie Pourrie inside 2En somme, cette nouvelle lecture est encore une fois une petite réussite, à croire que David Walliams ne nous décevra jamais, ce que l’on espère !

Vous pouvez donc l’offrir les yeux fermés à tous les enfants autour de vous… c’est le parfait cadeau pour les fêtes de fin d’année qui approchent…

EDITEUR : ,
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Half Bad – Tome 1 – Traque Blanche

Half Bad 01Dans le monde des sorciers de notre époque, il faut montrer patte blanche sous peine d’être inlassablement traqué…

Premier roman de Sally Green, Traque Blanche est également le premier opus d’une trilogie (The Half Life Trilogy). Paru en premier lieu en Angleterre, l’ouvrage a vu ses droits achetés dans plus de 25 pays ! Autant dire que le directeur éditorial de Penguin (éditeur original de la série) a fait une affaire aussi exceptionnelle que substantielle. Alors, cet ouvrage est-il l’événement young-adult de l’année comme annoncé ? La réponse ici.

Nathan, 16 ans, et déjà beaucoup de soucis…

Notre monde contemporain n’est pas aussi ordinaire qu’il y parait. En effet, les sorciers rôdent et vivent parmi nous, et une guerre secrète entre sorciers blancs et sorciers noirs fait rage depuis des siècles.

C’est dans ce monde que vit Nathan : issu d’une mère sorcière blanche et d’un père sorcier noir, le jeune homme a un statut indéterminé dans la communauté. Et pour son plus grand malheur, tant que le Conseil des Sorciers Blancs d’Angleterre n’aura pas statué sur sa part « blanche » et sa part « noire », Nathan sera sans cesse harcelé. D’autant que son père est le sorcier noir le plus cruel et le plus dangereux au monde…

Convocations abusives, interrogatoires, harcèlement, séquestration… tout est bon pour faire ressortir la part obscure de Nathan. Tous partent du principe qu’il est mauvais, et à force de le lui faire croire, il risque bien de le devenir.

Mais ce n’est pas le pire, si Nathan ne reçoit pas ses trois présents et le sang d’un parent avant l’âge de 17 ans, il ne deviendra jamais un véritable sorcier. Et ceux qui ratent cet ultimatum meurent dans de bien tristes circonstances…

Half Bad 01 VOUn nouvel univers magique et sombre

S’il y a bien une chose que l’on ne peut pas enlever à cette nouvelle saga, c’est son ambiance : sombre et glaçante, ça fait du bien de lire quelque chose qui n’est pas aseptisé. On découvre un univers où la magie blanche est au final pire que la noire. En effet, les sorciers noirs sont traqués avant même que leur état ne soit avéré. Nathan est d’ailleurs l’exemple le plus probant de cette injustice et en subit quotidiennement les conséquences. On assiste d’ailleurs à une scène de torture particulièrement cruelle qui laissera des cicatrices à Nathan.

Il y a des éléments positifs tout le long du récit, mais pas au point d’en faire un tel bouche à oreille. Les ingrédients sont bien là : un anti-héros, un soupçon de romance, de la magie à l’état brute et du suspense… Et pourtant, tout cela n’est guère suffisant pour captiver de façon durable le lecteur.

La communication autour du roman a été telle que l’on nous a promis le blockbuster de l’année (aussi bien Outre-manche qu’en France), ce qui est risqué car cela augmente d’autant plus l’attente autour du roman.

 ….

En conclusion, Traque Blanche est un ouvrage que l’on peut qualifier de très (et trop) introductif. Nous en savons encore très peu sur la magie qui y règne et ses enjeux de façon plus globale. On demande à en savoir plus, mais sans non plus trépigner d’impatience dans l’attente de la suite. Dès 15 ans.

Parution de Half Wild, second tome de la série en mars 2015 aux Etats-Unis et plus tard en France.

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Actualité éditoriale : Widdershins arrive aux éditions Lumen le 3 avril prochain

Widdershins 01Aristocrate hier, voleuse aujourd’hui, suivez Widdershins dans les bas-fonds de la cité de Davillon…

Écrit par Ari Marmell, voici la toute nouvelle parution des éditions Lumen qui débute ainsi avec son premier roman dans le genre fantasy pur : Widdershins. Le premier tome arrive le 3 avril prochain et s’intitulera Le pacte de la voleuse. L’auteur a déjà publié deux romans en France avec ses deux tomes de la série Corvis Rebaine, parue chez Bragelonne en 2011.

En attendant la parution du roman, en voici le résumé ainsi que la couverture définitive, qui est bien plus belle et plus dynamique que celle proposée précédemment par l’éditeur. La série est prévue en quatre tomes et est annoncée dans un style dark fantasy. Affaire à suivre !

Quatrième de couverture : Dans une autre vie, elle s’appelait Adrienne Satti, mais à présent, elle n’est plus que Widdershins. Gamine des rues, devenue noble, puis voleuse – la vie ne l’a pas épargnée. Orpheline très jeune, elle a connu la pauvreté et le luxe les plus extrêmes. Revenue aux ruelles sombres d’où elle était sortie, elle est désormais considérée comme l’une des voleuses les plus intrépides… Mais ses talents suffiront-ils à la sauver de la ténébreuse conspiration qui ronge inexorablement les entrailles de la cité de Davillon ? Découvrez Widdershins, l’aristocrate devenue voleuse, qui connaît mille façons de couper une bourse et autant de charmer ducs et barons dans les salons de la noblesse !

AUTEUR :
GENRE : Fantasy
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : L’enfant du cimetière

l'enfant du cimetièreUn roman pour la jeunesse qui laisse très mitigé…

Tout commence dans un cimetière, des cris troublent le repos des morts… un bébé a été abandonné parmi les sépultures. Les fantômes des âmes qui y reposent décident alors de garder l’enfant et de l’élever après un vote. Les années passent, et le bébé Yoann est devenu un jeune garçon d’une douzaine d’années… sa vie est calée en fonction de celle des non-vivants : il dort le jour et vis la nuit, les seuls amis qu’il ait sont des fantômes et leur compagnie lui suffit amplement… mais le cimetière va bientôt connaître de grands troubles car la ville veux en détruire en partie. Ainsi commence l’aventure de Yoann qui va être découvert par les vivants et délogé de force de son cimetière…

L’idée d’un enfant qui vit dans un cimetière me semblait fort intéressante à condition de bien la traiter, ce qui n’est pas le cas ici. La vie de Yoann parmi les morts est sympathique mais ne fait pas rêver. Ce qui gêne dans cette histoire, ce sont les événements qui s’enchaînent sans queue ni tête : un jour Yoann croise une belle jeune fille fantôme, et il décide que c’est l’amour de sa vie. Les descriptions et l’écriture sont trop amateurs pour que l’on rentre dans l’histoire et on a parfois affaire à des dialogues mal construits et peu compréhensibles.

Certains éléments sont trop inspirés de choses déjà faites, en particulier pour les personnages des Maires fantômes, l’un plutôt gentil et l’autre étant son contraire qui font clairement penser au personnage du Maire de l’étrange Noël de Monsieur Jack avec son double caractère : l’un méchant et grimaçant et l’autre sympathique et souriant.

L’intrigue est vite bouclée elle aussi, on aurait apprécié un peu plus de développement sur les sentiments de Yoann quand il se retrouve confronté au monde des « Vivants » en étant mis dans orphelinat. Le tout se termine sans grosse surprise pour le lecteur, même si l’épilogue n’est pas trop mal.

En conclusion, l’enfant du cimetière n’est pas un livre qui marquera, il pourra être sympathique aux yeux d’un enfant de 8-9 ans mais il y a tellement de livres plus intéressants pour cet âge !