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Chronique Jeunesse : Mamie Polar – Ramdam au musée

Tenez-vous bien, Mamie Jo mène l’enquête… et elle est en super forme !

Mamie Polar est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse parue chez Scrinéo Jeunesse. Deux tomes sont parus simultanément en avril 2017.

L’auteur, Régis Delpeuch, a déjà quelques livres à son actif : Quand Marcel et ses amis découvrirent la grotte de Lascaux (Scrinéo), et toute une série de romans pédagogiques.

Un troisième tome de Mamie Polar est déjà à paraître en septembre prochain, et chose utile à savoir, il n’y aucun ordre à respecter ! Vous pouvez lire l’histoire qui vous tente le plus.

Momo a disparu !

Momo, le SDF du quartier, celui qui aide tout le monde, qui est gentil, adorable, serviable… a disparu ! Pour la police, ce n’est qu’un SDF, et la disparition de Momo n’en est pas vraiment une. Mais pour Camille et Lucas, c’est un véritable drame car Momo fait partie de l’âme du quartier. Comment résoudre le mystère de sa disparition ?

Les enfants décident d’en référer à une personne dynamique, intelligente, vive d’esprit et bourrée d’humour : leur super mamie ! Mamie Jo est une fraiche retraitée qui a été directrice d’école pendant plus de vingt ans. Elle adore ses petits enfants et les prend toujours sérieux. Alors, s’ils ont un problème, elle va tout faire pour les aider à le résoudre, même si la police ne veut pas agir.

Un petit roman policier prenant, malin et plaisant

Que ce soit au niveau de l’histoire, des personnages, des dialogues, Ramdam au musée est un très bon roman pour la jeunesse. On peux le proposer aux lecteurs de 9 ans environ. Pour tous ceux qui ont envie d’une histoire dynamique et drôle avec un peu suspense, c’est parfait.

Les chapitres sont extrêmement courts (quelques pages à peine), ce qui est motivant pour les jeunes lecteurs. Il y a parfois de petits logos à côté des noms de personnages pour savoir qui est qui (très bonne idée, je trouve !), certaines phrases sont en gras pour attirer l’attention. Tout est fait visuellement pour que le lecteur soit à l’aise dans sa lecture.

L’histoire de ce petit roman est quant à elle simple mais très efficace. On découvre le monde des œuvres d’art et des trafics qu’il peut y avoir autour ! Mais très brièvement, car l’intrigue tourne énormément autour de Mamie Jo et de sa personnalité extrêmement vive. Mamie Jo ose tout, même le plus improbable, et c’est certainement pour cela qu’on l’apprécie…

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Alors, cette nouvelle série jeunesse vaut-elle le coup ? Oui ! Pour tous ceux qui cherchent des romans  policiers à lire dès 9 ans, c’est absolument parfait ! Il n’y a rien a redire, et c’est d’ailleurs pour cela que je vais lire l’autre tome de la série : Fallait pas toucher à l’école de Mamie Jo.

Chronique Jeunesse : Mamie Polar – Fallait pas toucher à l’école de Mamie Jo !

Un incendie mystérieux, une disparition… et donc une nouvelle enquête pour Mamie Jo !

Mamie Polar est une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse parue chez Scrinéo Jeunesse. Deux tomes sont parus simultanément en avril 2017.

L’auteur, Régis Delpeuch, a déjà une certaine expérience dans le domaine de la littérature jeunesse. Un troisième tome de Mamie Polar est déjà à paraître en septembre2017, et chose utile à savoir, il n’y aucun ordre à respecter, lisez celui qui vous tente le plus !

L’ancienne école de Mamie Jo a été incendiée

Avant d’être une super mamie ultra-dynamique, Mamie Jo était directrice d’école. Alors quand elle apprend que SON école a été saccagée et partiellement brulée, elle décide de mener l’enquête coûte que coûte. Comme la police semble complètement larguée, ce n’est pas comme si elle était sur leurs plates-bandes !

Il y a donc le mystère de l’incendie à résoudre, mais également celui d’un vol, et d’une disparition…

Toujours aussi efficace et sympathique

C’est le second ouvrage de Mamie Polar que je découvre, et c’est toujours aussi cool à lire ! On retrouve une énorme portion d’humour, et surtout le côté fou et déluré de Mamie Jo. Elle ose absolument tout, et c’est souvent l’inspecteur de police qui en fait les frais…

Encore une fois, l’enquête est bien menée et déroulée par Regis Delpeuch avec efficacité. Tout fonctionne à merveille, des personnages en passant par leur personnalité. Chose intéressante, l’un des personnages-clé est en situation de handicap mental, et la façon dont Camille parle et s’occupe de lui est douce, attentive. J’ai apprécié qu’il n’y ai pas que des personnages dis « traditionnels ».

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C’est donc un deuxième opus réussit que l’on découvre ! La chronique est un peu courte, mais j’ai peur de me répéter par rapport à celle du premier ouvrage : Ramdam au musée. Le mieux est de lire les deux articles pour avoir une vision globale de la série Mamie Polar.

Quoi qu’il en soit, c’est réussi, drôle, et ça donnera envie de lire dès l’âge de 8/9 ans et je n’hésiterais pas à les conseiller à la librairie !

Chronique Jeunesse : Super Vanessa et la Crique aux fantômes

Un roman pour la jeunesse dans l’ambiance d’un des meilleurs épisodes de Scooby Doo !

Florence Hinckel, l’une des auteurs de la série ado emblématique U4 revient à la jeunesse avec Super Vanessa et la crique aux fantômes, dans la collection Pépix. Elle avait déjà écrit dans la même collection Super Louis et l’île aux 40 crânes en 2014.

En jeunesse, on lui doit également la série Le Chat Pitre (Nathan), Mémoire en mi (Syros), et une foule d’autres romans chez Rageot, ou encore Oskar.

Il se trame des choses étranges dans la petit ville de Cygne-sur mer…

Bienvenue dans une ville typique et charmante dont même le nom est source de curiosité : Cygne-sur mer. C’est ici que vie la jeune Vanessa, mais également Louis, Brutus, et une foule d’autres enfants.

Depuis l’annonce d’un tournage très important du réalisateur renommé Marc Oreille, la bourgade est en ébullition… et des événements étranges surviennent : apparitions, voix surnaturelles, etc… A quoi sont dues ces manifestations qui terrifient peu à peu la crique ? Vanessa va mener l’enquête, aidée par ses amis Louis (surnommé ici Loulou), Gus, surnommé Brutus, Marius-la-ficelle et Adam-le-Roux !

Drôle, bien ficelé, le tout avec une ambiance GÉNIALE

De l’ambiance en passant par l’intrigue et la façon dont sont campés les personnages, tout fonctionne à merveille dans ce roman.

On (re)découvre Louis, le même que dans l’ouvrage Super Louis et l’île aux 40 crânes, mais aucune obligation pour le lecteur de le lire pour apprécier et comprendre pleinement Super Vanessa et la crique aux fantômes. J’ai d’ailleurs préféré l’histoire de Vanessa à celle de Louis, et de loin !

Ici, vous aurez donc une histoire sur fond d’esprits, de fantastique et de mystère… Vous découvrirez également une amitié naissante entre deux personnes qui se détestent absolument, mais qui grâce à une simple phrase, vont réussir à se découvrir.

Quant à l’ambiance Scooby Doo dont je vous parlais en phrase d’accroche, je trouve qu’il n’y a pas mieux pour décrire en peu de mots ce roman. Tout y est : le mystère, le côté surnaturel, un duo de malfrats, une histoire d’argent et d’héritage… et une supercherie mise au grand jour !

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En somme, c’est avec enthousiasme que je vous conseille cet ouvrage pour les enfants à découvrir dès l’âge de 9 ans environ. On découvre le monde du spiritisme et du cinéma (et de ses horribles castings), tout en s’amusant. Garçons ou filles, peu importe, ils auront un plaisir fou à découvrir cette histoire !

PS : Mention spéciale à l’illustratrice, Caroline Ayrault. Ses petits fantômes à chaque début de chapitre (tous différents !) m’ont beaucoup fait sourire. En particulier les fantômes qui ont peur… ça fait peur !

Chronique jeunesse : Pip Bartlett et les créatures magiques

Drôle et déluré, imaginez notre monde si les créatures magiques faisaient partie de notre quotidien ?

Ecrit par Maggie Stiefvater et Jackson Pearce qui sont toutes deux des auteures américaines, voici le premier tome de Pip Bartlett et les créatures magiques ! L’ouvrage est paru au Seuil Jeunesse en fin d’année 2016.

Maggie Stiefvater n’en est pas à son premier roman paru en France, on a déjà pu la découvrir grâce à La prophétie de Glendower (Hachette, collection Black Moon) ou sa saga Frisson. Pour Jackson Pearce, nous avions déjà lu et chroniqué Sisters Red sur le blog (Albin Michel, collection Wiz).

Où l’on apprend que les licornes sont d’une indécrottable suffisance

Pip a don extraordinaire, celui de parler aux créatures magiques ! Mais bien entendu, personne ne la croit et voit en elle une affabulatrice… Mais cela ne l’empêche pas de nouer la conversation dès qu’elle en croise, ce qu’elle va faire avec la journée des métiers de son école. Plusieurs licornes y sont présentées… et c’est là que tout tourne mal.

C’est ainsi que Pip se retrouve pendant les vacances chez sa tante vétérinaire spécialisée dans les créatures magiques de toutes sortes. Pour calmer ses ardeurs à discuter avec les animaux, quoi de mieux que de les lui faire côtoyer pendant deux longs mois ? Et c’est parti pour un monde entièrement semblable au notre, les créatures fabuleuses en plus !

Un petit vent d’air frais qui fait du bien

Cette nouvelle lecture est pour moi une réelle découverte 100% plaisir. Cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu un roman jeunesse aussi drôle et rafraîchissant, et ça fait un bien fou ! Partez à la découverte d’une toute nouvelle mythologie où les créatures portent des noms tels que Poilafeu, Griffon nain soyeux, Cornebec ailé commun ou encore Poisson-vitre.

L’intrigue sert parfaitement l’univers, qui s’ouvre à nous au fil des mystères que devra élucider Pip. Le questionnement autour des poilafeus et de leur lieu de nidification (les petits dessous des gens, bien au fond des tiroirs) vous prendra tout le temps du roman, et c’est un régal.

Le roman est parsemé d’illustrations tirées de l’ouvrage de référence par lequel jure Pip : Le guide des créatures fantastiques de Jeffrey Higgleston. Et au fil de l’histoire et de ses découvertes, Pip rajoute de très nombreuses annotations, notamment sur les licornes (que l’on découvre odieuses) et les poilafeus (qui ne sons pas nécessairement nuisibles).

D’ailleurs, les auteures on beau être américaines, c’est un français qui a réalisé les illustrations (couverture et intérieur) : Roland Garrigue. Son dessin est détaillé et un peu déluré, donc totalement dans l’esprit du livre !

Entre le roman d’aventure et le récit fantastique, mais le tout bien ancré dans un quotidien somme toute normal, Pip Bartlett et les créatures magiques est un petit coup de cœur ! Je vous le conseille pour les enfants à partir de 9 ans environ.

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Tout ça pour dire que l’on attend avec impatience la suite. Je suis tombée en amour des petits poilafeus, ils sont tout simplement TROP MIGNONS. Un peu de patience maintenant, mais on attend en trépignant la suite tant l’ambiance de ce premier tome était parfaite ! Pip Bartlett la pipelette et son ami Tomas l’allergique seront de retour…

Chronique Jeunesse : Théo chasseur de baignoires en Laponie

Un roman fantaisiste aussi drôle que bourré d’imagination où les baignoires peuvent vite mal tourner et revenir à l’état sauvage !

Auteur pour la jeunesse, Pascal Prévot n’en est pas à son premier roman. On lui doit notamment Rien ne presse, majesté (Rouergue), La communauté de l’œuf dur (Milan), Le plus vieux meurtre du monde (Milan) et dernièrement, en juin 2016 : Théo chasseur de baignoires en Laponie.

Le roman a par ailleurs remporté le très prestigieux prix Gulli en 2016 !

Un métier aussi original que dangereux : chasseur de baingoires

Que se passe-t-il quand on s’occupe peu ou pas assez de sa baignoire ? Et bien, elle peut lentement retourner à son état le plus primitif et redevenir sauvage. Elle peut même aller jusqu’à avaler son propriétaire durant son bain ! Mais le métier de chasseur de baignoire est loin d’être répandu, et c’est toujours au père de Théo que l’on demande de régler ce genre de situation périlleuse lorsqu’un cas de baignoire sauvage survient. Chine, Afrique, Grand Nord… il traverse le monde entier pour résoudre ces affaires délicates. Dans cette aventure, nous suivons Théo et son père dans le Grand Nord, plus précisément dans un château où il semblerait que tout ne tourne pas rond…

Une lecture vivante, sympathique et complètement déjantée

Pour avoir l’idée de créer une histoire tournant autour de baignoires meurtrières, il faut déjà avoir une imagination fort débridée ! Et pour développer tout une technicité autour de la chasse à la baignoire (capteurs d’humidité, études comportementale de la robinetterie, etc.), il faut être encore plus imaginatif. Et c’est bien ce que nous propose ici Pascal Prévot : un roman fourni, très bien construit et dont l’univers tien bien la route.

On passe un bon moment de lecture, mais il faut rester bien accroché, car les digressions sur la robinetterie sont nombreuses ! On appréciera également l’amitié qui se créée entre Théo et la jeune fille vivant dans le domaine de Kreujilweck-Potam, Elisa.

A découvrir pour son univers fouillé et totalement unique, mais également pour ses personnages et son intrigue haute en couleurs. Si vous cherchez un récit original et inclassable tout en étant bien écrit, c’est donc ici que ça se passe. C’est une lecture qui demandera un peu plus d’effort que d’habitude à son lectorat, mais ça n’est pas un mal en soi, bien au contraire.

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Ce roman est donc parfait pour des lecteurs dès l’âge de 9/10 ans qui aiment déjà bien la lecture. Je crains que l’ouvrage soit un peu trop débridé pour des lecteurs qui n’aiment pas déjà lire. C’est un bon roman à découvrir, et s’il y a un jour une suite (l’auteur se garde une ouverture à cet effet), je la lirais avec plaisir et curiosité !

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Chronique : Soul Breakers

Un road-trip mystique et captivant dans l’Amérique de la Grande Dépression !

Christophe Lambert est un auteur bien connu dans le paysage de la littérature fantastique, jeunesse et ado (à ne pas confondre avec l’acteur du même nom !). En janvier 2017, il est revenu avec un beau pavé de presque 600 pages paru chez Bayard Jeunesse : Soul Breakers. Le thème : une épopée formidable à travers les États-Unis des années 30 où nous suivons Teddy, prêt à tout pour sauver sa petite sœur… Original et dépaysant !

Pour ceux qui voudraient en savoir encore plus sour la génèse de l’ouvrage et les recherches de l’auteur pour l’écriture de son roman, vous pouvez découvrir ici l’interview de Christophe Lambert.

Un roman d’aventure aux allures de récit initiatique

Teddy est un jeune homme qui vit seul avec son père et sa sœur. Ils parcourent les routes poussiéreuses à la recherche de travail comme des milliers d’autres américains suite à une crise économique sans précédent qui s’appelle la Grande Dépression.

Alors, quand un soir un groupe de forains débarque pour distraire les pauvre ères, c’est avec joie que Teddy emmène sa petite sœur à leur spectacle. Mais il y a quelque chose d’inquiétant chez ces gens du voyage : une femme semble avoir des tatouages qui prennent vie, et leur chef a une allure très inquiétante.

Au lendemain du spectacle, le doute n’est plus permis : ces forains on fait quelque chose d’étrange à la sœur de Teddy durant le spectacle. Elle ne parle plus, ne bouge plus, c’est une coquille vie qu’il faut forcer à alimenter.

Dès lors, Teddy n’a qu’un objectif : sauver sa petite sœur des griffes des forains. Ou plutôt, l’âme de sa petite sœur… Abandonnant sa famille, il décide de partir en chasse de la troupe au travers des Etats-Unis. La route va être rude et longue pour le jeune homme qui va apprendre brutalement la vie… mais qui fera aussi de magnifiques rencontres.

Les années 30 comme si vous y étiez

C’est un magnifique portrait des États-Unis qui vous est offert dans ce roman ! Le tout servi par une intrigue qui captivera le lecteur. Entre historique et fantastique, c’est avec délices et parfois appréhension que l’on découvre l’épopée de Teddy.

Pour sauver sa petite sœur, il va trimer : dans les mines et leurs innombrables dangers, mais aussi dans l’un des plus grands abattoirs de Chicago (où les conditions de travail sont absolument insoutenables) pour gagner sa croute et continuer sa route…

L’univers de Soul Breakers est dur, parfois sale et brut, empli de misère. Certaines scènes apportent leurs lots de cruauté. Mais tout cela est contrebalancé par une douceur amenée avec des personnages aussi inattendus qu’attachants. Notamment celui qui deviendra son meilleur ami : Duca, l’écrivain en devenir, ou encore la douce et muette Mary Jane, mais aussi d’autres que vous découvrez au fil des pages. J’ai notamment adoré Chef, l’indien, un personnage immédiatement attachant que l’on apprécie avant le héros lui-même.

Les personnages sont une dizaine au total à être d’importance. Ils sont tous bien présentés et décrits avec précision, il vous sera impossible de les confondre !

L’histoire est captivante jusqu’à la fin. Soul Breakers nous pousse à découvrir un pays fascinant à une époque qui est très rarement exploitée en jeunesse (ou chez les ados). Et on a qu’une seule envie, approfondir nos connaissances sur cette époque qui fut si dure pour des milliers d’américains mais si riche d’un point de vue culturel.

De plus, la partie surnaturelle de l’intrigue est très bien menée et n’interfère jamais sur la réalité des faits historiques. Nous n’avons pas toutes les réponses sur cette « magie » qui habite certaines personnes, mais c’est si bien fait, que je préfère rester un peu sur ma faim que d’en savoir trop. Gardons une part de mystère à cette histoire…

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En somme, Soul Breakers est un véritable coup de cœur. Plaisir de découvrir une histoire mais également une époque bien précise, avec une intrigue qui cimente parfaitement le tout.

Que vous soyez ou non féru d’imaginaire, vous pourrez aimer ce roman d’aventure tant il est ancré à merveille dans l’Histoire, la vraie ! On y traite de très nombreux thèmes : exploitation de l’homme, religion, harcèlement, amitié… C’est à lire/découvrir sans modération à partir de 14 ans puis sans restriction aucune, d’autant que c’est un one-shot pour une fois, donc très appréciable !

PS : Bravo à l’illustrateur de couverture Raphaël Gauthey. Cette dernière est magnifique et correspond parfaitement à l’ambiance du roman avec cette grande ombre qui menace les deux héros. Elle est magnifique !

Chronique : Hugo de la Nuit

Un roman curieux et étrange qui sait captiver par son originalité et son écriture mordante…

Si le nom de Bertrand Santini ne vous dit rien, c’est l’occasion de découvrir un auteur, mais également une plume à la verve lyrique ! En tout cas, dans Hugo de la Nuit, c’est tout à fait le cas, mais l’auteur est également connu pour une autre œuvre, beaucoup plus enfantine : Le journal de Gurty.

Paru chez Grasset Jeunesse en avril 2016, Hugo de la nuit est un roman assez difficile à classer en termes d’âge du lectorat, mais une chose est certaine, c’est un beau roman ponctué d’audace à classer dans un univers gothique à la Tim Burton mais aussi inspiré de Shakespeare… et d’une foule d’autres choses ! Dans le même style, mais pour un public plus jeune, l’auteur a écrit L’étrange réveillon chez Grasset Jeunesse.

La mort signe-t-elle le début d’une toute nouvelle vie ?

Incroyable mais vrai, le héros de cette histoire commence par mourir avant que nous en fassions pleinement la connaissance. Les circonstances de son trépas restant très étranges et obscures… Tout ce que l’on sait, c’est qu’Hugo vient de mourir, mais qu’il n’a pas fini d’influer sur le monde des vivants : la propriété de ses parents est en danger, mais il n’y a pas que cela… ce qui se trouve sur la propriété elle-même est un danger…

Une histoire de fantômes, de famille et de trahisons

A découvrir dès l’âge de 13 ans environ, Hugo de la nuit est un roman que l’on peut qualifier d’atypique pour de nombreuses raisons : son écriture mordante qui ne laisse aucun répit au lecteur. Son vocabulaire plus travaillé que sur certains ouvrages destinés au même âge (et ça fait du bien diantre !), son univers très sombre assumé (on y parle meurtre, zombies, héritage et complot et autres choses bien sombres et tristes en toute impunité).

Au niveau de l’histoire, le lecteur sera forcément surpris car il y a peu de productions pour la  jeunesse qui proposent des romans autant hors des sentiers battus.

C’est sombre, très sombre, mais ça ne manque toutefois pas d’humour, même si celui-ci est parfois morbide à souhaits. C’est en cela que l’âge du lectorat est difficile à cerner. Je trouve que 12 ans, comme suggéré par l’éditeur, c’est un peu trop tôt. Alors que pour 14 ans, l’ouvrage commence à être trop « jeunesse », je le trouve donc idéal pour 13 ans environ, mais chaque lecteur est différent, il faut donc faire au cas par cas.

« Dors bien, jus de fœtus caillé ! »

Voilà un petit aperçu des réparties bien senties qui fusent tout au long du livre. Personnellement, j’ai trouvé ça drôle, car totalement inattendu, et une histoire sortant des clichés fait toujours du bien, mais ce n’est pas facile à conseiller en librairie.

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Pour conclure, Hugo de la nuit est un roman à part dans le panel que nous offre la production jeunesse. On y trouve un terrible complot familial, des fantômes sympathiques et désuets, des zombies bien flippants, mais également une créativité qui fait du bien ! C’est sombre, parfois lugubre, et alors ? L’écriture pleine de vie de Bertrand Santini contrebalance ce sentiment, nous offrant une comédie à la fois terrible et unique !

Chronique jeunesse : Le hibou n’est pas manchot

Quatre histoires policière bourrées d’humour et d’oiseaux, à découvrir dès l’âge de 9-10 ans !

Souvenez-vous, nous avions déjà parlé du roman La carotte se prend le chou, du même auteur, aux éditions Nathan. Emmanuel Trédez revient avec le même concept : 4 histoires déjantées, mais cette fois-ci on quitte le monde des légumes pour celui des… volatiles !
Alors, est-ce que ça marche toujours aussi bien ? Oui !

Archie Duc, un enquêteur à la pointe de l’observation

Dans ce nouveau petit recueil de nouvelles policières, vous ferez la connaissance qu’est le fin limier Archie Duc. Aidé en cela par un apprenti poussin perspicace, et toute une petite équipe efficace, Archie Duc va mettre à mal les meurtriers et voleurs dans les différentes affaires qui lui tomberont sur le coin du bec !

« Au nom de l’oie, je vous arrête ! »

Comme le titre de cette seconde partie de chronique vous l’illustre bien, Le hibou n’est pas manchot est encore une fois un roman où les jeux de mots fleurissent. Les jeunes lecteurs vont devoir s’accrocher pour suivre, et c’est tant mieux ! Il ne faudrait pas que tout leur tombe tout cuit dans le bec non plus, si ?

Une lecture dynamique, enlevée et maligne, voici donc les maître mots de ce petit ouvrage de presque 150 pages. Le tout est parsemé de quelques illustrations très parlantes (et souvent comiques) qui animeront à merveille le tout.

On retrouve les mêmes ressorts comiques que dans le roman précédent (il n’y a pas d’ordre à respecter, les personnages sont d’ailleurs tous différents). De même, les intrigues, sont aussi simples qu’efficaces.
Bref, c’est le genre de roman parfait pour les enfants qui aiment peut-être déjà lire (ou non !), et qui souhaitent d’essayer à quelque chose de différent et d’un peu inclassable. A découvrir dès l’âge de 9 ans minimum, ce sera parfait.

Espérons maintenant que les éditions Nathan rééditeront les autres romans qu’avait écrits Emmanuel Trédez dans la même veine, je suis très curieuse de les découvrir…

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Chronique jeunesse : Big Nate – Tome 1 – Le champion de l’école

Un début de série amusant, drôle, et prometteur !

Vous ne connaissez peut-être pas encore Lincol Peirce, mais il pourrait être l’un des nouveaux auteurs favoris de vos enfants ! Dans la lignée de Tom Gates, Zarf le troll ou du Journal d’un dégonflé, Big Nate est une série de romans humoristiques à classer entre le roman et la bd. A découvrir dès l’âge de 8 ou 9 ans.

Champion… oui ! Mais de quoi ?

Big Nate est un garçon comme les autres, ni bon ni mauvais en quoi que ce soit. Il aime s’amuser et avoir le dernier mot avec ses copains, rire, se divertir… Mais Nate aimerait bon dans quelque chose, n’importe quel domaine ferait l’affaire !

Et ça tombe bien, il semblerait qu’aujourd’hui, ce soit SON jour. C’est un biscuit chinois qui le lui a dit : « Aujourd’hui, vous surpasserez tous les autres ». Mais dans quelle matière ? En maths ? En sport ? Autre chose ?

Une lecture très divertissante qui devrait plaire

Pile entre la bande-dessinée et le roman, Big Nate est une série jeunesse qui devrait plaire à de nombreux lecteurs potentiels. Pour ceux qui ne veulent pas encore lire des livres peu ou pas illustrés mais qui doivent tout de même passer à l’étape roman, c’est le bon compromis. Les parents seront ravis de voir leurs enfants lire, et les enfants seront heureux de lire par eux-mêmes un roman.

Les chapitres sont courts, efficaces, le bagou de Nate est aussi crédible que drôle… Bref, c’est un début de série qui fonctionne. C’est le genre roman-passerelle parfait pour ceux qui ont encore besoin d’assurance au niveau de la lecture avant de passer aux romans plus denses et moins illustrés.

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Pour ceux qui aiment lire mais qui ont encore besoin de beaucoup d’illustrations, Big Nate est une série parfaite. En plus, il y a déjà sept tomes de parus, ce sont donc de bons moments de lecture en perspective ! A découvrir dès l’âge de 8 ans.

Chronique album jeunesse : Les raisins sauvages

Un joli conte chinois à découvrir !

Les raisins sauvages est un classique contemporain écrit par Ge Cuilin qui nous vient tout droit de Chine et qui date de 1956. Ce conte a connu là-bas un immense succès, mais reste absolument méconnu, notamment en France.

C’est ainsi que les éditions Fei se proposent d’en faire découvrir la teneur aux enfants français. Le texte est d’origine, mais les illustrations réalisées par Wu Jinglu l’ont été pour l’occasion !

L’histoire de la bonté incommensurable d’une petite gardeuse d’oies

Voici l’histoire d’une petite fille réputée pour sa beauté qui gardait des oies. Elle avait une tante très cruelle et une cousine aveugle… Sa tante était si jalouse de sa nièce et de sa réputation qu’elle la rendit aveugle… Mais au lieu de se lamenter, la petite gardeuse d’oie alla chercher une solution au fin fond de la montagne…

Une belle histoire à l’illustration extrêmement soignée

La première chose que l’on remarque quand on ouvre cet album pour enfant, c’est la qualité de l’ouvrage. Que ce soit le papier, les couleurs, les dessins, tout y est soigné.

Les dessins de Wu Jinglu sont d’une finesse incroyable. La façon qu’il a de capter les expressions sur les visages qu’il dessine est incroyable. Les dégradés de couleur y sont à tomber !

En ce qui concerne l’histoire, comme de nombreux contes, elle est à la fois belle, triste, mélancolique, mais très positive également. On retrouve tous les ingrédients d’un conte traditionnel : une tante atroce, une héroïne harcelée ou haïe, mais également une quête et une bonté sans bornes. Et il faut avouer que le tout fonctionne à merveille.

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C’est une excellente initiative que d’éditer des ouvrages comme Les raisins sauvages pour que les enfants découvrent d’autres contes traditionnels que ceux issus d’Europe. Ici, c’est tout un pan méconnu de la Chine qui s’ouvre à nous et donne envie de découvrir d’autres classiques comme celui-ci…

Je ne puis que vous conseiller de vous procurer ce conte pour vos enfants, dès l’âge de 5 ans minimum. Tout y est pour satisfaire les jeunes lecteurs : une belle histoire servie par une illustration magique, c’est une petite réussite !

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