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Chronique : Rendez-vous dans le noir

Un polar ficelé à la façon nippone. Délectable, noir et extrêmement humain à la fois…

De son vrai nom Adachi Hirotaka, Otsuichi est un auteur japonais. Son roman Rendez-vous dans le noir est le seul paru en France. Il est sorti en 2014 aux éditions Picquier. Otsuichi a également participé à la création de nombreux mangas.

L’étrange relation entre une aveugle et un meurtrier se cachant dans sa maison

Un homme vient d’être mortellement poussé sous un train. Un autre part en courant suite à ce terrible événement, et se cache dans une maison toute proche de la gare. Il est recherché pour avoir poussé l’homme décédé brutalement. Il n’a pas le choix, il doit donc se cacher, et quoi de mieux que la maison d’une aveugle pour se faire ?

C’est alors qu’une chose étrange et indicible s’installe : un relationnel muet entre cette femme aveugle et le meurtrier de sang-froid… A quoi cela peut-il mener ? Les non-dits, les silences et l’atmosphère accablante vont se charger de nous le raconter…

Un roman minimaliste qui fonctionne à merveille

Difficile de faire un décor plus réduit : deux personnages qui accaparent quasiment toute la trame de l’histoire et une simple maison comme théâtre.

Et pourtant, on ne s’ennuie pas une seule seconde tant Otsuichi plante parfaitement bien l’ambiance. Sombre mais pas glauque, stressant mais pas flippant, tout y est savamment dosé pour donner une intrigue efficace.

Les chapitres alternent entre le point de vue des deux protagonistes, mais toujours d’un œil extérieur. Les phrases sont courtes, laissant la place au silence et à l’imagination qui font tout l’attrait de ce roman.

Une grande place est faite aux rituels du quotidien, ils sont simples mais extrêmement présents car la moitié du roman au moins est conté du point de vue de Michiru, la jeune femme aveugle. La façon dont sa vision des choses est narrée est extrêmement parlante.

Le moindre changement de place d’un objet pour elle est source d’une angoisse incommensurable. Et peu à peu, on se rend compte des enjeux de taille que doit surmonter son habitant clandestin. Pas un bruit, pas un seul objet à déplacer, il doit se fondre parmi les ombres…

Sous couvert de nous offrir un roman policier, l’auteur nous parle du mal-être qu’on certains dans le monde de l’entreprise. En effet, il est tout aussi cruel (voir plus) au Japon, qu’ailleurs. C’est intéressant de voir comment se créé un bouc-émissaire. Comment de petites piques ou remarques se transforment peu à peu en harcèlement… Et vous risquerez d’être surpris par la conclusion de l’histoire !

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Loin d’être un roman à suspense classique, Rendez-vous dans le noir vous offrira une vision très différente de ce que peut-être un roman noir. L’ambiance y est incroyable, on retient notre souffle avec délectation par moments… C’est un roman qui gagnerait à être connu !

Chronique album jeunesse : Les raisins sauvages

Un joli conte chinois à découvrir !

Les raisins sauvages est un classique contemporain écrit par Ge Cuilin qui nous vient tout droit de Chine et qui date de 1956. Ce conte a connu là-bas un immense succès, mais reste absolument méconnu, notamment en France.

C’est ainsi que les éditions Fei se proposent d’en faire découvrir la teneur aux enfants français. Le texte est d’origine, mais les illustrations réalisées par Wu Jinglu l’ont été pour l’occasion !

L’histoire de la bonté incommensurable d’une petite gardeuse d’oies

Voici l’histoire d’une petite fille réputée pour sa beauté qui gardait des oies. Elle avait une tante très cruelle et une cousine aveugle… Sa tante était si jalouse de sa nièce et de sa réputation qu’elle la rendit aveugle… Mais au lieu de se lamenter, la petite gardeuse d’oie alla chercher une solution au fin fond de la montagne…

Une belle histoire à l’illustration extrêmement soignée

La première chose que l’on remarque quand on ouvre cet album pour enfant, c’est la qualité de l’ouvrage. Que ce soit le papier, les couleurs, les dessins, tout y est soigné.

Les dessins de Wu Jinglu sont d’une finesse incroyable. La façon qu’il a de capter les expressions sur les visages qu’il dessine est incroyable. Les dégradés de couleur y sont à tomber !

En ce qui concerne l’histoire, comme de nombreux contes, elle est à la fois belle, triste, mélancolique, mais très positive également. On retrouve tous les ingrédients d’un conte traditionnel : une tante atroce, une héroïne harcelée ou haïe, mais également une quête et une bonté sans bornes. Et il faut avouer que le tout fonctionne à merveille.

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C’est une excellente initiative que d’éditer des ouvrages comme Les raisins sauvages pour que les enfants découvrent d’autres contes traditionnels que ceux issus d’Europe. Ici, c’est tout un pan méconnu de la Chine qui s’ouvre à nous et donne envie de découvrir d’autres classiques comme celui-ci…

Je ne puis que vous conseiller de vous procurer ce conte pour vos enfants, dès l’âge de 5 ans minimum. Tout y est pour satisfaire les jeunes lecteurs : une belle histoire servie par une illustration magique, c’est une petite réussite !

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique jeunesse : L’histoire d’Helen Keller

L'histoire d'Helen Keller…Ou l’histoire vraie de la vie d’une jeune  fille aveugle, sourde et muette. Le plus intéressant étant que le roman est basé sur une histoire vraie, rendant d’autant plus poignant ce récit de vie. Tout commence quand Helen a environ sept ans, elle est entièrement sauvage, ne comprend pas pourquoi ceux qui l’entourent bougent leur lèvres, elle croit que c’est pour l’énerver, elle qui ne le fait jamais.

Mais tout va changer lorsqu’Annie va rentrer dans la vie d’Helen. Ainsi, la petite fille va apprendre à « parler » en tapotant dans les mains des autres, et pourra même faire certaines choses dont on ne la croyais pas capable avant.

L’histoire est magnifique, et même si elle est selon moi assez positive pour tout ceux souffrant de handicap et leur famille, c’est aussi une leçon de patience et de persévérance nous montrant que le travail paye.

Il faut tout de même avouer que malgré le fait qu’Helen ait eu une vie plus que remplie, celle-ci n’a jamais été simple autant du point de vue moral que financier, surtout sur la fin de sa vie en fait.

En tout cas, je vous conseille vraiment de lire son histoire qui vous touchera sûrement grâce au courage de cette héroïne qu’est Helen Keller, mais aussi grâce à celle qui a rendu cela possible : Annie, sa maîtresse, qui l’a accompagnée toute sa vie.