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Interview de Christophe Lambert pour son roman Soul Breakers

Autour de quelques questions choisies, Christophe Lambert répond à propos de son tout dernier roman en date : Soul Breakers.

L’histoire nous plonge à l’époque de la Grande Dépression (aux États-Unis), où nous suivons Teddy, un jeune homme prêt à tout pour sauver sa petite sœur d’une mystérieuse malédiction… La chronique complète ici.C’est un roman captivant aux allures de road-trip sur fond de fantastique.

La bibliothèque de Glow : Vous êtes-vous beaucoup documenté sur la Grande Dépression pour écrire ce roman aux allure de road-trip fantastique ?
Christophe Lambert : Les recherches ont été moins importantes que pour Swing à Berlin ou Lever de rideau sur Terezin car la partie historique est vraiment à l’arrière-plan du récit… Ma principale source documentaire a été Une histoire populaire des Etats-Unis par Howard Zinn. Pour se mettre dans l’ambiance des années 30, rien de tel que les photos de Dorothea Lange (photo à droite).

Concernant la séquence se déroulant dans les abattoirs de Chicago, ma principale source d’informations était un roman très documenté : La jungle de Upton Sinclair. A côté de ce roman, Germinal ressemble à Disneyland…

La bibliothèque de Glow : Pourquoi avoir choisi cette période et ce pays en particulier ?
Christophe Lambert : Je suis un grand admirateur de John Steinbeck, John Fante (mon Duca Moreno ressemble beaucoup à son Bandini), etc. Je voulais écrire sur cette période depuis longtemps, mais je n’avais pas encore trouvé d’angle d’attaque… Et puis j’ai pensé à une troupe de forains maléfiques et tout s’est enclenché…

La bibliothèque de Glow : Quel personnage avez-vous pris le plus de plaisir à faire vivre à travers votre plume ?
Christophe Lambert : Duca, parce qu’il est exubérant et attachant (du moins, je l’espère)… Le méchant (Sirius) est classique mais c’est toujours amusant à écrire, ce genre de personnage… Ah, si, j’ai un petit faible pour le vieux shérif « red neck » ; il a quelques bonnes réparties…

La bibliothèque de Glow :  Combien de temps vous a pris l’écriture de ce roman de presque 600 pages ?
Christophe Lambert : Une année scolaire, c’est à dire dix mois… Mais comme je faisais d’autres choses en même temps, on va dire cinq mois à temps complet !

Chronique : Sorcières Associées

Une fantasy orientale plaisante, originale et qui rend vite accro… on en veut encore !

Alex Evans est une auteure francophone qui n’en est pas à son premier coup d’essai. Férue de fantasy et de merveilleux, elle a déjà une dizaine de titres à son actif, Sorcières Associées est son premier roman à paraître aux éditions ActuSF, il était auparavant auto-édité.

Dans un univers de fantasy aux influences orientales, on découvre un duo d’enquêtrices aussi acharnées que douées, où la magie est aussi dangereuse qu’omniprésente…

Pour aller plus loin, sachez que Sorcières Associées est paru dans la collection Bad Wolf. Une gamme de romans qui regroupe différents auteurs, différents styles et genres… Mais tous les ouvrages regroupés sous cette bannière ont un point commun mystérieux… Que nous lecteurs devons deviner ! Il est écrit ceci au début de chaque ouvrage : « Complices, tous leurs auteurs se sont adonnés à un même jeu littéraire… Trouverez-vous lequel ? ».  Je trouve l’idée géniale, car cela attise l’attractivité de la collection pour chaque ouvrage qui la compose.

Une intrigue simple en apparence

La ville de Jarta : tout commence avec une affaire de sabotage dans une usine. Comme le coût de la main-d’œuvre humaine est exorbitant pour tout entrepreneur, les zombies sont devenus une masse salariale attrayante. Pas de salaires, pas de réclamations ni de plaintes, bref, les zombies sont une véritable manne financière. Mais depuis quelque temps, des choses étranges se passent sur la chaine de montage… c’est ainsi que Tanit débute son enquête.

Tout cela sans oublier une obscure affaire de vampire piégé dans notre dimension, mais aussi un artefact d’une valeur inestimable qui aurait été dérobé, et une série de disparitions étranges… Padmé, l’associée de Tanit va elle aussi avoir du fil à retordre.

Bienvenue dans le monde de Sorcière Associées, où la magie fleure avec le danger, et où les succubes gèrent comme personne les maisons de passe… Bref, bienvenue dans un monde coloré, vivant et créatif qui baigne dans une magie… épicée !

Un univers plaisant et une histoire qui se densifie au fil des pages…

Sorcières Associées, c’est à la fois la découverte d’un roman captivant et d’une auteure. On n’a qu’une envie en refermant le livre, découvrir les autres univers d’Alex Evans !

Au fil de l’intrigue qui s’étoffe peu à peu, des liens se font, des pistes se créent… le tout avec fluidité et logique. Seul petit bémol, on n’est pas toujours très au fait de la mythologie très dense qu’a créée l’auteure autour de son roman, alors certains enjeux ne nous sautent pas aux yeux par moments. On sent que l’univers a été travaillé avec cœur et détails, mais un glossaire ou un autre support du même type aurait pu nous aider à mieux appréhender certains tenants et aboutissants.

En dehors de cela c’est un sans faute ! Les dialogues sont piquants et savoureux à souhait, les personnages de Padmé (que j’aime tout particulièrement) et Tanit sont délectables… Et que dire de leurs aventures sinon qu’elles sont captivantes de bout en bout ?

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Vous trouverez ainsi de tout dans Sorcières Associées : de la magie, un nœud d’intrigues à la hauteur, pas de temps-mort, des personnages charismatiques… et un véritable plaisir de lecture, tout simplement.

Espérons que ce roman ne soit qu’une introduction et qu’il y aura d’autres ouvrages dans le même univers ! J’ai passé un si bon moment que je n’ai qu’une envie : retrouver le duo de choc que forment Padmé et Tanit, ou au moins, l’univers dans lequel elles évoluent…

Chronique jeunesse : La classe de mer de Monsieur Ganèche

Auteur français, Jérôme Bourgine signe ici son tout premier Pépix… mais il est loin d’en être à son premier ouvrage ! En effet, Monsieur Bourgine a déjà écrit plusieurs romans à destination des adolescent dans la collection Exprim’ de Sarbacane (Bras de fer, Le voyage impossible, Toute la vie…) et il en a également écrit pour les adultes.

A l’illustration, on retrouve Maurèen Poignonec (La famille Cerise, Lola et la machine à laver le temps, 10 petites souris cherchent une maison…).

Une expédition qui tourne court…

Imaginez le topo : un petit groupe d’élèves que l’on a d’office mis dans la case « cas sociaux », un Monsieur Ganèche qui doit gérer sa petite classe de mer et… un ilot perdu au fin fond de la Bretagne en toile de fond. Sans oublier un capitaine de bateau totalement dans le brouillard grâce à la boisson forte qu’il ingurgite à longueur de temps ! Vous aurez une toute petite idée de ce qui va arrivée à cette belle équipe ? En tout cas, rien de prévisible, c’est garanti !

Un humour fidèle à l’esprit de la collection

Ce nouveau petit Pépix rempli encore une fois bien son office, à savoir distraire et amuser les jeunes lecteurs. Cependant, il m’a moins convaincue que certains autres titres de la collection… J’avoue qu’il ne fait pas partie de mes Pépix favoris car j’ai moins apprécié le thème, mais cela ne retire en rien son efficacité ou son potentiel humoristique.

Je l’ai trouvé un tout petit peu plus décousu que les autres ouvrages en ce qui concerne les idées, en particulier le moment où Mr Ganèche dit qu’ils ont été réunis ici et maintenant pour une bonne raison. En fait, ce côté légèrement sibyllin et mystique ne sert pas réellement l’histoire et n’est pas développé par la suite. Ceci participe au sentiment de léger désordre au sein du roman.

Je vous rassure, l’histoire se tient correctement, mais on n’apprécie pas nécessairement les petits « à côté » de l’histoire.

Mais la vraie question est plutôt : est-ce qu’un enfant entre 8 et 10 appréciera ce roman ? Je pense sincèrement que oui. Je n’ai tout simplement pas été convaincue par cette histoire. Le thème du trafic d’animaux est pourtant intéressant, mais il m’a manqué de quoi m’attacher réellement à ces jeunes petits héros et à leur prof aux grandes oreilles.

 

Aux habitués de la collection Pépix, ce roman devrait vous plaire tout comme les autres vous on contentés. Les autres jeunes lecteurs devraient également apprécier, après tout, tous les éléments qui font un roman jeunesse efficaces y sont, alors… ça devrait fonctionner !

Chronique : Elia, la passeuse d’âmes

Elia, la passeuse d'âmesUne toute nouvelle dystopie à la française 100% efficace !

Peut-être que le nom de Marie Vareille vous dira quelque chose et pour cause, elle a déjà écrit quelques petits succès de librairies. Je peux très bien me passer de toi est l’un d’entre eux, mais elle a également écrit : Ma vie, mon ex et autres calamités. Avec Elia la passeuse d’âmes, l’auteure française change radicalement de lectorat et de genre… et ça fonctionne extrêmement bien !

Programmée pour tuer… au service de la société

Elia est une jeune fille dont le travail a été programmé dès sa naissance : en effet, une anomalie génétique la cantonne au rôle de passeuse d’âmes, une tueuse. Les très rares personnes ayant le rôle de passeur ou passeuse d’âmes sont en effet immunisées aux émotions. Pas d’amour ou d’altruisme pour eux, ils sont donc parfait pour éliminer les personnes malades ou trop âgées pour remplir leur rôle au sein de la société.

Mais il se pourrait bien que la route toute tracée pour Elia soit menacée par une variable imprévue… Un jeune homme dont la mort programmée est absolument anormale…

Un roman décrivant une société futuriste et esclavagiste

Dans nombre de dystopies, les inégalités sont encore plus flagrantes dans le futur proposé que dans notre société actuelle. Ce roman ne faisant pas exception, nous découvrons un clivage extrême entre ceux de la ville – nantis, aisés, vivant dans des appartements de rêve – et ceux des mines, dans le grand froid, loin de toute ville, vivant sous terre et ayant à peine un matelas et une couverture pour ameublement et se tuant littéralement à la tache pour survivre.

Par malchance (ou chance ?), la jeune Elia va découvrir les deux strates les plus extrêmes de la société, et pas dans le bon sens… Elle qui vient de la ville va se retrouver obligée de s’exiler dans les mines, un lieu au l’espérance de vie est très limitée.

Pour être plus précis, la société où évolue Elia est divisée en trois classes : les Kornésiens (sa propre caste), les Askaris (sorte de marchands) et enfin, les Kornésiens (ceux qui « vivent » comme des moins que rien dans les mines).

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L’univers ainsi développé est simple, efficace, bien mené et parfaitement adapté à des lecteurs et lectrices dès l’âge de 13 ans. On attend donc la suite avec autant de curiosité que d’impatience, le dernier chapitre nous faisant réfléchir aux conséquences d’une simple « erreur » humaine pour l’avenir de l’humanité…

Enfin, c’est un ouvrage qui inculque de bonnes valeurs telles que l’amitié, l’entraide, la ténacité, le courage, et elles sont en tout temps nécessaires.

Notre dernier argument sera simple, il s’agit d’un roman français, alors aidons nos auteurs à développer leur imaginaire en les lisant et les partageant… et d’autant plus quand ils sont de qualité comme dans ce cas-ci !

Chronique manga : Arbos Anima – Tome 1

arbos-anima-1Un manga qui fait honneur aux sciences botaniques !

Kachou Ashimoto, l’auteure d’Arbos Anima n’en est pas à son premier coup d’essai, en effet, elle avait précédemment sorti en France la série de mangas Cagaster, aux éditions Glénat (6 tomes, série terminée).

Avec sa nouvelle série Arbos Anima, toujours chez Glénat, Kachou Ashimoto nous propose de découvrir le quotidien d’un surdoué des plantes : Noah. Il possède le pouvoir très spécial et unique de « lire » les plantes ainsi que leur passé…

Le monde des plantes au 19ème siècle

Plantes rares, trafics en tous genre, il était facile pour certains de se faire beaucoup d’argent avec des plantes rares ou des fleurs extrêmement recherchée. En tant que chasseur de plante, le jeune Noah est considéré comme un véritable surdoué. Il peut débusquer les spécimens les plus extraordinaires. Mais son don attire aussi bien de riches notables que des pirates et autres spéculateurs désireux de se faire de l’argent facile… Mais Noah met une chose au-dessus de toute autre, certes il respecte et fait tout pour satisfaire ses clients, mais le bien-être des plantes est fondamental pour lui…

Un manga sympathique, mais au démarrage un peu long

Bien que la trame de l’histoire soit assez simple, on a du mal à rentrer vraiment dans l’intrigue car on ne comprend pas franchement où veut nous emmener l’auteure dans ce premier tome. L’installation des personnages et de leurs caractères prend un peu de temps, sans que l’on ne s’attache particulièrement à l’un d’eux. L’intrigue reste ainsi un peu brouillonne, les enjeux restent flous, et le tout ne nous permet pas de bien cerner les protagonistes.

L’idée de créer une intrigue autour des plantes est cependant excellente, mais reste à savoir si la mise en œuvre sera assez efficace pour passionner le lecteur. En effet, la cible de ce shônen commence vers les 11 ans, mais je ne suis pas certaine que le sujet les intéresse franchement. Il y a beau avoir des pirates et des trafiquants en tous genres, cela ne suffira pas nécessairement à créer un sentiment d’addiction à cette nouvelle série.

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Affaire à suivre donc avec le second tome de la série qui vient tout juste de paraître en octobre 2016, car il est difficile de juger de la qualité d’un manga à la lecture de son premier opus… D’un point de vue graphique, Arbos Anima est un joli manga, et les dessins des fameuses plantes en particulier sont très détaillés.

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique Jeunesse : Le monde des Ferals – Tome 1

le-monde-des-ferals-1Un roman aux allures gothiques et fantastiques d’une noirceur rare en littérature jeunesse… on adore…

Auteur d’origine américaine, Jacob Grey ne laisse que très peu d’informations filtrer sur sa personne. Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il aurait, tout comme le héros de son roman, la capacité de parler aux corbeaux…

Le monde des Ferals est le nom de sa série, dont je vous présente ici le premier opus. L’ouvrage est paru aux éditions Pocket Jeunesse en février 2016, et pour le moment, on n’en a guère entendu parler, et c’est dort dommage ! Explications.

« Bienvenue » dans la sinistre ville de Blackstone

 Dès les premières pages, nous entrons dans le quotidien sombre et désolant de Crow : sans famille, sans amis, le jeune homme vit comme un moins que rien. Il n’a même pas un toit sur la tête, juste un assemblage de planches en haut d’un arbre qui lui tien lieu de « maison ». Ses seuls amis, se sont les corbeaux avec qui il communique bien plus aisément qu’avec les humains. Ses parents ? Ils l’ont abandonné à son plus jeune âge pour de mystérieuses raisons…

Crow ne le sait pas encore, mais il est un Feral, et il est bien loin d’être le seul… comme va le lui prouver la terrible menace aranéide qui plane sur Blackstone. Bienvenue dans un univers jeunesse sombre et froid qui risque bien de vous surprendre par son imagination…

Une atmosphère aussi sinistre que délectable, le tout servi par une trame efficace

Que demande-t-on à un roman dit jeunesse ? Que le lecteur s’évade ? Oui, mais pas seulement. Si on peut aussi lui permettre d’imaginer, de rêver, de ce créer son propre univers dans l’univers, c’est que le pari est réussi. Et si le lecteur y repense, même après avoir refermé l’ouvrage, c’est encore mieux. Et c’est ce que réussit à faire avec adresse Jacob Grey.

A la lecture de ce roman, on pense à une ville recouverte systématiquement d’une chape de plomb, de grands bâtiments aux allures gothiques (un peu à la Gotham City), mais dont le développement stagne, voir régresse. Avec ce décor ainsi planté, impossible de ne pas tomber sous le charme sombre de la ville et des personnages qui y vivent…

L’univers ici présenté est assez simple à la base, mais se densifie au fil du temps… Le développement du monde des Ferals est très bien géré et présenté, on s’attache sans peine aux quelques personnages qui nous sommes dépeints. Le personnage de la jeune Lydia en particulier est très attachant, de même que ses parents et leur caractère bien trempé.

Quant aux prophéties et légendes liées au monde des Ferals, elles s’imbriquent peu à peu l’histoire de Crow. Nous qui pensions au départ découvrir l’histoire d’un garçon hors de la société, c’est tout un pan méconnu d’un univers fantastique qui s’ouvre à nous !

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le-monde-des-ferals-2-voEn somme, ce premier opus recèle des qualités qui dépassent de loin ce à quoi on s’attend. Le monde des Ferals est un premier tome efficace, inventifs et donc la qualité première est pour moi son ambiance aussi inclassable que sombre. C’est si bien, que ça se termine trop vite à mon goût… C’est donc un coup de cœur à découvrir et partager avec les jeunes lecteurs dès l’âge de 11 ans !

On attend la suite avec impatience, elle est prévue en France pour le mois de février 2017 sous le titre L’Essaim Mortel.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Witch Song – Tome 1

Witch song 01Une nouvelle série pour ados avec pour héroïne la toute dernière sorcière de son espèce

Witch Song est une trilogie ayant pour thème la magie, mais cette dernière ne s’utilise que d’une seule façon : en chantant !

L’auteur de cette saga est Amber Argyle, qui nous vient tout droit des Etats-Unis. Elle a été nommée pour de nombreux prix grâce à Witch Song. Mais elle est également l’auteur d’une autre saga encore non parue en France et qui comprend 7 tomes : Fairy Queens.

Détestée de tous et isolée, voici l’histoire de Brusenna, dernière sorcière vivante

Brusenna est détestée et pire encore, elle est crainte par tous au village. Isolée, sa mère elle-même est partie pour combattre un mystérieux ennemi… pour ne plus jamais revenir… Harcelée, poursuivie parfois par les enfants du village, la jeune fille doit faire face comme elle le peut aux aléas du quotidien. Même de simples courses au village sont une épreuve pour elle tant les gens la regarde de travers et essayent de lui faire un tour pendable…

Mais le plus dur est à venir quand Brusenna découvre qu’elle est poursuivie par des Chasseurs qui en veulent à son existence… Il semblerait qu’elle fasse partie d’un puzzle dont les enjeux la dépassent totalement. Sa mère a beau être une sorcière, elle ne lui a jamais rien enseigné concernant la magie, même avant mystérieux son départ…

Un premier tome aux qualités très insuffisantes

Malgré quelques idées originales, le ce premier tome ne recèle pas assez de points positifs pour l’apprécier vraiment.

En effet, le premier point noir est l’héroïne de ce roman, Brusenna. Trop niaise, trop capricieuse, elle fait toujours exactement l’inverse de ce qu’on  lui conseille. Il y a une route sombre à ne pas prendre ? Elle y foncera. Elle doit faire très attention à ne pas montrer son argent ? Elle s’empêchera de le dépenser… Cet esprit de contrariété est très agaçant tout au long de la lecture.

En ce qui concerne l’histoire en elle-même, le tout reste très classique. Il ne suffit pas que la magie se fasse en chantant pour révolutionner le genre. En effet, le système magique créé reste très habituel et ne nous plonge pas dans un univers remarquable, dommage.

De plus la trame de l’intrigue et ses ramifications sont malheureusement très prévisibles. On sait très vite où l’on va, il y a peu de suspense, et les personnages que l’on croise ne créent pas un grand sentiment d’attachement.

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Cette lecture du premier tome de Wich Song nous laisse donc un sentiment très mitigé. Trop d’archétypes servant un scénario extrêmement classique… Affaire à suivre avec les deux tomes suivants, peut-être y aura-t-il une surprise ? J’avoue être assez sceptique sur la question, mais nous aviserons. Dès 13 ans.

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Chronique Jeunesse : Mémé Dusa

Mémé DusaSi votre famille vous cache votre grand-mère depuis de nombreuses années, c’est qu’il y a anguille sous roche… ou plutôt serpent !

Anne Schmauch, auteur jeunesse de son état, arrive dans la collection Pépix de Sarbacane avec Mémé Dusa ! Et pour illustrer le tout, l’illustratrice Katherine Ferrier est là également (c’est elle qui dessine les bd Hôtel étrange !).

Mémé Dusa, c’est l’histoire d’Hélène et de son grand frère Hector qui vont ENFIN rencontrer leur grand-mère durant les vacances… Mais il semblerait qu’elle ne soit pas très commode… et c’est le moins que l’on puisse dire !

Famille et mythologie ne font pas bon ménage

Quand ils prennent le train pour aller voir leurs grands-parents pendant les vacances, Hector et Hélène ne se doutent pas une seule seconde de tout ce qu’ils vont vivre. Personne à part eux ne pourra prétendre avoir passé pareilles vacances… Et pour cause, c’est en pleine Grèce Antique que nos deux héros vont débarquer ! Épopée mythique et folle garantie !

Mémé Dusa insideInattendu et fun !

A peine commencée, l’aventure nous prend pour nous emmener loin dans l’imagination d’Anne Schmauch et ne nous lâche plus. Vous croiserez pêle-mêle : Cerbère, Ulysse, un cyclope, Charon, Hadès… et autres personnages emblématiques de la mythologie grecque.

Tout cela sans oublier la fameuse grand-mère de nos deux héros : Mémé Dusa. Avouons que l’on peut décerner une mention spéciale pour la trouvaille du titre dont le jeu de mots est parfait (la couverture colle également à merveille).

En lisant ce nouveau Pépix, vous découvrirez la mythologie sous un jour inédit… et c’est ainsi que l’on découvre qu’Ulysse est un superbe lâche/menteur/manipulateur ! Et évidemment, Mémé Dusa est également un personnage de choix aux goûts pour le moins particuliers : outre l’art de la sculpture, elle adore les pizzas quatre fromages !

L’ambiance générale de l’ouvrage est top : on se sent tout de suite happé par l’histoire. Les dialogues sont amenés naturellement, de même que les très nombreuses vannes mutuelles entre Hélène et Hector.

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En somme, Mémé Dusa est un bon petit Pépix comme on les aime. Il recèle tous les éléments d’un bon roman jeunesse, et le tout fonctionne très bien. On pourrait se prendre à rêver d’un Pépix similaire avec la mythologie égyptienne… ce serait génial ! En tout cas, l’idée est là, et on la verrait bien déclinée dans le futur à d’autres mythes et légendes…

On espère donc revoir le duo Anne Schmauch/Katherine Ferrier pour de nouvelles aventures… épiques !

Chronique : Les Chevaliers du Temps – Tome 1 – Les mystères de la pyramide

Les Chevaliers du temps 01Une nouvelle série jeunesse pour apprendre tout en se distrayant vient de voir le jour : voici Les Chevaliers du Temps !

Trois auteurs pour trois nouveaux héros à suivre à travers l’espace et le temps, voici une toute nouvelle série jeunesse qui vient de paraître aux éditions Playbac. Hélène Duchateau est professeure et scénariste, Stanislas Grimler est professeur d’histoire-géographie mais participe à beaucoup d’expositions pour faire partager la culture au plus grand nombre, quant à Candice Roger, elle est avant tout éditrice de livres pratiques dédiés à la cuisine !

Ces trois auteurs aux profils très différents se proposent de faire vivre aux jeunes lecteurs une aventure qui s’ancre dans notre quotidien pour basculer très rapidement dans l’aventure fantastique… Sans oublier au passage de cultiver les lecteurs. Dans ce premier tome, direction l’Égypte Ancienne !

Un voyage dans le temps pour sauver son passé, son présent et son avenir

Emma, Mehdi et Axel sont trois élèves qui n’ont en commun que le d’être dans la même classe. Ils ne se parlent que rarement et ne s’apprécient guère… Mais le jour où leur professeur d’histoire leur fait part d’un secret les mettant en danger, ils vont devoir s’allier pour sauver le cours passé, présent et futur de leur vie, mais aussi celle des autres ! En effet, le professeur Mamet a réussit à créer une machine à voyager dans le temps, mais déjà, quelqu’un souhaite se l’approprier pour manipuler le temps et le tourner à son avantage…

Seuls nos trois élèves semblent pouvoir réussir cette mission périlleuse, désignés par la machine temporelle elle-même, mais arriveront-ils à passer tous les obstacles sur leur chemin ?

Du bon et du moins bon, Les Chevaliers du temps est une série jeunesse au potentiel perfectible

A trop vouloir se rapprocher du lecteur préadolescent en l’imitant, on le perd. Et j’ai vraiment le sentiment qu’ici; il y a un côté trop artificiel dans la narration. Les scènes comiques sont prévisibles voir attendues, les personnages sont trop marqués avec d’un côté l’intello de service Mehdi, de l’autre la jeune et jolie sportive Emma et le beau gosse qui a un groupe de musique et beaucoup de succès auprès de la gent féminine, Axel…

Un peu plus de nuance aurait été appréciable pour ne pas tomber dans une histoire avec les gentils d’un côté et les méchants de l’autre…

De plus, les quelques transitions qui se déroulent dans l’ouvrage sont parfois très abruptes : par exemple, la scène de présentation des enjeux de la série avec la machine temporelle et le professeur Mamet est un peu trop expéditive. Le tout manque ainsi parfois de développement et de mise en scène, ce qui donne un sentiment de lecture rapide, certes, mais trop hâtive.

Malgré ces quelques maladresses, il y a tout de même des côtés positifs. Le premier étant des chapitres courts et une narration qui rentre immédiatement dans le vif du sujet au bout de quelques pages à peine. Pour ceux qui n’aiment pas franchement lire, ça peut être une façon engageante d’aborder l’acte de lecture.

L’autre élément positif, c’est le côté ludique du roman. En effet, sous couvert de nous conter une histoire fantastique, c’est également un petit cours d’histoire qui nous est proposé avec pour thème l’Égypte Ancienne (sujet normalement étudié en 6ème, il fédère toujours beaucoup les élèves car c’est une époque et un peuple qui fascinent). De plus, la culture apportée à la lecture va plus loins que le simple roman puisque vous trouverez un bon petit dossier en couleurs d’une dizaine de pages pour approfondir vos connaissance sur l’Égypte Ancienne.

Chevaliers temps intérieurEnfin, l’ouvrage est illustré et en couleurs, et les dessins de Krystel font merveille. Entièrement numériques, ils sont très réussis, vivants et pleins de couleurs. J’ai particulièrement aimé le premier dessin en pleine-page du roman. Le point de vue donne une belle impressions de dynamisme.

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En somme, mon avis est assez partagé sur ce premier tome. D’un côté, la partie instructive et ludique de l’ouvrage est indéniable le tout étant agrémenté joliment. L’objet livre en lui-même est très agréable à manipuler avec un vrai soin apporté à sa création. De l’autre, l’histoire est parfois trop rapide et les personnages stéréotypés.

Je conseillerais cet ouvrage à des lecteurs qui ont entre 10 et 11 ans et qui ne sont pas encore pleinement motivés à lire. Car une chose est sûre, ça se lit très rapidement, et les enfants sont fiers de pouvoir dire qu’ils ont terminé leur premier livre un peu épais, avec une vraie intrigue complète.

Chronique : L’œil de Chaac

L'oeil de ChaacLes légendes Mayas sont dangereuses et cruelles… et ceux qui y croient encore plus.

Premier roman de l’auteur française Emma Lanero, L’oeil de Chaac est paru en février dernier aux éditions Gulf Stream dans l’excellente (et détonante) collection Électrogène. L’histoire est celle d’une quête autour d’un objet étrange et mystique qui date de l’ère des Mayas sinon plus… Mêlant fantastique, légendes et réalisme âpre, cette lecture est aussi inclassable qu’originale.

Des destins liés malgré eux autour d’un objet aux pouvoirs effrayants

Un jeune irlandais tombé dans la délinquance, une jeune femme tatouée sur l’intégralité de son corps qui possède une aura mystique, un chercheur spécialisé dans le passé des Mayas, un barman qui tien son échoppe modeste en pleine jungle…

Mais qu’ont-ils tous en commun ? Rien à priori, mais pourtant, quelque chose d’étrange et de singulier va les réunir : la sphère. Il semblerait que ce soit Chaac, (le dieu de la pluie chez les Mayas) qui l’ait envoyée sur Terre dans un but bien précis… Il est question de catastrophes naturelles, de notre humanité décadente et de son devenir, et aussi d’un long voyage pour éprouver sa valeur au travers d’épreuves…

Une aventure pleine d’action… et de mysticisme

Dans cette histoire, les personnages ne sont pas nécessairement attachants, mais singuliers. Uniques par leur passé marqué, à nul autre pareil à cause de leurs caractéristiques rares. Ici, vous ne suivrez pas de héros charismatiques, mais juste des hommes et des femmes ayant eu la « chance » d’entrevoir autre chose, de percevoir que tout n’est pas fait de ce que l’on voit…

L’histoire est quant à elle très classique, mais son traitement lui, l’est beaucoup moins. ici, on découvre la misère d’un pays, le symbolisme d’un peuple disparu (que l’on aurait aimé découvrir bien plus au travers de cette histoire). Rien n’est édulcoré, tout est vrai, vif, violent. Les symboliques y sont nombreuses, je suis d’ailleurs persuadées que j’ai dû en louper certaines qui m’auraient aidée à comprendre mieux le parcours de chacun. J’aime l’idée qu’il y ait des messages cachés et une sémiologie dense dans un ouvrage…

L’écriture à beau être facile d’accès, elle est toutefois lente, lourde, à l’image de la chape de plomb qui sévit dans les pays du sud tels que le Guatemala ou le Venezuela, où se déroule l’intrigue. On se sent pris dans une torpeur étrange, une lenteur hypnotique même parfois.

C’est assez paradoxal, surtout quand on constate que l’ouvrage se lit au final assez vite, mais j’ai pris mon temps pour le lire. Je ne pense pas que L’oeil de Chaac fasse partie de ces romans qui se dévorent, mais plutôt de ceux qui se découvrent peu à peu, d’où cette perception de lenteur tirée  de cette expérience de lecture.

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C’est un ouvrage à conseiller à ceux qui veulent découvrir une autre littérature (ado ou non). Une lecture moins facile qu’à l’accoutumée, plus creusée et qui n’est pas là pour nécessairement plaire au lecteur, mais pour lui faire vivre une expérience de lecture différente.

L’oeil de Chaac est ainsi une lecture totalement inclassable, très instructive (on apprend une foule de choses, mais on aurait aimé en apprendre encore bien plus !) aux personnages forts et à l’action vibrante. Parfait pour le dépaysement et la découverte totale. Une chose est certaine, ça ne plaira pas à tout le monde, mais ça vaut la peine de tenter l’expérience. Dès 15 ans minimum.