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Chronique jeunesse : Hilda et le peuple caché

Connaissez-vous la série de BD Hilda ? L’ouvrage que je vous chronique ici est issu de la série elle-même issue de la BD. Il nous conte les aventures d’une petite fille évoluant dans un monde étrange et magique au graphisme magnifique ! La série de livres est en trois tomes, le premier étant paru chez Casterman en octobre 2018. C’est le genre d’ouvrage parfait pour un #pumpkinautomnchallenge ou un #coldwinterchallenge ! 

Entre mignonitude et aventure

Bienvenue dans le petit monde calme et rassurant d’Hilda, une jeune fille curieuse et courageuse qui vit avec sa maman dans la forêt. Elles sont au calme, il n’y a aucune ombre au tableau, sauf que… Un soir, elles se font attaquer par des forces invisibles et mystérieuses ! Leurs revendications ? Qu’elle quitte leur maison sur le champ pour ne plus jamais revenir ! Pourquoi cela ? C’est ce que va tenter de découvrir Hilda… 

Un premier tome empli de jolies choses et d’humour

En quelques pages, il est facile de se baigner dans l’univers doux et rassurant d’Hilda. Clairement d’inspiration nordique avec des trolls qui prennent vie une fois le soleil couché ! Des géants mystérieux et doux, et d’autres créatures nées de l’imagination des deux auteurs. Les graphismes sont rassurants mais rien dans cette histoire n’est niais, à aucun moment. 

On pourrait même qualifier la jeune Hilda de baddass, elle n’a pas peur de sauter du toit pour chevaucher d’étranges créatures volantes ou de parler à l’oreille des géants, et même convoquer le roi des elfes ! 

Son histoire est prenante en très peu de pages, et le fait que ce soit une novélisation ne m’a absolument pas gênée. Les dessins ont été réalisés spécialement pour l’ouvrage et ne sont pas issus de capture d’écran hasardeuses comme c’est le cas dans beaucoup d’adaptations. Non, ici, il y a un réel travail éditorial et cela se voit. 

Parmi les très nombreux personnages attachants de cette histoire, ma préférence va à l’étrange petit bonhomme de bois à la tête de noix de coco. Il est mignon, bizarre, adore les livres et se comporte comme un chameau avec Hilda ! Il m’a beaucoup fait rire tant il est déconnecté de la réalité et s’incruste comme un rustre chez les autres. 

J’ai donc énormément aimé ce premier tome de la trilogie Hilda que je vais sûrement continuer car elle sait réserver son petit lot de surprises ! Et surtout, l’univers m’a énormément plu. Cela m’a d’ailleurs un peu fait penser à Adventure Time dans le graphisme, mais avec une cible clairement jeunesse ici.

Cela m’a tellement plu que je vais d’ailleurs poursuivre l’expérience en regardant la série Netflix (j’ai commencé et c’est très chouette, notamment la BO). Il ne me restera ensuite plus qu’à découvrir les BD !

Chronique : De larmes et d’écume

Stéphane Michaka est un auteur français rare, mais à l’œuvre toujours mémorable. Il a écrit la duologie Cité 19 (PKJ, 2015) ou encore le roman dystopique poétique La mémoire des couleurs (PKJ, 2018). Il change encore une fois de style littéraire avec De larmes et d’écume, un roman historique documenté et passionnant.

Comment le Mary Céleste s’est-il transformé en vaisseau fantôme ?

Nous sommes à la fin du 19ème siècle, où nous suivons les pas du jeune Spotty, qui vient de trouver un emploi à la City. Il travaille pour une compagnie d’assurance maritime sous l’égide d’un dénommé Basil Huntley. Un jour, le jeune homme et son supérieur font la rencontre d’un corsaire qui prétend avoir des écrits issus de la Mary Céleste… Le problème, c’est que le bateau a disparu il y a 11 ans avec tout son équipage avant de réapparaitre totalement vidé de ses occupants. Les papiers du vieux corsaire sont-ils authentiques ? Et si c’est bien le cas, vers quoi va les mener cette incroyable découverte qui a déjà fait couler énormément d’encre dans les journaux du monde entier ? Et surtout, pourquoi la disparition de la Mary Céleste obsède-t-elle tant Basil ?

Passionnant et riche en émotions

Encore une fois, Stéphane Michaka réussit à nous surprendre. Il s’était déjà frotté au roman historique avec Cité 19 (bien qu’il soit d’un genre particulier, il vous faudra le lire pour comprendre !) avant de prendre un virage et de pencher pour la dystopie avec La mémoire des couleurs. Avec De Larmes et d’écume, l’auteur replonge dans l’Histoire, et a dû se passionner à faire des recherches pour les besoins de son roman. Et ça se voit.

L’ouvrage est savamment dosé entre le roman d’enquête, le récit historique (bien qu’avec une grande partie de personnages fictifs) et l’aventure. Dès les premières pages, on est dans l’histoire, car il faut avouer que le mystère de ce bateau retrouvé vide de toute vie est incroyable. Dès que vous aurez tous les éléments de départ en votre possession, vous ferez comme Spotty, vous échafauderez toutes les possibilités. C’est le genre de fait divers qui retourne le cerveau, qui vous fait penser à mille et unes hypothèses.

La réponse que propose Stéphane Michaka à ce mystère est passionnante, elle est semble-t-il la plus crédible de toutes les hypothèses échafaudées. Pour cela, l’auteur s’est beaucoup documenté, notamment avec l’ouvrage Ghost Ship : The Mysterious True Story of the Mary Celeste and Her Missing Crew de Brian Hicks (Random House, non traduit en français). Si vous souhaitez creusez le sujet en français, le titre Le fantôme de la Mary Celeste de Valérie Martin a été édité chez Albin Michel.

Si vous voulez être surpris.e par l’intrigue, je vous déconseille fortement de lire la page Wikipédia concernant la Mary Celeste, ce serait gâcher votre plaisir. Mais après lecture du roman, vous verrez à quel point l’auteur s’est attaché à de nombreux détails historiques avérés.

Ce que nous propose ici l’auteur, c’est une version romancée de ce qui semble être l’hypothèse la plus probable expliquant la tragédie. C’est narré avec passion, tout en ménageant énormément de suspense. C’est simple, le roman se lit comme un bon policier. Ou comme une belle histoire d’amour (qui m’a mis les larmes aux yeux). De plus, il y a tant de détails historiques passionnants que cette

lecture recèle encore d’autres qualités. On en découvre beaucoup sur le fonctionnement des assurances en pleine mer (oui, les assurances existaient déjà) ou encore sur comment un mystère devient légende à l’aide de langues déliées et de journaux voulant écouler de nombreux tirages.

Et comme toujours avec cet auteur, c’est très bien écrit. Il y a un style certain, une plume qui utilise un vocabulaire simple, mais pas simpliste. C’est très difficile de rendre une telle atmosphère historique avec autant d’érudition sans perdre les lecteurs. Ici, c’est entièrement réussi !

De larmes et d’écumes est donc un véritable bijou de lecture. En quelques pages les faits passés vont vous accrocher comme une ancre arrimée profondément. En quelques chapitres vous allez vous attacher aux personnages plus vrais que nature… Et enfin, vous saurez. A dévorer dès 14 ans, puis sans aucune limite d’âge ! Ce roman pourrait très bien sortir en littérature ado ET en littérature blanche quand il sortira en poche (si quelqu’un me lit… ).

Mise à jour de l’article : ET OUI, c’est bien arrivé puisque De larmes et d’écume et passé en poche chez Pocket adulte ! Une excellente nouvelle.

Chronique roman américain : Dans la forêt des larmes

Glendy Vanderah est une autrice américaine qui était ornithologue avant de se lancer dans l’écriture. Elle vit actuellement en Floride, dans un lieu où la nature est centrale dans son quotidien… tout comme dans ses romans.
Son premier roman Là où les arbres rencontrent les étoiles a été traduit dans plus de trente langues et vendu à plus d’un million d’exemplaires.
Dans la forêt des larmes est son second ouvrage à paraître en France, et comme dans son premier titre, la nature y trouve une place centrale, elle est même un personnage à part entière. Le roman est paru chez Charleston pour la rentrée littéraire 2023.

Un choc émotionnel qui fait tout basculer

Nous sommes aux Etats-Unis, une femme vient de découvrir que son mari la trompait. Cette femme, c’est Viola, elle a toujours aimé la nature et décide d’aller s’aérer l’esprit avec ses trois enfants pour tenter de digérer autant que possible la nouvelle… Mais bien évidemment, une simple ballade en forêt n’y suffira pas. Pire, lorsqu’elle quitte les bois et reprend la voiture elle se rend compte qu’elle a oublié l’un de ses enfants. Elle fait demi-tour mais il est déjà trop tard : sa petite fille nouvellement né a disparu. Suite à ce double trauma, la vie de Viola devient un enfer, elle s’enfonce dans la dépression et les médicaments. Jugée par sa famille et ses proches, il semble que rien ne puisse l’aider à s’en remettre.

Mais Viola va prendre une décision radicale voir violente pour remonter la pente. Ce roman est son histoire, celui d’une blessure béante qui avec le temps va guérir, mais que seules les années qui passent pourront résorber…

Beau et fort en émotions

Si vous aimez à la fois la Nature et les romans forts en émotions, Dans la forêt des larmes pourrait bien vous plaire. Les débuts de ce roman sont très durs d’un point de vue émotionnel. En effet, la façon sont Viola va tenter de cheminer vers la rédemption est pour le moins très radical… Mais ça n’en rend l’ouvrage que plus beau et cathartique.

C’est le genre de roman à découvrir pour goûter à une littérature à la croisée de plusieurs genres : drame famillial, nature writing, suspense. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fonctionne à merveille. On a très envie de découvrir le destin de Viola qui a tout perdu pour renaître.

Les amoureux de la nature et de ses petites merveilles aurons d’ailleurs leur content de forêts et de rivières. Tous les personnages ou presque gravitent autour des arbres et de la nature sauvage. C’est à la fois beau et reposant, et c’est clairement le genre d’ouvrage qu »on a envie de lire dans un chalet perdu au fond des bois…

Mon seul bémol pour moi et la fin, un peu trop idéalisée pour que l’illusion du romanesque perdure. Je n’en dis pas plus, mais un peu plus de nuances aurait apporté du crédit à cette conclusion.

Ainsi, ce roman est l’un de mes gros coups de cœur de la Rentrée Littéraire 2023. Les éditions Charleston confirment encore et toujours la qualité de leurs choix de romans, de même que leur passion pour nous offrir de magnifiques textes. Je n’ai qu’une envie maintenant, découvrir le premier texte de Glendy Vanderah : Là où les arbres rencontrent les étoiles… Et oui, encore des forêts au rendez-vous !

Chronique jeunesse : Zoom sur la collection jeunesse Le Grand Bain chez Seuil Jeunesse

La promesse de la collection ? « Des romans illustrés pour se jeter dans le grand bain de la lecture, avec ou sans bouée !« 

Marie-Aude Brosse – Denis Baronnet & Roxanne Lumeret

Une jeune fille découvre que l’univers de son jeu vidéo préféré : Diego 3D Mundo débarque dans son quotidien. C’est assez difficile à croire au premier abord, mais elle accepte rapidement ce postulat. Ainsi, la vie ordinaire se retrouve assortie de choses étranges, de bonus, et évidemment boss de fin de niveau.
Outre le jeu de mot du titre en référence au célèbre plombier de Nintendo, ce roman est une également une référence à Alice au Pays des merveilles : entre rêve burlesque et réalité étrange.

J’ai trouvé ce roman franchement bizarre et trop déstabilisant à mon goût. Je m’interroge fortement sur le fait que les jeunes lecteurs trouvent leur compte dans cette histoire. Trop délurée, trop illogique et débridée pour moi en tout cas. Je l’ai lu en entier, mais je n’en ait rien retiré et j’ai même eu du mal à me rappeler du contenu… Dès 9 ans.

Mission aventure – Gauthier David & Marie Caudry

Cette fois-ci, les parents de Julie et Théodore en ont plus que marre. Il faut bien se l’avouer, le frère et la sœur de ce roman son particulièrement détestables l’un en vers l’autre. Jamais avares de vacheries et de coups bas en tous genre… Sauf qu’ils n’avaient pas prévu que leurs parents en aient marre au point de les laisser en pleine forêt. Ainsi débute Mission Aventure, sorte de réécriture de Hansel et Gretel contemporaine un peu loufoque.

Encore une fois, j’ai eu un peu de mal avec la narration et le côté très débridé de l’histoire. Je n’ai eu aucun attachement pour ces enfants insupportables, de même que pour leurs folles aventures. Et encore une fois, cette lecture ne m’a laissé que très peu de souvenirs, expliquant mon très court avis à son sujet. Dès 9 ans.

Pétunia – Karen Hottois & Lili Scratchy

Voici l’histoire de Pétunia, une jeune fille… pétulante ! Et pour ajouter à l’originalité de ce petit personnage, il y a également Koto, sono ami imaginaire. Koto est tout petit, il se cache dans un poche ou dans sa trousse quand c’est nécessaire, et surtout, il ajoute une pointe de distraction à sa vie !

Des trois romans de la collection Le Grand Bain que j’ai lu, c’est celui qui m’a le plus paru potentiellement plaisant aux enfants. Entre quotidien, amitié et humour, le tout illustré joliment par Lili Scrtachy, le tout fonctionne bien. Le tout est mignon, tout en rondeurs aussi bien graphiquement que narrativement. Je n’en garde pas un souvenir impérissable mais toutefois plaisant.
Comme les autres titres, il serait parfait à découvrir dès 9 ans.

Le pire Noël n’existe pas – Suzanne Bogeat & Edith Chambon

Thomas est un doux rêveur, mais passé un certain âge, ce qui est était vu comme une qualité devient une caractéristique ostracisante. La preuve, son air naïf et ses souhaits hérissent tout le monde… Alors quand un de ses camarades de classe trouve son carnet avec des dessins du père noël, ça ne rate pas : il obtient des ricanements. Mais Thomas est bien décidé à prouver à tous et à toutes que si l’on souhaite le meilleur, voir l’impossible, il peut survenir ! Et que la magie de noël existe, quel que soit l’âge que l’on a…

Ce texte est pour moi le plus abouti des quatre titres de la collection que j’ai pu lire. Il est clair, avec un déroulé logique, tout trouve un sens à la fin de l’ouvrage (et cela de façon poétique). Là où j’ai trouvé les autres ouvrages décousus et parfois même complètement délirants (dans le mauvais sens du terme), Le pire noël n’existe pas fonctionne parfaitement.
Du début à la fin, on suit avec un petit sourire les aventures de Thomas pour reboucher le trou de la cour de récré et prouver à tous que voir le verre à moitié plein peut changer la donne.

Mignon et agréable à lire. Il sera parfait à découvrir pour les enfants entre 9 et 11 ans.

Ainsi donc, j’ai pu lire quatre titres dans la collection Le grand bain. Et pour être honnête, en dehors d’une excellente lecture, le reste m’a laissée fort dubitative. Ce n’est pas une collection que je suivrais à l’avenir. On peux toutefois saluer l’originalité du format proposé : des ouvrages de petite taille avec jaquette au papier de qualité. C’est rare de voir un aussi beau travail de fabrication pour des romans jeunesse dits « middle-grade« .
En ce qui concerne le contenu, il ne m’a pas convaincue, mais le mieux est encore que chacun.e se fasse son propre avis !

Chronique bd : 109 rue des soupirs – Tome 1 – Fantômes à domicile

Parue initialement en 2019, la série de bd 109 rue des soupirs est une série de bd pour la jeunesse scénarisée par Mr Tan (rien d’autre que le créateur et illustrateur de Mortelle Adèle) et dessinée par Yomgui Dumont (La brigade des cauchemars, qui a remporté le Prix des lycéens d’Angoulême).

109 rue des soupirs est une bd qui a eu son petit succès, l’éditeur Casterman y croit beaucoup, et a décidé de refaire toutes les couvertures de la série. Ainsi, j’ai pu découvrir l’ancienne édition ! Les nouvelles versions seront en couleur à l’intérieur (et non plus en bichromie) et les couvertures beaucoup plus distinguables. Dans l’ancienne version elles étaient toutes les mêmes, et seule les couleurs changeaient. Dans la nouvelle version elles sont toutes différentes et beaucoup plus colorées.

Une nouvelle maison pour une nouvelle vie

Le jeune Elliott déménage au 109 rue des soupirs avec ses parents, et très vite c’est le désenchantement. Il pensait que ce nouveau lieu de vie allait changer les mauvaises habitudes prises par ses parents, mais il n’en est rien. Au lieu d’être présents pour leur fils dans cette nouvelle étape de leur vie, ils le quittent précipitamment car débordés de travail.
C’est ainsi qu’Elliott se retrouve seul avec des monceaux de cartons de déménagements à ouvrir… Et des fantômes pas très ravis d’être dérangés dans leur immortelle tranquillité…

Parfait pour les fans d’histoires surnaturelles pas trop flippantes

Dans le genre bd facile à lire et dans un format un peu plus grand qu’un BD Kids, 109 rue des soupirs est sympathique. L’histoire de cet enfant totalement délaissé par ses parents et cajôlé par des fantômes est assez originale. J’ai passé un agréable moment à cette lecture, même si ce n’est pas un coup de coeur.

Ainsi, c’est la lecture idéale pour les enfants entre 8 et 11 ans qui aiment le fantastique et l’humour dans une ambiance à la Ghostbusters ! Ce gigantesque manoir à l’allure gothique est un théâtre parfait pour quantité d’aventures surnaturelles…

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Chronique littérature américaine : Se perdre ou disparaître

Kimi Cunningham Grant, c’est l’autrice du roman Le silence des repentis, un texte qui fut pour moi une véritable claque littéraire. Alors quand j’ai vu que son troisième roman sortait, j’ai été extrêmement impatiente de le découvrir !
En France, ses ouvrages paraissent chez Buchet Chastel avant de sortir en poche chez 10/18. Son second roman Les rancœurs et la terre vient d’ailleurs de sortir en poche.

Enfin, l’autrice est également poétesse, mais nous n’avons pas encore la chance en France de lire cet autre versant de son œuvre.

Les Parcs Nationaux Américains, objet de fascination, d’admiration et de danger…

Avec cette belle entrée en matière, on sait déjà que l’on va avoir notre content de nature sauvage, de survie et de dangers. Vous ne serez pas déçus, c’est une certitude.

Dans ce roman, nous suivons Emlyn, guide forestière de renom dans l’Idaho. Elle est parmi les meilleurs pisteurs de la Côte Ouest, et ça se sait. Mais quand une de ses anciennes connaissance reprend contact pour l’aider à trouver une amie commune disparue dans la vastitude d’un Parc National, elle hésite. Cette personne, c’est Tyler, son ex, qui a failli la faire tuer en pleine nature sauvage il y a quelques années, et la personne disparue est son ancienne meilleure amie…
Mais a-t-elle envie de renouer avec un passé douloureux et des personnes qui ont fait tant de mal à son estime de soi ?

Des difficultés de renouer avec son passé sans régresser

Roman d’aventure au caractère des personnages bien développé, Se perdre et disparaître nous donne à voir une autre facette de l’autrice. Ici, point de huis-clos, mais une intrigue tout de même assez resserées sur peu de personnage. Et surtout, la nature : belle, omniprésente, dangereuse et sauvage.

Dans cette intrigue, il y a un mélange réseau sociaux avec la disparition d’un couple de campeurs stars avec efficacité. Le tout étant hautement crédible grâce aux connaissances de survie en milieu hostile de l’autrice. Les réflexes pour évoluer en territoire quasi-sauvage sont totalement inconnus du tout venant, et lire ce roman, c’est explorer une façon de vivre fascinante et au plus proche de la nature, plus vraie aussi. Comme si notre vie citadine n’était qu’un simulacre et que la vie réelle était là-bas, dans les bois… C’est la sensation que j’ai eu en tout cas en lisant ce texte.

L’histoire de cette disparition de campeurs en début de roman m’a beaucoup fait penser (du moins au début) au fait divers Gabby Petito qui avait mis en émois les Etats-Unis. Il s’agissait d’un couple parti faire un voyage en van à travers les différents différents Parc Nationaux de l’Ouest Américain. Ils documentaient leurs différents point d’arrêts et faisaient des post régulier… tout comme l’amie disparue d’Emlyn. Donc, en lisant le début du roman, je n’ai pu m’empêcher d’y voir une référence (légère) à ce fait divers marquant du pays. Mais comme vous le verrez si vous faites des recherches sur cette affaire et que vous lisez ce roman, il y a des différences notables.
Cependant, il est pour moi impossible de ne pas y voir au moins une référence à cette histoire vraie qui a tant déffrayé la chronique.

Ainsi, bien que Se perdre ou disparaître fasse pour moi référence à ce fait divers, l’histoire diverge fortement et s’attache à un autre problème d’actualité aux Etats-Unis. Je ne vous en dirais pas plus, mais c’est un mal qui gangrène le pays depuis des décennies et qui ne semble en rien diminuer…

Pour ce qui est de mon appréciation personnelle de ce roman, je l’ai apprécié, en partie la plume experimentée de l’autrice pour tout ce qui concerne la nature sauvage. Cependant, je n’y ait pas retrouvé l’âpreté géniale du Silence des repentis. Il y a certes des tensions interpersonnelles et du suspense, mais sans commune mesure avec son premier roman qui pour moi reste le meilleur actuellement.

Alors, faut-il se perdre ou disparaître ? A vous de trouver la réponse, de même que les personnages paumés de cette histoire… Certains sont perdus depuis longtemps, d’autres trouvent un nouveau chemin et d’autres encore se sont égarés parfois volontairement.
A découvrir pour tous les amoureux d’aventure et de nature sauvage, le tout avec des personnages intéressants et parfois tellement réussis qu’ils en deviennent vicéralement détestables.

PS : Après cette lecture, j’ai maintenant très envie de continuer l’immersion en pleine nature avec Et au milieu coule une rivière de Norman Maclean (Rivages) ou encore La rivière pourquoi de David James Duncan (Monsieur Toussaint Louverture), ouvrages mentionnés par le personnage d’Emlyn en début de roman.

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Chronique YA : Cendrillon est morte

Si le nom de Kalynn Bayron ne vous dit trop rien, c’est assez normal. Cendrillon est morte est son premier ouvrage à paraître en France, mais il était déjà très attendu.
Outre-Atlantique, sa réécriture du conte de Charles Perrault a rencontré un très vif succès, tout comme sa série This Poison Heart qui, espérons-le arrivera en France un jour !

Une société ultra-patriarcale qui ne laisse aucune chance aux femmes

A Lille, et dans tout le royaume, le conte de Cendrillon n’est pas seulement une histoire à lire le soir aux enfants. Non, le conte a été érigé au rang de mythe et même de loi. Chaque jeune fille et femme du royaume se doit de connaître par coeur le conte sous peine de lourdes représailles. Cendrillon est morte depuis longtemps, il est vrai, mais son souvenir perdure d’une façon des plus étranges et injustes. Ainsi le conte de fées sert-il de prétexte pour asservir les femmes. Leur absolu ? Faire tout comme Cendrillon, pour peut-être espérer être choisie par un homme lors du bal annuel organisé par le Roi.

Mais que faire quand on est une jeune fille qui n’est pas attirée par les hommes dans ce monde où tout tourne en fonction d’eux ? C’est là tout le problème de Sophia. Le bal approche et elle doit à tout prix attirer un homme pour ne pas être répudiée par ses parents. Une fille qui n’est pas choisie par un homme au bout de trois bals est exilée du royaume et vivra dans la misère, elle est également la honte de sa famille. Ainsi pour Sophia, peu importe que l’homme qui la choisit la batte ou la violente par la suite selon ses parents. Elle sera mariée, et c’est bien là tout ce qui compte, peu importe qu’ellle préfère les femmes et la liberté…

Une réécriture efficace

Clairement, cette version féministe et actuelle du conte de Cendrillon dans un royaume patriarcal est plaisante. L’ouvrage réussit à nous proposer une réécriture cohérente avec des personnages qui fonctionnent très bien. Ils sont crédibles, bien campés… tout fonctionne.
Mais il m’a manqué un petit quelque chose pour avoir un réel coup de cœur. J’ai beau avoir passé un excellent moment de lecture, j’ai trouvé le tout assez linéaire et un peu facile. L’intrigue fonctionne, ce n’est pas cela le souci, c’est plus dans le déroulé que j’ai été un peu gênée. Les péripéties de Sophia sont un peu trop « scolaires » et ne laissent pas assez de créativité à l’histoire. Les personnages ont tous un rôle assez clair et il y a peu de flou ou d’originalité pour que ce soit plus singulier. Certes l’héroïne et noire et lesbienne et c’est super, mais ce n’est pas un argument suffisant pour porter l’intrigue à son meilleur. Il manque quelque chose, même si j’ignore quoi.

Malgré cela, j’ai passé un très bon moment de lecture, car comme dit précédemment, j’adore tout ce qui concerne les réécritures de contes et associé. D’autant que c’est la grande mode en YA depuis quelques années : Un sort si noir et éternel (Rageot), la saga ACOTAR (Seuil Jeunesse), Déracinée (Pygmalion) ou encore Le royaume assassiné (De Saxus). Tous ces romans et des dizaines d’autres encore mélanges sujets actuels et contes de fées classiques. Et ça fonctionne !

L’autre chose appréciable dans ce roman ado, c’est que l’intrigue se passe dans un univers de fantasy moyenâgeux comme je les aime : une ville très paysanne, des lois injustes, un couvre-feu pour les femmes, une magie latente dont tout le monde a presque oublié l’existence… Tous ces éléments concourent à dépeindre une ambiance qui fonctionne plutôt bien.

Ainsi, même si je n’ai pas eu de véritable coup de cœur pour Cendrillon est morte, je suis très contente de l’avoir lu. Il réunit des sujets très actuels sous couvert de réécrire l’un des contes les plus connus au monde. C’est donc plutôt réussit, même si l’autrice n’a pas réussit à insuffler le petit élément en plus qui fait basculer un livre de « bien » à « excellent ».
A découvrir dès 14/15 ans.

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Chronique : La trilogie La maison des Jeux de Claire North

Claire North est une autrice anglaise à l’œuvre encore assez rare, mais remarquée. L’un des plus connus est Les quinze premières vies d’Harry August, qu’elle a écrit en 2014. De son véritable nom Catherine Webb, elle a écrit plusieurs ouvrages, mais c’est sous le nom de Claire North qu’elle réserve la partie imaginaire de son œuvre… Pour notre plus grand plaisir

Une étrange maison de jeux qui apparaît au fil du temps et des lieux

Le premier tome de cette trilogie de novellas (très courts romans) se déroule à Venise, au 17ème siècle. Mais ne vous y trompez pas. La Maison des Jeux est bien plus ancienne que cela et survit à toutes les époques et à tous les virages simportants de l’humanité. Dans ce tome-ci donc, nous suivons une jeune femme – Thene – mariée à un joueur invétéré qui peu à peu va tout perdre. Mais Thene, sous ses apparences de femme soumise à son mari est bien plus que cela.
Peu à peu, elle va prendre goût au jeu également, mais ce qu’elle va miser et gagner vaudra bien plus que ce que son diable de mari n’a jamais rêvé avoir…

Autre temps, autre lieu, dans le second tome nous sommes dans le Bangkok du vingtième siècle. Une sorte de jeu du chat et de la souris (en plus étendu et élaboré) va avoir lieu. Cette fois-ci, nous ne verrons pas Thene, mais un tout autre personnage : Remy Burke. Il a parié beaucoup sur cette partie qui semble déséquilibrée… Chose normalement impossible car la Maison des Jeux veille.

Dans l’opus final, le tableau prend enfin forme. Nous sommes à notre époque, en tous lieux, et certains personnages vus précédemment refont surfance… de manière inattendue.

Une trilogie à la fois mystérieuse et géniale

J’ai adoré dès les premières pages cette trilogie de Claire North. En très peu de temps, on est dans une ambiance enveloppante qui allie mystère, étrangeté et Histoire. Mon tome préféré de la trilogie restera le premier opus car j’ai trouvé le personnage de Thene et l’époque dans laquelle elle évolue absolument parfaits. Claire North écrit à merveille, et nous avons la chance d’avoir une très bonne traduction assurée par Michel Pagel.

Il est difficile de développer sur l’univers de La Maison des Jeux, car une grande partie de l’intérêt de cette histoire réside dans son mystère latent. Je vais donc rester en surface dans cette chronique censée vous venter les mérites de la trilogie.

Premièrement, elle se dévore. Les trois tomes font chacun à peine cent-cinquante pages chacun. Cela se lit vite, bien, avec un plaisir de lecture évident.

Deuxièmement, je n’avais jamais lu un texte de SFF qui mélange à la fois fantastique, géopolitique et technologie et… autre chose. C’est un mélange étrange qui fonctionne à merveille, mais même si cela a l’air simple au premier abord, Claire North a réalisé un travail titanesque. Elle réusit à nous abreuver de détails, de nuances et d’une atmosphère particulière sans jamais nous perdre. Et pourtant, bien que courts, les ouvrages sont très denses en informations. Beaucoup de symboliques, de savoirs et de données sensibles actuelles se mélangent pour donner quelque chose de plus grand encore.

Troisièmement, les personnages sont incroyables. Même les plus calculateurs pourrons vous sembler géniaux tant ils anticipent les coups. C’est la partie la plus plaisante des romans pour moi : le calcul. La prise de risque. Les enjeux qui montent en puissance au fil des tomes. Vous découvrirez ainsi que La Maison des Jeux permet de parier à peu près tout sauf de l’argent, bien trop vulgaire.

Ainsi, j’ai vraiment adoré cette trilogie fantastique qui brasse différentes catégories de l’imaginaire. C’est original, délectable, malin, un véritable plaisir de lecture qui change vraiment de ce qu’on peux lire habituellement en SFFF.

Chronique YA : Vortex – Tome 1 – Le jour où le monde s’est déchiré

Il est paru lors de la rentrée littéraire ado, en août 2022, et gageons qu’il reste longtemps dans les rayonnages des librairies. Voici le premier roman d’Anna Benning à paraître en France. Lors de sa sortie allemande, l’ouvrage s’est vendu à plus 100 000 exemplaires en quelques semaines. Certes, les ventes ne sont pas gage de qualité, mais c’est tout de même révélateur d’un intérêt certain de la part des lecteurs.ices ! Et ce succès est-il mérité ? La suite dans cet article !

De multiples déchirures dans le monde

Le monde tel qu’on le connaît n’existe plus depuis des décennies, plus précisément depuis le Grand Amalgame et la survenue des Vortex. Ces portails apparus mystérieusement permettent de voyager à travers le monde instantanément. Mais se placer à travers les vortex n’est pas donné à tout le monde et ceux qui s’y risquent ont eu une formation très spéciale. Et même parmi les plus entrainés, il y a des disparitions, des blessés et des morts. Les voyages en vortex sont donc très risqués et nécessitent une maîtrise de tous les instants.
C’est dans ce monde que vit Elaine, 14 ans et bientôt participante à la grande Course de Vortex. Son classement déterminera son avenir dans cette société très hiérarchisée et qui fait la chasse aux Amalgamés (aussi nommés Splits). Qui sont-ils ? Des êtres humains dangereux qui lors du Grand Amalgame ont fusionné avec la nature : la Terre, l’Eau ou encore le Feu. Les Vortex sont la seule façon de les poursuivre efficacement. Il faut donc qu’Elaine soit dans les premiers si elle veut devenir une coureuse de vortex et venger la mort de sa mère, tuée par des Splits.

Addictif en peu de pages

En quelques courts chapitres, on plonge dans l’intrigue originale et maline de l’autrice. Au premier abord, on peut la trouver assez classique (ce qui est le cas), mais très vite il n’est plus seulement question de vortex qui déplacent d’un point A à un point B, et ça devient autrement plus captivant, pour ne pas dire renversant par moments.

Dès lors que l’on voyage en quatre dimensions, c’est une lecture assez exaltante qui sait surprendre son lectoat même si certains éceuils ne sont pas évités. Ce n’est pas gênant en soi car l’autrice a su créer son propre style et univers. Parmi ses nombreuses bonnes idées, je retiens surtout celle de la ville de Sanctum. Magnifique de beauté et sylvestre dans chaque aspect de son existence. C’est beau, et les images qu’on se fait à cette lecture sont tout simplement magiques.

Il y a quelques bonnes révélations bien efficaces qui sont savament disséminées et bien dosée, ce qui rend l’intrigue de plus en plus dingue au fil des chapitres. Mais à aucun moment on a un sentiment de précipitation comme dans certains romans dits haletants où tout est balancé en fin d’ouvrages. Ici, Anna Benning pose quelques petites « bombes » qui rendent l’intrigue à la fois surprenante et surtout durable. On ne sait pas toujours quand ça va nous tomber dessus, et rien que pour cela c’est agréable.

La notion de bien est de mal semble par ailleurs très claire dans Vortex, qui est écrit entièrement du point de vue d’Elaine. Mais peu à peu, les questionnements vont affluer, aussi bien pour elle que pour nous lecteurs, qui avons une vision très partiale de son univers. Quoi qu’il en soit, ça fonctionne à merveille !

A découvrir dès l’âge de 14 ans, pour ceux qui aiment les dystopies à la façon de Divergente et La Faucheuse ! On y retrouve le côté addictif de ces deux séries emblématiques du genre. A confirmer avec le second tome, mais le premier est pour le moins très prometteur.

Chronique Fantasy : La Guerre du pavot – Tome 1

Rebecca F. Kuang est une autrice américaine d’origine chinoise. Elle a fait ses études à Cambridge, et elle a par ailleurs fait sa thèse sur la littérature de propagande en Chine durant la seconde guerre sino-japonaise. Et justement, on a beau être dans un univers de fantasy, l’autrice s’inspire énormément de l’histoire de la Chine et du Japon au travers d’un prisme guerrier. Accrochez-vous, c’est le genre de roman qui marque et qui réussit à surprendre ses lecteurs.ices.

Une héroïne d’une force mentale rare

Rin est une jeune femme qui en a bavé depuis sa plus tendre enfance. Elle vit avec son oncle et sa tante depuis presque toujours, maltraitée, parfois affamée par ces derniers. Son rêve : intégrer la prestigieuse école de guerre du pays, Sinegard. Mais pour cela il faut beaucoup d’argent ou alors des compétences et un savoir exceptionnel. Savoir qui justement ne peux s’obtenir qu’en ayant les plus coûteux précepteurs… et donc il faut de l’argent.
Comment Rin va-t-elle pouvoir amasser autant de connaissance en travaillant jour et nuit pour son oncle qui l’exploite ? Tout cela sans parler du fait qu’elle est sans le sou…

C’est ainsi que l’on découvre une héroïne qui part de rien et qui va tout dévaster sur son passage… pour notre plus grand plaisir.

Un roman flamboyant et incroyable

Dès les premières pages, on sent que l’on trempe dans un roman à la fois sombre et cru. L’écriture de R.F. Kuang (et l’excellente traduction de Yannis Urano) ne nous épargne aucun détail sale de la guerre ni tous les sacrifices que va consentir Rin (bienvenue dans la grimdark fantasy). Rien que la scène d’ouverture vous donnera un bon aperçu de la teneur du roman : brutal, magnifique et incroyable.

Si vous avez envie d’épique, de batailles et de magie (latente, étrange et incontrôlable) c’est le roman parfait. Bien que l’ouvrage s’intitule La guerre du Pavot, cette dernière n’a lieu qu’à partir de la seconde moitié de l’ouvrage. Les trois cent premières pages étant dédiées à la formation de Rin ainsi qu’à celle de ses camarades.

L’autrice a fait preuve d’une incroyable créativité dans son histoire, ce qui réussit à la rendre vraiment unique. Dans la première partie de l’ouvrage, vous avez toute la cession « formation » des élèves. Les entrainements, l’intégration (ou non) de Rin parmi les autres, l’apprentissage difficile et injuste qui mène à l’art de la guerre… Et seulement ensuite, vient la fameuse guerre du pavot.

J’ai adoré les deux parties du roman, même si j’ai toujours eu une préférence pour les phases d’apprentissage et de transmission (que ce soit dans les romans ou dans les films). Mais ici, même la partie martiale du roman m’a plu. On y parle stratégie, manipulation, coups de génie, horreurs de la guerre…
L’autrice s’étant directement inspiré de l’histoire de la Chine et du Japon pour son roman. Nous sommes cependant bien dans un monde créé de toute pièce, le royaume de Rin étant le Nikara et le pays de l’ennemi se nommant Mugen (il s’agit d’une petite île face aux grandes terres du Nikara).

L’ouvrage fait presque six cent pages, mais il se dévore à une vitesse ahurissante. D’ailleurs, c’était une si bonne lecture que j’ai vraiment tout fait pour en ralentir le rythme… je ne voulais pas quitter Rin et ses coups de folie bravaches, ni même sa verve et son panache. J’ai vraiment tout aimé dans ce premier tome très complet et magnifique…

Je ne puis que vous conseiller de lire ce premier tome de la trilogie de la Guerre du Pavot. L’ouvrage a paru en 2020 en grand format, et est depuis disponible en poche chez Babel, la collection de poches d’Actes Sud. Cependant, une ombre plane sur ce magnifique roman… l’éditeur n’a toujours pas annoncé la publication de la suite. Alors, Actes Sud Exofictions a-t-il toujours les droits pour sortir la suite de la saga ? Rien n’est moins sûr… (MAJ les livres ne sont plus dispos chez Actes Sud, qui a perdu les droits d’exploitation. Réédition du premier tome en mai 2025 chez De Saxus)
Une chose est certaine cependant, c’est que l’ouvrage n’a pas nécessairement rencontré un public aussi large qu’il aurait dû. Cette couverture n’est pas inesthétique, mais elle ne donne pas non plus envie de se précipiter sur le roman. Je la trouve trop sombre, pas assez épique comparé au contenu de l’ouvrage. Actes Sud n’est clairement pas un éditeur pour ce type d’ouvrage, ou alors ils auraient dû « casser » cette image élitiste qu’on associe immédiatement à la maison d’édition…

Ainsi donc, la suite possible en France de La guerre du pavot reste pour le moment en suspend… Peut-être pourrait on espérer qu’une autre maison d’édition se penche sur le sujet ? Après tout, R.F. Kuang va bientôt être publiée chez De Saxus pour son roman Babel. On peux toujours rêver d’une reprise et d’un redémarrage de sa trilogie chez eux (MAJ bis, cette chronique écrite en mai 2024 était prémonitoire). Clairement, cette saga mérite d’avoir une seconde chance en France, elle est trop exceptionnelle pour être abandonnée !

La magnifique couverture de la réédition du premier tome de La Guerre du Pavot prévue pour mai 2025 chez De Saxus. Cette publication va être épique : en plus de la quantité limitée, le papier sera de qualité supérieure et la couverture a été choisie par l’autrice elle-même comme étant sa favorite parmi toutes les publications qu’a connu ce titre.
AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :