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Chronique : La mère des eaux

Un thriller fantastique et fou qui tire ses origines dans ce que la magie vaudou a de plus sombre…

Après Les enfants de Peakwood, Rod Marty revient ! Auteur français découvert par les éditions Srcinéo, La mère des eaux est son second roman. On y sent plus d’assurance et de maturité que dans le premier. Plus de noirceur également. Je vous laisse aviser, mais pour moi, c’est un véritable coup de cœur.

Il était une fois… dans une petite ville isolée de Louisiane : Lamarre

Emily et Chris forment un couple idéal. Ou presque. Leur manque d’enfant commence à peser, en particulier pour Emily qui a perdu tout espoir à force fausses-couches à répétition… Pour Emily, qui est fille adoptive, c’est encore plus difficile à accepter que pour d’autres…

Alors, quand arrive une lettre en provenance de la ville de Lamarre et qu’on lui annonce qu’elle hérite de la propriété de sa mère, Emily veux y aller immédiatement. Surtout que sa mère biologique n’est pas décédée, mais bien vivante ! Une surprise de taille pour la jeune femme. Mais sa mère est totalement vidée, il n’y a plus d’âme en elle, uniquement une enveloppe qu’il faut nourrir et changer… Emily doit donc s’occuper d’elle maintenant, et peut-être rester à Lamarre ?

Les habitants y sont si accueillants, gentils, prévenants… pourquoi ne pas rester vivre dans cette douce petite ville à l’écart du stress de la grande ville ? Surtout que peu à peu, on commence à promettre à Emily l’idée qu’un enfant d’elle puisse naître dans cette ville aux caractéristiques uniques. Comment ? Pourquoi ? Beaucoup de questions s’amoncellent aux portes de Lamarre… oserez-vous les franchir ?

Un roman sombre comme il faut…

Lire ce roman, c’est se retrouver dans un autre endroit, et même un autre siècle. Lamarre est une ville si isolée de tout qu’on dirait que le temps s’y arrêté. Ce qu’on y découvre est bien loin de ce qu’on aurait pu imaginer au premier abord.

Je m’attendais toutefois à un récit sombre, et j’ai justement adoré La mère des eaux pour cela. Ça fait du bien de lire un roman dont l’atmosphère est proche du récit horrifique. Sous tension constante, parsemé de visions étranges, violentes, parfois érotiques… Emily se perd peu à peu dans les méandres de la petite ville de Lamarre.

L’ambiance est lente, lancinante, invasive… on sent réellement le mal-être qu’engendre peu à peu la ville sur le couple. Rod Marty a gagné en maturité au niveau du développement de son décor. Beaucoup plus fin, efficace que dans son précédent roman. C’est délectable !

Et surtout, on en apprend énormément sur la magie vaudou. Dans ce roman, il est question de Mami Wata, la Reine des eaux. Elle peut vous donner beaucoup si vous la servez comme il se doit… sinon elle reprend tout, et pire encore. Si vous commencez d’ailleurs à chercher un peu qui est Mami Wata sur le net, vous trouverez énormément de sites web dédiés au vaudou (haïtien, africain…). J’avoue avoir tellement aimé que j’aurais voulu en savoir plus cette culture magique si bénéfique et dangereuse à la fois.

J’ai adoré découvrir le mythe pensé par Rod Marty pour expliquer les origines de la ville de Lamarre. Dans le roman, on alterne entre notre époque et une autre, une centaine d’années avant. Tout est bien ficelé pour nous amener jusqu’à la conclusion parfaite concoctée par Rod Marty.

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En conclusion, La mère des eaux est un roman parfait si vous aimer vous faire peur, être captivé par une ambiance étrange, malsaine et fascinante à la fois.

Rod Marty se révèle enfin avec ce roman de qualité qui plaira aux fans d’horreur et de fantastique !

PS : Petite mention spéciale pour la couverture que je trouve absolument parfaite pour le roman. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher de penser à un autre roman d’horreur qui utilise la couleur verte comme base, avec une petite chapelle en fond… ça vous parle ?

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Chronique : Mon futur en replay

Et si un merveilleux logiciel nous permettait de visualiser tous les possibles de notre vie ? Prendrions-nous les bonnes décisions ? Y en a-t-il seulement ?

Louise Revoyre est une auteure française qui peu à peu fait son chemin dans le monde de la littérature jeunesse. Elle a déjà écrit trois tomes de la série Les avatars de Gaspard (co-écrite avec Sylvain Lignac).

Mon futur en replay est son premier roman à destination des adolescents, et il est très réussit. Tous ses romans sont publiés chez Scrinéo.

Un logiciel pour régler les soucis d’indécision

Découvrez Aléas, un logiciel encore à l’état de prototype absolument révolutionnaire ! Pour Salomé, éternelle indécise, c’est l’outil parfait pour ne plus jamais hésiter quand il s’agit de prendre une décision. En effet, Aléas permet de voir ses futurs alternatifs selon le chemin de vie que l’on prend… Et en ce moment, il est certain que Salomé a besoin d’aide pour choisir ce qu’elle va faire de son avenir !

Ses parents son en « bonne » voie de séparation, et sa vie est à un tournant concernant son orientation scolaire… Et, elle a très certainement rencontré LE grand amour. Ou pas. En fait, rien n’est moins sûr, mais quand même…

Et seule Cham, sa meilleure amie peut la connecter à Aléas. Mais le logiciel va vite de venir une véritable addiction quand elle va découvrir son avenir potentiel.

Une super romance qui nous baigne dans l’imaginaire

Il n’est pas facile de trouver un roman ado qui utilise de façon équilibrée romance, humour, fantastique, personnages crédibles/attachants… Et Mon futur en replay a tous ces atouts !

Entre le roman d’aventure et la quête perpétuelle de l’amour, on se plonge avec facilité dans l’histoire de Salomé. On meurt littéralement d’envie de savoir si oui ou non elle va prendre la bonne décision. Si elle peut sauver ceux qu’elle aime, si Aléas peut être une référence pour tout un chacun…

J’ai trouvé Salomé tendre, géniale et complètement incontrôlable à la fois. C’est d’ailleurs ce tempérament imprévisible qui la rend réellement présente entre les lignes. On est comme elle : plus le roman avance, plus on veut savoir. Plus on veut que tout se passe bien pour elle et ses proches. Ça fait du bien de lire un roman qui implique réellement le lecteur, on ne fait pas que lire, on vit l’histoire de Salomé. Et rien que cela, c’est génial.

Autre fait plaisant : l’histoire d’amour potentielle entre Salomé et son bel inconnu est belle, simple, et loin d’être niaise. On se retrouve parfaitement dans les sentiments que décrit Louise Revoyre.

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Alors, faut-il découvrir Mon futur en replay ? Oui ! Pourquoi ? Parce que c’est un beau jeu de piste, une romance douce et accessible dès 12 ans. Vivement d’autres romans de Louise Revoyre avec d’aussi bonnes idées !

Interview de Julien Messemackers pour son roman Ceux qui savent

Rencontre avec Julien Messemackers, l’auteur du thriller paru le 1er juin aux éditions Anne Carrière : Ceux qui savent, qui fut un coup de cœur ! (la chronique est ici !)

La Bibliothèque de Glow : Pouvez-vous conter votre parcours aux lecteurs ?

Julien Messemackers : J’ai l’impression d’avoir fait tout ce dont je n’étais pas fait pour : j’ai réalisé des courts-métrages plutôt ratés puis j’ai été le pire stagiaire régie qu’on ait vu et enfin, j’ai longtemps travaillé chez les agents où j’ai fait toutes les plus grosses bourdes! Depuis quelques années, mon alimentaire se consacre à trouver des romans adaptables à l’écran et je m’y reconnais un peu plus.  A coté de cela, je n’ai jamais arrêté d’écrire et c’est ce cheminement de longue haleine – et plus introspectif – que je considère comme mon vrai parcours.

La Bibliothèque de Glow : Comment en êtes-vous venu à l’écriture de ce premier roman ?

Julien Messemackers : Avant ce roman, j’ai énormément écrit le soir en rentrant chez moi durant mes longues années dans ma peau de “salary man”; j’ai pondu des nouvelles, des synopsis, imaginé la bible d’une série sur les agents artistiques et d’autres projets qui n’ont jamais vu le jour. Puis il arrive un moment où ce que l’on a à faire sortir de soi devient une urgence intérieure. C’est dans cet état d’esprit que j’en suis venu à ce roman.

La Bibliothèque de Glow : Y a-t-il eu un déclic qui vous a donné l’idée de cette histoire ?

Julien Messemackers : Le fameux déclic… L’”insight” comme disent les anglo-saxons. C’est un livre qui me l’a donné : à la recherche de bouquins à adapter pour un réalisateur, je m’étais laissé égarer dans la S-F de Michael Marshall Smith et en lisant l’un de ces romans, j’ai eu la vision d’un personnage, puis d’une situation. Je tenais mon histoire. Mais je cherche toujours un livre à adapter pour le réalisateur en question… Des idées?

La Bibliothèque de Glow : En combien de temps avez-vous écrit Ceux qui savent ?

Julien Messemackers : Le premier jet, en trois mois (j’avais déjà une trame), puis il y a eu plusieurs réécritures étalées sur un an.

La Bibliothèque de Glow : Pourquoi avoir choisi le thème de la génétique pour votre thriller ?

Julien Messemackers : Le thème s’est imposé de lui-même, avec ce que je voyais à en tirer : de façon détournée, je l’utilise pour parler de la notion de différence, par exemple. D’un point de vue dramaturgique et romanesque, la génétique est un matériau inépuisable et fascinant. Cela peut rebuter car on pense manipulation médicale, etc. mais au travers de ce prisme, il y a tout à re-raconter de l’être humain.

La Bibliothèque de Glow : Avez-vous dû faire beaucoup de recherches ?

Julien Messemackers : Beaucoup mais en fin de compte, les recherches n’ont pour but que de rendre l’action vraisemblable. Créer un univers romanesque – ou scénaristique – crédible dans un domaine que l’on ne connait pas demande un gros travail en amont, et ce n’est pas forcément la partie la plus agréable de l’écriture.

La Bibliothèque de Glow : Est-ce que votre roman à pour vocation de « dénoncer » les manipulations génétiques et autres dérives ?

Julien Messemackers : Je trouve que plus un livre cherche à dénoncer, moins ça marche… En allant le plus loin possible dans sa représentation, le roman met en scène un cauchemar puis c’est à chaque lecteur de se faire sa propre opinion sur les idées qu’il développe.

La Bibliothèque de Glow : Ce qui arrive dans votre roman n’est pas encore arrivé… mais pensez-vous que ce sera le cas très bientôt ?

Julien Messemackers : Qui sait si ce n’est pas déjà le cas? Seuls ceux qui savent le savent.

La Bibliothèque de Glow : Même question pour le hacking, comment avez-vous mis à jour cet univers secret ?

Julien Messemackers : Ça s’est nourri au fur et à mesure et jusqu’aux dernières épreuves, j’ai fait des ajouts en glanant de nouveaux éléments. Un nombre incalculable de petites choses accumulées se retrouvent disséminées dans le récit pour lui donner la texture de la réalité, mais il fallait que ça reste fluide et ne pas trop en faire pour trouver le juste équilibre entre réel et fiction.

La Bibliothèque de Glow : Avez-vous des titres de référence sur la génétique à nous conseiller ?

Julien Messemackers : Quitte à vous décevoir, aucun… J’ai nourri mes recherches autrement que par les livres sur le sujet. Je ne voulais pas faire un thriller scientifique. Je ne compte pas les articles scientifiques, études, mémoires universitaires et émissions débusqués sur Internet ou à la télévision pour façonner des pans entiers de l’histoire. A titre d’exemple, je me suis intéressé à l’étude de Dunedin en Nouvelle-Zélande. Ce qui m’intéresse en premier lieu, ce sont les enjeux humains.

La Bibliothèque de Glow : La maladie orpheline dont souffre Hélène existe-t-elle réellement ?

Julien Messemackers : A vous de le découvrir… Où est le vrai, où est le faux, c’est l’une des clés de lecture de ce roman.

La Bibliothèque de Glow : Y a-t-il un personnage en particulier que vous affectionnez ?

Julien Messemackers : Un bon méchant, c’est important et j’espère lui avoir accordé toute l’affection qu’il mérite mais je suis attaché à chacun des personnages.

La Bibliothèque de Glow : La fin de votre roman est terrible ! Avez-vous prévu une suite ? Ou préférez-vous laisser le lecteur cogiter sur cette belle conclusion ?

Julien Messemackers : Que ce soit dans un film, un livre ou une série, je suis toujours déçu par les fins qui n’en sont pas vraiment alors j’ai conçu le roman comme un one-shot avec un vrai dénouement qui apporte les réponses. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Une fois que la boite de Pandore est ouverte, on ne peut plus la refermer et le destin de l’un des protagonistes qui s’apprête à basculer, pourrait bien tous nous précipiter dans l’abime.

Julien Messemackers sera par ailleurs en signature à la Librairie Royaumes (paris 13ème) le vendredi 30 juin prochain, dès 19h00, à l’ocasion du Pari des libraires.

Chronique : En ce lieu enchanté

Un récit original et touchant… dans le couloir de la mort d’une prison des Etats-Unis

Paru en France en 2014 chez Fleuve éditions, En ce lieu enchanté est un roman de l’américaine Rene Denfeld. Il s’agit de son premier (et seul) roman paru en France.

Un condamné qui refuse d’être sauvé

Un homme (le narrateur), muet, attend. Il attend la fin, qu’il espère proche. Il a commis des choses atroces, et maintenant, il est dans le couloir de la mort. Attendant. Son seul espoir réside dans une mort imminente… Mais c’est sans compter sur la dame, une femme qui fait tout pour sauver les pires criminels de la condamnation à mort, souhaitant leur offrir la vie, même si elle est derrière les barreaux.

Notre terrible criminel ne souhaite qu’une seule chose : que la dame échoue dans sa louable entreprise pour enfin en finir avec ce qu’il est…

Un roman d’une beauté et d’une tristesse infinie…

Si vous cherchez un roman qui respire la joie de vivre, vous pouvez passer votre chemin. Ici, vous aurez rendez-vous avec la violence (parfois latente), la saleté, le désespoir… Et malgré tout ces adjectifs peu reluisants, En ce lieu enchanté est un magnifique roman.

Ce roman, c’est une sublime et terrible incursion dans la misère sociale, celle des Etats-Unis profonds. Avec son lot d’alcooliques, de chômeurs, de familles en perdition… Et le résultat en devient parfois atroce, en la personne de ce criminel que nous suivons tout au long du roman. Mais il n’y a pas que lui qui a des choses à se reprocher, le mal se trouve également à d’autres endroits…

Mais la dame, cette sauveuse qui parcoure avec aisance le couloir de la mort va tout faire pour aider notre criminel de narrateur. Fouillant son passé (parfois sans son accord), refaisant l’enquête en totalité, rencontrant le peu de membres restants de sa famille… Elle récolte ça et là de maigres indices qui peut-être pourront le sauver. Malgré lui ? Toute la question est là…

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Difficile de développer plus sur ce roman, que dire sinon qu’il est magnifique et dur à la fois. Si vous souhaitez découvrir un texte différent et d’une délicatesse rare, En ce lieu enchanté sera parfait. Il n’est pas des plus évident à découvrir, mais il en vaut la peine.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique album jeunesse : Je ne suis pas ta maman

Un magnifique album plein de douceur, d’amour et d’amitié…

Il vient tout juste de paraître en mai dernier aux éditions De la Martinière Jeunesse, voici Je ne suis pas ta maman ! Il s’agit dernier album en date de Marianne Dubuc, très prolifique dans le domaine de la jeunesse.

Dans cet album au graphisme touchant, nous faisons la rencontre d’un écureuil et… d’une chose poilue très étrange.

Une naissance hors du commun

Tout débute lorsque Otto l’écureuil sort tranquillement de chez lui. Il y a une grosse boule pleine de piquants devant sa porte, mais ça ne le dérange pas plus que ça, et il continue son chemin. Il passe même devant plusieurs fois dans la journée… Jusqu’à ce que l’étrange boule piquante éclose ! Et oui, il s’agissait d’un œuf !

Et de cet étrange œuf sort une créature encore plus étrange, toute poilue… qui grandit très très vite et qui ne sait que dire « Piou ».

C’est ainsi qu’Otto décide de partir à la recherche de la maman de Piou, car il n’est pas sa maman. Aussi va-t-il placarder des annonces partout dans l’arbre où il vit, puis au-delà… La trouvera-t-il ?

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Une très belle histoire d’amour et d’amitié mêlées

Je ne suis pas ta maman est un magnifique album, et cela à tous points de vue. Non seulement l’histoire est d’une tendresse rare, mais les dessins le sont également… Doux, apaisants, on est dans un vrai cocon quand on lit cet album. Et on a qu’une envie… vivre dans la même maison qu’Otto tant elle semble douillette et apaisante.

Cet album aussi génial qu’original car il offrira aux enfants dès l’âge de 4 ans une histoire qui sort des sentiers battus. Rien que pour cela, ça vaut la peine de le lire aux enfants ! Les thèmes de l’amour filial et de l’amitié y sont prépondérants et parfaitement mis en valeur.

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Bref, vous l’aurez compris, cet album c’est un COUP DE CŒUR dont il serait dommage de se passer. Tout y est : une belle histoire, de magnifiques dessins…. De quoi emplir l’imagination des petits et les faire rêver un peu…

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Marquise

Un roman bien mystérieux qui aurait pu être génial, mais dont la conclusion n’a pas su être pleinement à la hauteur des attentes que j’ai placées en lui…

Joanne Richoux vient de débarquer dans la collection Exprim’ (Sarbacane) en mars 2017 avec Marquise. Il ne s’agit pas de son premier roman, mais je la découvre à travers cette nouveauté. Marquise, c’est l’histoire de deux jeunes paumés à qui la vie n’a pas décidé de sourire et qui décident de rebattre les cartes… mais est-ce pour un mieux ?

Une session de recrutement très étrange

Entre Charlotte et Billy, ça a toujours été une évidence. Ils ont toujours voulu s’évader de leur petite ville étriquée, de leur vie tristoune et déprimante… Non, ce qu’ils veulent, c’est vivre vraiment. Et c’est ainsi qu’ils s’en vont un jour, sans demander leur reste, abandonnant leurs familles respectives.

Le but ? Rejoindre Paris pour y passer un casting très spécial réservé uniquement à ceux qui en ont entendu parler par le bouche à oreille… Et manque de pot, ils réussissent toutes les étapes, jusqu’à être parmi les 8 gagnants qui ont le droit d’aller vivre avec Le Marquis, sur son île personnelle en Écosse.

Qu’est-ce donc que cet étrange mode de vie où tout le monde vit comme à l’époque du Roi Soleil ? Une secte ? Quel est le but réel du Marquis ? D’où lui vient une telle fortune pour faire vivre autant de gens à sa charge ?

Tout cela a beau être fort étrange, Charlotte et Billy plongent à corps perdu dans cette affaire un peu bizarre et carrément louche. Mais jusqu’où iront-ils pour plaire au fameux Marquis ?

Une accroche géniale mais dont le développement final n’a pas su me séduire

L’idée de départ de Marquise est génial : une société secrète qui recrute des gens selon des critères connus d’eux seuls. Cela à tout pour plaire : une bonne dose de mystère, une ambiance désuète due à l’époque chérie par Le Marquis… C’est tout de suite captivant.

Jusqu’à la conclusion. En effet, c’est la fin du roman qui m’a déplu et qui fait que je n’ai que moyennement apprécié l’ensemble. Tout est très bien décrit et campé dans ce roman, mais quand on découvre le pot aux roses, je m’attendais à quelque chose de beaucoup surprenant. La fin du roman a malheureusement un gout de déjà vu… Sans en dire plus (impossible, ce serait tout vous gâcher !), j’ai trouvé la fin trop rapide et quelque peu bâclée.

En effet, malgré l’écriture vive et accrocheuse, certains personnages sont trop stéréotypés, et même si l’issue n’est pas évidente au premier abord, elle n’en est pas pour autant surprenante.

J’ai particulièrement eu du mal avec l’héroïne, Charlotte. Beaucoup trop tête brulée à mon goût, toujours de mauvais poil, rebelle (même quand ce n’est pas nécessaire), elle manque beaucoup trop de sang froid. A tel point qu’elle en devient agaçante. Là où elle pourrait choisir le dialogue, elle choisi la confrontation ou un mur de silence. Systématiquement. Elle est trop indépendante pour moi, même si cela est également a force pour affronter ce qui l’attend.

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En somme, Marquise est un roman ado qui faisait de très belles promesses. Elles sont en partie tenues, mais la conclusion ne reste pas au niveau de l’histoire dans son ensemble ! C’est donc une réussite partielle, gageons que l’auteure nous fera découvrir son univers au travers d’autres romans puisque Marquise est son tout premier. Il faut bien débuter quelque part !

Chronique album jeunesse : Papa hérisson rentrera-t-il à la maison ?

Un album jeunesse extrêmement touchant et d’une justesse incroyable… et pour cause, il y a un vécu difficile derrière la création de cette belle histoire.

Peut-être le nom de Nicolas Hénin vous dira-t-il quelque chose, et pour cause… c’est un journaliste français, spécialisé dans la presse écrite. Son nom fut très médiatisé lors de son enlèvement en Syrie, où il a été retenu comme otage avec trois autres français.

Pierre Torres, qui illustre parfaitement le texte, à été l’un des compagnons de captivité de Nicolas Hénin. Leur album est une belle façon de conter aux enfants l’histoire de parents éloignés de la maison, mais qui font tout pour y retourner un jour, qu’importent les obstacles.

Quand Papa Hérisson disparaît et perd sa maison

La vie de hérisson n’est pas de tout repos, il faut s’occuper de la maison, subvenir aux besoins de sa famille… Et c’est lors d’une de ses quêtes de nourriture que notre cher Papa Hérisson va disparaître. En effet, il est pris au piège d’un panier à pique-nique rempli de victuailles, et un enfant décide de le garder… Sauf qu’avec le trajet en voiture, Papa hérisson a beau s’enfuir de la maison du petit garçon, il est bel et bien perdu… Comment retrouvera-t-il sa maison ? Voici l’histoire d’une quête difficile emplie d’embûches et de beaux sentiments…

Un message pour montrer qu’il faut toujours y croire.

Persévérance et amour sont les maîtres mots de cet album qui saura toucher par des phrases d’une extrême simplicité. Les formulations sont courtes mais justes. Elles sont vibrantes. Il y a même un passage où l’on a les larmes aux yeux pour se pauvre Papa hérisson et sa famille qui doit énormément s’inquiéter…

Au travers des mille dangers que va croiser ce vaillant hérisson, on découvrira le pouvoir de l’amour. Quand on a une famille à rejoindre, on peut soulever des montagnes, affronter des prédateurs, des tempêtes…

La magnifique métaphore de leur vécu que nous proposent les deux ex-otages est touchante. L’histoire plaira aux enfants (et aux parents !) car elle est aussi belle qu’universelle. Tout le monde peut se retrouver dans ce récit, et cela pour de nombreux cas de figure différent. Il illustre qu’il faut y croire, tenir bon et persister.

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Une magnifique ode au courage et à l’amour, voici ce qu’est l’album Papa hérisson rentrera-t-il à la maison ? Le fait de connaître l’histoire des deux auteurs y apporte une profondeur inattendue et émouvante pour les plus grands, tout cela sans aucune forme de voyeurisme. A découvrir dès l’âge de 5 ans minimum car l’histoire est un peu longue, il vous faudra deux ou trois soirs pour la lire aux plus jeunes lecteurs ! Bref, c’est un bel album à découvrir, d’autant que les dessins de Pierre Torres sont beaux et très parlants.

Dernier point : l’ouvrage est vraiment agréable à découvrir grâce à un très grand format, il fait 30×24 cm !

Dédicace : Susan Kaye Quinn en signature exceptionnelle à la Librairie Royaumes

L’auteure américaine de la saga fantastique Mindjack publiée chez MxM Bookmark sera présente pour deux heures de signature à la librairie Royaumes (42 rue de Tolbiac, Paris 13ème – toues les infos en bas d’article).

Quand ? : Le vendredi 3 juin, de 17h00 à 19h00

Où ? : A la librairie Royaumes – 42 rue de Tolbiac, dans le 13ème arrondissement de Paris.

Qu’est-ce que ça raconte ? : Mindjack, c’est une saga d’anticipation qui imagine que l’humanité évoluera. Dans un avenir proche, tout le monde lit dans les pensées de tout le monde… les codes sociaux ont radicalement changés. Même la manière d’enseigner à évolué et fait appel aux capacités mentales de chacun… Et ceux qui n’aurons pas réussit à évoluer se nomment les zéros. Leurs perspectives d’avenir sont quasi nulles et ils ne s’intègrent pas à la société car mis immédiatement à l’écart… c’est le cas de l’héroïne de ce livre, Kira.

Pourquoi j’ai aimé et que je vous le conseille ? : Parce que Mindjack est une série d’anticipation bien pensée (sans jeux de mots !). C’est original, enlevé, le rythme est soutenu. En bref, on est captivés par l’histoire de Kira qui nous emmène bien loin des sentiers battus. C’est une héroïne normale à qui il arrive des choses extraordinaires. J’ai hâte de livre la suite !

Présentation de l’éditeur :

A seize ans, Kira Moore n’est qu’une Zéro, quelqu’un qui ne peut lire dans les pensées des autres, et dont les autres ne peuvent pas lire les pensées non plus. Les gens comme elle sont des parias à qui on ne peut faire confiance, ce qui ne lui laisse aucune chance d’avenir avec Raf, le meilleur ami télépathe dont elle est amoureuse en secret.

Mais lorsqu’elle prend le contrôle de l’esprit de Raf par accident et manque de le tuer, Kira tente de cacher ce nouveau pouvoir qui l’effraie à sa famille, ainsi qu’à Raf lui-même, dont la méfiance grandit chaque jour un peu plus.

Mais les mensonges ne font que se resserrer autour d’elle, l’entraînant au plus profond du monde caché des mindjackers, où prendre le contrôle des gens qu’elle aime n’est que le début de la longue liste des choix mortels qui l’attendent.

Chronique : Geek Girl – Tome 3

Let’s go to… New York !

Suite des aventures d’Harriet Maners avec Geek Girl 3, mais cette fois-ci, ce n’est pas par choix. Toute sa famille part à New York pour le nouveau travail de son père… et le monde de la mode va vite la rejoindre !

La série Geek Girl est écrite par Holly Smale, qui s’est servie de sa propre expérience dans le mannequinat pour créer ses romans. Le troisième tome de la saga est paru en avril 2015 chez Nathan.

Un déménagement aussi lointain qu’imprévu

Harriet et toute sa famille (y compris Tabatha, sa petite sœur toute neuve) s’envolent pour New York, aux Etats-Unis pour soutenir son père dans son nouveau choix de carrière. Au-revoir l’Angleterre et bonjour les paillettes et les lumières de la ville qui ne dort jamais ! Sauf que… petite omission de la part de son père et de sa belle-mère : ils ne s’installent pas vraiment à New York, mais dans l’état de New York… Harriet pensait voir plus souvent Nick, mais il n’en est rien puisqu’elle est à plus d’une heure de train de la ville scintillante…

Et les ennuis ne font que commencer pour Harriet qui a tout perdu : sa pire pote, son harceleur personnel et le peu de connaissances qu’elle avait réussit à conserver malgré son statut de geek…

Un roman sur le changement et les bouleversements qui sillonnent notre vie

Il faut l’avouer, ce troisième opus est le signe de très nombreux changements pour Harriet. Elle va devoir affronter beaucoup d’obstacles et devoir grandir un peu… Mais va-t-elle réussir ? A vous de voir ! Une chose est certaine, Harriet n’a pas le choix, elle va devoir changer et prendre sur elle, et cela malgré les très nombreuses déceptions qui vont lui tomber dessus. C’est le temps des changements, et cela sur de nombreux plans.

Et comme chaque tome est le symbole d’un voyage en particulier, nous allons découvrir la ville de New York à travers les yeux de l’anglaise la plus pointilleuse et geek du moment. Mais ce tome nous laisse entrevoir une Harriet beaucoup plus seule et abandonnée qu’il n’y paraissait dans les premiers tomes, même si on y retrouve Willbur et Nick. Peut-être est-ce la seule façon de voir notre jeune héroïne grandir un peu même si cela n’est pas sans mal.

Elle va devoir cerner qui lui veut du bien et qui n’a aucun intérêt à ce qu’elle réussisse, elle devra trouver qui sont ses vrais amis au milieu du monde si difficile de la mode… et faire ses propres choix. Elle devra également porter de chaussures en forme de homard. Oui.

Comme toujours, on passe un agréable moment avec Harriet Manners, mannequin malgré elle. On retrouve avec plaisir son amour pour les to do list et les faits scientifiques étranges qui tombent comme un cheveu sur la soupe…

Attention toutefois à ne pas tourner en rond car la série a beau être fort sympathique, on peut vite tomber dans la répétition, c’est en tout cas le risque qui se profile. Geek Girl était à la base une trilogie, mais la saga est finalement reconduite pour au moins 6 tomes, donc affaire à suivre, comment Holly Smale renouvellera sa saga sans tomber dans le cliché ou la répétition ?

Chronique : Hikikomori

Un roman américain beau et triste à la fois, sur un phénomène typiquement japonais : Hikikomori. Ce terme désigne des individus ayant décidé de s’isoler du monde pendant des mois, voir des années.

Jeff Backhauss est un auteur d’origine américaine. Avant d’écrire, il a été directeur artistique et pilote professionnel. Il a également vécu et travaillé en Corée. Hikikomori est sont tout premier roman. Il est paru en poche chez Milady en septembre 2016.

Un homme isolé volontairement depuis trois ans…

Suite à un drame, Thomas Tessler s’est isolé quelques heures dans une pièce, puis les heures se sont transformées en jours, en mois, puis en années… Sa femme ne l’a plus vu depuis 3 ans, une simple porte les sépare, et pourtant, impossible d’en franchir le seuil. Thomas est un hikikomori, un individu qui s’est volontairement coupé du monde. Ce phénomène est typiquement japonais et concerne un million de personne là-bas.

Mais Thomas est américain, et personne ici ne semble savoir comment le faire sortir de sa terrible léthargie… alors, peut-être qu’une personne japonaise saurait, elle ? C’est ce que se dit Silke, sa femme, qui voit en Megumi le dernier recours pour sauver Thomas et leur couple… D’autant que la jeune japonaise a un passé qui pourrait l’aider à « guérir » Thomas, car elle a déjà l’expérience des hikikomori…

Un roman touchant, beau et extrêmement original

De par son thème et la façon dont il est traité, Hikikomori est un roman social difficile à classer, mais délectable à découvrir ! Pour les curieux qui souhaitent approfondir leurs connaissances de la culture nippone, pour ceux également qui aiment les belles histoires au goût doux-amer, c’est un roman parfait.

Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais Hikikomori est un roman qui a réussit à me toucher. L’histoire de cet homme qui s’est isolé à l’extrême pour s’éloigner de la douleur,  quitte à mettre en péril son couple a su me parler. Le fait également que chaque page est un écho au Japon et à ses codes a également aidé à m’attacher encore plus à cette histoire.

Le relationnel qui se créée entre Thomas et Megumi dans les silences, entre cette porte close, tout est magnifiquement retranscrit. Ce rapport si étrange et difficile à expliquer qui pourrait paraître malsain en toute autre situation passe ici à cause de cette situation exceptionnelle. Ce paradoxe entre culture nippone et culture américaine également est fascinant, l’auteur a su traiter cela avec art, le tout restant intimiste et captivant.

Ainsi, le thème principal de ce roman a beau être la perte de l’être cher, le deuil, on a un sentiment qui devient de plus en plus lumineux et positif au fil des pages. On arrive tout comme Thomas à s’extraire de ce sentiment d’enfermement… Mais la route est longue, et nous n’assistons qu’aux prémisses d’un changement qui sera assez long au final.

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Mais quelle beauté, pour ce roman ! Lisez Hikikomori si vous rechercher une histoire autre, différente. Délicat, beau, fragile et mémorable, voici les adjectifs à retenir pour cet ouvrage si particulier. Et un nom également est à retenir, celui de Jeff Backhaus, dont c’est pour le moment le seul ouvrage paru en France, mais qu’il faudra surveiller de près…