L’homme est-il indispensable à l’avenir de la femme ?
Publié aux éditions du Diable Vauvert en mars dernier, Maul est le premier roman de Tricia Sullivan traduit en France. Son auteure, d’origine américaine, a écrit une petite dizaine de romans SF. Elle a aussi participé à l’écriture d’autres ouvrages, notamment dans la série La Compagnie des Glaces sous le pseudonyme de Valery Leith.
Un mal fatal qui ne touche que les hommes…
Les pestes Y on éradiqué presque totalement les mâles humains de la planète, la société qui en a resurgi est donc presque exclusivement féminine. Avec de nouvelles préoccupations, les femmes sont devenues « les reines » de ce nouveau monde.
Mais avec aussi peu de mâles humains sur Terre, rares sont les élues à pouvoir prétendre à la procréation, qui coûte maintenant extrêmement cher et qui nécessite un rang social très élevé.
C’est dans ce monde cruel et parfois superficiel qu’évoluent deux femmes radicalement différentes : Sun Katz, une adolescente au caractère plus que bien trempé qui voue une adoration totale aux gangs de guerrières qu’elle voit sur le Net, aspirant elle-même à en faire partie ; de l’autre côté, le Docteur Baldino, éminente scientifique qui cherche un moyen de comprendre les pestes Y depuis des années sur un sujet mâle encore vivant : Meniscus.
Jamais amenées à se croiser, ces deux tranches de vies, ainsi que d’autres qui s’ajoutent au fil des pages, vont chacune avoir leur importance sur la vision globale à apporter à cette nouvelle société exclusivement féminine qui n’est pas devenue plus douce pour autant.
Au carrefour des genres…
Comme esquissé par la couverture avec sa bottine à talon aiguille sur fond de câblages, Maul est un roman qui traite à la fois du consumérisme (et du sur-consumérisme), de sexe, de manipulations d’ordre politique et de hautes technologies entre autres choses.
On retrouve cette orientation « porno-chic » dans l’écriture de Tricia Sullivan, très crue dans certaines scènes (trop peut-être ?) ainsi que dans la psychologie de tous ses personnages : le sexe faisait tourner le monde avant les pestes Y et c’est toujours le cas, voire plus, après la quasi-extinction des hommes.
Toujours balloté entre rêve et réalité, attention au lecteur de ne pas se perdre dans les méandres du Maul. Difficile d’en dire plus sur le roman, qui fait partie de ces livres dont il ne faut pas trop parler sous peine d’en dévoiler plus que de raison.
Maul n’est pas un livre que l’on peut qualifier d’abordable, mais si l’on se laisse porter par cette histoire originale, même si parfois très décousue, on peut vite devenir curieux de savoir ce qui va suivre. Personnellement, ça ne pas fonctionné… Cette chronique a été réalisée pour le site ActuSF