Chronique : L’école de la mort

L'école de la mortVient de paraître chez Gulf Stream Editeur, dans la collection Courants Noirs :  L’école de la mort ; une anthologie de huit nouvelles. Chaque auteur a pu y écrire ainsi deux courts récits : Charlotte Bousquet, Lilian Bathelot, Martial Caroff et Béatrice Égémar. Chacun d’eux a déjà un ou plusieurs romans dans la collection de romans policiers historiques de l’éditeur.

Le principe de cet ouvrage est simple, nous proposer des nouvelles policières dans un contexte historique mais aussi dans un établissement voué à l’apprentissage, il faut prendre ici le mot école dans un sens très large. Couvent, centre d’éducation, école militaire, lieu d’échanges philosophiques… tous ces endroits font la part belle à l’apprentissage. Et c’est dans cette ambiance très particulière que des meurtres vont avoir lieu…

Huit nouvelles à l’ambiance singulièrement différente

Nous ne vous parlerons pas de toutes les nouvelles contenues dans cet ouvrage et allons nous focaliser sur les plus marquantes, même si cela reste très subjectif.

Le maître des pierres de Marial Caroff : Nous voici aux temps sombres de la préhistoire. L’un des tailleurs de pierres du village est retrouvé mort, et il s’agissait du meilleur de tous. Son successeur logique, un autre tailleur de pierre bien moins bon que lui semble comme par hasard avoir trouvé le gisement de pierres du défunt… hasard ou étrange coïncidence à creuser ?

Une nouvelle à l’ambiance marquante, à la fois sombre et travaillée, nous nous retrouvons en des temps où certaines notions n’existaient pas encore, et où tout est encore à créer. Plus que pour l’intrigue, qui est tout de suite annoncé, c’est pour son écriture et son atmosphère que cette nouvelle plaira.

L’œil du loup de Lilian Bathelot : En Russie, en 1943, la jeune Roza Svetlana, tireuse d’élite va rencontrer son idole, la légende de tout le pays : Vassili Zaïtsev, tireur d’élite, il a de nombreuses fois fait mouche dans des situations impossibles. Toujours il s’en est sorti.

Maintenant, c’est à lui de forger la nouvelle génération de tireurs d’élite. C’est ainsi qu’au cours d’une compétition engageant les meilleurs tireurs (et tireuses) ainsi que leur binômes, les observateurs, Vassili Zaïtsev va mettre en jeu quelque chose de très personnel : l’œil du loup.

Un récit extrêmement prenant, aussi âpre que la guerre qu’il décrit. L’amour de Roza pour sa patrie et pour la réussite n’a pas de limite. Elle et son observatrice veulent donner le meilleur d’elles même pour servir leur pays et lui faire honneur… mais jusqu’à quel point ?

Magnifique et poignante, il s’agit certainement de la nouvelle la plus mémorable avec une conclusion qui nous laisse un goût doux-amer.

Meurtre à la maison de vie de Béatrice Égémar : En pleine période des pharaons, nous découvrons le dur apprentissage qu’il faut subir pour être un scribe digne de ce nom. Le maître actuel est dur, et même souvent injuste, notamment avec le jeune Pépi. Alors quand le maître est retrouvé mort peu après l’avoir encore appréhendé, tout le monde fait un rapprochement évident avec Pépi… mais est-ce réellement lui qui s’en est pris au maître Scribe ?

Un court récit bien amené et à la période historique intéressante. Jusqu’où va nous mener l’enquête ? Une chose est sûre, on meurt d’envie de savoir qui est le coupable. Une plume et une intrigue efficace.

Obsession de Charlotte Bousquet : En France, à l’époque de la royauté et des passes d’armes se trouve une jeune veuve qui se meurt d’amour pour un homme. Ce dernier en ignore tout. Elle lui fait envoyer des missives qu’elle ne signe pas de son nom, restant dans l’ombre… cet amour va-t-il devenir réel au lieu d’être fantasmé ? L’homme répondra-t-il aux attentes de cette femme qui se languit de lui avec de plus en plus de ferveur et de passion ?

Un récit aussi court que brutal qui nous montre la déchéance d’une femme par amour. L’écriture est certainement le point fort de cette nouvelle : comme dans l’ancien temps, les tournures de phrases sont travaillées, le vocabulaire ancien.

Pour conclure, L’école de la mort est un bon recueil de nouvelles, bien que celles-ci soient de qualité inégales. Un ouvrage à conseiller à ceux qui n’aiment pas nécessairement les romans, mais les courts récits. Il peut être parfait pour initier les lecteurs au genre policier sous différentes époques et formes. A conseiller dès l’âge de 14 ans.

Nouvelles contenues de le recueil L’école de la mort :

  • Les demoiselles de Saint-Cyr – Béatrice Égémar
  • Le maître des pierres – Martial Caroff
  • Les fantômes de Saint-James – Charlotte Bousquet
  • L’oeil du loup – Lilan Bathelot
  • Obsession – Charlotte Bousquet
  • Tatoo Coeur – Lilan Bathelot
  • Meurtre à la maison de vie – Béatrice Égémar
  • Agora Game – Martial Caroff

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