Mais qu’y a t-il après la cité d’Ember ?
Suite de la cité de l’ombre parue aux éditions Folio Junior, ce second volume de la quadrilogie post-apocalyptique de Jeanne DuPrau nous fait retrouver avec plaisir Doon et Lisa, et d’autres habitants de la ville d’Ember; mais aussi et surtout, une foule de nouveaux personnages.
Un monde de lumière
Les Emberiens viennent de découvrir qu’ils n’étaient pas seuls au monde, que leur ancienne cité était cachée des kilomètres sous terre. Pourquoi était-elle dissimulée ? Quel était le but des Bâtisseurs quand ils ont construits Ember ? Beaucoup de questions qui resterons pour le moment sans réponses, car les habitants d’Ember on tout quitté pour aller à la surface, mais ils ne sont guère préparés à ce monde nouveau et hostile par bien des aspects.
Bienvenue dans la ville de Sparks
Le peuple d’en Haut est un livre en deux parties : il parle tout d’abord de la découverte de « la surface » par les habitants d’Ember. Eux qui n’ont connu que leur ville souterraine découvrent le vent, les arbres, les animaux, la pluie, et surtout : une autre ville avec d’autres personnes ; Sparks.
La seconde partie est en quelque sorte le revers de la médaille : comment une petite ville comme Sparks pourrai-t-elle nourrir plus du double de bouches du jour au lendemain ?
Car les Emberiens ne savent rien faire de leur mains : dans leur ville sous terre ils avaient tout ou presque : entrepôts de nourriture, réserves de produits de nécessité… ils ne savent donc pas jardiner, ni même poser une clôture, autant de choses que les habitants de Sparks vont devoir leur enseigner s’ils veulent voir les Emberiens s’autonomiser et partir le plus rapidement possible. En attendant, les Sparkiens partagent leurs denrées avec eux.
Mais la question de la nourriture reste la même : à ce problème, diverses réactions surviennent et certains se prennent à penser que les Emberiens feraient mieux de retourner dans leur cité mourante. Le peuple d’en haut ne vit pas avec autant de confort que les Emberiens avant qu’ils ne quittent leur ville. Ils ne connaissent pas l’électricité, qui a pour eux des allures de légende. Ainsi dès qu’il fait nuit, il n’y a plus rien à faire, les bougies sont rares et précieuses. Le troc reste encore le meilleur moyen de subvenir à ses besoins, surtout quand des itinérants s’arrêtent en ville pour y échanger leur trouvailles dans les anciennes villes.
La palette des sentiments humains exploitée au maximum
Quand la survie est en jeu, c’est souvent le pire de l’homme qui transparaît, c’est ici ce que Jeanne DuPrau veut mettre en avant dans son roman. Et nous, que ferions-nous si notre vie était en jeu pour cause de manque de nourriture ?
La peur de l’étranger est aussi très présente : tous les a priori que l’on peut avoir dans notre vie courante sont ici illustrés dans un monde aux allures d’apocalypse.
Le mystère du passé
Ce second tome permet d’en savoir aussi un peu plus sur ce qui aurait pu se passer il y a quelques centaines d’années sur terre. Il y est question du « Grand Bouleversement », et même si on n’en sait guère plus, on peu bâtir de nombreuses hypothèses sur les villes en ruines et le désert omniprésent. Quoi qu’il en soit, ce qui a causé la quasi extinction de la race humaine devait être terrible…
Ce second opus nous en apprend donc un peu plus sur le pourquoi de l’existence des Emberriens, tout en laissant le mystère s’épaissir.
Encore une fois, Jeanne DuPrau met en avant des êtres avant tout, avec leurs lots de bons et de mauvais sentiments. Cette romance autour de la psychologie humaine fait de ce roman une leçon de vie qui sans être moraliste, invite au questionnement sur ce qui fait de nous des êtres bons ou non. Un bon livre donc, à lire tout de suite après avoir dévoré la Cité de l’ombre si ce n’est déjà fait.