Chronique : Le monde englouti

le monde engloutiL’homme contre la nature : qui survivra ?

J.G. Ballard est un auteur de science-fiction d’origine anglaise, il a écrit plusieurs romans post-apocalyptiques dont le monde englouti, qui fait partie du quatuor apocalyptique avec Sécheresse (publié originellement avec Le Monde Englouti aux Editions Denoël, collection Lunes d’encre), Le vent de Nulle part (renié, car considéré comme un roman purement alimentaire par Ballard lui-même et donc épuisé dans toutes ses diverses éditions) et la forêt de cristal. L’intégrale de ses nouvelles vient d’être réédité il y a peu en trois tomes aux éditions Tristram (le dernier est sorti fin 2010).

Crash ! Reste son roman le plus connu et surtout celui qui l’a rendu célèbre.

Si les océans montaient…

Le postulat : Le soleil a subit pour une raison inconnue plusieurs mutations et déformations, celles-ci ont alors entrainé des explosions solaires ayant des répercussions cataclysmiques pour la Terre (et surtout pour la race humaine). Les pôles ont fondus et la planète devient de moins en moins habitable au fil des mois, la température moyenne dans la journée avoisine les cinquante degrés Celsius.

C’est ainsi que nous découvrons le biologiste Robert Kerans, un des derniers hommes à être resté dans les lagunes pour étudier la flore qui a proliféré, tout envahi depuis la catastrophe. Mais au fil du temps, il ne sait plus s’il reste pour ses résultats scientifiques ou pour autre chose…

Vers une évolution régressive de l’homme ?

La chaleur pesante de l’astre, la lourdeur de l’atmosphère sont retranscrits avec précision. On ressent toute la difficulté de faire le moindre geste pour nos personnages en souffrance permanente. Le personnage principal, Robert Kerans se retrouve face à une remise en question quotidienne de sa condition humaine : chaque nuit supplémentaire le fait plonger dans des rêves étranges, primaires, malsains ils sont communs à tout les êtres humains qui peuplent encore la planète depuis qu’il y a eu les éruptions solaires.

Dans cette ambiance de fin du monde, l’homme le plus normal est fort tenté de retourner aux sources, de n’écouter que ses bas instincts,  son cerveau reptilien qui s’éveille (comme en témoigne le personnage de l’homme en blanc) ; après tout il n’y a plus de loi, plus de règles : la société comme nous l’avons connue ne sont plus, on assiste impuissant à la dégénérescence du genre humain. Plus qu’un changement pour la planète, c’est aussi une nouvelle évolution de l’homme à laquelle on assiste, Ballard nous forçant à l’interrogation : et nous, que ferions-nous ? Que sommes-nous ?

Le monde englouti est un roman post-apocalyptique que l’on se doit de lire si l’on est fan du genre, mais délicat d’accès au non-initiés ; l’ambiance lourde et étouffante pourrait décourager certains lecteurs. Ce roman de J.G. Ballard soulève toutefois des questions qui méritent d’être posées, sur la nature humaine, sur ce qui fait de nous des hommes, et mérite donc qu’on le découvre.

Cette chronique a été rédigée pour le site Actusf.

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