Chronique : Ogresse

Un roman ado atypique qui fait froid dans le dos… mais qui est l’ogresse de cette terrible histoire ?

Aylin Manço est une autrice qui commence à se faire un nom dans le monde du livre. Après La dernière marée (Talents Hauts) et En apnée (Talents Hauts également), la voici de retour en février 2020 avec Ogresse, dans la collection Exprim’ chez Sarbacane. L’une des meilleures collections de romans pour ados qui existe en ce moment (et ça fait des années que c’est le cas !). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la couverture d’Ogresse est aussi simple que percutante…

Un noyau familial qui se délite… 

Hippolite a du mal à concilier son quotidien de lycéenne avec celui latent et menaçant de la maison. Sa mère semble sombrer de jour en jour dans une torpeur pire que la précédente. Censée être un refuge, la maison devient un gouffre obscur qui l’absorbe peu à peu, la présence de sa mère est étouffante… mais ça devient pire quand elle tente de la mordre.

L’adolescente prend conscience qu’il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond. Que rien de ce qui se passe chez elle n’est normal… Et pourquoi sa mère ne va plus au travail ? Et où sont passés les couteaux de cuisine ?

Et il y a encore d’autres questions bien plus dérangeantes à se poser bientôt…

… et un appétit d’ogresse à assouvir

Si vous avez envie de lire un roman d’horreur avec du suspense, Ogresse ne sera pas pour vous. Pour moi, il s’agit plus d’un livre d’ambiance que d’intrigue à proprement parler. Certes, l’atmosphère est réussie, mais il manque quelque chose pour que l’ouvrage soit réellement bon.

En effet, on comprend assez vite ce qu’il en est, je ne vais pas vous déflorer l’intrigue, mais ont la voit venir très vite…

Mais ce qui m’a avant tout déçue, c’est l’explication qu’on nous donne pour justifier le comportement de la mère d’Hippolyte. Elle tient en à peine une phrase, et c’est un peu léger je trouve quand l’intrigue dans son entièreté est basée sur ce mystère. Certes, le but n’est pas de savoir pourquoi (même si en tant que lecteur on veut savoir !), mais surtout comment arrêter tout cela. L’autrice répond parfaitement à cette question, il faut bien le dire, mais je trouve que ce n’est pas suffisant.

Mon impression finale est qu’Ogresse aurait pu être une vraie bombe détonnante. Mais ont se retrouve finalement avec un roman mi-horrifique mi-suspense qui ne remplit aucun des deux offices.

En tant que lectrice assidue de la collection Exprim’, j’en viens à avoir des attentes toujours plus hautes concernant leurs publications. Évidemment tout ne peux pas toujours être à mon goût ou parfait… Mais j’avais le secret espoir de retrouver une langue à la fois acérée et un peu trash tels que l’étaient les premiers Exprim’ (le meilleur d’entre tous restera Le journal infirme de Clara Muller pour moi)que j’avais découverts. Ce ne fut pas le cas. 

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