Chronique : Lum’en

Un planet-opera ambitieux et 100% français !

Le nom de Laurent Genefort vous dira peut-être quelque chose, et si ça n’est pas encore le cas, voici une petite présentation de l’auteur.

Avec plus d’une quarantaine de romans à son actif, Laurent Genefort est l’un des plus grands auteurs de science-fiction et de fantasy français. Il a remporté le prestigieux GPI (Grand Prix de l’Imaginaire), le Prix Julia Verlanger et le Prix Rosny Ainé pour Lum’en, paru initialement au Bélial’ avant de sortir chez Le livre de Poche.

Il a notamment écrit : Omale (2 tomes), Hordes (3 tomes), Les chants de Felya, Points Chauds

L’histoire d’une planète à travers les yeux d’une intelligence extraterrestre

Tout commence avec le bannissement d’une entité à l’intelligence supérieure sur une petite planète isolée. Enfouie profondément et loin de tout, elle ne pourra plus étendre son influence néfaste… Mais quand cette fameuse planète est peu à peu colonisée par l’homme des siècles plus tard, un danger se profile…

Un magnifique créateur d’univers

Si il y a bien une chose que l’on ne peut pas retirer à Laurent Genefort, c’est son imagination et la cohérence des univers qu’il créé. En effet, on voit que l’univers de Lum’en, sa création, son histoire sont si poussés que l’on ne peut que s’immerger dans le roman. Tout y est expliqué, de l’arrivée des premiers colons à leur adaptation, en passant par le problème de l’alimentation et du développement de la colonie. Tout est pensé, disséqué, réfléchi.

La construction de l’ouvrage cependant est loin d’être commune, Lum’en est en fait un assemblage de nouvelles se déroulant de façon très espacée dans le temps. Du début de la colonisation de la planète Garance jusqu’à son déclin.

Chaque nouvelle est sans réel lien avec la précédente, mais chacune permet de découvrir une facette totalement différente de la planète et des personnes qui l’habitent ou qui gagnent leur vie grâce à elle…

Les nouvelles traitant des pilas (sortes de poulpes propres à la planète et dont les facultés intellectuelles frôlent l’intelligence même) sont extrêmement intéressantes et ont même un côté hypnotique. Malheureusement, chaque nouvelle est un peu trop courte pour que l’on s’attache à un personnage ou à une époque en particulier. Nous ne faisons que passer sur Lum’en, comme nous le prouve tout du long cet étrange roman.

Vous trouverez ainsi de tout dans ce recueil de six nouvelles : de la politique, un système économique à l’échelle d’une galaxie, des rebelles luttant pour l’indépendance de leur planète, un religieux jouant avec la génétique, des écolos revendiquant l’indépendance des pilas, un mercenaire…

On aurait tant aimé en savoir plus sur cette chose enfouie dans la planète, mais le sujet reste très largement inexploré, laissant le champ (trop ?) libre au lecteur… Dommage, étant donné que c’est le seul élément permanent que l’on suit au fil des nouvelles…

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Lum’en est presque un roman d’introduction, comme si l’auteur souhaitait nous faire découvrir le personnage de la planète avant de le développer dans un futur ouvrage. On découvre un univers extrêmement riche en très peu de pages, et on voyage comme jamais grâce à ce court recueil, mais on reste un peu sur sa faim. Les nouvelles n’ayant pas nécessairement de liens entre elles, on passe à côté d’une histoire qui aurait pu avoir bien plus d’ampleur.

Je pense que c’est un bon ouvrage pour découvrir l’imagination fertile de l’auteur et son univers. Je m’essaierais bien à d’autres de ses romans plus denses, pour voir de quoi il retourne, notamment au Chants de Felya.

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