Chronique : Au poil

Un roman ado parfait pour mettre en lumière la pression que subissent les femmes, quel que soit leur âge, pour coller à des critères de beauté imposés par le regard des hommes. Édifiant.

Si vous ne connaissez pas encore la collection La brève, c’est l’occasion de la découvrir ! Des textes très courts – moins de 100 pages – et très actuels à destination des 14 ans et plus. Les sujets vont du harcèlement scolaire à la pilosité des adolescentes en passant par les méfaits d’une mauvaise utilisation des réseaux. 

Avec Au poil, Sophie Adriansen s’empare du sujet des poils, féminins en l’occurrence, et leur perception dans notre société. Encore souvent très mal acceptés, la jeune Omé s’interroge sur ce qu’elle va faire, la pression familiale étant très forte…

Un « problème » qui pousse doucement 

Omé commence à avoir des poils, et surtout, ça commence à se voir, comme le fait si gentiment remarquer sa maman. Ni une, ni deux, elle lui prend illico un rendez-vous chez l’esthéticienne.

Sauf que… Omé ne sait pas encore elle-même ce qu’elle souhaite faire de sa pilosité naissante. Ce dont elle est certaine par contre, c’est que ces poils en devenir semblent être remarqués par tout le monde, et que chacun et chacune a son avis sur la question… 

Un roman efficace qui taille dans le vif du sujet 

J’aime ce genres de romans qui savent parler aux ados avec des personnages réalistes emplis de questionnements. Ils tâtonnent, ne savent pas encore ce qu’ils souhaitent de notre société ou de leur corps. Ils doutent beaucoup, mais peu à peu, ces personnages se forgent leur propre avis ainsi que leur caractère. 

Omé en est d’ailleurs le parfait exemple, elle s’émancipe peu à peu des avis des autres et se créée le sien propre. Ce roman est un bon petit coup de pied dans la fourmillière de nos idées préconçues. Et on va d’ailleurs découvrir qu’en France, on est beaucoup plus obsédés par l’épilation et les peaux lisses qu’en Allemagne par exemple ! 

J’ai donc trouvé ce très court roman intéressant et la façon dont le sujet est abordé parfaite. Et surtout, le personnage d’Omé est tout à fait crédible, aussi bien dans sa répartie et ses questionnements que dans ses réactions. 
Je pense que cet ouvrage pourrait faire partie des indispensables de toute librairie/bibliothèque qui souhaiterai se constituer un fonds féministe. A découvrir dès l’âge de 13 ans environ ! 

Laisser un commentaire