Chronique : Tokyo ne dort jamais

tokyo ne dort jamaisUn court roman incisif, percutant, vivant

Après la nuit des Yakuzas chez Flammarion, Anne Calmels poursuit les aventures de Toshi dans la mafia nippone avec le titre Tokyo ne dort jamais. Ce second opus est lui aussi publié chez Flammarion, dans la collection Tribal, destinée à des lecteurs de 13 ans et plus, mais il n’est en aucun cas nécessaire d’avoir lu le premier pour apprécier le texte.

Dans un Japon vif et étouffant

Toshi vient de s’enrôler dans la mafia Japonaise sur les traces de son père chef de gang, mais il doit encore faire ses preuves au sein de l’organisation pour être considéré comme un vrai Yakuza.
Tout commence par une réunion entre gangs, un regard échangé avec une serveuse, un incident, la honte de Toshi face à son inaction…

Le lecteur se retrouve mêlé à de sombres histoires d’immigrés clandestins, de guerres entre gangs japonais (Yakuzas) et chinois (Snakehead), d’intrigues, le tout à un rythme effréné.

Dans ce roman qui démarre au quart de tour dans une ambiance électrique, le lecteur ne peux qu’être immergé dans l’univers japonais, magnifiquement retranscrit par Anne Calmels. L’utilisation des termes du pays : onigiri, tsuka, combini, mama-san...  apporte un vrai plus au roman, on s’y croit.
L’auteure m’a fait retrouver la nostalgie de ce pays où je suis déjà allée. Sa façon de conter les modes de vies, les attitudes de cette population si fascinante, ses croyances : le voyage est plaisant, immersif.

Mais qui est vraiment Toshi ?

L’évolution de la façon d’être de Toshi se remarque de plus en plus au fil des pages, elle est d’ailleurs d’autant plus frappante quand on a lu la nuit des Yakuzas : de victime, il passe à commanditaire.
Plus qu’un simple roman d’aventures et de fricotages bien ficellé et mis en scène comme un petit thriller, Tokyo ne dort jamais est un roman tourné vers la personnalité, l’introspection, le côté bon et la face obscure que chacun cache en soi. Car Toshi ne sait plus vraiment où il en est, il ne se reconnait plus. Est-il un méchant type rempli de bonnes intentions ou est-il un criminel en puissance ?
Ces réflexions en amenant d’autres au lecteur lui-même : qu’est-ce que la définition du mal ? où s’arrête la légitime défense, où commence le crime ?
Tout ces questionnements rendent le roman angoissant, éprouvent le lecteur avide de réponses.

Tokyo ne dort jamais est un bon roman pour découvrir les ruelles sombres de la capitale Nippone que l’on voit d’un autre oeil… qui sait si derrière un petit restaurant de ramen ne se cache pas le quartier général d’une grandes organisation mafieuse…

Ce second tome vous fera donc passer un très agréable moment et vous donnera peut-être envie retourner au pays du soleil levant par le biais d’autres livres ?

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