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Chronique : La cité de l’ombre – Tome 4 – Le diamant des ténèbres

la cité de l'ombre 04 - le diamant des ténèbresRemember, the city of Ember…

Quatrième et dernier tome de la série de Jeanne DuPrau paru en juin dernier aux éditions Folio Junior, le Diamant des ténèbres nous emmène à nouveau sur les traces de Doon et Lisa, quelques mois après le peuple d’en haut. Cette fois encore, les deux jeunes gens partent en quête de réponses sur leur monde, son passé et surtout son devenir.

Un manuscrit étrange

Tout commence avec une itinérante de passage dans la ville de Sparks : miséreuse et sans presque rien à échanger, son étal est triste à voir, elle possède si peu de choses qu’elle se voit obligée d’écourter la vente. Mais Doon aperçois un livre dans la carriole de l’itinérante et demande quel est son prix, cette dernière le lui cède pour bien peu au vu de sa valeur. Le titre de ce mystérieux livre : Pour les habitants d’Ember. Doon va alors tout faire pour déchiffrer le livre, ou plutôt ce qu’il en reste, c’est-à-dire moins d’une dizaine de pages.

De retour dans la ville souterraine

Il devient clair que le livre découvert par Doon oblige à retourner dans l’ancienne citée, mais comment y retourner sans alerter les adultes ? Doon fait part à Lisa de sa découverte et la convainc de l’accompagner à Ember, pour le meilleur et pour le pire. Mais évidemment, la quête ne va pas se dérouler sans anicroches et Ember a bien changé en quelques semaines sans lumières…

Une intrigue un peu trop redondante ?

Comparé aux tomes précédents, Le diamant des ténèbres possède une intrigue moins intéressante. On retrouve les mêmes mécanismes qui avaient fonctionnés avec la Cité de l’ombre sans quasiment aucune nouveauté, c’est dommage. Bien sûr il y a de nouveaux personnages qui apportent un petit plus à l’intrigue, mais rien de franchement nouveau ne survient dans l’histoire en général. On a même parfois affaire à des passages un peu longs qui cassent le rythme du livre.

Autre petit point noir dans ce roman, le ton un peu trop positiviste et plein de bons sentiments poussés parfois jusqu’à l’extrême pour certains personnages.

Mais ce dernier tome ne nous laisse tout de même pas en reste au niveau des révélations, car on saura enfin ce qu’a découvert Monsieur McCoy, un personnage du troisième livre, l’oracle de Yonwood, ou encore quel est ce mystérieux diamant des ténèbres, et enfin quelle est donc cette ville magnifique que voit Lisa en rêve depuis des années… et quelques autres choses encore.

Ce dernier tome est donc assez inégal, il est à lire pour avoir le fin mot de l’histoire, et non pas pour son intrigue qui est assez légère.

En conclusion, la quadrilogie post-apocalyptique de Jeanne DuPrau vaut le détour, c’est un énorme coup de cœur, en ce qui concerne les trois premiers tomes, complètement immersifs. Il n’y a plus qu’à espérer que d’autres ouvrages de l’auteure verront le jour en France, c’est tout le mal que l’on lui souhaite !

Chronique : La cité de l’ombre – Tome 1

la cité de l'ombre 01Et si tout ce que vous connaissiez du monde était une ville souterraine ?

Jeanne DuPrau est une auteure américaine de fantastique très prolifique, les quatre livres constituant la série de la Cité de l’ombre sont les seuls de l’auteure à être publiés en France pour le moment. Le premier roman de la quadrilogie a été adapté au cinéma en 2008 sous le même titre.

Dans la cité souterraine d’Ember

A peine commencé, le lecteur se retrouve plongé dans la ville de Doon et Lisa, deux jeunes gens qui vont bientôt commencer à entrer dans la vie active grâce à la cérémonie des Attributions, le métier de chacun est attribué par tirage au sort d’un petit papier, selon les besoins de la ville, les attributions changent chaque année.

Parallèlement à ces deux nouvelles vies qui commencent, celle de la ville elle, s’essouffle : les matières premières viennent à manquer et pire que tout ; la cité est en proie à des pannes d’électricité, son générateur peine de plus en plus à satisfaire les besoins des habitants.

C’est donc une ville mourante à laquelle on est confronté, mais personne n’a l’air de s’en inquiéter au point de faire bouger les choses… personne sauf Doon.

Une quête… mais vers quoi ?

La cité de l’ombre est un roman jeunesse assez simple dans sa construction, mais très riche dans ses idées. On ne sait pas directement quelle est la « quête » à accomplir par nos deux héros car eux-mêmes ignorent ce qu’ils cherchent, ni même si elle est matérielle ou spirituelle, le mystère est bien gardé et les lecteurs dès l’âge de 11 ans s’épanouirons dans cette lecture remplie d’aventures et de secrets bien gardés.

Amitiés naissantes, d’autres brisées, le tout sur fond de manigances obscures, Ember est une ville pleine de secrets.

Un mode de vie très différent et organisé très intelligemment.

Le charme de l’œuvre réside dans la découverte pour le lecteur d’une nouvelle forme d’organisation. En effet, la ville d’Ember est très différente de ce que l’on pourrait connaître : personne ne choisi son métier, il est défini selon les besoins de la ville, et si au bout de quelques années quelqu’un n’est pas efficace dans la branche qu’on lui a définie, on l’en change jusqu’à trouver la bonne pour lui et pour la ville.

Tous les objets de la vie courante non fabriqués par Ember sont entreposés dans de gigantesques entrepôts, et chacun doit faire une demande pour obtenir ce qu’il désire, que ce soit des conserves, des chaussettes ou encore des ampoules ; tout est rationné. Cette logistique entraîne parfois certaines dissensions au sein de la ville, certains ayant obtenu ce qu’ils souhaitaient alors que d’autres n’ont rien, c’est injuste mais c’est la loi d’Ember.

En conclusion, la cité de l’ombre est un très bon premier tome très axé « social » dans son exploitation des facettes humaines sur fond de fin du monde. Riche en découvertes et rebondissements, il séduira tous les amateurs d’aventures et les autres aussi.

Site officiel de Jeanne DuPrau.

Chronique Manga : Divine Nanami ! – Tome 1

divine nanami 01Comment mener de front une vie de lycéenne et de déesse ?

Divine Nanami est le premier manga de Julietta Suzuki publié en France. Cette série est plus connue ailleurs sous le nom de Kamisama Kiss. La créatrice de ce shôjo a notamment fait beaucoup de one-shot et travaille actuellement sur plusieurs séries.

Une héroïne pas vraiment aidée par la vie…

Nanami Momozono n’est pas ce que l’on pourrait appeler une adolescente ordinaire… Sa mère n’est plus là et son père dilapide au jeu le peu d’argent que la jeune fille s’évertue à obtenir. Mais un jour, la vie de Nanami va vraiment basculer : son père est parti en la laissant avec les dettes qu’il a accumulées, et les huissiers sont à la porte pour saisir les meubles et la maison. Nanami se retrouve à la rue.

C’est ainsi qu’elle va faire la connaissance d’un très étrange inconnu qui, au cours d’une conversation tout aussi bizarre, va lui faire don de sa maison en lui laissant un plan pour s’y rendre. Nanami n’ayant rien à perdre, elle y va et ne se doute pas encore de la nature du cadeau qui lui a été fait…

De lycéenne sans le sous à déesse d’un temple

Nanami se rend donc à l’adresse indiquée : un petit temple dans un piètre état. C’est ainsi que commence la double vie de la jeune fille. Car en acceptant la maison (ou plutôt le temple), elle a aussi accepté implicitement d’être la déesse de ce lieu. Mais elle va devoir faire ses preuves aux yeux des serviteurs de cet endroit sacré… en particulier Tomoé, le bras droit de l’ancien dieu du temple, qui ne croit pas une seule seconde au départ de son ancien maître.

Une intrigue drôle et originale fidèle aux croyances japonaises

Divine Nanami est un shôjo des très classique qui fonctionne à merveille. Le jeu du chat et de la souris entre Nanami et Tomoé est à la fois drôle et effrayant, tout en laissant un doute au lecteur sur leurs sentiments respectifs : haine ? entente cordiale ? amitié ?

L’histoire en elle-même est sympathique, originale et drôle. On se retrouve avec des situations loufoques, cocasses et souvent bien compliquées pour notre jeune déesse. Un vrai petit brin de fraîcheur dans le monde du manga.
Le petit plus de ce manga : on apprend comment fonctionnent les petits temples locaux au Japon, chacun étant dédié à un kami (dieu local). Chaque kami possède une spécialité. Il existe ainsi des dieux pour pratiquement tout : réussite scolaire, amour, soleil…

Le dessin, quant à lui est tout, ce qu’il y a de classique. Agréable à regarder et souvent humoristique, il colle parfaitement au ton résolument décalé de la série.

En somme, Divine Nanami est une bonne nouvelle série qui mérite de sortir du lot de la masse monstrueuse des nouveautés manga. Le second tome est sorti début juillet et le troisième verra le jour à la mi-septembre. Cette chronique a été réalisée pour le site ActuSF 

9/10

GENRE : Japon, Mangas
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TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Ramsès au pays des points-virgules

ramses au pays des points-virgulesUn voyage dans l’imaginaire débridé d’un passionné de littérature

Pierre Thiry a été vendeur de disques, administrateur de théâtre, programmateur de concerts et bien d’autres choses encore. Il se consacre maintenant à l’écriture et à l’animation d’ateliers d’écritures.

« Fiction pour tous lecteurs de dix à cent-dix ans »

Le livre est annoncé en couverture comme étant une fiction à lire de de dix à cent-dix ans, ce qui peut laisser en sceptiques certains, mais ça fonctionne. Dès sept ans, on entre dans le monde abracadabrantesque de Sissi et de son oncle avec lequel elle s’est lancée dans un pari un peu fou. Et pour les plus grands, ce roman est une vraie bouffée d’air frais, de clins d’œil à la littérature de tous horizons.

Un récit plein d’humour et une aventure complètement « barrée »

Tout commence donc quand Sissi met au défi son oncle de trouver un livre écrit par un certain Jérôme Boisseau (inventé de toutes pièces par cette dernière)… un pari presque impossible à réaliser, sauf pour l’oncle plein de ressources de Sissi qui va donc se lancer dans l’écriture d’un roman sous le pseudonyme dudit auteur…

C’est ainsi que le roman de Ramsès au pays des points-virgules commence (cette introduction étant elle-même un clin d’œil aux circonstances de la naissance de ce livre).

Un voyage onirique et poétique dans un monde vivant et coloré

L’univers de Pierre Thiry est rempli d’une masse impressionnantes de références littéraires et culturelles diverses. Les clins d’œil à Jules Verne sont assez présents, et pour cause, c’est un de ses auteurs favoris. On croise aussi la vraie Alice de Lewis Caroll qui a une mission pour Sissi, et vous en saurez un peu plus sur la « vraie histoire » du roi Ramsès, mais aussi sur les poissons…

C’est dans un récit qui peut paraître très décousu au premier abord que le lecteur doit laisser son esprit errer. L’écriture de Pierre Thiry fait le reste, très bien tournée, plaisante et souvent drôle, on ne peut qu’être séduit par cet univers si particulier.

En somme, Ramsès au pays des points-virgules est un ovni littéraire à lire pour s’évader, sans préjugés aucun. Adapté aux enfants pour ses aventures simples et vivantes et parfait pour les adultes qui veulent sortir des sentiers battus. Bien sûr, tout le monde ne sera pas conquis, mais ça vaut le coup de s’y essayer.

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Chronique : Le landau du rat – Recueil de nouvelles

le landau du ratUn recueil de nouvelles déjantées à lire sous acide

Jacques Barbéri est un auteur français de SF qui a écrit nombres de romans, parmi les plus marquants : L’homme qui parlait aux araignées, Narcose, ou encore Le crépuscule des chimères. Un de ses auteurs de référence est Philip K. Dick.

Avec Le Landau du rat, Jacques Barberi signe un recueil de nouvelles folles, noires, et complètement hors contrôle. Cette anthologie a été réalisée par Richard Comballot, fan de la première heure (dès l’âge de dix-sept ans) et éditeur. Il fut l’un des premiers à « remarquer » l’auteur atypique et prometteur qu’était Barberi, et il lui a déjà consacré plusieurs dossiers dans la revue Bifrost ou encore Galaxies.

Cette intégrale est le deuxième recueil de nouvelles de Barberi publié chez La Volte, le premier était L’homme qui parlait aux araignées.

Des nouvelles à l’ambiance bien particulière

Lire du Barberi, c’est un peu retrouver la nostalgie que peuvent nous apporter les nouvelles de K. Dick ; et pour cause, les deux auteurs ont une chose en commun essentielle : ils se jouent de la réalité et des apparences pour muer le tout en un magma étrange, bizarre et souvent fascinant.

Parmi les nouvelles marquantes, on retiendra certainement Concordance des temps dans un lieu-dit, sorte d’Alice au pays des merveilles encore plus déjanté que l’original où l’on part en incursion dans un univers totalement psychédélique.

La grande oiseau, très belle romance sur fond d’impossible saura aussi marquer durablement les esprits par sa beauté, son atmosphère de nostalgie et d’amour mêlés.

Mais certaines des nouvelles ne relèvent pas du tout de la science-fiction, comme L’éternel retour, qui est une très courte nouvelle basée sur les souvenirs d’enfance, la nostalgie, la famille… magnifique et poignante avec une très belle chute.

Vous l’aurez compris, ce livre a de quoi contenter des goûts divers et variés en matière littéraire.

Une plume marquante et sublime

Rarement un texte a su toucher aussi bien celui qui le lit. Barberi a le don des mots, et il le montre à chaque instant. Que ce soit dans l’horreur ou la magnificence, ses phrases portent et font mouche pour atteindre le lecteur dans son âme, ou du moins dans son amour des belles phrases.

Parmi les nouvelles, vingt-sept au total (dont certaines co-écrites), vous en trouverez certainement une à votre goût.

Mélange subtil de violence, de paranoïa (et autres travers humains) et de poésie, Le Landau du rat séduira les fans de Dick, les fans de SF mais pas seulement : les amoureux de la langue française ne seront pas en reste avec ce beau recueil qui mérite une place dans toute bonne bibliothèque.

Cette chronique a été réalisée pour le site ActuSF

8/10

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Chronique Jeunesse : Saga de Sakari – Tome 1 – Banquises de feu

37528_BanquisesFeuCV.inddPremière série de Guillaume Lebeau, il n’en est tout de même pas à son premier livre ; c’est l’auteur du livre Iceland paru aux éditions Mango en 2007 qui montre déjà sa prédilection pour les ambiances nordiques.
Premier tome d’une trilogie glaciaire, Les banquises de feu nous conte l’histoire du peuple Thuléen qui lutte contre l’armée de guerriers et de sorciers noirs d’Ingvar, un homme fou de conquêtes.

Un dernier peuple à conquérir

Sakari et Kaspar sont de jeunes adolescents du peuple Thuléen, et chacun à sa manière veut défendre sa patrie, son identité. Kaspar est l’héritier du trône du royaume tandis que la jeune Sakari est sa meilleure amie et confidente mais aussi une jeune guerrière courageuse. Ils vont partir en quête d’un peuple mystérieux qui a la capacité de sauver leur cité… mais encore faut-il surmonter les épreuves qui y mènent.

Des personnages peu charismatiques et une histoire trop classique

Le problème majeur de ce livre est le cruel manque de profondeur des personnages. Ils ont un nom mais aucune personnalité marquante. Leur histoire, leurs problèmes, tout ce qui pourrait faire d’eux des personnages attachants n’est pas assez exploité. L’histoire quand à elle n’a rien de très original, ce qui est regrettable car l’idée de créer un monde de fantasy dans une ambiance glaciaire et hostile avait le mérite de sortir de l’ordinaire. Les éléments traditionnel de la quête et de ses héros est en marche… mais rien de nouveau à l’horizon…

Banquises de feu est donc un roman très moyen qui aurait pu être intéressant si son intrigue avait été plus recherchée. Le second tome verra le jour en octobre 2011 et le troisième début 2012.

 

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Chronique bd : Un amour de Marmelade

un amour de marmeladeUne histoire basique, mais qui sait séduire le lecteur par son univers original.

Un amour de Marmelade est une bande-dessinée en one-shot qui se déroule dans un univers onirique que l’on peut qualifier de steampunk. Son auteur, Supiot, a déjà bon nombre de bd à son actif dont la série Marie Frisson chez Glénat, ou encore Les aventures oubliées du baron de Münchhausen chez Vent d’Ouest.

Dans la ville sombre et brumeuse de Lutecia…

Lutecia, une ville qui n’est plus que l’ombre d’elle-même suite aux nombreux bouleversements passés. Les habitants y sont tristes et gris, sans aucune volonté. Mais parmi eux, caché dans les égouts de la ville se cache le célèbre et très recherché Marmelade.
Cette homme (ou autre choses ?) est recherché par toute la police de la ville pour nombres de crimes… mais Marmelade dément toutes ces accusations : son unique but est de retrouver son amour perdu depuis des années, sa femme Mathilde.

Mais qui est Marmelade ?

Vous l’aurez très certainement compris, l’étrange personnage vert en couverture n’est autre que Marmelade, mais qu’est-il réellement ? Il ne ressemble à rien d’humain et pourtant il agi comme n’importe lequel d’entre nous.
Marmelade est donc un être étrange dans un monde qui l’est tout autant, mais il ne sera bientôt plus seul dans sa quête de la vérité, car une jeune femme prénommée Blanche va l’aider dans son entreprise. Car Marmelade n’a pas toujours été ma créature que beaucoup jugent monstrueuse… c’était avant tout un homme, un scientifique apprécié et renommé, qui plus est, et Blanche n’est autre qu’une de ses plus grandes admiratrices.

un amour-marmelade-planche-supiot-400x571Un graphisme original et des personnages très attachants

La jeune Blanche est un des personnages les plus intéressants de l’histoire avec une personnalité plus complexe qu’il n’y parait. Marmelade quand à lui trouve sa force de caractère dans son apparence et son graphisme des plus atypique ; le plus curieux étant sa quasi-absence d’expressions faciales, car il n’est doté que d’une bouche. Mais ces éléments manquants sont d’autant plus parlants car on devine aisément ses expressions.

Entre le roman graphique et la bd, cette œuvre a le mérite d’avoir un réel univers. Parfois très esthétique, notamment lorsqu’on navigue à travers des chefs d’œuvres de la peinture (Monet, Manet…) et d’autre fois atroce. L’histoire est découpée en chapitres dont la page de garde est tout simplement magnifique, on tombe aussi sur quelques coupures de journaux sublimes dans le réalisme et le détail. Le dessin est à l’image de son histoire, parfois drôle, burlesque, triste ou encore violent. Supiot n’a pas toujours une patte esthétique, mais toujours à fleur de peau.

Un amour de Marmelade est donc un très beau livre-objet que les amateurs du genre steampunk pourront sans doute apprécier. On regrettera toutefois une intrigue un peu trop légère et facile, mais c’est le risque quand on a affaire à un one-shot.

6.5/10

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Chronique : J’ai embrassé un zombie (et j’ai adoré)

j'ai embrassé un zombie (et j'ai adoré)Une romance pour ados des plus classiques…

Paru aux éditions Albin Michel dans la collection pour ados Wiz, voici le dernier livre de bit-lit en date chez l’éditeur. Mais cette fois, il n’est pas question de vampires et de loup-garous, les zombies prennent le pouvoir et les cœurs des adolescentes…

L’auteur Adam Selzer, s’est spécialisé dans la littérature pour la jeunesse (des jeunes lecteurs aux ados),. Il est originaire de Des Moines dans l’Iowa, le même endroit dans lequel se déroule le présent roman.

Les histoires d’amour, c’est pour les autres…

…c’est du moins ce que pensait la jeune Alley qui déteste les couples et les histoires d’amour langoureuses en général. Elle cultive ses passions : la bonne musique, se moquer des autres, être cynique au possible et écrire des articles assassins dans le journal local de sa ville : Des Moines. D’ailleurs, cette ville, Alley n’en peut plus et c’est pour ça qu’elle n’est pas tombée amoureuse ni même sortie avec beaucoup de garçons : elle veut à tout prix « s’échapper » de cette campagne où il n’y a rien à faire et trouver LE grand amour dans une ville où les grattes-ciel seraient plus qu’un bâtiment de quatre étages…

Mais notre ado grinçante va déchanter un soir de concert en rencontrant un jeune homme beau, sombre, séduisant, à la voix profonde et envoutante, et elle va bien entendu tomber sous le charme du bel inconnu. Tout ce dont elle se moquait chez les couples va désormais s’appliquer à elle pour le meilleur et pour le pire…

Beaucoup de déjà vu…

Le titre séduisant de l’ouvrage pouvait donner à penser que l’on tomberait sur un livre humoristique qui se moque des histoires d’amour mais c’est en fait le contraire. On tombe malheureusement dans les clichés de la romance ado sans grands rebondissements, dommage quand on voit le potentiel « drôle » qu’aurait pu avoir cette histoire.

Ce roman pour ados séduira toutefois toutes les jeunes filles qui ont soif d’histoires d’amour avec un grand A sinon, passez votre chemin.

Actualité éditoriale : Prophétie – Le maître du jeu, l’enjeu de fin d’année des éditions Bayard

mayas quai branlyprophétie - tome 1 - le maitre du jeu Hier au Musée du Quai Branly été organisé un petit-déjeuner de présentation du livre Prophétie, le maître du jeu par les éditions Bayard. Premier tome d’une trilogie pour la jeunesse sur fond d’apocalypse, Prophétie est un roman qui traite de la prophétie des Mayas, ces derniers ayant prévu la fin du monde pour décembre 2012, leur calendrier s’arrêtant définitivement passée cette période.

L’histoire est celle de Nathan qui le soir de son treizième anniversaire est tiré du sommeil par un cliquetis : celui d’une vieille valise rangée dans la chambre de son père. Cette dernière contient une photo, un carnet et surtout une boîte qui renferme un jeu Maya très ancien. Nathan découvre bientôt qu’il s’agit d’un cadeau du dieu Maya de la création. Remettant le sort de l’humanité en question, celui-ci propose au garçon un défi : si Nathan parvient à le battre au Jeu, la fin du monde n’aura pas lieu.

Une histoire intéressante donc et qui plus est co-écrite par Mel Odom (auteur d’une foule de livres de fantasy, il a notamment participé à la série des Royaumes Oubliés avec La bibliothèque perdue de Cormanthyr, ou encore dans les adaptations de séries en roman).

Le second auteur, Jordan Weisman n’est autre que le papa du concept de la trilogie Cathy’s Book. Il est directeur artistique chez Microsoft.

Une fois encore, les éditions Bayard Jeunesse innovent encore : après Cathy’s book, premier livre interactif où l’intrigue se joue en parallèle sur internet, puis Skeleton Creek livre qui lui aussi requérait internet pour suivre les clés de l’intrigue on va encore un peu plus loin dans l’utilisation de médias parallèles avec Prophétie. Car en plus de la lecture, le jeu Maya que Nathan découvre est lui aussi fourni avec le livre, mais ce n’est pas tout. Le lecteur pourra également jouer en ligne à ce jeu et dépasser Nathan dans sa collecte des pièces du jeu.

On a donc hâte de voir ce fameux jeu de plateau en vrai… mais aussi en ligne ! Le site devrait ouvrir courant septembre, un peu avant la sortie du livre qui elle est programmée pour le 13 octobre. Un livre-objet innovant à suivre de très près sur le blog. Bientôt, des photos du plateau de jeu.

Enfin, merci aux éditions Bayard pour cette journée de présentation ainsi que pour la visite guidée de l’exposition temporaire Mayas, parfaitement en adéquation avec l’univers du livre. Cette exposition au Quai Branly fut très enrichissante et nous a permis d’appréhender ce peuple méconnu par bien des aspects.

Chronique : Les 100 portes secrètes

les 100 portes secretesQuand les musées sont une porte vers un autre monde…

Il y a une dizaine d’années est sorti un album jeunesse prénommé Le livre disparu, publié aux éditions Circonflexe. Il fait écho au livre les 100 portes secrètes qui vient d’être publié chez Albin Michel Wiz, par le même, Colin Thompson. On y retrouve le même monde onirique où une bibliothèque est un univers, et où chaque livre est une maison…

Un musée pour terrain de jeu

Tous les soirs, après la fermeture du musée, le jeune Peter a le musée pour lui tout seull. Son grand père est le gardien des clés du musée, et vit donc dedans avec sa fille et son petit-fils. Mais un jour, le monde de Peter va se transformer, quand au détour d’un passage secret il rencontre une très très vieille femme qui lui donne un mystérieux livre avec pour seule et unique consigne : Ne Pas le Lire. Ainsi commencent les aventures de Peter dans le musée… et dans un autre monde…

Quand les livres deviennent un monde à part entière

Peter atterrit malgré lui dans un monde fait uniquement de livres ou chaque ouvrage est une maison ; leurs habitants voient leur personnalité très liée au livre dans lequel ils habitent. Ainsi se monde-bibliothèque est rangé comme suis : dans les premiers étages, les ouvrages dits classiques ;  on y incluse toutes les littératures à travers le monde et les époques. Mais au fur et à mesure que l’on monte dans les étagères, les ouvrages sont de plus en plus abîmés, esquintés, noircis… au-delà d troisième étage il est interdit de se promener sous peine de ne jamais revenir…
Cette idée d’un monde fait de livres est riche mais mal exploitée, pas assez creusée, on aurait apprécié plus de détail quand aux « quartiers » de livres décrits de façon trop brève.

Une histoire qui fonctionne… presque

Les 100 portes secrètes réunit tous les ingrédients qui auraient pu en faire un bon livre, mais malheureusement, l’alchimie ne prend pas. Des dialogues trop décousus (problèmes de traduction ?), des personnages pas assez attachants et trop passe-partout sont les gros points noirs de cet ouvrage.

Les 100 portes secrètes est donc un livre sympathique mais loin d’être extraordinaire ; il séduira peut-être les jeunes lecteurs entre 10-12 ans pour son univers résolument fantastique dans la lignée d’œuvres telles que l’histoire sans fin, à la frontière du rêve et de la réalité avec une quête et un jeune héros élu.

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