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Actualité éditoriale : L’Atalante sort sa collection de poches !

Nous en avons rêvé pendant de très nombreuses années, ils l’ont (enfin) fait ! Les éditions L’Atalante viennent de lancer leur collection de romans au format poche. Pour cette première lancée, ce sont six titres du fonds de l’éditeur qui sont remis au goût du jour et qui deviennent accessibles pour moins cher.

Le nom de cette nouvelle collection ? La petite dentelle ! N’y voyez pas de clin d’œil à la lingerie, il n’y en a aucun. C’est juste que l’Atalante a déjà une collection s’intitulant La dentelle du cygne, alors quoi de plus logique que de faire un dérivé de cette appellation ?

Voici la liste des six premiers titres parus chez L’Atalante Poche – La petite dentelle, tous parus le 27 mai dernier en librairie !

  • Cygnis de Vincent Gessler
  • Le Clairvoyage d’Anne Fakhouri
  • Honor Harrington – Tome 1 – Mission Basilic de David Weber
  • Honor Harrington – Tome 2 – Pour l’honneur de la Reine de David Weber
  • Le chant du cosmos de Roland C. Wagner
  • Alexandre le Grand et les aigles de Rome de Javier Negrete

Le graphisme de cette nouvelle collection est aussi beau qu’épuré, ce qui rend franchement bien tant au niveau des couvertures que sur les tranches. Je n’ai qu’une hâte, voir la collection se développer pour qu’ils soient beaux tous ensemble dans la bibliothèque !

Dédicace : Susan Kaye Quinn en signature exceptionnelle à la Librairie Royaumes

L’auteure américaine de la saga fantastique Mindjack publiée chez MxM Bookmark sera présente pour deux heures de signature à la librairie Royaumes (42 rue de Tolbiac, Paris 13ème – toues les infos en bas d’article).

Quand ? : Le vendredi 3 juin, de 17h00 à 19h00

Où ? : A la librairie Royaumes – 42 rue de Tolbiac, dans le 13ème arrondissement de Paris.

Qu’est-ce que ça raconte ? : Mindjack, c’est une saga d’anticipation qui imagine que l’humanité évoluera. Dans un avenir proche, tout le monde lit dans les pensées de tout le monde… les codes sociaux ont radicalement changés. Même la manière d’enseigner à évolué et fait appel aux capacités mentales de chacun… Et ceux qui n’aurons pas réussit à évoluer se nomment les zéros. Leurs perspectives d’avenir sont quasi nulles et ils ne s’intègrent pas à la société car mis immédiatement à l’écart… c’est le cas de l’héroïne de ce livre, Kira.

Pourquoi j’ai aimé et que je vous le conseille ? : Parce que Mindjack est une série d’anticipation bien pensée (sans jeux de mots !). C’est original, enlevé, le rythme est soutenu. En bref, on est captivés par l’histoire de Kira qui nous emmène bien loin des sentiers battus. C’est une héroïne normale à qui il arrive des choses extraordinaires. J’ai hâte de livre la suite !

Présentation de l’éditeur :

A seize ans, Kira Moore n’est qu’une Zéro, quelqu’un qui ne peut lire dans les pensées des autres, et dont les autres ne peuvent pas lire les pensées non plus. Les gens comme elle sont des parias à qui on ne peut faire confiance, ce qui ne lui laisse aucune chance d’avenir avec Raf, le meilleur ami télépathe dont elle est amoureuse en secret.

Mais lorsqu’elle prend le contrôle de l’esprit de Raf par accident et manque de le tuer, Kira tente de cacher ce nouveau pouvoir qui l’effraie à sa famille, ainsi qu’à Raf lui-même, dont la méfiance grandit chaque jour un peu plus.

Mais les mensonges ne font que se resserrer autour d’elle, l’entraînant au plus profond du monde caché des mindjackers, où prendre le contrôle des gens qu’elle aime n’est que le début de la longue liste des choix mortels qui l’attendent.

Chronique Jeunesse : Lola et la machine à laver le temps

Un roman pour la jeunesse débridé, drôle et temporellement instable !

Rolland Auda est un auteur pour les adolescents et la jeunesse. Lola et la machine à laver le temps est son premier roman pour la jeunesse. Avant cela, il a écrit trois romans destinés aux adolescents, tous chez Sarbacane : L’équipée volage, Le dévastateur et Gringo shaman.

Avec ce nouveau roman, Rolland Auda signe son entrée – réussie – en littérature dite jeunesse.

Comment sauver l’avenir de son papa du passé ?

Tu ne comprends pas le sous-titre de cette chronique ? Soyons plus clairs. Lola a un papa de génie qui a créé une machine à voyager dans le passé. Enfin, une machine à laver qui voyage dans le passé plus exactement. Mais suite à la pression d’un certain gouvernement l’avenir de la machine est menacé, de même que Lola elle-même… Alors pour sauver les meubles (enfin, la machine à laver et Lola), la jeune fille se doit d’aller dans le passer prévenir son papa… âgé de 10 ans !

Un très bon Pépix !

Cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu un roman Pépix avec autant de plaisir ! Cette nouveauté me permet de renouer avec la collection, et ça fait du bien.

Lola est une petite fille dynamique, un peu folle et extrêmement attachante… de même que son papa du passé ! Et on adorera son petit côté entremetteuse… L’écriture de Rolland Auda est tout aussi caractéristique : vive, drôle, enlevée… Les adjectifs ne manquent pas pour décrire sa plume.

L’histoire tient bien la route, l’écriture est vivante, les personnages bien campés et décrits (le petit robot Dialectus est adorable)… Et les bonus qui entrecoupent le roman sont bien trouvés ! Le quatrième bonus en particulier était fort bien traité…  Et oui, que se passerait-il si Lola était transportée 34 ans dans le futur ? Alors ?

…..

Cette lecture est donc un petit coup de cœur. Tant au niveau de la créativité que de l’humour, Rolland Auda fait un carton plein avec ce roman adapté aux lecteurs dès l’âge de 9 ans. Alors, un quand un nouveau Pépix ? Si vous êtes trop pressé, vous pouvez toujours tenter de bidouiller vous aussi votre lave-linge… !

PS : Mention spéciale pour les titres de chapitres fort biens trouvés : Morgane de toi, Au 117, Boulgourkyia ne répond plus. Certains sont de jolis clins d’œil !

Chronique : Le Projet Starpoint – Tome 1 – La fille aux cheveux rouges

Un roman qui nous fait plonger dans un imaginaire débridé et fascinant. Bienvenue dans l’univers mémorable et unique de Marie-Lorna Vaconsin !

Voici Le Projet Starpoint, premier roman de l’auteure française Marie-Lorna Vaconsin (voir l’interview de l’auteure ICI) et premier tome d’une trilogie. Passionnée d’imaginaire depuis sa plus tendre enfance, l’auteure nous propose ici un univers passionné et fourmillant d’idées où fantastique et sciences s’entrecroisent…

Une rentrée déprimante

Pythagore est un adolescent tout ce qu’il y a de plus ordinaire, mais avec déjà beaucoup de soucis dans sa jeune vie. Son père est dans le coma depuis de nombreuses années, sa mère fait tout pour porter à bout de bras ce qu’il reste de leur famille… Et Pythagore lui tente tant bien que mal de vivre normalement sa vie d’ado.

Mais à la rentrée, lorsque sa meilleure amie Louise l’ignore pour une nouvelle venue, Pyth se pose de nombreuses questions. Qui est cette nouvelle aux cheveux couleur rouge sang prénommée Foresta ? Pourquoi Louise le délaisse-t-elle comme si leur amitié n’avait jamais existé ?

Il y a quelque chose d’étrange avec cette jeune fille, et Pyth aimerais beaucoup savoir quoi. Mais ce qu’il va découvrir va dépasser toutes ses suppositions !

Un voyage à travers « L’angle mort »

Si vous recherchez un roman original mélangeant aventure, fantastique, parcours initiatique et suspense, vous êtes à la bonne porte ! Le Projet Starpoint est un bon premier roman dont il me tarde de découvrir la suite tant il est bien mené. L’intrigue en elle-même débute comme beaucoup de romans fantastiques, mais l’auteure réussit à s’émanciper de nombreux codes et créé son propre univers.

Tout d’abord, Pyth est un peu plus grand que les personnages qui incarnent la plupart des sagas fantastique. Habituellement, ils sont à peine sortis de l’enfance et oscillent entre 11 et 13 ans environ. Pyth, lui, est en pleine adolescence et donc en pleine découverte de lui-même, et de ses sensations. En cela, l’auteure amène parfaitement les réflexions et questionnements du jeune homme sur ses désirs et ses envies sans jamais entrer la formulation franche. On sent juste que Pythagore est un personnage qui grandit et qui se forge à l’instant même où on le lit.

Ensuite, Marie-Lorna Vaconsin a su créer tout un univers parallèle à la géographie précise et aux étrangetés fascinantes. Il y est question de sang bleu, de gravité étrange dans une mer inconnue, de mondes parallèles et de glissement dans « L’angle mort ».

Tout y est expliqué précisément, et on plonge dans cet univers avec délices car il est cohérent et très bien développé ! On sent que l’auteure y a travaillé de longues heures pour le rendre consistant (si je puis dire…).

Et surtout, elle retranscrit magnifiquement les impressions ressenties par ses personnages selon qu’ils sont sous l’effet de la gravité ou d’une substance étrange qu’est la pectine (mais il y en a d’autres encore plus fascinantes !).

Enfin, étant une grande fan de sciences sous toutes ses formes, Le Projet Starpoint ne pouvait que me plaire. On y parle de biologie, de physique, de mathématiques et d’une foule d’autres choses fascinantes. D’autant qu’on sent que l’on n’a pas fini d’être surpris car de nombreuses choses sont à peine évoquées dans ce premier tome et a hâte d’en savoir plus… Et puis, quel est donc exactement ce fameux projet qui donne son nom au livre ?

…..

Que de mystères donc dans ce premier opus très bien mené ! On attend avec impatience la suite de cette saga (à priori pour 2018). Mais si vous aimez les histoires originales aux univers fouillés et les personnages forts (Foresta est inoubliable dans son genre !), ce roman est pour vous. A découvrir dès 12/13 ans environ, puis sans restrictions.

Chronique : Il y a un robot dans le jardin

Le roman « trop mignon » des éditions Super 8 qui vous fera passer un merveilleux moment entre humour débridé, et aventure…

Premier roman de l’anglaise Deborah Install, Il y a un robot dans le jardin est le titre mignon et sf de cette année… à ne manquer sous aucun prétexte ! L’ouvrage est paru en janvier 2017, chez les géniales et atypiques éditions Super 8, qui comme toujours réussissent à nous surprendre.

« Chéri, il y a un robot dans le jardin »

C’est ainsi que commence le roman : cette phrase incongrue va être le déclencheur d’un véritable changement de vie pour les habitants de la maison où se trouve ledit jardin… Et l’étrange robot qui y a élu domicile. Tout cabossé, bringuebalant par certains endroits, et fuitant même, le petit robot est bon pour la casse, du moins selon Amy.

Mais pour Ben, qui n’a jamais réussit à s’accomplir dans quoi que ce soit, la présence de ce petit robot va éveiller quelque chose en lui… Quitte à tout plaquer pour trouver quelqu’un à même de le réparer, et parcourir le monde!

Un road-trip génial et fou… si savoureux qu’il en est presque trop court ! 

Si vous ne devez lire qu’un seul roman mêlant humour et sf cette année, misez tout sur celui-là ! Tout y est mémorable et mythique. Du relationnel touchant et unique entre Ben et Tang le petit robot décrépit, en passant par les nombreux pépins qu’ils vont rencontrer, tout y est génial…

Pêle-mêle, vous découvrirez : un hôtel paumé un peu étrange, un savant fou, une île où il fait bon vivre… Vous voyagerez aux États-Unis, au Japon et sur des îles paradisiaques.

Ce roman, c’est une véritable ode à l’aventure et à l’amitié ! C’est également un superbe ouvrage d’apprentissage où celui qui tire des leçons n’est pas forcément celui que l’on croit…

Chaque page se savoure, et chaque dialogue est génialement mis en scène par Deborah Install :

  •      « – Ben s’amuser ?
  • Oui, beaucoup. Merci. […]. Et toi, qu’est-ce que tu as fabriqué ?
  • Fabriqué ?
  • Qu’est-ce que tu as fait ? Tu as regardé la télévision tout le temps ?
  • Oui, sauf quand Tang téléphoner.
  • Pardon ?
  • Monsieur dans télé dire appeler. Alors Tang appeler.
  • Tu as appelé un jeu télévisé en direct ?
  • Oui.
  • Et le monsieur t’a répondu ?
  • Oui.
  • Et ?
  • Monsieur parler japonais. Tang pas comprendre. »

Et des échanges aussi absurdes/géniaux/incongrus de ce style, il y en a plein !

  • «  – Tu ne peux pas inventer un mot sans lui attribuer de signification.
  • Pourquoi ?
  • Comment ça, « pourquoi » ? C’est la règle du jeu !
  • Tang pas comprendre.
  • On dit : « Je ne comprends pas ».
  • Tang je ne comprends pas. »

On frise le génie avec des réparties comme ça, et surtout, c’est fou rire garanti, où que vous soyez en train de lire !

….

Il y a un robot dans le jardin, c’est un roman touchant et drôle à mettre entre toutes les mains. Puisque c’est la mode des feel good book, pourquoi n’y aurait-il pas un sous-genre en sf ? Ce roman en serait le digne représentant tant il est une merveille de positivisme et d’humour. C’est un énorme coup de cœur qui renouvelle une fois de plus ma confiance envers les éditions Super 8 !

Interview de Christophe Lambert pour son roman Soul Breakers

Autour de quelques questions choisies, Christophe Lambert répond à propos de son tout dernier roman en date : Soul Breakers.

L’histoire nous plonge à l’époque de la Grande Dépression (aux États-Unis), où nous suivons Teddy, un jeune homme prêt à tout pour sauver sa petite sœur d’une mystérieuse malédiction… La chronique complète ici.C’est un roman captivant aux allures de road-trip sur fond de fantastique.

La bibliothèque de Glow : Vous êtes-vous beaucoup documenté sur la Grande Dépression pour écrire ce roman aux allure de road-trip fantastique ?
Christophe Lambert : Les recherches ont été moins importantes que pour Swing à Berlin ou Lever de rideau sur Terezin car la partie historique est vraiment à l’arrière-plan du récit… Ma principale source documentaire a été Une histoire populaire des Etats-Unis par Howard Zinn. Pour se mettre dans l’ambiance des années 30, rien de tel que les photos de Dorothea Lange (photo à droite).

Concernant la séquence se déroulant dans les abattoirs de Chicago, ma principale source d’informations était un roman très documenté : La jungle de Upton Sinclair. A côté de ce roman, Germinal ressemble à Disneyland…

La bibliothèque de Glow : Pourquoi avoir choisi cette période et ce pays en particulier ?
Christophe Lambert : Je suis un grand admirateur de John Steinbeck, John Fante (mon Duca Moreno ressemble beaucoup à son Bandini), etc. Je voulais écrire sur cette période depuis longtemps, mais je n’avais pas encore trouvé d’angle d’attaque… Et puis j’ai pensé à une troupe de forains maléfiques et tout s’est enclenché…

La bibliothèque de Glow : Quel personnage avez-vous pris le plus de plaisir à faire vivre à travers votre plume ?
Christophe Lambert : Duca, parce qu’il est exubérant et attachant (du moins, je l’espère)… Le méchant (Sirius) est classique mais c’est toujours amusant à écrire, ce genre de personnage… Ah, si, j’ai un petit faible pour le vieux shérif « red neck » ; il a quelques bonnes réparties…

La bibliothèque de Glow :  Combien de temps vous a pris l’écriture de ce roman de presque 600 pages ?
Christophe Lambert : Une année scolaire, c’est à dire dix mois… Mais comme je faisais d’autres choses en même temps, on va dire cinq mois à temps complet !

Chronique : Soul Breakers

Un road-trip mystique et captivant dans l’Amérique de la Grande Dépression !

Christophe Lambert est un auteur bien connu dans le paysage de la littérature fantastique, jeunesse et ado (à ne pas confondre avec l’acteur du même nom !). En janvier 2017, il est revenu avec un beau pavé de presque 600 pages paru chez Bayard Jeunesse : Soul Breakers. Le thème : une épopée formidable à travers les États-Unis des années 30 où nous suivons Teddy, prêt à tout pour sauver sa petite sœur… Original et dépaysant !

Pour ceux qui voudraient en savoir encore plus sour la génèse de l’ouvrage et les recherches de l’auteur pour l’écriture de son roman, vous pouvez découvrir ici l’interview de Christophe Lambert.

Un roman d’aventure aux allures de récit initiatique

Teddy est un jeune homme qui vit seul avec son père et sa sœur. Ils parcourent les routes poussiéreuses à la recherche de travail comme des milliers d’autres américains suite à une crise économique sans précédent qui s’appelle la Grande Dépression.

Alors, quand un soir un groupe de forains débarque pour distraire les pauvre ères, c’est avec joie que Teddy emmène sa petite sœur à leur spectacle. Mais il y a quelque chose d’inquiétant chez ces gens du voyage : une femme semble avoir des tatouages qui prennent vie, et leur chef a une allure très inquiétante.

Au lendemain du spectacle, le doute n’est plus permis : ces forains on fait quelque chose d’étrange à la sœur de Teddy durant le spectacle. Elle ne parle plus, ne bouge plus, c’est une coquille vie qu’il faut forcer à alimenter.

Dès lors, Teddy n’a qu’un objectif : sauver sa petite sœur des griffes des forains. Ou plutôt, l’âme de sa petite sœur… Abandonnant sa famille, il décide de partir en chasse de la troupe au travers des Etats-Unis. La route va être rude et longue pour le jeune homme qui va apprendre brutalement la vie… mais qui fera aussi de magnifiques rencontres.

Les années 30 comme si vous y étiez

C’est un magnifique portrait des États-Unis qui vous est offert dans ce roman ! Le tout servi par une intrigue qui captivera le lecteur. Entre historique et fantastique, c’est avec délices et parfois appréhension que l’on découvre l’épopée de Teddy.

Pour sauver sa petite sœur, il va trimer : dans les mines et leurs innombrables dangers, mais aussi dans l’un des plus grands abattoirs de Chicago (où les conditions de travail sont absolument insoutenables) pour gagner sa croute et continuer sa route…

L’univers de Soul Breakers est dur, parfois sale et brut, empli de misère. Certaines scènes apportent leurs lots de cruauté. Mais tout cela est contrebalancé par une douceur amenée avec des personnages aussi inattendus qu’attachants. Notamment celui qui deviendra son meilleur ami : Duca, l’écrivain en devenir, ou encore la douce et muette Mary Jane, mais aussi d’autres que vous découvrez au fil des pages. J’ai notamment adoré Chef, l’indien, un personnage immédiatement attachant que l’on apprécie avant le héros lui-même.

Les personnages sont une dizaine au total à être d’importance. Ils sont tous bien présentés et décrits avec précision, il vous sera impossible de les confondre !

L’histoire est captivante jusqu’à la fin. Soul Breakers nous pousse à découvrir un pays fascinant à une époque qui est très rarement exploitée en jeunesse (ou chez les ados). Et on a qu’une seule envie, approfondir nos connaissances sur cette époque qui fut si dure pour des milliers d’américains mais si riche d’un point de vue culturel.

De plus, la partie surnaturelle de l’intrigue est très bien menée et n’interfère jamais sur la réalité des faits historiques. Nous n’avons pas toutes les réponses sur cette « magie » qui habite certaines personnes, mais c’est si bien fait, que je préfère rester un peu sur ma faim que d’en savoir trop. Gardons une part de mystère à cette histoire…

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En somme, Soul Breakers est un véritable coup de cœur. Plaisir de découvrir une histoire mais également une époque bien précise, avec une intrigue qui cimente parfaitement le tout.

Que vous soyez ou non féru d’imaginaire, vous pourrez aimer ce roman d’aventure tant il est ancré à merveille dans l’Histoire, la vraie ! On y traite de très nombreux thèmes : exploitation de l’homme, religion, harcèlement, amitié… C’est à lire/découvrir sans modération à partir de 14 ans puis sans restriction aucune, d’autant que c’est un one-shot pour une fois, donc très appréciable !

PS : Bravo à l’illustrateur de couverture Raphaël Gauthey. Cette dernière est magnifique et correspond parfaitement à l’ambiance du roman avec cette grande ombre qui menace les deux héros. Elle est magnifique !

Chronique : Hugo de la Nuit

Un roman curieux et étrange qui sait captiver par son originalité et son écriture mordante…

Si le nom de Bertrand Santini ne vous dit rien, c’est l’occasion de découvrir un auteur, mais également une plume à la verve lyrique ! En tout cas, dans Hugo de la Nuit, c’est tout à fait le cas, mais l’auteur est également connu pour une autre œuvre, beaucoup plus enfantine : Le journal de Gurty.

Paru chez Grasset Jeunesse en avril 2016, Hugo de la nuit est un roman assez difficile à classer en termes d’âge du lectorat, mais une chose est certaine, c’est un beau roman ponctué d’audace à classer dans un univers gothique à la Tim Burton mais aussi inspiré de Shakespeare… et d’une foule d’autres choses ! Dans le même style, mais pour un public plus jeune, l’auteur a écrit L’étrange réveillon chez Grasset Jeunesse.

La mort signe-t-elle le début d’une toute nouvelle vie ?

Incroyable mais vrai, le héros de cette histoire commence par mourir avant que nous en fassions pleinement la connaissance. Les circonstances de son trépas restant très étranges et obscures… Tout ce que l’on sait, c’est qu’Hugo vient de mourir, mais qu’il n’a pas fini d’influer sur le monde des vivants : la propriété de ses parents est en danger, mais il n’y a pas que cela… ce qui se trouve sur la propriété elle-même est un danger…

Une histoire de fantômes, de famille et de trahisons

A découvrir dès l’âge de 13 ans environ, Hugo de la nuit est un roman que l’on peut qualifier d’atypique pour de nombreuses raisons : son écriture mordante qui ne laisse aucun répit au lecteur. Son vocabulaire plus travaillé que sur certains ouvrages destinés au même âge (et ça fait du bien diantre !), son univers très sombre assumé (on y parle meurtre, zombies, héritage et complot et autres choses bien sombres et tristes en toute impunité).

Au niveau de l’histoire, le lecteur sera forcément surpris car il y a peu de productions pour la  jeunesse qui proposent des romans autant hors des sentiers battus.

C’est sombre, très sombre, mais ça ne manque toutefois pas d’humour, même si celui-ci est parfois morbide à souhaits. C’est en cela que l’âge du lectorat est difficile à cerner. Je trouve que 12 ans, comme suggéré par l’éditeur, c’est un peu trop tôt. Alors que pour 14 ans, l’ouvrage commence à être trop « jeunesse », je le trouve donc idéal pour 13 ans environ, mais chaque lecteur est différent, il faut donc faire au cas par cas.

« Dors bien, jus de fœtus caillé ! »

Voilà un petit aperçu des réparties bien senties qui fusent tout au long du livre. Personnellement, j’ai trouvé ça drôle, car totalement inattendu, et une histoire sortant des clichés fait toujours du bien, mais ce n’est pas facile à conseiller en librairie.

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Pour conclure, Hugo de la nuit est un roman à part dans le panel que nous offre la production jeunesse. On y trouve un terrible complot familial, des fantômes sympathiques et désuets, des zombies bien flippants, mais également une créativité qui fait du bien ! C’est sombre, parfois lugubre, et alors ? L’écriture pleine de vie de Bertrand Santini contrebalance ce sentiment, nous offrant une comédie à la fois terrible et unique !

Chronique : Les agents de Mr Socrate – Tome 1 – La confrérie de l’Horloge

Une série à destination des adolescents sombre et captivante, en pleine ère Victorienne !

Connaissez-vous Arthur Slade ? Si non, il s’agit d’un auteur d’origine canadienne dont l’univers est aussi sombre que plaisant. En France, nous ne le connaissons que pour une seule série : Les agents de Mr Socrate (paru chez MSK, la collection pour ados du Masque), le reste de son œuvre n’ayant pas été traduite.

En France, cette saga fantastico-historique en quatre tomes est passée relativement inaperçue, et c’est fort dommage. L’univers de l’Angleterre Victorienne y est bien campé, et l’ambiance y est savoureuse…

Un orphelin au physique atroce mais aux capacités extraordinaires

Tout commence avec l’histoire de Modo, bossu, trapu et né avec une laideur si absolue qu’il a été vendu par l’orphelinat qui en avait la charge. A l’âge de 1 an à peine, il est balloté de ville en ville par des forains qui l’exposent dans leur musée des horreurs…

Mais ça, c’est avant que le mystérieux et très classieux Mr Socrate croise son chemin. Racheté pour une somme bien rondelette aux forains, Mr Socrate décide de prendre l’enfant sous son aile, mais ce n’est pas par altruisme…

Formé au combat, élevé par les meilleurs professeurs, Modo va peu à peu évoluer. Son intelligence n’a d’égal que sa laideur… Mais le bébé devenu jeune homme a un autre atout de taille que tous ignorent sauf Mr Socrate et quelques personnes triées sur le volet : Modo peu changer comme il le souhaite de morphologie et d’apparence. Un don extraordinaire quand on est voué à vivre de l’espionnage !

Un roman noir et captivant mélangeant fantastique et historique de main de maitre

Ce premier tome de saga commence très fort avec des personnages convaincants et bien campés. Si vous aimez comme moi les atmosphères sombres et teintées de mystères ésotériques, cette série est pour vous !

Dans La confrérie de l’horloge on trouve : du surnaturel, un savant fou qui ressemble étrangement au Docteur Moreau de H.G. Wells malgré son nom : Hyde (un autre clin d’œil fait à l’œuvre de Stevenson , L’étrange cas du Docteur Jekyll et Mr Hyde cette fois-ci). De même Modo nous fera penser au Quasimodo du Notre-Dame de Paris de Victor Hugo de par son nom et son infirmité.

Vous découvrirez également une étrange technologie mélangeant métal, vapeur et expérimentations (du bon steampunk en somme !), le tout arrosé de potions dangereuses aux effets étranges… Sans oublier l’ambiance si particulière et charmante de l’Angleterre Victorienne… et ses nombreux dangers ! Vous croiserez également des personnages historiques emblématiques de l’époque, comme le Prince Albert.

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Alors si les récits d’espionnage vous tentent, que les jeux de dupes vous attirent et que l’action vous fait vibrer, La confrérie de l’horloge sera le roman parfait ! A découvrir dès l’âge de 14 ans environ.

Chronique : Les Décharnés – Une lueur au crépuscule

Ou comment une invasion de morts-vivants éveillera le meilleur (et surtout le pire) chez l’être humain…

Paul Clément est un jeune auteur français qui peu à peu creuse son trou dans le monde du roman fantastique, plus particulièrement dans la branche zombie. Pour le moment, il a deux romans à son actif, Les Décharnés et Creuse la mort, tous deux chez Post apo éditions.

Avec Les Décharnés, Paul Clément signe un roman efficace et très crédible sur le point humain… à faire froid dans le dos !

Une journée tranquille et ensoleillée en Provence…

…avant le bain de sang. Patrick, vieil agriculteur de métier et misanthrope par principe va assister à une scène aussi terrible qu’incroyable. Un immense carambolage mettant à feu et à sang la route passant près de sa propriété. Seul « bémol », les gens victimes de cet accident hors-norme n’en ont pas fini avec la vie et sont devenus des zombies assoiffés de sang…

La cause ? Nous l’ignorons, tout ce que l’on sait, c’est que Patrick est censé survivre dans sa petite maison de Provence alors qu’elle est entourée de plusieurs centaines de zombies. Mais il n’a pas que sa simple carcasse à sauver des dents pourries des zombies, il doit également protéger la fillette qu’il vient d’arracher à une mort certaine… Comment peuvent-ils s’en sortir ?

Efficace et happant !

Je dois avouer avoir eu du mal à rentrer dans le roman au niveau des 60 premières pages. Le huis-clos avec les zombies me semblait très long… limite insoutenable, mais on peut y voir la volonté de l’auteur. Donc, en cela c’est réussit.

Mais le plus intéressant survient après. Quand Patrick et la petite fille qu’il a sauvée réussissent à s’enfuir de la ferme. L’interaction avec d’autres êtres humains est inévitable… et dangereuse.

C’est surtout dans les relations et la psychologie humaine que Paul Clément révèle tout son talent. Voir Patrick se confronter à tout un panel d’hommes et de femmes a quelque chose de stimulant et de très intéressant. Quelles seront les réactions d’untel face à une remarque ? Qui représente la loi et l’ordre dans ce genre de situation où tout semble partir en lambeaux ? Qui résistera à la tentation de faire absolument tout ce qu’il veut ?

Pour l’écriture, j’avoue ne pas franchement aimer la façon dont parle Patrick. La narration étant à la première personne, c’est Patrick qui narre au lecteur ses aventures post-apocalyptiques. Alors, certes, c’est un homme qui commence à avoir de la bouteille, son langage est familier donc sa façon de parler/écrire est tout à fait logique, il s’agit juste d’une question de goût pour ma part.

Mais on peut facilement passer outre l’écriture car elle est surpassée sans problème par l’intrigue. C’est nerveux, sous tension, et on ne sait jamais comment chacun va réagir et quand la mort frappera… ni sous quelle forme. Les Décharnés a beau être violent et empli d’hémoglobine – roman de survie post-apo oblige – vous y trouerez également de beaux sentiments : l’amour, le courage existent encore, même si ils sont devenus extrêmement rares. Les sentiments humains sont au premier plan dans ce roman qui devrait plaire à tout amateur de roman impliquant une invasion zombie.

……

Bref, une fois l’histoire lancée, ça ne s’arrête plus ! Si vous aimez les romans qui se dévorent (comme un cerveau !), les intrigues bien ficelées et même parfois cruelles, vous êtes au bon endroit. Les récits de ce genre sont habituellement l’apanage des auteurs américains, mais Paul Clément réussit à relever le défit avec adresse, et même mieux que certains. Bravo à lui !