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Chronique jeunesse : Big Nate – Tome 1 – Le champion de l’école

Un début de série amusant, drôle, et prometteur !

Vous ne connaissez peut-être pas encore Lincol Peirce, mais il pourrait être l’un des nouveaux auteurs favoris de vos enfants ! Dans la lignée de Tom Gates, Zarf le troll ou du Journal d’un dégonflé, Big Nate est une série de romans humoristiques à classer entre le roman et la bd. A découvrir dès l’âge de 8 ou 9 ans.

Champion… oui ! Mais de quoi ?

Big Nate est un garçon comme les autres, ni bon ni mauvais en quoi que ce soit. Il aime s’amuser et avoir le dernier mot avec ses copains, rire, se divertir… Mais Nate aimerait bon dans quelque chose, n’importe quel domaine ferait l’affaire !

Et ça tombe bien, il semblerait qu’aujourd’hui, ce soit SON jour. C’est un biscuit chinois qui le lui a dit : « Aujourd’hui, vous surpasserez tous les autres ». Mais dans quelle matière ? En maths ? En sport ? Autre chose ?

Une lecture très divertissante qui devrait plaire

Pile entre la bande-dessinée et le roman, Big Nate est une série jeunesse qui devrait plaire à de nombreux lecteurs potentiels. Pour ceux qui ne veulent pas encore lire des livres peu ou pas illustrés mais qui doivent tout de même passer à l’étape roman, c’est le bon compromis. Les parents seront ravis de voir leurs enfants lire, et les enfants seront heureux de lire par eux-mêmes un roman.

Les chapitres sont courts, efficaces, le bagou de Nate est aussi crédible que drôle… Bref, c’est un début de série qui fonctionne. C’est le genre roman-passerelle parfait pour ceux qui ont encore besoin d’assurance au niveau de la lecture avant de passer aux romans plus denses et moins illustrés.

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Pour ceux qui aiment lire mais qui ont encore besoin de beaucoup d’illustrations, Big Nate est une série parfaite. En plus, il y a déjà sept tomes de parus, ce sont donc de bons moments de lecture en perspective ! A découvrir dès l’âge de 8 ans.

Chronique : Geek Girl – Tome 1

Elle est rousse, passionnée d’informations scientifiques « inutiles », a très peu d’amis, est loin d’être populaire, et va être repérée par l’une des agences de mannequins les plus prestigieuses du monde !

Holly Smale est une auteur d’origine anglaise. Son expérience dans le mannequinat lui a permis d’écrire la saga humoristique pour ados Geek Girl. La série devait être à la base une trilogie, mais le succès perdurant, elle en est déjà à son cinquième opus, plus un hors-série et un sixième est d’ores et déjà en cours d’écriture !

Holly Smale a même écrit une nouvelle de Noël autour de sa série (non traduit en France à ce jour) sous le titre All Wrapped Up. Tous les romans de la saga Geek Girl sont édités en France par les éditions Nathan. Le premier tome de la série vient de paraître en poche chez PKJ (Pocket Jeunesse).

Une nouvelle héroïne bourrée de maladresse et d’humour

Qui aurait cru qu’en renversant stand de chapeaux de luxe Harriet serait repérée par un agent ? C’est pourtant ce qui va arriver à l’adolescente la plus désintéressée au monde par l’univers de la mode ! Alors que son amie Nat a toujours rêvé d’être mannequin, c’est Harriet qui est plébiscitée par l’étrange et un peu fou agent nommé Willbur.

C’est le début d’une « carrière » étrange, difficile, et totalement improbable pour Harriet ! Au programme, séances de torture (comprendre du maquillage), relooking et transformation de la geek vers le… chic !

Drôle et débridé, un bon roman qui ne se prend pas au sérieux !

Impossible de ne pas rire ou au moins sourire à la lecture des très nombreux déboires d’Harriet Manners. Elle connaît une foule de faits scientifiques, a un ami qui l’admire depuis presque 5 ans au point de la suivre partout (y compris derrière le buissons qui est dans son jardin), a une Pire Pote qui est en fait sa meilleure amie, a un sérieux problème de coordination… et j’en passe ! Lister toutes les caractéristiques uniques et mémorables d’Harriet prendrait un temps considérable, mais une chose est sûre, elle est extrêmement attachante.

Dans ce premier tome, on découvre ainsi son quotidien en Angleterre, sa vie au collège, sa famille composée de son père éternel ado, et de sa belle-mère brillante avocate. C’est aussi un tome qui nous initie au monde de la mode avec une excursion éclair dans la ville de Moscou. On s’amuse aux dépends de notre jeune héroïne, mais cela ne la rend que plus normale, plus accessible.

Enfin, j’adresse une mention spéciale au personnage totalement barré et génial de Willbur, l’agent fou d’Harriet. Il a le don de lui donner toutes sortes de surnoms tous plus farfelus les uns que les autres : « Mon biscuit au gingembre », « Schtroumpfette », ou encore « Mon Ange-Miaou-Miaou ».

En termes de contenu, on parle aussi bien des premiers émois amoureux que d’amitié, de mensonges pour garder ses amis, mais également de vérité, car elle est toujours révélée au grand jour…

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Ce premier tome de la saga est donc drôle, efficace, bien fun, et complètement addictif. En effet, je vous laisse, car je vais de ce pas me lancer immédiatement dans la lecture du second tome ! A découvrir dès l’âge de 11 ans environ.

Chronique : Forget Tomorrow – Tome 1

forget-tomorrowRarement un titre de roman aura aussi bien porté son nom !

Il est paru en janvier 2016 aux éditions Lumen, et cette lecture d’anticipation à de quoi fédérer de très nombreux lecteurs… Forget Tomorrow, c’est un roman futuriste haletant doublé d’un thriller. Le tout porté par une idée diabolique et visionnaire (c’est le cas de le dire…). Le second tome de la saga paraîtra en fin d’année aux États-Unis sous le titre Remember Yesterday.

Un souvenir du futur pour gage d’un avenir radieux…

La société a été totalement bouleversée depuis que le premier souvenir du futur nous est parvenu. Désormais, lorsqu’on est majeur, on reçoit un souvenir envoyé par notre futur nous. C’est ce souvenir qui nous détermine et nous ouvrira un avenir radieux… ou non. Soigneusement sélectionné par votre vous du futur, son choix est absolument crucial. C’est d’ailleurs ce que va constater Callie, qui vient tout juste d’avoir 17 ans et dont le souvenir du futur est aussi impensable que terrible. Là où les autres se voient champions olympiques, parents accomplis ou banquiers, Callie elle se voit en train de tuer de sang froid… sa chère et tendre sœur Jessa.

Pourquoi sa future elle commettrait-elle un tel acte, elle qui aime tant sa petite sœur ? C’est ce que Callie va tenter de découvrir… mais les obstacles sont nombreux, à commencer par les limbes, la Présidente Dresden et toutes les forces d’Eden City réunies.

Un premier tome rythmé et accrocheur malgré quelques longueurs

Pour ceux qui aiment les jeux de pistes temporels quelque peu torturés, Forget Tomorrow pourrait bien être votre prochaine lecture !

L’éditeur mentionne la nouvelle de Philip K. Dick Minority Report qui se base sur la punition de crimes non encore commis. En effet, l’idée est la même ici concernant Callie qui se voit envoyée directement en prison pour un crime futur… Mais dans Forget Tomorrow, la solution est encore plus retorse et malsaine, et même violente. J’ai ainsi trouvé le traitement de l’idée très réussit et bien poussif comme j’aime avec force détails et précisions sur le système créé.

Le seul bémol à apporter serait à mettre au niveau de la justification de toutes ses atrocités. On apprend les motivations de la Présidente Dresden qui ordonne des choses aussi absurdes que terribles, mais on ne comprend pas pourquoi. L’explication donnée est un peu trop « facile » et j’espère en voir une autre plus profonde et justifiée dans le second tome. Car pour le moment elle tient juste le rôle de la grande méchante de l’histoire.

En ce qui concerne le rythme pur de l’histoire le début et la fin sont les meilleurs moments de lecture. Il y a un petit passage à vide en milieu de roman qui essouffle un peu l’intrigue générale. L’auteur essaye dans ce passage plus lent de créer un relationnel plus profond entre les personnages. Cela fonctionne certes, mais c’est parfois un petit peu trop sentimental à mon goût…

Dernière petite remarque, j’ai vu que le nom de l’assistante de la Présidente est MK. MK, c’est aussi le nom d’un programme visant à développer des techniques de manipulations mentales. Le nom exact du programme est MK-Ultra, mais il y en a bien d’autres avec le dénominateur commun MK : MK-Naomi, MK-Often… Tous ont étés créés par la CIA. Le nom de cette mystérieuse assistante revêt-il une symbolique particulière ? J’aurais tendance à dire que oui, surtout qu’on en sait au final très peu sur elle… Affaire à suivre !

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Le meilleur dans ce roman, c’est donc son idée principale et la façon dont elle est exploitée. Callie est une héroïne forte et inventive que l’on prend plaisir à suivre au fil des pages ! Même si parfois elle est un peu fleur bleue… Forget Tomorrow est donc un bon roman d’anticipation malgré quelques petites faiblesses qu’on lui pardonne facilement. C’est donc avec une grande fébrilité que l’on aimerait avoir le mot de la fin ! Courage, car la sortie française n’est pas encore annoncée…

Chronique : The Memory Book

the-memory-book Un roman touchant de simplicité qui vous rendra ému… jusqu’aux larmes

Paru en mai 2016 aux éditions Lumen, The Memory Book est un roman de l’américaine Lara Avery. Il s’agit d’un one-shot (comprenez par-là qu’il n’y aura pas de suite). C’est son tout premier ouvrage à paraître en France.

Une maladie comme ennemi et l’espoir pour le vaincre

Sammie est une ado comme tant d’autres, avide de vivre, riant, partageant ses secrets avec ses ami(e)s… Mais quand la maladie de Niemann-Pick de type C s’annonce, c’est quelque chose qu’elle veut garder pour elle. Sammie ne veut pas de traitement de faveur ou de regards emplis de pitié. seule sa famille le sait et l’entoure… et commence déjà à penser au « pire ».

Mais, ce que Sammie veux, c’est finir major de sa promotion et entrer à l’Université, à New York, et rien, pas même cette maladie ne l’en empêchera. Mais les quelques signes ténus du mal qui la ronge font peu à peu leur place dans son quotidien et entravent l’objectif de la jeune fille. Sammie combattra-t-elle son mal ? Sa famille l’aidera-t-elle dans ses rêves d’université et de nouveau départ ? L’amour pourrait-il l’aider à trouver un point d’encrage vers la guérison ? Voici le journal de Sammie, celui qu’elle écrit pour ne pas oublier, celui qu’elle dédie à son « futur moi ».

Un roman sous forme de journal intime qui nous fait passer par tout un éventail d’émotions

Quand on lit ce genre de livre, il ne faut pas être trop à fleur de peau. C’est le genre de roman qui touche, viscéralement. De plus, les chapitre étant extrêmement courts, on lit à une vitesse phénoménale cette histoire captivante. Et on assiste impuissants aux différents symptômes de cette maladie fort méconnue qui s’installe peu à peu en Sammie.

Le côté journal rend la narration très vivante, Lara Avery a réussit à rendre son héroïne réelle, vibrante. On a vraiment la sensation de vivre sa vie à travers les lignes, on se sent totalement impliqué, investi. C’est extrêmement réussi.

La façon dont l’auteur traite l’évolution de la maladie par rapport au quotidien et aux objectifs de Sammie est parfaite. En particulier la scène où elle doit présenter sa partie argumentaire lors d’un concours de débat (les débats, c’est la passion de Sammie… et elle doit faire bien entendu appel à sa mémoire). Mais le passage qui m’a le plus marquée est celui où elle doit se rendre à une fête… je n’en dit pas plus.

Les personnages sont au final très peu nombreux dans ce roman, ce qui aide encore plus à s’y attacher, à les aimer. J’ai un petit faible pour l’un d’entre eux, à l’image de Sammie.

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En somme, The Memory Book est un superbe roman. Loin du pathos et du misérabilisme ; on est dans le vrai, avec la vie ses tracas, ses erreurs… en bref, c’est un livre plein d’humanité. C’est aussi un roman remarquable qui permet de découvrir et de se sensibiliser à une maladie fort méconnue, et cela, c’est très bien également.

Je vous le conseille vivement si vous voulez un roman frais, drôle et sérieux à la fois et si vous n’avez pas peur à l’idée de verser quelques larmes… ou un torrent. A lire dès l’âge de 14 ans.

Pour aller plus loin : Pour en savoir plus sur la maladie de Niemann-Pick de type C (très différente des types A et B), je vous conseille les sites Orphanet et Wikipédia.

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Chronique Jeunesse : Clin Tiswoud – Journal d’un menteur professionnel

clin-tiswoudUn roman humoristique sur un jeune menteur invétéré… Chico, alias Clin Tiswoud !

Estelle Billon-Spagnol est une auteur jeunesse accomplie, elle a déjà écrit tout un tas d’histoires pour des albums et des romans jeunesse ! La déclaration du droit des filles, Le petit bois du dimanche soir, Les chaussettes qui puent… et maintenant Clin Tiswoud. L’ouvrage est paru dans la collection Pépix, chez Sarbacane en avril 2016.

A l’illustration, on retrouve Alice A. Morentorn, elle a déjà réalisé les dessins d’un roman jeunesse en France, Le fromage qui tue, chez Albin Michel (collection Witty). Elle travaille également pour des éditeurs étrangers.

Chico, ou le mensonge à un niveau professionnel

Le jeune Chico a des parents géniaux, tellement d’ailleurs qu’ils ont décidé de lui organiser un super anniversaire surprise ! (ce sont ses horribles sœurs qui ont balancé l’info). Mais ça n’arrange absolument pas les affaires de Chico, car il a raconté des bobards plus gros les uns que les autres à ses différents camarades de classe… Donc il lui faut TOUT faire pour annuler l’événement afin que ses mensonges éhontés ne soient pas mis au grand jour… Si ses amis se croisent, c’est la cata assurée !

Drôle par moments, mais la sauce ne prend pas franchement…

La lecture de Clin Tiswoud est une expérience sympathique mais loin d’être inoubliable. En effet, le personnage de Chico n’est pas spécialement attachant ou drôle selon moi. Il part dans trop de délires, ce qui donne une narration très décousue par moments.

D’un autre côté, il s’agit d’un journal intime de garçon, et ça fait du bien de voir ce genre de livres d’origine 100% française ! De plus, le tout est assez dynamique, ce qui devrait plaire au jeune lecteur, entre 8 et 10 ans.

La partie la plus intéressante survient vers la fin, lorsque Chico décide de jouer le tout pour tout. Les codes du roman policier font leur arrivée sur quelques chapitres, et c’est bien plaisant ! Et surtout, les enfants apprécieront le clin-d’œil fait à la saga Star Wars, c’est certain.

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Ainsi, Clin Tiswoud est un roman qui fonctionne, certes, mais qui ne réussit pas à être aussi enlevé et drôle que certains romans jeunesse destiné au même âge. A conseiller à ceux et celles qui aiment les romans sous formes de journal intime, mais également les jeux de mots ! (Vous connaissez la baisse du pouvoir des chats ?).

Chronique : Les étoiles de Noss Head – Tome 2 – Rivalités

Les étoiles de Noss Head 2Une suite encore plus passionnante que le premier opus !

Sophie Jomain est une auteur française. Son œuvre navigue entre l’imaginaire et la littérature réaliste, mais la romance reste une de ses constantes ! Parmi ses nombreuses parutions, on peut citer : Quand la nuit devient jour, Felicity Atcock (série en 5 tomes), Cherche jeune femme avisée

A la découverte du Cercle  

Bienvenue dans la ville de St Andrews, en Écosse. Hannah entre maintenant à l’université, vit dans un studio en collocation, voit régulièrement son petit ami Leith… Bref, la vie, la vraie commence ! Mais il ne faut jamais oublier que quand on sort avec un garou, les problèmes sont à l’échelle de ses capacités extraordinaires…

A peine quelques jours après le début des cours, Hannah fait la connaissance d’un groupe singulier, étrange et quelque peu hypnotique : Le Cercle. Leith refuse catégoriquement qu’Hannah ai le moindre lien avec eux… mais pourquoi donc ? Les réponses ne vont pas vous plaire…

Une suite largement à la hauteur et tout aussi captivante

Hannah grandit un peu dans ce second tome. Plus posée, moins fleur bleue par moment, et surtout moins crispante, on l’apprécie plus pleinement dans ce nouvel opus… Même si elle continue à poser une foule de questions à tort et à travers !

Leith nous montre des côtés possessifs inattendus et assez déplaisants pour Hannah et pour nous lecteurs. Leur relation évolue, et bien loin d’être parfaite, les tensions sont présentes, mais c’est ce qui la rend justement réaliste et plus crédible.

De nouveaux personnages charismatiques et très intéressants font leur apparition. On a très envie d’en découvrir plus sur eux : Darius (membre de l’éminent Cercle), Georgia, Tarja… Ils sont tous très bien campés et donnent envie de les connaître bien plus ! Surtout que l’auteur développe la mythologie qu’elle a créé avec de nouvelles créatures à faire froid dans le dos…

Je ne saurais dire pourquoi, mais malgré un assez grand nombre de clichés (la résolution de ce second tome est franchement très prévisible – tout comme le premier), je me suis tout de même beaucoup attachée à cette saga. En effet, j’avais beau me dire que c’était parfois assez attendu, le tout est bien construit et le caractère des personnages si bien pensé que l’on est curieux de connaître leurs sentiments, leurs réactions.

Alors, la solution au problème énoncé durant ce tome est facile à trouver. Cependant, le final de l’ouvrage est totalement génial et inattendu ! Impossible d’en dire plus, mais au moment où l’on croit que l’on a tout vu et tout compris, un élément très perturbateur s’invite dans l’intrigue… et clap. Fin du second tome. Autant dire que vous n’avez pas le choix et que vous êtes dans l’obligation d’enchaîner immédiatement sur le troisième opus… !

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Alors, oui ce second tome est meilleur que le premier malgré un certain nombre de choses convenues. La force de cette saga, ce sont ses personnages, son décor universitaire qui fait rêver, et son côté surnaturel/romance très bien géré… Et qu’importe le reste !

Chronique Jeunesse : Zarf le troll – Tome 1 – Barouf chez les fouines

Zarf le troll 1Imaginez le Journal d’un dégonflé version fantasy avec un troll pour héros… le tout dans un monde doté  tout de même des réseaux sociaux et du téléphone portable !

Ecrit et illustré par l’américain Rob Harrell, Zarf le Troll est le premier tome d’une nouvelle série de romans jeunesse très illustrés. A classer entre le Journal d’un dégonflé ou encore Tom Gates, ou encore Big Nate. On est pile entre le roman et la bd, c’est rempli d’une foule d’illustrations, mais il y a tout de même du texte… Bref les enfants adorent ce format de livre, et c’est dès l’âge de 9 ans environ !

Le Troll, une espèce honnie et dénigrée

Zarf est donc un troll, comme vous l’indique assez explicitement le titre du livre. Mais ce que l’on ne sait pas immédiatement, c’est que les trolls sont une espèce peu appréciée… Les mots « troll » et « populaire » ne riment pas franchement ensemble, et ça risque de s’aggraver encore… Zarf est donc peu apprécié, complètement mis à l’écart ou presque, et surtout, le fils du roi se moque constamment de lui (ils sont dans le même établissement). Vous l’aurez compris, la vie de Zarf n’est pas top, et pas franchement de tout repos, mais il prend plutôt bien le tout… jusqu’à un certain point ! Mais les choses vont brutalement changer suite à la disparition du roi, mais pas nécessairement pour le mieux…

Zarf le troll dragonFranchement fun et un brin barré

L’histoire de Zarf, affublé pour seuls amis d’un cochon anthropomorphe nommé Kevin (un brin trouillard) et le fils du bouffon du roi, Chester (qui n’a pas les talents de son père en matière d’humour) est très vite entrainante.

Pas encore très connu, ce roman rassemble tout ce qui plait quand on a une petite dizaine d’années : de l’humour (en barre), des dialogues très actuels et dynamiques, un lieu d’intrigue merveilleux (un royaume entier rien que pour vous, jeunes lecteurs !), et malgré tout, les technologies de notre mondes y sont très ancrées. Ce mélange de genres est aussi original qu’efficace et on se retrouve ainsi avec un premier roman plutôt bien mené.

Plus que l’intrigue (aussi prévisible que sympathique), c’est avant tout l’esprit du livre que l’on va retenir. C’est joyeux, très drôle (parfois aux dépends de notre héros), et bien mené. Et surtout, les dessins de Rob Harrell sont très réussis. A la fois épais et précis, on apprécie qu’il y ait au moins une illustration par page au minimum, c’est parfait pour les enfants qui ont encore besoin de se rassurer avec un texte très illustré.

A titre personnel, c’est avant tout Kevin le cochon que j’ai trouvé le plus attachant parmi le trio casse-cou. Sa façon de parler et sa terreur persistante envers tout et tout le monde a de quoi étonner… et amuser.

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Pour tous les parents qui ne savent plus quoi faire lire à leurs enfants après le Journal d’un dégonflé, prenez Zarf le troll, c’est juste parfait ! L’histoire a beau se dérouler dans un royaume typé fantasy, tout y est très actuel (à part les dragons et les farfouines).

Cette nouvelle série a donc de quoi séduire… Le second tome est à paraître dans quelques semaines sous le titre Le troll qui criait au loup. Et aux États-Unis, la saga verra le troisième tome paraître dans le courant de l’automne 2016… Donc, tout roule pour Zarf !

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Chronique Jeunesse : La Sorcitresse

La SorcitresseUne fusion entre une super maitresse et une terrible sorcière… ça donne la Sorcitresse !

Elle vient tout juste d’arriver en librairie, elle est terrifiante, elle a mauvaise haleine, mais elle est aussi gentille et prévenante… voici la Sorcitresse ! A l’écriture, nous retrouvons Philippe Arnaud à qui on doit d’autres romans chez Sarbacane. Au dessin, découvre le coup de crayon de Joëlle Dreidemy qui a créé une sorcitresse aussi réussie qu’effrayante…

Deuxième-Chance, l’école où il ne fait pas bon être…

Bienvenue dans l’école de redressement pour enfants Deuxième-Chance, rebaptisée Double-Peine par tous les enfants. Elle possède son lot de surveillants aussi méchants qu’insipides, des élèves mauvais, des souffre-douleur… et de terribles professeurs !

Mais quand arrive une toute jolie et gentille maîtresse, la vie des élèves de Double-Peine va quelque peu s’adoucir… jusqu’à ce que la terrible sorcitresse la remplace une semaine sur deux !

Un univers et des dialogues accrocheurs

L’histoire de cette si gentille et adorable maitresse qui a les allures d’une princesse selon Charlotte et qu’elle qualifie de bellifique devient vite mystérieuse. En effet, avec une régularité confondante, la magnifique et si douce maitresse disparait. Lors de ces phases d’absence, c’est une terrible femme aux allures de sorcière qui la remplace : haleine atroce, ongles crochus à l’extrême, injuste au possible avec les bons élèves, presque douce avec les teignes… Autant dire que la remplaçante de la maitresse est très largement impopulaire !

L’univers créé par Philippe Arnaud est fort bien réussi. On s’immerge sans peine dans l’ambiance créée, et surtout les dessins de Joëlle Dreidemy sont parfaits, ils on tout pour plaire. Entre réalisme et merveilleux sur fond de quotidien de cour d’école, on se lance avec plaisir dans cette nouvelle aventure proposée par la collection Pépix.

L’histoire de cette sorcière aux allures ténues d’enseignante est entrainante pour des enfants dès l’âge de 9 ans. On appréciera particulièrement les dessins faits de la Sorcitresse. Ils sont franchement terribles (rien que la couverture donne une idée de sa repoussante allure…) et parfois effrayants. Pour la petite anecdote, les premières illustrations de la sorcitresse étaient bien plus épouvantables, tellement efficaces que l’illustratrice a du les remanier pour faire un peu moins peur aux lecteurs…

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En somme, vous l’aurez deviné, La Sorcitresse est un conte contemporain efficace qui a toutes les chances de plaire aux jeunes lecteurs. Entre humour et frayeurs, imaginaire et normalité le tout est rondement mené ! Cela sans oublier des dialogues bien sympathiques et de petits personnages fort attachants…

Chronique album jeunesse : Le Manoir Croquignole – Tome 1- Coup de foudre à l’école

Manoir Croquignole 1Une nouvelle série mignonne et originale débarque… Le Manoir Croquignole !

L’auteur Antoine Dole (que vous connaissez pour ces nombreux romans pour ados) signe ici sous le pseudonyme de Mr Tan pour vous proposer une toute nouvelle série pour la jeunesse située entre la bande-dessinée et l’album : Le Manoir Croquignole. Il est aidé en cela par l’illustratrice Camille Roy au trait créatif, original et coloré !

Le premier tome de cette nouvelle série jeunesse est paru en mars 2015 aux éditions Milan, mais il y a déjà quatre albums de parus au total, et déjà d’autres en prévision…

Manoir Croquignole inside 3Méchanceté obligatoire, sinon….

Être un méchant, un vrai ça s’apprend, et il y a même une école pour cela ! Ainsi, petits loups-garous, fantômes, monstres bizarres et diablotins vont-ils tous dans le même établissement… le Manoir Croquignole !

La première règle à respecter au Manoir Croquignole, c’est d’être bien méchant, sinon, on est puni. Comme par exemple, si tu souris, tu va au coin. Si tu es gentil, pareil. Alors, est-ce que tomber amoureux est autorisé par l’école ? Vous allez bientôt le savoir en découvrant la rentrée d’une petite nouvelle dans l’école : Coralia, une jeune sirène. Et quand Garou (le… loup-garou !) la voit, il tombe instantanément sous le charme…

Manoir Croquignole inside 2Charmant et étrange

Assez inattendue, cette nouvelle série jeunesse s’adresse à des enfants dès l’âge de 5 ans, mais elle peut également être lue de façon autonome dès le CE1 environ. Elle est à situer entre la série de bd Adèle pour le côté irrévérencieux et graphique et la série de romans jeunesse Les petits monstres.

Au Manoir Croquignole, on découvre une foule de petits personnages tous étranges mais très mignons ! Glotte, Bigleu, Clac-Clac, Pépin, Gaa, Igor, Garou, Lady Cracra… pour ne citer qu’eux.

Outre le graphisme très joli de Camille Roy, on appréciera sa façon de coloriser ses œuvres. C’est à la fois vif et coloré, sans oublier une part plus sombre… (on est dans une école de monstres tout de même !). Il y a beaucoup de menus détails au fil des pages, ainsi la lecture n’est pas la seule distraction possible, loin de là !

Rien qu’à partir de la première page, on dénote une foule de petites choses à découvrir : une lampe fantôme, un sarcophage comme lit pour pépin la momie, des lampes en forme de plante carnivore…

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Manoir Croquignole insideL’histoire en elle-même est sympathique et on espère vite lire la suite de cette série. Découvrir de nouveaux personnages et voir cet univers se développer sera très plaisant, en tout cas, on compte dessus !

Le Manoir Croquignole, c’est déjà quatre tomes de parus chez Milan, et ce n’est que le début…

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Chronique Jeunesse : Le Club de la Pluie au pensionnat des mystères

Le club de la pluie au pensionnat des mystèresDeux enquêtes à découvrir, avec pour théâtre la belle ville de Saint-Malo

Paru en juin 2014 dans la collection Neuf de L’école des loisirs, cet ouvrage regroupe deux courtes histoires policières à destination de lecteurs de neuf ans environ : L’énigme de la Tour et Le voleur de Saint-Malo. Son auteur, Malika Ferdjoukh n’est plus à présenter tant son œuvre a marqué durablement le monde de la littérature jeunesse. Parmi ses livres les plus incontournables on peut citer Quatre sœurs, Sombres citrouilles, ou encore Fais-moi peur.

Avec Le Club de la pluie, elle nous propose deux petites enquêtes dans une ambiance Club des Cinq, les dialogues actuels et funs en plus ! Un second recueil d’enquêtes est paru sous le titre Le Club de la Pluie brave les tempêtes.

Enquêtes en territoire Breton dans un internat au charme brut et désuet

Les Pierres-Noires, voici le nom du nouveau chez-soi de la jeune Rose Dupin. En effet, elle vient de faire sa rentrée dans ce nouveau collège qui semble à première vue assez austère…

Mais ça, c’est avant qu’elle fasse la connaissance d’une joyeuse bande composée de Nadget et Ambroise… mais qui risque de s’agrandir ! D’autant que le pensionnat va se révéler bien plus distrayant que Rose ne s’y attendait car les mystères s’accumulent. Disparitions, objets introuvables, mystères en série…. que se passe-t-il réellement aux Pierres-Noires ?

Deux enquêtes courtes et efficaces

En à peine quelques lignes, Malika Ferdjoukh relève le défi de nous plonger dans une ambiance de pensionnat austère avec ses murs de pierre et son atmosphère si particulière. Saint-Malo, un collège privé, des mystères à éclaircir… le décor est planté avec efficacité.

Les deux enquêtes proposées par l’auteur sont rondement menées, le tout étant joliment illustré et résumé à chaque fin de chapitre par Cati Baur. Elles sont parfaites à faire lie à des enfants dès l’âge de 9 ans environ. On se prend vite d’affection pour la joyeuse troupe toujours à l’affut d’indices… Les dialogues sont frais, drôles et surtout efficaces. Chaque personnage créé par Malika Ferdjoukh a ses petites particularités qui font qu’on ne le confond avec aucun autre.

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En somme, ce petit roman aux inspirations policières est une lecture bien sympathique à proposer aux jeunes lecteurs. S’ils n’aiment pas les longues histoires, le format de la nouvelle pourrait les séduire ! A proposer à ceux qui aiment Les cousins Karlsson ou encore Le Club des Cinq.