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Chronique jeunesse : Mimi et le dragon des montagnes

Une histoire d’amitié autour du thème des dragons pour les enfants dès l’âge de six ans environ.

Michael Morpurgo est un auteur britannique à l’œuvre très large. Nombre de ses romans sont prescrits dans les écoles anglaises et françaises. Parmi ses très nombreux romans, on peut citer : Le royaume de Kensuké, Le roi Arthur, Cheval de guerre (dont il y a eu une adaptation cinématographique)…

Avec Mimi et le dragon des montagnes (paru chez Gallimard Jeunesse), l’auteur nous offre un petit conte de son cru à lire aux enfants qui savent lire… ou non !

L’histoire d’une amitié inattendue

Mimi est une jeune fille qui vit dans un petit village tout ce qu’il y a de plus calme. Attention toutefois à la terrible dragonne qui vit en haut de la montagne ! Elle est aussi dangereuse que terrible, et il serait totalement suicidaire d’aller la déranger…

Mais quand Mimi découvre dans l’étable de sa ferme un bébé dragon endormi, elle décide immédiatement de le ramener à se maman, au risque d’encourir son terrible courroux !

Mignon, parfait pour les enfants qui souhaitent une petite histoire de dragons

L’histoire de Mimi et du dragonnent qu’elle découvre est très courte, elle peut se lire en une nuit ou deux pour les parents qui souhaiteraient en faire la lecture à haute voix. Sinon, des enfants de CE2 pourront s’y essayer sans aide.

Dans son traitement, l’histoire étant courte, il n’y a guère de développement. C’est aussi simple qu’efficace. Les illustrations d’Helen Stephens sont adorables, en particulier quand on voit le dragonnet recroquevillé en train de dormir !

En somme, c’est une histoire, mignonne. Pas certaine qu’elle soit mémorable, mais on passe un agréable moment de lecture. C’est un bon mélange entre fantastique et aventure !

Chronique jeunesse : Le bungalow a des crocs

Des vacances de rêves se profilent… si ils ne se font pas manger par une meute de loups-garous affamés avant !

Paru en début d’année 2019 dans la collection Pépix (Sarbacane), Le bungalow a des crocs est un roman « horrifique » pour la jeunesse. Bon, ça ne fait pas flipper à proprement parler, je vous rassure, on reste sur une tranche d’âge de 8/10 ans. Mais tout de même, ça bouge pas mal, il y a une chasse au programme et peu de temps mort ! De quoi passer des vacances… mortelles.

L’autrice, Annabelle Fati a déjà écrit d’autres romans pour la jeunesse : la série Lucile Finemouche & le balafré (Actes Sud Junior) ainsi que des premières lectures pour les plus jeunes.

Les vacances, l’occasion de se retrouver en famille et de se reposer…

Un bungalow entier uniquement pour les enfants, le rêve ! Sauf que l’enthousiasme des cousins et cousines va vite être douché quand il vont se rendre compte qu’ils risquent de finir dans le ventre de loups-garous voraces. Tout a été prévu depuis le début pour qu’ils servent de repas… vont-ils s’en sortir ? Avec un ado un peu mou (un ado quoi), un enfant en bas âge et deux filles dégourdies mais loin d’être prête à ce qui les attend, rien n’est moins sûr…

Un peu de frissons chez Pépix ? On dit oui !

Des romans originaux dans la collection Pépix, il n’y a que cela, mais très peu font partie de la catégorie « livre pour se faire peur » (on peux citer L’ogre au pull vert moutarde, La Sorcitresse et L’écrivain abominable) mais Le bungalow a des crocs est pour moi un petit cran au-dessus dans le genre. Et il est parfait pour ceux et celles qui voudraient frissonner un peu sous leur couette !

En effet, les enfants de cette histoire font l’objet d’une véritable traque de la part des loups-garous. Pour s’en sortir, ils vont devoir faire appel à toute leur malice, et à des ressources qu’eux-mêmes ne soupçonnent pas. Et cela malgré certaines petites tensions entre notre narratrice, Amélie et sa cousine Chloé.

Développé sous forme de thriller pour enfants, on retrouve les codes de certains romans à suspense avec leur lot de cliffhanger en fin de chapitre. Côté intrigue, on est donc servis, et les enfants ne devraient pas bouder leur plaisir devant le lot d’aventures épiques que nos jeunes héros malgré eux vont vivre… D’autant que la jeune Amélie est très drôle, même dans le feu de l’action et du danger, ce qui dédramatise les scènes de course-poursuite, les terribles pièges tendus par les loups-garous et autres joyeusetés !

En somme, Le bungalow a des crocs est un très bon roman pour les enfants. Il remplit parfaitement son office, mélange assez bien les côtés sombres et le reste, plus drôle et plus léger. Et puis, la fin est intéressante… on se verrait assez bien lire une suite !  

Chronique : Les agents de Mr Socrate – Tome 3 – Le peuple de la pluie

Et si le peuple égyptien s’était développé ailleurs qu’au nord du continent Afriquain, au cœur de la forêt du Queensland, en Australie… Comment cela est-il possible ? Et qu’y cachaient-ils ?

Avec Le peuple de la pluie, nous découvrons le troisième et avant dernier opus de la saga des Agents de M. Socrate, toujours chez MSK (la collection jeunesse/ado du Masque).

Dans ce tome-ci, c’est une véritable dystopie qui nous est offerte : Arthur Slade nous proposant une histoire où les Egyptien auraient vécu… en pleine forêt australienne ! Mais en quoi cela intéresse-t-il les affaires de Mr Socrate ?

Le plus long périple de la saga…

Préparez-vous à un très long et mémorable voyage de plusieurs mois entre l’Angleterre et l’Australie ! Par bateau, à cheval et même en dirigeable, tous les moyens de transports de l’époque et plus encore sont utilisés !

Le but d’un si long voyage ? Récupérer pour Modo, Octavia et Mr Socrate une statue nommée « le visage de dieu »… Il semblerait qu’elle rende fou quiconque la regarde. C’est donc une arme redoutable à retirer au plus vite des mains avides de la Confrérie de l’Horloge, qui est également sur ses traces…

Beaucoup de surprises et d’action sont au rendez-vous… alors accrochez-vous !

Un troisième tome qui fonctionne à merveille

Pour moi, ce troisième tome est tout simplement le meilleur de la saga. On entre en pleines contrées sauvages, sur les traces des plus grands explorateurs… On fait d’étranges rencontres, les technologies utilisées sont fascinantes (dirigeables, aigles de métal aux serres empoisonnées)… et totalement baignées dans l’univers du steampunk ! Rien que pour cela, j’ai été ravie de lire ce roman. Arthur Slade nous faisait déjà savoir par le biais de certaines technologies qu’il utilisait ce genre littéraire peu répandu en young-adult, mais ici, il s’y épanouit pleinement.

La quête de Modo et ses autres camarades d’aventures n’est pas sans faire penser à moults romans d’aventures où il est question d’une relique perdue aux étranges propriétés… Ce roman utilise des ficelles déjà fort utilisées, mais qu’importe, on plonge sans hésitation dans cette nouvelle aventure. Tellement d’ailleurs que l’on aurait aimé en savoir beaucoup plus sur le fameux « visage de dieu », mais également sur le peuple de la pluie lui-même.

Les liens et parallèles qui sont faits entre Modo et leur histoire est assez fascinant… mais reste en grande partie inexpliqué ! Cela ajoute au sentiment de mystère et de secret qu’Arthur Slade instille tout au long de ses romans, alors on lui pardonne. Si on savait tout sur tout, où serait l’enchantement ? le mystère ? la magie ?

Le relationnel entre notre cher Modo et la belle Octavia devient plus intense, mais reste au stade des des sous-entendus pleins de verve…  On aimerait bien les voir se rapprocher l’un de l’autre, mais est-ce seulement possible étant donné le passé, l’histoire de Modo ? D’autant que Mr Socrate verrait cela d’un très mauvais œil…

Pour ceux qui on déjà lu les deux premiers tomes de la saga, se passer de ce troisième opus est juste impensable. L’intrigue prend place rapidement, les personnages sont toujours aussi agaçants/attachants (tout dépend du point de vue). La Confrérie de l’Horloge a encore beaucoup de méfaits dont elle veut faire profiter le monde afin de mieux le dominer…

Et Modo, plus que jamais, est un antihéros que l’on voudrait suivre au bout du monde ! (et c’est le cas ici). Enfin un héros qui a le droit de commettre des erreurs, d’avoir des sentiments, et qui est tout sauf beau puisque totalement défiguré. Ça change du paysage éditorial que l’on essaye trop souvent de nous vendre avec des personnages beaux et « torturés ». Ici, il y a du bon, et du beaucoup moins bon au cœur de chacun des personnages, le tout étant très nuancé. En bref, ce tome confirme la qualité de la saga !

Prochaine chronique sur le quatrième et dernier tome : L’île des damnés. Où tout trouve sa résolution.

Chronique : U4 – Stéphane

Voici l’aventure de Stéphane, une adolescente courageuse qui va tout faire pour survivre dans une France post-apocalyptique.

La série U4 a été un énorme succès de librairie à sa sortie en août 2015. Pour rappel, il s’agit d’une série pour ados écrite par quatre auteurs français différents. Chacun d’entre eux devait donc faire évoluer son héros ou son héroïne dans une France post-apo… Les quatre histoires sont toutes indépendantes mais se recoupent (voir dans cet article dédié pour les explications plus approfondies).

Vous n’avez pas d’ordre à respecter pour lire U4. Vous pouvez lire un seul livre, ou deux ou tous, peu importe vous aurez une histoire complète. Si vous voulez en savoir plus sur le fonctionnement de la saga, n’hésitez pas à consulter cet article spécialement rédigé pour l’occasion.

Comment survivre dans cette nouvelle version de notre monde ?

Stéphane est une adolescente qui vit à Lyon. Enfin… depuis le mystérieux et terrible virus qui a tué 90% de la population, on peut plutôt parler de survie. Fille d’un grand épidémiologiste, elle a un peu plus de connaissances sur le virus U4 que les autres, mais pas assez pour savoir ce qu’il s’est passé.

Ce qu’elle espère de tout cœur, c’est que son père va revenir la chercher. En attendant, la jeune femme est livrée à elle-même, se rationne, et sort le moins possible de leur appartement… Mais le danger rôde partout, même dans des visages amis. Que va bien pouvoir faire Stéphane si son père ne vient pas la chercher ? Et que cache cette mystérieuse réunion dont elle a eu vent, à Paris ? Et n’est-ce pas un voyage qui pourrait s’avérer mortel ?

Un roman post-apo terriblement efficace !

Vincent Villeminot est un auteur à la plume dynamique, acérée, et avec cet opus de la saga U4 on sent qu’il est parfaitement à l’aise. Toujours sous tension, le danger rôdant en permanence, on évolue avec précaution dans cet univers dont on ne connaît pas les codes. Tout ce que l’on sait, c’est que Stéphane va être amenée à rencontrer Jules, Yannis et Koridwen et qu’à eux quatre, ils peuvent changer les choses.

Mais comment ? Quelle fin peut être possible pour Stéphane ? Car il y a une chose essentielle à retenir : chaque fin est différente dans U4, et c’est justement ce qui en fait toute la saveur. Les quatre personnages principaux sont liés, mais pas dépendants les uns des autres au point de vivre la même fin ! (Pour ceux qui auraient lu la fin de Koridwen, que je trouve la meilleure de toutes, ils comprendront).

Ainsi, entre road-trip et roman post-apo 100% survivaliste, on se plonge sans réserve dans l’univers âpre et cruel de U4. Stéphane y est un personnage intéressant car très indépendant mais fragile, sans jamais le montrer à quiconque.

Enfin, le fait qu’elle ai une vision différente des autres sur le virus nous fait découvrir des pistes de réflexions intéressantes !

………

En somme, l’histoire de Stéphane est très intéressante. Pleine d’action, de moments parfois durs (j’ai vraiment eu peur pour elle à certains passages…) et cruels, on découvre une héroïne simple mais forte, crédible. Même si j’avoue avoir préféré l’histoire de Koridwen, j’ai beaucoup aimé la partie de Stéphane. Il est certain que je lirais les autres aventures de la saga U4, il me reste Jules et Yannis.

Chronique : L’anti-magicien – Tome 1

Une nouvelle série fantastique pour ados qui s’annonce sous les meilleurs auspices !

Premier roman d’une saga qui en contiendra six, L’anti-magicien est un roman qui s’adresse à la jeunesse pour les 11-15 ans. Le tout premier volume est paru en 2018, le second en septembre.

Si vous ne connaissez pas l’auteur canadien Sébastien De Castell, sachez qu’un de ses romans fantastiques est précédemment paru en France, il s’agit des Manteaux de Gloire, chez Bragelonne en 2015.

La magie, un tremplin social indispensable

Dans le monde de Kelen, 16 ans, la magie fait partie intégrante de la société. En fonction du pouvoir que concentre votre famille, vous êtes plus ou moins bien placé dans l’échelle de la société…

La famille de Kelen est très bien placée dans la société grâce aux pouvoirs importants que possède ses deux parents, en particulier son père, Ke’heops. Il pèse d’une influence considérable tant magiquement que politiquement. La soeur de Kelen quant à elle possède également une magie extrêmement prometteuse… Mais qu’en est-il du jeune homme lui-même ? Le roman débute au moment d’une épreuve de magie très importante, et c’est ainsi que l’on découvre que Kelen ne possède AUCUNE magie. Il existe sept formes de magie différentes, et le jeune homme n’arrive même pas à faire étinceler en lui la première…

Va-t-il devenir un paria ou un Sha’tep (un esclave dénué de magie) ? Ou la magie va-t-elle se révéler à lui comme jamais étant donné la puissance des membres de sa famille ? Pourra-t-il enfin être un Jan’tep, un vrai magicien ?

Un premier tome engageant, dynamique et toutefois assez original

Il y a tant d’ouvrages fantastiques qui sortent pour la jeunesse et les adolescents qu’il devient difficile d’apprécier un roman pour son originalité. Mais l’Anti-magicien réussi à être à la fois classique (dans son déroulement initiatique pour Kelen), mais très original dans le fonctionnement de son univers.

En effet, Kelen est un anti-héros, certes, mais on découvre très rapidement qu’il l’est à un point rarement atteint. Là où beaucoup de héros se découvrent être des sortes d’élus, ou d’être uniques aux pouvoirs cachés colossaux, Kelen n’est rien d’autre que lui-même. Sans magie, juste sa malice et son intelligence. Et cela fait une différence de taille dans cette histoire où la magie est primordiale.

Comment va-t-il tirer son épingle du jeu ? Se faire respecter ? Ne pas se faire bannir de l’école pour cause d’absence de magie ?

Et puis, le jeune homme n’est même pas le plus intéressant et le plus attachant des nombreux personnages de cette histoire. Il y a surtout une femme étrangère, nommée Furia apporte son lot d’ennuis et de dialogues piquants ! Comme elle dit « Une femme, c’est un homme en plus malin et avec plus de couilles » pour vous donner une image du langage du personnage !

Tout cela sans oublier le génial et dangereux chacureuil (oui, c’est bien un mélange entre un chat et un écureuil !).

Ainsi, le premier tome de cette série est très prometteur. Il nous propose une intrigue fournie, qu sort assez des sentiers battus pour plaire à son lectorat. L’univers est dense, sa mythologie également, et on sent que l’on est loin d’avoir tout découvert sur son fonctionnement…

Et surtout, Kelen va traverser beaucoup d’épreuves du feu pour notre plus grand plaisir. Et rien que pour cela, ça vaut le coup.

La couverture du premier tome en version originale.

Chronique Jeunesse : Les Aérochats – Tome 1 – Comme chiens et chats

Les Aérochats - Comme chiens et chatsUne nouvelle série jeunesse mêlant aventure, Histoire et fantasy animalière !

Les Aérochats est une toute série de premiers romans pour la jeunesse débutée en mars 2017, dans la toute jeune maison Slalom.

Il s’agit du premier ouvrage du néo-zélandais Donovan Bixley à paraître en France. Et c’est lui qui a tout fait, du texte aux magnifiques dessins !

1916, dans une réalité qui ressemble de façon troublante à la notre

Dans cette histoire, point d’humains mais surtout des chiens et des chats. Nous sommes en 1916, en plein dans ce qui se nomme chez nous la Première Guerre Mondiale. Mais cette histoire mélange des éléments historiques provenant également de la Seconde.

Nous découvrons dans ce premier tome très rythmé les aventures des Aérochats, brigade de haut vol pour laquelle rien n’est impossible ! Et ça tombe bien, car l’un de leurs membres les plus éminents – le major Tom – est retenu par les CLEBs, une mission de sauvetage s’impose donc !

Les Aérochats - Comme chiens et chats - Dessin

Une histoire très dynamique qui fait l’éloge de l’Aventure avec un grand « A »

J’avoue avoir été très positivement surprise par ce début de série. Tout d’abord, les illustrations sont magnifiques. Très vivantes, toujours dans l’action, on a l’impression de regarder des rough destinés à un dessin animé.

Ensuite, l’idée de transposer l’univers de la Première et Seconde Guerre Mondiale est intéressante. Je vous rassure, rien de violent ou de sanglant, mais l’intrigue s’inspire très directement de notre Histoire. Les chats sont à assimiler aux français sous l’acronyme les CATs (Chats et leurs Alliés Traditionnels) et les CLEBs aux allemands (Chiens Ligués pour Envahir en Bloc).

Pour les enfants, c’est donc une lecture idéale. Il y a une illustration à chaque double page, c’est donc parfait dès l’âge de 8 ans, à peu près.

….

Ainsi, ce premier tome est une petite réussite ! L’auteur est parvenu à nouer humour, aventure et Histoire sur fond de guerre. L’exercice n’est pas évident, mais c’est un succès.

Alors, quand on sait que Les Aérochats est une série en au moins quatre tomes, il y a de quoi être heureux pour ces beaux moments de lecture à venir.

PS : Il est spécifié en début d’ouvrage que le roman est approuvé par la SPAD – la Société Protectrice des Animaux Dessinés. Et ça, c’est super cool.

Les Aérochats - Comme chiens et chats - Dessin

Chronique jeunesse : Zombies Zarbis – Tome 1 – Panique au cimetière !

Zombies Zarbis - Tome 1 - Panique au cimetière !Une nouvelle série pour la jeunesse sous le signe des morts-vivants !

Marie Pavlenko (autrice que j’adore grâce à des romans tels que Je suis ton soleil, le Cycle du livre de Saskia, le génial La fille-sortilège…) et Carole Trébor (autrice que j’adore aussi, pour son roman dans la saga U4 et pour sa trilogie Nina Volkovitch) se sont associées pour concocter une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse chez Flammarion : Zombies Zarbis. Le premier tome est paru au début du mois de septembre 2018, et le second est d’ores et déjà prévu pour novembre…

Alors, qu’en est-il de cette nouvelle série de romans pour se faire peur quand on a entre 8 et 10 ans ?

Un cimetière destiné à la destruction totale

Bienvenue dans une petite ville bien sous tous rapports avec sa boulangerie, son école, sa mairie, son cimetière, ses zombies… Ses zombies ??? Oui, vous avez bien lu !

Dans cette ville à l’apparente normalité se cachent quantité de zombies qui ne sortent qu’une fois la nuit tombée. Ils savent qu’ils sont morts mais « vivent » eux aussi dans un quotidien aux habitudes bien huilées…

Mais ça, c’était avant que les machines arrivent. Leur but ? Tout détruite afin d’installer une supérette flambant neuve dans la ville ! Mais les zombies ont fait leur mort ici, et ils comptent bien rester dans leur cimetière…

C’est ainsi qu’un affrontement va s’engager dans les deux camps. Tout en sachant que celui des vivants ignore absolument tout de l’existence des zombis… C’est dans cet étrange contexte que le jeune Romain va faire la rencontre insolite de Léo, une jeune zombie aussi attachante qu’adorable. Ensemble, ils vont tenter de déjouer les projets de destruction de la mairie…

Un premier tome long à démarrer et par trop classique

Malgré deux autrices dont j’ai lu de nombreux ouvrages, ce roman jeunesse à quatre mains n’a pas réussit à me séduire. Pour avoir déjà lu plusieurs romans sur la même thématique, ayant pour lieu central un cimetière, (Hugo de la nuit, Rufus le fantôme… notamment), j’avoue n’avoir eu guère d’affect pour les personnages. Et encore moins pour leur histoire, ainsi que leur passé.

Tout est présenté trop vite, normal, il s’agit d’un roman pour la jeunesse, mais tout de même. Ici, les infos s’écoulent en un flot ininterrompu qui laisse peu de place à autre chose qu’aux rebondissements en chaine. Et malgré tout… on s’ennuie ferme. On a l’impression de piétiner comme un zombie qui fait du surplace, on lit les chapitres rapidement, mais sans réelle saveur…

Tout est assez attendu, et surtout, l’univers de Zombies Zarbi n’a aucune spécificité. On dirait que les zombies sont un prétexte pour écrire plus qu’un réel élément de l’intrigue… En particulier, la fin qui n’en est pas vraiment une, vous serez obligés d’acheter le second tome pour savoir si les héros résolvent leurs problèmes. Là où la plupart des romans qui constituent une série offrent au lecteur une petite fin malgré un fil rouge global, ici, on s’arrête très abruptement.

………..

Vous l’aurez saisi, je suis passée totalement à côté de ce roman qui pourtant s’annonçait fort bien de mon point de vue. La déception est bien là, et je crois que je n’irais pas insister en lisant le second tome de Zombies Zarbis… Il n’y a que la petite chouette zombie Joséphine, sans yeux, qui a trouvé grâce aux miens…

PS : Les illustrations sont signées Marc Lizano, un auteur dont j’ai déjà pu apprécier de nombreux ouvrages : Dépêche-toi maman c’est la rentrée, et L’enfant cachée. Pour Zombies Zarbis, son trait est beaucoup plus épais et moins lisse que d’habitude, et j’avoue avoir moins aimé. Cela donne une image un peu brouillonne des dessins…

Chronique jeunesse : La légende des 4 – Tome 1 – Le clan des loups

Une nouvelle série fantastique signée Cassandra O’Donnell, l’auteure de la saga Malenfer !

Parue en mars 2018, Le clan des loups est le premier tome de la nouvelle saga fantastique La légende des 4. On y retrouve des héros en plein apprentissage, du fantastique, et une quête… des éléments chers au cœur de l’auteure Cassandra O’Donnell (son nom est un pseudo, Cassandra O’Donnell étant une auteure française !).

Si vous ne connaissez pas encore cette auteure, elle a déjà écrit les séries de livres suivantes : Rebecca Kean (série de bit-lit pour adultes – 6 tomes), Malenfer (5 tomes pour le moment et une adaptation en bd en cours !), et Le monde secret de Sombreterre (3 tomes).

Quatre clans pour quatre visions diamétralement opposées

Ils sont quatre clans que rien n’unit : ni les convictions, ni le mode de vie, rien. Ils sont des loups, des tigres, des serpents ou des aigles… Aucun événement majeur du passé n’a pu les réunir, alors pourquoi le présent et le futur changeraient ?

Peut-être que fasse à l’adversité les quatre clans se réunirons et s’entendront enfin pour décider ensemble d’un avenir commun ?

Quoi qu’il en soit, c’est très mal parti… les enfants des chefs de chaque clan ne sont pas autorisés à discuter entre eux. Mais pourtant, Maya, héritière du clan des loups va outrepasser les nombreuses interdictions pour sauver la vie d’un bébé tigre… Et ce n’est que le début des embuches car une très mauvaise nouvelle va bouleverser leurs vies à tous… sauront-ils réagir à temps ?

Un récit d’aventure qui plaira aux plus jeunes

Pour les enfants entre 9 et 11 ans, Le clan des loups recèle tous les éléments qui plaisent : un début d’aventure aux élans fantastiques, des amitiés indéfectibles, des luttes de clans…

Il faut dire que l’idée de départ est séduisante, même si j’avoue avoir trouvé le nom des peuples peu imaginatifs, ils sont au moins parlants.

On appelle les yokaïs ceux qui ont le pouvoir de se transformer en animal. Tous ceux qui font partie d’un des quatre clans sont des yokaïs. Chaque clan a donc un nom spécifique, et chacun d’eux possède un personnage préado qui est le futur héritier de son clan :

  • Clan des serpaï = serpents = Wan
  • Clan des Lupaï = loups = Maya
  • Clan des Rapaï = aigles = Nel
  • Clan des Taïgan = tigres = Bregan

Une fois cette base posée, l’intrigue se déroule assez facilement et se lit très bien. J’ai trouvé l’histoire sympathique mais pas extraordinaire. Il manque un petit quelque chose qui aurait pu rendre ce roman plus mémorable, peut-être cela tiens-t-il aux personnages un peu sommaires ? ou autre chose ?

L’intrigue globale se tient en tout cas assez bien, rien à dire de ce côté-là. Il y a quelques indices sur ce qu’il s’est passé dans ce monde où le fantastique croise quotidiennement l’humanité ordinaire.

Par contre, j’ai eu un peu plus de mal avec l’écriture en elle-même. En effet, il y a beaucoup de répétitions, certaines volontaires pour affirmer des dires, d’autres plus maladroites. Exemple :

« Maya ressemblait à une humaine mais la louve en elle n’avait rien d’humain. La louve en elle était une bête sauvage et cruelle. La louve en elle était terrible et effrayante ».

Je trouve que c’est franchement lourd comme style, et comme j’ai lu intégralement l’ouvrage à haute voix, ça a exacerbé ce sentiment.

….

Au final Le clan des loups est un roman introductif intéressant mais pas mémorable. A suivre toutefois avec la suite de cette saga, si l’auteure réussit à faire prendre de l’ampleur à son histoire ça peut donner quelque chose d’intéressant.

Quoi qu’il en soit, les jeunes fans de la saga Malenfer qui ont grandi depuis pourront sans problème adhérer à cette histoire. A suivre donc !

Chronique : Izana

Un roman fantastique qui nous vient tout droit du Japon !

Initialement paru sous forme de manga aux éditions Ki-oon sous le titre Kasane la voleuse de visage, l’œuvre de Daruma Matsuura est parue en 2017 en roman sous le titre Izana, la voleuse de visages. Le manga compte actuellement 11 tomes en France, mais la série est toujours en cours au Japon.

En ce qui concerne le roman paru chez Lumen, il s’agit d’un one-shot, vous avez donc une histoire complète.

L’histoire d’une tragédie au fin fond de la campagne japonaise

Née sous les mauvais auspices, à peine venue au monde, aussitôt condamnée à mort. Bienvenue dans un petit village perdu dans ce que je Japon a de plus rural. C’est ici qu’est née Izana, une petite fille qui pour son malheur est née en étant affublée d’une laideur extrême. Cette monstruosité physique la condamne immédiatement à la mort, tout cela à cause d’une légende extrêmement prégnante dans le village… Si elle reste en vie, elle apportera le malheur sur le village tout entier. Heureusement, la petite va être prise en pitié par une âme charitable et sera protégée pendant de longues années…

C’est ainsi qu’Izana survécu à son destin funeste, et qu’elle vécu cloîtrée durant plus d’une décennie… avant de comprendre qu’il y a un extérieur qui grouille de vie. Un dehors où les gens sortent, se rencontrent, s’aiment. Tandis qu’elle doit rester enfermée pour toujours à cause de sa laideur…

Mais et si la légende qui la condamnait avait une part de vérité ? Et si Izana possédait en elle le pouvoir de renverser elle-même son destin ? Et si la vengeance était à portée de main pour faire payer à tous cette injustice ?

Un roman aux thèmes intéressant mais qui manque de rythme…

Même si l’idée de base d’Izana est fort intéressante, sa mise en œuvre est beaucoup plus laborieuse. Le rythme y est très lent, mais surtout il ne se passe guère de choses avant les deux bons tiers du roman.

Il faut toutefois avouer que l’ambiance extrême en huis-clos est très bien faite, notamment les moments avec Chigusa, la seule personne à protéger Izana depuis sa naissance. Ces moments – peu nombreux – sont touchants.

Comme son héroïne, nous sommes enfermés dans une maison du village, puis une grotte… On comprend la rancœur qui habite Izana, cela la dévore peu à peu. Cette mise en scène est tout à fait justifiée, mais ce qui est le moins intéressant c’est la longueur du texte. Le temps qu’elle met à réaliser de nombreuses choses est long…

Ce n’est qu’aux trois quarts du roman qu’Izana découvre son « pouvoir » lié à une mystérieuse couleur…

…..

Ainsi, Izana est un roman aux thèmes intéressants, mais qui malheureusement n’a pas eu de réelle prise sur moi. Trop lent, une conclusion trop hâtive, cette histoire n’a pas su me capter… dommage car en général j’adore la littérature nippone. Pour les curieux, c’est à découvrir dès l’âge de 14/15 ans.

Chronique Jeunesse : Hector et les pétrifieurs de temps – Tome 1

D’étranges ombres planent sur la petite ville de Starkley…

Danny Wallace, auteur aussi bien pour les adultes et les enfants nous vient tout droit des Royaumes-Unis. En France, nous le connaissons avant tout pour ses publications destinées aux adultes : Tous pareil (Presses de la Cité, 2015) ou encore C’est elle ! (Pocket, 2015). Les illustrations sont quant à elles réalisées par Jamie Littler.

Avec Hector et les pétrifieurs de temps, il s’agit de sa première incursion en littérature jeunesse pour nous lecteurs français. Bien que cela ne soit mentionné à aucun moment, ce livre est le premier tome d’une trilogie.

Des disparitions inquiétantes…

Bienvenue dans la paisible et extrêmement tranquille ville de Starkley. C’est LA ville où il ne se passe jamais rien de notable. Et cela se voit assez vite en lisant le journal, les unes et brèves sont dédiées à des faits tout à fait inintéressants… « Une pomme de terre qui ressemble un peu à un chien », « Le conseil municipal envisage l’achat d’une nouvelle imprimante »… C’est d’ailleurs pour cela que Starkley a été élue quatrième ville la plus ennuyeuse de Grande-Bretagne…

Mais depuis quelque temps, la ville voit certains de ses habitants disparaître… D’autres reviennent, mais complètement changés : ils deviennent méchants, irascibles, complètement imprévisibles. Hector a remarqué cela depuis quelque temps déjà, mais le jour où la ville s’arrête littéralement, et qu’il est le seul à pouvoir encore bouger, il sait quelque chose de pire se prépare. Il ne sait pas encore ce dont il s’agit, mais une chose est sûre, Hector semble le seul à pouvoir faire quelque chose !

Une intrigue originale servie par une narration divertissante

L’un des points forts de ce roman, c’est son humour 100% british. Des tournures de phrases étranges et hilarantes, des scènes cocasses, le tout est fluide, drôle, et bien mené. L’histoire a beau être assez classique, son traitement reste inattendu, en particulier en ce qui concerne les monstres que vous aurez l’occasion de découvrir dans ce livre ! On ne sait pas immédiatement où veut nous mener l’auteur, et c’est un avantage appréciable pour se prendre d’intérêt pour cette histoire étrange où le temps se met en pause pour tout le monde sauf pour Hector !

D’un point de vue graphique, la version française fait montre d’une très belle originalité avec une impression magnifique sur la tranche, sur les pages elles-mêmes. On y découvre les ombres des monstres qui sont l’objet même de l’histoire, c’est une magnifique finition. De même, à l’intérieur de l’ouvrage, vous trouverez des pages entièrement noires où le texte se trouve en blanc. C’est aussi joli que surprenant, et l’ouvrage regorge de petites originalité en termes de mise en pages.

Par contre, un défaut notable de cette publication, c’est qu’il n’est marqué nulle part qu’il s’agit du tout premier tome d’une série. La moindre des choses quand on publie une saga en plusieurs tomes, c’est d’annoncer immédiatement la couleur aux lecteurs potentiels ! En effet, à aucun moment Gallimard ne met en avant le nom de la série ou la tomaison. Ce n’est qu’à la fin du roman que l’on se rend compte que l’histoire aura une suite. Dommage.

……

Au final, l’histoire d’Hector et de ses nombreux comparses est assez sympathique. Elle n’est pas extraordinaire, mais permettra aux jeunes lecteurs de 10 ans environ de passer un bon moment de lecture. C’est un peu fantastique, rempli d’une foule de monstres bizarroïdes et surtout l’humour y est excellent sans oublier que le tout est très bien illustré ! A découvrir pour changer de lectures et rire en frissonnant un peu. Affaire à suivre concernant les autres tomes, la série ayant déjà trois opus publiés en Angleterre.