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Chronique Jeunesse : Les malheurs de Millie Plume – Tome 1

Les malheurs de Millie Plume 01Vos enfants sont trop jeunes pour lire du Dickens ? Qu’à cela ne tienne ! Faites-leur donc lire les Malheurs de Millie Plume !

Paru en janvier 2011 en France, Les malheurs de Millie Plume est le premier tome d’une trilogie historique pour la jeunesse. La série est écrite par Jacqueline Wilson, une auteur d’origine anglaise au talent narratif connu et reconnu. On lui doit les titres Soirée pyjama, La fabuleuse histoire de Jenny B., La double vie de Charlotte… et encore une foule d’autres. Nombre de ses ouvrages ne sont pas encore traduits en France tant elle est productive !

En mars 2014, le dernier tome de la série Millie Plume est paru : Millie Plume choisit son destin. Enfin, sachez qu’en Angleterre, Millie Plume est une véritable star : un spectacle lui est entièrement consacré au King’s Theatre d’Édimbourg sous le titre orignal du livre : Hetty Feather (cf affiche en bas d’article).

Un petit bébé fragile aux cheveux de feu…

Quand nous faisons la connaissance de Millie Plume, elle n’est encore qu’un tout petit bébé, mais possède déjà le caractère bien trempé qui la définira plus tard. De tous les bébés de l’orphelinat, c’est elle qui crie le plus fort et le plus longtemps malgré le fait qu’elle soit chétive. Elle est si petite et faible qu’elle est emmenée à la campagne, dans une famille d’adoption, le temps qu’elle grandisse et se remplume.

Ainsi commence la vie ordinaire et à la fois incroyable de Millie Plume : têtue, drôle, téméraire et attachante au possible !

Millie Plume VOUne enfance heureuse dans une famille d’accueil modeste mais aimante

Ainsi la petite Millie passa-t-elle ses cinq premières années dans sa famille d’accueil, avec d’autres enfants de l’orphelinat trop chétifs pour y vivre pour le moment. Mais elle est également entourée des enfants biologiques de ses parents d’adoption, le tout donnant une belle et grande fratrie où rires et larmes se mêlent au quotidien de la ferme.

Bien que petite, Millie possède un esprit des plus vifs et ne rate jamais une occasion de faire une bêtise ou une mauvaise blague à ses frères et sœurs. Rêveuse, elle va faire la rencontre d’un cirque itinérant de passage dans son village et y rencontrer une femme aux cheveux de feu : tout comme elle. La jeune fille n’oubliera jamais cette femme qu’elle sait être sa mère au plus profond d’elle-même…

Mais ces heureuses années en compagnie de Gédéon, Saul et Jem vont avoir une fin : Millie retourne ainsi à l’orphelinat, et c’est un choc pour elle. Tenues uniformes, vêtements qui grattent, nourriture fade… et cela sans compter les jalousies qu’il y a entre les très nombreuses filles de l’orphelinat. L’ambiance qui règne dans l’orphelinat ainsi que son fonctionnement très rigide y sont décrits avec efficacité et simplicité. On s’imagine très bien la monotonie de l’endroit ainsi que les pauvres perspectives qu’on les enfants qui en sortent. En somme, Millie n’a pas finit de lutter à sa manière contre les nombreuses injustices de sa condition d’orpheline… Et l’aventure n’est pas finie pour notre jeune héroïne !

Du Dickens pour la jeunesse accessible et captivant

Entre humour et réalisme dur de la vie à l’époque Victorienne, Les malheurs de Millie Plume est un roman captivant de bout en bout. Notre petite héroïne aux cheveux roux et au tempérament parfois exécrable est malgré tout extrêmement attachante. Impossible de ne pas suivre les pas désordonnés et les coups de tête de Millie pour savoir où tout cela va la mener.

Innocente et pourtant parfois très lucide, ce petit bout de fille aux répliques cinglantes ne pourra que vous faire sourire !

Évidemment, impossible de ne pas penser aux romans de Dickens à travers l’atmosphère du roman, son époque, et les nombreuses péripéties et déceptions de son héroïne. On peut ainsi comparer (dans une certaine limite, bien sûr) ce premier tome à une sorte d’Oliver Twist pour la jeunesse, tout à fait accessible dès l’âge de 10 ans environ.

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En conclusion, ce premier tome de la trilogie tournant autour de Millie Plume est une belle réussite. Jacqueline Wilson a su trouver le dosage parfait pour ne pas faire de son livre quelque chose de misérabiliste et parvient même à nous faire rire de nombreuses fois !

Tout ce que j’aime dans un roman jeunesse s’y trouve : la malice, le quotidien dans son plus simple appareil décrit à un point tel qu’il en est fascinant, le tout avec un soupçon d’aventure débridée. Et surtout, l’époque Victorienne est une source d’inspiration inépuisable pour les auteurs et toujours aussi fascinante pour nous lecteurs !

Millie Plume Theatre

Actualité éditoriale : Monstre, la nouvelle série tentante d’Hervé Jubert

Monstre 01Peut-être connaissez-vous déjà Hervé Jubert, un grand monsieur de l’imaginaire français, et cela pour tous les âges. Vous l’avez éventuellement rencontré par le biais d’ouvrages pour la jeunesse : sa série de romans Blanche (trois tomes), Le palais des mirages ou encore plus récemment Magies Secrètes (deux tomes) pour les adolescents ou encore Seth (deux tomes). Il a également écrit dans le genre policier avec sa trilogie Vagabonde dans la collection Rageot Thriller. Enfin, il est également connu pour ses écrits en littérature adulte avec notamment la Trilogie Morgenstern (une référence dans le steampunk français).

Et cette fois-ci encore, c’est dans l’imaginaire qu’il encre son univers avec sa toute nouvelle série : Monstre, chez Rageot, qui tourne autour de diverses et variées créatures issues de notre mythologie. Les deux premiers tomes de la série viennent de sortir simultanément le 19 mars 2014.

L’histoire est celle de héros adolescents qui vont devoir sauver des créatures magiques en voie de disparition, cela fait d’ailleurs penser à l’excellente série fantastique Fablehaven dans le même style d’idées ! Quoi qu’il en en soit, le résumé et les visuels donnent très envie de découvrir ce que recèlent les ouvrages… Ci-dessous, la quatrième de couverture du premier tome qui sera je pense beaucoup plus parlante :

Monstre – Tome 1 – Coeur de Harpie :

L’avion du milliardaire Darius Tindelli s’écrase en mer dans des circonstances mystérieuses. Milo, 16 ans, son unique héritier, est bientôt rejoint à Oxford par ses coéquipiers dans Chimera, un jeu en ligne où s’affrontent chasseurs et protecteurs de chimères.

Qui a convoqué ces six adolescents qui viennent du monde entier ? Et dans quel but ? Grâce aux documents laissés par Darius, les héros découvrent l’existence d’une harpie vivante à Bangkok. Le jeu devient réalité : repérer les dernières chimères à travers le monde et les protéger. En Thaïlande, ils se heurtent à un inquiétant chasseur de créatures fabuleuses…

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Enfin, saluons les magnifiques couvertures de la série qui sont illustrées par Magali Villeneuve, qui a déjà un bon nombre de belles images à son actif que ce soit pour des livres ou des affiches (elle a notamment participé à la réalisation de l’affiche des Imaginales de 2014 au niveau de l’avant-plan et des personnages). Pour en savoir plus, son site officiel : http://magali-villeneuve.blogspot.fr

Monstre 02

  • Tome 1 – Cœur de Harpie
  • Tome 2 – Larmes de sirène
  • Tome 3 – Rêve de hyène (parution prévue en Octobre 2014)
  • Tome 4 – ??? (prévu pour 2015)
  • Tome 5 – ??? (prévu pour 2015)
  • Tome 6 – ??? (prévu pour 2016)
  • Tome 7 – ??? (prévu pour 2016)

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Chronique : Une aventure d’Emma Bannon et Archibald Clare – Tome 1 – Le mystère du drake mécaniste

Le mystere du Drake mécanisteDécevant et sans surprises, un roman de style steampunk où l’on se perd facilement…

Premier tome de la série des Aventures d’Emma Bannon et Archibald Clare, Le mystère du drake mécaniste est paru aux éditions Le Livre de Poche en juin 2013.

Écrite par Lilith Saintcrow, la série comporte deux tomes aux États-Unis. Elle est également l’auteur d’autres séries fantastiques comme Dany Valentine ou encore Jill Kismet, toutes deux parues aux éditions Orbit, puis au Livre de Poche. Le mystère du drake mécaniste est – chose rare – sorti directement au format poche.

Dans le Londres imaginaire et dangereux où magie rime avec survie

L’intrigue se déroule dans une Angleterre fantastique nommée Britannie ou Londres devient Londinium (qui était son ancien nom, créé par les Romains). On y découvre toute une nouvelle mythologie ou la magie est omniprésente et où il n’est pas rare de croiser des Altérés, personnes ayant transformé une partie de leur corps mécaniquement. C’est clairement dans une époque de type victorienne teintée d’imaginaire que nous évoluons, au rythme des fiacres et autres symboles de l’époque.

Voici ainsi posée l’atmosphère du roman : entre magie et mystères, dans les brumes de Londinium, nous plongeons pour découvrir le fameux mystère du drake mécaniste…

Emma Bannon, Prima (magicienne aux très grands pouvoirs) de son état va devoir faire appel à l’un des seuls Mentha (personne ayant une logique et un esprit de déduction bien plus développés que la normale) disponibles du Royaume pour protéger Sa Majesté et peut-être même le pays tout entier !

Une narration terriblement peu captivante…

Est-ce la faute aux nombreuses descriptions des tenues de mademoiselle Bannon ? Aux scènes où il ne se passe au final que peu de choses ? Au langage voulu soutenu par l’auteur et qui nous perd à force de lourdeurs ? Ou à la mythologie de l’univers que Lilith Saintcrow a créé mais sans donner guère d’explication au lecteur ? Quoi qu’il en soit, il est difficile de rester « accroché » au roman tant il comprend passages peu dynamiques, et surtout tant il manque de précisions.

Nous suivons une intrigue que l’on comprend dans les grandes lignes mais où une bonne partie n’est pas appréciée faute de compréhension. On se perd dans une écriture lourde, faite d’un grand nombre de fioritures et qui au final ne nous conte que bien peu de choses.

C’est donc une immense déception que cette lecture, surtout quand on a lu d’autres romans de Lilith Saintcrow, comme sa série Danny Valentine qui ne manquait pas d’action ni de piquant.

Désireuse de m’essayer doucement au genre qu’est le steampunk, il est clair que ce roman ne m’a absolument pas satisfaite, mais pas à cause du genre lui-même, mais de la façon dont il est (à peine) traité. On croise de petits éléments qui définissent ce style littéraire bien particulier : quelques chevaux mécaniques et une armée de machines… un peu léger tout de même.

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En somme ce roman est une désillusion totale : si vous recherchez un récit captivant ou simplement une histoire cohérente et simple qui vous transporte, vous ne la trouverez pas ici… Lilith Saintcrow a fait de bien meilleurs livres aux héroïnes bien plus captivantes et à l’univers bien plus cohérent.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

Actualité éditoriale : Widdershins arrive aux éditions Lumen le 3 avril prochain

Widdershins 01Aristocrate hier, voleuse aujourd’hui, suivez Widdershins dans les bas-fonds de la cité de Davillon…

Écrit par Ari Marmell, voici la toute nouvelle parution des éditions Lumen qui débute ainsi avec son premier roman dans le genre fantasy pur : Widdershins. Le premier tome arrive le 3 avril prochain et s’intitulera Le pacte de la voleuse. L’auteur a déjà publié deux romans en France avec ses deux tomes de la série Corvis Rebaine, parue chez Bragelonne en 2011.

En attendant la parution du roman, en voici le résumé ainsi que la couverture définitive, qui est bien plus belle et plus dynamique que celle proposée précédemment par l’éditeur. La série est prévue en quatre tomes et est annoncée dans un style dark fantasy. Affaire à suivre !

Quatrième de couverture : Dans une autre vie, elle s’appelait Adrienne Satti, mais à présent, elle n’est plus que Widdershins. Gamine des rues, devenue noble, puis voleuse – la vie ne l’a pas épargnée. Orpheline très jeune, elle a connu la pauvreté et le luxe les plus extrêmes. Revenue aux ruelles sombres d’où elle était sortie, elle est désormais considérée comme l’une des voleuses les plus intrépides… Mais ses talents suffiront-ils à la sauver de la ténébreuse conspiration qui ronge inexorablement les entrailles de la cité de Davillon ? Découvrez Widdershins, l’aristocrate devenue voleuse, qui connaît mille façons de couper une bourse et autant de charmer ducs et barons dans les salons de la noblesse !

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Chronique jeunesse : Sacrée Souris

Sacrée sourisSi vous pensiez connaître la petite souris, détrompez-vous… voici sa vraie histoire… Et elle est carrément géniale !

 Vient de paraître le 5 mars 2014 l’un des deux romans lançant la collection Pépix de Sarbacane : Sacrée souris (l’autre étant L’ogre au pull vert moutarde). Ecrit avec malice par Raphaële Moussafir, vous les adultes la connaissez peut-être de nom pour sa pièce de théâtre/roman/bande-dessinée/film Du vent dans mes mollets.

Avec Sacrée Souris, elle s’essaye à la littérature jeunesse avec humour et sans complexes. Il s’agit là de son second ouvrage.

A tous les petits édentés… ce livre est pour vous.

Quand commence notre histoire, nous apprenons très rapidement que la narratrice exclusive de Sacrée Souris se prénomme Léonore et qu’elle est également la souris la plus minuscule de tout le royaume des souris. Elle est un peu moquée à cause de sa petite taille, mais beaucoup moins que la souris verte ou encore Fulberte, la seule souris (fille) à barbe du royaume.

Tout a l’air d’aller bien au royaume des souris, les rats – la seule menace qui les effraie – sont tenus à bonne distance par leur chère reine grâce à son Autorité Naturelle (et oui, ça ne s’apprend pas, certains l’on, d’autres pas). Mais tout va changer suite à la disparition tragique de cette dernière qui voulait trouver le meilleur pain pour célébrer son anniversaire avec ses sujets…

Ainsi plus de reine à l’Autorité Naturelle et donc la menace des rats devient de nouveau palpable… mais c’était sans compter sur Léonore et son excellent idée. Et oui, notre héroïne a beau être un peu fainéante sur les bords, ça fuse là-dedans !

Seul problème, pour réaliser cette idée de génie, il va falloir aux souris beaucoup de dents, un paquet de dents, une énormissime quantité de dents… mais où vont-elles bien pouvoir trouver cela ? Et voilà comment peu à peu, nous découvrons la version revisitée de la légende de la petite souris… !

Sacrée souris pépix insideUn humour implacable plein de connivence avec ses petits lecteurs

Sacrée souris est un excellent roman car il ne prend pas les enfants de haut et surtout sait leur parler sans créer un sentiment d’écriture « artificielle ». Il semble peut-être à première vue facile d’écrire un roman destiné aux enfants tout en étant à leur niveau, mais il n’en est rien.

De nombreux ouvrages pour la jeunesse manquent justement de cette complicité que les jeunes lecteurs recherchent parfois sans le savoir. Roald Dahl était d’ailleurs passé maître dans cet art : se situant entre finesse et humour, ses écrits sont drôles, accessibles et universels. Et surtout, il parle directement au travers de ses personnages à ses lecteurs. C’est cet esprit si particulier que Raphaël Moussafir a su insuffler à son roman, et rien que pour cela bravo, car c’est un exercice difficile.

Le roman est donc concentré sur Léonore et ses aventures, mais ça n’est pas tout ! Comme dans l’autre roman de la collection Pépix, vous trouverez également des « Leçons », que l’on peut assimiler à des bonus (elles se situent entre certains chapitres).

Ainsi les enfants pourront-ils apprendre grâce à Léonore à rendre leurs parents chèvre, à ne pas gaspiller, ou encore à ranger leur chambre (on peut toujours espérer !), je ne résiste d’ailleurs pas à l’envie de vous mettre un extrait de ce bonus :

« Des forces mystérieuses bordélisent mystérieusement ta chambre mystérieusement bordélique (voir « vandalisme » dans le glossaire. Comment se débarrasser de ces forces mystérieusement bordélisantes ? Il faut d’abord comprendre ce qu’est le bordel. »

 Outre ces magnifiques bonus, les enfants trouveront également un glossaire en fin d’ouvrage pour certains mots et références faits dans le livre : Glossaire, époisses, pieux mensonge, acide nitrique… autant de mots que les petits édentés découvriront.

La définition de la Comtesse de Ségur n’est qu’un exemple des magnifiques explications que vous y trouverez : « C’est une dame qui écrit des livres charmants dans lesquels les enfants prennent un nombre de fessées incroyable ».

Pépix (8)Sacrément recommandable

 Vous l’aurez vite compris, je n’ai pas aimé Sacrée souris, j’ai littéralement adoré ce livre. Il regroupe pour moi tout ce qu’il faut pour qu’un livre jeunesse ne soit pas bon, mais excellent. De l’humour à bonne dose, une histoire simple mais qui tient la route, une écriture assurée qui n’a pas la langue dans sa poche…

Et surtout, il ne faut pas oublier les très belles et efficaces illustrations de Caroline Ayrault qui sans leur présence n’auraient pas donné le même esprit au livre. Elles complètent à merveille le ton malicieux et coquin de Léonore. C’est beau, empli d’innocence et paradoxalement d’espièglerie…

L’équilibre texte-illustration est parfait pour ne pas décourager les jeunes lecteurs qui veulent se lancer dans de « vraies » histoires.

En somme, la conclusion sera courte : vous êtes un adulte ? Offrez Sacrée souris à un enfant de votre entourage ! Tu es un enfant âgé entre 8 et 11 ans ? Précipite-toi chez ton libraire pour te procurer ce livre qui mérite le détour…

Chronique Jeunesse : Ratburger

RATBURGER _couv_NEW.inddAttention, il y a un gros indice concernant l’intrigue dans le titre !

David Walliams est un auteur anglais (mais également acteur), digne successeur de Roald Dahl avec un humour décapant et un peu fou-fou. En France, on lui doit déjà quatre livres au total : Mamie Gangster, Monsieur Kipu ainsi que Joe Millionnaire, tous dans la collection Witty.

Son dernier roman en date en Angleterre se nomme Demon Dentist (auquel il fait d’ailleurs un petit clin d’œil dans Ratburger !).

Un événement malheureux qui va tout changer

« La fillette n’avait pas beaucoup d’amis à l’école. Et en plus, les autres la malmenaient parce qu’elle était petite, parce qu’elle était rousse et parce qu’elle portait un appareil dentaire. Une seule de ces caractéristiques aurait déjà suffit à lui compliquer la vie. Avec les trois, elle avait touché le jackpot. »

La mort du petit hamster Poil-de-carotte va bouleverser Zoé à un point que l’on n’imagine même pas. Après le chômage de son père, son remariage avec une horrible belle-mère qui n’aime que les chips cocktail crevettes, la mort de son hamster est vraiment la dernière et pire chose qui pouvait arriver…

Son moral est au plus bas, elle qui n’a plus son petit Poil-de-carotte chéri auquel elle avait appris tout un tas de tours. Il savait danser le hip-hop, faire le robot et était en train d’apprendre le moonwalk. Zoé avait déjà de grands projets pour lui : un spectacle pour sa cité pour commencer, puis une foule d’autres choses…

Alors, quand un bébé rat tout mignon s’immisce dans sa chambre, Zoé décide de tout faire pour le garder en le cachant. Impossible de le laisser seul à la maison, sa belle-mère s’en débarrasserait immédiatement, il lui faut donc l’emmener à l’école… Et c’est là que les ennuis commencent… !

rat and burgerUne course-poursuite déjantée

Zoé va vivre toutes sortes d’aventure toutes plus improbables les unes que les autres : elle va se faire renvoyer, se rebeller contre son horrible belle-mère, rencontrer un terrible vendeur de hamburgers et se faire des amis inattendus…

Encore une fois, David Walliams sait y faire pour attirer le rire du lecteur. Jeux de mots, devinettes ou encore tout simplement formulations bien trouvées, impossible de ne pas s’amuser d’autant de malice. Je pense notamment à la scène où Zoé enterre son cher Poil-de-carotte : elle y inscrit son nom sur un bâton de glace, mais celui-ci n’est pas assez grand pour y mette entièrement son nom, ce qui donne « Poil-de-C… », à vous de laissez parler votre imagination !

Dans Ratburger, on retrouve un personnage redondant dans les romans de David Walliams : le fameux épicier Raj. Parfois radin au possible ou très généreux, tout dépend d’avec qui il est. Avec Zoé, il est extrêmement gentil, allant même jusqu’à lui proposer de grignoter des sucreries, mais de les remettre après dans leur emballage, pour pouvoir les revendre.

Les autres personnages ne sont pas en reste, notamment Burt, l’étrange et horripilant bonhomme qui vend ses burgers aux élèves de l’école du coin, ou encore Sheila la belle-mère de Zoé qui ne sait rien faire d’autre que manger.

Plus cruel que ses autres romans, Ratburger est également le plus délicieux (et le moins ratgoûtant). L’humour y est corrosif à souhait, l’histoire efficace, on ne se lasse pas de la plume de David Walliams et de sa façon bien à lui de conter… On a déjà hâte de lire son prochain roman à paraître en France !

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Chronique : L’appel de la forêt

L'appel de la foretUn magnifique retour aux sources en forme d’ode à la nature…

 Jack London est un écrivain de nationalité américaine au parcours atypique : son enfance se fit dans la misère, et dès l’âge de quinze ans, il touchera à toutes sortes de métiers. De pêcheur d’huîtres, à balayeur de jardins publics, en passant par chercheur d’or… ou encore par garde-côte, cette figure de la littérature était habitée par la passion des grands espaces et du voyage sous toutes ses formes. Jack London est décédé à l’âge de 40 ans.

De son œuvre, on peu citer les livres suivants : L’appel de la forêt, Croc-Blanc ou encore Martin Eden.

Sur les pas de Buck, un chien d’une force et d’une qualité rare…

L’appel de la forêt est avant tout l’histoire de Buck, un magnifique chien issu d’un croisement entre un saint-bernard et une chienne pure race écossaise. Buck réuni en lui meilleur des deux races pour offrir un prodigieux modèle canin, tout en force et en beauté.

Mais le quotidien banal de ce chien d’exception va se trouver transformé en aventure à travers les Etats-Unis à l’époque des chercheurs d’or lorsque le jardinier de son propriétaire va le voler pour le revendre à un éleveur de chiens de traineaux.

La lutte contre soi-même, les combats, les jeux de pouvoirs cruels entre chiens dominants et meutes, tout cela, Buck va le découvrir à ses dépends, au gré de nombreuses blessures. C’est ainsi que commence la magnifique aventure d’un chien qui va redécouvrir sa nature… sauvage.

l'appel de la foret (1)Le goût de l’aventure et des espaces infinis sublimés

D’un propriétaire peu recommandable à l’autre, Buck gagne en assurance, en prestance et en force. En faisant ses preuves faces aux autres chefs de meute, en menant de front les traineaux dans les endroits les plus dangereux de l’Alaska…

Là où il n’y avait au début qu’un beau chien de race bien entretenu et formaté par (et pour) l’homme, on aperçoit au fil des pages un animal qui découvre sa vraie nature.

Mais plus que l’histoire d’un animal seul face à la redécouverte de ses origines, L’appel de la forêt nous fait également partager l’amitié unique d’un animal et d’un homme. On sent entre les lignes la force du lien qui peut unir deux êtres totalement différents quand leur vie est en jeu.

Il n’est cependant pas question que de beaux sentiments dans ce roman qui se propose également de montrer les facettes sombres de l’Amérique du Nord. Cruauté, maltraitance, famine… Buck découvrira tous les aspects de l’homme avant de se découvrir lui-même, et de suivre sa voie.

L’appel de la forêt n’est pas un classique de la littérature pour rien : Jack London a su sublimer la nature et son âpreté grâce à une plume accessible et belle. Les grands espaces, les descriptions faites sur la nature que redécouvre avec émerveillement Buck, la forte empathie de l’auteur pour son personnage qui se transmet au lecteur avec aisance… tout concours à nous faire aimer cette ode à la nature. A lire pour s’émerveiller, et (re)découvrir l’intensité de la prose de London. Dès l’âge de 11 ans environ (5ème).

l'appel de la foret (3)

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Chronique : Le Puits des Mémoires – Tome 1 – La Traque

Le Puits des Mémoires 01Un premier tome aux allures de récit initiatique…

Paru en mai 2012 aux éditions Scrinéo, La Traque est le premier tome de la trilogie de fantasy Le Puits des Mémoires. L’écriture est assurée par Gabriel Katz, un auteur français au parcours atypique, et pour cause : il a écrit de nombreux ouvrages en tant que nègre… mais vous ne saurez évidemment pas lesquels !

Depuis la parution du premier tome, la trilogie complète du Puits des Mémoires est disponible ; et le 9 janvier 2014 paraîtra un nouvel ouvrage dans le même univers : Maîtresse de guerre, qui se déroulera quant à lui beaucoup plus au sud. Enfin, la série a remporté le prestigieux Prix des Imaginales 2013 dans la catégorie Roman Francophone.

Quand amnésie rime avec danger de mort…

La traque commence étrangement… des hommes sont enfermés dans des sortes de cercueils, et ne peuvent absolument pas bouger. De mémoire, ils n’en ont plus, de conscience d’eux-mêmes non plus… même leur prénom leur est inconnu. C’est dans ce contexte que le chariot les transportant s’effondre dans une crevasse, eux-mêmes ne s’en sortant qu’in-extremis.

N’ayant aucun souvenir d’eux-mêmes ou de leur passé, les trois hommes rescapés s’attribuent au hasard des noms : Nils, Olen et Karib. Ils l’ignorent encore, mais chacun d’eux recèle des trésors insoupçonnés…et cela à de nombreux points de vue. La traque commence alors pour eux, et ils n’en sont pas les chasseurs…

Un univers à la fois épuré et efficace

Ce premier volume met en place tous les éléments qui serviront à l’intrigue de la série par la suite. On y découvre ses quelques particularités : sa magie (qui est  toutefois assez peu présente dans ce premier volume), ainsi que la façon dont le pouvoir y est exercé.

Tous les éléments classiques d’une intrigue de fantasy sont là, et ils sont assez savamment dispensés pour ne pas tomber dans la caricature. Évidemment, la petite équipée de nos trois amnésiques réunit certains archétypes, mais on est en droit de se dire que c’est quasiment inévitable dans un tout premier roman de fantasy.

Ainsi nos trois héros au passé trouble réunissent-ils un bagage très usuel, mais fort sympathique. Le tout étant rondement mené avec des dialogues efficaces et souvent teintés d’humour un peu sombre. L’écriture est quant à elle extrêmement soignée et qualitative à souhait.

On découvre peu à peu le pourquoi de leur traque à l’échelle de plusieurs royaumes sans toutefois être rassasié d’informations. Lentement distillées, les révélations se font rares sans pour autant nous faire perdre de notre intérêt pour l’intrigue. A charge de revanche pour le second tome, car on a envie d’en connaître la teneur ! La Traque est un tome introductif qui se suffit parfaitement à lui-même.

Des champs de bataille à la douce et luxueuse cour du Roi en passant par les villes et villages des gens du commun, nos héros seront bringuebalés, maltraités et devront s’adapter comme jamais, et nous avec eux… pour notre plus grand plaisir.

 Ce roman est la preuve qu’il est possible de faire un bon roman de fantasy sans se lancer dans de nombreux détails et délires imaginaires. Une intrigue efficace et des personnages bien campés font parfois meilleure impression qu’un univers dense et trop développé. La preuve si il en est besoin que la fantasy française a encore de quoi surprendre de nombreux lecteurs.

Rendez-vous donc pour la chronique du second tome de la série : Le fils de la Lune.

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Chronique Jeunesse : Le tourneur de page – Tome 3 – Au delà des temps

Le tourneur de page 03Un ultime tome réussi

Le troisième et ultime tome de la série pour adolescents le Tourneur de Page (éditions Eveil et Découverte) vient de sortir il y a de cela à peine un mois. Une attente qui laissait fébrile quand on se souvient de comment se concluait le second tome de la saga…

Ainsi reviennent Alkan, Artelune, Colard, Iriulnik et les autres pour une ultime bataille ; celle qui verra l’avenir des habitants de la Bullhavre prendre un tournant décisif.

Une immersion immédiate

A peine les première pages lues, on se retrouve avec les personnages que nous avions laissés il y a un an. Aucune difficulté pour se replonger dans l’intrigue et les enjeux de la trilogie, bien au contraire.

Chaque chapitre s’articule autour d’un groupe de personnages en particulier : Iriulnik et Piuppy sur leur île déserte, Alkan et ses amis sous la Bullhavre, les villageois dans l’Outre-Monde… chacun à leur manière vont nous happer par leur problématiques. La survie est le maitre mot pour Iriulnik, qui n’a jamais paru aussi humaine, forte et fragile à la fois, elle en devient extrêmement attachante et même héroïque.

Alkan et ses amis quant à eux sont sous la Bullhavre, où ils commencent tout juste à couler des jours heureux… mais pas pour longtemps. La faim gronde sous la Bullhavre, et par extension, la révolte. Les habitants commencent ainsi à écouter les sirènes qui leur promettent monts et merveilles, quitte à oublier ceux qui les ont libérés il y a à peine quelques mois…

C’est donc une suite riche en actions et en révélations qui nous attend ici, avec peu de temps morts et nombre de rebondissements.

Un enchaînement qui fonctionne

Muriel Zürcher confirme ici son talent narratif et le déploie même mieux que dans les deux précédents livres avec une plume plus assurée, qui s’harmonise mieux dans l’ensemble de son roman. On passe d’une scène à l’autre avec aisance, et surtout, impatience. L’auteur ménage parfaitement ses effets, et on se laisse emporté par la vague narrative qu’elle nous offre.

La Bullhavre que l’on pensait bien connaître n’avait pas encore révélé tous ses secrets, et c’est un nouveau pan de la mystérieuse ville qui nous est offert avec sa tour invisible faite de miroirs notamment.

Que dire de plus sinon que la magie opère avec efficacité, que l’on est happé par l’intrigue et que l’auteur est doué pour les belles scènes dramatiques ? Je pense notamment aux nombreux combats auxquels devra faire face Iriulnik pour protéger Piupy ou encore aux scènes de confrontations, qui ne sont pas nécessairement sanglantes, mais orales.

Ce sont aussi des combats pour différents idéaux qui prennent vie : faut-il privilégier l’humain ou la survie ? Peut-on concilier les deux ? La Bullhavre et son système froid et cruel est-il le plus efficient de tous pour que l’homme vive et s’épanouisse ou bien est-ce le système du Peuple, qui force ses femmes à avoir le plus d’enfants possible ? Ou autre chose ?

Même si nous n’aurons pas de réponse toute faite, la conclusion nous laisse quelques pistes de réflexion et nous fait comprendre qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais personnages, seulement des chemins très différents qui mènent au final à un même idéal…

Ce troisième tome en forme de point final est une très bonne conclusion pour cette série originale et bien menée d’un bout à l’autre. On espère voir à nouveau Muriel Zürcher faire des incursions dans l’imaginaire, car ce genre lui réussit fort bien. A lire pour s’émouvoir, se révolter, rêver, imaginer ! Dès 13 ans environ.

Chronique rédigée pour le site ActuSF.

Chronique : La Fille-Sortilège

La fille-sortilègeSorti en mars dernier dans la collection ado du Pré aux Clerc nommée Pandore, La Fille-Sortilège est un roman de fantasy à l’univers accrocheur et à l’histoire bien construite. Le livre vient d’ailleurs de recevoir le prix Elbakin 2013 du meilleur roman fantasy français jeunesse.

Son auteur, Marie Pavlenko, est française et commence à se faire un nom dans le monde de l’imaginaire français. Elle a commencé à faire parler d’elle à la sortie de son premier roman : Le livre de Saskia (chez Scrinéo Jeunesse), qui fait partie d’une trilogie. A la mi-octobre, Marie Pavlenko va d’ailleurs clore son cycle de Saskia.

La Cité des Six, une belle utopie… pour qui y vit bien

Plantée en plein désert se trouve la Cité. Magnifique, prolifique, magique… les superlatifs ne manquent pas pour décrire la Cité des Six dont les origines légendaires sont connues de tous. Elle regroupe six clans au savoir-faire unique et nécessaire aux autres, leur équilibre est la source de leur harmonie.

Ainsi trouve-t-on les clans suivants : Les Planteurs, Les Sourciers, Les Dresseurs, Les Façonniers, Les Coutelliers et les Guérisseurs. Chacun utilise une magie particulière connue uniquement des membres dudit Clan. Les bases d’un univers sont posées.

Les habitants des Clans n’ont guère à se plaindre de leur mode de vie. Leur seul devoir étant de fournir à la ville les objets ou savoir-faire demandés pour le bien-être de tous, en contrepartie la ville leur fourni nourriture, vêtements, etc.

Mais dès que l’on sort de l’univers bien propret des Clans, nous découvrons aux abords de la Cité des Six les habitations des Orklas : des gens qui n’ont pas de clan et qui sont considéré comme des moins que rien. C’est dans ces quartiers peu recommandables que vit Erine, notre héroïne.

Quand commence notre histoire, nous somme en pleine nuit, suivant les pas feutrés d’Érine. Dans un cimetière, cette dernière déterre des cadavres. Pourquoi ? Elle-même l’ignore. La seule chose qu’elle sait, c’est qu’elle est payée pour cela, alors hors de question de faire la fine bouche. Bien payé mais risqué, le travail d’Érine est éreintant.

Mais sa tâche nocturne n’est rien comparé aux dangers qui vont lui tomber dessus sous peu : chantage, poursuite, cavale, complots… la jeune Erine va devenir le centre d’une tornade sociale et magique dont elle ignore la portée…

La fille-sortilège propositionUne fantasy originale qui donne un souffle d’air frais au genre

Difficile de décrire et de résumer un univers aussi dense et prolifique que celui imaginé dans la Fille-Sortilège. Tant de nuances et de paramètres entrent en ligne de compte que vous les décrire serait fastidieux.

Mais ce que l’on peut en dire de façon certaine c’est que l’on a affaire à un très bon roman dans le style fantasy. Loin des stéréotypes du genre (ici point de dragons et autres créatures habituelles), Marie Pavlenko nous offre son imaginaire sur un plateau avec son propre bestiaire et sa magie bien à elle. Le fait d’avoir implanté son univers dans une sorte de monde oriental est également plaisant, on aime à sentir le souffle chaud du désert entre les lignes…

On y parle de thèmes forts, universels, tels que l’injustice sociale, l’amitié qui fait tomber beaucoup de barrières, notamment quand nous n’avons plus rien à quoi nous raccrocher… La souffrance est là, omniprésente, qu’elle soit physique ou morale, mais elle nous fait découvrir les forces cachées de nos protagonistes. On y voit également leur beauté à travers ces nombreux maux qu’ils traversent.

Érine, que l’on suivrait les yeux fermés est belle par sa force et sa persévérance. Ne se laissant jamais aller à la facilité, cette dernière nous transporte dans son univers, à la fois cruel et fascinant. On y découvre aussi celui qu’elle a pris sous son aile : Arkadi, un jeune homme encore en plein dans l’adolescence, son histoire est encore plus cruelle que celle d’Erine. On ne peut que se sentir intime avec des personnages dont l’histoire passe par des sentiments vrais et forts.

Bien que paru dans la collection Pandore (destinée principalement aux adolescents), ce roman s’adresse selon moi avec plus d’efficacité encore à des adultes… mais la frontière devient bien mince entre les deux lectorats.

Atypique, captivant et remarquable, la Fille-Sortilège ne vous fera pas passer un bon moment, mais vivre une très belle expérience de lecture. On en vient presque à regretter que ce roman soit un one-shot, mais c’est aussi ce qui fait son charme. En bref, un roman qui marque !