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Chronique : Les Autodafeurs – Tome 2 – Ma soeur est une artiste de guerre

Les autodafeurs 02Un second tome sanglant et explosif !

Marine Carteron est l’heureuse auteur d’une série détonante : Les Autodafeurs. Le premier tome est paru en mai dernier, et le second tome vient tout juste de paraître en octobre 2014. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que sa série a su séduire très rapidement aussi bien les libraires que les blogueurs…

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce second tome est très largement à la hauteur de l’attente !

Un complot 2.0 d’ordre mondial

Suite logique et immédiate du premier tome, on retourne sans difficulté dans l’intrigue. Les problèmes de Gus et Césarine ne font que commencer : leurs grands-parents sont morts en essayant de protéger des éléments clés de la Confrérie. Leur mère est dans le coma, et Gus est sous surveillance policière par le biais d’un bracelet électronique.

Dire que contrecarrer les plans des Autodafeurs va être compliqué relève de l’euphémisme…

Le complot visant la maîtrise des connaissances au niveau mondial a débuté, et même si la lutte semble inégale, elle nous réserve quelques surprises. Il se pourrait bien que la Confrérie possède quelques armes secrètes qu’elle ignore elle-même, notamment en la personne de Césarine ou encore de Néné…

Les Autodafeurs CésarineVous pensez-être prêts ? Rien n’est moins sûr !

Une fois le tableau de la situation dressée, place à l’action et aux révélations. Espionnage, biologie de pointe, piratage informatique, chantage, tous les moyens sont bons pour Gus, Césarine et Néné. Si vous pensez avoir tout lu, vous êtes bien loin du compte car de belles surprises nous sont concoctées dans ce second tome. Impossible de s’ennuyer une seule seconde, chaque phrase est soit drôle, soit terriblement efficace, l’écriture étant l’énorme point fort de Marine Carteron.

Si vous vous demandez d’où sort le titre original de ce second tome : Ma sœur est une artiste de guerre, il vous faudra chercher du côté du grand stratège Chinois de la guerre Sun Tzu. En effet, Césarine ne jure plus que par L’art de la guerre, dans lequel elle retrouve toute sa logique, y allant continuellement d’une citation chaque fois parfaite pour la situation.

Et cet art de la guerre va être fort nécessaire dans cet opus car tout s’accélère : fini les entraînements au dojo et place aux vrais combats. De même, vous êtes prévenus, mais cette fois-ci, le sang va couler…

Encore et toujours, les parties écrites par Césarine sont selon moi les meilleures. D’une logique implacable et d’une sensibilité inattendue, la jeune fille va faire montre de sentiments inconnus d’elle auparavant. Encore une fois, elle réussi à nous surprendre et à nous faire sourire grâce à sa façon de voir les choses. Son monde est d’une beauté simple, et elle fera tout pour le préserver. Et c’est celle qui fait le moins l’exposition de ses sentiments qui justement va nous en communiquer perpétuellement.

« Sara faisait une grande maison qui souriant avec deux bonhommes très moches sous un énorme soleil qui souriait. […] Comme ce n’était pas très logique, je lui ai expliqué que ce n’était pas possible parce que le soleil était une étoile […] et donc qu’ils ne pouvaient pas sourire. »

Ceci n’est qu’un petit extrait, mais voici la teneur des pensées qui traversent quotidiennement Césarine. C’est beau et touchant.

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Mais ce second opus, c’est également des scènes plus intenses, plus violentes aussi bien physiquement que verbalement (Gus accuse le trop-plein d’émotions et d’injustices). En bref, cette suite est une petite perle explosive à ne manquer sous aucun prétexte ! Courage et patience pour le troisième tome prévu au printemps 2015.

Chronique Jeunesse : Sacrées Souris !

Sacrées souris !A la découverte de la vie quotidienne des souris d’église… !

Lois Lowry est une auteur américaine qui a de très nombreux ouvrages pour la jeunesse à son actif. Mais on la connait surtout pour sa série Le Quatuor qui comprend le roman Le Passeur (tout juste adapté au cinéma d’ailleurs) ou encore L’élue. Elle a également écrit Passeuse de rêves, Compte les étoiles ainsi que la série de romans Anastasia.

Sacrées Souris est paru en avril 2014 dans la collection Neuf de l’école des Loisirs et se destine à des lecteurs de 8-9 ans environ.

Hildegarde, Maîtresse Souris de son état

Dans le monde des souris, il existe une petite communauté bien spéciale… les souris d’église. Ces dernières ne vivent que dans les dessous de la nef, de la sacristie et du garde-manger ! Tout va donc pour le mieux chez les souris, mais il ne faut pas oublier que le jour de la Bénédiction des Animaux approche, et avec lui les ennuis.

Ça, sans oublier la menace du Grand X qui pèse sur les souris depuis toujours et qui se fait plus précise depuis quelque temps… et oui, quand une dizaine de souriceaux devient visible en plein milieu de l’église, ça éveille l’inquiétude des humains ! Et c’est à Hildegarde de gérer tout cela, avec la pression qu’induit le fait d’avoir le statut de Maîtresse Souris.

Sympathique, drôle et plein de bonnes idées

Ecrire des romans avec des souris pour personnages, c’est la mode du moment en jeunesse (Catacomb City, Sacrée Souris…) et je dois avouer que c’est un sous-genre de la fantasy animalière qui me plaît beaucoup. Ce court roman est écrit du point de vue d’Hildegarde, la grande chef souris. Son rôle est constamment remis en question par Lucretia, qui convoite sa place depuis longtemps.

Le Grand X dont il est question n’est autre qu’un exterminateur, alors les attachantes petites souris n’ont qu’à bien se tenir ! C’est ainsi que l’on suit les nombreuses péripéties que doit traverser Hildegarde pour préserver tout le monde : porté de souriceaux cavalant partout à travers la nef, pièges à souris cachés partout à travers la nef…

« C’était terrible d’être appelé « nuisible » ! […] Mais les souris ? Et en particulier les mignonnes souris d’église, qui connaissaient les paroles de tous les hymnes et de toutes les prières ? Qui chantaient de leurs petites voix aiguës, pieuses et gonflées par la foi, les yeux vers le ciel et les queues courbées avec respect ? Si Père Urphy savait seulement quels trésors demeuraient dans ses murs ! »

Ce récit est donc fort sympathique, et c’est presque à regret que l’on quitte ces souris sacrées… De plus, c’est un réel plaisir que de parcourir l’église de leur point de vue. On découvre tout le vocabulaire associé à l’architecture des églises : nef, narthex, déambulatoire, travées… elles n’auront plus de secrets pour vous et les jeunes lecteurs !

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Sacrées Souris est donc joliment écrit et charmant en tous points. Il a beau se passer dans une église et traiter de religion, le but n’est pas de convertir, mais de découvrir le monde feutré des églises… d’un tout petit point de vue.

A lire dès le CE1 environ. Malicieux, plein de tendresse avec un soupçon d’action : voilà le mélange simple et efficace de ce roman. Et si Lois Lowry nous lit un jour : une suite, une suite !

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Actualité éditoriale : Oniria, une nouvelle saga fantastique française arrive !

OniriaIl vient tout juste de paraître en librairie aux éditions Hachette et Hildegarde, il est très joli, et il donne envie ! Oniria est le premier tome d’une saga fantastique 100% française son titre : Le Royaume des rêves. A l’heure où les traductions sont légion, un récit qui vient bien de chez nous, ça fait toujours son petit effet ! L’auteur, B. F. Parry, écrit ici son tout premier roman.

Mais pourquoi le roman est-il coédité par Hachette et Hildegarde ? C’est bien simple : Hildegarde est une entreprise d’audiovisuel, mais elle a acquis les droits littéraires en premier, avant de les proposer à Hachette. Ainsi, le livre est édité physiquement par Hachette et les bénéfices des droits sont partagés également par les deux structures. L’idée étant par la suite de proposer aux lecteurs un parallèle à l’œuvre, comme un film par exemple.

Quoi qu’il en soit, la saga est prévue en quatre tomes dont le rythme de publication sera assez soutenu. Le second tome est déjà prévu pour le début de l’année 2015. On vous laisse admirer les images créés exprès pour cette publication. Dire que l’éditeur à mis les moyens, c’est un euphémisme !

Oniria inside 02Quatrième de couverture :

Eliott, 12 ans, est un garçon en apparence comme tous les autres. Jusqu au jour où il découvre un sablier magique qui lui permet de voyager dans un monde aussi merveilleux que dangereux : Oniria, le monde des rêves.

Un monde où prennent vie les milliards de personnages, d univers, et toutes les choses les plus folles et les plus effrayantes rêvées chaque nuit par les êtres humains. Collégien ordinaire le jour, Eliott devient la nuit, parmi les rêves et les cauchemars qui peuplent Oniria, un puissant Créateur, qui peut faire apparaître tout ce qu il souhaite par le simple et immense pouvoir de son imagination.

En explorant Oniria pour sauver son père, plongé depuis plusieurs mois dans un mystérieux sommeil, Eliott est finalement confronté à son extraordinaire destin. Car Eliott est «l’Envoyé » : il doit sauver le Royaume des rêves, menacé par la sanglante révolution des cauchemars.

Oniria inside

AUTEUR :
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique cinéma : The Giver

Le passeur movieGrand classique de la littérature jeunesse et ado aux Etats-Unis, The Giver est une véritable référence culturelle dans son pays d’origine et dans les autres pays Anglo-saxons. En effet, le roman est prescrit et étudié dans les écoles anglaises et américaines depuis de nombreuses années… Mais c’est également le cas en France. Bien que beaucoup moins connu, Le Passeur est lui aussi étudié dans nos écoles, ce qui a contribué à sa notoriété chez nous.

Vingt ans après sa première publication (publié en 1993 aux États-Unis et en 1994 en France), l’adaptation au cinéma était pour le moins attendue à l’heure où les dystopies sont en vogue aussi bien en librairie que sur grand écran.  Réalisé par l’australien Philip Noyce avec un budget de 25 millions de dollars, The Giver a également un casting qui mérite d’être souligné.

Le rôle de Jonah est assuré par Brenton Thwaites dont c’est l’un des premiers rôles principaux au cinéma. Le Passeur est joué par le charismatique Jeff Bridges (True Grit, R.I.P.D. Brigade Fantôme…), Meryl Streep (La Dame de fer, La mort vous va si bien…) joue quant à elle le rôle de présidente de la communauté. Enfin, il ne faut pas oublier Katie Holmes (Batman Begins, Abandon), qui joue ici le rôle de la mère de Jonah, travaillant dans le département de la justice.

Le passeurMais qu’en est-il donc de la transition du livre au film ? Tout d’abord, l’idée de base du roman, où les couleurs se sont perdues au fil du temps est respectée. La moitié du film environ est en noir est blanc, et prend peu à peu des couleurs.

Le monde du film est plus marqué par les technologies que dans l’ouvrage, mais ça n’est pas gênant outre mesure. On retrouve les règles de vie de la communauté ainsi que leur rigidité, mais contrairement à l’ouvrage, elles sont personnifiées en la personne de la Doyenne jouée par Meryl Streep.

De la romance a été ajoutée à l’histoire, là où dans le roman elle est absente, mais cet ajout n’enlève rien à l’intrigue. Il la justifie et permet au film de sauter certaines étapes du livre. En une heure et demie, il est normal qu’il soit impossible de retranscrire tous les éléments qui font la spécificité de l’œuvre.

En termes de fidélité par rapport au livre, il y a de quoi être relativement satisfait, le jeu des couleurs (et de leur absence) étant le plus réussi et le mieux pensé. Cependant, on ne retrouve pas l’essence et la force du roman à travers l’adaptation. Peu de moments forts, hormis quelques légers passages quand le Passeur transmet ses souvenirs à Jonah… on aurait aimé en avoir plus.

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En somme, pour apprécier The Giver, il faut se détacher de l’œuvre originale et prendre le film comme une œuvre isolée. Une fois que l’on part de ce principe, le film devient agréable et plutôt distrayant. A voir pour les curieux. Les fans seront peut-être moins emballés.

The Giver movie banniere

Chronique : Zombie Ball

Zombie BallUn roman pour devenir vegan… à vie !

Dernier roman en date de l’auteur prodige Paolo Bacigalupi, Zombie Ball est un petit inclassable qui se positionne entre humour et morts-vivants. L’auteur est déjà connu pour ses précédents ouvrages, dont une bonne partie est  déjà dans les classiques de la sf et du fantastique. On doit notamment à l’auteur américain La fille automate  et la série en deux tomes Ferrailleurs des mers (Prix Locus du meilleur roman pour jeunes adultes en 2011).

Paru aux États-Unis sous le nom Zombie Baseball Beatdown, cette nouveauté n’est pas clairement estampillée ado ou adulte ; et pour cause… il n’est pas si évident que cela à cataloguer !

Tu aimes le baseball ? Tu aimes Left 4 dead ? Ce livre est pour toi.

Tout débute dans une petite ville des États-Unis où est implantée l’immense usine agro-alimentaire Milrow. Elle fait vivre un nombre conséquent de personne aux alentours, mais a l’énorme désavantage de puer à des centaines de mètres à la ronde… Et pour cause, l’usine possède des milliers de vaches entassées dans des corrals : engraissées, mal traitées et vite dépecées, les bêtes vivent dans des conditions épouvantables avant de tomber dans les assiettes des citoyens américains.

C’est dans la ville où se trouve l’usine Milrow que vit Rabi, un jeune américain d’origine indienne : c’est lui qui nous conte son histoire. Ce dernier est fou de statistiques : il peut vous sortir le pourcentage de chances qu’a un joueur de faire un home run. Malheureusement, Rabi a beau être bon en statistiques prévisionnelles concernant n’importe quel match, il est loin d’être excellent en tant que joueur de baseball. C’est ainsi qu’il va contribuer à une énième défaite de son équipe… l’ambiance est électrique à la fin du match, et leur entraineur tyrannique Mr Cocoran ne va rien faire pour arranger le tout.

Mais Rabi est loin de ce douter que quelques heures plus tard il sera en train d’user de sa batte sur la face de son cher entraineur…

Zombie Baseball BeatdownLeçon n°1 : Les vaches zombies ne sont pas comestibles

Une odeur épouvantable ayant pour épicentre l’usine Milrow s’étend autour de la ville. Personne ne sait ce qu’il se passe, mais d’étranges voitures circulent dans la ville. En parallèle à cet événement, Miguel – le meilleur ami de Rabi – vient de vivre un drame : son oncle et sa tante viennent d’être arrêtés par le service d’immigration des États-Unis. Ils vont être raccompagnés à la frontière mexicaine. Miguel ne peut s’empêcher de penser que l’usine est pour quelque chose dans le délitement de sa famille : tous travaillaient chez Milgrow avant que l’Immigration ne vienne les chercher. Qu’a donc à cacher l’usine pour dénoncer ainsi ses travailleurs en situation illégale ? Quelque chose d’encore plus illégal ?

La piste se précise quand les deux adolescents tombent sur Mr Cocoran se précipitant sur Rabi pour lui manger la cervelle… Leur entraîneur travaillait chez Milrow avant d’être un zombi : une chose est sûre, ça vient de ce qu’ils donnent aux vaches pour les faires grossir encore plus vite… L’oncle de Miguel leur en avait parlé la veille avant d’être arrêté :

« Ils inventent de nouveaux médicaments pour que la viande ait meilleur goût, pour que les vaches soient plus grasses, et ces médicaments… ces trucs qu’ils leur refilent… ça rend les vaches bizarres. Les animaux ne se comportent pas normalement, leur viande ne sent pas bon et, quand on les découpe, ils ne saignent pas et ne meurent pas comme ils devraient… »

Du baseball et des zombis à foison

Une chose est certaine, Paolo Bacigalupi a du s’amuser comme un fou à écrire ce livre. Complètement barré, à la fois drôle et très sérieux sur le fond (l’élevage de masse et ses nombreuses dérives) ce roman revêt une couche de saleté urbaine bien particulière. On se complaît dans les descriptions glauques de l’usine Milrow, de ses combines pour vendre plus et rentabiliser encore mieux ses produits écœurants vendus comme étant naturels.

On adorera les nombreuses confrontations avec les zombis auxquelles ont droit Rabi, Joe et Miguel. Les dernières pages du roman nous faisant d’ailleurs assister à un magnifique match de baseball humain vs zombies. Bref, c’est un festival de zombies dans tous les sens !

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Si vous aimez les romans où l’on rit de voir des passages gores et des scènes totalement improbables, vous êtes au bon endroit. Le but n’est pas d’être absolument crédible en tout, mais de divertir avec des vaches zombies, des steaks zombies et… des têtes de vaches zombies ! Sans oublier les nombreux humains transformés en non-morts…

A lire pour s’éclater au moins autant que les personnages de ce roman à l’ambiance si particulière. Dès 14-15 ans.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

Si vous avez aimé, alors essayez :

un blog trop mortel

Chronique : Féline

FélineUn chat ne recherche pas l’affection de tout le monde ; seulement de ceux qu’il a choisi d’aimer – Helen Thomson

Premier roman de Hui-ryeong Bu à paraître en France, Féline nous conte l’histoire d’un chat des rues qui vit de nombreuses péripéties à travers les rues de Séoul. Traduit du coréen, l’ouvrage est paru en 2009 aux éditions Picquier Jeunesse, et pour le moment c’est le seul de l’auteur qui soit disponible en France. L’ouvrage est paru en Corée sous le titre original Koyangi Sonyeo.

Dans la peau d’un petit chat survivant seul dans les rues de Séoul…

Livré à lui-même, notre héros félin est plutôt mal en point : affamé, croisant souvent des matous bien plus gros et fort que lui, la survie est une lutte sans trêve. En effet, les quartiers abritant restaurants et marchés sont très prisés par tous, la loi du plus fort est ainsi la seule qui fasse foi dans ce monde de chats parallèle à celui des humains.

Mais la courte vie de notre chat héros (et errant) va se retrouver bouleversée par une rencontre inattendue avec une jeune demoiselle : le chat se sent attiré par elle d’une façon inexplicable. Cette fille qui hypnotise notre chat narrateur s’appelle Minyeong, elle vit avec sa grand-mère, est en plein âge ingrat et a une réputation plutôt mitigée au sein de ses camarades.

Pourquoi Minyeong recueille-t-elle tous les chats qu’elle croise sur son chemin alors que sa grand-mère ne tolère pas les animaux dans son appartement ? Et que fait-elle de tous ces chats accueillis chez elle et qui ne restent que quelques jours ? Cette attraction que ressent le chat est-elle une dangereuse erreur de jugement ou Minyeong mérite-t-elle vraiment que l’on s’attache à elle ?

Un récit à la tendre beauté…

Point besoin de toujours avoir une intrigue extrêmement développée pour créer un récit de qualité. Féline est un livre aussi charmant qu’efficace : attendrissant, parfois triste, souvent axé sur les sentiments et les ressentis de chacun.

Écrit du point de vue du chat, nous vivons ce récit original à travers ses peurs et ses désirs. C’est une Corée du Sud à la fois urbaine et naturelle que nous découvrons grâce à ce récit. Ses parcs, ses rues marchandes et ses dangers d’un point de vue félin…

Le récit en devient trop court… on aurait adoré se plonger un peu plus dans ce pays exotique dont on sait si peu de choses. Féline est un roman jeunesse parfait pour faire découvrir à des lecteurs d’environ 11 ans une nouvelles culture, en particulier culinaire ! En effet, le chat errant et narrateur n’en finit pas de nous conter les différents mets que l’on consent à lui donner… et certains ont l’air délicieux : Kimbap, kimchi ou encore ramen vont devenir des nouveaux mots indispensables !

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En conclusion ce court roman est à conseiller sans bornes : de l’exotisme asiatique tout en restant dans un univers très familier, le mélange est parfait. Le tout sans oublier la légère partie fantastique… il ne faut pas oublier que notre narrateur est un chat tout de même !

Chronique : Les cousins Karlsson – Tome 1 – Espions et fantômes

Les cousins Karlsson 01Si le club des cinq était suédois, ils se seraient appelés les cousins Karlsson !

Écrite par Katarina Mazetti, la série de romans Les cousins Karlsson est arrivée en France en mai 2013. Depuis, ce sont déjà quatre tomes au total qui sont parus, tous aux éditions Thierry Magnier et Gaïa.

Katarina Mazetti est une auteur suédoise très connue dans le domaine du roman adulte. Elle a notamment écrit les ouvrages Le mec de la tombe d’à côté, Les larmes de Tarzan ou encore Mon doudou divin, tous parus chez Actes Sud. Avec les cousins Karlsson, elle signe une incursion réussie et remarquée dans la littérature jeunesse.

Des vacances sans télé, sans ordinateur et… sur une île !

Présenté comme ça, il semblerait que ça ressemble aux pires vacances possibles pour des enfants… et c’est d’ailleurs ce que se disent Julia, Daniella, George et Alex… mais ça c’était avant.

Les cousins Karlsson ne se sont pas vus depuis des années : entre une mère artiste de la scène toujours en tournée, des parents cuisiniers en France et d’autres en Suède la famille est pour le moins éparpillée. Mais cette année, c’est justement l’occasion de réunir cousins et cousines pour des vacances inoubliables. Les parents de chacun sont occupés et se doivent de laisser leurs enfants chez leur sœur : Tante Frida, artiste renommée, qui vit sur… une île. Sans eau courante ni télé ou autre technologie, Tante Frida est aussi étrange que son mode de vie et ses œuvres !

Impossible de s’ennuyer avec une famille aussi imaginative que les Karlsson, alors quand il est question de feux de camps qui s’allument en pleine nuit et des boîtes de conserve qui disparaissent… ils sont sur le coup.

Frais, drôle et mystérieux, juste comme il faut

L’ambiance de ce roman est particulière : à la fois policier pour la jeunesse et récit d’aventure, on immédiatement prit par l’histoire simple et efficace de ce premier tome.

Chaque membre de la famille a des particularités qui le rend immédiatement reconnaissable et surtout attachant ! Personnellement, j’ai un petit faible pour Daniella (surnommée Bourdon parce qu’elle adore manger et qu’elle fait beaucoup de bruit) et son cousin Alex, un futur grand chef cuisinier, comme ses parents.

Mais les autres ne sont pas en reste, Tante Frida est également géniale dans son genre : totalement hermétique à la technologie et à fond dans ses amas de bois et de fils de fer que les galeries s’arrachent… elle est aussi débridée que charmante.

Comme dit précédemment, de nombreux mystères imprègnent l’île de Tante Frida depuis quelque temps. Outre les boîtes de conserves qui diminuent plus vite qu’elles ne sont consommées, l’île semble le lieu de cachette idéal d’individus malveillants… ou autre chose ? Entre les ombres qui tapissent la forêt le soir et l’imagination débridée des cousins, difficile de dissocier le rêve de la réalité. Quoi qu’il en soit, on est nous aussi à fond dans cette histoire !

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Ce roman d’aventure est parfait pour faire découvrir le genre à de jeunes lecteurs d’environ 8-9 ans. Il est idéal à lire avant Le Club des Cinq, car moins dense mais tout aussi passionnant. L’histoire est à la fois drôle et fascinante de bout en bout, et l’écriture de Katarina Mazetti est d’une légèreté surprenante.

A lire sans modération pour se laisser surprendre par une nouvelle série de qualité qui n’a pas fini de faire parler d’elle… N’hésitez pas une seconde, c’est un vrai coup de cœur ! Déjà trois autres tomes sont parus, et nous en reparlerons très bientôt, c’est certain.

Chronique : Lune et l’Ombre – Tome 1 – Fuir Malco

Lune et l'ombre 01Dernier roman en date de l’auteur française Charlotte Bousquet, Fuir Malco est le premier tome de la trilogie Lune et l’Ombre. L’ouvrage vient de paraître en mai dernier aux éditions Gulf Stream.

Charlotte Bousquet est une auteur qui a fait ses preuves avec de nombreuses séries et romans, aussi bien en jeunesse qu’en littérature adulte. Ses imaginaires sont  multiples, et avec cette nouvelle série nous allons voyager dans de nombreuses œuvres d’art… !

Quand le monde devient gris et fade…

Depuis quelque temps, Lune perçoit de moins en moins les couleurs. C’est arrivé le jour où Malco, son beau-père, lui a tout simplement touché l’épaule. Peu à peu, les couleurs du quotidien se son estompées, jusqu’à devenir toutes grises. Mais ce n’est pas tout : depuis peu, Lune ressent moins qu’avant le goût des choses… que se passe-t-il ?

Ni sa mère ni Malco ne veulent croire à ce qu’elle raconte en ce qui concerne sa perte des sens et Lune se sent de plus en plus inquiète en la présence de son beau-père. Il lui fait peur et semble être entouré d’ombres mystérieuses qu’elle seule voit… De plus, il manipule aisément les sentiments de sa mère et commence à les éloigner l’une de l’autre par sa pesante présence.

Lune et l'ombre 01 La llamadaUn roman fantastique emprunt de mystères et d’aventure

Cette nouvelle série est efficace et se lit rapidement. Chapitres courts, narration simple et captivante, tous les éléments sont là pour plaire au jeune lecteur du début à la fin.

L’action commence réellement quand Lune découvre un dépliant montrant une œuvre de Remedios Varo : La Llamada : elle la voit en couleurs. A partir de ce moment, Lune va tout faire pour aller à Paris, dans le musée où se trouve la fameuse peinture. C’est donc la quête essoufflée de Lune que nous suivons sans répit durant ce premier tome.

La jeune fille quitte ainsi tout pour voir La Llamada et comprendre pourquoi elle perçoit les couleurs de ce tableau en particulier alors que tout reste gris et terne autour d’elle… Mais c’est sans compter sur Malco qui fera tout son possible pour l’en empêcher !

Entre le récit fantastique et le roman d’aventure (avec un soupçon de romance) ; voyager entre les œuvres d’arts (qui existent et qui sont même décrites en fin d’ouvrage) devient passionnant. La traversée entre les tableaux fait notamment penser au récit Les portes de Doregon de Carina Rozenfeld, mais pour un public plus jeune.

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En conclusion, ce premier volume de la trilogie est sympathique et donne envie d’en apprendre plus, notamment sur les pouvoirs de Lune et le but final de Malco. Il faudra attendre plusieurs mois avant de lire le second tome : Forger le lien ; le troisième tome, Briser le sort, est quant à lui prévu pour 2015. A lire dès l’âge de 11 ans environ.

Enfin, saluons la magnifique couverture Mélanie Delon ; elle avait déjà réalisé les illustrations de la série La Peau des Rêves de Charlotte Bousquet.

Chronique : Divergent – Tome 1

Divergent 01 tie inUne dystopie originale et efficace qui va vous rendre addict !

Premier tome d’une trilogie écrite par Veronica Roth, Divergent est paru en France à la fin de l’année 2011. En avril 2014, la série revient plus que jamais sur le devant de la scène avec une adaptation cinématographique. En France, le troisième tome paraîtra en mai prochain.

Mais qu’est-ce que Divergent ? Il s’agit d’une dystopie se déroulant dans une version futuriste de Chicago. Depuis quelques années déjà, la mode est à la dystopie, mais plus que cela, ce genre littéraire remet en question de façon constante notre monde actuel ainsi que son futur incertain. Avec Divergent, ça n’est pas un énième ersatz d’Hunger Games auquel vous aurez affaire, mais à une série intelligente qui séduira aussi bien les adolescents que les adultes.

Cinq factions pour un seul choix irréversible

Quand débute le roman, nous suivons Béatrice, au seuil de sa majorité. Elle va devoir choisir sa faction définitive, sans retour en arrière possible. Ce passage à l’âge adulte est commun à tous les adolescents des cinq factions qui composent la ville : les Altruistes, les Audacieux, les Fraternels, les Érudits et les Sincères.

Pour ce faire, chaque adolescent subit un Test qui les aidera à déterminer la faction pour laquelle ils sont le plus à même de s’adapter. Tris est ainsi issue des Altruistes, mais son Test l’aidera à faire un choix définitif : restera-t-elle Altruiste ou le Test lui révèlera-t-il une autre possibilité ?

Divergente : voilà ce que révèle l’issue du test. Béatrice est une personne dont la personnalité ne la détermine pas plus dans une faction que dans une autre… la personne qui lui a fait passer le Test lui fait comprendre qu’elle ne doit jamais évoquer ce mot à qui que ce soit. Pourquoi ? Nous n’en savons pas plus que Béatrice, livrée à elle-même, sans personne à qui se confier sur sa singulière condition… Vient alors la cérémonie du choix de la faction pour elle et son frère…

Divergent 01 blastUne écriture et un contenu sans aucun temps mort

La grande force de Divergent réside dans son savant dosage entre action et révélations en tout genre. Que cela soit sur le système qui fonde la société de ce Chicago du futur ou sur le fonctionnement interne des factions, tout est intéressant. De même que ce grand mur qui protège la ville de l’extérieur… mais de quoi ? Il ne semble ne rien y avoir au-delà…

La Béatrice que nous découvrons au fil du récit se révèle à elle-même : changement d’attitude, de personnalité… l’évolution est douce, mais visible. On se surprend à être happés par des scènes qu’il devient impossible de couper en pleine lecture tant le récit nous tient.

Dès son choix définitif de faction, elle change son prénom en Tris. C’est la seule Altruiste parmi les nouvelles recrue de la faction qu’elle s’est choisie, et très vite elle va se faire des ennemis malgré elle. Cette tension palpable entre les différents groupes à l’intérieur du groupe retranscrit très bien le stress que subit Tris et le peu d’amis qu’elle s’est fait.

On se retrouve dans un monde cruel, compétitif, où seuls les meilleurs (ou les plus vicieux) auront droit à une véritable place dans la faction qu’ils se sont choisis. Pour les perdants, ils finiront sans-faction : à la rue et sans travail fixe ni revenus, personne ne veux tomber au plus bas de l’échelle sociale : la lutte sera donc féroce. Ces moments de compétitions permanente et à différents stades du récit sont les plus accaparants et efficaces.

Un univers cohérent et surtout addictif

Plus nous avançons dans le récit et plus les questions s’accumulent sans nécessairement trouver de réponses. Mais qu’à cela ne tienne, nous sommes maintenant embarqué dans la saga Divergent et il est impossible d’en ressortir. L’écriture, très vivante et cinématographique est effectivement parfaite pour une adaptation sur grand écran. Une fois plongés dans l’intrigue, Veronica Roth sait nous envoyer les images de cet univers post-apocalyptique qu’elle s’est créé.

Enfin, on appréciera également un autre élément de l’histoire : il y a une histoire d’amour bien construite, pas niaise pour un sou.

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La conclusion concernant Divergent est bien simple : ce livre est une tuerie. Efficace, bien construit et nous maintenant constamment sur le fil du rasoir, on en redemande ! Dès 14 ans environ. Pour ceux qui aiment les univers post-apocalyptiques sombres et beaux, n’hésitez pas une seconde.

La bande-annonce de la très bonne adaptation cinématographique de Divergent :

Chronique Jeunesse : Typos – Tome 1 – Fragments de vérité

Typos 01Un roman d’action qui met l’accent sur l’information… et ceux qui détiennent le pouvoir de la transformer

Typos est le premier tome d’une nouvelle série de l’Italien Pierdomenico Baccalario. Fragments de vérité sortira ainsi le 7 mai prochain aux éditions Flammarion. Le nom de l’auteur ne vous dit peut-être rien, mais il a écrit une série de romans fantastiques pour la jeunesse très connue : Ulysse Moore (dont le douzième tome vient de sortir en avril dernier). Il a également écrit la série Century.

Avec Typos, l’auteur entre cependant dans un tout nouvel univers où il est question de manipulations de l’information et d’exploitation des masses par ce biais. Entre roman d’espionnage et d’action, partez à la découverte de la technologie et des méfaits qu’elle peut engendrer…

Typos : Journal clandestin pour ceux qui veulent une autre version de l’information

Ils sont quatre adolescents à combattre la désinformation à leur échelle par le biais du journal clandestin Typos, diffusé dans des lieux très précis et sûrs. Mais ils ne sont pas seuls : aidés par la Sibyl Grace, professeur ainsi que le mystérieux Seth. Cette petite troupe lutte contre le K-Lab, une entreprise qui permet à tous ceux qui en ont les moyens de falsifier l’information.

Évidemment, ceux qui en ont les moyens font partie des plus hautes strates de la société : politiques, grosses entreprises… Vous voulez cacher le fait que votre structure est extrêmement polluante ? Pas de problème. Le financement de votre dernière campagne politique n’est pas très net ? K-Lab est là pour ça aussi…

C’est contre cette désinformation assumée et décomplexée que luttent les quatre adolescents Gipsy, Morph, Arlequin et Dusker… mais sont-ils à la hauteur face à une organisation d’une telle puissance ?

Typos 01 VODe l’espionnage teinté de fantastique dans une ville d’un futur proche

Nous ne savons pas quand se déroule l’intrigue de Typos, mais quelques indices nous permettent de deviner que c’est dans notre futur. En effet, les objets dont nos héros se servent sont légèrement plus évolués, les technologies plus avancées… L’intrigue se déroule à Maximum City, une super métropole imaginaire (est-ce un clin d’œil au roman éponyme de l’auteur indien Suketu Mehta ?).

Mais où est donc la partie légèrement fantastique dans tout cela ? Elle réside dans ce que sont les quatre héros, ainsi que certains de leurs ennemis. Morph peut ainsi changer son apparence et déplacer ses yeux, sa bouche, etc. Gipsy ne ressent ni la douleur ni de plaisir d’ordre physique. Arlequin est allergique aux mensonges : quand quelqu’un tente de lui conter une fable, des démangeaisons le parcours sur tout le corps… Voilà pour une partie des capacités surnaturelles de la petite équipée.

Ces pouvoirs étranges dont ont ne sait d’où ils sortent leur seront très rapidement utiles… d’autant qu’un grand événement se prépare, ils en sont sûrs. Mais quel est-il ? Quoi qu’il en soit, le K-Lab est sur les dents… et les réseaux sont extrêmement surveillés, y compris ceux censés êtres cachés.

Un bon roman introductif qui pousse les lecteurs à l’interrogation

Typos n’est pas un roman à l’intrigue explosive, mais il pousse à se forger sa propre opinion sur notre monde d’aujourd’hui. Que ce soit notre présent ou notre passé, les puissants de ce monde ont toujours tenté de manipuler ou de déformer la réalité à leur avantage. Il en est de même dans le roman futuriste de Pierdomenico Baccalario, aiguillant le lecteur vers l’introspective et la réflexion. Cette première incursion dans l’univers de Typos est distrayante et nous fait découvrir de nombreuses technologies.

L’action se révèle être directe et rapide, les chapitres sont courts. Tout est fait pour immerger facilement et avec efficacité le lecteur. Les fans des séries telles qu’Alex Rider, Conspiration 365 ou encore Cherub devraient aimer ce nouvel univers et ses enjeux. On appréciera également le petit côté fantastique du roman, sans que cela tourne uniquement autour de cela.

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Que conclure de ce premier opus ? Le plus important à mes yeux est vraiment l’accent mis sur la remise en question des informations que l’on nous donne : sont-elles fiables ? Faut-il les vérifier ? Typos est également le genre de livre qui montre qu’il n’est pas nécessaire d’être nombreux contre un ennemi puissant et qui semble inébranlable ; il faut avant tout être plus malin que lui et motivé.

Ce premier tome est donc plutôt réussit et se lit très vite ! On attend d’en savoir plus sur le mystérieux K-Lab et les enjeux globaux du journal clandestin Typos qui n’en a pas fini avec les mensonges en tous genres…