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Chronique album jeunesse : Je ne suis pas ta maman

Un magnifique album plein de douceur, d’amour et d’amitié…

Il vient tout juste de paraître en mai dernier aux éditions De la Martinière Jeunesse, voici Je ne suis pas ta maman ! Il s’agit dernier album en date de Marianne Dubuc, très prolifique dans le domaine de la jeunesse.

Dans cet album au graphisme touchant, nous faisons la rencontre d’un écureuil et… d’une chose poilue très étrange.

Une naissance hors du commun

Tout débute lorsque Otto l’écureuil sort tranquillement de chez lui. Il y a une grosse boule pleine de piquants devant sa porte, mais ça ne le dérange pas plus que ça, et il continue son chemin. Il passe même devant plusieurs fois dans la journée… Jusqu’à ce que l’étrange boule piquante éclose ! Et oui, il s’agissait d’un œuf !

Et de cet étrange œuf sort une créature encore plus étrange, toute poilue… qui grandit très très vite et qui ne sait que dire « Piou ».

C’est ainsi qu’Otto décide de partir à la recherche de la maman de Piou, car il n’est pas sa maman. Aussi va-t-il placarder des annonces partout dans l’arbre où il vit, puis au-delà… La trouvera-t-il ?

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Une très belle histoire d’amour et d’amitié mêlées

Je ne suis pas ta maman est un magnifique album, et cela à tous points de vue. Non seulement l’histoire est d’une tendresse rare, mais les dessins le sont également… Doux, apaisants, on est dans un vrai cocon quand on lit cet album. Et on a qu’une envie… vivre dans la même maison qu’Otto tant elle semble douillette et apaisante.

Cet album aussi génial qu’original car il offrira aux enfants dès l’âge de 4 ans une histoire qui sort des sentiers battus. Rien que pour cela, ça vaut la peine de le lire aux enfants ! Les thèmes de l’amour filial et de l’amitié y sont prépondérants et parfaitement mis en valeur.

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Bref, vous l’aurez compris, cet album c’est un COUP DE CŒUR dont il serait dommage de se passer. Tout y est : une belle histoire, de magnifiques dessins…. De quoi emplir l’imagination des petits et les faire rêver un peu…

TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Like Me – Chaque clic compte

Mensonges et trahisons sous le signe des réseaux sociaux… jusqu’où peut-on aller ?

Thomas Feibel est un auteur et journaliste allemand. Like Me est son premier roman paru en France, aux éditions Bayard en mai 2015.

Imaginez le plus grand réseau social qui organise un grand concours. C’est à celui qui collectera le plus de « likes » et de réactions. Mais jusqu’où le jeu peut-il aller ?

Bienvenue sur ON

Ainsi se nomme le réseau social le plus développé du pays. Alors quand un concours de popularité à l’échelle nationale est lancé, c’est un combat sans merci qui est lancé. Mais certains prennent les enjeux plus à cœur que d’autres, et certains participants sont absolument prêt à tout pour gagner… y compris à influer et à altérer la vie réelle des personnes de leur entourage. C’est ainsi que Jana va peu à peu plonger dans les méandres d’un jeu qui la dépasse… Mais quelles sont les limites de la décence sur ON ?

Un roman bien ficelé qui se lit vite

Like Me fait partie de ces romans qui se lisent très vite, et pour cause : des chapitres courts, peu de personnages, une histoire simple et parlante. Tout concoure pour donner un sentiment d’effervescence, de rapidité, comme sur les réseaux sociaux où tout peu évoluer, être partagé, diffusé très vite. Le réseau ON ressemble d’ailleurs énormément à notre Facebook.

Après cette lecture cependant, en garde-t-on un souvenir impérissable ? Peut-être pas non, mais le plaisir de lire est indéniable. Et la leçon derrière l’histoire mérite que l’on s’y intéresse… Les réseaux sociaux et leur influence sont indéniablement très importants, parfois trop d’ailleurs dans la vie de certains. Like me tire sa force de cette problématique tout en nous tenant avec une intrigue d’une efficacité simple et diabolique.

On peut également retenir d’autres thèmes très intéressants tels que l’amitié et ce jusqu’où on est prêt à aller pour aider ceux qu’on aime… Et aussi jusqu’où on est prêts également pour réussir en écrasant ses amis…

Like me est un roman young-adult qui peut se découvrir dès l’âge de 14/15 ans. Agréable, mais pas mémorable. On retiendra notamment un défaut majeur dans les personnages qui sont parfois extrêmement stéréotypés dans leur méchanceté. Sans nuances, tout en cruauté, le personnage de Jana est particulièrement détestable… et sans surprises.

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En conclusion, le sujet de Like Me a beau être intéressant, le roman ne va pas assez au fond des choses pour être vraiment marquant. On passe un moment sympathique, mais sans plus. Cependant, ce roman a le mérite de traiter d’un sujet épineux car certains ne se rendent pas compte du jeu dangereux auquel ils jouent quand ils postent certaines choses. En cela, Like Me est bien construit et amène à un début de réflexion qui mérite d’être creusé.

Chronique album jeunesse : Bonne nuit Tsuki-san

Une belle balade sous la lune japonaise pour découvrir un peu mieux et différemment le pays du Soleil-Levant avec les enfants !

Conté par Delphine Roux (une passionnée de Japon) et illustré de façon très graphique par Pascale Moteki, voici un mignon petit album 100% Japon ! L’ouvrage est paru aux éditions Picquier Jeunesse en début d’année 2015.

Une histoire et un univers doux…

Alors que le soir tombe doucement, Petite-Mi et Petit-Dô s’en vont pour « passer leur première nuit sous la lune dorée ». C’est ainsi que débute une histoire belle et simple, sur les joies du quotidien et de la vie, le tout sur fond japonais…

Ainsi Petite-Mi et Petit-Dô partent-ils avec leurs petits baluchons et découvrent la lune souriante qui éclaire leur chemin… Nous croisons alors toute une famille de renards, un coq qui fait « kokekokko ! » (et oui, au Japon on ne dit pas « cocorico ! »), ou encore un bébé endormi entre les bois d’un cerf de Nara…

C’est un album d’une poésie magnifique et d’une douceur omniprésente à découvrir seul ou avec des enfants pour tous ceux qui aime le Japon ! Le graphisme est épuré, les dégradés de couleurs magnifiques… c’est un coup de cœur à tous points de vue.

On appréciera également petit le lexique proposé en fin d’album qui reprend les mots utilisés durant l’histoire. Vous découvrirez notamment ce que signifie tsuki (lune), ce qu’est un yuzu, un kaki, ou encore un mochi, sans oublier de parler des cerfs de Nara !

Ainsi, pour tous les parents qui souhaitent développer et transmettre leur amour du Japon à leurs jeunes enfants, c’est l’album parfait. A mettre dans la bibliothèque à côté des albums de Naokata Mase (Tchou Tchou !, Voilà le facteur !, Pique-nique sous la pluie) et à lire et relire dès l’âge de 4 ans environ !

Parfait à lire comme lecture rituelle avant le coucher des enfants…

Chronique Jeunesse : Le Bon Gros Géant (le BGG)

Un classique de la littérature jeunesse à (re)découvrir !

Auteur majeur de la littérature jeunesse, Roald Dahl était extrêmement prolifique : Charlie et la chocolaterie, Sacrées Sorcières, Coup de gigot, Matilda, La potion magique de Georges Bouillon… la liste de ses œuvres est longue ! Et elles sont toutes incontournables. Le BGG (Le Bon Gros Géant) en fait également partie, il vient d’ailleurs d’être récemment adapté au cinéma par Steven Spielberg.

A la découverte d’un nouveau monde… celui des géants !

Avant de vous faire le résumé de cette histoire, faisons les présentations : il y a Sophie, une jeune fille très intelligente qui vit dans un orphelinat, à Londres. Et il y a le BGG, un géant qui vit… au Pays des Géants. Rien ne les prédisposait à se rencontrer, mais le destin en a décidé autrement. Sophie et le BGG vont se rencontrer et vivre une aventure folle impliquant des enfants, d’autres géants, mais également… la Reine d’Angleterre !

Toujours empli d’imagination

Le BGG était l’un des rares romans de Roald Dahl que je n’avais pas lu enfant, c’est maintenant chose faite ! Comme ses autres romans, c’est rempli d’imagination et d’humour. J’adore l’idée qu’a eue l’auteur de tournicoter tous les mots qui passent dans la bouche du BGG : hommes de terre, putréfiant, frambouille… les mots « s’entortillembrouillent » tous avec avec lui !

Ses fautes de prononciation et l’invention constante de nouveaux mots le rendent très attachant. Sous couvert d’être un peu simple, c’est en fait un cœur d’or et un esprit brillant qui se cachent sous ses grandes oreilles…

Bien entendu, la jeune Sophie a également son importance, puisqu’elle fait partie des personnages principaux. Mais c’est celle qui m’a le moins parlé parmi les quelques personnages qui composent le roman.

Comme toujours avec Roald Dahl, on est surpris de chapitre en chapitre et faisons la découverte de personnages inattendus. Le plus charismatique et génial de tous restera pour moi celui de la Reine. Je trouve excellent qu’il ait entreprit de mettre en scène un personnage public de cette envergure. D’autant que les illustrations de Quentin Blake les représentant sont fort réussies.

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En somme, l’histoire est géniale, l’imagination est au rendez-vous (comme toujours !), c’est un roman parfait à faire découvrir aux enfants dès l’âge de 9 ans. D’un point de vue narratif, c’est l’un des plus créatifs de l’auteur britannique. Le traducteur (Jean-François Ménard, c’est lui qui a traduit la saga Harry Potter en France) a dû beaucoup « s’amuser » à retranscrire les inventions lexicales débridées de Rolad Dahl.

Si vous êtes adultes, c’est aussi à découvrir, il n’y a pas de raison de se priver !

Dédicace : Susan Kaye Quinn en signature exceptionnelle à la Librairie Royaumes

L’auteure américaine de la saga fantastique Mindjack publiée chez MxM Bookmark sera présente pour deux heures de signature à la librairie Royaumes (42 rue de Tolbiac, Paris 13ème – toues les infos en bas d’article).

Quand ? : Le vendredi 3 juin, de 17h00 à 19h00

Où ? : A la librairie Royaumes – 42 rue de Tolbiac, dans le 13ème arrondissement de Paris.

Qu’est-ce que ça raconte ? : Mindjack, c’est une saga d’anticipation qui imagine que l’humanité évoluera. Dans un avenir proche, tout le monde lit dans les pensées de tout le monde… les codes sociaux ont radicalement changés. Même la manière d’enseigner à évolué et fait appel aux capacités mentales de chacun… Et ceux qui n’aurons pas réussit à évoluer se nomment les zéros. Leurs perspectives d’avenir sont quasi nulles et ils ne s’intègrent pas à la société car mis immédiatement à l’écart… c’est le cas de l’héroïne de ce livre, Kira.

Pourquoi j’ai aimé et que je vous le conseille ? : Parce que Mindjack est une série d’anticipation bien pensée (sans jeux de mots !). C’est original, enlevé, le rythme est soutenu. En bref, on est captivés par l’histoire de Kira qui nous emmène bien loin des sentiers battus. C’est une héroïne normale à qui il arrive des choses extraordinaires. J’ai hâte de livre la suite !

Présentation de l’éditeur :

A seize ans, Kira Moore n’est qu’une Zéro, quelqu’un qui ne peut lire dans les pensées des autres, et dont les autres ne peuvent pas lire les pensées non plus. Les gens comme elle sont des parias à qui on ne peut faire confiance, ce qui ne lui laisse aucune chance d’avenir avec Raf, le meilleur ami télépathe dont elle est amoureuse en secret.

Mais lorsqu’elle prend le contrôle de l’esprit de Raf par accident et manque de le tuer, Kira tente de cacher ce nouveau pouvoir qui l’effraie à sa famille, ainsi qu’à Raf lui-même, dont la méfiance grandit chaque jour un peu plus.

Mais les mensonges ne font que se resserrer autour d’elle, l’entraînant au plus profond du monde caché des mindjackers, où prendre le contrôle des gens qu’elle aime n’est que le début de la longue liste des choix mortels qui l’attendent.

Chronique Jeunesse : Lola et la machine à laver le temps

Un roman pour la jeunesse débridé, drôle et temporellement instable !

Rolland Auda est un auteur pour les adolescents et la jeunesse. Lola et la machine à laver le temps est son premier roman pour la jeunesse. Avant cela, il a écrit trois romans destinés aux adolescents, tous chez Sarbacane : L’équipée volage, Le dévastateur et Gringo shaman.

Avec ce nouveau roman, Rolland Auda signe son entrée – réussie – en littérature dite jeunesse.

Comment sauver l’avenir de son papa du passé ?

Tu ne comprends pas le sous-titre de cette chronique ? Soyons plus clairs. Lola a un papa de génie qui a créé une machine à voyager dans le passé. Enfin, une machine à laver qui voyage dans le passé plus exactement. Mais suite à la pression d’un certain gouvernement l’avenir de la machine est menacé, de même que Lola elle-même… Alors pour sauver les meubles (enfin, la machine à laver et Lola), la jeune fille se doit d’aller dans le passer prévenir son papa… âgé de 10 ans !

Un très bon Pépix !

Cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu un roman Pépix avec autant de plaisir ! Cette nouveauté me permet de renouer avec la collection, et ça fait du bien.

Lola est une petite fille dynamique, un peu folle et extrêmement attachante… de même que son papa du passé ! Et on adorera son petit côté entremetteuse… L’écriture de Rolland Auda est tout aussi caractéristique : vive, drôle, enlevée… Les adjectifs ne manquent pas pour décrire sa plume.

L’histoire tient bien la route, l’écriture est vivante, les personnages bien campés et décrits (le petit robot Dialectus est adorable)… Et les bonus qui entrecoupent le roman sont bien trouvés ! Le quatrième bonus en particulier était fort bien traité…  Et oui, que se passerait-il si Lola était transportée 34 ans dans le futur ? Alors ?

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Cette lecture est donc un petit coup de cœur. Tant au niveau de la créativité que de l’humour, Rolland Auda fait un carton plein avec ce roman adapté aux lecteurs dès l’âge de 9 ans. Alors, un quand un nouveau Pépix ? Si vous êtes trop pressé, vous pouvez toujours tenter de bidouiller vous aussi votre lave-linge… !

PS : Mention spéciale pour les titres de chapitres fort biens trouvés : Morgane de toi, Au 117, Boulgourkyia ne répond plus. Certains sont de jolis clins d’œil !

Chronique : Le Projet Starpoint – Tome 1 – La fille aux cheveux rouges

Un roman qui nous fait plonger dans un imaginaire débridé et fascinant. Bienvenue dans l’univers mémorable et unique de Marie-Lorna Vaconsin !

Voici Le Projet Starpoint, premier roman de l’auteure française Marie-Lorna Vaconsin (voir l’interview de l’auteure ICI) et premier tome d’une trilogie. Passionnée d’imaginaire depuis sa plus tendre enfance, l’auteure nous propose ici un univers passionné et fourmillant d’idées où fantastique et sciences s’entrecroisent…

Une rentrée déprimante

Pythagore est un adolescent tout ce qu’il y a de plus ordinaire, mais avec déjà beaucoup de soucis dans sa jeune vie. Son père est dans le coma depuis de nombreuses années, sa mère fait tout pour porter à bout de bras ce qu’il reste de leur famille… Et Pythagore lui tente tant bien que mal de vivre normalement sa vie d’ado.

Mais à la rentrée, lorsque sa meilleure amie Louise l’ignore pour une nouvelle venue, Pyth se pose de nombreuses questions. Qui est cette nouvelle aux cheveux couleur rouge sang prénommée Foresta ? Pourquoi Louise le délaisse-t-elle comme si leur amitié n’avait jamais existé ?

Il y a quelque chose d’étrange avec cette jeune fille, et Pyth aimerais beaucoup savoir quoi. Mais ce qu’il va découvrir va dépasser toutes ses suppositions !

Un voyage à travers « L’angle mort »

Si vous recherchez un roman original mélangeant aventure, fantastique, parcours initiatique et suspense, vous êtes à la bonne porte ! Le Projet Starpoint est un bon premier roman dont il me tarde de découvrir la suite tant il est bien mené. L’intrigue en elle-même débute comme beaucoup de romans fantastiques, mais l’auteure réussit à s’émanciper de nombreux codes et créé son propre univers.

Tout d’abord, Pyth est un peu plus grand que les personnages qui incarnent la plupart des sagas fantastique. Habituellement, ils sont à peine sortis de l’enfance et oscillent entre 11 et 13 ans environ. Pyth, lui, est en pleine adolescence et donc en pleine découverte de lui-même, et de ses sensations. En cela, l’auteure amène parfaitement les réflexions et questionnements du jeune homme sur ses désirs et ses envies sans jamais entrer la formulation franche. On sent juste que Pythagore est un personnage qui grandit et qui se forge à l’instant même où on le lit.

Ensuite, Marie-Lorna Vaconsin a su créer tout un univers parallèle à la géographie précise et aux étrangetés fascinantes. Il y est question de sang bleu, de gravité étrange dans une mer inconnue, de mondes parallèles et de glissement dans « L’angle mort ».

Tout y est expliqué précisément, et on plonge dans cet univers avec délices car il est cohérent et très bien développé ! On sent que l’auteure y a travaillé de longues heures pour le rendre consistant (si je puis dire…).

Et surtout, elle retranscrit magnifiquement les impressions ressenties par ses personnages selon qu’ils sont sous l’effet de la gravité ou d’une substance étrange qu’est la pectine (mais il y en a d’autres encore plus fascinantes !).

Enfin, étant une grande fan de sciences sous toutes ses formes, Le Projet Starpoint ne pouvait que me plaire. On y parle de biologie, de physique, de mathématiques et d’une foule d’autres choses fascinantes. D’autant qu’on sent que l’on n’a pas fini d’être surpris car de nombreuses choses sont à peine évoquées dans ce premier tome et a hâte d’en savoir plus… Et puis, quel est donc exactement ce fameux projet qui donne son nom au livre ?

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Que de mystères donc dans ce premier opus très bien mené ! On attend avec impatience la suite de cette saga (à priori pour 2018). Mais si vous aimez les histoires originales aux univers fouillés et les personnages forts (Foresta est inoubliable dans son genre !), ce roman est pour vous. A découvrir dès 12/13 ans environ, puis sans restrictions.

Chronique : Hikikomori

Un roman américain beau et triste à la fois, sur un phénomène typiquement japonais : Hikikomori. Ce terme désigne des individus ayant décidé de s’isoler du monde pendant des mois, voir des années.

Jeff Backhauss est un auteur d’origine américaine. Avant d’écrire, il a été directeur artistique et pilote professionnel. Il a également vécu et travaillé en Corée. Hikikomori est sont tout premier roman. Il est paru en poche chez Milady en septembre 2016.

Un homme isolé volontairement depuis trois ans…

Suite à un drame, Thomas Tessler s’est isolé quelques heures dans une pièce, puis les heures se sont transformées en jours, en mois, puis en années… Sa femme ne l’a plus vu depuis 3 ans, une simple porte les sépare, et pourtant, impossible d’en franchir le seuil. Thomas est un hikikomori, un individu qui s’est volontairement coupé du monde. Ce phénomène est typiquement japonais et concerne un million de personne là-bas.

Mais Thomas est américain, et personne ici ne semble savoir comment le faire sortir de sa terrible léthargie… alors, peut-être qu’une personne japonaise saurait, elle ? C’est ce que se dit Silke, sa femme, qui voit en Megumi le dernier recours pour sauver Thomas et leur couple… D’autant que la jeune japonaise a un passé qui pourrait l’aider à « guérir » Thomas, car elle a déjà l’expérience des hikikomori…

Un roman touchant, beau et extrêmement original

De par son thème et la façon dont il est traité, Hikikomori est un roman social difficile à classer, mais délectable à découvrir ! Pour les curieux qui souhaitent approfondir leurs connaissances de la culture nippone, pour ceux également qui aiment les belles histoires au goût doux-amer, c’est un roman parfait.

Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais Hikikomori est un roman qui a réussit à me toucher. L’histoire de cet homme qui s’est isolé à l’extrême pour s’éloigner de la douleur,  quitte à mettre en péril son couple a su me parler. Le fait également que chaque page est un écho au Japon et à ses codes a également aidé à m’attacher encore plus à cette histoire.

Le relationnel qui se créée entre Thomas et Megumi dans les silences, entre cette porte close, tout est magnifiquement retranscrit. Ce rapport si étrange et difficile à expliquer qui pourrait paraître malsain en toute autre situation passe ici à cause de cette situation exceptionnelle. Ce paradoxe entre culture nippone et culture américaine également est fascinant, l’auteur a su traiter cela avec art, le tout restant intimiste et captivant.

Ainsi, le thème principal de ce roman a beau être la perte de l’être cher, le deuil, on a un sentiment qui devient de plus en plus lumineux et positif au fil des pages. On arrive tout comme Thomas à s’extraire de ce sentiment d’enfermement… Mais la route est longue, et nous n’assistons qu’aux prémisses d’un changement qui sera assez long au final.

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Mais quelle beauté, pour ce roman ! Lisez Hikikomori si vous rechercher une histoire autre, différente. Délicat, beau, fragile et mémorable, voici les adjectifs à retenir pour cet ouvrage si particulier. Et un nom également est à retenir, celui de Jeff Backhaus, dont c’est pour le moment le seul ouvrage paru en France, mais qu’il faudra surveiller de près…

Chronique : Il y a un robot dans le jardin

Le roman « trop mignon » des éditions Super 8 qui vous fera passer un merveilleux moment entre humour débridé, et aventure…

Premier roman de l’anglaise Deborah Install, Il y a un robot dans le jardin est le titre mignon et sf de cette année… à ne manquer sous aucun prétexte ! L’ouvrage est paru en janvier 2017, chez les géniales et atypiques éditions Super 8, qui comme toujours réussissent à nous surprendre.

« Chéri, il y a un robot dans le jardin »

C’est ainsi que commence le roman : cette phrase incongrue va être le déclencheur d’un véritable changement de vie pour les habitants de la maison où se trouve ledit jardin… Et l’étrange robot qui y a élu domicile. Tout cabossé, bringuebalant par certains endroits, et fuitant même, le petit robot est bon pour la casse, du moins selon Amy.

Mais pour Ben, qui n’a jamais réussit à s’accomplir dans quoi que ce soit, la présence de ce petit robot va éveiller quelque chose en lui… Quitte à tout plaquer pour trouver quelqu’un à même de le réparer, et parcourir le monde!

Un road-trip génial et fou… si savoureux qu’il en est presque trop court ! 

Si vous ne devez lire qu’un seul roman mêlant humour et sf cette année, misez tout sur celui-là ! Tout y est mémorable et mythique. Du relationnel touchant et unique entre Ben et Tang le petit robot décrépit, en passant par les nombreux pépins qu’ils vont rencontrer, tout y est génial…

Pêle-mêle, vous découvrirez : un hôtel paumé un peu étrange, un savant fou, une île où il fait bon vivre… Vous voyagerez aux États-Unis, au Japon et sur des îles paradisiaques.

Ce roman, c’est une véritable ode à l’aventure et à l’amitié ! C’est également un superbe ouvrage d’apprentissage où celui qui tire des leçons n’est pas forcément celui que l’on croit…

Chaque page se savoure, et chaque dialogue est génialement mis en scène par Deborah Install :

  •      « – Ben s’amuser ?
  • Oui, beaucoup. Merci. […]. Et toi, qu’est-ce que tu as fabriqué ?
  • Fabriqué ?
  • Qu’est-ce que tu as fait ? Tu as regardé la télévision tout le temps ?
  • Oui, sauf quand Tang téléphoner.
  • Pardon ?
  • Monsieur dans télé dire appeler. Alors Tang appeler.
  • Tu as appelé un jeu télévisé en direct ?
  • Oui.
  • Et le monsieur t’a répondu ?
  • Oui.
  • Et ?
  • Monsieur parler japonais. Tang pas comprendre. »

Et des échanges aussi absurdes/géniaux/incongrus de ce style, il y en a plein !

  • «  – Tu ne peux pas inventer un mot sans lui attribuer de signification.
  • Pourquoi ?
  • Comment ça, « pourquoi » ? C’est la règle du jeu !
  • Tang pas comprendre.
  • On dit : « Je ne comprends pas ».
  • Tang je ne comprends pas. »

On frise le génie avec des réparties comme ça, et surtout, c’est fou rire garanti, où que vous soyez en train de lire !

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Il y a un robot dans le jardin, c’est un roman touchant et drôle à mettre entre toutes les mains. Puisque c’est la mode des feel good book, pourquoi n’y aurait-il pas un sous-genre en sf ? Ce roman en serait le digne représentant tant il est une merveille de positivisme et d’humour. C’est un énorme coup de cœur qui renouvelle une fois de plus ma confiance envers les éditions Super 8 !

Interview de Christophe Lambert pour son roman Soul Breakers

Autour de quelques questions choisies, Christophe Lambert répond à propos de son tout dernier roman en date : Soul Breakers.

L’histoire nous plonge à l’époque de la Grande Dépression (aux États-Unis), où nous suivons Teddy, un jeune homme prêt à tout pour sauver sa petite sœur d’une mystérieuse malédiction… La chronique complète ici.C’est un roman captivant aux allures de road-trip sur fond de fantastique.

La bibliothèque de Glow : Vous êtes-vous beaucoup documenté sur la Grande Dépression pour écrire ce roman aux allure de road-trip fantastique ?
Christophe Lambert : Les recherches ont été moins importantes que pour Swing à Berlin ou Lever de rideau sur Terezin car la partie historique est vraiment à l’arrière-plan du récit… Ma principale source documentaire a été Une histoire populaire des Etats-Unis par Howard Zinn. Pour se mettre dans l’ambiance des années 30, rien de tel que les photos de Dorothea Lange (photo à droite).

Concernant la séquence se déroulant dans les abattoirs de Chicago, ma principale source d’informations était un roman très documenté : La jungle de Upton Sinclair. A côté de ce roman, Germinal ressemble à Disneyland…

La bibliothèque de Glow : Pourquoi avoir choisi cette période et ce pays en particulier ?
Christophe Lambert : Je suis un grand admirateur de John Steinbeck, John Fante (mon Duca Moreno ressemble beaucoup à son Bandini), etc. Je voulais écrire sur cette période depuis longtemps, mais je n’avais pas encore trouvé d’angle d’attaque… Et puis j’ai pensé à une troupe de forains maléfiques et tout s’est enclenché…

La bibliothèque de Glow : Quel personnage avez-vous pris le plus de plaisir à faire vivre à travers votre plume ?
Christophe Lambert : Duca, parce qu’il est exubérant et attachant (du moins, je l’espère)… Le méchant (Sirius) est classique mais c’est toujours amusant à écrire, ce genre de personnage… Ah, si, j’ai un petit faible pour le vieux shérif « red neck » ; il a quelques bonnes réparties…

La bibliothèque de Glow :  Combien de temps vous a pris l’écriture de ce roman de presque 600 pages ?
Christophe Lambert : Une année scolaire, c’est à dire dix mois… Mais comme je faisais d’autres choses en même temps, on va dire cinq mois à temps complet !