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Chronique jeunesse : Hilda et le peuple caché

Connaissez-vous la série de BD Hilda ? L’ouvrage que je vous chronique ici est issu de la série elle-même issue de la BD. Il nous conte les aventures d’une petite fille évoluant dans un monde étrange et magique au graphisme magnifique ! La série de livres est en trois tomes, le premier étant paru chez Casterman en octobre 2018. C’est le genre d’ouvrage parfait pour un #pumpkinautomnchallenge ou un #coldwinterchallenge ! 

Entre mignonitude et aventure

Bienvenue dans le petit monde calme et rassurant d’Hilda, une jeune fille curieuse et courageuse qui vit avec sa maman dans la forêt. Elles sont au calme, il n’y a aucune ombre au tableau, sauf que… Un soir, elles se font attaquer par des forces invisibles et mystérieuses ! Leurs revendications ? Qu’elle quitte leur maison sur le champ pour ne plus jamais revenir ! Pourquoi cela ? C’est ce que va tenter de découvrir Hilda… 

Un premier tome empli de jolies choses et d’humour

En quelques pages, il est facile de se baigner dans l’univers doux et rassurant d’Hilda. Clairement d’inspiration nordique avec des trolls qui prennent vie une fois le soleil couché ! Des géants mystérieux et doux, et d’autres créatures nées de l’imagination des deux auteurs. Les graphismes sont rassurants mais rien dans cette histoire n’est niais, à aucun moment. 

On pourrait même qualifier la jeune Hilda de baddass, elle n’a pas peur de sauter du toit pour chevaucher d’étranges créatures volantes ou de parler à l’oreille des géants, et même convoquer le roi des elfes ! 

Son histoire est prenante en très peu de pages, et le fait que ce soit une novélisation ne m’a absolument pas gênée. Les dessins ont été réalisés spécialement pour l’ouvrage et ne sont pas issus de capture d’écran hasardeuses comme c’est le cas dans beaucoup d’adaptations. Non, ici, il y a un réel travail éditorial et cela se voit. 

Parmi les très nombreux personnages attachants de cette histoire, ma préférence va à l’étrange petit bonhomme de bois à la tête de noix de coco. Il est mignon, bizarre, adore les livres et se comporte comme un chameau avec Hilda ! Il m’a beaucoup fait rire tant il est déconnecté de la réalité et s’incruste comme un rustre chez les autres. 

J’ai donc énormément aimé ce premier tome de la trilogie Hilda que je vais sûrement continuer car elle sait réserver son petit lot de surprises ! Et surtout, l’univers m’a énormément plu. Cela m’a d’ailleurs un peu fait penser à Adventure Time dans le graphisme, mais avec une cible clairement jeunesse ici.

Cela m’a tellement plu que je vais d’ailleurs poursuivre l’expérience en regardant la série Netflix (j’ai commencé et c’est très chouette, notamment la BO). Il ne me restera ensuite plus qu’à découvrir les BD !

Chronique : De larmes et d’écume

Stéphane Michaka est un auteur français rare, mais à l’œuvre toujours mémorable. Il a écrit la duologie Cité 19 (PKJ, 2015) ou encore le roman dystopique poétique La mémoire des couleurs (PKJ, 2018). Il change encore une fois de style littéraire avec De larmes et d’écume, un roman historique documenté et passionnant.

Comment le Mary Céleste s’est-il transformé en vaisseau fantôme ?

Nous sommes à la fin du 19ème siècle, où nous suivons les pas du jeune Spotty, qui vient de trouver un emploi à la City. Il travaille pour une compagnie d’assurance maritime sous l’égide d’un dénommé Basil Huntley. Un jour, le jeune homme et son supérieur font la rencontre d’un corsaire qui prétend avoir des écrits issus de la Mary Céleste… Le problème, c’est que le bateau a disparu il y a 11 ans avec tout son équipage avant de réapparaitre totalement vidé de ses occupants. Les papiers du vieux corsaire sont-ils authentiques ? Et si c’est bien le cas, vers quoi va les mener cette incroyable découverte qui a déjà fait couler énormément d’encre dans les journaux du monde entier ? Et surtout, pourquoi la disparition de la Mary Céleste obsède-t-elle tant Basil ?

Passionnant et riche en émotions

Encore une fois, Stéphane Michaka réussit à nous surprendre. Il s’était déjà frotté au roman historique avec Cité 19 (bien qu’il soit d’un genre particulier, il vous faudra le lire pour comprendre !) avant de prendre un virage et de pencher pour la dystopie avec La mémoire des couleurs. Avec De Larmes et d’écume, l’auteur replonge dans l’Histoire, et a dû se passionner à faire des recherches pour les besoins de son roman. Et ça se voit.

L’ouvrage est savamment dosé entre le roman d’enquête, le récit historique (bien qu’avec une grande partie de personnages fictifs) et l’aventure. Dès les premières pages, on est dans l’histoire, car il faut avouer que le mystère de ce bateau retrouvé vide de toute vie est incroyable. Dès que vous aurez tous les éléments de départ en votre possession, vous ferez comme Spotty, vous échafauderez toutes les possibilités. C’est le genre de fait divers qui retourne le cerveau, qui vous fait penser à mille et unes hypothèses.

La réponse que propose Stéphane Michaka à ce mystère est passionnante, elle est semble-t-il la plus crédible de toutes les hypothèses échafaudées. Pour cela, l’auteur s’est beaucoup documenté, notamment avec l’ouvrage Ghost Ship : The Mysterious True Story of the Mary Celeste and Her Missing Crew de Brian Hicks (Random House, non traduit en français). Si vous souhaitez creusez le sujet en français, le titre Le fantôme de la Mary Celeste de Valérie Martin a été édité chez Albin Michel.

Si vous voulez être surpris.e par l’intrigue, je vous déconseille fortement de lire la page Wikipédia concernant la Mary Celeste, ce serait gâcher votre plaisir. Mais après lecture du roman, vous verrez à quel point l’auteur s’est attaché à de nombreux détails historiques avérés.

Ce que nous propose ici l’auteur, c’est une version romancée de ce qui semble être l’hypothèse la plus probable expliquant la tragédie. C’est narré avec passion, tout en ménageant énormément de suspense. C’est simple, le roman se lit comme un bon policier. Ou comme une belle histoire d’amour (qui m’a mis les larmes aux yeux). De plus, il y a tant de détails historiques passionnants que cette

lecture recèle encore d’autres qualités. On en découvre beaucoup sur le fonctionnement des assurances en pleine mer (oui, les assurances existaient déjà) ou encore sur comment un mystère devient légende à l’aide de langues déliées et de journaux voulant écouler de nombreux tirages.

Et comme toujours avec cet auteur, c’est très bien écrit. Il y a un style certain, une plume qui utilise un vocabulaire simple, mais pas simpliste. C’est très difficile de rendre une telle atmosphère historique avec autant d’érudition sans perdre les lecteurs. Ici, c’est entièrement réussi !

De larmes et d’écumes est donc un véritable bijou de lecture. En quelques pages les faits passés vont vous accrocher comme une ancre arrimée profondément. En quelques chapitres vous allez vous attacher aux personnages plus vrais que nature… Et enfin, vous saurez. A dévorer dès 14 ans, puis sans aucune limite d’âge ! Ce roman pourrait très bien sortir en littérature ado ET en littérature blanche quand il sortira en poche (si quelqu’un me lit… ).

Mise à jour de l’article : ET OUI, c’est bien arrivé puisque De larmes et d’écume et passé en poche chez Pocket adulte ! Une excellente nouvelle.

Chronique bd : 109 rue des soupirs – Tome 1 – Fantômes à domicile

Parue initialement en 2019, la série de bd 109 rue des soupirs est une série de bd pour la jeunesse scénarisée par Mr Tan (rien d’autre que le créateur et illustrateur de Mortelle Adèle) et dessinée par Yomgui Dumont (La brigade des cauchemars, qui a remporté le Prix des lycéens d’Angoulême).

109 rue des soupirs est une bd qui a eu son petit succès, l’éditeur Casterman y croit beaucoup, et a décidé de refaire toutes les couvertures de la série. Ainsi, j’ai pu découvrir l’ancienne édition ! Les nouvelles versions seront en couleur à l’intérieur (et non plus en bichromie) et les couvertures beaucoup plus distinguables. Dans l’ancienne version elles étaient toutes les mêmes, et seule les couleurs changeaient. Dans la nouvelle version elles sont toutes différentes et beaucoup plus colorées.

Une nouvelle maison pour une nouvelle vie

Le jeune Elliott déménage au 109 rue des soupirs avec ses parents, et très vite c’est le désenchantement. Il pensait que ce nouveau lieu de vie allait changer les mauvaises habitudes prises par ses parents, mais il n’en est rien. Au lieu d’être présents pour leur fils dans cette nouvelle étape de leur vie, ils le quittent précipitamment car débordés de travail.
C’est ainsi qu’Elliott se retrouve seul avec des monceaux de cartons de déménagements à ouvrir… Et des fantômes pas très ravis d’être dérangés dans leur immortelle tranquillité…

Parfait pour les fans d’histoires surnaturelles pas trop flippantes

Dans le genre bd facile à lire et dans un format un peu plus grand qu’un BD Kids, 109 rue des soupirs est sympathique. L’histoire de cet enfant totalement délaissé par ses parents et cajôlé par des fantômes est assez originale. J’ai passé un agréable moment à cette lecture, même si ce n’est pas un coup de coeur.

Ainsi, c’est la lecture idéale pour les enfants entre 8 et 11 ans qui aiment le fantastique et l’humour dans une ambiance à la Ghostbusters ! Ce gigantesque manoir à l’allure gothique est un théâtre parfait pour quantité d’aventures surnaturelles…

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Chronique : La double vie de Dina Miller

Zoé Brisby est une autrice française qui a déjà plusieurs romans à son actif, certains dans le genre feel-good, d’autres dans le genre féminin historique. La double vie de Dina Miller est paru en début d’année 2024.

De ses précédents romans, on peux citer : L’habit ne fait pas le moineau (Le livre de Poche), Plus on est de fous… (Le livre de Poche), Les égarés (Michel Lafon) ou encore Les mauvaises épouses (Le livre de Poche).

Une mission exceptionnellement longue…

Pour la première fois depuis qu’elle fait ce travail, Dina va devoir exécuter une mission de longue durée. Plus difficile encore, il n’est pas question de tuer rapidement et sans bruit un ancien nazi dans un hôtel sordide d’Amérique du Sud… Non, la nouvelle mission demande doigté, sang-froid et anticipation. Dina va devoir exfiltrer un ancien nazi de la ville américain de Huntsville, surnomée Huntsville à cause de son Centre Spatial.

Le but ? Faire qu’il soit jugé comme il se doit pour toutes les horreurs qu’il a commises… Le problème, c’est que l’homme semble être au-dessus de tout soupçon : médecin de profession, il est devenu un élément clé de la course à la conquête spatiale contre l’URSS. Ses travaux sont capitaux pour les Etats-Unis, guère regardants au passé de l’homme et l’ayant même recruté pour cela… De plus, il est marié à une femme aussi douce qu’innocente.

Comment Dina va-t-elle pouvoir tirer son épingle du jeu ou plutôt le nazi de la ville de Huntsville ?

Les crimes de guerre, outil pour de grandes avancées scientifiques ?

Les apparences concernant ce roman sont assez trompeuses, en voyant la couverture on pourrait s’attendre à un roman assez léger, ancré dans l’Histoire. Or, les sujets évoqués sont loin d’être légers : espionnage, exfiltration, crimes de guerre, expériences sur les juifs sous Hitler et sur les populations Noires et pauvres des Etats-Unis… Les U.S.A. étaient prêts à tout pour s’octroyer une avancée par rapport à l’URSS, et c’est cela que dénonce l’autrice dans ce roman. Facile à lire, plaisant, mais pas léger, donc.

Et justement, j’ai adoré ce contrepied (volontaire ?) de l’éditeur de nous offrir en apparence une histoire plutôt distrayante, Zoé Brisby ayant habitué son lectorat à des sujets plus légers. Mais son précédent roman, Les mauvaises épouses laissait déjà présager ce virage littéraire. Là aussi, il se déroulait durant la Guerre Froide, et là aussi, les femmes étaient les personnages centraux que l’Histoire oubliant à chaque fois de retenir… Femmes de soldats, femmes de scientifiques, elles ont tout autant oeuvré pour la nation que leurs maris en leur offrant amour, repas chauds et maisonnées accueillantes.
Zoé Brisby réussit à leur redonner corps et montrer à quel point ces femmes étaient importantes pour le moral de ces hommes qui oeuvraient pour leur patrie.

Mais plus important encore, au travers du portrait réussit de deux femmes qui se découvrent une profonde amitié, c’est l’histoire peu reluisante des avancées scientifiques qui est mise en lumière. En effet, Zoé Brisy s’est documentée pour ce roman, et cela se voit. C’est ainsi que l’on découvre que de grandes avancées scientifiques ont été faites par les scientifiques nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il est tellement plus facile de faire des découvertes sans déontologie et avec des millions d’âmes comme cobayes…

C’est ainsi que l’on découvre l’opération Paperclip, une mission d’exfiltration et de recrutement de plus de 1500 scientifiques nazis pour lutter contre l’URSS. Les avancées sur les psychotropes, les vaccins, la balistique ou encore les armes chimiques se sont faites durant cette période.

La réussite de ce roman tient à cela : le délicat équlibre entre intrigue captivante et Histoire. Et jamais l’un de ces genres ce prend le pas sur l’autre.

Alors, ai-je aimé ce roman ? Oui, car il m’a enrichie de quantité de connaissances et informations sur les dessous de la Guerre Froide, le tout avec une histoire qui tient la route. J’adore découvrir des faits pas nécessairement appris dans nos manuels d’Histoire, ça ne donne qu’une seule envie, lire des essais historiques pour en apprendre encore plus.
A l’image du roman Le Prix de Cyril Gely ou encore La dernière reine d’Ayiti d’Elise Fontenaille (Le Rouergue), ces livres ont l’excellente particularité de nous apprendre bien plus que ce qu’on a pu voir en surface à l’école. Ils illustrent à merveille le fait que la curiosité est primordiale pour mieux comprendre notre Histoire… et ne pas oublier. Jamais.

L’édition de poche, parue début 2025.
AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique YA : Ma réputation

Gaël Aymon est un auteur français qui écrit majoritairement pour la jeunesse et les ados. On lui doit l’un de mes romans favoris : Et ta vie m’appartiendra (Nathan) qui est une réécriture contemporaine de La peau de chagrin de Balzac. Il également écrit Grim, fils du marais (Nathan), Contes d’un autre genre (Talents Hauts) et plus récemment Ma réputation (Actes Sud Junior, puis Pôle Fiction).

Dans Ma réputation, on parle amitié, confiance et… forcément réseaux sociaux, pour le meilleur, mais aussi et surtout le pire…

Laura, 15 ans, s’entend mieux avec les mecs qu’avec les filles

Pour Laura, ça a toujours été une évidence, ce n’est pas qu’elle se sente supérieure aux autres, mais elle n’aime pas la compagnie des autres filles, trop d’histoires. Celle des garçons est simple, ils ne se prennent pas la tête, ont les mêmes délires et il n’y a jamais eu d’ambiguïté. Enfin, jamais jusqu’à ce Sofiane, l’un de ses potes de toujours tente de l’embrasser. Laura le repousse, Sofiane fait la tronche, et leur groupe d’amis va en être bouleverser.
Avoir repoussé les avances de Sofiane l’exclu, ils ne veulent plus avoir à faire à elle, Laura est seule. Elle qui n’a toujours eu que ce groupe de garçons comme amis se retrouve du jour au lendemain sans personne à qui parler. C’est dur, la chute est brutale, et surtout, elle ne fait que commencer… Elle ne penser pas que repousser les avances d’un ami l’exposerait à autant de violence dans la vie et sur les réseaux.

Un roman en forme de leçon

J’ai dévoré ce roman, fébrile à l’idée de savoir ce qui allait arriver à Laura, que j’ai trouvé très courageuse pour affronter tous les problèmes qui lui tombent dessus peu à peu. Mais, le petit repproche que je pourrais faire à ce roman, c’est qu’il est un peu trop moralisateur. Je m’explique.
Ce roman ressemble un peu à un cas de figure type du harcèlement en ligne et au lycée, avec les « bonnes pratiques » à adopter et « les mauvaises praitques » à éviter. Ce n’est pas dit comme cela dans l’ouvrage bien entendu, mais ça donne une impression didactique trop forte. J’avais parfois plus l’impression de lire un ouvrage commandé par l’éductation Nationale qu’un roman. Il manque une flamme vive à cet ouvrage pour qu’il soit vraiment bien.

J’ai trouvé toutefois le développement de l’histoire passionnant car très réaliste. L’auteur sait entrer dans la tête des jeunes, connaît leurs fonctionnements et les dynamiques de groupe amitié/mésamour etc. En cela, c’est extrêmement réussit. C’est surtout quand on passe à la phase des « résolutions de problèmes » que j’ai trouvé l’ouvrage un peu donneur de leçon. Bien sur, il est important de montrer les différentes portes de sorties qui permettent de quitter le cercle vicieux du harcèlement, mais la façon de les montrer n’était selon moi pas la bonne.

En dehors de cela, Ma réputation est un ouvrage qui se dévore. L’auteur comprend les jeunes et leurs nombreuses problématiques (bien plus nombreuses à l’ère des réseaux qu’il y a quinze ans où c’était encore les balbutiements), sait les décrire et créer des personnages crédibles. Il n’y a que la fin qui est un peu trop « scolaire » dans sa façon d’être exposée dirons nous.
Si vous cherchez un livre au sujet du harcèlement en ligne ou sur les groupes d’amis qui se font et se défont au détriment de certains ados, c’est l’ouvrage parfait. Il illustre avec justesse ce que vivent des milliers de jeunes : le mal-être, le stress d’avoir une mauvaise réputation, le moindre bégayement ou la moindre hésitation moquée immédiatement, le fait d’être constamment scruté en attente de la prochaine « erreur »…
Un ouvrage qui pourrait servir d’outil de prévention. A découvrir dès l’âge de 14/15 ans.

Chronique YA : Vortex – Tome 1 – Le jour où le monde s’est déchiré

Il est paru lors de la rentrée littéraire ado, en août 2022, et gageons qu’il reste longtemps dans les rayonnages des librairies. Voici le premier roman d’Anna Benning à paraître en France. Lors de sa sortie allemande, l’ouvrage s’est vendu à plus 100 000 exemplaires en quelques semaines. Certes, les ventes ne sont pas gage de qualité, mais c’est tout de même révélateur d’un intérêt certain de la part des lecteurs.ices ! Et ce succès est-il mérité ? La suite dans cet article !

De multiples déchirures dans le monde

Le monde tel qu’on le connaît n’existe plus depuis des décennies, plus précisément depuis le Grand Amalgame et la survenue des Vortex. Ces portails apparus mystérieusement permettent de voyager à travers le monde instantanément. Mais se placer à travers les vortex n’est pas donné à tout le monde et ceux qui s’y risquent ont eu une formation très spéciale. Et même parmi les plus entrainés, il y a des disparitions, des blessés et des morts. Les voyages en vortex sont donc très risqués et nécessitent une maîtrise de tous les instants.
C’est dans ce monde que vit Elaine, 14 ans et bientôt participante à la grande Course de Vortex. Son classement déterminera son avenir dans cette société très hiérarchisée et qui fait la chasse aux Amalgamés (aussi nommés Splits). Qui sont-ils ? Des êtres humains dangereux qui lors du Grand Amalgame ont fusionné avec la nature : la Terre, l’Eau ou encore le Feu. Les Vortex sont la seule façon de les poursuivre efficacement. Il faut donc qu’Elaine soit dans les premiers si elle veut devenir une coureuse de vortex et venger la mort de sa mère, tuée par des Splits.

Addictif en peu de pages

En quelques courts chapitres, on plonge dans l’intrigue originale et maline de l’autrice. Au premier abord, on peut la trouver assez classique (ce qui est le cas), mais très vite il n’est plus seulement question de vortex qui déplacent d’un point A à un point B, et ça devient autrement plus captivant, pour ne pas dire renversant par moments.

Dès lors que l’on voyage en quatre dimensions, c’est une lecture assez exaltante qui sait surprendre son lectoat même si certains éceuils ne sont pas évités. Ce n’est pas gênant en soi car l’autrice a su créer son propre style et univers. Parmi ses nombreuses bonnes idées, je retiens surtout celle de la ville de Sanctum. Magnifique de beauté et sylvestre dans chaque aspect de son existence. C’est beau, et les images qu’on se fait à cette lecture sont tout simplement magiques.

Il y a quelques bonnes révélations bien efficaces qui sont savament disséminées et bien dosée, ce qui rend l’intrigue de plus en plus dingue au fil des chapitres. Mais à aucun moment on a un sentiment de précipitation comme dans certains romans dits haletants où tout est balancé en fin d’ouvrages. Ici, Anna Benning pose quelques petites « bombes » qui rendent l’intrigue à la fois surprenante et surtout durable. On ne sait pas toujours quand ça va nous tomber dessus, et rien que pour cela c’est agréable.

La notion de bien est de mal semble par ailleurs très claire dans Vortex, qui est écrit entièrement du point de vue d’Elaine. Mais peu à peu, les questionnements vont affluer, aussi bien pour elle que pour nous lecteurs, qui avons une vision très partiale de son univers. Quoi qu’il en soit, ça fonctionne à merveille !

A découvrir dès l’âge de 14 ans, pour ceux qui aiment les dystopies à la façon de Divergente et La Faucheuse ! On y retrouve le côté addictif de ces deux séries emblématiques du genre. A confirmer avec le second tome, mais le premier est pour le moins très prometteur.

Chronique ado : Ma part de l’ours

Un roman survivaliste aux allures de retour à l’état sauvage…

Second roman de Marine Veith, Ma part de l’ours est paru chez Sarbacane en novembre 2022. Son précédent ouvrage était également paru chez Sarbacane, dans la collection Exprim’. Il s’agissait d’un ouvrage sur la migration : Ceux qui traversent la mer reviennent toujours à pied, paru en 2020.

Réunion familiale au sommet

Nous sommes sur une route escarpée, dans les Pyrénées. Nous découvrons Tim, 13 ans et Aurore, 20 ans. Ils sont sur la route pour rejoindre leur mère. Elle ne vit pas avec eux car elle est internée depuis la disparition de leur père. Ainsi, c’est Aurore qui gère tous les aspects de leur vie au quotidien, la charge mentale, les difficultés financières, la crise d’adolescence de son petit frère… Aurore gère tout et plus encore.
Mais lorsque leur voiture se retrouve prise au piège en pleine montagne sans aucune possibilité de faire demi-tour, la vie d’Aurore et Tim va basculer. Ils vont faire une première rencontre stimulante, puis une autre, encore plus incroyable qui va leur donner confiance en l’avenir… Mais qu’elle est cette rencontre ?

Un roman aux allures de récit initiatique

L’idée d’un roman formateur qui va forger deux antihéros un peu perdus me plaisait beaucoup. Alors, quand en plus il est question de nature et de liberté, j’ai été encore plus emballée par l’histoire. Malheureusement, j’ai attendu tout au long de l’histoire un événement qui n’est jamais vraiment arrivé. Je ne sais pourquoi, mais j’attendais un point de bascule. Pas nécessairement une révélation fracassante, mais quelque chose qui bouleverse à jamais nos héros. En un sens, c’est effectivement le cas, mais cela à manqué d’envergure pour moi.

Cependant, la révolution pour les personnages est bien là, bien que trop lattente à mon goût. Je ne puis bien évidemment pas vous en dire plus, mais il est clairement ici question de révolution silencieuse. D’ailleurs, il y a toute une partie anti-système et hors des conventions qui m’a séduite, même si je trouvais que l’on allait au final pas assez loin.
Ce qui m’a déplu en réalité c’est que l’on se retrouve dans un entre deux jamais clairement défini. Certes il y a du changement dans la psychologie des personnages, ainsi que dans leur façon de voir le monde, mais ce ne fut pas suffisant à mon goût.

En somme, Ma part de l’ours fut pour moi une lecture décevante. Ce n’est pas à cause du texte selon moi, mais plus à cause des attentes que j’avais. J’avais une image plus « thriller » de ce roman, ce qui n’est absolument pas le cas. Si vous êtes cependant à la recherche d’un roman proche de la nature et qui questionne sur notre place dans la société, vous êtes au bon endroit. Dès 14 ans.

Chronique Jeunesse : L’enfant des ombres

Un roman sombre, très sombre, qui se déroule dans un internat quelques semaines avant la Toussaint… ambiance angoissante et mystérieuse à souhait.

En ce moment, j’essaye de lire autre chose que des nouveauté, d’alterner entre ce que l’on appelle le fonds (ouvrages de plus de deux ans) et l’office (les nouveauté pures). Et parfois, quand on est libraire, on en a marre de ne lire QUE des nouveautés. On a bien envie de faire une petite pause dans toutes ces parutions pléthoriques et de se poser devant un bon vieux livre.

C’est ainsi que je redécouvre le fonds de l’Ecole des Loisirs, une maison d’édition qui justement base le ciment et même les fondations de son catalogue dans le fonds, et ils ont bien raison. D’autant qu’ils ont un magnifique catalogue dans lequel il y a de quoi faire sur toutes les thématiques et pour tous les âges. C’est ainsi que je tombe un peu par hasard sur L’enfant des ombres, l’ancienne édition de 1994, quand les couvertures ne donnaient pas franchement envie de s’y mettre, à la lecture. Heureusement, ils ont changé la maquette depuis, comme vous pouvez le constater en fin d’article, plus esthétique mais aussi plus flippante il faut l’avouer.

Moka est un auteur emblématique du catalogue de l’Ecole des Loisirs, mais on connaît aussi d’autres de ses ouvrages, plus actuels, comme les Kinra Girls ! Mais avec L’enfant des ombres, autant vous dire qu’on ne va pas rire une seule seconde, certains vont même certainement flipper.

Un pensionnat comme tant d’autres, les mystères en plus

Tout commence avec Morgane, une élève qui a peu d’amis, discrète, pas super bien dans sa peau. Depuis quelque temps, elle voit des ombres. Seul problème, personne d’autre qu’elle ne les voit, alors un peu dur de la croire… Mais peu à peu, les fameuses ombres prennent en consistance autour de Morgane, qui tait ses inquiétudes à tous sauf à son amie la plus proche (également la seule). Des ampoules se cassent de plus en plus dans l’établissement, donnant encore plus de place aux ombres pour s’étaler, bientôt Morgane se sent acculée… Jusqu’à ce qu’elle décide de prendre le problème autrement, au détriment de tous les autres élèves du pensionnat…

Ambiance sombre et bizarre à souhait

Dire que j’ai adoré l’ambiance de ce roman est un véritable euphémisme. C’est simple, la prégnance de ces ombres, leur pouvoir qui s’accroit, tout concourre à nous offrir une atmosphère incroyablement sombre. Il y a des passages qui ont même réussit à me surprendre car je ne m’attendais pas à lire ça dans un roman destiné aux 13 ans et plus (un meurtre à coup de fourchettes dans la gorge, promis ce n’est pas gâcher l’intrigue que de vous le dire).

Petit à petit, les ombres resserrent leur emprise sur Morgane et sur l’établissement tout entier, à tel point qu’un groupe se forme pour mener l’enquête en secret. Nous sommes dans un pensionnat à l’ancienne où les filles et les garçons ne se mélangent pas, alors ils décident de se retrouver le soir clandestinement. Cette ambiance de club secret scolaire, ça aussi j’adore.

Je n’en dirait pas plus sur l’intrigue, mais ce roman vaut le détour pour ce qu’il transmet comme sensation de lecture. On navigue entre l’étrange, le bizarre, puis le carrément très flippant par moments. J’ai été à tel point séduite par l’histoire et l’ambiance que j’ai été un peu surprise de la fin abrupte du roman.
J’ai trouvé qu’il manquait un chapitre ou deux pour bien terminer « proprement » l’histoire. Ici, en quelques pages, c’est terminé, sans guère de développements. J’insiste sur le fait que ce n’est pas des réponses qui manquent, j’aime l’idée qu’on se fasse sa propre idée de la fin. Non, ce qui m’a manqué, c’est une conclusion un peu plus diluée et non pas deux ou trois pages qui clôturent presque deux-cent pages de suspesne angoissant. C’est juste cet aspect là qui m’a un peu déçue.

Cependant, si vous cherchez un roman flippant qui se déroule en huis-clos, L’enfant des ombres sera parfait pour vous faire passer une bonne mauvaise soirée ! Dès 13 ans, et pas pour ceux qui ont peur de leur ombre.

Chronique ado : Sable bleu

Yves Grevet est un auteur français pour la jeunesse et les adolescents. Avant d’être écrivain à temps plein, il était enseignant. Il a écrit des romans devenus emblématiques dans le paysage de la littérature jeunesse : Méto (trois tomes, Syros, PKJ), U4 Koridwen (Syros, Nathan, PKJ) ou encore Nox (Syros, PKJ).
Sable bleu est paru en août 2021 chez Syros et nous propose une version étonnement optimiste de ce que pourrait être notre futur… et pourquoi pas ?

D’étranges phénomènes inexpliqués

Depuis quelques temps, il se passe des choses étranges sur notre planète. Une étrange bactérie rend le pétrole inexploitable, les pharmacies se font voler quantité de médicaments tels que les antidépresseurs, les placards des cuisines des citoyens sont vidés de quantité de nourriture… Rien ne semble lier ces différents phénomène si ce n’est leur temporalité : tout arrive en même temps. Mais rien ne permet d’envisager le début d’une explication crédible.

C’est dans ce monde – notre monde – que vit l’adolescente Tess. Elle se bat en tant qu’activiste pour l’association Planet Reboot. Ses actions de défense pour la planète l’on déjà menée à être fichée par la police, elle se doit donc d’être prudente… Depuis que ces phénomènes invisibles ont lieu sur terre, Tess ressent d’étranges vertiges et odeurs. Elle semble être la seule à ressentir ça et n’ose en parler à personne. Quel est le lien entre la jeune fille et les bouleversements positifs que rencontre notre planète ?

De la SF positiviste, c’est possible ?

Une planète qui respire un peu mieux, tout ce qui empoisonne notre quotidien qui disparaît peu à peu… Ce que nous propose Yves Grevet semble impossible. Sable Bleu est osé, il nous propose un roman de science-fiction positiviste. Alors que les dystopies et romans post-apocalyptiques ont le vent en poupe depuis des années, Sable bleu détonne.
Il pousse à la réflexion au même titre que quantité de romans de sf, mais en nous faisant prendre un chemin totalement différent. Et il faut avouer que c’est plaisant.

Notre planète change, et en parallèle, c’est le personnage de Tess dans sa psychologie qui évolue. L’adolescente se cherche à tous points de vue.
Elle mène le combat pour faire gagner l’écologie par des moyens parfois radicaux mais réfléchis. Elle se cherche également sur le plan sexuel ne sachant si elle est ne serait-ce qu’attirée par qui que se soit… Et enfin, elle se pose des questions sur ses origines, elle qui a été adoptée et qui l’a toujours su éprouve enfin le désir de savoir d’où elle vient.

L’aspect disparitions inexpliquées m’a fait pensé au roman ado Vorace de Guillaume Guéraud (Le Rouergue, collection Epik) mais la direction prise par Yves Grevet et très différente !
L’auteur nous propose de nous ouvrir à un récit de science-fiction résolument optimiste et totalement à contre-courant de ce qu’il se fait. Et pourquoi pas après tout ?
Mais plus que la partie sf, j’ai avant tout aimé la recherche de Tess pour savoir qui elle est vraiment. Il y a un aspect romance très important dans l’ouvrage qui est magnifiquement retranscrit. Les questionnements, les interrogations quant à la sexualité – ou non d’ailleurs – les premières attirances… L’auteur a su créer une adolescente réaliste avec ses défauts, son amour vibrant et sa vitalité que rien n’arrête. Et rien que pour cela, ça vaut le coup.

En ce qui concerne l’intrigue en elle-même, elle est originale et bien développée. J’ai malgré tout préféré – et de loin – la première partie du roman, quand on ne sait encore rien de ce qu’il se passe. Une fois que l’on comprend peu à peu les enjeux de Sable Bleu, j’ai trouvé ça un peu trop « déroulé ». Tout est expliqué, tout a été pensé, mais j’avoue avoir trouvé la conclusion un peu rapide comparé au développement assez long des enjeux.

Quoi qu’il en soit, Sable Bleu est un roman ado qui détonne. Comme ce sable à la couleur improbable, l’ouvrage est déstabilisant, étrange. On prend peu à peu nos marques et on découvre un auteur qui a su condenser toutes les préoccupations actuelles de l’humanité et surtout de la nouvelle génération : écologie, politique, droit et devoirs vis à vis de la planète, consumérisme, recherche de liberté, féminisme et sororité… dans un roman, et surtout une belle héroïne. Tess est charismatique, elle est belle et elle existe quelque part, en vrai car elle est très réaliste dans sa façon d’être.
En somme, Sable Bleu est un roman étonnant, étrange et résolument positif. Et ça fait du bien pour une fois de ne pas lire quelque chose d’anxiogène. Il y a du mystère, des tensions, mais c’est avant tout lumineux. A découvrir dès l’âge de 14 ans.

Chronique ado : Une pour toutes

A la découverte de Julie Maupin, une femme au courage sans bornes et à la volonté de fer !

Jean-Laurent Del Socorro est un auteur français à la plume incroyable. En quelques lignes, vous découvrirez un véritable style, une poésie latente… Et c’est le cas dans toute son œuvre. Il a déjà été chroniqué sur le blog avec l’ouvrage Boudicca qui reprenait l’histoire de la vie de la reine du peuple Icène. Boudicca avait réussi à bouter César et sa soif de conquête, rien que cela.
Car oui, Jean-Laurent Del Socorro aime les destins et les histoires hors du commun. Et il aime l’imaginaire également. Ce qui donne très souvent de magnifiques biographies historiques très documentées, écrites avec panache et un soupçon de fantastique…

C’est le cas ici avec Une pour toutes, qui nous fait découvrir le personnage incroyable et magnifique de Julie Maupin. Une femme qui a été grâciée deux fois par le roi, qui manie la rapière avec excellence et qui a assumé sa bisexualité sans que la question même soit soulevée. Elle aimait la vie, et elle en a profité comme peu l’ont fait, surtout à cette époque !

Une rencontre avec le Diable…

Tout commence quand Julie Maupin fait la rencontre fortuite du Diable. Se dernier est séduit immédiatement par l’allure et la verve incroyable de la jeune fille. Elle sait très bien ce qu’elle veut et ce qu’elle ne veut pas, et non, le diable ne la tente pas plus que cela. Elle préfère jouter à l’épée avec lui que de partager sa couche…
Et voilà le début d’une amitié aussi improbable que magnifique. C’est la seule partie fantastique de l’ouvrage et Julie Maupin n’a absolument pas besoin du diable pour céder à ses envies, elle le fait très bien toute seule !

Mais le génie de cette narration réside dans l’idée d’insérer un personnage fantastique dans une histoire totalement vraie. Alors si vous avez envie de découvrir l’histoire de cette femme incroyable qui même mariée a réussit à s’émanciper d’une égide patriarcale, ce livre est pour vous !

Une plume qui se dévore avec une aisance confondante

Pour moi, ce roman n’a que des qualités, peut-être que je manque d’objectivité, mais c’est mon ressenti suite à cette lecture. Une pour toutes est à la fois atypique et très classique. Atypique pour la partie fantastique insérée dans l’Histoire, la vraie. Très classique, car c’est une biographie romancée qui se déroule avec naturel. Il faut dire que la vie de Julie Maupin est parfaite pour faire un roman incroyable ! Elle n’est que suite de péripéties, aventures, coups de tête et de foudre…

Jean-Laurent Del Soccorro a le don de toujours trouver un personnage de l’histoire qui va nous intéresser. Souvent oublié par les manuels ou la culture populaire, il trouve toujours une porte par laquelle entrer afin de nous faire partager une époque, un personnage, un événement. Tout cela au travers du prisme (léger) du fantastique. Une pour toutes est ainsi un mélange de tout cela, et c’est diablement réussi.

Vous le verrez à la lecture, l’auteur a pris le parti de faire une partie de ses dialogues en vers, et ça rend extrêmement bien :

Libre à vous, joli cœur, de rêver de ma bouche
Moi je joue, je me bat et remporte la touche.

Je ne peux pas vous en dire plus sur la vie de cette femme incroyable qui a su très tôt ce qu’elle voulait et surtout ce qu’elle ne voulait pas pour elle. Je ne peux que vous enjoindre à découvrir son histoire, ses réussites, ses échecs et ses coups de folie. Julie Maupin a eu une vie extraordinaire, et Jean-Laurent Del Socorro signe ici un magnifique hommage à cette femme oubliée de l’Histoire…

Comme il l’avait fait auparavant avec Boudicca. C’est une réussite à découvrir dès l’âge de 14 ans environ, mais cet ouvrage peut tout à fait être lu par des adultes ! Personnellement je verrais bien une double publication en adulte et en ado à sa sortie en poche…