Une enquête à Cannes dans les années 1880, ça vous tente ? Ce roman se déroulant à la Belle époque est fait pour vous !
Alice Quinn est une auteure française à l’œuvre très variée. Elle a déjà écrit quantité de romans papiers et numériques. Avec La lettre Froissée, elle signe une nouvelle saga de romans policiers à teneur historique prenant place dans Cannes. Une ville qui déjà à l’époque été prisée par les plus aisés…
La mort étrange d’une femme de chambre…
Tout commence avec la mort abrupte d’une jeune femme. Elle meurt à quelques pas de son lieu de travail : l’Hôtel Beau Rivage. Mais ce n’est que le lendemain que son corps froid est découvert, laissant le mystère planer sur sa mort…
Parallèlement à cette mort – ou ce meurtre ? – on découvre une jeune femme qui cherche du travail. Presque n’importe lequel… On voit à ses airs et son allure qu’elle est issue de la haute bourgeoisie, mais elle semble avoir perdu tous ses privilèges… C’est ainsi qu’elle toque à la porte de Lola Deslys, une courtisane.
Comment ces deux faits diamétralement opposés vont-ils pouvoir se trouver réunis au sein d’une intrigue maîtrisée ? Vous le saurez en lisant La lettre froissée, un roman historique qui a su me plaire par bien des aspects…
Une histoire fort bien construite, des personnages vivants et engageants
Je l’avoue, au début de ma lecture j’étais assez sceptique à propos de ce roman. L’argumentaire avait beau être tentant, je n’aimais guère la couverture, et j’avais peur que le contenu du livre ne me plaise que moyennement.
Mais tous ces à-priori ont vite été balayés en quelques chapitres ! Car il faut bien reconnaître que tout se met en place rapidement et que les personnages sont efficaces dans leur façon d’être et d’agir.
On y croise Guy de Maupassant, mais également quelques personnages issus de la Couronne britannique ayant réellement existé. Avoir fait se croiser personnages fictifs et réels historiquement parlant est très malin. Cela ajoute un vrai plus à l’histoire, la rendant plus crédible, plus solide.
Et en ce qui concerne Maupassant, c’est un personnage très important dans l’histoire, on le voit énormément. Et on découvre également comment son œuvre a été reçue à l’époque, notamment pour son roman Une vie, qui a été interdit dans les gares car trop osé pour tomber entre les mains des demoiselles. Il y a aussi de nombreuses références à son roman Bel-ami, qui est en cours de correction au moment où nous lisons le roman.
Ainsi, La lettre froissée réunit de très nombreuses qualités : plusieurs mystères à résoudre : un meurtre, une héroïne dans une situation délicate (financièrement et socialement), un orphelinat qui voit ses jeunes pensionnaires mourir d’un mystérieux mal… Tout est parfait pour passer un bon moment de lecture ! Et c’est tout à fait le cas malgré quelques petits creux où le temps s’étire un peu parfois, notamment à la fin du roman.
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J’ai personnellement beaucoup aimé le duo original, drôle et fringuant que forment Lola Deslys et Miss Gabriella Fletcher. Elles sont totalement surprenantes et géniales sous bien des aspects. C’est donc une très bonne équipe de choc qui s’est formée dans ce premier tome, et je serais curieuse de découvrir le second quand il sortira. Vous aurez une réponse à tous les mystères posés dans ce premier tome, Alice Quinn réussissant le difficile exercice de tout expliquer et connecter de façon cohérente dans son intrigue.
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Petite remarque subsidiaire : A la lecture de La lettre froissée, je suis tombée sur différentes expressions telles que « C’est trop bath ! » ou encore « ça me botte ». J’ai été très surprise de tomber sur ces phrases, que je jugeais totalement anachroniques !
Mais en réalité il n’en est rien. Pour la petite info, « C’est bath » ne vient pas des années 1970/80 comme je le croyais mais trouve sa source au XIXème siècle, dans l’argot.
Pour « ça me botte », que je pensais venir du XXème, l’expression trouve son origine vers 1850 (notamment avec Flaubert qui serait l’un des premiers à l’utiliser).