Chronique : Tau Zéro

Tau zéroLa hard sf dans toute sa splendeur à travers un voyage spatial qui n’en finit pas…

Tau Zéro, roman majeur du paysage de la science-fiction est paru en poche chez Pocket en janvier 2015 (précédemment édité au Bélial’). Traduit sur le tard (le texte date des années 70), ce petit bijou de la sf arrive enfin entre nos mains et devient accessible à toutes les bourses.

Son auteur, Poul Anderson, est d’origine américaine et a été sept fois lauréat du prestigieux prix Hugo et trois fois pour le prix Nébula pour ne citer qu’eux. Il a notamment écrit : La patrouille du temps (quatre tomes), Barrière Mentale ou encore La saga de Hrolf Kraki.

Avec Tau Zéro, on plonge avec fascination dans les méandres de l’univers tout en poussant les théories relativistes dans leurs derniers retranchements. Le reste, comme les personnages et leur psychologie n’est que pure ornement.

En route pour Beta Virginis

Le Leonora Christina et ses scientifiques se préparent à partir pour l’un des voyages les plus ambitieux de l’humanité. Outre un périple stellaire long et ardu, l’équipe devra ensuite coloniser une des planètes de ce système qui semble pouvoir devenir un nouveau berceau de l’humanité.

Mais avant d’y parvenir, il y a des très nombreuses années de voyages à faire, des milliers de parsecs à traverser et de nombreuses dissensions à dissiper au sein même du vaisseau. Tout cela sans compter la part d’aléatoire qu’un tel voyage implique…

Un superbe récit qui pousse à la réflexion avec des bases scientifiques solides

Poul Anderson met magnifiquement en scène de nombreuses théories scientifiques et faits avérés. L’ouvrage datant un peu, certains passages sont discutables scientifiquement (merci d’ailleurs à l’astrophysicien Roland Lehoucq pour sa postface explicative simple et efficace qui permet de dissocier tout cela), mais rien qui ne gâche le plaisir de la lecture.

Théorie de la relativité, effet Doppler, Facteur de Lorentz, Big Crush, Collecteur Bussard… les grandes idées de l’époque et d’autres plus anciennes y sont développées avec efficacité. De mon point de vue, l’histoire du Leonora Christina et de son incroyable voyage est bien plus passionnante que les guerres intestines qui se déroulent à l’intérieur. Les personnages sont efficaces mais parfois un peu frustes, basiques. On y retrouve tous les travers possibles de l’homme lorsqu’il se retrouve confiné avec ses semblables, et cela pendant… plus de trente ans !

Non, le plus génial dans Tau Zéro, c’est l’exploitation des données scientifiques de l’époque de Poul Anderson (donc dans les années 70) pour nous servir un roman de hard-sf réaliste, crédible et passionnant.

On a viscéralement envie de savoir ce qu’il va arriver à tous ces passagers et comment leur voyage en accélération constante va bien pouvoir se solder. Le reste en devient accessoire tant le côté scientifique du récit est prépondérant et surtout bien mené.

 ……

L’ouvrage est ainsi un beau prétexte pour se plonger avec émerveillement dans des concepts scientifiques inconnus, effleurés ou déjà connus. C’est une ode au voyage et à la beauté de la science… ainsi qu’à tout ce qu’elle peut nous offrir.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

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