Chronique : L’Enchanteur

Un roman ado des plus prometteurs qui ne m’a finalement pas séduite comme je l’espérais…

Dans le microcosme qu’est le monde de l’édition, Stephen Carrière est un auteur, mais également un éditeur. Vous connaissez probablement les éditions Anne-Carrière ? Et bien c’est lui qui s’occupe !

Mais outre la casquette d’éditeur, de traducteur et de découvreur de talents, Stephen Carrière est également auteur, la preuve en est avec L’Enchanteur, paru en début d’année 2019 aux éditions Pocket Jeunesse. Il avait par ailleurs écrit des romans il y a une dizaine d’année aux éditions Albin Michel.

Un faiseur de miracles au quotidien

Stan est un génie discret. Il est magistralement doué pour imbriquer les problèmes entre eux et les transformer en solution tout en préservant l’ordre établi. C’est ainsi qu’il est populaire mais très modeste, toujours là, sur son banc, quand on a besoin de lui. C’est ainsi qu’un groupe d’amis restreint mais incassable s’est forgé autour de lui… Parmi eux, Daniel, malade et dont les problèmes ne vont aller qu’en grandissant, car le cancer ne lui laisse aucun répit et il n’y a qu’une seule fin possible pour lui… Mais Stan a un projet fou pour que Daniel ait une fin mémorable pour la ville entière, y compris ceux qui ne le connaissaient pas. Tout cela sous le signe d’une des plus grandes œuvres de Shakespeare : Le songe d’une nuit d’été.

En parallèle à cette amitié que rien ne peux juguler, la ville semble changer depuis quelque temps. Les ruelles s’assombrissent, les rumeurs disent qu’un danger se prépare, que rien ne sera plus comme avant… et c’est vrai.

Un roman (trop) foisonnant

L’idée de base de L’Enchanteur a selon moi tout pour plaire, cependant on y perd pied rapidement. Beaucoup de personnages (j’ai eu du mal à dissocier chaque personnage du groupe d’amis notamment), parfois trop semblables, et surtout un trop-plein d’informations. J’ai toutefois découvert ce qu’était un égrégore (fascinant !) ou encore un trickster (ou farceur en français) dans une narration : Peeves dans Harry Potter, Loki dans les légendes nordiques ou encore Puck dans Le songe d’une nuit d’été).

Je ne suis jamais contre le fait d’apprendre de nouvelles choses, mais parfois c’est inséré de façon un peu trop dense et indigeste. Ici, on voit très bien que l’intrigue est ficelée au millimètre : tout a été pensé dans le moindre détail. Cette toile est longue à tisser, le travail scénaristique derrière est énorme, mais le final censé être la clé de voute de cette histoire, n’est pour moi pas à la hauteur.

Je ne sais pas ce qu’il manque pour faire de L’Enchanteur un bon roman, mais ça ne prend pas du tout pour moi. J’ai même eu une panne de lecture tellement c’était laborieux pour moi de le finir… En définitive, j’ai trouvé les ennemis du groupe de L’Enchanteur plus intéressants et plus vivants que les héros que l’on suit pendant plus de 400 pages.

Je pense que L’Enchanteur est un roman qui m’est passé totalement à côté, comme cela arrive parfois. Cependant, je ne doute pas qu’il trouvera son public car son idée est original même si la mise en œuvre est assez ardue… A découvrir dès l’âge de 15 ans.

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