Ou comment découvrir les petits plaisirs de la vie par une grand-mère nippone…
Paru en mai 2016 aux éditions Picquer Jeunesse, Les petits sentiers d’Obaasan nous décrit l’art de vivre, les habitudes, d’une grand-mère japonaise. Le texte est signé Delphine Roux (déjà chroniquée ici pour [Kokoro], Bonne nuit, Tsuki-san !, et même interviewée ici), l’illustration très fine est quant à elle réalisée par Pascale Moteki (qui avait fait les dessins de Bonne nuit, Tsuki-san !).
L’histoire d’une grand-mère que l’on aurait tous aimé avoir…
Au travers de quelques mots forts, on nous propose de découvrir Obaasan (grand-mère en japonais). C’est par le point de vue d’une petite fille de huit ans que l’on découvre cette grand-mère affectueusement nommée Obaasan.. Conté de façon douce et enfantine, cet album est un magnifique prétexte pour apprécier les petits plaisirs simples que nous offre le quotidien.
Un bel album pour faire découvrir le Japon aux plus jeunes
Grâce à cette histoire sous forme d’album aux parties très courtes (ou double page tout au plus), on découvre ce qu’est le quotidien au Japon par excellence. La première partie nous conte la rencontre de la petite fille (la narratrice) avec Obaasan, puis on passe au portrait de cette grand-mère attachante. Puis vient la découverte de la machiya (maison en bois typique des centres-villes japonais), puis les douceurs telles que le gâteau thé matcha dont la recette est incorporées à l’histoire même !
Pour ceux qui ont lu le court roman de Delphine Roux intitulé [Kokoro], on reconnaît bien là sa mise en page. Comme dans son roman, elle se sert d’un seul mot de vocabulaire (et sa traduction en japonais qui l’accompagne) pour introduire le thème principal de son chapitre. Et encore une fois, ça fonctionne très bien.
Et même si c’est un peu triste et mélancolique, ma partie préférée reste Le départ (出発). La dernière partie enfin, sur la joie (喜び) est elle aussi très plaisante. On y parle avec une poésie infinie du dernier voyage d’Obaasan « Obaasan est partie à cent deux ans coudre des guirlandes de nuages dans le ciel de Kyoto ». C’est fou comme c’est beau et triste à la fois…
Enfin, les illustrations fines et précises de Pascale Moteki illustrent à merveille cet ouvrage qui fait honneur au Japon. Seul petit bémol, je trouve que les yeux d’Obaasan ont parfois un côté dérangeant. Elle n’a jamais de blanc d’œil ou de pupille, et ça fait un peu peur je trouve… (cf image ci-contre) mais c’est bien là ma seule remarque sur le dessin que je trouve très beau par ailleurs.
En somme, pour tous les parents amoureux du Japon et qui souhaitent transmettre cette passion par tous les moyens, cet album est idéal. A lire aux enfants dès l’âge de 6 ans minimum, puis à savourer sans modération aucune !