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Chronique : Alice racontée aux petits

Alice racontée aux petitsFiche signalétique :

  • Edition : Milan
  • Illustration : Annelore Parot
  • Réécriture : Maxime Rovere
  • Type : Livre animé pour tout-petits
  • Date de sortie : 9 octobre 2013
  • Prix : 29.90€
  • ISBN : 9782745952271

Vient de paraître le 9 octobre 2013 Alice racontée au petits de Maxime Rovere et Annelore Parot aux éditions Milan. Couverture cartonnée, reliure en tissu, une chose est sûre, c’est un livre qui donne envie. Le texte a été retravaillé pour les enfants afin de l’adapter à l’âge d’environ 5 ans, le tout avec de nombreuses animations.
Un exercice difficile quand on connait l’œuvre de Carroll, mais ce dernier avait déjà prévu et réécrit son récit pour les petits sous le titre The Nursery Alice. Alors, bien sûr, on ne peut pas y raconter toute les aventures d’Alice, mais les pans qui y sont contés sont intéressants, car différents de ceux habituellement traités.

En effet, dans la plupart des éditions abrégées et/ou animées d’Alice au pays des merveilles (notamment celle des éditions du Seuil par Sabuda), nous ne voyons pas notamment la scène du bébé se transformant en cochon ou encore l’épisode de la simili-tortue et dans celui-ci oui ! Cela change l’approche du texte pour la jeunesse et permet d’offrir une nouvelle version de ce classique qui n’est pas pour déplaire.

En ce qui concerne le livre en lui-même, les animations restent basiques, mais sont efficaces. En retrouve des petits volets à soulever, des « tirettes » (qui permettent de déclencher une animation) Alice qui tourne sur elle-même quand elle tombe dans le tunnel, des animaux qui dansent et se retournent etc. Il y a également quelques légères animations dites pop-up, avec l’épisode de la maison du lapin blanc et surtout le final des cartes à jouer, qui est très joli (et qui ressemble beaucoup au Sabuda).

Alice pop-up Milan (8)Les tons pastels et doux de l’ouvrage sont rassurants, on est loin de la véritable folie du texte original, mais ils auront bien le temps de le découvrir plus tard !

On appréciera également le « relookage » joliment coloré du chat du Cheshire (prononcer « Chéchayeur », comme nous l’explique bien l’ouvrage pour ne pas nous tromper lors de notre narration) qui sans avoir l’air effrayant a su garder une très belle part de mystère.

Alice pop-up Milan (4)Alors ce livre animé est-il une réussite ?

Oui, pour des enfants qui ne connaissent pas encore ce classique, il se met à un niveau d’adaptation simple mais pas simpliste, avec peu de texte et des illustrations attractives.

Il n’y avait pas encore de version pour des petits de 5 ans environ, c’est maintenant chose faite !

Les autres versions proposées par les éditeurs jeunesse restaient difficiles d’accès aux plus jeunes, notamment le Rebecca Dautremer qui relevait paradoxalement plus du beau-livre jeunesse destiné aux adultes, ou encore celui fait par les éditions Lito qui contenait beaucoup de texte, de même que celui réalisé par Quatre Fleuves, très beau, bien animé, mais trop fragile pour les petits.

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Chronique : Les Variants – Tome 1

Les variants 01Écrit par l’auteur américain Robison Wells, les Variants est une courte série en deux tomes parue aux éditions MSK qui vient de se conclure en octobre 2013. Les deux romans constituent ses premiers écrits publiés.

Aux Etats-Unis, Robison Wells vient de publier son tout nouveau roman intitulé Blackout qui nous raconte l’histoire d’adolescents qui deviennent possesseurs de super-pouvoirs malgré eux… le phénomène se développant comme un virus. L’histoire est également prévue en deux tomes, comme les Variants.

Pour l’anecdote, sachez que son frère aussi est écrivain et que certains de ses ouvrages sont aussi parus en France, en particulier dans le domaine des polars. Il s’appelle Dan Wells et vient de sortir le roman Partials en France, dans la collection Wiz d’Albin Michel.

Dans une école aux méthodes atypiques…

Quand Benson Fisher passe la belle et grande grille de la Maxwell Academy, il ne se doute pas que c’est de façon définitive. A peine débarqué, il se retrouve pris à parti par deux adolescents qui lui disent de ne pas croire une parole d’Isaiah et d’Oakland. Ça démarre en trombe, l’ambiance est immédiatement oppressante, autant dire que le décor brièvement posé fonctionne parfaitement.

A peine quelques pages tournées et l’on comprend que la Maxwell Academy n’est pas vraiment ce que l’on peut appeler un établissement traditionnel. Alors qu’il semblait élitiste et exceptionnel au premier abord, Benson va vite se rendre compte de quelques singularités fort dérangeantes.

Premièrement, il n’y a pas de professeurs : ce sont les élèves eux-mêmes qui gèrent les cours entre eux. Ensuite, chaque élève fait obligatoirement partie d’un gang, avec chacun un crédo et une façon différente d’appréhender leur vie quotidienne au sein de l’école. Ainsi Benson devra-t-il faire très rapidement son choix entre le Chaos, la Société ou les Variants…

Et chose étrange, on dirait que tous les élèves recruté par l’école n’ont plus aucun lien social normal, comme si ils ne manqueraient à personne…

Un établissement ? Une prison ? Ou autre chose ?

Benson n’est pas vraiment quelqu’un qui « rentre dans le rang » et va très rapidement devenir une source d’ennui pour tous : les gangs, mais aussi ceux qui gèrent l’établissement à distance.

A force de poser des questions dérangeantes et d’agir inconsciemment, l’adolescent va se faire une foule d’ennemis… à commencer par les chefs de gangs. Mais il est également vrai que les questions soulevées par notre antihéros ne sont pas sans pertinence.

Là où certains appliquent les consignes (parfois injustes et arbitraires) à la lettre et aveuglément, il vaudrait peut-être mieux s’interroger plus. Pourquoi n’y a-t-il aucun représentant de l’établissement ? A quoi servent les séances de paint-ball imposées par l’école ? Les choses sont en passe de bouger à la Maxfield Academy, et Benson Fisher en sera l’instigateur, parfois malgré lui.

Les points forts de ce premier tome sont nombreux : l’intrigue est captivante dès les premières pages, sans jamais ou presque retomber. Les personnages notables sont au nombre d’une dizaine, bien décrits, et impossibles à confondre grâce à des descriptions simples et efficaces.

Le meilleur dans ce livre reste tout de même son ambiance ; oppressante à souhait, glauque, sombre… on éprouve un plaisir teinté de peur à parcourir l’étrange établissement (parfois au cœur de la nuit, dans de mystérieux couloirs…). On appréciera enfin un excellent twist au milieu du livre qui nous fait revoir toute notre interprétation de l’histoire dans son ensemble. La conclusion de ce premier volume nous laisse ainsi avides de connaître la suite, bravo Robison Wells, vous maîtrisez les tensions à tous les niveaux.

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En conclusion, les Variants est un très bon premier tome : à la fois addictif et de qualité. Il réunit tout ce que l’on aime trouver dans un livre : une bonne histoire, et un épais mystère… Alors si en plus l’intrigue se déroule dans une école ancienne perdue au beau milieu d’une forêt, c’est parfait. Affaire à suivre avec la suite et fin : Les Fuyants.

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Interview de Carina Rozenfeld – Partie 4

Le mystère OlphiteArrives-tu à vivre de ta plume ou es-tu obligée de faire d’autres choses à côté ?

J’en vis, mais tout juste, je ne vais pas dire le contraire, mais j’en vis. Ça me permet de faire ce que j’aime et quand j’en ai l’opportunité, j’écris également des scénarios de dessins animés, ce qui me fait un revenu complémentaire, bien qu’irrégulier. C’est un milieu où il faut réussir à entrer, à se faire connaître, pour que l’on prenne le réflexe de me rappeler. Comme je n’en ait pas encore fait beaucoup, peut-être que ça arrivera un jour, mais c’est un autre pendant de l’écriture que j’aime.

Déjà parce que c’est moins long que d’écrire un roman, et parfois ça fait du bien aussi de ne pas être tout le temps dans la longueur, mois après mois sur le même projet. Et puis, le fait de savoir qu’après il y a des dessinateurs qui vont plancher sur notre texte pour le mettre en images, je trouve ça super sympa.

Et puis en particulier, une chose qui m’intéresse vraiment, c’est que – en tout cas jusqu’ici – sur les projets que j’ai faits, j’ai travaillé avec des américains. Les « directeurs d’écriture » sont à Los Angeles, et c’est hyper intéressant de travailler avec eux car ils n’ont pas du tout la même façon de travailler que les français. Je trouve qu’avoir cette opportunité de travailler avec les américains sur quelque chose d’aussi drôle que les dessins animés, c’est vraiment sympa d’aller à leur rencontre, de voir leur travail… de découvrir une autre façon de faire, tout simplement.

En quoi est-ce différent ?

Ils sont beaucoup plus efficaces ! Et puis je dois écrire en anglais les scénarios, c’est bien, ça me fait travailler mon anglais.

Carina IWTu as donc un bon niveau d’anglais ?

Oui, j’ai toujours été pas mal en anglais, mais j’ai vraiment amélioré en lisant beaucoup de bouquins en anglais, en VO. Je trouve qu’il n’y a vraiment rien de mieux pour progresser. Les films et les séries en VO sous-titré c’est très bien pour avoir la musique de la langue, mais je trouve que l’on n’a pas le temps d’imprimer les expressions, ils parlent vite. Alors que l’écriture, avec ses tournures de phrases, le vocabulaire, ça revient ; et il y a un moment où ça rentre, et cela presque sans que l’on s’en rende compte, parce qu’on est dans l’histoire, et ne on fait plus attention aux mots ou au phrases.

Pourtant d’un seul coup en parlant, il m’est arrivé de sortir des trucs « comme ça », et je me suis rendu compte qu’en fait si j’étais capable de le dire avec cette aisance, c’est parce que la lecture m’avait inscrit les phrases et les mots dans la tête.

Donc j’essaye de lire un maximum en VO, déjà parce que je trouve que c’est intéressant de lire le style de l’auteur directement. Et ensuite parce que ça me fait travailler mon anglais et ça m’a permis de progresser suffisamment pour être capable d’écrire des scénarios en anglais. Alors je ne dis pas qu’ils sont parfaitement écrits à 100%, mais en tout cas ils sont corrects pour que l’on comprenne ce que je veux dire !

Phaenix 01Ton entrée dans la collection R a dû changer ta notoriété, comment l’as-tu vécu ? Qu’est-ce que ça a changé concrètement pour toi ?

Une plus grande visibilité, ça peut paraître bête, mais pour moi le signe ça a été la page facebook qui est passée de 450 abonnés à 1245 abonnés en plus d’un an. J’ai plus que doublé le nombre de personnes sur ma page. Ce qui n’est forcément qu’un échantillon de mes lecteurs, mais pour moi ça prouve que d’un seul coup, il y a eu des gens qui m’ont cherchée.

Et les salons ont également été différents. Quand je suis allée à Montreuil, ou au Salon du Livre et que j’ai vu les files d’attente, j’ai juste halluciné ! J’ai même regardé derrière moi pour être sûre qu’il n’y avait pas un autre auteur plus célèbre que moi qui n’était pas là et que tout le monde attendait par exemple !

Ça, ce sont des choses que je n’avais jamais vécues : des filles d’attente de plusieurs heures pour faire signer mes livres. C’est exaltant, étonnant. J’ai également eu un moment de stress, tout de même, par le fait d’être plus exposée car ça fait peur tout de même. J’essaye quand même de garder ma vie privée au maximum, c’est-à-dire que je ne vais pas parler de ma vie quotidienne en large et en travers, je fais une véritable séparation entre les deux.

On sait que l’on peux être exposé, que l’on peut s’en prendre plein la tête aussi, parce qu’il n’y a pas que des gens gentils. Ça ne me dérange pas que l’on n’aime pas mes romans, je comprends très bien, il en faut pour tous les goûts, et même moi il y a des choses que je n’aime pas donc ça fait partie du jeu.

On va toucher des personnes de façon très positive ou pas du tout, mais c’est vrai que dans le lot, il y a aussi des personnes qui peuvent êtres très méchantes. Et elles ne pensent pas que derrière les mots et derrière le livre il y a quelqu’un. Il y a un être humain qui a des émotions, des sentiments, et qui a essayé de donner le meilleur de lui-même… après ça ne plaît pas, ça ne plait pas, ça peut arriver.

Phaenix 02Donc cela, j’en ai eu très conscience et j’en ai eu très peur aussi sans parler de surexposition, ça reste quand même modéré à mon échelle, il faut rester à sa place ! Mais on vit sa petite vie tranquille, on a nos livres qui marchent correctement mais sans trop d’exposition et puis d’un seul coup, ça circule, on apparaît plus souvent sur internet, sur des articles, des photos, des gens qui en parlent, qui veulent vous rencontrer.

Quand j’étais au Salon du Livre, tout le monde voulait se prendre en photo avec moi, c’est un truc que je ne comprends pas personnellement, mais je trouve ça sympa ! Je me suis dit je vais avoir ma tronche de cake sur internet multipliée par je ne sais pas combien… wouah. J’ai un peu le côté « pour vivre heureux vivons cachés » !

C’est pour cela que je me suis dit – sans tomber dans l’hystérie absolue – est-ce que je vais supporter d’être plus exposée, plus visible, etc. ? Que cela soit du positif ou du négatif, d’ailleurs.

Après, il y a des jours où c’est plus facile que d’autres, et puis il y a aussi le fait qu’à un moment, de nos jours, il y a un gros turnover : une nouveauté en chasse une autre, donc on va faire le focus pendant quelques semaines et puis ça passe sur quelqu’un d’autre. Il faut donc tenir le coup pendant quelques semaines, accepter de voir paraître beaucoup de choses sur soi et son bouquin et puis après ça passe, les gens sont déjà passés à autre chose, et c’est bien aussi !

Night School 01On sait maintenant depuis quelque temps que tu es en train d’écrire un roman avec C.J. Daugherty (l’auteur de la série Night School), est-ce que tu peux nous en dire un tout petit peu plus ?

On ne s’est pas encore mise d’accord toutes les deux pour savoir si on pouvait déjà en parler, donc je ne veux pas prendre l’initiative de le faire. J’ai juste confirmé depuis quelque temps déjà sur les réseaux sociaux que nous travaillions ensemble. L’idée nous est venue au Salon du Livre, car nous nous étions déjà très bien entendues quand nous avions signées ensemble à Montreuil (ndlr : Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil), elle est vraiment super sympa. Et au Salon du Livre nous nous sommes encore retrouvées à signer côte à côte, à un rythme bien soutenu… À la fin, un peu ébouriffées par tout cela, on se dit comme ça « ah et bien tiens, on devrait écrire un roman ensemble ! ».

Mais c’est vraiment presque parti d’une blague ! Et puis nous avons pris un verre ensemble, le dimanche après-midi après nos dernières signatures au Salon du Livre à la Porte de Versailles et nous nous sommes dit : « Et si nous le faisions vraiment ce roman ensemble ? ».

Voilà, et puis c’est resté un peu comme ça en suspend jusqu’à ce que l’on s’envoie une série de mails en disant « et si on faisait ça ou cela ? », et puis d’un seul coup, tout s’est mis à fuser, comme si l’histoire était déjà là et qu’elle attendait qu’on l’explore !

On était hyper excitées, on s’envoyait des mails à un rythme effréné ! On a l’impression de faire un truc génial et c’est hyper motivant. En plus, C.J. Daugherty travaille comme moi, et cela est vraiment plaisant. C’est-à-dire qu’elle a l’idée générale, mais qu’elle elle se laisse le plaisir de découvrir l’histoire au fil de la plume. Ce qui fait nous ne sommes ni l’une ni l’autre stressées par nos méthodes de travail respectives !

Chacune de nous écrit un chapitre sur deux. Ce qui est vraiment intéressant et motivant, c’est quand moi j’attends son chapitre avec impatience, je me mets dans la peau de la lectrice qui a envie de lire la suite de l’histoire, et vice versa. Parfois, quand j’écris mon chapitre à moi, j’ai hâte de l’écrire pour qu’elle puisse le lire !

Il y a une vraie motivation mutuelle qui se crée, c’est vraiment intéressant et à chaque fois que l’on lit le chapitre de l’autre, on est « aaaaaah ! » et ça ne donne qu’une seule envie : écrire la suite pour continuer l’histoire et lui envoyer.

On écrit environ un chapitre par semaine chacune, donc ça va tout de même à un bon rythme en sachant que nous avons chacune nos projets respectifs à côté. On est vraiment ravies que d’un simple défi nous soyons parties comme ça sur quelque chose d’aussi concret. On prend un plaisir énorme à écrire ce livre, ça sort tout seul. On avance à notre petit rythme, et c’est un grand moment de plaisir ! Rien que pour cela, ça vaut le coup, car je découvre une nouvelle façon d’écrire !

Glenn est également très excité à l’idée de voir se créer le projet, il était là quand on a lancé l’idée et je ne suis pas sûre que l’on y croyait vraiment quand on en a parlé la première fois. Et finalement ça se concrétise.

L’agent de C.J. Daugherty de son côté et hyper excitée aussi, après il va falloir que tout le monde puisse se mettre d’accord car en plus d’être deux, nous avons deux nationalités différentes. Elle écrit en anglais et moi en français, je traduis moi-même mes chapitres, mais mon anglais doit être retravaillé… ça complique un peu le tout ! Enfin, pour le moment je vis le plaisir de l’instant présent.

 Et ce sera une one-shot ou une série ?

Il s’agira d’une duologie, c’est maintenant sûr.

La syphonie des Abysses image complète

GENRE : Interviews
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Chronique : Filles de Lune – Tome 5 – L’Héritier

Filles de lune 05Un final qui retombe dans les écueils des débuts de la série…

Cinquième et dernier opus de la saga de fantasy québécoise Filles de Lune, L’héritier est paru en septembre 2013 simultanément en Pocket et en Pocket Jeunesse.

L’auteur, Elisabeth Tremblay, est diplômée en rédaction-communication mais a très vite décidé de s’occuper avant tout de sa famille. Ce n’est que des années plus tard, l’un de ses enfants étant atteint d’une grave maladie, qu’elle décida de coucher sur le papier les univers qui grandissaient dans son imagination.

Sa série Filles de Lune reste pour le moment sa seule publication en France.

La guerre finale se profile pour la cité de Ramchad

Chaque camp prépare ses troupes du mieux possible, de vieux sorts sont exhumés de l’oubli et les vieilles rancœurs refont surface… Nous retrouvons nos personnages où nous les avions laissés, sans aucune interruption entre le quatrième tome et celui-ci.

La sorcière Wandéline vient de disparaître de la Terre des Anciens grâce (ou à cause ?) d’Alix. Mais cette noirceur soudaine autour d’un personnage que nous voyions comme noble et pur est surprenante et risque bien de changer la donne…

En parallèle, Naïla prépare également des Filles de Lune pour l’affrontement à venir. Alejandre marche sur Ramchad afin d’éradiquer toute menace susceptible de faire flancher ses rêves de domination. Une armée de morts invincibles menace de refaire surface, et les élémentaux de feux ne sont pas en reste quand il s’agit pour eux de retrouver de puissants parchemins…

Enfin, dans l’ombre des espace-temps et des failles, travaillent Saül… mais aussi Roderick, avec chacun ses propres objectifs en terme de conquête de la fameuse Terre des Anciens. Les luttes de pouvoirs ne font que commencer, mais de façon beaucoup plus frontale…

Filles de lune 05 mortagneUne action perpétuelle et soutenue

S’il y a bien un point fort à ce dernier opus de la saga, c’est son enchaînement d’actions, et cela sans aucun temps mort. Les dizaines de personnages traités ont tous un intérêt particulier et aucun ne diminue la force de l’intrigue.

Cependant, la construction même des personnages frôle parfois le stéréotype, notamment celui d’Alix qui ne peut renier son ascendance maléfique avec Ulphydius. Ce revirement un peu trop soudain dans le caractère du personnage le dessert lui et sa crédibilité…

De même, Naïla, devenue Grande Gardienne et possédant de grands pouvoirs se retrouve au final faible et démunie devant ses ennemis, tellement qu’elle assiste les autres plus qu’elle n’initie les choses. Elle reste ainsi beaucoup dans l’observation et l’attente… dommage pour une héroïne, on la voudrait plus forte et volontaire et non pas dans une constante expectative.

Difficile ainsi de s’attacher à des héros qui sont issus de ficèles moult fois utilisées. C’est fort dommage aux vues de l’univers développé tout au long des cinq tomes qui lui est dense et bien trouvé. Les différents mondes, les passages, la magie de la Terre des Anciens, les nombreuses races magiques remises au goût du jour par l’auteur et d’autres créées… La mythologie des Filles de Lune est riche, mais ne suffit pas assurer la qualité globale du roman, et c’est là où le bât blesse.

Pour ce dernier volume, on retombe dans les écueils des deux premiers tomes : une Naïla passive et peu réactive, ce qui ne la rend pas attachante. Des ennemis au fond entièrement mauvais couronnent le tout, sans aucune ambivalence avec pour seul moteur leur besoin de dominer le monde…

C’est dommage que l’ouvrage ne confirme pas la bonne évolution des deux précédents volumes. Ainsi, L’héritier, point final de la série, nous laisse un sentiment d’avoir lu une histoire dont la fin était somme toute très prévisible. Pas de grande surprise, peu d’émotions, mais un univers qui aurait pu prendre une dimension beaucoup  plus grande si le tout avait été mieux combiné.
Cette lecture laisse donc un sentiment partagé et indéfinissable : ni une franche déception à proprement parler, mais pas non plus un sentiment de plénitude une fois l’ouvrage refermé…

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News éditoriales : Les nouveautés Milady de janvier et février 2014

Le programme des éditions Milady pour la période de janvier-février est alléchant : une sortie poche d’un des grands succès de Bragelonne, des rééditions sous forme d’intégrales, des suites de séries… il y a de quoi faire et de quoi lire !

Kushiel 01 pocheKushiel – Tome 1 – La Marque de Jacqueline Carey :

Récit plein de grandeur, de sacrifice, de trahisons et de conspirations machiavéliques, La Marque dévoile un monde de poètes vénéneux, de courtisans assassins, de monarques assiégés, de seigneurs de guerre barbares… vu par les yeux d’une héroïne comme vous n’en avez jamais rencontré et que vous n’oublierez jamais.

Voici un argumentaire qui fait fort envie, et la sortie  poche est l’occasion pour ceux qui n’ont pas pu se procurer les grands formats de se rattraper. Avec 840 pages au total, l’ouvrage sera un poche de taille considérable au prix de 12,90€. Date de sortie : 24 janvier.

Le tome 2, Elue est prévu pour juillet 2014 et le troisième, Avatar, pour décembre 2014.

Les soeurs de la Lune intégrale 01Les sœurs de la Lune – Intégrale 1 (comprend le tome 1 et 2) de Yasmine Galenorn :

Nous sommes les sœurs D’Artigo : mi-humaines, mi-fées, agents de la CIA d’Outre-monde. Etre une fée dans votre monde confère bien des avantages : nous sommes plutôt bien perçues, contrairement à nos congénères un peu moins, disons…sexy.
Malheureusement, notre ascendance nous joue parfois des tours. Quand elle panique, ma sœur Delilah se transforme en chat. Menolly, elle, est un vampire qui tente de s’adapter à sa condition. Quant à moi ? Je suis Camille… une sorcière. Sauf que ma magie est aussi imprévisible que la météo, et ça, mes ennemis vont l’apprendre à leurs dépens !

Pour ceux qui étaient déjà tentés par les ouvrages de la série des sœurs de Lune, cette version intégrale est peut-être un prétexte pour franchir le pas. En effet, le format des intégrales de Milady sont franchement pratiques à manipuler et elles rendent très bien dans la bibliothèque…

Ce premier volume fait 660 pages et coûte 9,90€, sortie le 24 janvier.

Dark Elite 01Dark Elite – Tome 1 – Magie de Feu de Chloé Neill :

Lily Parler est la petite nouvelle au lycée privé Sainte-Sophia. Ses parents sont partis à l’autre bout du monde… en la laissant dans ce pensionnat d’adolescentes riches et snobs. Heureusement, la compagne de chambrée de Lily détonne dans le paysage : Scout est excentrique et connaît les lieux comme sa poche. Mais elle lui dissimule des choses… Ses mystérieuses activités…

La trilogie précédemment parue dans la collection Castelmore arrive enfin en poche, et c’est un vrai plaisir ! Sortie du tome 1 – La magie du feu le 24 janvier. Tome 2 – Marque de l’ombre le 21 février et Tome 3 – Coup du sort le 28 mars. Chaque tome est au prix de 7€.

Queen Betsy 12Queen Betsy – Tome 12 – Vampire et paumée de MaryJanice Davidson :

Rien de surprenant à ce qu’un voyage en enfer soit… un enfer. Betsy a réussi à éliminer le diable et doit désormais se comporter comme une monarque responsable. Mais entre son mari, Sinclair, complètement intenable depuis qu’il a développé une tolérance au soleil, son fils adoptif qui a commencé à marcher, et sa sœur qui assume le rôle de Satan, la reine des vampires risque d’user plus d’une paire de Pradas à gérer tout ce petit monde…

Déjà le douzième tome pour notre héroïne aux dents longues et aux très nombreuses chaussures, sortie prévue le 21 février au prix de 7,10€.

Chroniques du nécromancien 01Les chroniques du Nécromancien – Tome 1 – L’invocateur de Gail Z. Martin :

Le monde du prince Martris Drayke vole en éclats le jour où son frère assassine leur père et s’empare du trône. Contraint de fuir, abandonné par les vivants, Martris va découvrir qu’il est l’héritier d’un don rare et effrayant  qui va le conduire à aller chercher ses alliés…chez les morts !

Parue tout d’abord dans la défunte (ou presque) collection des grands-formats de Milady, la quadrilogie des Chroniques du Nécromancien arrive enfin en poche ! Avec presque 600 pages, l’ouvrage paraîtra le 21 février prochain et coûtera 9,20€ et on a franchement hâte de lire ça !

Chronique : La planète des singes

La planète des singesLa planète des singes est un roman de l’auteur français Pierre Boulle, véritable symbole de la science-fiction mondiale. Publié en 1963, ce texte est et restera le plus connu (avec Le pont de la rivière Kwaï) de cet auteur au parcours atypique. Né en 1912, Pierre Boulle est détenteur d’un diplôme d’ingénieur à l’école supérieure d’électricité. Il partit ensuit vivre en Extrême-Orient où il fut planteur d’hévéas, puis il intégra les Forces Françaises libres et combattît les troupes japonaise en Chine. Il fut prisonnier mais réussit à s’évader et regagna la France.

 La planète des singes est devenu bien plus qu’un livre depuis sa sortie, il y eu tout d’abord le film de Franklin J. Schaffner en 1968, puis une série télévisée en 1974. Tim Burton s’est également essayé à l’exercice en 2001. Enfin plus récemment, nous avons eu droit à un film imaginant les origines de ces singes plus intelligents avec le film La planète des singes : Les origines ; une suite est d’ailleurs prévue pour 2014 : La planète des singes : L’affrontement.

Une série de bande-dessinées autour de l’univers de la Planète des singes est sortie aux éditions Emmanuel Proust, signée par Daryl Gregory. Un coffret intégral est d’ailleurs prévu pour mars 2014, en édition limitée. L’univers de Pierre Boulle continue donc de prospérer après plus quarante ans d’existence et nourri l’imaginaire de nombreux cinéastes et auteurs en tous genres… et d’un public toujours plus large.

« Jinn et Phyllis passaient des vacances merveilleuses, dans l’espace, le plus loin possible des astres habités. »

Notre histoire commence ainsi, avec des voyageurs de l’espace profitant à loisir de leur temps rien qu’à eux, mais il va être troublé par la découverte d’une bouteille flottant dans l’espace et contenant d’étranges écrits.

La personne ayant rédigé le texte de la bouteille se dit journaliste et s’appelle Ulysse Mérou : il prétend avoir fait un voyage spatial en l’an 2500, dans le système de Bételgeuse, accompagné d’un professeur et de son second. Leur voyage les entraina sur une planète dont les caractéristiques la rendait habitable… et en effet, ce qu’ils vont découvrir va confirmer leur espoirs au-delà du possible…

La planète est bien habitée… par des singes intelligents au même titre que les humains. Mais ça n’est pas tout, il y a également des hommes, mais eux semble justement avoir l’intelligence d’animaux, réagissant à l’instinct, et ne communiquant que par grognements. C’est le cauchemar et la torture qui commencent pour Ulysse, devenant un objet d’étude fascinant pour ces singes plus savants que l’homme…

La planète des singes pkjD’une diabolique simplicité et pourtant porteur de nombreux questionnements

Pierre Boulle nous entraine avec facilité dans une science-fiction au postulat simple et abordable pour tous. Loin des romans aux théorèmes compliqués, La planète des singes peut expliquer son succès grâce à une histoire basique mais pas simpliste, bien au contraire.

On y trouve une dimension philosophique certaine qui nous remet à notre juste place : le singe est-il l’avenir de l’homme ? En est-il sont évolution logique ? Ce que nous faisons subir aux animaux pour nos divers tests est-il « humain » ? Quelle est la frontière entre l’homme et l’animal ?

Sans temps morts, on découvre la suite d’infortunes d’Ulysse : une chasse à l’homme dès l’atterrissage, une captivité suivie d’expériences scientifiques s’apparentant parfois à de la torture…

Le développement du relationnel entre Ulysse et Zira, une scientifique chimpanzé avant-gardiste est très bien fait, au rythme de ses nombreuses découvertes scientifiques, une amitié improbable naît. De même, le lien forcé qu’il va avoir avec une humaine locale (et donc sous-évoluée) prénommée Nova au gré des expériences évolue en autre chose qui pourrait s’apparenter à de la tendresse…

On suit avec inquiétude et intérêt les découvertes de plus en plus terribles d’Ulysse sur cette planète et ses habitants, jusqu’à l’avant dernier chapitre du roman, où la dernière phrase nous achève littéralement.

L’écriture de Pierre Boulle est efficace et sans fioritures, accessible à tous. Le vocabulaire utilisé y est totalement intemporel, rendant les technologies décrites toujours d’actualité.

La planète des singes est ainsi un superbe roman, un classique parmi les classiques de la littérature de genre, mais pas seulement. Pierre Boulle réussit à nous offrir une histoire intemporelle et universelle. Un classique à lire… et à relire absolument !

Chronique Manga : Bye bye, my brother

Bye bye, my brotherMagnifique et émouvant, un manga qui touche au cœur.

Paru en janvier 2013 aux éditions Casterman, Bye bye my brother est un manga signé par Yanagawa Yoshihiro, il s’agit de son premier paru en France, et c’est un one-shot.

Grâce à ce manga très personnel, l’auteur a d’ailleurs remporté le Prix IKKI Manga après de nombreuses épreuves avant d’être publié : refus d’éditeurs, problèmes de santé… son œuvre aura traversé beaucoup d’embûches avant d’atteindre ses lecteurs.

Une perte insurmontable

Nido, était un fabuleux boxeur qui avait tout pour réussir jusqu’au jour où la perte de sa jambe dans un accident va tout remettre en cause. C’est ainsi que la misère s’installe dans son quotidien et celui de son petit frère, qu’il cherche à tout prix à protéger. Mais les efforts de Nido seront vains, et sa vie se transforme peu à peu en longue descente aux enfers… son petit frère en sera la première victime collatérale.

Nido pourra-t-il refaire surface après la suite de drames que constitue sa vie ? Un jeune chat prénommé Jirô lui donne en tout cas cet espoir…

Des personnages anthropomorphes pleins de tendresse

Paradoxal que de trouver autant de tendresse dans un manga qui a pour sujet de fond la boxe. Mais les sentiments prônés tout au long du récit et les personnages félins réussissent sans mal à nous faire verser une petite larme (en particulier sur une scène d’une force terrible).

Bien plus qu’une simple histoire de coming-back sportif, ce manga traite de valeurs universelles : la combativité, la foi en les autres…

Les dessins exacerbent le côté dramatique des scènes avec des dessins à la fois doux et percutants. On retrouve les codes graphiques d’un manga qui tire sur des ficelles très sentimentales : larmoyant (dans le bon sens du terme), scènes figées et nébuleuses centrées sur des actions dramatiques…

Bye bye, my brother insideLe fait d’utiliser des chats au comportement humain à la place de personnages traditionnels ajoute à la touche poétique de l’ouvrage. Ils son beaux et attendrissants à souhait : impossible de ne pas fondre devant la bouille du petit frère de Nido qui écrase sa figure contre la vitrine d’un magasin…

Outre les personnages anthropomorphes, il est à noter que la notion de mort y est personnifiée (en la personne d’un chat habillé tel un baron, haut-de-forme compris) et que le Destin fait partie intégrante de l’intrigue du manga. Le fantastique est donc présent, mais par petites touches.

Toutefois, le côté humain et très réaliste des personnages – ces derniers luttant au quotidien pour leur vie – fait beaucoup penser à l’ambiance misérable des romans de Charles Dickens tels qu’Oliver Twist. Ce charme désuet achève de parfaire cette œuvre unique en son genre.

Bye bye my brother est donc une belle histoire de destins croisés, de route toute tracée qui va dévier, et de sentiments nobles, mais pas toujours, à l’image de la vie.

À destiner à un lectorat adulte pour son approche très philosophique. Ce type de manga peut ne pas plaire à tout le monde pour son côté très sentimental, mais je trouve qu’il a ce quelque chose qui touche au cœur son lecteur. Impossible de ne pas se sentir bouleversé et ultra-sensible à la fin de cette lecture. Yanagawa Yoshihiro dit lui-même avoir mis toute son âme dans ce récit, et ça se sent.

Cette chronique a été rédigée pour le site ActuSF.

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News éditoriales : La symphonie des Abysses, le nouveau roman de Carina Rozenfeld à paraître en février 2014… les infos !

collection-r logo mini02Le nouveau roman de Carina Rozenfeld paraîtra le 13 février 2014 dans la collection R et s’intitulera La Symphonie des Abysses – Livre I – La partition d’Abrielle.

Chose peu commune, l’intrigue se déroule sur un… atoll dont il est impossible de s’enfuir. Et ci-dessous la couverture qui vient tout juste d’être publiée par la collection R et Carina Rozenfeld sur leur page Facebook respectives.

Symphonie des abysses 01L’histoire : L’Anneau, cet immense atoll avec en son centre le Cercle – une étendue d’eau de mer parfaitement circulaire – est cerné par le Mur, une haute barrière d’une trentaine de mètres, électrifiée, infranchissable. Des hommes et des femmes vivent là, sous son ombre, répartis dans des villes et villages si éloignés les uns des autres qu’ils ont oublié leurs existences respectives.

Un point commun relie pourtant ces différentes communautés : le Règlement intérieur et son code ultra-restrictif. Trois personnages principaux : Abrielle, Sand et Cahill. Trois destins différents qui vont finir par se croiser pour composer la mystérieuse Symphonie des Abysses et changer le destin de l’Anneau.

Fidèle à son imagination débordante qui lui a notamment valu de remporter le prix des Imaginales, Carina Rozenfeld bâtit un univers dystopique pareil à nul autre, à la fois huis clos et appel au voyage, liberté intérieure face à la répression.

atoll2Atoll

Chronique : 15 ans, charmante mais cinglée

15 ans charmante mais cingléeL’adolescence du côté fun !

Écrit par Sue Limb, une auteur de nationalité anglaise, la série 15 ans et sa suite 16 ans, nous raconte le quotidien d’une adolescente de notre époque. Gentille, mais plate comme une limande, cette dernière n’a selon elle pas grand-chose pour plaire… mais la vie va lui démontrer le contraire !
Le tout premier tome s’intitule 15 ans, Welcome to England !, mais il n’est pas nécessaire de lire les livres dans l’ordre pour les apprécier pleinement.

Les illustrations de couvertures sont signées par l’artiste française Soledad Bravi, qui colle parfaitement au ton enjoué et drôle des romans.

« Un obèse va s’asseoir à côté de vous dans le bus, et il ne s’est pas lavé depuis Noël »

Jess a un petit problème avec le karma : le sien  n’est pas franchement bon… et sans être malchanceuse, elle ne fait pas non plus partie de ces gens à qui la réussite sourit. Elle se trouve plate et tente d’y remédier par des moyens peu orthodoxes, pense que ses oreilles ont la forme d’un chou-fleur… Mais surtout, elle est folle amoureuse de Ben Jones et fait tout pour attirer son attention dans le bon sens du terme… mais ça ne marche jamais vraiment comme prévu !
De son besoin d’attention et d’amour vont découler une foule de situations très inconfortables pour notre anti-héroïne… mais le pire, c’est que l’on en rit à ses dépends, souvent.

Drôle et désespéré, nous suivons ainsi le quotidien de Jess qui se croit d’une banalité affligeante, mais qui recèle en réalité un esprit d’une rare vivacité. Préparez-vous donc à des scènes épiques (ou plutôt des fails épiques) et des dialogues savoureux !

« Vous allez ouvrir un sachet de cacahuètes en public avec beaucoup trop de panache »

La vie délurée d’une adolescente d’aujourd’hui, voilà ce que nous promet ce court roman et le but est atteint. On rit littéralement aux irrésistibles tournures de phrases de notre narratrice un peu folle sur les bords, de même que les descriptions qui accompagnent ses diatribes :

« Quand Jess réapparut, elle était écarlate et elle avait l’œil gauche si noir qu’elle ressemblait à un pirate. Pourtant, elle comprit en un seul regard qu’elle aurait pu se laisser pousser un troisième œil et se peindre les cils en rouge, personne ne l’aurait remarqué ».

De même, chaque début de chapitre commence avec des phrases type « biscuit chinois », mais en version plus infortunée que les traditionnels petits papiers : « Aujourd’hui la Lune est en Uranus et Vénus se transforme en menthol. Il y a donc toutes les chances pour qu’un berger Allemand pisse sur votre sac », ou encore : « Votre ours en peluche va vous annoncer qu’il est enceint et qu’il veut aller au planning familial ».

Alors certes, les tribulations de Jess sont très normales, mais elles sont justement rassurantes en cela. Tout ce qu’elle fait, ses problèmes, ses questions… tout cela est réaliste et permet au lecteur d’y voir son propre quotidien, sans chichis ni situations invraisemblables, et on aime ça !
Bon, après, je ne suis pas certaine que tout le monde aurait mis du minestrone dans des sacs plastiques à l’intérieur de son soutien-gorge pour le rembourrer, ça reste à voir…

La conclusion de cette lecture est bien simple : à lire pour se défouler, pour rire, ne pas se prendre la tête… on en redemande !

Chronique : L’appel de la forêt

L'appel de la foretUn magnifique retour aux sources en forme d’ode à la nature…

 Jack London est un écrivain de nationalité américaine au parcours atypique : son enfance se fit dans la misère, et dès l’âge de quinze ans, il touchera à toutes sortes de métiers. De pêcheur d’huîtres, à balayeur de jardins publics, en passant par chercheur d’or… ou encore par garde-côte, cette figure de la littérature était habitée par la passion des grands espaces et du voyage sous toutes ses formes. Jack London est décédé à l’âge de 40 ans.

De son œuvre, on peu citer les livres suivants : L’appel de la forêt, Croc-Blanc ou encore Martin Eden.

Sur les pas de Buck, un chien d’une force et d’une qualité rare…

L’appel de la forêt est avant tout l’histoire de Buck, un magnifique chien issu d’un croisement entre un saint-bernard et une chienne pure race écossaise. Buck réuni en lui meilleur des deux races pour offrir un prodigieux modèle canin, tout en force et en beauté.

Mais le quotidien banal de ce chien d’exception va se trouver transformé en aventure à travers les Etats-Unis à l’époque des chercheurs d’or lorsque le jardinier de son propriétaire va le voler pour le revendre à un éleveur de chiens de traineaux.

La lutte contre soi-même, les combats, les jeux de pouvoirs cruels entre chiens dominants et meutes, tout cela, Buck va le découvrir à ses dépends, au gré de nombreuses blessures. C’est ainsi que commence la magnifique aventure d’un chien qui va redécouvrir sa nature… sauvage.

l'appel de la foret (1)Le goût de l’aventure et des espaces infinis sublimés

D’un propriétaire peu recommandable à l’autre, Buck gagne en assurance, en prestance et en force. En faisant ses preuves faces aux autres chefs de meute, en menant de front les traineaux dans les endroits les plus dangereux de l’Alaska…

Là où il n’y avait au début qu’un beau chien de race bien entretenu et formaté par (et pour) l’homme, on aperçoit au fil des pages un animal qui découvre sa vraie nature.

Mais plus que l’histoire d’un animal seul face à la redécouverte de ses origines, L’appel de la forêt nous fait également partager l’amitié unique d’un animal et d’un homme. On sent entre les lignes la force du lien qui peut unir deux êtres totalement différents quand leur vie est en jeu.

Il n’est cependant pas question que de beaux sentiments dans ce roman qui se propose également de montrer les facettes sombres de l’Amérique du Nord. Cruauté, maltraitance, famine… Buck découvrira tous les aspects de l’homme avant de se découvrir lui-même, et de suivre sa voie.

L’appel de la forêt n’est pas un classique de la littérature pour rien : Jack London a su sublimer la nature et son âpreté grâce à une plume accessible et belle. Les grands espaces, les descriptions faites sur la nature que redécouvre avec émerveillement Buck, la forte empathie de l’auteur pour son personnage qui se transmet au lecteur avec aisance… tout concours à nous faire aimer cette ode à la nature. A lire pour s’émerveiller, et (re)découvrir l’intensité de la prose de London. Dès l’âge de 11 ans environ (5ème).

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