Archives de l’auteur : Laura

Actualité éditoriale : Les plus belles photos de la Harry Potter Book Night 2016 à la librairie Ars Una

Le jeudi 4 février dernier, la librairie Ars Una (à Paris, dans le 17ème arrondissement) a réitéré l’événement merveilleux qu’est la Harry Potter Book Night. Et tout comme l’année dernière, ce fut aussi merveilleux qu’intense ! La soirée fut découpée en deux partie : la soirée enfants et plus tard, celle des adultes.

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Ce fut un merveilleux moment que de voir des petites étoiles dans les yeux des enfants. Ils ont eu droit à une merveilleuse initiation au quidditch par les Titans (équipe française de quidditch), on pu créer leurs œufs de dragon, ou encore leur propre baguette magique ! Tout cela sans parler de la dégustation de Chocogrenouille et des Dragées surprise de Bertie Crochue… et des coloriages géants offerts par Gallimard Jeunesse pour l’occasion.

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Du côté des adultes, il y a eu un combat de sorts épique entre différentes écoles de magie, un quiz géant avec de magnifiques lots ont étés gagnés et de bons fous rires ont également éclaté. La partie des mimes fut également un excellent moment de la soirée, en particulier l’imitation du phénix !

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Bref, ce fut une soirée merveilleuse (et magique) sur fond de musique composée par John Williams, où le jus de citrouille coulait à flots et où le Chicaneur nous a livré d’énormes scoops !

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Chronique : Ma vie à la baguette

Ma vie à la baguetteAttention, nouvelle pépite en vue !

Paru aux éditions Thierry Magnier en août 2015, voici Ma vie à la baguette, le tout premier roman de Chloé Cattelain ! Et le moins que l’on puisse dire concernant ce premier ouvrage, c’est qu’il est maîtrisé de main de maître… L’auteur aime la Chine et la connaît comme personne : elle a appris le mandarin, est partie vivre en Chine quelque temps, et a même eu le temps de devenir championne du monde de karaoké en 2003 !

Dans ce roman, vous découvrez le monde Kevin, un jeune français aux origines chinoises, tiraillé entre le pays dans lequel il est né et où il vit au quotidien et celui auquel il doit ses origines…

Une famille soudée, mais qui cache de nombreux secrets

Kévin a beau être né en France, ça n’est pas plus évident ou plus simple pour lui. Il serait né en Chine puis arrivé en France, cela aurait été pareil… Des remarques, des blagues sur son physique et sa culture éminemment asiatiques. Au quotidien, c’est fatiguant et quelque peu décourageant également…

Et puis, il y a Laura, la jolie et surprenante camarade de Kévin, qui en pince énormément pour elle. Mais rien n’est simple à l’adolescence, et cela d’autant plus lorsque l’on se sent tiraillé par ses origines chinoises et bloqué par un père qui ne voit que la réussite scolaire comme échappatoire pour ses enfants.

Ajoutez à cela le mystère d’une mère défunte qui a laissé derrière elle de nombreux secrets sur sa famille et ses actes passés en République Démocratique de Chine et vous aurez un aperçu du tableau dépeint avec art par Chloé Cattelain.

Hautement recommandable

Ce tout premier roman est une véritable merveille ! On navigue entre deux pays, deux cultures, deux modes de pensée radicalement différents. Le solide bagage culturel que Chloé Cattelain s’est créé en allant en Chine y est sans aucun doute pour quelque chose. Le personnage de Kévin, tout comme elle, parle couramment le mandarin. Son petit frère se débrouille également, mais un peu moins bien.

Alors quand il s’agit pour la famille Zhang de se rendre en Chine à chaque vacances, ils sont parfaitement immergés ! Mais au fil du temps, la partie de la famille restée en Chine répond de moins en moins aux questions curieuses et pressantes de Kévin concernant certains points obscurs sur sa famille. Il sait qu’il a besoin de mieux connaître sa mère et son passé pour avancer et choisir son propre avenir, mais tout semble se liguer contre lui.

Cette histoire destinée aux adolescents est une magnifique ode à la découverte d’une autre culture que la nôtre et pousse également à la réflexion. Que l’on soit tiraillé par nos différentes origines ou non, ce roman est de ces textes qui parlent et qui résonnent dans les pensées du lecteur. C’est ainsi que nous sommes également ballotés entre la France et la Chine au gré des chapitres.

Mais Ma vie à la baguette n’est pas seulement un récit sur l’adolescence et l’identité, c’est aussi un roman qui permet de mieux comprendre ce qu’est la Chine, et à quel point la censure y est encore très présente.

On y traite notamment des manifestations de la place Tian’anmen de 1989 (ou plutôt des massacres), mais également de la politique de désinformation toujours d’actualité en Chine… Par exemple si vous tapez Tian’anmen sur le Google chinois, jamais vous ne trouverez les images de chars écrasant un étudiant qui on fait le tour du monde. En effet, la Chine bloque toutes les recherches gênantes pour proposer aux internautes une version édulcorée ou même aucune information du tout.….

C’est aussi cela la Chine : un pays complexe et fascinant aux mœurs et à la politique qui le sont tout autant. Ce n’est pas pour rien que ce cher Kévin Zhang lui-même s’y perd et que l’on suit ses pas avec enchantement et curiosité ! Après une telle lecture, on ne peut souhaiter qu’une seule chose : que Chloé Cattelain réitère l’exploit et nous fasse découvrir une autre facette de la Chine dans un prochain roman, qui sait ? Quoi qu’il en soit, c’est une merveilleuse lecture qu’il ne faut rater sous aucun prétexte !

Chronique : Love & Pop

Love & PopQuand les adolescentes japonaises sont prêtes à tout pour obtenir des produits de luxe…

Love and Pop, c’est avant tout le roman d’un phénomène malheureux et particulier au Japon : Enjo kōsai. Il s’agit de rendez-vous que les jeunes japonaises (lycéennes en général) acceptent avec des hommes beaucoup plus âgés qu’elles contre rémunération. Cela peut aller du rendez-vous simple à… de la prostitution pure. Le but final de ces entrevues est pour les jeunes filles de se procurer des produits de luxe : Chanel, Vuiton, Prada…

L’auteur de Love and Pop est Ryū Murakami ; il est également réalisateur et scénariste. Ses ouvrages les plus connus sont Bleu presque transparent, Les Bébés de la consigne automatique ou encore Miso Soup.

Une bague si belle qu’on est prête à tout pour l’obtenir…

Le quotidien d’Hiromi est composé de son petit ami, des ses amies et de shopping. Mais le jour où elle découvre dans une bijouterie une magnifique bague en topaze, Hiromi sait qu’il la lui faut. Vite. Dès que possible avant de voir l’envie s’estomper.

Alors que ses amies sont de grandes habituées des rendez-vous arrangés, Hiromi décide d’en accepter quelques-uns afin de se procurer au plus vite la fameuse bague… Mais il semblerait qu’elle soit prête à bien plus que ce que ses amies on l’habitude de faire. Là où elles acceptent des cafés ou des karaokés avec des inconnus, Hiromi semble prête a accepter à peu près n’importe quoi et n’importe où…

Un phénomène de société à l’échelle d’une génération

Le personnage d’Hiromi et de ses amies font partie de ce que l’on appelle communément au Japon la génération perdue (rosu gene). Cette tranche d’âge de la société nippone a été nommée ainsi pour les années 1990-2000 environ et correspond à une réelle perte de repères pour certains futurs adultes : fugues, prostitution…

Ainsi découvrons-nous une sorte de Japon caché aux yeux des occidentaux, mais également inconnu pour les japonais qui ne trempent pas directement dans ces tractations louches avec de jeunes lycéennes. Ryû Murakami, l’auteur, a d’ailleurs rencontré certaines de ces jeunes filles pour être le plus réaliste possible dans son roman. Il a pu écouter des messages laissés par des lycéennes sur des téléphones-club (ou telekura) et a parcouru des love-hôtels pour être au plus près de la réalité.

L’écriture de ce roman peut paraître très déstabilisante au premier abord, Ryû Murakami ayant pris le parti d’en faire un texte très bruyant. Je m’explique, tous les bruits qui entourent ses personnages, que ce soit des publicités, quelques dialogues, des parles de chansons, tout est imbriqué dans le texte. Il n’y a pas de distinction en italique ou de saut de ligne. C’est mis tel quel, et c’est assez déstabilisant au départ. Mais l’ambiance ainsi créée est à nulle autre pareille : nous sommes dans un Tokyo bruyant et fourmillant et lumineux.

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Ainsi, Love and Pop est un récit qui pourra paraître étrange et perturbant pour certains, surtout au début. Mais ce type de narration sert très bien le texte. C’est avec curiosité et crainte que l’on suit le parcours d’Hiromi, cette jeune lycéenne qui souhaite pouvoir s’acheter ce qu’elle veut, quel qu’en soit le prix.

Un portrait en demi-teinte d’un Japon pas aussi parfait que ce que l’on peut croire en occident. Le pays du Soleil Levant a lui aussi ses problèmes de sociétés… et ils sont inquiétants. Une lecture aussi déroutante que fascinante !

Chronique Jeunesse : Maisie Hitchins – Tome 1 – L’affaire des pièces volées

Maisie Hitchins 1Une nouvelle petite héroïne attachante à suivre dans le Londres de l’époque Victorienne !

Née de la créativité de l’auteur anglaise Holly Webb, voici Maisie Hitchins, une charmante demoiselle qui se rêve en Sherlock Holmes et qui se fourre dans toutes les situations périlleuses possibles.

Peut-être connaissez-vous déjà Holly Webb, dont plusieurs romans et séries sont déjà parus en France : Rose (4 tomes), Lily (4 tomes) ou encore Emily (2 tomes pour le moment).

La série des Maisie Hitchins s’adresse à un public plus jeune que pour les séries précédentes et peut ainsi être lue dès l’âge de 8 ou 9 ans environ. En Angleterre, ce sont déjà huit tomes de la saga qui sont parus !

Enfin, n’oublions surtout pas de parler de l’illustratrice Marion Lindsay qui a fait un magnifique travail. Sans ses dessins, l’ambiance de la série ne serait certainement pas la même.

Maisie, jeune fille modeste mais déterminée mène l’enquête…

Petite-fille de logeuse, Maisie est une jeune fille comme on en croisait tant à Londres à l’époque. De condition modeste, ni pauvre ni bourgeoise, la jeune fille aide sa grand-mère dans les diverses tâches à mener pour gérer au mieux le petit immeuble.

Attachante et résolue, la jeune demoiselle ne rêve que d’une chose : suivre les traces du célèbre détective Gilbert Carrington, et pourquoi pas devenir un jour son assistante ! Mais pour commencer, Maisie va mener l’enquête à son échelle en tentant de résoudre un mystère qui a lieu dans la boucherie du quartier… Qui donc vole discrètement quelques pièces de la recette ?

Maisie Hitchins mermaid coverDeux affaires en une pour Maisie et ses lecteurs

Outre cette affaire de pièces manquantes, la jeune Maisie va aussi se faire le devoir de retrouver les origines d’un petit chiot jeté dans le fleuve qu’elle a pris sous son aile et nommé Eddie. Ce sont donc deux enquêtes à résoudre dans ce court roman jeunesse pour notre nouvelle héroïne !

La saga Maisie Hitchins réunit toutes les qualités requises pour en faire une série jeunesse incontournable : son héroïne est extrêmement attachante, l’histoire entre rapidement dans le vif du sujet, l’ambiance et l’atmosphère victorienne sont magnifiquement retranscrites.

Bien entendu, on lit ici un roman historique fantasmé et adapté à la jeunesse. Vous n’y trouverez pas toutes les difficultés inhérentes à l’époque mais cependant, Holly Webb met l’accent sur certaines d’entre elles. Certains personnages sont confrontés à des embarras financiers, d’autres font très attention afin de ne jamais basculer dans la précarité… L’équilibre entre réalisme historique et roman jeunesse est ainsi très bien géré par l’auteur.

Alors, à qui s’adresse donc cette nouvelle série jeunesse ? Aux enfants dès l’âge de 9 ans environ. Il y a quelques illustrations, mais on a ici un vrai premier roman à offrir aux jeunes lecteurs avec chapitres et intrigue suivie. Le tout est très fluide et merveilleusement bien traduit et écrit.

Les très belles illustrations de Marion Lindsay font quant à elles merveille. Fines et emplies de détails, elles sont un vrai plaisir des yeux et on vraiment une patte unique. La façon dont Eddie le petit chien est illustré est un très bel exemple de la grâce générale des dessins créés pour l’occasion.

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Cette nouvelle série historique pour la jeunesse est donc un énorme coup de cœur ! C’est à ne louper sous aucun prétexte et ça se dévore. Faites découvrir les romans d’Holly Webb à vos enfants, ils sont tous géniaux et cette saga n’échappe pas à la règle…

Chronique : La Conspiration – Tome 1

La conspiration 1Jeux de dupe à l’échelle mondiale, quand les plus puissantes familles et empires de notre planète se vouent un combat sans merci

Maggie Hall est une auteure américaine, La conspiration est une trilogie jouant sur les codes du complot et des prophéties. De Paris en passant par Istanbul, l’héroïne de cette nouvelle saga pour ados va voyager à travers les pays et ce qui les ont forgés au travers d’une étrange prophétie…

Une vie normale, jusqu’à présent…

Hormis le fait qu’Avery West ait beaucoup, beaucoup déménagé, l’adolescente n’a pas franchement de raisons d’être qualifiée d’extraordinaire. Mais ça, s’était avant qu’on la fasse embarquer pour Paris avec pour excuse, une prophétie la concernant elle et sa famille. Elle pourrait enfin en savoir plus sur son père, dont sa mère ne parle jamais. Il semblerait que ses liens paternels la conduisent sur des chemins aussi tortueux que dangereux… et ce n’est pas moins que sa vie qui est en jeu !

Une accroche efficace….

L’intrigue présentée a tout pour plaire : un roman ado avec pour fond un complot d’ordre mondial où les riches et les puissants de cette planète semblent prêts à tout pour arriver à leurs fins… L’histoire n’est pas nouvelle mais séduit.

D’autant que l’on se demande rapidement ce que fait au milieu de tout cela une adolescente et en quoi son existence peu changer la distribution des cartes de chacun dans ce grand jeu de dupes…

… mais qui ne réussit pas à remplir ses promesses

Il s’avère que très rapidement, l’histoire de La Conspiration est quelque peu « bancale ». Je m’explique : Maggie Hall (l’auteur) nous met immédiatement dans un bain de complots, mensonges et trahisons où il est impossible de se fier à qui que ce soit (sauf peut-être à un beau garçon…). Elle nous lance pêle-mêle une foule d’informations spécifiques à l’univers de son livre, certaines sont bien trouvées, d’autres tiennent moyennement la route et surtout, il y en a trop.

On a du mal à comprendre tous les enjeux et toutes les relations qui lient certains personnages entre eux.

De plus, l’héroïne de cette saga – Avery West – n’est que très peu attachante. Elle suit tout le monde mais ne se forge pas de réel avis sur ce qui l’entoure, et ses réflexions ne sont pas évidentes à suivre. Et surtout, elle est extrêmement malléable : vous pouvez l’emmener sur un vol international sans qu’elle sourcille ou presque tant elle s’adapte vite aux situations.

Et même si parfois elle a une petite crise de panique, celle-ci ne dure jamais assez longtemps pour qu’elle soit un personnage réaliste avec des sentiments crédibles. Les autres personnages m’ont laissé le même sentiment artificiel et trop effacés, sans réelle vie au travers des lignes…

Pour ce qui est de l’intrigue, même si on en comprend les enjeux dans les grandes lignes, il est difficile de s’y intéresser vraiment car celle-ci est assez prédictible. De plus l’auteur ajoute sans cesse de nouvelles informations et énigmes, ce qui en fait un jeu de piste assez peu aisé à suivre. D’autant que vous ne serez pas spécialement soufflé par les twists et les retournements de situation, c’est dommage.

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Vous l’aurez compris, La Conspiration est un ouvrage pour lequel je n’ai eu aucun affect, quel que soit le plan (écriture, personnage ou intrigue). Il trouvera peut-être son public parmi des ados qui aiment le mélange young-adult et secrets à la Da Vinci Code mais il y a d’autres ouvrages bien mieux ficelés dans le même style selon moi. A charge de revanche pour la collection R, qui en général sait surprendre et même créer des tendances littéraires.

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Chronique : Il était deux fois dans l’Ouest

Il était 2 fois dans l'OuestLes vacances sur fond de grands espaces, d’indiens, de serpents, de cow-boy fous… et d’amour !

Voici l’un des petits derniers de Séverine Vidal, paru simultanément avec le roman ado Quelqu’un qu’on aime dans la collection Exprim’. Il était 2 fois dans l’Ouest est quant à lui paru dans la collection jeunesse Pépix. Le nom de cette auteur pour la jeunesse vous dit peut-être quelque chose ? C’est normal, on lui doit déjà un beau nombre d’ouvrages : La drôle d’évasion, On n’a rien vu venir, La meilleure nuit de tous les temps, Philo mène la danse… pour ne citer que cela.

En ce qui concerne les illustrations, elles sont signées Anne-Lise Combeaud, elle a déjà illustré des ouvrages chez Gulf Stream ou encore Actes Sud Junior.

Plongée immédiate dans l’aventure

D’un côté, vous avez Luna, fraîchement débarquée aux États-Unis pendant les grandes vacances. D’un autre, vous avez Josh, un véritable indien Navajo ! Ces deux là vont vivre des aventures incroyables, et même dangereuses…

Au programme : un plateau de tournage en plein Monument Valley, de dangereux prédateurs, des croyances et des esprits… mais aussi une imagination débordante ! Bienvenue dans le monde coloré et vivant de Séverine Vidal !

Il était 2 fois dans l'Ouest insideUn agréable roman à deux voix

Si on devait choisir un seul mot pour définir ce récit, ce serait Aventure. Ouais, la vraie. La fascination des grands espaces et de leurs nombreux dangers sont parfaitement décrits, mais aussi illustrés.

On se prend très vie d’intérêt pour le récit de ces deux jeunes qu’à priori tout oppose (culture, langue, style de vie…). Chaque chapitre alterne entre Luna et Josh, et les points communs qu’ils se trouvent (parfois sans se l’avouer) sont en réalité très nombreux ! Excepté peut-être pour Odette, le doudou de Luna, Josh lui n’a rien de semblable et trouve même cela un peu étrange…

La façon dont l’histoire est narrée rend le tout attractif pour un jeune lecteur, et surtout cela plaira aussi bien aux garçons qu’aux filles ! Le petit « plus » vraiment sympa ici étant que l’on découvre quelques traditions et termes des indiens navajos au travers du récit de Josh, mais aussi grâce aux bonus. Et surtout, il n’y a jamais de temps mort, tout s’enchaine très vite et avec efficacité, pas le temps de s’ennuyer.

Enfin, il ne faut pas oublier les illustrations très réussies d’Anne-Lise Combeaud, certaines doubles-pages sont absolument superbes, je pense notamment à la toute dernière de l’ouvrage, démesurée et superbe.

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C’est donc un bon roman pour les enfants qui vous est ici proposé par les éditions Sarbacane, comme habituellement. A conseiller sans modération aux amateurs de westerns, et de déserts sans fin… mais aussi aux autres ! Dès 9 ans.

Chronique : Bienvenue

BienvenueL’un des meilleurs romans coréens que j’ai lu. Poignant et terrible, triste et empli de persévérance…

Bienvenue est un roman de Kim Yi-seol, une jeune auteure coréenne dont c’est le premier ouvrage à paraître en France. Son métier d’écrivain a pu débuter grâce à l’obtention en 2006 du prix Sinchunmunye pour sa nouvelle nommée Treize ans. En Corée, une voie toute tracée vous est destinée dès lors que vous avez publié une nouvelle et qu’elle est primée, c’est ce qui est ainsi advenu pour Kim Yi-seol.

Même si nous la découvrons pour la première fois en France, Bienvenue est le premier roman de cette auteur, il est paru en 2013 aux éditions Philippe Picquier.

Une vie ingrate, un quotidien de labeur, mais quelques perspectives d’avenir, un jour… peut-être

Bienvenue… dans le quotidien de Yunyeong, une jeune femme à la persévérance sans limites, à la motivation sans failles. Elle est prête à tout pour décrocher une vie meilleure, et si cela passe par le pire, elle est prête.

Elle trime plus de douze heures par jour dans un restaurant nommé Le Jardin des Jujubiers pour un salaire de misère… Mais son but n’est pas de travailler pour toujours dans ce restaurant qui ne sert pas que des plats. Il est nécessaire et impératif que ses serveuses donnent de leur personne… et puis, ça leur permet d’arrondir les fins de mois.

Non, le but de Yunyeong, c’est de permettre à son compagnon de poursuivre ses études en toute quiétude. Si elle s’échine autant à ramener de l’argent à la maison, c’est pour leur avenir. Il lui faut juste réussir son concours, et s’occuper depuis peu de leur fille, pour qui elle est prête à tous les sacrifices. Après, leur avenir sera forcément meilleur…

Une vie emplie de beaucoup de tristesse et de petites joies

Le quotidien de Yunyeong est aussi saisissant que terrible. Elle travaille tant, qu’elle ne voit jamais sa fille et son compagnon pour qui elle s’échine. Mais ça, c’est presque la partie positive de l’histoire… En effet, sa famille semble continuellement la tirer vers le fond, en particulier sa sœur qui lui « emprunte » sans cesse de l’argent… et si il n’y avait que cela…

L’éditeur nous présente ce roman comme la réalité quotidienne de toute une strate sociale de la Corée. La brutalité que subissent continuellement là-bas certaines femmes est très difficile à lire, et pourtant… on se laisse happer par ce roman extrêmement réaliste et terrible.

Le restaurant/maison de passe, les horaires de travail qui vous achèvent de fatigue, les hommes qui se fichent qu’une femme vient d’avorter et veulent juste avoir leur prestation avec la serveuse qu’ils ont choisie. Les brimades, la concurrence entre les serveuses/prostituées, le chemin pour rentrer de ce terrible travail… Voici un petit aperçu du quotidien de la jeune Yunyeong. En lisant ses lignes, on l’admire, on la plaint, on craint pour son avenir…

« Dans le pavillon, les choses s’étaient mal passées avec mon client. J’avais voulu manger un peu de soupe de poulet en lui expliquant que je n’avais pas encore déjeuné. J’avais trop faim pour écarter les cuisses, lui avais-je dit. Ce qui l’avait mit en colère. Il avait exigé d’être remboursé. Il avait au moins cinq ou six ans de moins que moi ».

Malgré la dureté continuelle du récit et ses nombreuses scènes crues et dénuées de morale, il est impossible de détourner le regard. On veut savoir ce qui arrive à Yunyeong, quel sera son avenir qu’elle forge à la sueur de son front, mais également de ses cuisses…

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Ce roman n’est pas à réserver aux âmes sensibles, mais je le trouve nécessaire pour comprendre un peu mieux ce pays si mystérieux qu’est la Corée pour nous, occidentaux. Il est captivant par de nombreux aspects. Yunyeong est pour moi une héroïne qui s’ignore, mais également un magnifique portrait de femme qui lutte, envers et contre tout.

Ce livre est une pépite, il se dévore et on y repense parfois en espérant que ce roman n’est que cela, et non pas un portrait d’une partie de la société coréenne, et pourtant… A lire absolument.

Espérons ainsi que d’autres romans de Kim Yi-seol verrons le jour en France !

Chronique : L’élite – Tome 2 – Le Test

L'élite 02La suite des intrigues autour de Cia n’ont pas fini de nous surprendre, et le Test est bien loin d’être terminé…

Second tome de la trilogie dystopique L’élite, Sous surveillance est paru en février 2015 aux éditions Milan, dans la collection Macadam. Le premier tome de la saga avait forte impression sur le site, et lire la suite était quelque chose que j’attendais avec beaucoup d’impatience… Alors cette suite est-elle à la hauteur ? Vous allez le savoir à la suite de ces lignes…

L’Université de Tosu enfin à la portée de Cia

Après de nombreuses épreuves mortelles, des trahisons en nombre, des complots de grande ampleurs et autres coups tordus, Cia est enfin sélectionnée pour étudier à l’Université de Tosu. Mais ce qu’elle et ses futurs camarades de promos ignorent, c’est que le Test ne fini jamais vraiment… en effet, l’admission passée, une multitude d’examens visant à sélectionner encore les élèves sont à a venir. Certains sont pénalisants, mais d’autres sont encore et toujours… mortels.

Quand l’Université de Tosu et le gouvernement cesseront-ils les Tests afin d’améliorer le quotidien de leurs administrés ? La réponse à venir reste floue, et le pourquoi de tout cet écrémage par le haut encore plus…

Toujours efficace, toujours dans l’action

Joelle Charbonneau tire des ficelles similaires au premier opus de la saga, mais elles sont toujours efficaces malgré quelques petites redondances. Certaines surprises nous permettent de rester en haleine, et surtout l’échelle des complots mené s’avère être beaucoup plus étendue que ce que l’on croyait au premier abord… C’est à en faire froid dans le dos.

Pour faire simple sans trop développer, sachez juste que les jeux de pouvoirs se jouent là où on ne les attend pas…

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Ce second tome de la saga post-apocalyptique de Joelle Charbonneau est ainsi plaisant à lire et à découvrir. On adorera ces moments sur le fil quand les tests mortels se cachent là où on ne les attend pas.

C’est donc avec impatience que l’on attend la suite et fin de L’élite qui peut se hisser au rang des meilleures dystopies même si elle est beaucoup moins plébiscitée. Bref, c’est une belle découverte !

Chronique : La vie rêvée des plantes

La vie rêvée des plantesLe végétal comme idéal de vie, et même comme mantra

Écrit par l’auteur coréen Lee Seung-U, La vie rêvée des plantes est l’un de ses ouvrages les plus connus en France, il enseigne la littérature coréenne à l’université de Chosun. En France, d’autres romans de lui sont parus, même si ils sont encore peu nombreux : Ici comme ailleurs (Folio), Le vieux journal (Serge Safran éditeur), ou encore Le Regard de Midi.

Une histoire familiale trouble et torturée

Dans ce roman assez inclassable, entre histoire de famille, rivalités amoureuses et jalousies, nous découvrons le jeune Kihyon, qui nous conte à la première personne son histoire.

Toute l’histoire commence avec l’histoire du frère de Kihyon, qui était l’enfant adulé de la famille avant de perdre ses jambes à l’armée. Mais même depuis cette perte irréparable, tout le petit monde de Kihyon tourne autour de son frère… Kihyon l’a toujours envié : sa façon d’être, sa vie, son appareil photo… et même sa petite amie Sunmi.

Mais depuis la création de sa petite entreprise, Kihyon se voit dans l’obligation d’espionner sa propre mère. Et ce qu’il va découvrir sur sa famille et ses secrets est très… surprenant.

Un récit étrange, merveilleux et d’une douce noirceur où l’amour gouverne tout

Difficile voir impossible de vous faire un résumé de cet ouvrage aussi plaisant que troublant. L’univers et la prose de Lee Seung-U possède un charme indescriptible et enjôleur qui est et restera unique.

Entre ce père qui ne vit que pour ses plantes, cette mère qui par amour, est prête à porter son fils sur son dos pour l’emmener voir des prostituées et Kihyon qui malgré ses obsessions cède à l’amour filial, l’histoire nous mène sur des chemins insoupçonnés.

Tout ce que l’on puis dire, c’est qu’il y a beaucoup d’amour dans ce roman. Un amour fou, sans bornes ni limites qui entraîne nos personnages au-delà de leurs limites connues. C’est beau, et d’un incroyable onirisme.

La façon dont l’auteur parle des plantes et de leur relationnel presque érotique à l’homme est juste merveilleuse. On se sent autre en lisant ses lignes, en particulier vers la dernière partie du roman.

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Si l’histoire que je vous présente n’en dit pas assez pour vous, tentez cette lecture pour sa douce latence, son écriture épurée. Cet ouvrage est une belle introduction à l’œuvre de Lee Seung-U et à la littérature coréenne plus largement. Ça ne donne qu’une seule envie, découvrir d’autres ouvrages dans le même univers et dans un style similaire…

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Chronique : In the After – Tome 2 – In the End

In the EndSuite et fin d’un récit post-apocalyptique détonnant !

Paru en avril 2015, In the End est le second et ultime tome de la première série de Demitria Lunetta. Diaboliquement efficace, le premier tome avait su nous entraîner dans un univers happant et dangereux où le moindre son pouvait s’avérer mortel pour qui le produisait… Et le moins que l’un puisse dire, c’est que la dynamique de ce second roman ne se relâche pas !

Encore beaucoup de questionnements malgré les révélations qu’Amy a mis à nu…

L’héroïne charismatique qu’est Amy remet le couvert immédiatement après avoir trouvé ce qui ressemblait pourtant à un endroit sûr. En effet, le Dr Reynolds n’était pas ce que l’on peut appeler une bonne âme, et les machinations qu’il a fomenté contre Amy on faillit lui coûter sinon la vie, au moins la raison. C’est ainsi qu’elle a très rapidement quitté New Hope, en y laissant celle qui compte plus qu’une sœur pour elle : Baby.

Pour Amy, direction Fort Black, une ancienne prison devenue un lieu de survie où règne la loi du plus fort. C’est là-bas qu’elle découvrira peut-être les réponses qui lui manquent au sujet des créatures qui tuent les humains… Mais aussi concernant les étranges marques présentes dans le cou de Baby. Les indices sont là-bas.

Mais la jeune femme risque plus que sa peau à Fort Black, où une société violente et machiste s’est imposée comme étant la normalité, elle va devoir s’incliner sous le joug masculin si elle veut pouvoir tirer son épingle du jeu… du moins en apparence.

Accrocheur, efficace et violent

Pour ce tome, il vous faudra avoir le cœur bien accroché car certaines scènes au sein de Fort Black sont révoltantes. Le sexisme est quotidien, le harcèlement à tous les niveaux également, Amy est heureusement un personnage charismatique qui n’a pas froid aux yeux… mais on a peur pour elle.

Demitria Lunetta joue énormément sur la tension de nombreuses scènes. Elle manie les twist avec habileté et on se prend au jeu en quelques pages. Certains passages on leur lot attendu de révélations, mais on se laisse porter avec plaisir dans l’intrigue de In the End.

Seul défaut notable selon moi : l’échelle d’action d’Amy reste trop restreinte, elle ne s’occupe que de son petit monde qui est constitué de Baby… et d’elle-même. Le reste du monde passe un peu trop au second plan. On aurait aimé avoir une vision plus générale du monde en ruines laissé par les créatures monstrueuses de cet univers. Nous avons eu le pourquoi et le comment, mais pas de réelles réponses sur l’après et les survivants de façon plus précise. Mais je vous rassure, c’est l’une des seules frustrations apportées par l’histoire. Le reste, c’est de la bombe !

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Ce cycle en deux tomes était une première pour Demitria Lunetta qui se lançait dans le monde de l’écriture et du young-adult. Ses deux premiers romans font preuve d’une très grande efficacité, c’est un quasi sans fautes ! Autant dire cette auteur américaine est à surveiller de très près et n’a pas fini de nous étonner…