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Chronique : Divergente – Tome 3

Divergent 3Ultime tome d’une saga dystopique d’envergure… Sa conclusion est-elle à la hauteur ?

Veronica Roth est une jeune auteur de nationalité américaine, elle vient de la banlieue de Chicago. Elle fut révélée par la saga Divergente, traduite dans un très grand nombre de pays et adapté au cinéma (dont les deux derniers volets arrivent en 2016). Pour le moment, il s’agit de sa seule œuvre publiée, mais elle a également écrit nombre de nouvelles se déroulant dans le monde de Divergente.

Au-delà du mur de la ville…

Après deux tomes entiers se déroulant dans un Chicago du futur, les choses sont en passe de changer. Alors que la ville est tombée d’une dictature à une autre, Tris et Tobias projettent de quitter Chicago et découvrir ce qu’il y a au-delà… Peut-être trouverons-t-il des réponses et des solutions à la crise sans précédents que connaît actuellement leur cité. En tout cas, les réponses qui les attendent dehors sont très différentes de ce qu’ils auraient voulu entendre…

Un final moins grandiose qu’espéré

Le premier tome de Divergent était une véritable claque tant il recelait de créativité et de bonnes idées. Le second était tout aussi efficace mais légèrement moins innovant. Et ce troisième opus reprend les mêmes ressorts, mais à une nouvelle échelle…

Comme d’habitude, Veronica Roth soigne ses personnages et leur psychologie. Elle les développe, leur donne plus de dimension, notamment en ce qui concerne Tobias ! Nous découvrons enfin la psychologie de ce personnage si emblématique de la trilogie. Nous qui le voyions si mystérieux et inaccessible, découvrir ses pensées vous permettra de découvrir un personnage au final très humain, avec ses nombreuses faiblesses et paradoxes. Ainsi, nous alternons entre la narration de Tris ou de Tobias en fonction des événements.

Autre personnage intéressant et plus développé : le frère de Tris, Caleb. Sa trahison auprès de Tris le rend détestable… et pourtant…

J’avoue que je m’attendais à beaucoup plus de révélations concernant cet ultime tome. De même que je pensais que le degré d’action de l’intrigue serait beaucoup plus large alors, qu’en réalité, nous restons dans une zone très proche de Chicago.

Nous découvrons l’existence d’une étrange frontière nommée la Marge, dont on apprend au final peu de choses… De même, on apprend qu’il y a d’autres villes/pays/gouvernements… à propos desquels nous n’auront aucun éclairage. Dommage.

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Divergent 3 VOVeronica Roth a-t-elle voulu jouer la sécurité en restant dans un univers connu ? C’est possible. Elle nous fait découvrir quelques nouveaux pans de son univers, mais les surprises sont beaucoup plus rares que dans les deux précédents tomes. La fin du second tome nous laissait tellement d’ouvertures qu’il est possible que j’ai eu trop d’attentes sur cet ultime tome.

Divergent restera toutefois une très bonne dystopie et est déjà un classique. C’est le type d’ouvrage qui donne très envie d’en découvrir d’autres dans le même genre littéraire… ce n’est pas pour rien que les dystopies on le vent en poupe depuis quelque temps ! (Hunger Games, Le Labyrinthe, Legend, L’élite, La Sélection, Les Fragmentés… vous avez l’embarras du choix !).

Chronique : Player One

Player OneEt si pour sauver le monde il fallait gagner la plus grande chasse au trésor virtuelle de tous les temps ?

Premier roman de l’américain Ernest Cline, Player One est un livre qui met la barre franchement haut. Captivant et bourré de références au rétrogaming et à la culture pop (en particulier celle des années 80), les lecteurs entre la trentaine et la quarantaine adoreront ce récit d’anticipation… mais ils ne seront pas les seuls !

Son auteur, Ernest Cline est à la fois écrivain et scénariste. Aux États-Unis, son second roman est paru en 2015 sous le titre Armada. Par ailleurs, pour l’adaptation cinématographique de Player One, Steven Spielberg est déjà sur le coup !

L’OASIS, la seule échappatoire pour la population terrestre à l’agonie…

Le très jeune Wade Watts est comme la très grande majorité de la population : accroché comme un drogué à sa plate-forme de connexion OASIS (Ontologie Anthropocentrique Simulée Immersive et Sensorielle). Dans cette réalité virtuelle développée à l’échelle mondiale, tout est possible : vous pouvez allez à l’école, rencontrer l’amour, acheter un appartement ou un astéroïde et y faire vivre votre avatar, gagner de l’argent valable aussi bien sur l’OASIS que dans la réalité…

Mais depuis la mort de son éminent créateur, James Halliday, l’OASIS revêt une dimension cachée, mythique, qui rend le monde fou. En effet, la mort de James Halliday a déclenché la plus fabuleuse chasse au trésor du monde, et son vainqueur gagnera ni plus ni moins que des milliards de dollars… La lutte sera sans merci et tous les coups ou presque seront permis.

C’est ainsi que nous suivons les pas virtuels du jeune Wade Watts, un gamin d’une douzaine d’années, sans le sous, maltraité par sa tante, et dont la seule échappatoire est d’espérer gagner la Chasse, mais ils sont des milliards dans son cas…

Un roman qui démarre au quart de tour pour ne plus vous lâcher

Rempli de références en tous genres, vous allez en prendre plein les mirettes, et votre culture générale sera constamment sollicitée. De l’univers des livres de Douglas Adams en passant par les films tels que Sacré Graal, Blade Runner encore WarGames… Tout cela sans oublier les nombreuses références faites à la musique, aux séries tv ou encore aux animes japonais, vous serez bombardé d’infos ! Tout cela sans oublier évidemment les très nombreuses références au jeux vidéo ! Il y en a tellement qu’il nous est impossible de tous les mentionner : Asteroid, Pac-man, Brains, Adventure (et l’histoire de Warren Robinet, le premier concepteur a avoir créé le concept d’œuf de pâques dans un jeu vidéo)… Et elles sont toutes nécessaires à la Chasse à l’œuf organisée par Halliday…

Riche, malin et merveilleusement bien ficelé, Player One, c’est LA chasse au trésor la plus merveilleuse de tous les temps qui nous est offerte sur un plateau. On se prend au jeu des indices savamment imbriqués, des clins d’œil perpétuels faits à la culture geek ainsi qu’à ses nombreuses anecdotes toutes fascinantes.

De plus l’univers créé par Ernest Cline autour de l’OASIS et la façon dont il s’articule est fort bien pensé. On découvre tout un système basé sur cette réalité virtuelle (autrement dit du vent) qui supplante le réel alors que la Terre se meurt à tous les niveaux (écologiques, économiques, sociaux…). Tout est bien pensé, y compris la façon dont l’homme est prêt à se vendre pour pouvoir rester connecté, ou tout simplement en vie…

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C’est donc un nouvel incontournable de la SF et de l’anticipation que ce roman écrit par Ernest Cline. Il n’y a plus qu’à souhaiter que tous les autres romans à venir de cet auteur soient du même niveau… En tout cas, nous sommes conquis !

Une vraie fausse cassette vidéo de Ready Player One !

Chronique : Journal de mon chat

Journal de mon chatUne merveilleuse ode à la race féline à travers de courts strips et de magnifiques photographies….

Véritable adorateur de son chat, l’auteur coréen Kwon Yoonjoo a décidé de lui consacrer deux ouvrages entiers. Journal de mon chat (paru chez Pocket en 2014) est un condensé de ces deux ouvrages : Mon chat, la vie et moi et Toi, mon chat (tous deux parus chez Zulma).

Entre la bd, le récit quotidien, l’humour et la photographie, découvrez l’amour inconditionnel de cet homme pour son chat ! Il en parle si bien que l’on en devient amoureux nous aussi au fil des pages…

« Tout le monde est persuadé que son chat est le plus beau du monde »

Voici l’une des premières phrases de ce petit ouvrage en couleurs dédié au chat de l’auteur. Et il a raison, quand on a un chat, c’est le plus beau, le plus drôle, le plus affectueux, le plus gentil… C’est ainsi que Kwon Yoonjoo nous invite de le quotidien intime et poétique de sa vie avec son chat.

A l’intérieur de ce petit ouvrage, vous trouverez aussi bien des croquis humoristiques de l’auteur (façon manga), des photographies de très belle qualité et de petites phrases pleines de philosophie… C’est aussi beau, que doux… comme un chat.

Journal de mon chat intérieurMagnifique, à tout point de vue

Que ce soit au niveau de la qualité des photos, ou même de la façon dont sont formulées les petites phrases qui parsèment cet ouvrage, Journal de mon chat est un bel équilibre entre humour et poésie. On se sent inspiré en voyant à quel point le lien qui unit Kwon Yoonjoo et son chat est profond… Et tous ceux qui ont la chance de vivre avec un animal de compagnie comprendront d’autant plus cet ouvrage !

« Mon chat est en âge d’être mon camarade. Bientôt, il sera mon aîné. Il saura me consoler et je pourrai me reposer sur lui. […] Nous vieillirons ensemble. On peut toujours compter sur son chat.»

Toutes les scènes ont un potentiel émotionnel fort, mais également un pouvoir comique énorme, notamment quand on assiste au « Salon de la boîte en carton »… et oui, les chats adorent les boîtes.

De même, ce moment où l’auteur raconte qu’il ne voulait pas déranger son chat qui dormait sur lui, les « papattes en rond » (donc trop mignon, voir irrésistible) et qu’il a appelé son employeur pour prévenir de son retard… Irrésistible !

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Journal de mon chat intérieur 2En bref, ce livre à beau être court, on se régale à lire et relire nos passages préférés ! De plus, il est en poche à seulement 6,50€, c’est donc le genre de petit cadeau original qui fait très plaisir… Voici donc une autre façon de découvrir la production coréenne tout en se faisant plaisir !

L’ouvrage a d’ailleurs reçu le Prix 30 Millions d’Amis, preuve si il en est que cet ouvrage fait la part belle aux animaux… enfin aux chats, en l’occurrence.

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Chronique : Cendres et Rouge

Cendres et rougeUn roman inclassable, où l’on assiste à une descente aux enfers… dans un pays mystérieux où sévit un singulier virus

Premier roman de Pyun Hye-young à paraître en France, Cendres et rouge est sorti en 2012 aux éditions Picquier. Depuis, un autre de ses ouvrages est paru en 2015 aux éditions Decrescenzo : Dans l’antre d’Aoï Garden.

Dans ce récit, nous découvrons le pays C, qui ressemble à n’importe quel autre à notre époque, mais dont les normes sociales et tout ce qui fait le quotidien ont totalement disparus à cause d’un mystérieux virus… C’est à la loi du plus fort qu’il faut se soumettre dans le pays C.

Un job de rêve pour qui a de l’ambition ou un talent d’exterminateur…

La seule caractéristique positive de T-K, c’est sa capacité à tuer… des rats. Il n’y a pas meilleur que lui. Il n’a pas peur de les écrabouiller ni de se salir, ou même d’entendre leurs couinements d’agonie. Il est même capable d’arracher votre sac à main et de l’envoyer s’écraser sur un rat si il en voit un.

Et étonnamment, cette qualité d’exterminateur de nuisibles n’est pas passée inaperçue aux yeux de son employeur… A tel point que c’est T-K qui est choisi pour le merveilleux poste que tout le monde convoite. C’est ainsi qu’il est rapidement muté dans le pays C.

Mais rien ne va se passer comme prévu… Ce qui devait se présenter comme l’occasion de démarrer une nouvelle vie loin de ses odieux collègues et de son ex-femme va vite tourner au cauchemar éveillé. Vous pensez que le début de cette histoire et bien sombre ? Vous n’avez pas vu la suite…

Un récit sombre qui ne laisse que peu de place à l’espoir ou à la beauté

Etrange que ce roman coréen, son ambiance est sombre, sale, glauque et malgré tout, ça ne le rend pas inintéressant, bien au contraire ! Le pays de C est aussi mystérieux que précaire, et le moindre indice lâché par l’auteur nous donne envie d’en savoir plus tant l’information est distillée.

De même, le personnage de T-K est tout aussi étrange. Nous avons beau être au cœur de sa psychologie, il nous reste très ambivalent, étrange, parfois même totalement illogique. On assiste à toutes ses réflexions face à l’adversité : tantôt lâche, tantôt très avide de subsister férocement par tous les moyens, il est très difficile à cerner.

T-K est même si égoïste parfois qu’il est difficile de s’attacher à lui, il n’est pas le genre de personne à laquelle on repense avec affection. Peut-être est-ce pour cela qu’il n’est guère apprécié de ses collègues, et on les comprend peu à peu… Mais de là à penser qu’il mérite ce qu’il va endurer tout au long du roman, il y a tout un monde !

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En fait, Cendres et rouge est un roman sinistre et absolument inclassable. On apprécie avant tout son atmosphère délétère, et apocalyptique concernant le pays de C, où se déroule la majorité du livre.

Cependant, l’histoire s’articule à certains moments de façon assez désordonnée et nous laisse un sentiment d’inachevé qui persiste à la fin de l’ouvrage. En somme, c’est un roman unique, singulier mais à réserver à ceux qui aiment les histoires inattendues et aux fins très ouvertes…

Chronique : Les neiges de l’éternel

Les neiges de l'éternelUn premier roman qui s’inspire du Japon et de l’univers de la fantasy… un savoureux mélange

Paru aux éditions ActuSF en août 2015, Les neiges de l’éternel est un premier roman de fantasy ancré dans un univers typiquement japonais inspiré de l’Époque Edo. Il s’agit du premier roman de l’auteur française Claire Krust, et elle signe ici une très belle entrée dans le monde de l’imaginaire…

Cinq histoires qui n’en font qu’une

Bienvenue dans un univers qui s’inspire fortement du Japon ancien et de ses traditions. Voici l’histoire de cinq vies qui se croisent, se découvrent, s’entrelacent, mais également l’histoire d’une famille qui se délite. L’histoire de cette lignée nous suit tout au long des cinq nouvelles formant Les neiges de l’éternel.

Tout débute avec Yuki et son frère Akira, extrêmement souffrant. Il a beau être bien né, issu de la noblesse, il est tout aussi démuni que n’importe qui face à la maladie. Aucun remède n’a jusque là réussit à le soigner… C’est ainsi que Yuki décide de tenter le tout pour le tout en fuyant le domaine familial et en allant par-delà le monde connu pour elle… Trouvera-t-elle le remède qui sauvera son frère alors qu’elle n’a jamais rien connu que le confort et une vie douce de noble ?

L’histoire de Yuki fait débuter celle de tous les autres : Shota le tout jeune garçon, Sayuri la courtisane, Takeshi le curieux ou encore Seimei, le fils d’un guérisseur. A travers le temps et les frontières, voici récit.

Une plume d’une douce et âpre maîtrise…

La toute première chose que l’on remarque en lisant ne serait-ce que les premières lignes des Neiges de l’éternel, c’est l’écriture de Claire Krust. D’une belle maîtrise, incisive, et même parfois d’une douce cruauté, sa plume est tout simplement délectable !

« Il aurait pu, maintenant que l’adolescent s’était endormi, s’infiltrer insidieusement au sein de ses songes et lui ronger l’esprit. Il aurait pu susciter d’horribles cauchemars glacés plus cruels qu’un hiver au froid mortel. Il aurait pu, d’une simple pensée, hanter à jamais les pensées de Takeshi d’ombres mouvantes et imperceptibles dont il n’aurait jamais compris l’origine. Il aurait pu, aussi, lui révéler purement et simplement que, où qu’il soit, il pouvait désormais lui imposer ce genre de souffrance sans le moindre effort »

Les cinq histoires qui s’articulent entre elles sont quant à elles bien ficelées et très prenantes. Ma préférée était celle de la douce Sayuri, courtisane de métier. Son histoire est aussi surprenante que belle… et terriblement mélancolique. C’est selon moi l’une des meilleures avec la première nouvelle, nous contant l’histoire de Yuki et de son frère Akira.

Chacune à leur façon, elles nous content l’histoire d’une lignée qui se perd peu à peu dans l’étrange et la folie. On n’échappe également pas aux légendes nippones concernant les esprits et les fantômes, il aurait même pu avoir encore plus d’imaginaire que cela n’aurait pas été déplaisant !

Seul bémol selon moi, l’une des histoires n’apporte pas de réelle dimension à l’ensemble de l’intrigue, ce qui est un peu dommage. Pour le reste, le tout fonctionne efficacement.

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En somme, si vous souhaitez passer un très bon moment dans un univers à la fois beau, glacial, et cruel, vous êtes au bon endroit ! Fans de Japon, d’Histoire et de légendes, laissez-vous donc séduire par l’univers de Claire Krust et sa passion pour le Pays du Soleil Levant… on a hâte de voir ce que donnera son œuvre dans le futur !

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Chronique : Fils de l’eau

Fils de l'eauLe second roman paru en France de l’auteur des Petits pains de la pleine lune… Onirique, étrange et d’une sensualité inattendue

Si vous connaissez un peu le blog, vous devez savoir que Gu Byeong-mo est devenue ici une auteur incontournable que j’admire profondément. Son roman Les petits pains de la pleine lune est une œuvre que tout le monde devrait découvrir un jour tant il est d’une beauté douce et inclassable.

Avec son roman Fils de l’eau paru en 2013 (il vient tout juste de paraître en poche en février 2016), Gu Byeong-mo conforte sa position d’auteur incontournable de la littérature coréenne, toujours à la frontière des mondes… Pour en découvrir plus sur Gu Byeong-Mo, nous vous proposons de lire son interview ici sur le site.

Un petit garçon avec d’étranges entailles derrière les oreilles…

Le tragique parcours d’une famille va voir naître un étrange garçon possédant des ouïes. On ne sait si il est né avec ou si le fait d’avoir été plongé dans un lac aux profondeurs toxiques les a créées. Quoi qu’il en soit, ce garçon différent et ne pourra jamais se mélanger avec les hommes…

Il va être adopté par un vieux monsieur et son fils, vivant dans un village connu pour son lac qui attire nombre de gens qui souhaitent en finir…

Surnommé Gon par sa famille adoptive, il va être protégé et même surprotégé et en même temps rudoyé et malmené… Quel avenir peut donc se dessiner pour Gon, si étrange et si à part qu’il ne semble pas avoir sa place parmi les humains ?

Fils de l'eau pocheDélétère et fascinant… sans oublier un onirisme perpétuel

Encore une fois Gu Byeong-mo nous plonge dans son monde à la fois étrange, magique et parfois quelque peu morbide. L’ambiance de son œuvre est d’une beauté unique et Fils de l’eau n’échappe pas à la règle.

Plus sombre que Les petits pains de la pleine lune, on retrouve toutefois les éléments chers à l’auteur : la perte de l’innocence, la quête d’identité, les références aux contes et légendes… Clairement, ce roman a un côté malsain et dérangeant qui titillera le lecteur, le forcera à réagir, à s’indigner, mais aussi à se délecter.

Gon, cet homme-sirène aux mœurs étranges et hors de tout, n’est pas le seul à receler un intérêt. Les autres personnages du récit sont très peu nombreux (on peut en noter cinq en tout) mais complexes. Chacun revêt sa spécificité ou son trait de caractère (parfois haïssable ou noble selon les cas…), mais aucun ne laisse indifférent.

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On sera touché par ce récit encore une fois inclassable mais si doux-amer à déguster. Fils de l’eau est un très beau roman qui conte une histoire belle et triste à la fois. Cet écrit de Gu Byeong-mo est beaucoup plus difficile à conseiller cependant.

Il revêt un côté très sombre et très malsain que ne possédait pas autant son roman précédent. Il est donc à réserver aux fans de littérature coréenne ainsi qu’à ceux qui ont adoré sans réserves Les petits pains de la pleine lune.

Espérons que les éditions Picquier éditeront nombre des autres romans de Gu Byeong-mo, car l’auteur en a beaucoup à son actif dans son pays d’origine et on rêve de les découvrir…

Actualité éditoriale : Quelle Histoire, la collection ludique et incontournable pour faire découvrir l’Histoire aux enfants

Quelle Histoire (2)Quelle Histoire, une collection maline et pratique pour découvrir l’Histoire la vraie, dès quatre ans… et ce sans limites d’âge !

C’est la série de livres documentaires pour la jeunesse qui monte depuis quelques temps, elle est jolie, pratique, très graphique, c’est Quelle Histoire !

Retraçant les plus grandes civilisations de l’Histoire mondiale et ses personnages les plus emblématiques, la collection Quelle Histoire propose un très grand choix de titres, et ce à un prix très correct (5€ chacun, ils sont du même format que les lutins souples de l’école des loisirs). Vous trouverez également toute une partie de la collection dédiée à la mythologie. Et encore, ce n’est que le début, gageons que cette belle série d’ouvrages va encore beaucoup se développer…

J’ai eu la chance de recevoir quelques-uns de leurs ouvrages pour vous en parler, et je dois avouer avoir été totalement conquise ! D’ailleurs, j’en ai commandé une trentaine de titres pour la librairie où je travaille et les enfants accueillent les ouvrages avec beaucoup d’intérêt.

Quelle Histoire (3)Ainsi, j’ai reçu pour lecture : Les Vikings et les Mayas (dans la collection civilisation), Marie Curie et Attila en ce qui concerne les personnages marquants de l’Histoire.

Chaque titre reprend ainsi en une trentaine de pages les moments clés du personnage (ou du peuple) qu’il traite. On en découvre les modes de vies, les divinités, des civilisations présentées. Les phrases sont courtes et comportent beaucoup d’anecdotes facilement mémorisables.

Par exemple, saviez-vous que tous les escaliers construits sur chaque côté des pyramides Maya comportent toutes 365 marches ? De même, saviez-vous que ce sont les Mayas qui ont découvert le concept du chiffre 0 ?

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Concernant Marie Curie, saviez-vous qu’elle avait remporté le Prix Nobel de Physique ET le Prix Nobel de Chimie ? Ou encore que sa fille Irène avait suivit ses traces et avait elle aussi fait de grandes découvertes (en remportant également un Prix Nobel de Chimie).

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Les deux femmes ont par ailleurs activement participé aux soins des combattants durant la Première Guerre Mondiale en conduisant les P’tites Curies (ces véhicules transportaient du matériel de radiologie).

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Sur Attila aussi nous découvrons plein de choses… Il parlait le latin, était considéré beaucoup comme un descendant direct des dieux, mais était également… diplomate ! Oui, il a beaucoup de conquêtes à son actif, mais l’art de la diplomatie était loin de lui être étranger…

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On découvre aussi que son tombeau n’a jamais été retrouvé, de même que son somptueux palais… Et les circonstances de sa mort sont restées très étranges (il est mort durant sa nuit de noces)…

Ainsi, Quelle histoire est une collection qui regorge d’anecdotes. Elle se propose de donner des informations clés et d’autres secondaires très intéressantes et surtout aisément mémorisables. Le graphisme est également un des points forts de la collection : très simple, extrêmement coloré et graphique (on pense notamment aux animations flash), on est facilement conquis par l’univers. De plus, les personnages ont beau être extrêmement simplifiés dans leurs traits et expressions, ils sont malgré tout très bien retranscrits, on les reconnaît très facilement !

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A chaque fin d’ouvrage, vous retrouverez également une frise chronologie récapitulant tout ce qui a été conté précédemment. Les dernières pages sont consacrées à des mini jeux où on demande au jeune lecteur de rappeler de certains points clés de l’ouvrage. C’est une façon ludique et plaisante de voir si les informations ont bien été transmises ! Selon l’ouvrage, vous trouverez également un mini cherche et trouve ou encore un jeu des sept différences, ou encore un labyrinthe…

Quelle Histoire (12)

En somme, cette collection est si bien pensée et ludique que je ne peux que vous la conseiller à vous et vos enfants. Vous pouvez commencer à leur lire les ouvrages Quelle Histoire dès l’âge de 5 ou 6 ans, même si évidemment ils ne saisiront pas tout. L’usage plein et entier de cette collection se fera cependant entre 7 et 10 ans.Quelle Histoire (1)

C’est donc une série de livres très abordable et très originale qui vous est ici proposée. A découvrir absolument, et à partager ! En plus, autre argument auquel je tien beaucoup : Quelle Histoire est un petit éditeur, et je trouve cela génial de pouvoir tirer vers le haut des maisons d’éditions méconnues dont le travail mériterais d’être beaucoup plus plébiscité…

En tout cas, la collection se développe de mois en mois, et de nouveaux titres sont constamment à paraître. Parmi les derniers en date : Rosa Parks, Beethoven, Pocahontas, la légende de Thésée…

Quelle Histoire (5)

Pour aller plus loin :

En numérique : Quelle histoire, c’est aussi des applications. Vous pouvez retrouver l’Histoire de France, Cléopâtre, la légende d’Ulysse ou encore l’histoire de Bouddha en version animée parfaite pour les tablettes numériques.

Jeu de cartes : Si vous aimez les jeux en famille, l’éditeur a pensé à tout ! En effet, Quelle Histoire a créé un jeu de cartes très facile et rapide d’utilisation où l’on apprend en s’amusant. Son nom : Tempo Chrono. Le but est de mettre chaque carte au bon endroit sur la frise chronologique constituée au fil de chaque tour. Le fonctionnement est comme celui du jeu Timeline pour les plus grands, mais avec un graphisme résolument enfantin et certainement plus attractif pour les petits. Et encore une fois, son prix est très correct : 7,50€

Chronique : La couleur de l’eau

La couleur de l'eau ss bandeauTiraillée entre bonheur et tragique, voici une histoire d’amour que vous n’oublierez pas de sitôt

Kerry Hudson est une auteur d’origine Écossaise. En France nous ne la connaissons encore que pas assez, mais elle fait peu à peu son chemin dans le fourmillement des nouveautés littéraires. Son premier roman avait déjà fait très bonne impression auprès de la presse, son titre : Tony Hogan m’a payé un ice-cream soda avant de me piquer maman (il est disponible en poche chez 10/18).

La couleur de l’eau quant à lui vient de paraître aux éditions Philippe Rey en août 2015, l’ouvrage a par ailleurs remporté le très prestigieux Prix Femina étranger 2015.

Un rêve qui se délite pour la belle Alena

L’amie de sa mère lui a promis un doux rêve à travers la ville de Londres : du shopping, des virées entre filles, de nouvelles rencontres et amitiés… mais Alena n’a trouvé que le désespoir dans la capitale anglaise. Jusqu’à ce que son chemin croise celui de Dave, vigile dans un très luxueux magasin de Londres… Commence alors une histoire d’amour et de ressentis mêlés aussi improbable que merveilleuse…

Beau et féroce à la fois… mais surtout incontournable

A peine le roman commencé, on s’attache aux moindres détails que relève Dave grâce à son expérience de vigile. L’air sûr d’Alena, sa vulnérabilité aussi. Ses vêtements et la façon qu’elle a de regarder ces magnifiques chaussures qu’elle convoite tant… tout commence ainsi, avec un larcin.

Ainsi commence l’histoire incroyable d’Alena et Dave, que rien ne réunit, et qui pourtant va peu à peu tisser des liens solides entre eux… sauf si le passé obscur d’Alena les rattrape, ou bien celui de Dave.

Ici, ce sont des personnages brisés par la vie malgré leur jeune âge que nous découvrons. Ils sont terriblement attachants, si justes et si humains dans leurs réactions que l’on ne peut que les aimer sans bornes. Ils sont beaux dans leurs nombreuses souffrances et leurs petits bonheurs.

Ici, vous découvrirez le côté sombre de Londres : ses réseaux de prostitutions qui transforment en esclaves des jeunes femmes étrangères. Ses prix exorbitants qui rendent précaires mêmes les gens les plus travailleurs, la détresse sociale qui se dégage de nombre de gens de cette ville si élitiste et dure au quotidien.

La couleur de l'eau VO ThirstIci, vous découvrirez un bijou de tendresse et d’amour. Un récit créé par une auteur de talent qui mérite qu’on le découvre tant il est d’une beauté glaciale et fascinante. Une histoire d’amour peu commune, loin des affectations et de la facilité… Vous y trouverez également des scènes épouvantables et difficiles à lire tant elles sont réalistes en ce qui concerne Alena. Pour Dave, il s’agit plus d’une détresse continuelle due à son passé, et le sentiment d’avoir été piégé très tôt par l’amour inconditionnel qu’il voue à sa mère…

Ces deux personnages complexes et leur parcours si atypique nous rendent très vite soucieux de leur avenir, on ne peut que les suivre les yeux fermés tant on les aime dès les premières pages…

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Mais alors, est-ce une histoire d’amour qui se termine bien ? La réponse n’est pas si simple : c’est un magnifique champ des possibles qui s’ouvre à nous et à ses personnages si uniques et attirants… Entre Londres et la Russie profonde, à travers les accents chantants d’Alena et son amour pour ce qui brille, elle qui a vu ce qu’il y a de plus sale en l’homme, découvrez une histoire à nulle autre pareille.

Actualité éditoriale : Blanche Neige et les 77 nains, la nouveauté sublime et colorée des éditions Talents Hauts

Blanche Neige et les 77 nainsIl arrive le 3 mars en librairie, et surtout, il est de toute beauté ! Extrêmement graphique, très moderne, ce nouveau conte est signé par Davide Cali (Je suis en retard à l’école parce que…, Mon papa pirate) et illustré avec une gamme de Pantone incroyable par Raphaëlle Barbanègre (Les contes du CP, Baisés ratés de New York).

Tout ce que je puis en dire pour le moment, c’est que je trouve la couverture magnifique ! Elle attire immédiatement la curiosité, et le peu de visuels pour le moment disponibles sont alléchants. Comme d’habitude, l’éditeur nous propose une histoire à l’orientation résolument féministe, c’est sa marque de fabrique (ça et l’égalité hommes-femmes). Mais dans ce conte de fées revisité nous propose une version inattendue de Blanche-Neige et les 7 nains que vous n’avez qu’à bien vous tenir !

En effet, la version où il y a une méchante et terrible sorcière qui donne une pomme empoisonnée à Blanche-Neige est totalement fausse, on nous a menti durant toutes ces années ! Blanche-Neige en avait tout simplement marre des tâches ménagères, elle a préféré s’offrir une bonne pomme qui lui permettra de souffler un peu, zut à la fin.

Bref, cette nouveauté a l’air bien alléchante ! Affaire à suivre très bientôt… Pour patienter, voici ci-dessous le résumé de l’album et quelques visuels de l’intérieur dont les dégradés sont magnifiques…

Présentation de l’éditeur :

Il était une fois une jeune fille nommée Blanche-Neige qui, pour échapper à une méchante sorcière, trouva refuge chez 77 nains. En échange de leur hospitalité, les nains demandèrent à Blanche-Neige de prendre soin d’eux et de leur maison. Épuisée par la charge de travail et excédée par les caprices des nains, Blanche-Neige fut trop heureuse de croquer la pomme et de pouvoir enfin dormir !

Blanche Neige et les 77 nains intérieur

Blanche Neige et les 77 nains intérieur 2

Chronique : Fermez les yeux

Fermez les yeuxUn roman qui semblait très alléchant mais qui au final est cousu de fil blanc…

Premier roman de C.J. Cooper à paraître en France, Fermez les yeux vient tout juste de paraître dans la collection Préludes. Présenté comme un thriller très sombre sur fond de psychologie et de mécanismes mentaux pervers, l’ouvrage semble très prometteur…

Un psychothérapeute dénué d’éthique

Tout commence avec une phobie incontrôlable de l’avion… et une relation de plus en plus étrange avec un psychothérapeute aussi beau que machiavélique.

Sara décide de mettre fin à des années de terreurs dès qu’il s’agit de prendre l’avion. Ses projets de carrière l’obligent à y remédier au plus vite sous peine de voir une magnifique promotion lui passer sous le nez… C’est ainsi qu’elle se retrouve dans le cabinet de Stephen Devane, un psychothérapeute aussi beau que troublant dont la réputation est excellente. En effet, Mr Devane est une pointure dans son domaine et rien ne lui résiste (aussi bien dans le domaine de la psychothérapie que dans celui de ses clientes féminines qui craquent toutes pour lui…).

Et très rapidement, les séances que Sara a avec Stephen Devane portent leurs fruits, sa peur de l’avion semble avoir disparu mais… autre chose la remplace. Des images sordides jaillissent de son esprit, une peur irrationnelle la saisi à des moments inattendus… Quelle est donc la cause de toutes ces visions d’horreur ? Stephen Devane est-il le praticien si professionnel et bon que tout le monde croit ?

Une intrigue alléchante qui laisse très vite la place au prévisible…

Plus qu’un roman, Fermez les yeux, est en réalité une suite de témoignages d’amis, connaissance et collègues de Sara dont la collecte a pour but de faire un roman témoignage. Sara elle-même participe à de nombreuses phases de ce témoignage. Ce type de narration a l’avantage d’être très accrocheuse et se lit très facilement. Certaines interventions étant très courtes, l’ouvrage se lit rapidement.

Le début de Fermez les yeux était extrêmement prometteur, et même très intriguant… Mais passé le premier tiers du roman on s’aperçoit que l’on tourne en rond.

Aucun des personnages n’a de relief, ni de vraies caractéristiques hormis des traits de caractère exacerbés. Vous trouverez la peste de sœur, la fille à qui tout réussi, celle qui a les dents qui rayent le parquet, le mec un peu paumé qui semble ne pas servir à grand-chose, le beau gosse manipulateur… Ils sont avant tout très irritants, avec des phrases toutes faites et des lieux communs parfois gratuits ou hors de propos, exemple :

« C’est elle qui m’a permis de surmonter mon deuil. Je me suis entièrement reposé sur elle. Pas très viril de ma part, certes, mais c’est ainsi. »

A propos des relations belle-mère/belle-fille : « C’est le propre des femmes. Même quand elles s’entendent bien, elles ne peuvent pas s’empêcher d’être dans la compétition. »

« Nous étions des garçons, et les garçons sont désobéissants, quelques fois. »

Même si ces extraits ne reflètent pas nécessairement les pensées de l’auteur, ces phrases toutes faites provoquent une sensation de rejet chez moi en tant que lectrice. Tout est trop stéréotypé, séparé franchement et avec peu de nuances… Le plus dommage, c’est tout de même que Sara -la plus importante de tous – soit aussi la plus plate de tous les personnages de ce récit.

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Là où l’on pensait rencontrer des personnages incisifs et remarquables, le tout servi par une intrigue diabolique, il n’y a que au final que prévisible et platitudes. Et surtout, l’intrigue que l’on nous vante comme étant d’une maîtrise absolue, est éventée très rapidement au bout d’une petite centaine de pages environ… C’est fort dommage, et c’est une très grosse déception. Passez votre chemin…

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