Archives de l’auteur : Laura

Chronique Jeunesse : L’ogre au pull rose griotte

L'ogre au pull rose griotteUne suite haute en couleurs et encore meilleure que le premier opus !

Souvenez-vous, en 2014, L’ogre au pull vert moutarde avait débarqué en librairie, lançant au passage la collection Pépix. Deux ans plus tard, il revient ! Mais il a eu le temps de changer de pull (il était temps…) en passant du vert moutarde au… rose griotte, oui !

A la plume, nous retrouvons la talentueuse Marion Brunet (La gueule du loup, Dans le désordre) et à l’illustration, Till Charlier (Jean-Yves à qui rien n’arrive, Huit farces pour collégiens), tout est donc en place pour une toute nouvelle aventure…

Une idée un peu folle signée La Boule

De retour au Foyer pour enfants, la petite équipée formée par Abdou, La Boule et Yoan est devenue un vrai modèle. Abdou en particulier est totalement encensé par les plus jeunes de l’établissement. Après tout, sauver l’établissement d’un ogre affamé à de quoi rendre populaire ! Mais maintenant qu’elle sait que les ogres existent, La Boule compte bien se servir de cette information pour se débarrasser de son horrible beau-père…

L'ogre au pull rose griotte intérieur

Une suite géniale et débridée

Comme dans le premier tome, l’histoire démarre immédiatement, pour ne plus nous lâcher… Mais ce second opus est encore plus efficace et prenant : La Boule et son idée saugrenue de faire dévorer son beau-père par le fameux ogre au pull vert moutarde, la vadrouille en forêt, un groupe d’ogres bikers, une rencontre à un festival très rock de sorcières… Vous aurez tout votre content d’aventures !

Autre avantage de cette nouvelle aventure champêtre et fantastique, vous n’êtes pas obligés d’avoir lu le premier tome pour apprécier l’histoire. En effet, il y a une petite piqure de rappel dès le début du roman qui suffit largement pour avoir un petit historique.

Bref, le tout est enlevé, drôle, très créatif et surtout… inattendu ! En effet, comme vous pourrez le constater vers la fin de cette histoire, la conclusion sort des sentiers battus. Mais chut… je n’en dirais pas plus.

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Pour conclure, ce second opus de la saga de l’ogre (quelle que soit la couleur de son pull) est top. Et même plus que ça, car je l’ai de loin préféré au premier tome. Ici, Marion Brunet montre toute sa créativité et sa façon bien à elle de conter une histoire complètement originale et carrément barrée ! Et ce n’est pas fini… le prochain opus est pour bientôt, et cette fois-ci, l’ogre n’aura pas de pull et sera complètement… à poil ! Oui !

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Chronique : Les petites reines

Les petites reinesMa dernière révélation littéraire en date, c’est ce livre. Malin, drôle intelligent, très actuel, à mourir de rire, captivant…

Les superlatifs manquent tant cet ouvrage m’a bluffée. Bien qu’il se destine aux ados (dès 14 ans), il faut absolument que les adultes le découvrent aussi ! Son histoire est si vraie, si universelle, si belle que vous aussi, vous l’aimerez. Bref, c’est un livre que je veux absolument partager avec VOUS.

J’ai toujours aimé les écrits de Clémentine Beauvais (Comme des images, Carambol’ Ange…), mais avec Les petites reines, elle est passée à un cran au-dessus. Ce n’est plus un bon livre ou un coup de cœur mais une révélation !

Trois jeunes filles élues boudins de l’année par leurs camarades de classe sur les réseaux sociaux

Le monde des adolescents est parfois cruel, et même pire. Ce qui arrive à Mireille, Hakima et Astrid est tout simplement révoltant. Elues respectivement boudin d’or, d’argent et de bronze, les jeunes filles sont effondrées. Enfin, surtout Hakima et Astrid, car Mireille Laplanche est quant à elle déçue de n’être que boudin de bronze !

Elle réussit à prendre la chose avec humour malgré le degré de hargne dont font preuve leurs camarades… Et mieux encore, Mireille décide d’emmener ses « boudinettes » dans un périple à vélo de Bourg-en-Bresse à Paris. Et chacune d’entre elles à une mission toute personnelle à accomplir là-bas qui les aidera peut-être à faire face. Accrochez-vous, ce roman se lit à 200 km/h et mêle le rire aux larmes sans aucune distinction.

Une expérience de lecture fabuleuse

Je vous promets une lecture merveilleuse de A à Z ! En effet, Les petites reines vous offrira une intrigue complète, de l’humour en barre, mais aussi une très belle réflexion humaine. C’est un sans faute pour ce roman destiné officiellement aux adolescents.

Personnellement, en tant que libraire, j’ai fais le pari de le mettre en pile dans le rayon littérature… et ça marche ! Les clients étaient interloqués par la couverture (c’est certain, elle change de ce qui se fait en littérature grand format adulte) et curieux de voir de quoi l’ouvrage traitait…

Et beaucoup ce sont laissés tenter. Résultat, les retours de lectures sont également arrivés par la suite, et ils ont été très positifs ! Voici la preuve si il en est que la littérature dite ado est une merveilleuse passerelle.

Enfin, Les petites reines, ce sont également des scènes mythiques, notamment celle de la compote de pomme (page 92), ou encore la scène finale, celle qui justifie le long voyage de nos trois boudinettes et qui se teinte de tristesse et de beauté… Tout cela sans oublier le magnifique poème concocté par notre chère Mireille Laplanche !

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En somme, si vous cherchez un roman frais, un roman vrai, c’est ici que ça se passe ! Je vous garantis que vous ne serez pas déçu(e) ! Et on a hâte de découvrir l’adaptation cinématographique.

Il est maintenant temps d’ouvrir les pages du tout nouveau roman de Clémentine Beauvais qui paraîtra le 25 août prochain et qui promet beaucoup lui aussi : Songe à la douceur. Et double originalité : il s’inspire librement du roman Eugène Onéguine de Pouchkine, et il est écrit… en vers !

Chronique Jeunesse : Mémé Dusa

Mémé DusaSi votre famille vous cache votre grand-mère depuis de nombreuses années, c’est qu’il y a anguille sous roche… ou plutôt serpent !

Anne Schmauch, auteur jeunesse de son état, arrive dans la collection Pépix de Sarbacane avec Mémé Dusa ! Et pour illustrer le tout, l’illustratrice Katherine Ferrier est là également (c’est elle qui dessine les bd Hôtel étrange !).

Mémé Dusa, c’est l’histoire d’Hélène et de son grand frère Hector qui vont ENFIN rencontrer leur grand-mère durant les vacances… Mais il semblerait qu’elle ne soit pas très commode… et c’est le moins que l’on puisse dire !

Famille et mythologie ne font pas bon ménage

Quand ils prennent le train pour aller voir leurs grands-parents pendant les vacances, Hector et Hélène ne se doutent pas une seule seconde de tout ce qu’ils vont vivre. Personne à part eux ne pourra prétendre avoir passé pareilles vacances… Et pour cause, c’est en pleine Grèce Antique que nos deux héros vont débarquer ! Épopée mythique et folle garantie !

Mémé Dusa insideInattendu et fun !

A peine commencée, l’aventure nous prend pour nous emmener loin dans l’imagination d’Anne Schmauch et ne nous lâche plus. Vous croiserez pêle-mêle : Cerbère, Ulysse, un cyclope, Charon, Hadès… et autres personnages emblématiques de la mythologie grecque.

Tout cela sans oublier la fameuse grand-mère de nos deux héros : Mémé Dusa. Avouons que l’on peut décerner une mention spéciale pour la trouvaille du titre dont le jeu de mots est parfait (la couverture colle également à merveille).

En lisant ce nouveau Pépix, vous découvrirez la mythologie sous un jour inédit… et c’est ainsi que l’on découvre qu’Ulysse est un superbe lâche/menteur/manipulateur ! Et évidemment, Mémé Dusa est également un personnage de choix aux goûts pour le moins particuliers : outre l’art de la sculpture, elle adore les pizzas quatre fromages !

L’ambiance générale de l’ouvrage est top : on se sent tout de suite happé par l’histoire. Les dialogues sont amenés naturellement, de même que les très nombreuses vannes mutuelles entre Hélène et Hector.

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En somme, Mémé Dusa est un bon petit Pépix comme on les aime. Il recèle tous les éléments d’un bon roman jeunesse, et le tout fonctionne très bien. On pourrait se prendre à rêver d’un Pépix similaire avec la mythologie égyptienne… ce serait génial ! En tout cas, l’idée est là, et on la verrait bien déclinée dans le futur à d’autres mythes et légendes…

On espère donc revoir le duo Anne Schmauch/Katherine Ferrier pour de nouvelles aventures… épiques !

Actualité éditoriale : Deux albums tentants chez Sarbacane arrivent en librairie !

Les éditions Sarbacane proposent toujours de belles nouveautés pour la rentrée littéraire de septembre, et cela, quel que soit l’âge du lectorat ! Voici une mini sélection toute personnelle des ouvrages auxquels je crois tout particulièrement. Ce seront des titres que j’aurais beaucoup de plaisir à conseiller en librairie dès leur sortie. Il y en a d’autres, bien sûr, mais ces deux là m’ont littéralement fait flasher !

Le doudou des boisLe doudou des bois – Angélique Villeneuve et Amélie Videlo :

Présentation de l’éditeur : Georgette se promène dans les bois. Ça sent bon la terre, la pluie, les champignons. Elle installe son doudou sur un lit de feuilles. Elle admire les belles couleurs de la forêt… Mais le soir, au coucher, il lui manque soudain quelque chose : elle a oublié son doudou ! Là-bas, tout seul sous le grand noir du ciel ! Et le lendemain, de retour sur les lieux, impossible de le retrouver.

Courageuse et volontaire, Georgette s’entête. Elle cherche l’odeur perdue du dodo, dans ce grand dehors. Et elle réussit : elle ramènera chez elle un petit loup gris, un vrai, bien vivant, mariant la douceur du dedans… à l’odeur du dehors.

Pour commencer, le résumé de cet album est très tentant, mais surtout, son graphisme est beau, doux et coloré… Il invite au voyage et à la douceur, j’adore ! Les illustrations sont réalisées à la gouache, d’où la luminosité des dessins. Cet album est adapté aux enfants, dès l’âge de 3 ans et paraîtra le 24 août 2016.

Le bois dormaitLe bois dormait – Rebecca Dautremer  :

L’illustratrice jeunesse à succès revient chez un nouvel éditeur ! Elle avait envie de changement, et c’est chose faite avec ce nouveau partenariat qui nous l’espérons sera de longue durée. Véritable réécriture contemporaine du conte La belle au bois dormant, les dessins fourmillants de Rebecca Dautremer invitent à la contemplation, à l’imagination…

Pour en avoir vu quelques planches originales, cet album va être une véritable petite merveille !

Parution le 2 novembre 2016. L’ouvrage sera adapté aux enfants dès l’âge de 5 ans, mais plaira sans conteste aux adultes !

Le doudou des bois intérieurPrésentation de l’éditeur : Deux personnages, dont l’un semble un prince, s’engagent sur un chemin. Ils bavardent, remarquent un papillon, une grenouille, un lièvre, un éléphant… un cavalier – tous endormis. Pénétrant dans les faubourgs d’une ville, ils découvrent cette fois un enfant sur une balançoire, tout un orchestre et plus loin un balayeur, deux boxeurs, un roi et une reine – guère plus éveillés.

Nul doute, nous sommes dans l’univers de la belle au bois dormant, sans les codes visuels habituels. Inutile de raconter le conte, tout le monde connaît. C »est plutôt l’occasion ici de jouer avec le lecteur (et le prince du début). Tu crois qu’ils sont morts ? Allons, tu en avais entendu parler ! 100 ans, à ce qu’on dit ? Mais qu’attendent-ils pour se réveiller ? Il n’y en a pas un qui ait envie que ça change… ? Et donc, un baiser d’amour suffirait à secouer ce monde-là ? Tu y crois, toi ?

Interview de Victor Dixen pour sa saga Phobos

Phobos

Bonjour Victor, peux-tu te présenter aux lecteurs de La Bibliothèque de Glow ?

Victor Dixen : Je suis romancier et noctambule – la nuit est mon territoire d’inspiration, mon pays pour ainsi dire.

Phobos 1Comment est née la première idée de Phobos ?

Victor Dixen : L’effervescence de ces dernières années autour de la conquête spatiale en général et de Mars en particulier me fascine. Pour la première fois depuis que l’homme a marché sur la Lune, un autre monde est à portée de main humaine. Cela fait rêver – surtout la nuit, quand on regarde les étoiles.

Quelle était-elle ?

Victor Dixen : La première idée était très simple : la technologie actuelle permet de partir pour Mars, mais pas d’en revenir. Le rêve est donc en aller simple, sans espoir de retour – même s’il vire au cauchemar…

Combien de temps entre cette toute première idée et le résultat final ?

Victor Dixen : Une année, avec beaucoup de recherche sur l’astronomie et la technologie spatiale, pour donner à cette histoire toutes les couleurs de la réalité : le monde de Phobos, c’est déjà le nôtre.

Phobos 2 définitiveT’es-tu inspiré du projet Mars One et/ou du projet Mars 500 pour la psychologie de tes personnages ainsi que leur histoire ?

Victor Dixen : Plusieurs projets privés proposent en effet de prendre en charge la conquête de Mars, dont ces deux-là. Ils ont été moins médiatisés en France qu’à l’étranger. Reste que des dizaines de milliers de personnes ont postulé pour partir en aller simple. Qu’est-ce qui pousse quelqu’un à partir en abandonnant tout derrière lui ? Comment prend-on une telle décision ? Et surtout, qu’espère-t-on trouver à l’arrivée ? Ces questions sont au cœur de mon roman, et de chacun des passagers du Cupido.

Certaines télé-réalité t’ont-elles inspirées également ?

Victor Dixen : Je ne suis pas moi-même un gros consommateur de télé-réalité, mais même sans regarder ces émissions nous baignons dans la mise en scène permanente du réel et du soi. C’est le paradigme de notre époque, depuis les réseaux sociaux jusqu’aux selfies : il est impossible d’y échapper. Dans Phobos, j’ai poussé le curseur un peu plus loin – mais si peu !

Phobos origines

Comment ton texte est-il arrivé entre les mains de Glenn Tavennec ? (ndlr : responsable de la collection R)

Victor Dixen : J’ai pensé à la collection R en commençant à écrire Phobos, car ce roman me paraissait pouvoir s’y insérer parfaitement. Je connaissais Glenn et lorsque je lui ai parlé de cette histoire il a été emballé, ainsi que Constance et Fabrice avec qui il travaille.

 As-tu pu participer aux différentes étapes de réalisation de la couverture ?

Victor Dixen : J’essaye toujours de participer à l’élaboration des couvertures de mes livres, du choix de l’artiste à celui de la composition, car je considère que c’est comme l’affiche d’un film, le sourire d’un visage : le premier point de contact avec les futurs lecteurs.

En combien de tomes as-tu prévu cette saga ?

Victor Dixen : Phobos comportera 3 tomes… (mise à jour : il en comporté 4 au final + un préquel) si le programme Genesis ne m’élimine pas avant que j’aie eu le temps de dévoiler toute la vérité ! (ndlr : Le troisième tome de Phobos est à paraître pour le 24 novembre 2016).

Ma collection des quatre tomes de la saga Phobos, en effet, depuis l’interview il y a eu les fameux trois tomes d’écrits, et même un quatrième ! Il existe également un préquel avec Phobos Origines
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Chronique : Le Nexus du Docteur Erdmann

Le nexus du Docteur ErdmannUne science-fiction inattendue qui nous emmène aux confins de la conscience… dans une petite maison de retraite sans prétentions.

Voici une novella signée par la grande Nancy Kress, auteur américaine de science-fiction connue et reconnue pour ses écrits. En France, elle l’est encore trop peu, mais on peut citer certaines de ses œuvres parues chez nous : L’une rêve, l’autre pas (ActuSF), Après la chute (ActuSF) ou encore la présente novella. Les éditions Pocket et J’ai Lu la publiaient par le passé, mais ils ont depuis épuisé tous ses romans. Vous trouverez donc peu de ses ouvrages en France, mais ce n’est pas une raison pour ne pas s’y intéresser !

D’étranges symptômes à l’échelle d’une maison de retraite entière

Au début, le Docteur Erdmann, grand physicien par le passé, pensait être le seul à sentir cette chose dans son cerveau. Cette présence inexplicable. Mais peu à peu, même les retraités les plus lambda ont eux aussi senti que quelque chose se passait…

Personne dans le corps médical n’arrive à trouver de quoi il s’agit malgré une collecte de témoignages et de nombreux examens. Et pourtant, ça s’approche, c’est presque là…

Prémices d’une apocalypse où les personnes du troisième âge ont un rôle crucial à jouer… mais lequel ?

J’ai découvert Nancy Kress grâce à cette novella, et j’avoue avoir été positivement surprise. Malgré quelques longueurs où l’on se perd un peu, c’est un texte intéressant et original. J’aime la sf qui fait réfléchir et cogiter. Vous savez, lorsqu’on a terminé un livre, mais qu’on y repense en se disant : « Et si… ». C’est justement ce qu’arrive à faire ici Nancy Kress.

Vous aurez beaucoup de questions mais pas autant de réponses, mais ça n’est pas important. Au contraire, garder une part de mystère peut se révéler intéressant… J’avoue que j’aurais voulu avoir une fin un tout petit peu plus développée, certes, mais se fait une raison et ça nous force à y réfléchir, y repenser.

Seul bémol pour moi, Nancy Kress fait beaucoup de digressions que je trouve parfois superflues. Elle aurait pu aller à l’essentiel plus rapidement. Elle a voulu prendre son temps. Installer ses personnages, leurs problématiques, etc. Cela les humanise, les rend plus réels, et l’élément sf de l’ouvrage n’en ressort que plus, alors… pourquoi pas ?

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Quoi qu’il en soit j’ai trouvé l’idée finale franchement bien pensée. Bien trouvée, inattendue, développée avec soin et discrétion pour nous amener à cette conclusion folle et terrifiante. A découvrir pour lire une science-fiction sociale, humaine et très ancrée dans notre réalité.

A réserver toutefois aux lecteurs habitués au genre. Le nexus du Docteur Ermann est le genre d’ouvrage qu’on lit quand on aime la sf. Quand on la découvre, il peut paraître frustrant, ce qui serait dommage.

Actualité éditoriale : Les 10 romans de la rentrée littéraire 2016 qui me tentent le plus

Parmi les 560 romans qui forment la rentrée littéraire de 2016, je vous propose ma sélection toute personnelle des ouvrages qui me tentent le plus ! De par leur univers, leur ambiance et leurs présentations (sans oublier les couvertures), ces livres on su me donner l’envie de les découvrir.

Nous allons ainsi visiter l’Amérique sauvage et brute, rester un long moment à New York, mais aussi nous perdre dans les forêts denses et brumeuses du Québec… Sans oublier de faire un crochet au Japon, dans une famille pas comme les autres, puis nous passerons également au Liban. Et il se peut que sur notre chemin nous croisions de nombreux lapins…

Mazie, sainte patrone des fauchés et des assoiffés

Mazie, sainte patronne des fauchés et des assoiffés de Jami Attenberg aux éditions Les Escales :

J’adore le catalogue des éditions Les Escales. Leurs ouvrages sont beaux, travaillés, réfléchis, esthétiques. Et avec Maizie, voici le tout nouveau roman de Jami Attenberg (à qui l’on doit déjà La famille Middlestein, véritable petit succès de librairie). Ici, l’auteur se propose de romancer l’histoire de Mazie Phillips, une femme aux convictions et à l’histoire fascinantes. L’idée d’écrire à son sujet lui est venue à la lecture d’un articles dans le New Yorker. Le roman se déroule dans un lieu et une époque magique à mes yeux : le New York des années folles. Autant dire que j’attends énormément de cette nouveauté, pour laquelle j’ai placé la barre très haut. Sortie le 18 août 2016.

Présentation de l’éditeur :

Partez à la rencontre de Mazie Phillips, inoubliable héroïne à la gouaille mordante du New York des années folles.

Personnage haut en couleur, Mazie Phillips tient la billetterie du Venice, cinéma new-yorkais du Bowery, quartier populaire du sud de Manhattan où l’on croise diseuse de bonne aventure, mafieux, ouvriers, etc. Le jazz vit son âge d’or, les idylles et la consommation d’alcool – malgré la Prohibition – vont bon train. Mazie aime la vie, et ne se fait jamais prier pour quitter sa  » cage  » et faire la fête, notamment avec son amant  » le capitaine « .

Avec l’arrivée de la Grande Dépression, les sans-abri affluent dans le quartier et la vie de Mazie bascule. Elle aide sans relâche les plus démunis et décide d’ouvrir les portes du Venice à ceux qui ont tout perdu. Surnommée  » la reine du Bowery « , elle devient alors une personnalité incontournable de New York.

Dans ce roman polyphonique, Jami Attenberg nous fait découvrir Mazie – dont on entend la gouaille à travers les lignes de son journal intime –, mais aussi Sœur Ti, son unique amie, sa sœur Jeanie, l’agent Mack Walters, porté sur la bibine et qui aime flirter avec elle… Le lecteur découvre, fasciné, une personnalité hors du commun et tout un monde bigarré et terriblement attachant.

Yaak Valley, MontanaYaak Valley, Montana de Smith Henderson chez Belfond :

C’est typiquement le genre de roman que l’on peut qualifier de big novel à l’américaine (ou great american novel). C’est type de livre dense, éclatant et que l’on considère comme un futur classique. Yaak Valley, Montana réunit quoi qu’il en soit tous les critères du livre de la rentrée incontournable qui risque de nous faire passer un sacré bon moment de lecture.

Affaire à suivre après lecture, sortie le 18 août prochain !

Présentation de l’éditeur :

Dans le Montana, en 1980. Autour de Pete, assistant social dévoué, gravite tout un monde d’écorchés vifs et d’âmes déséquilibrées. Il y a Beth, son ex infidèle et alcoolique, Rachel, leur fille de treize ans, en fugue dans les bas-fonds de Tacoma, Luke, son frère, recherché par la police.

Et puis il y a Cecil l’adolescent violent et sa mère droguée et hystérique, et ce jeune Benjamin, qui vit dans les bois environnants, avec son père, Jeremiah Pearl, un illuminé persuadé que l’apocalypse est proche, que la civilisation n’est que perversion et que le salut réside dans la survie et l’anarchie. Pearl qui s’est exclu de la société, peut-être par paranoïa, peut-être aussi pour cacher qu’il aurait tué son épouse et leurs cinq enfants.
Au milieu de cette cour des miracles, Pete pourrait être l’ange rédempteur, s’il n’était pas lui-même complètement perdu…

Watership Down Toussaint LouvertureWatership Down de Richard Adams aux éditions Monsieur Toussaint Louverture :

Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de découvrir ce tout petit éditeur, c’est le moment ou jamais ! En effet, Monsieur Toussaint Louverture n’édite que très peu d’ouvrages par an, mais il y apporte un soin tellement particulier et spécial qu’ils en deviennent de véritables bijoux de papier ! Watership Down, c’est la réédition d’un classique anglophone qui n’a jamais vraiment fonctionné en France. C’est l’un des ouvrages de ce top 10 que j’attends avec le plus d’impatience. Ah, et pour information, ils s’agit de fantasy animalière et les personnages principaux sont ainsi… des lapins !

Pour en savoir plus sur Watership Down, son histoire et ses origines, c’est par ici, sur l’article qui lui est tout particulièrement consacré. Parution le 15 septembre 2016.

Présentation de l’éditeur :

C’est parfois dans les collines verdoyantes et idylliques que se terrent les plus terrifiantes menaces. C’est là aussi que va se dérouler cette vibrante épopée de courage, de loyauté et de survie. Menés par le valeureux Hazel, une poignée de braves choisit de fuir l’inéluctable destruction de leur foyer. Prémonitions, ruses, légendes vont aider ces héros face à mille ennemis et les guider jusqu’à leur terre promise, Watership Down. Mais l’aventure s’arrêtera-t-elle là ?

Aimé par des millions de lecteurs, l’envoûtant roman de Richard Adams fait partie de ces odyssées sombres néanmoins parcourues d’espoir et de poésie. Vous sentirez le sang versé. Vous tremblerez face aux dangers. Vous craindrez la mort. Et plus que tout, vous ressentirez l’irrépressible désir de savoir ce qui va se passer.

Jardin arc-en-ciel (2)Le jardin arc-en-ciel de Ito Ogawa chez Picquier :

J’en avait déjà parlé lors d’un article qui lui était presque entièrement dédié, ce tout nouveau roman d’Ito Ogawa va pour moi signer un renouveau. Il semble être dans le même esprit que l’un de ses précédents romans : Le restaurant de l’amour retrouvé. Attention, cet ouvrage est à surveiller de près, c’est pour moi un futur succès de librairie, j’en suis certaine ! L’ouvrage arrive sur les tables le 1er septembre 2016.

Présentation de l’éditeur :

Izumi, jeune mère célibataire, rencontre Chiyoko, lycéenne en classe de terminale, au moment où celle-ci s’apprête à se jeter sous un train. Quelques jours plus tard, elles feront l’amour sur la terrasse d’Izumi et ne se quitteront plus. Avec le petit Sosûke, le fils d’Izumi, elles trouvent refuge dans un village de montagne, sous le plus beau ciel étoilé du Japon, où Chiyoko donne naissance à la bien nommée Takara-le-miracle ; ils forment désormais la famille Takashima et dressent le pavillon arc-en-ciel sur le toit d’une maison d’hôtes, nouvelle en son genre.

Il y a quelque chose de communicatif dans la bienveillance et la sollicitude avec lesquelles la famille accueille tous ceux qui se présentent : des couples homosexuels, des étudiants, des gens seuls, des gens qui souffrent, mais rien de tel qu’un copieux nabe ou des tempuras d’angélique pour faire parler les visiteurs ! Tous repartiront apaisés. Et heureux.

Pas à pas, Ogawa Ito dessine le chemin parfois difficile, face à l’intolérance et aux préjugés, d’une famille pas comme les autres, et ne cesse jamais de nous prouver que l’amour est l’émotion dont les bienfaits sont les plus puissants. On réserverait bien une chambre à la Maison d’hôtes de l’Arc-en-ciel !

Voici venir les rêveursVoici venir les rêveurs de Imbolo Mbue aux éditions Belfond :

C’est l’un des plus gros enjeux de l’éditeur pour la fin d’année, l’ouvrage a été un véritable phénomène lors de la Foire de Francfort où les éditeurs se sont arraché les droits dans de très nombreux pays. Voici venir les rêveurs est présenté comme LE succès annoncé, et j’avoue être tentée très fortement par cette parution et l’aura qui l’entoure avant même sa sortie officielle…

J’aime ce genre de récits où les destins s’entremêlent inexorablement sans qu’on puisse rien y faire sinon contempler, et ce roman semble être de cette trempe… On en reparle très bientôt ! L’ouvrage paraît le 18 août 2016.

Présentation de l’éditeur :

Aux États-Unis et au Cameroun, en 2007. Nous sommes à l’automne 2007 à New York et Jende Jonga, un immigrant illégal d’origine camerounaise, est en passe de réaliser son rêve : après avoir été plongeur et chauffeur de taxis, il vient de décrocher un emploi de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers. Pour Jende, tout est désormais possible : il va enfin pouvoir offrir à Neni, son amoureuse, les études de pharmacienne dont elle rêve. Et surtout, pour les Jonga, le Graal est en vue : obtenir leur carte verte et devenir enfin des Américains.

Mais rien n’est simple au pays de l’American Dream. Entre Jende, loyal, discret, compétent, et son patron Clark, noyé dans le travail et les difficultés de la banque se noue une vraie complicité. Les deux familles se rapprochent, mais si les Jonga sont soudés malgré l’épée de Damoclès de l’expulsion, les Edwards sont en proie à de nombreux problèmes. Pour tous, l’interminable demande d’asile des Jonga et la menace d’éclatement de la bulle des subprimes vont remettre en question leurs certitudes…

Ecoutez nos défaitesÉcoutez nos défaites de Laurent Gaudé chez Actes Sud :

Laurent Gaudé pour moi, c’est l’auteur du roman magistral La mort du roi Tsongor (l’un des rares livres que je relis très régulièrement). Sa prose est simple et unique, il écrit merveilleusement tout en restant accessible à tous… Je l’adore. C’est donc obligatoirement un incontournable de cette rentrée littéraire. Chaque nouveau roman de Laurent Gaudé rencontre à chaque fois un franc succès en librairie… Je ne pense pas que cette nouveauté fasse exception ! Parution le 17 août.

Présentation de l’éditeur :

Un agent des services de renseignements français gagné par une grande lassitude est chargé de retrouver à Beyrouth un ancien membre des commandos d’élite américains soupçonné de divers trafics. Il croise le chemin d’une archéologue irakienne qui tente de sauver les trésors des musées des villes bombardées. Les lointaines épopées de héros du passé scandent leurs parcours – le général Grant écrasant les Confédérés, Hannibal marchant sur Rome, Hailé Sélassié se dressant contre l’envahisseur fasciste… Un roman inquiet et mélancolique qui constate l’inanité de toute conquête et proclame que seules l’humanité et la beauté valent la peine qu’on meure pour elles.

La destinée la mort et moiLa Destinée, la Mort et moi, comment j’ai conjuré le sort de S.G. Brown aux éditions Agullo :

Vous ne connaissez pas encore la maison d’édition Agullo ? C’est tout à fait normal puisqu’il s’agit d’un tout nouvel éditeur ! Leurs couvertures détonnent et sont inratables en librairie, on les reconnaît immédiatement. Mais à peine arrivé, voici qu’il publie un roman de S.G. Browne, un auteur satirique qui avait eu son petit succès avec Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère… et retrouvé l’amour ou encore Le jour où les zombies ont dévoré le Père Noël. Il est le roi des titres à rallonge, mais ce n’est pas sa seule particularité ! S.G. Browne est un auteur qui adore s’amuser et créer des histoires aussi débridées qu’originales. Et son nouveau roman ne fait pas exception puisque cette fois-ci, son personnage principal est le Sort lui-même ! Bref, ça semble délicieux, et ça sort le 25 août prochain…

« Règle n°1: Pas d’ingérence. mais me voilà, assis dans un centre commercial à Paramus, New Jersey, et je suis frustré. Agacé. Déçu. »
Une comédie noire et irrévérencieuse sur le sort, le destin, et les graves conséquences de l’implication d’un demi-dieu avec une humaine, par l’un des meilleurs satiristes américains.

Au cours des derniers millénaires, Sergio en est venu à détester son travail. incarnant le Sort, il est en charge de l’attribution des heurs et malheurs qui frappent la plupart du genre humain, les 83% qui font toujours tout foirer. Ecoeuré par l’interminable défilé de toxicomanes et de politiciens carriéristes qui lui incombent, il doit en plus subir l’insupportable bonne humeur de Destinée, responsable des Grands Hommes qu’elle guide avec une satisfaction béate vers la consécration d’un prix Nobel ou d’un titre de Meilleur Joueur du Super-Bowl. pour aggraver les choses, il est brouillé avec la Mort à cause d’une querelle vieille de 500 ans, et ses meilleurs amis sont Paresse et Gourmandise. Et le pire de tout ? Il vient de tomber amoureux de sa voisine, Sara Griffen, une jeune mortelle dont le sort dépend de Destinée. Entamer une relation avec elle viole la règle n°1 et au moins une dizaine d’autres, déclenchant d’énormes répercussions cosmiques qui pourraient bien le priver de son immortalité… ou le conduire à un destin pire que la mort…

Les règles d'usageLes règles d’usage de Joyce Maynard chez Philippe Rey :

Attention, ça ne présage que du bon. Joyce Maynard est une auteur que j’ai découvert il y n’y a pas si longtemps grâce à son roman paru en poche Prête à tout. Et les éditions Philippe Rey font partie de mes éditeurs favoris en littérature dite générale. Donc si vous mettez ces deux là ensemble, vous obtenez un roman extrêmement tentant !

Le thème maintenant : nous sommes à New York, le drame du World Trade Center vient d’avoir lieu. C’est l’histoire d’une jeune fille qui tente de se reconstruire, d’une famille qui va faire face, tout cela dans le Brooklyn des années 2000. J’en suis persuadée, ce roman va me plaire… Et les libraires qui l’ont déjà lu le hissent déjà dans leurs coups de cœur de la rentrée 2016. Arrivée en librairie le 1er septembre 2016.

Présentation de l’éditeur :

Wendy, treize ans, vit à Brooklyn. Le 11 septembre 2001, son monde est complètement chamboulé : sa mère part travailler et ne revient pas. L’espoir s’amenuise jour après jour et, à mesure que les affichettes DISPARUE se décollent, fait place à la sidération. Le lecteur suit la lente et terrible prise de conscience de Wendy et de sa famille, ainsi que leurs tentatives pour continuer à vivre. Le chemin de la jeune fille la mène bientôt en Californie chez son père biologique qu’elle connaît à peine – et idéalise. Son beau-père et son petit frère la laissent partir le coeur lourd, mais avec l’espoir que cette expérience lui sera salutaire.

Assaillie par les souvenirs, Wendy est tiraillée entre cette vie inédite et son foyer new-yorkais qui lui manque. Elle délaisse les bancs de son nouveau collège et, chaque matin, part à la découverte de ce qui l’entoure, faisant d’étonnantes rencontres : une adolescente tout juste devenue mère, un libraire clairvoyant et son fils autiste, un jeune à la marge qui recherche son grand frère à travers tout le pays. Wendy lit beaucoup, découvre Le Journal d’Anne Frank et Frankie Addams, apprend à connaître son père, se lie d’amitié avec sa belle-mère éleveuse de cactus, comprend peu à peu le couple que formaient ses parents – et les raisons de leur séparation. Ces semaines californiennes la prépareront-elles à aborder la nouvelle étape de sa vie ? Retournera-t-elle à Brooklyn auprès de ceux qui l’ont vue grandir ? Émouvante histoire de reconstruction, Les règles d’usage évoque avec brio la perte d’un être cher, l’adolescence et la complexité des rapports familiaux. Un roman lumineux.

BondréeBondrée de Andrée A. Michaud chez Rivages :

Il manquait un bon petit polar à cette sélection, vous ne trouvez pas ? Voici donc Bondrée, un roman sombre qui a tous les attributs pour séduire… Reste à savoir ce qu’il a dans le ventre, mais le résumé présage de bonnes choses quant à la lecture. Et puis, l’image de couverture est magnifique et participe énormément à mon envie de découvrir cet ouvrage… Bienvenue dans une contrée reculée du Québec où tout semble être en non-dits et atmosphères pesantes… Parution le 21 septembre 2016.

Présentation de l’éditeur :

À l’été 67, une jeune fille disparaît dans les épaisses forêts entourant Boundary Pond, un lac des confins du Québec rebaptisé Bondrée par un trappeur mort depuis longtemps. Elle est retrouvée morte. On veut croire à un accident, lorsqu’une deuxième adolescente disparaît à son tour, on comprend que les pièges du trappeur ressurgissent de la terre et qu’un tueur court à travers les bois de Bondrée.

« Le thriller littéraire existe, Andrée Michaud en est la preuve. Créatrice d’ambiance exceptionnelle, elle joue avec la langue, les mots et les consonances dans ce huis clos chaud et humide où une foule de personnages se battent avec leurs démons. » «La Presse», Québec. Bondrée a reçu le Prix du Gouverneur général du Canada et le Prix Arthur Ellis.

Butcher's crossing photoButcher’s crossing de John Williams chez Piranha :

Alors, en ce moment, j’ai envie de grands espaces, de nature à perte de vue, de plaines brutes et de liberté… Butcher’s crossing semble ainsi tout indiqué pour assouvir ce désir. Peut-être connaissez-vous déjà John Williams grâce à son précédent roman, Stoner, qui avait été traduit par Anna Gavalda. Sortie le 23 octobre 2016.

N’hésitez pas à lire l’article complet qui lui a été dédié ici.

Présentation de l’éditeur :

Au cœur de l’Ouest américain, terre de grandeur naturelle et de décadence humaine, une expédition tragique se prépare… Par l’auteur de Stoner.

Dans les années 1870, persuadé que seul un rapprochement avec la nature peut donner un sens à sa vie, le jeune Will décide de quitter le confort d’Harvard pour tenter la grande aventure dans l’Ouest sauvage. Parvenu à Butcher’s Crossing, une bourgade du Kansas, il se lie d’amitié avec un chasseur qui lui confie son secret: il est le seul à savoir où se trouve un des derniers troupeaux de bisons, caché dans une vallée inexplorée des montagnes du Colorado. Will accepte de participer à l’expédition, convaincu de toucher au but de sa quête. Le lent voyage, semé d’embûches, est éprouvant et périlleux mais la vallée ressemble effectivement à un paradis plein de promesses.

Chronique Jeunesse : Comment se débarrasser d’un vampire (avec du ketchup, des gousses d’ail et un peu d’imagination)

Comment se débarasser d'un vampireOu quand une imagination débordante peut parfois jouer des tours…

Jean-Marcel Erre (plus connu sous le nom de J-M Erre) est un auteur français généralement habitué à la littérature adulte. Ses ouvrages sont remplis d’humour et de dérision, c’est même sa signature. Prenez soin du chien, Le mystère Sherlock ou encore La fin du monde a du retard… c’est lui !

L’auteur se lance maintenant dans le monde de la littérature jeunesse en ouvrant le bal de la collection Pop chez Rageot. Cette toute nouvelle série de romans créé par Rageot propose aux jeunes lecteurs des romans illustrés, drôles et imaginatifs, à l’image des collections telles que Pépix ou encore Witty… voilà pour la ligne éditoriale.

Bat, un professeur aux habitudes bien étranges…

Un nouveau professeur vient de débarquer à l’école, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est singulier. Il donne des TAS de devoirs aux élèves pour mieux les fatiguer et boire leur sang par la suite, il a des canines franchement pointues et puis Zazie l’a vu se transformer en chauve-souris, elle en est certaine !

Mais notre jeune héroïne ne va pas se laisser faire et compte bien démasquer ce vampire déguisé en professeur. Quitte à prendre des risques fous, à se faire porter pâle, Zazie y arrivera ! Et puis, elle consigne tout dans son super journal, au cas ou il lui arriverait quelque chose… Et c’est justement lui que nous allons lire…

Dynamique et distrayant

Pour un premier essai dans la toute nouvelle collection Pop de éditions Rageot (le lectorat visé sont les 9-11 ans), Comment se débarrasser d’un vampire reste une lecture agréable et sympathique. Les chapitres sont très courts (quand on n’aime pas forcément lire, c’est un avantage et ça motive à avancer), le tout est très illustré et le ton est très énergique.

Personnellement, le personnage de la jeune Zazie est un peu trop enjoué/artificiel à mon goût. Je trouve qu’elle est un peu « trop » sur certains aspects et n’est pas assez fidèle à ce qu’est une petite fille d’une dizaine d’année. Elle part dans des délires fous, et c’est tout à fait possible, plein d’enfants se font des idées et inventent des histoires… Mais Zazie a des traits de caractères exacerbés, ce qui ne le rend pas toujours attachante comme on aimerait.

Cependant, et ça contrebalance assez bien ce point, l’ouvrage reste drôle et intelligent. En effet, si Zazie déborde autant d’imagination, c’est à cause (ou grâce) à ses lectures fantastiques ! Dracula de Bram Stoker ou encore La guerre des mondes de H.G. Wells n’ont aucun secret pour elle… et c’est ce qui la fait cogiter autant sur ce qui l’entoure. En cela, c’est malin est appréciable, car les enfants découvrent un peu avant l’heure certains classiques ainsi que leur contenu.

 ….

En bref, ce roman jeunesse se dévorera dès l’âge de 9 ans environ. Pour tous les petits fans d’aventures rocambolesques mettant en scène l’imagination et plus particulièrement les vampires. Même si je n’ai pas eu de réel affect avec le personnage de Zazie, j’ai tout de même passé un bon moment de lecture… donc ça se tente !

A découvrir également dans la même collection : La vraie recette de l’amour d’Agnès Laroche.

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Actualité éditoriale : Butcher’s crossing, le nouveau roman de John Williams arrive en octobre 2016 !

Butcher's crossingL’auteur de Stoner revient en France, et cela aux éditions Piranha le 6 octobre 2016. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette parution laisse présager le meilleur… ! Dans la lignée des nature writing (les livres tels que Danse avec les loups, Légendes d’automne ou encore Walden ou la vie dans les bois font partie de ce sous-genre littéraire propre aux États-Unis), Butcher’s crossing semble être un magnifique retour aux sources…

En tout cas,  tout me tente dans cette nouveauté : son titre, sa couverture, son histoire simple mais accrocheuse, j’ai envie de fouler les grands espaces à travers les lignes de John Williams. Pour vous donner l’envie de découvrir le livre vous trouverez ci-dessous la présentation de l’éditeur, et un extrait d’une trentaines de page à lire sur Claméo.

Présentation de l’éditeur :

Au cœur de l’Ouest américain, terre de grandeur naturelle et de décadence humaine, une expédition tragique se prépare… Par l’auteur de Stoner.

Dans les années 1870, persuadé que seul un rapprochement avec la nature peut donner un sens à sa vie, le jeune Will décide de quitter le confort d’Harvard pour tenter la grande aventure dans l’Ouest sauvage. Parvenu à Butcher’s Crossing, une bourgade du Kansas, il se lie d’amitié avec un chasseur qui lui confie son secret: il est le seul à savoir où se trouve un des derniers troupeaux de bisons, caché dans une vallée inexplorée des montagnes du Colorado. Will accepte de participer à l’expédition, convaincu de toucher au but de sa quête. Le lent voyage, semé d’embûches, est éprouvant et périlleux mais la vallée ressemble effectivement à un paradis plein de promesses.

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Chronique : Les Chevaliers du Temps – Tome 1 – Les mystères de la pyramide

Les Chevaliers du temps 01Une nouvelle série jeunesse pour apprendre tout en se distrayant vient de voir le jour : voici Les Chevaliers du Temps !

Trois auteurs pour trois nouveaux héros à suivre à travers l’espace et le temps, voici une toute nouvelle série jeunesse qui vient de paraître aux éditions Playbac. Hélène Duchateau est professeure et scénariste, Stanislas Grimler est professeur d’histoire-géographie mais participe à beaucoup d’expositions pour faire partager la culture au plus grand nombre, quant à Candice Roger, elle est avant tout éditrice de livres pratiques dédiés à la cuisine !

Ces trois auteurs aux profils très différents se proposent de faire vivre aux jeunes lecteurs une aventure qui s’ancre dans notre quotidien pour basculer très rapidement dans l’aventure fantastique… Sans oublier au passage de cultiver les lecteurs. Dans ce premier tome, direction l’Égypte Ancienne !

Un voyage dans le temps pour sauver son passé, son présent et son avenir

Emma, Mehdi et Axel sont trois élèves qui n’ont en commun que le d’être dans la même classe. Ils ne se parlent que rarement et ne s’apprécient guère… Mais le jour où leur professeur d’histoire leur fait part d’un secret les mettant en danger, ils vont devoir s’allier pour sauver le cours passé, présent et futur de leur vie, mais aussi celle des autres ! En effet, le professeur Mamet a réussit à créer une machine à voyager dans le temps, mais déjà, quelqu’un souhaite se l’approprier pour manipuler le temps et le tourner à son avantage…

Seuls nos trois élèves semblent pouvoir réussir cette mission périlleuse, désignés par la machine temporelle elle-même, mais arriveront-ils à passer tous les obstacles sur leur chemin ?

Du bon et du moins bon, Les Chevaliers du temps est une série jeunesse au potentiel perfectible

A trop vouloir se rapprocher du lecteur préadolescent en l’imitant, on le perd. Et j’ai vraiment le sentiment qu’ici; il y a un côté trop artificiel dans la narration. Les scènes comiques sont prévisibles voir attendues, les personnages sont trop marqués avec d’un côté l’intello de service Mehdi, de l’autre la jeune et jolie sportive Emma et le beau gosse qui a un groupe de musique et beaucoup de succès auprès de la gent féminine, Axel…

Un peu plus de nuance aurait été appréciable pour ne pas tomber dans une histoire avec les gentils d’un côté et les méchants de l’autre…

De plus, les quelques transitions qui se déroulent dans l’ouvrage sont parfois très abruptes : par exemple, la scène de présentation des enjeux de la série avec la machine temporelle et le professeur Mamet est un peu trop expéditive. Le tout manque ainsi parfois de développement et de mise en scène, ce qui donne un sentiment de lecture rapide, certes, mais trop hâtive.

Malgré ces quelques maladresses, il y a tout de même des côtés positifs. Le premier étant des chapitres courts et une narration qui rentre immédiatement dans le vif du sujet au bout de quelques pages à peine. Pour ceux qui n’aiment pas franchement lire, ça peut être une façon engageante d’aborder l’acte de lecture.

L’autre élément positif, c’est le côté ludique du roman. En effet, sous couvert de nous conter une histoire fantastique, c’est également un petit cours d’histoire qui nous est proposé avec pour thème l’Égypte Ancienne (sujet normalement étudié en 6ème, il fédère toujours beaucoup les élèves car c’est une époque et un peuple qui fascinent). De plus, la culture apportée à la lecture va plus loins que le simple roman puisque vous trouverez un bon petit dossier en couleurs d’une dizaine de pages pour approfondir vos connaissance sur l’Égypte Ancienne.

Chevaliers temps intérieurEnfin, l’ouvrage est illustré et en couleurs, et les dessins de Krystel font merveille. Entièrement numériques, ils sont très réussis, vivants et pleins de couleurs. J’ai particulièrement aimé le premier dessin en pleine-page du roman. Le point de vue donne une belle impressions de dynamisme.

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En somme, mon avis est assez partagé sur ce premier tome. D’un côté, la partie instructive et ludique de l’ouvrage est indéniable le tout étant agrémenté joliment. L’objet livre en lui-même est très agréable à manipuler avec un vrai soin apporté à sa création. De l’autre, l’histoire est parfois trop rapide et les personnages stéréotypés.

Je conseillerais cet ouvrage à des lecteurs qui ont entre 10 et 11 ans et qui ne sont pas encore pleinement motivés à lire. Car une chose est sûre, ça se lit très rapidement, et les enfants sont fiers de pouvoir dire qu’ils ont terminé leur premier livre un peu épais, avec une vraie intrigue complète.