Archives de l’auteur : Laura

Chronique Jeunesse : Lola et la machine à laver le temps

Un roman pour la jeunesse débridé, drôle et temporellement instable !

Rolland Auda est un auteur pour les adolescents et la jeunesse. Lola et la machine à laver le temps est son premier roman pour la jeunesse. Avant cela, il a écrit trois romans destinés aux adolescents, tous chez Sarbacane : L’équipée volage, Le dévastateur et Gringo shaman.

Avec ce nouveau roman, Rolland Auda signe son entrée – réussie – en littérature dite jeunesse.

Comment sauver l’avenir de son papa du passé ?

Tu ne comprends pas le sous-titre de cette chronique ? Soyons plus clairs. Lola a un papa de génie qui a créé une machine à voyager dans le passé. Enfin, une machine à laver qui voyage dans le passé plus exactement. Mais suite à la pression d’un certain gouvernement l’avenir de la machine est menacé, de même que Lola elle-même… Alors pour sauver les meubles (enfin, la machine à laver et Lola), la jeune fille se doit d’aller dans le passer prévenir son papa… âgé de 10 ans !

Un très bon Pépix !

Cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu un roman Pépix avec autant de plaisir ! Cette nouveauté me permet de renouer avec la collection, et ça fait du bien.

Lola est une petite fille dynamique, un peu folle et extrêmement attachante… de même que son papa du passé ! Et on adorera son petit côté entremetteuse… L’écriture de Rolland Auda est tout aussi caractéristique : vive, drôle, enlevée… Les adjectifs ne manquent pas pour décrire sa plume.

L’histoire tient bien la route, l’écriture est vivante, les personnages bien campés et décrits (le petit robot Dialectus est adorable)… Et les bonus qui entrecoupent le roman sont bien trouvés ! Le quatrième bonus en particulier était fort bien traité…  Et oui, que se passerait-il si Lola était transportée 34 ans dans le futur ? Alors ?

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Cette lecture est donc un petit coup de cœur. Tant au niveau de la créativité que de l’humour, Rolland Auda fait un carton plein avec ce roman adapté aux lecteurs dès l’âge de 9 ans. Alors, un quand un nouveau Pépix ? Si vous êtes trop pressé, vous pouvez toujours tenter de bidouiller vous aussi votre lave-linge… !

PS : Mention spéciale pour les titres de chapitres fort biens trouvés : Morgane de toi, Au 117, Boulgourkyia ne répond plus. Certains sont de jolis clins d’œil !

Chronique : Geek Girl – Tome 3

Let’s go to… New York !

Suite des aventures d’Harriet Maners avec Geek Girl 3, mais cette fois-ci, ce n’est pas par choix. Toute sa famille part à New York pour le nouveau travail de son père… et le monde de la mode va vite la rejoindre !

La série Geek Girl est écrite par Holly Smale, qui s’est servie de sa propre expérience dans le mannequinat pour créer ses romans. Le troisième tome de la saga est paru en avril 2015 chez Nathan.

Un déménagement aussi lointain qu’imprévu

Harriet et toute sa famille (y compris Tabatha, sa petite sœur toute neuve) s’envolent pour New York, aux Etats-Unis pour soutenir son père dans son nouveau choix de carrière. Au-revoir l’Angleterre et bonjour les paillettes et les lumières de la ville qui ne dort jamais ! Sauf que… petite omission de la part de son père et de sa belle-mère : ils ne s’installent pas vraiment à New York, mais dans l’état de New York… Harriet pensait voir plus souvent Nick, mais il n’en est rien puisqu’elle est à plus d’une heure de train de la ville scintillante…

Et les ennuis ne font que commencer pour Harriet qui a tout perdu : sa pire pote, son harceleur personnel et le peu de connaissances qu’elle avait réussit à conserver malgré son statut de geek…

Un roman sur le changement et les bouleversements qui sillonnent notre vie

Il faut l’avouer, ce troisième opus est le signe de très nombreux changements pour Harriet. Elle va devoir affronter beaucoup d’obstacles et devoir grandir un peu… Mais va-t-elle réussir ? A vous de voir ! Une chose est certaine, Harriet n’a pas le choix, elle va devoir changer et prendre sur elle, et cela malgré les très nombreuses déceptions qui vont lui tomber dessus. C’est le temps des changements, et cela sur de nombreux plans.

Et comme chaque tome est le symbole d’un voyage en particulier, nous allons découvrir la ville de New York à travers les yeux de l’anglaise la plus pointilleuse et geek du moment. Mais ce tome nous laisse entrevoir une Harriet beaucoup plus seule et abandonnée qu’il n’y paraissait dans les premiers tomes, même si on y retrouve Willbur et Nick. Peut-être est-ce la seule façon de voir notre jeune héroïne grandir un peu même si cela n’est pas sans mal.

Elle va devoir cerner qui lui veut du bien et qui n’a aucun intérêt à ce qu’elle réussisse, elle devra trouver qui sont ses vrais amis au milieu du monde si difficile de la mode… et faire ses propres choix. Elle devra également porter de chaussures en forme de homard. Oui.

Comme toujours, on passe un agréable moment avec Harriet Manners, mannequin malgré elle. On retrouve avec plaisir son amour pour les to do list et les faits scientifiques étranges qui tombent comme un cheveu sur la soupe…

Attention toutefois à ne pas tourner en rond car la série a beau être fort sympathique, on peut vite tomber dans la répétition, c’est en tout cas le risque qui se profile. Geek Girl était à la base une trilogie, mais la saga est finalement reconduite pour au moins 6 tomes, donc affaire à suivre, comment Holly Smale renouvellera sa saga sans tomber dans le cliché ou la répétition ?

Chronique : Boudicca

Un roman historique qui nous fait découvrir la vie et le destin de la reine des Icènes : Boudicca. Fascinant, inattendu et d’une beauté rare… découvrez l’Histoire d’une autre manière avec la plume aérienne de Jean-Laurent Del Socorro !

Après avoir remporté en 2015 le prestigieux Prix Elbakin.net pour Royaumes de vents et de colères (éditions ActuSF/J’ai Lu) qui était son premier roman, Jean-Laurent Del Socorro revient !

Il vient tout juste de paraître aux éditions ActuSF, voici le second roman, très attendu de l’auteur avec Boudicca. Nous suivrons dans ce roman original la vie complète – de sa naissance à sa mort – de la reine Boudicca, qui a vécu vers 30 après J.-C.

Une figure de l’Histoire totalement méconnue

De Boudicca, je n’avais jamais entendu parler avant de découvrir cet ouvrage. Qui était-elle ? La reine des Icènes, c’est-à-dire du peuple qui occupait en partie ce qui est maintenant la Grande-Bretagne.

L’histoire de Boudicca, c’est celle d’une femme charismatique, courageuse et qui était prête à tout pour son peuple. Faisant front aux injustices là où les autres baissaient la tête, se battant quand tout le monde avait abandonné…

C’est l’histoire d’une femme que l’on a envie de suivre au bout du monde. Guerrière farouche et impétueuse, mais aussi mère aimante et amante douce envers son mari… Dans ce roman, nous la suivons à chacun de ses pas, dans ses erreurs, ses coups de sang, ses malheurs. Rien n’est oublié, et c’est peut-être pour cela qu’elle est aussi belle et attachante.

L’histoire d’une femme qui a marqué son temps par son courage

Ce roman, c’est pour moi un double tour de force. Premièrement, car je ne connaissais pas le personnage historique qu’était Boudicca et que le sujet en soi ne m’attirait pas nécessairement. Jean-Laurent Del Socorro a réussit non seulement à m’intéresser à une histoire, mais à l’Histoire.

Le second tour de force est la suite logique de cette réflexion : je connais très peu l’Histoire, la vraie, mais l’auteur a réussit à m’y intéresser à tel point que j’ai voulu en savoir plus après la lecture. J’ai appris une foule de choses en lisant un roman fluide, épique et magnifiquement écrit.

Ainsi, on découvre que l’un des César qui a régné sur Rome était bègue. Une tare qui à l’époque aurait dû l’éloigner du pouvoir à vie. On fait également la connaissance de Néron, le dernier empereur à avoir régné sur l’Empire Romain. La description qui est faite de lui dans le roman fait froid dans le dos tant il paraît dangereux, fourbe et instable.

Mais revenons-en à Boudicca. Dans ce roman fort bien construit, vous la suivrez de ses premiers pas jusqu’à son tout dernier soupir. Les chapitres sont relativement courts, et on avance vite dans le temps en faisant parfois des bonds de plusieurs mois ou années (normal, vu la contrainte du nombre de pages).

L’écriture de l’auteur fait des merveilles. C’est beau, fort, et d’une fluidité qui rend le tout remarquable. Pas un seul temps mort pour ce roman, que ce soit l’enfance de cette enfant/reine ou ses luttes guerrières rien n’est ennuyeux et tout est découverte émerveillée.

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Si vous voulez être surpris par une lecture atypique, transporté par des croyances en des dieux ancestraux où les druides avaient un immense pouvoir, ce roman est pour vous. Symboles forts, personnages charismatiques, élans héroïques… que de beauté brute dans ce roman ! C’est une pépite à découvrir très vite donc…

Interview de Marie-Lorna Vaconsin pour Le Projet Starpoint

A l’occasion de la parution de son premier roman : Le Projet Starpoint – tome 1 – La fille aux cheveux rouges (lire la chronique complète ici), Marie-Lorna Vaconsin revient avec nous sur les sources même de sa saga.

Glow : Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de La Bibliothèque de Glow ?
Marie-Lorna Vaconsin : Bonjour aux lecteurs de la Bibliothèque de Glow ! Je suis ravie de vous rencontrer et pour me présenter, je dirais que je suis moi aussi une lectrice et que c’est parce que je suis fan de saga, de séries, de gros livres qu’on retrouve le soir après y avoir pensé toute la journée que j’ai eu envie d’écrire le mien.

Glow : Comment vous êtes-vous tournée vers l’écriture ?
Marie-Lorna Vaconsin : J’écris depuis que je suis toute petite – des poèmes, des mini romans, des nouvelles mais c’est à  l’adolescence que j’ai pris l’écriture comme un refuge.  C’est à cet âge là que j’ai perdu la possibilité de m’échapper par le jeu. Avec ma soeur, on avait construit un jeu de rôle qui se déroulait dans un  monde parallèle, avec des personnages récurrents, des villes, des missions d’espionnages. On y passait tout notre temps et, en grandissant, les gens se sont mis à nous regarder bizarrement. Alors, nous avons arrêté de jouer et c’est là que j’ai vraiment commencé à écrire.

Glow : Comment l’idée même du Projet Starpoint vous est-elle venue ?
Marie-Lorna Vaconsin : Je voulais trouver une façon d’expliquer scientifiquement la réalité du monde parallèle de mon enfance. Je voulais écrire un roman qui explique comment, pour de vrai, chacun d’entre nous pouvait basculer dans un autre monde – et pas seulement des héros lointains.
Et puis, je voulais parler d’adolescents aussi. De leurs problèmes, de leurs préoccupations de lycée, de leur façon de tomber amoureux. Je voulais rappeler ce que c’est que de chercher le regard de l’autre dans un couloir à la pause de 10h, de chercher une silhouette dans la foule devant le lycée…

Glow : Combien de temps l’écriture du premier tome vous a-t-elle prise ?
Marie-Lorna Vaconsin : Il a maturé en moi depuis des années – depuis que je suis petite à vrai dire. J’en ai écrit des tas de versions successives, mais j’ai mis un an à écrire cette version là.

Glow : Avez-vous eu à démarcher beaucoup d’éditeurs avant que votre texte ne soit retenu ?

Marie-Lorna Vaconsin : Non, pas beaucoup, parce que je savais que mon éditeur était fan de littérature « Young Adult ». Je savais qu’il était, comme moi, fan d’À la croisée des mondes et qu’il recherchait un auteur de ce genre. Alors je lui ai directement envoyé le manuscrit et je n’ai pas cherché d’autre éditeur.

Glow : Comment l’idée de « glisser » entre les mondes grâce à « l’angle mort »vous est-elle venue ?

Marie-Lorna Vaconsin : A cause de l’expression « l’angle mort » qui m’a toujours fascinée. Quand j’étais petite, j’entendais les adultes dans la voiture qui disaient « attention à l’angle mort » ou « untel n’a pas vu l’angle mort » et j’imaginais des gens coincés dans un no man’s land géométrique… J’essayais de dessiner l’angle mort, de l’imaginer en 3D, de l’apprivoiser; je jouais avec les miroirs pour voir à quel moment il commençait, à quel moment il s’arrêtait. J’avais l’impression que c’était comme un « Triangle des Bermudes au petit pied ».

Glow : Il est également beaucoup question de sciences dans votre roman (mathématiques, physique, chimie, biologie…), prendra-t-elle une place encore plus importante à l’avenir ?
Marie-Lorna Vaconsin : Pas plus, mais pas moins. « Le projet Starpoint » est le nom d’un projet scientifique conduit par le père de Pythagore. La recherche scientifique est un fil rouge au travers des trois tomes qui trouvera sa résolution à la fin de la série. A travers l’aventure, le lecteur devient lui-même un peu chercheur en physique quantique.

Glow : La couverture de votre roman est magnifique (et fait d’ailleurs penser à l’univers de Jules Verne)… avec-vous participé à sa conception ?

Marie-Lorna Vaconsin : Merci ! Moi aussi je la trouve magnifique ! C’est un tatoueur de « yeaaah studio » qui l’a réalisée. Ma seule petite contribution se trouve dans les cercles du bas que le designer a mis en couleur : ce sont des  mini bouts de la carte de l’autre monde que j’ai dessinée.

Glow : Le premier tome de la saga se lit très vite et garde encore bien des mystères… pour quand est prévu le second opus ?
Marie-Lorna Vaconsin : L’année prochaine, à peu près à la même période que le tome 1. C’est à dire, vers mars 2018.

Glow : Où pourrons-nous vous rencontrer prochainement ? (salon, dédicace, etc).

Marie-Lorna Vaconsin :

  • Aux Imaginales d’Epinal du 18 au 21 mai
  • A la Librairie Royaumes à Paris 13ème le 3 Juin
  • à Bordeaux le 6 juin, à la Libraire de la Comédie.
  • Libraire Oblique à Auxerre le 10 juin
  • Libraire Coiffard à Nantes le 17 juin
  • Saint Maur en poche 24/25 juin

 

Dédicace : Jean-Luc Bizien en signature à librairie Royaumes le 18 mai 2017

Les éditions ActuSF et la librairie Royaumes (Paris 13ème) ont le plaisir de vous annoncer la signature exceptionnelle de Jean-Luc Bizien le jeudi 18 mai prochain de 17h00 à 19h00.

A l’occasion de la parution de son roman L’appel du dragon dans la collection jeunesse/ado dédiée à l’imaginaire Naos, l’auteur sera ainsi présent pour une belle rencontre/dédicace.

Il signera donc l’Appel du Dragon, qui paraît le jour même en librairie ! Mais la librairie Royaumes aura également en stock ses romans de la Trilogie des Ténèbres (éditions Toucan), ou encore sa série de fantasy asiatique Katana (2 tomes, chez Folio SF).

Présentation de l’éditeur pour L’Appel du dragon :

L’Empereur-Mage se fait vieux. Il faut sans tarder préparer la relève et trouver les héros capables de repousser les forces des Ténèbres qui menacent la cité de Selenae. Kaylan, le jeune paysan, Sheelba la belle magicienne et Shaar-Lun, l’intrigant voleur ont décidé de tenter leur chance.

Hélas pour eux, les épreuves sont effroyables. On raconte qu’aucun des derniers candidats n’est ressorti des souterrains de la ville. Pour devenir l’Élu, il faut triompher de redoutables épreuves et affronter ses peurs les plus secrètes.

L’un d’eux parviendra-t-il à se hisser sur le trône et à empêcher le réveil du monstre qui sommeille dans les profondeurs de la terre ?

Ancien enseignant, Jean-Luc Bizien a d’abord travaillé dans les jeux de rôle, avant de se tourner vers l’écriture. Ses romans policiers pour les adultes ont été couronnés de nombreux prix. L’Appel du Dragon réunit pour la première fois les romans Le Souffle du Dragon et L’Éveil du Dragon.

Coordonnées de la libraire pour toute question :

  • Librairie Royaumes – 42 rue de Tolbiac – 75013 Paris
  • Téléphone : 01 45 84 01 81
  • Métro Ligne 14 – Bibliothèque François Mitterand ou Olympiades
  • RER (C) : Bibliothèque François Mitterrand
  • Bus (27) (64) : Patay-Tolbiac

Chronique : Le Projet Starpoint – Tome 1 – La fille aux cheveux rouges

Un roman qui nous fait plonger dans un imaginaire débridé et fascinant. Bienvenue dans l’univers mémorable et unique de Marie-Lorna Vaconsin !

Voici Le Projet Starpoint, premier roman de l’auteure française Marie-Lorna Vaconsin (voir l’interview de l’auteure ICI) et premier tome d’une trilogie. Passionnée d’imaginaire depuis sa plus tendre enfance, l’auteure nous propose ici un univers passionné et fourmillant d’idées où fantastique et sciences s’entrecroisent…

Une rentrée déprimante

Pythagore est un adolescent tout ce qu’il y a de plus ordinaire, mais avec déjà beaucoup de soucis dans sa jeune vie. Son père est dans le coma depuis de nombreuses années, sa mère fait tout pour porter à bout de bras ce qu’il reste de leur famille… Et Pythagore lui tente tant bien que mal de vivre normalement sa vie d’ado.

Mais à la rentrée, lorsque sa meilleure amie Louise l’ignore pour une nouvelle venue, Pyth se pose de nombreuses questions. Qui est cette nouvelle aux cheveux couleur rouge sang prénommée Foresta ? Pourquoi Louise le délaisse-t-elle comme si leur amitié n’avait jamais existé ?

Il y a quelque chose d’étrange avec cette jeune fille, et Pyth aimerais beaucoup savoir quoi. Mais ce qu’il va découvrir va dépasser toutes ses suppositions !

Un voyage à travers « L’angle mort »

Si vous recherchez un roman original mélangeant aventure, fantastique, parcours initiatique et suspense, vous êtes à la bonne porte ! Le Projet Starpoint est un bon premier roman dont il me tarde de découvrir la suite tant il est bien mené. L’intrigue en elle-même débute comme beaucoup de romans fantastiques, mais l’auteure réussit à s’émanciper de nombreux codes et créé son propre univers.

Tout d’abord, Pyth est un peu plus grand que les personnages qui incarnent la plupart des sagas fantastique. Habituellement, ils sont à peine sortis de l’enfance et oscillent entre 11 et 13 ans environ. Pyth, lui, est en pleine adolescence et donc en pleine découverte de lui-même, et de ses sensations. En cela, l’auteure amène parfaitement les réflexions et questionnements du jeune homme sur ses désirs et ses envies sans jamais entrer la formulation franche. On sent juste que Pythagore est un personnage qui grandit et qui se forge à l’instant même où on le lit.

Ensuite, Marie-Lorna Vaconsin a su créer tout un univers parallèle à la géographie précise et aux étrangetés fascinantes. Il y est question de sang bleu, de gravité étrange dans une mer inconnue, de mondes parallèles et de glissement dans « L’angle mort ».

Tout y est expliqué précisément, et on plonge dans cet univers avec délices car il est cohérent et très bien développé ! On sent que l’auteure y a travaillé de longues heures pour le rendre consistant (si je puis dire…).

Et surtout, elle retranscrit magnifiquement les impressions ressenties par ses personnages selon qu’ils sont sous l’effet de la gravité ou d’une substance étrange qu’est la pectine (mais il y en a d’autres encore plus fascinantes !).

Enfin, étant une grande fan de sciences sous toutes ses formes, Le Projet Starpoint ne pouvait que me plaire. On y parle de biologie, de physique, de mathématiques et d’une foule d’autres choses fascinantes. D’autant qu’on sent que l’on n’a pas fini d’être surpris car de nombreuses choses sont à peine évoquées dans ce premier tome et a hâte d’en savoir plus… Et puis, quel est donc exactement ce fameux projet qui donne son nom au livre ?

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Que de mystères donc dans ce premier opus très bien mené ! On attend avec impatience la suite de cette saga (à priori pour 2018). Mais si vous aimez les histoires originales aux univers fouillés et les personnages forts (Foresta est inoubliable dans son genre !), ce roman est pour vous. A découvrir dès 12/13 ans environ, puis sans restrictions.

Chronique : Hikikomori

Un roman américain beau et triste à la fois, sur un phénomène typiquement japonais : Hikikomori. Ce terme désigne des individus ayant décidé de s’isoler du monde pendant des mois, voir des années.

Jeff Backhauss est un auteur d’origine américaine. Avant d’écrire, il a été directeur artistique et pilote professionnel. Il a également vécu et travaillé en Corée. Hikikomori est sont tout premier roman. Il est paru en poche chez Milady en septembre 2016.

Un homme isolé volontairement depuis trois ans…

Suite à un drame, Thomas Tessler s’est isolé quelques heures dans une pièce, puis les heures se sont transformées en jours, en mois, puis en années… Sa femme ne l’a plus vu depuis 3 ans, une simple porte les sépare, et pourtant, impossible d’en franchir le seuil. Thomas est un hikikomori, un individu qui s’est volontairement coupé du monde. Ce phénomène est typiquement japonais et concerne un million de personne là-bas.

Mais Thomas est américain, et personne ici ne semble savoir comment le faire sortir de sa terrible léthargie… alors, peut-être qu’une personne japonaise saurait, elle ? C’est ce que se dit Silke, sa femme, qui voit en Megumi le dernier recours pour sauver Thomas et leur couple… D’autant que la jeune japonaise a un passé qui pourrait l’aider à « guérir » Thomas, car elle a déjà l’expérience des hikikomori…

Un roman touchant, beau et extrêmement original

De par son thème et la façon dont il est traité, Hikikomori est un roman social difficile à classer, mais délectable à découvrir ! Pour les curieux qui souhaitent approfondir leurs connaissances de la culture nippone, pour ceux également qui aiment les belles histoires au goût doux-amer, c’est un roman parfait.

Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais Hikikomori est un roman qui a réussit à me toucher. L’histoire de cet homme qui s’est isolé à l’extrême pour s’éloigner de la douleur,  quitte à mettre en péril son couple a su me parler. Le fait également que chaque page est un écho au Japon et à ses codes a également aidé à m’attacher encore plus à cette histoire.

Le relationnel qui se créée entre Thomas et Megumi dans les silences, entre cette porte close, tout est magnifiquement retranscrit. Ce rapport si étrange et difficile à expliquer qui pourrait paraître malsain en toute autre situation passe ici à cause de cette situation exceptionnelle. Ce paradoxe entre culture nippone et culture américaine également est fascinant, l’auteur a su traiter cela avec art, le tout restant intimiste et captivant.

Ainsi, le thème principal de ce roman a beau être la perte de l’être cher, le deuil, on a un sentiment qui devient de plus en plus lumineux et positif au fil des pages. On arrive tout comme Thomas à s’extraire de ce sentiment d’enfermement… Mais la route est longue, et nous n’assistons qu’aux prémisses d’un changement qui sera assez long au final.

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Mais quelle beauté, pour ce roman ! Lisez Hikikomori si vous rechercher une histoire autre, différente. Délicat, beau, fragile et mémorable, voici les adjectifs à retenir pour cet ouvrage si particulier. Et un nom également est à retenir, celui de Jeff Backhaus, dont c’est pour le moment le seul ouvrage paru en France, mais qu’il faudra surveiller de près…

Chronique jeunesse : Les aventures de Groot et Rocket

Une novelisation extrêmement décevante s’inscrivant dans l’univers Marvel pour les enfants de 9 ans environ…

Les enfants adorent les adaptations de comics : qu’elles soient sous forme cinématographiques, d’albums pour enfants, de coloriages, ou encore de romans. Alors, quand on découvre une novelisation des aventures de Groot et Rocket pour les enfants, on ne peut qu’être ravi, d’autant que cela peux leur donner l’envie de lire…

Et quand on découvre que l’auteur est Tom Angleberger, c’est encore mieux ! En effet, c’est lui qui a écrit la série de romans jeunesse Origami Yoda (Seuil Jeunesse) qui a très bien fonctionné auprès des jeunes lecteurs ! Mais malheureusement, ce casting de rêve ne suffit absolument pas à créer un roman jeunesse de qualité…. Explications.

Piégés sur une étrange planète…

Groot et Rocket sont coincés sur une planète très bizarre et surtout très déserte. Elle semble remplie de commerce, mais il ‘y a aucun visiteur ou touriste à part eux. Les seules autres « personnes », ce sont les commerçants, mais ils ont un petit quelque chose d’étrange… mais le duo n’arrive pas à mettre le doigt sur ce qui ne colle pas…

Heureusement, le duo va être aidé par un personnage inattendu et extrêmement puissant : un dévidoir de scotch. Oui, mais pas n’importe lequel ! Il peux générer seul son scotch, et a d’autres pouvoirs incroyables !

Ainsi commence la quête du trio pour sortir de cette planète étrange et infernale où il n’y a ni à boire, ni à manger et où tous les commerçants veulent vous forcer à aller aux toilettes…

Une déception sur de très nombreux points

Je n’ai absolument pas apprécié cette lecture, et cela pour de très nombreuses raisons. Premièrement, la narration : elle est extrêmement familière, à la limite du vulgaire parfois, et surtout, l’auteur prend des libertés en inventant des mots… Cela n’apporte rien à l’histoire et il le fait si souvent que ça en devient usant. Tout cela sans oublier les nombreuses « coupures » où nous sont décrits divers bruitages « bruit d’ouverture de porte », « bruits de bras robotisés poussant une petite créature des bois vers les toilettes »…

Second point : l’illustration. Les dessins sont franchement laids. On ne comprend pas l’intérêt de lire un livre avec autant d’illustrations aussi pauvres. Peut-être est-ce pour se rapprocher des jeunes lecteurs en « infantilisant » les illustrations ? Quel qu’en soit le motif, je trouve cela franchement inutile et à part gagner quelques pages, je ne vois pas l’intérêt…

Troisième point : le prix. Pour un roman destiné à des enfants d’environ 9 ans, et d’une aussi piètre qualité, je trouve le prix excessif. En effet, ce roman jeunesse est à 15,90€ ! Un prix outrancier quand on voit l’offre qui peut nous être faite pour ce type de lectorat et pour le même budget… Le fait d’adapter l’univers Marvel n’ouvre pas le droit de vendre tout à un prix aussi élevé…

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En ce qui concerne le scénario, bien que peu poussé, il aurait pu être sympathique, mais l’écriture bloque tout et il devient difficile de l’apprécier pleinement. En conclusion, cette aventure loufoque de Rocket et Groot ne m’a absolument pas convaincue, et c’est fort dommage car je trouvais l’idée géniale pour attirer de nombreux lecteurs potentiels. Voici la preuve qu’un grand nom ou qu’une licence ne suffit pas à créer automatiquement un titre de qualité…

Chronique : Trouble

Coupable ou non coupable d’aimer (trop) ses enfants ?

Hélène Uri est une auteur d’origine norvégienne, avec Trouble (paru chez Milady en septembre 2015), elle signe son second roman paru en France. Son thème ? Le soupçon qui tourne au cauchemar autour d’un papa peut-être trop aimant avec ses filles…

A faire froid dans le dos

Tout commence avec une scène de la vie banale, dans la salle de bain… On n’y pense plus lorsque, du point de vue de Marianne, son mari Karsten a peut-être des choses à se reprocher… Et elles sont peut-être bien plus graves que son infidélité récemment découverte. Karsten aime ses filles, il les adore… mais ne les aimerait-il justement pas trop ? Une fois la question posée, impossible de la mettre à l’écart, elle va torturer Marianne et son entourage pendant de très longues années…

Un roman a teneur psychologique

Dès le début de l’ouvrage, on saisit qu’il sera question de doutes, de troubles et de longues réflexions autour de la culpabilité présumée de Karsten. Cet homme, à la morale assez légère est-il le monstre que l’on décrit ? Ou sa femme Marianne a-t-elle mal interprété ses gestes ? Tous les éléments du roman tiennent dans cette courte présentation. Tout le reste n’est que construction et renversement de théories allant pour ou contre la culpabilité de Karsten.

Il faut avouer que le personnage de Karsten a beaucoup de mal à se rendre attachant. Il est suffisant, méprisant, peu aimable… Mais celui de Marianne, sa femme l’est tout autant. On a du mal à les considérer comme un couple, n’ayant un aperçu de ce qu’ils sont que quand leur couple se délite…

Alors, le suspense de ce roman est-il maîtrisé ? Assez oui. Mais de là à dire que l’on est subjugué par l’intrigue, il y a un pas que je me garderais bien de franchir. C’est un roman sympathique, mais pas franchement prenant. Trop de longueurs, de flash-back, d’introspections et d’allers-retours pour tenter de déceler les fautes de Karsten. Cependant, bonne nouvelle, vous aurez les réponses à toutes vos questions !

……

A réserver donc aux lecteurs qui aiment les romans réalistes se déroulant sur fond de drame familial, pour les autres passez votre chemin.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique : Il y a un robot dans le jardin

Le roman « trop mignon » des éditions Super 8 qui vous fera passer un merveilleux moment entre humour débridé, et aventure…

Premier roman de l’anglaise Deborah Install, Il y a un robot dans le jardin est le titre mignon et sf de cette année… à ne manquer sous aucun prétexte ! L’ouvrage est paru en janvier 2017, chez les géniales et atypiques éditions Super 8, qui comme toujours réussissent à nous surprendre.

« Chéri, il y a un robot dans le jardin »

C’est ainsi que commence le roman : cette phrase incongrue va être le déclencheur d’un véritable changement de vie pour les habitants de la maison où se trouve ledit jardin… Et l’étrange robot qui y a élu domicile. Tout cabossé, bringuebalant par certains endroits, et fuitant même, le petit robot est bon pour la casse, du moins selon Amy.

Mais pour Ben, qui n’a jamais réussit à s’accomplir dans quoi que ce soit, la présence de ce petit robot va éveiller quelque chose en lui… Quitte à tout plaquer pour trouver quelqu’un à même de le réparer, et parcourir le monde!

Un road-trip génial et fou… si savoureux qu’il en est presque trop court ! 

Si vous ne devez lire qu’un seul roman mêlant humour et sf cette année, misez tout sur celui-là ! Tout y est mémorable et mythique. Du relationnel touchant et unique entre Ben et Tang le petit robot décrépit, en passant par les nombreux pépins qu’ils vont rencontrer, tout y est génial…

Pêle-mêle, vous découvrirez : un hôtel paumé un peu étrange, un savant fou, une île où il fait bon vivre… Vous voyagerez aux États-Unis, au Japon et sur des îles paradisiaques.

Ce roman, c’est une véritable ode à l’aventure et à l’amitié ! C’est également un superbe ouvrage d’apprentissage où celui qui tire des leçons n’est pas forcément celui que l’on croit…

Chaque page se savoure, et chaque dialogue est génialement mis en scène par Deborah Install :

  •      « – Ben s’amuser ?
  • Oui, beaucoup. Merci. […]. Et toi, qu’est-ce que tu as fabriqué ?
  • Fabriqué ?
  • Qu’est-ce que tu as fait ? Tu as regardé la télévision tout le temps ?
  • Oui, sauf quand Tang téléphoner.
  • Pardon ?
  • Monsieur dans télé dire appeler. Alors Tang appeler.
  • Tu as appelé un jeu télévisé en direct ?
  • Oui.
  • Et le monsieur t’a répondu ?
  • Oui.
  • Et ?
  • Monsieur parler japonais. Tang pas comprendre. »

Et des échanges aussi absurdes/géniaux/incongrus de ce style, il y en a plein !

  • «  – Tu ne peux pas inventer un mot sans lui attribuer de signification.
  • Pourquoi ?
  • Comment ça, « pourquoi » ? C’est la règle du jeu !
  • Tang pas comprendre.
  • On dit : « Je ne comprends pas ».
  • Tang je ne comprends pas. »

On frise le génie avec des réparties comme ça, et surtout, c’est fou rire garanti, où que vous soyez en train de lire !

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Il y a un robot dans le jardin, c’est un roman touchant et drôle à mettre entre toutes les mains. Puisque c’est la mode des feel good book, pourquoi n’y aurait-il pas un sous-genre en sf ? Ce roman en serait le digne représentant tant il est une merveille de positivisme et d’humour. C’est un énorme coup de cœur qui renouvelle une fois de plus ma confiance envers les éditions Super 8 !