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Chronique jeunesse : Esther et Mandragore – Tome 2 – D’amour et de magie

Suite des aventures de la jeune sorcières et son chat bavard… toujours dans le monde des humains non sorciers !

Il est arrivé en librairie en octobre 2016, voici le second opus des aventures d’Esther et Mandragore ! La petite série jeunesse est toujours chez Talents Hauts, dans la collection Zazou. L’histoire est issue la plume de Sophie Dieuaide, et c’est toujours Marie-Pierre Oddoux qui donne vie à ses personnages.

Correspondance secrète… et magique !

Esther est toujours en territoire humain, à parfaire ses connaissances sur ce monde si différent du sien, sans magie. Mais avec de l’amour ! En effet, dans le monde d’Esther, il n’y a pas d’hommes, et donc pas de couples… C’est à se demander comment toutes ses amies sorcières et elles-mêmes sont nées ! La jeune sorcière décide donc d’élucider le mystère de l’amour pour son amie Hermine qui se pose la question : qu’est-ce donc que l’amour ? Comment naît-il ? Comment sait-on quand on est amoureux ?

Un roman aussi plaisant que le premier !

Ce second tome de la série jeunesse Esther et Mandragore est très sympathique. On passe un excellent moment de lecture entre rires et sourires, surtout grâce à Mandragore !

Après, j’avoue que ce second tome reste moins mémorable que le premier car très ressemblant. La problématique du questionnement autour de l’amour reste sympathique, mais pas aussi captivant que le premier tome. Peut-être aurait-il fallu changer à nouveau d’univers pour mieux garder le fil ?

Le plus drôle restera toutefois la correspondance qu’entretien Esther avec ses amies. Quand la jeune sorcière découvre à quel point l’image que nous avons des sorcières dans notre monde est vilaine, elle va s’empresser de le cacher à ses amies ! Et oui… les sorcières ne sont pas toutes laides avec de verrues et un balai comme moyen de transport.

……….

Pour conclure, ce roman restera absolument parfait pour des lecteurs et lectrices dès l’âge de 9 ans. On y retrouve tous les ingrédients qui font un bon roman jeunesse : de l’amitié, beaucoup d’humour et un soupçon de magie ! Alors… à quand un troisième opus ?

PS : Petit conseil, je vous conseille de lire/découvrir la série dans l’ordre, car il y a un fil rouge qui mérite d’être découvert dans l’ordre. Donc il faut d’abord lire Une sorcière et son chat, puis D’Amour et de magie !

Chronique : Killarney Blues

Un roman social qui nous fait découvrir l’Irlande dans ce qu’elle a de plus simple et de plus beau… et dur. Une histoire âpre et réaliste qui frôle avec le roman noir…

Premier roman de Colin O’Sullivan à paraître en France, Killarney Blues est paru aux éditions Rivages lors de la rentrée littéraire 2017. L’auteur a d’ores et déjà écrit un autre roman, encore non traduit en France. Il vit au Japon où il enseigne l’anglais.

Un portrait de l’Irlande profonde

Bienvenue à Killarney, une très belle ville d’Irlande qui se situe au sud-ouest du pays, dans les terres, au bord d’un magnifique lac. La ville bénéficie du tourisme, ce qui fatigue autant les habitants que cela les fait vivre…

C’est ici que vit Bernard, un jeune homme un peu simple d’esprit, mais toujours prêt à aider son prochain. Il vit de son travail, avec son cheval Ninny qui conduit sa calèche pour les touristes. Bernard est « secrètement » amoureux d’une jeune femme de Killarney depuis des années : Marian. Mais la jeune femme ne regarde jamais Marian comme lui la regarde, et le jeune homme est souvent l’objet de moqueries… Tout cela sans oublier Jack, celui qui boit toujours trop, dont la violence sous-jacente vibre.

Bienvenue donc à Killarney, petit ville de 15 000 habitants où tout le monde est avide de commérages et où les non-dits et la misère frappent soudainement…

Un roman intéressant aux personnages très réalistes dans leur humanité

Lire Killarney Blues, c’est un peu comme avoir un petit bout d’Irlande sous le bras. Dans l’esprit, Colin O’Sullivan nous offre de magnifiques paysages, des personnages forts en caractère et en réalisme. Le rythme est lent, très lent, mais cela ne rend pas la lecture inintéressante, bien au contraire. On s’intéresse à chaque détail, chaque trait de caractère, tout prend peu à peu sens et monte en puissance… et dangerosité.

En effet, on est dans le roman noir, mais alors, dans le genre très doux. La quatrième de couverture laisse présager un roman policier et une enquête, ce qui n’est pas franchement le cas. Si on devait décrire rapidement Killarney Blues, on pourrait le qualifier de roman social noir, mais pas à proprement parler de roman noir.

On y lit la détresse, le dénuement financier, parfois intellectuel… Bernard est le personnage central de cette histoire que l’on n’imagine tourner mal… mais ce n’est pas vraiment le cas. La vie réserve des surprises, et elles ne sont pas nécessairement mauvaises.

……

Alors, si vous recherchez un roman bien écrit, corsé, de qualité, et sauvage (avec de belles descriptions de la nature), Killarney Blues vous ravira. C’est un bon roman, mais il ne faut pas l’assimiler à un roman à suspense. Une fois ce fait intégré, vous passerez un excellent moment de lecture, à la fois nostalgique, triste, mais laissant un sentiment positif malgré tout.

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TRANCHE d´ÂGE :

In My Mailbox #1 – Janvier 2018

Bonjour à tous ! Bienvenue dans le premier article de la nouvelle rubrique du blog ! Au lieu de faire un album photo gigantesque sur Facebook qui est totalement infernal à consulter, je vous propose un article par mois dédié à mes réceptions. Un descriptif court, une jolie photo, et le tour est joué ! Le but est de vous faire découvrir les livres avant chronique (car il s’écoule parfois un certain temps entre une réception et un article). Et si ça vous donne envie… tant mieux !


L’auteur de En attendant Bojangles vient de sortir un tout nouveau roman ! Étant donné l’accueil des lecteurs sur son précédent roman, autant dire que la barre est très très haute. Je vais le lire très rapidement car je suis curieuse de voir comment Olivier Bourdeaut a pu évoluer. Chronique de Pactum Salis disponible ici.

Si vous aimez la littérature jeunesse, vous avez déjà dû entendre parler de la série fantastique Malenfer (chronique du tome 1 ici sur le blog), et si ce n’est pas encore le cas, la BD est un très bon prétexte pour la découvrir ! L’auteure, Cassandra O’Donnell, a écrit son histoire avec tous les éléments que des élèves de primaire lui avaient demandés : un dragon, une forêt qui mange des gens, de la magie, des héros de leur âge… Voici donc le premier tome en bd, toujours chez Flammarion Jeunesse.

J’ai la chance de faire partie du Jury de libraires qui décernerons le Prix Folio des libraires ! Voici la première fournée de titres à lire. Je dois avouer que La Grande Arche et L’homme-tigre me tentaient déjà beaucoup avant, alors… il n’y a plus qu’à lire tout ça.

Il paraît que Lolito, qui vient tout juste de paraître aux éditions La belle colère est un roman hors-norme. Et très drôle. J’espère donc beaucoup de cette future lecture, car faire rire en littérature est un exercice aussi difficile que génial. Mais quand il est réussit, c’est tout simplement extraordinaire.

La course au bonheur est un roman ados à paraître en mars chez Casterman. Pour ce qui est de The Hate U give, c’est un roman qui a l’air très intéressant et très politique. Il traite des bavures policières envers la population noire aux États-Unis. Je pense que ce roman va faire partie des titres à surveiller en 2018. Enfin, Angelica Varinen (sur lequel mon appareil photo a fait la mise au point !) a l’air tout bonnement génial pour les 9/10 ans dans le genre policier. Le second tome est déjà prévu pour dans quelques mois !

Un nouveau Exprim’ chez Sarbacane qui a l’air rafraichissant : Les quatre gars ! Et à côté, c’est le tout nouveau roman de Cassandra O’Donnell : La légende des quatre. L’ouvrage est à paraître en mars et il fera partie des enjeux de Flammarion Jeunesse cette année, c’est certain !

L’auteure du roman ado Les Quatre gars sort également un Pépix en parallèle chez Sarbacane avec le roman jeunesse Où sont les filles ?

En ce qui concerne Les fantômes d’Achille Plume, je suis tout simplement ravie de l’avoir reçu car… il s’agit du tout nouvel ouvrage de Katherine et Florent Ferrier, les auteurs de la super saga de bd Hôtel Étrange !

La rentrée Sonatine est arrivée ! Et elle a l’air tout simplement géniale. L’éditeur ayant décidé de publier moins d’ouvrages pour ce concentrer plus sur chacun d’entre eux, on peut s’attendre à un concentré de bons crus. Notamment avec le nouveau roman de Celeste Ng, La saison des feux. Son précédent livre, Tout ce qu’on ne s’est jamais dit avait été mémorable.

En ce qui concerne Jesse le héros, l’éditeur en a parlé en très bons termes dans le genre  » l’histoire d’un flic fatigué par les nombreuses affaires, mais charismatique », ça donnait bien envie ! Et le dernier, Une autre histoire avait l’air aussi géniale qu’inclassable dans le genre suspense…

Dire que le nouveau roman d’Andy Weir était attendu est un doux euphémisme ! Je ne savais même pas qu’il était paru avant il y a quelques jours, je trouve qu’il n’y a guère eu de communication dessus chez Bragelonne… mais qu’importe, on va y remédier bientôt en faisant une chronique sur Artémis. En ce qui concerne L’âge des assassins, ça a l’air d’être le mélange idéal entre fantasy et enquête…

La marque Rouge quant à elle est le tome deux de la série L’aura Noire, parue chez Scrinéo. J’ai la chance d’avoir eu à l’intérieur une très jolie dédicace de l’auteur ! En ce qui concerne Proxima du centaure, cette nouveauté chez Flammarion Jeunesse avait l’air très tentante et très mystérieuse… on en reparle très vite !

Et voici la fin du premier article IMM ! J’espère que ça vous a plu et que vous avez trouvé ça intéressant ou utile ! N’hésitez pas à commenter ou à parler des ouvrages qui vous tentent.

Chronique album jeunesse : A l’intérieur des méchants

Un M-A-G-N-I-F-I-Q-U-E album pour les enfants rempli de surprises et d’animations autour de trois méchants emblématiques des contes de fées. Un véritable coup de coeur à découvrir dès 5 ans.

Si vous cherchez un magnifique album pour enfant, A l’intérieur des méchants est pour vous ! Entièrement pensé, illustré et réalisé par Clotilde Perrin, cet album est un petit bijou de créativité et d’inventivité… Il est paru aux éditions Seuil Jeunesse à la fin de l’année 2016.

Trois contes de fées, trois méchants

(Re)découvrez Le loup et les sept chevreaux, Jack et le haricot magique et Baba Yaga sous un jour nouveau grâce à une possibilité inouïe : en décortiquer les méchants emblématiques !

Qui n’a jamais rêvé de voir ce qui se trame dans la tête du loup ? Ce que digère son estomac ? Que cache l’ogre dans ses nombreuses poches ? Et son son chapeau ? Et la sorcière aux ailes gigantesques ? Qu’a-t-elle donc à cacher ?

C’est parti pour la lecture de trois contes et la découverte de leurs méchants… frissons garantis !

Une merveilles de réalisation et de créativité

Je suis tombée en amour de ce livre tant il est original et fouillé ! Clotilde Perrin s’est surpassée dans cet album. Volets, flaps, chapeaux à soulever, ailes à déployer, estomac à… ouvrir ?

L’inventivité de Clotilde Perrin semble sans limites quand on découvre toutes les animations qu’elles offre à ses lecteurs. Et une chose est certaine, que l’on soit un enfant de 5 ans ou un adulte, on ne peux être qu’émerveillé par ses réalisations !

Cet album est un bijou, les superlatifs manquent tant il y a de cachettes et de secrets dans les animations… C’est un des plus beaux albums de l’année 2016, et la bonne nouvelle, c’est que Clotilde Perrin a remis ça en 2017 avec l’album A l’intérieur des gentils… (pas si gentils) ! Youpi ! La chronique de ce second opus est à venir.

 

Actualité éditoriale : La Harry Potter Book Night est de retour le jeudi 1er février 2018 à la librairie Millepage Jeunesse BD !

Souvenez-vous des superbes Harry Potter Book Night qui ont eu lieu ces dernières années à la Librairie Ars Una ou encore à la Librairie Jonas pour la parution en grandes pompes de la pièce de théâtre chez Gallimard… Et bien la même équipe organisatrice revient, mais dans une autre librairie : la Librairie Millepages, à Vincennes !

Cette année, les organisateurs ont décidé de créer une association à but non lucratif, pour plus de facilité. Leur nom ? La S.A.L.E.M. : la Société d’Animation en Librairie et Événement Magiques.

Donc cette année, rendez-vous le jeudi 1er février 2018, à la librairie Millepage, dès 19h30 !

Adresse : Librairie Millepages Jeunesse BD –  174 Rue de Fontenay – 94300 VINCENNES téléphone : 01 43 28 84 30

Toutes les informations pour réserver en toute tranquillité sont dans le visuel ci-dessous :

Il reste encore des places pour les adultes, vous pouvez donc d’ores et déjà réserver en appelant la librairie Millepage Jeunesse BD. N’hésitez pas non plus à aller voir la page de l’événement sur facebook ici.

La vitrine est prête pour la soirée ! Et ce n’est que le début, car dès votre arrivée à la Harry Potter Book Night, une SURPRISE DE TAILLE vous attend… ! (non, je n’en dirait pas plus…).

Chronique : Tout ce qu’on ne s’est jamais dit

Un roman déroutant aux allures de thriller et de roman de société dans les Etats-Unis des années 70. L’histoire d’une famille qui éclate suite à un drame terrible…

Paru originellement chez Sonatine, Tout ce qu’on ne s’est jamais dit est sorti en poche chez Pocket en mars 2017. A l’entre-deux en termes d’ambiance et de genre, ce roman est le premier de Celeste Ng sorti en France. Le roman a reçu le Prix Relay des Voyageurs-Lecteurs.

1977, aux Etats-Unis, dans une famille qui semble parfaite…

La famille Lee réunit tous les attributs de la perfection. Une petite maison proprette, un couple aimant, des enfants parfaits… dont Lydia, une adolescente de 16 ans qui a tout pour réussir. Douée à l’école, d’une beauté parfaite, gentille… du moins an apparence. La disparition de Lydia va ébranler les certitudes quant à sa supposée perfection. Etait-elle vraiment heureuse ? Est-elle partie ? Morte ? Enlevée ? Nul ne le sait. Mais, le verni qui recouvre le portrait de Lydia et de sa famille va peu à peu s’écailler…

Un roman captivant où chaque détail compte et se révèle beau

Avant de découvrir les nombreuses facettes de Lydia, nous découvrons le couple atypique que forment ses parents à l’époque. En effet, James est d’origine chinoise mais né américain tandis que Marylin est américaine. Dans les années 60, ce genre d’unions était encore très mal vues… C’est ainsi que l’on découvre les nombreux obstacles qu’ils ont eus à traverser avant de pouvoir s’aimer. Mais ils n’échappent jamais à quelques remarques, même quand on revient dans le présent.

Lydia supportait-elle aussi ce genre de remarques ? Était-elle exclue de la bonne société américaine malgré ses résultats brillants ? Ou y a-t-il autre chose de pire encore derrière sa disparition ?

La disparition de Lydia est un drame, surtout quand on sait quel avenir brillant l’attendait. Ses parents avaient de très grands projets pour elle, notamment dans les sciences. Pourquoi pas la médecine ? Ou la physique ? Toutes les portes allaient s’ouvrir pour elle, la travailleuse et intelligente Lydia. Ses parents sont tellement obnubilés par sa réussite future qu’ils en oublient qu’ils ont deux autres enfants… De quoi être en mal de reconnaissance pour le frère et la sœur de Lydia.

Toutes les pistes nous sont ici contées, expliquées, mais attention, ce roman n’est pas un polar ! La partie « roman de société » y est très importante et la réponse finale n’est pas une fin en soit. C’est d’ailleurs pour cela que Pocket ne l’a pas classé dans sa collection polar, mais en littérature.

Ce roman est donc un magnifique portrait de la société américaine des années 60/70 qui nous remet en contexte le pays et sa philosophie de l’époque. Au travers de cette famille métissée qui traverse un drame, ce sont les Etats-Unis, qui nous sont décrits autrement. On découvre également la genèse d’une famille dont chaque membre est attachant et vrai. Céleste Ng possède un talent formidable pour camper ses personnages dont l’humanité et les faiblesses sont d’un réalisme bluffant.

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Tout ce qu’on ne sait jamais dit est ainsi un roman magnifique, beau, et d’une tristesse infinie… Mais qu’il faut lire absolument pour son ambiance unique ! C’est un concentré d’émotions et de poésie à l’échelle d’un roman mené de main de maitre.

Chronique : Le petit terroriste

Omar Youssef Souleimane est un auteur d’origine syrienne. Son récit, Le petit terroriste, vient tout juste de paraître chez Flammarion, à l’occasion de la rentrée d’hiver 2018. Entre humour et drame, découvrez l’histoire d’une enfance très différente de la notre…

Une enfance normale dans une famille sunnite

Notre narrateur et auteur nous conte son enfance, comment il a été élevé dans l’idée que la religion primait par dessus tout et devait régir sa vie. Qu’il ne devait jamais avoir de pensée « impures », mais que le terrorisme était la meilleure arme pour vaincre ses ennemis… C’est paradoxal, mais c’est justement là qu’Omar Youssef Souleimane s’interroge, se cultive.

Il passera ainsi son adolescence à lire les grand poètes et auteurs français : Rimbaud, Eluard, Aragon… entre autres. A écouter les chansons de Jacques Brel et d’Édith Piaf (beaucoup écoutées en Orient pour apprendre le français). C’est d’ailleurs pour cela qu’il dit « Ne me quitte pas » au lieu de « ne quitte pas » quand il est au téléphone. Il a du mal avec le féminin et le masculin des mots français, et pour être tranquille il prend tout par paires : deux bananes, deux clémentines, deux… Car maintenant, il vit en France.

 De sa vie et de son adaptation en France, nous n’avons que quelques pages. Tout le reste nous retrace son enfance. Entre humour et récit de vie difficile, la vie de cet homme est très intéressante. Il a beaucoup de choses à dire, sur son enfance, sa vie, son parcours spirituel et comment il en est venu à ne plus croire à son qu’on lui enseignait de façon si insistante.

Un récit toutefois difficile à appréhender pour les non-initiés

J’ai trouvé l’enfance d’Omar Youssef Souleimane à Riyad (capitale de l’Arabie Saoudite) très intéressante, mais je dois reconnaître mon cruel manque de culture concernant l’Orient et ses enjeux. Quels conflits et pourquoi ? Quels préceptes de base régissent le salafisme dans lequel baigne l’auteur ? A un moment, il a peur du Moukhabarat, qu’est-ce donc ? Après une recherche, j’ai appris qu’il s’agissait des services de renseignement égyptiens. Une note de bas de page aurait été la bienvenue pour nous le dire.

Pour la plupart des Occidentaux (dont moi), tout cela est très flou, et le problème de ce livre, c’est qu’il n’éclaircit pas ces points. Si vous ne connaissez pas déjà un peu l’Islam, l’Arabie Saoudite et la Syrie, ça reste très nébuleux. J’ai donc pu apprendre des choses en creusant un peu : ce qu’est le sunnisme, par exemple. Ou le poids des traditions, par exemple, il est interdit de tendre la main gauche, elle n’est censée servir que pour les toilettes.

Cela ne retire en rien à la qualité d’écriture de l’auteur. Il n’est pas question de juger un récit de vie, d’autant que la sienne n’a pas été évidente sous bien des aspects.

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Le petit terroriste est donc un livre intéressant mais qui l’est encore plus si l’on possède une culture en lien avec l’Orient et ses nuances. On y rit, on est parfois triste ou en colère face à ce qu’il a vécu : les injustices, la dureté de son père, la cruauté de ses camarades d’école… Mais que cela nous réconforte, Omar Youssef Souleimane est maintenant en France où il profite (je l’espère !) de la vie parisienne et écrit. Car il n’est pas qu’auteur, mais également journaliste et poète.

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Chronique Jeunesse : L’enfaon

Une nouvelle de science-fiction destinée à la jeunesse absolument belle et touchante qui ravira les lecteurs par sa justesse et sa beauté…

Dans la série des Humanimaux, je demande… L’enfaon ! L’ouvrage a été écrit par Eric Simard en 2010. Mais depuis cette année où L’enfaon est né, d’autres Humanimaux ont vu le jour : L’emperroquet, L’engourou, L’enbeille, L’encygne, L’enlouve… et d’autres encore !

Mais outre la série des Humanimaux, Eric Simard a écrit nombre de romans pour la jeunesse : La femme qui refusa de se soumettre (Oskar), Roby ne pleure jamais (Syros), Le cycle des destins (Syros), Le souffle de la pierre d’Irlande (Magnard Jeunesse)…

Un enfant pas comme les autres…

L’enfaon vient du CHGM, le Centre des Humains Génétiquement Modifiés. Quand il n’était encore qu’un embryon, l’enfaon s’est vu détectée une maladie très rare. Pour le sauver, ses gènes ont été entremêlés à ceux d’un cerf car la maladie ne les atteint pas. Ainsi est-il devenu avant même de naître un enfaon.

Il a des yeux un peu plus grand que ceux des autres enfants et répond « absent », la tête vers la forêt visible à travers la fenêtre de l’école quand on fait l’appel. Et peu à peu, Leïla, une de ses camarades de classe se sent happée par le charme de l’enfaon…

Une histoire d’amitié et d’amour d’enfance

Lire L’enfaon, c’est découvrir une prose exceptionnelle de douceur. Eric Simard a écrit de très nombreux textes, mais celui-ci a une résonance particulière. Il parle de tant de sujets différents en si peu de pages (et cela avec adresse), qu’on comprend pourquoi il est souvent conseillé ou prescrit par les professeurs. On y parle de la différence, de l’intégration, du harcèlement, de l’amitié, des barrières qui sont parfois posées par les autres à notre place…

L’enfaon a beau être une histoire typée science-fiction, son contenu est absolument universel. L’histoire nous est contée du point de vue de Leïla, qui découvre l’enfaon avec ses yeux d’enfant amoureuse… et cela jusqu’à son âge adulte. Et la conclusion du roman est d’une beauté, d’une poésie, infinie !

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En conclusion, L’enfaon est un véritable petit chef-d’œuvre dans son genre. En seulement quarante-deux pages, on découvre une vie, un univers totalement nouveau, à la fois très normal et très différent du notre. Les manipulations y on cours, mais le monde de l’école ressemble à celui que nous avons connu dans notre enfance… Un beau mélange entre anticipation et normalité pour nous aider à réfléchir sur de très nombreux thèmes qui font notre quotidien.

Chronique bd jeunesse : Lucie et sa licorne

Une bd drôle et intelligente qui nous conte l’amitié inattendue d’une jeune fille curieuse et d’une licorne un brin narcissique !

Lucie et sa licorne est une série de bande-dessinées qui nous vient des États-Unis. Drôle, pleine d’esprit et rafraichissante, c’est le genre de livres génial à découvrir dès 9 ans. En France, il y a déjà deux tomes de disponibles aux éditions 404.

Aux États-Unis, la série s’intitule Phoebe and her unicorn et il y a déjà six tomes de parus et un cahier d’activités !

Un caillou mal lancé = une amitié insoupçonnée !

Quand Lucie lance un caillou pour faire des ricochets dans l’eau et qu’il atterrit par inadvertance sur une licorne, c’est le début d’une amitié insoupçonnée !

Ancrée dans le quotidien d’une fillette d’une dizaine d’années et débordante d’humour, voici une saga de bande-dessinées digne de Calvin et Hobbes.

Un dessin gracieux et inspirant

Découvrez le quotidien « normal » d’une petite fille… accompagnée de sa licorne (et meilleure amie !). Au programme pour ce duo de choc, la vie, les amis, les ennemies, les soirées pyjama, les questionnements, les parents… et de nombreux gags !

En une seule page, vous avez un sketch complet mettant en scène le duo créatif et attachant. C’est mignon, souvent drôle, parfois totalement décalé… et tout simplement génial. C’est une bd mettant en scène une petite fille drôle, vive et intelligente (un peu comme Zita, la fille de l’espace dans l’ambiance et le dessin).

Les traits de Dana Simpson sont assez épais, mais ne manquent pas de grâce, en particulier lorsqu’il s’agit de Céleste Museau (c’est le nom de la licorne !). C’est beau, simple, vif et coloré, bref, c’est donc parfait à découvrir dès l’âge de 9 ans.

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Alors, si vous cherchez une idée de cadeau pour des enfants qui aiment bien les bande-dessinées ou qui n’aiment pas encore franchement les romans, c’est parfait ! Humour et originalité garantis. Je vous laisse admirer les quelques visuels que j’ai pris pour vous donner envie de découvrir les deux premiers tomes de la série.

 

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Chronique : Les stagiaires

Un roman rafraichissant et vivant sur le difficile et fascinant monde de l’entreprise… vu par des yeux de stagiaires !

Samantha Bailly est une jeune auteure, mais ça ne l’empêche pas d’être confirmée ! Elle écrit dans styles très différents tels que la littérature dite « blanche », la fantasy, l’imaginaire au sens plus large, la littérature ado…

On lui doit entre autres : Nos âmes jumelles (Rageot), Ce qui nous lie (Milady), Oraisons (Bragelonne), Souvenirs Perdus (Syros)…

Son roman Les stagiaires est paru initialement aux éditions Milady et vient de paraître en poche il y a quelques mois chez Le livre de poche.

Le début d’une nouvelle vie

Ophélie, fraîchement débarquée de Rennes vient de trouver le stage dans l’entreprise de ses rêves : Pyxis. A la pointe de la dernière tendance, éditeur de mangas, créateur de jeux en ligne, sur tous les fronts en terme de community management, Pyxis est une boite qui fait fantasmer un nombre incalculable de gens… On dit même que les employés peuvent jouer à des jeux vidéo !

Du moins, sur le papier, ça vend du rêve. Mais comme va le constater Ophélie, il y a tout un monde entre les rêves et la réalité. Trouver un appartement, galérer pour le décrocher réellement, découvrir les loyers parisiens, s’intégrer dans l’entreprise, ne pas se faire exploiter tout en montrant qu’on est motivé pour décrocher le fabuleux CDD qui sera peut-être à la clé… Tout cela sans oublier les autres stagiaires et toutes les histoires d’amitié et de cœur qui se nouent au fil des mois !

Des histoires de vies qui se nouent, font un bout de chemin ensemble… et parfois se séparent !

Véritable roman d’initiation au monde de l’entreprise, Les stagiaires, sous couvert d’être humoristique, est également très acerbe. Il nous montre sous un ton ironique à quel point le monde corporate peut parfois être difficile voir cruel.

Pour décrocher un potentiel sacro-saint CDI (ou CDD, soyons lucide), il faudra aux stagiaires toute leur volonté et beaucoup d’énergie… Et surtout, supporter les remarques, les brimades, et ne pas compter leurs heures…

C’est ainsi que l’on suit tout particulièrement Ophélie et Arthur. Les chapitres alternent entre leurs deux points de vue diamétralement opposés. Ophélie est une adepte de la débrouille, ses parents refusant même de l’épauler, que ce soit sur le plan moral et financier. Quant à Arthur, c’est tout l’inverse : issu d’une famille où le salaire mensuel est au minimum cinq fois le SMIC, l’argent n’est pas un problème. A tel point que ça le rend blasé de tout et extrêmement difficile à cerner… Eternel insatisfait, séducteur invétéré qui trompe sa petite amie régulièrement depuis de nombreuses années, le cas Arthur est complexe…

C’est pour cela que j’ai aimé Les stagiaires, pour la psychologie des personnages que l’on a envie de suivre jusqu’au bout de l’histoire ! Que vont-ils devenir ? Quelles décisions cruciales vont-ils prendre ?

……

Vivant, rempli d’autant d’aléas que la vie elle-même, de fous rires, d’histoires d’amour manquées… découvrez le monde du travail 2.0 ! Humour, efficacité et fraicheur sont donc au rendez-vous dans ce roman. On passe un excellent moment et plus la fin approche, moins on a envie de quitter les personnages… A découvrir donc !