Archives de l’auteur : Laura

Actualité éditoriale : Ito Ogawa en signature exceptionnelle le 16 mai 2018 à la Librairie Fontaine Villiers !

C’est une auteure dont je porte avec enthousiasme l’œuvre depuis de nombreuses années, dont l’un des ouvrages fait partie de mes préférés de tous les temps (oui ! rien que ça !). Cela fait des années que je conseille sont roman Le restaurant de l’amour retrouvé (paru aux éditions Picquier) et des années que les lecteurs/clients m’en reparlent, et cherchent le même genre d’ouvrage. Car il faut bien le dire, Le restaurant de l’amour retrouvé est un petit chef d’œuvre.

Alors, que vous l’ayez lu ou non, c’est l’occasion pour vous de découvrir/rencontrer Ito Ogawa pour sa venue exceptionnelle en France ! Ainsi voici les informations à retenir.

Venue d’Ito Ogawa à la Librairie Fontaine Villiers

le mercredi 16 mai 2018 de 17h00 à 19h00

Pour ceux qui n’habitent pas en région parisienne, vous pourrez également la rencontrer à Auxerre (elle vient à l’origine pour cet événement) lors du Festival Caractères (lien ici).

Si vous ne connaissez pas du tout cette auteure, vous pouvez découvrir la chronique du Restaurant de l’amour retrouvé rédigée il y a plusieurs années sur le blog. Ce livre fait partie de mes préférés… Elle a également écrit : Le ruban, et Le jardin arc-en-ciel, tous aux éditions Picquier. Ito Ogawa va également avoir une nouveauté à paraître lors de la rentrée littéraire 2018 : La papeterie Tsubaki, toujours aux éditions Picquier (prévision août 2018).

Chronique : Izana

Un roman fantastique qui nous vient tout droit du Japon !

Initialement paru sous forme de manga aux éditions Ki-oon sous le titre Kasane la voleuse de visage, l’œuvre de Daruma Matsuura est parue en 2017 en roman sous le titre Izana, la voleuse de visages. Le manga compte actuellement 11 tomes en France, mais la série est toujours en cours au Japon.

En ce qui concerne le roman paru chez Lumen, il s’agit d’un one-shot, vous avez donc une histoire complète.

L’histoire d’une tragédie au fin fond de la campagne japonaise

Née sous les mauvais auspices, à peine venue au monde, aussitôt condamnée à mort. Bienvenue dans un petit village perdu dans ce que je Japon a de plus rural. C’est ici qu’est née Izana, une petite fille qui pour son malheur est née en étant affublée d’une laideur extrême. Cette monstruosité physique la condamne immédiatement à la mort, tout cela à cause d’une légende extrêmement prégnante dans le village… Si elle reste en vie, elle apportera le malheur sur le village tout entier. Heureusement, la petite va être prise en pitié par une âme charitable et sera protégée pendant de longues années…

C’est ainsi qu’Izana survécu à son destin funeste, et qu’elle vécu cloîtrée durant plus d’une décennie… avant de comprendre qu’il y a un extérieur qui grouille de vie. Un dehors où les gens sortent, se rencontrent, s’aiment. Tandis qu’elle doit rester enfermée pour toujours à cause de sa laideur…

Mais et si la légende qui la condamnait avait une part de vérité ? Et si Izana possédait en elle le pouvoir de renverser elle-même son destin ? Et si la vengeance était à portée de main pour faire payer à tous cette injustice ?

Un roman aux thèmes intéressant mais qui manque de rythme…

Même si l’idée de base d’Izana est fort intéressante, sa mise en œuvre est beaucoup plus laborieuse. Le rythme y est très lent, mais surtout il ne se passe guère de choses avant les deux bons tiers du roman.

Il faut toutefois avouer que l’ambiance extrême en huis-clos est très bien faite, notamment les moments avec Chigusa, la seule personne à protéger Izana depuis sa naissance. Ces moments – peu nombreux – sont touchants.

Comme son héroïne, nous sommes enfermés dans une maison du village, puis une grotte… On comprend la rancœur qui habite Izana, cela la dévore peu à peu. Cette mise en scène est tout à fait justifiée, mais ce qui est le moins intéressant c’est la longueur du texte. Le temps qu’elle met à réaliser de nombreuses choses est long…

Ce n’est qu’aux trois quarts du roman qu’Izana découvre son « pouvoir » lié à une mystérieuse couleur…

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Ainsi, Izana est un roman aux thèmes intéressants, mais qui malheureusement n’a pas eu de réelle prise sur moi. Trop lent, une conclusion trop hâtive, cette histoire n’a pas su me capter… dommage car en général j’adore la littérature nippone. Pour les curieux, c’est à découvrir dès l’âge de 14/15 ans.

Chronique Jeunesse : Hector et les pétrifieurs de temps – Tome 1

D’étranges ombres planent sur la petite ville de Starkley…

Danny Wallace, auteur aussi bien pour les adultes et les enfants nous vient tout droit des Royaumes-Unis. En France, nous le connaissons avant tout pour ses publications destinées aux adultes : Tous pareil (Presses de la Cité, 2015) ou encore C’est elle ! (Pocket, 2015). Les illustrations sont quant à elles réalisées par Jamie Littler.

Avec Hector et les pétrifieurs de temps, il s’agit de sa première incursion en littérature jeunesse pour nous lecteurs français. Bien que cela ne soit mentionné à aucun moment, ce livre est le premier tome d’une trilogie.

Des disparitions inquiétantes…

Bienvenue dans la paisible et extrêmement tranquille ville de Starkley. C’est LA ville où il ne se passe jamais rien de notable. Et cela se voit assez vite en lisant le journal, les unes et brèves sont dédiées à des faits tout à fait inintéressants… « Une pomme de terre qui ressemble un peu à un chien », « Le conseil municipal envisage l’achat d’une nouvelle imprimante »… C’est d’ailleurs pour cela que Starkley a été élue quatrième ville la plus ennuyeuse de Grande-Bretagne…

Mais depuis quelque temps, la ville voit certains de ses habitants disparaître… D’autres reviennent, mais complètement changés : ils deviennent méchants, irascibles, complètement imprévisibles. Hector a remarqué cela depuis quelque temps déjà, mais le jour où la ville s’arrête littéralement, et qu’il est le seul à pouvoir encore bouger, il sait quelque chose de pire se prépare. Il ne sait pas encore ce dont il s’agit, mais une chose est sûre, Hector semble le seul à pouvoir faire quelque chose !

Une intrigue originale servie par une narration divertissante

L’un des points forts de ce roman, c’est son humour 100% british. Des tournures de phrases étranges et hilarantes, des scènes cocasses, le tout est fluide, drôle, et bien mené. L’histoire a beau être assez classique, son traitement reste inattendu, en particulier en ce qui concerne les monstres que vous aurez l’occasion de découvrir dans ce livre ! On ne sait pas immédiatement où veut nous mener l’auteur, et c’est un avantage appréciable pour se prendre d’intérêt pour cette histoire étrange où le temps se met en pause pour tout le monde sauf pour Hector !

D’un point de vue graphique, la version française fait montre d’une très belle originalité avec une impression magnifique sur la tranche, sur les pages elles-mêmes. On y découvre les ombres des monstres qui sont l’objet même de l’histoire, c’est une magnifique finition. De même, à l’intérieur de l’ouvrage, vous trouverez des pages entièrement noires où le texte se trouve en blanc. C’est aussi joli que surprenant, et l’ouvrage regorge de petites originalité en termes de mise en pages.

Par contre, un défaut notable de cette publication, c’est qu’il n’est marqué nulle part qu’il s’agit du tout premier tome d’une série. La moindre des choses quand on publie une saga en plusieurs tomes, c’est d’annoncer immédiatement la couleur aux lecteurs potentiels ! En effet, à aucun moment Gallimard ne met en avant le nom de la série ou la tomaison. Ce n’est qu’à la fin du roman que l’on se rend compte que l’histoire aura une suite. Dommage.

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Au final, l’histoire d’Hector et de ses nombreux comparses est assez sympathique. Elle n’est pas extraordinaire, mais permettra aux jeunes lecteurs de 10 ans environ de passer un bon moment de lecture. C’est un peu fantastique, rempli d’une foule de monstres bizarroïdes et surtout l’humour y est excellent sans oublier que le tout est très bien illustré ! A découvrir pour changer de lectures et rire en frissonnant un peu. Affaire à suivre concernant les autres tomes, la série ayant déjà trois opus publiés en Angleterre.

Chronique : Agatha Raisin – Tome 2 – Remède de cheval

Une suite tout aussi fraiche et sympathique que le premier opus !

Agatha Raisin est une série 100% British qui vous fera passer un excellent moment de lecture. Si vous aimez les romans frais, drôles, aux personnages mémorables et attachants, vous êtes parfaitement tombés.

En France, il y a déjà dix tomes de parus, tous aux éditions Albin Michel. Mais en Angleterre, il y a déjà vingt-huit ouvrages de parus !

Un vétérinaire au charme fou

Enfin, après un premier tome très mouvementé, Agatha Raisin est bien installée au calme dans son petit cottage de Carsely, avec ses deux chats. Mais bien qu’elle soit enfin dans les conditions idéales pour se reposer et vaquer à ses occupations Agatha va soulever un nouveau lièvre… comment ? qui ? pourquoi ? Impossible de tout vous raconter, mais il est question d’un vétérinaire mort par accident et d’une Agatha toujours un peu trop curieuse… Alors, qu’en est-il vraiment ? Elle et son beau voisin James Lacey décident de tirer ça au clair !

Un second tome tout aussi drôle et délicieux

Une chose est certaine, ceux qui étaient tombés sous le charme de La quiche fatale seront tout aussi conquis par Remède de cheval. On a beau avoir les même genres de ficelles, c’est avec grand plaisir que l’on découvre cette nouvelle aventure d’Agatha Raisin !

Plus que pour l’intrigue, c’est surtout pour les personnages et l’ambiance que l’on a envie de connaître l’histoire. Agatha est totalement accro à James Lacey, mais lui semble totalement indifférent… cela va-t-il durer ? Et puis, il y a bien entendu l’affaire de ce vétérinaire décédé brutalement suite à une mauvaise manipulation… Sans oublier tous ces détails et autres personnages qui font de la saga ce qu’elle est : captivante et drôle à tous points de vue.

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En somme, ce second tome confirme la réussite de cette série de livres. Attention toutefois à ne pas lire les Agatha Raisin à la suite, car ils peuvent paraître assez redondants. Le mieux est d’en espacer les lectures pour en conserver toute la saveur (et ne pas les dévorer très vite ! C’est comme une gourmandise sucrée ces livres). Bref, c’est la parfaite lecture doudou/cocooning pour qui veut passer un merveilleux et doux moment de lecture !

La série de romans Agatha Raisin :

  • Tome 1 – La quiche fatale
  • Tome 2 – Remède de cheval
  • Tome 3 – Pas de pot pour la jardinière
  • Tome 4 – Randonnée mortelle
  • Tome 5 – Pour le meilleur et pour le pire
  • Tome 6 – Vacances tous risques
  • Tome 7 – A la claire fontaine
  • Tome 8 – Coiffeur pour dames
  • Tome 9 – Sale temps pour les sorcières
  • Tome 10 – Panique au manoir
  • Tome 11 – L’enfer de l’amour
  • Tome 12 – Crime et déluge
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Chronique : Eleanor & Park

Une des plus belles histoires d’amour jamais écrites. Magique. Percutant. Mémorable.

Rainbow Rowell  est une auteure d’origine américaine. Cinq de ses romans sont déjà parus en France. Mais si on ne devait parler que d’un seul de ses ouvrages, c’est forcément Eleanor & Park que l’on se doit de citer. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est l’un des meilleurs romans que j’ai lu.

Par-delà les aprioris et le harcèlement

Eleanor est nouvelle au lycée. Elle subit déjà les remarques, les quolibets, les bousculades… elle essaye d’être discrète, de se faire toute petite. Quand on est ronde et rousse, c’est un peu comme si on cherchait les ennuis d’après certains…

Eleanor s’installe tous les jours dans le bus au même endroit : juste à côté de Park, qui l’ignore royalement.

Park ne veut rien avoir à faire avec cette fille. Il est américain, mais on le tanne toujours sur ses origines coréennes. Lui aussi essaye de ne pas trop se faire remarquer, même si il n’est le souffre douleur de personne. Il est juste très discret et peu bavard…

Comment une histoire peut-elle naître d’une rencontre quotidienne de quelques minutes dans un bus scolaire ?
Et pourtant… aussi improbable que cela paraisse, Eleanor et Park vont vivre une histoire unique. Belle, sucrée, terriblement douce et déchirante… Voici l’histoire d’un couple mythique de la littérature ado (mais pas seulement !).

Un roman absolument mémorable

Lire Eleanor & Park, c’est un peu comme manger un fraisier (oui, j’aime les fraisiers). On le commence, puis, on en reprend un bout, puis un autre… Jusqu’à la fin ! Dès les premières pages, on s’attache à cette drôle de fille qu’est Eleanor. Personnalité rugueuse, toujours hors des sentiers battus, un  look peu probable, réparties cinglantes (et géniales)… Eleanor est unique.

Il en est de même pour Park. Il a beau être de nature réservée, ses goûts musicaux et littéraire font de lui une personne à part (bien que relativement respectée) au lycée.

Autant le dire : Eleanor et Park détonnent totalement. On ne voit pas du tout comment ces deux-la vont pouvoir finir ensemble… Et pourtant, peu à peu, la magie opère… Raibow Rowell arrive à rendre ses deux personnages plus vrais que nature. Ils existent à travers nos yeux de lecteur. Et ils sont géniaux.

Vous allez apprendre à aimer ces deux personnages charismatiques et touchants. Tous les sujets sensibles sont traités avec talent dans ce fabuleux roman : la maltraitance, le harcèlement scolaire, l’amour, les premiers émois, la relation parent/enfant… Impossible de ne pas tomber sous le charme unique de cette histoire.

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Rainbow Rowell est une magicienne des mots. Ici, rien de magique cependant, tout le récit est à 100% réaliste. Mais dès les premières pages, vous serez transportés par cette histoire d’amour à nulle autre pareille… Quand vous approcherez de la fin, vous ne pourrez pas vous empêcher de dévorer les pages pour connaitre la conclusion !

C’est une véritable pépite, ne passez pas à côté, et cela quel que soit votre âge.

Chronique album jeunesse : Le rendez-vous

Un album tout choupi pour instaurer en douceur l’heure du coucher avec les petits…

Il est paru il y a quelques mois chez Seuil Jeunesse, voici le tout dernier ouvrage de Julie Colombet : Le rendez-vous !

Peut-être connaissez-vous déjà cette auteure ?

Personnellement, ce n’était pas mon cas, mais elle a déjà réalisés d’autres autres albums pour enfants par le passé : Bestiaire des grands et des petits (Actes Sud Junior) et L’éléphant et le poisson (Lézard Noir) ou encore Mille et un bébés animaux (Seuil Jeunesse).

Un petit lapin qui attend patiemment

Mais que raconte donc l’histoire de cet album où tout tourne autour d’un rendez-vous ? Tout débute avec un petit lapin qui attend, puis qui est rejoint par un écureuil, puis un rouge-gorge… Mais « Chut ! » dit soudain le lapin… On attend ! Mais quoi donc ? Ou plutôt… qui donc ?

Tendre, et parfait pour aller dormir en douceur…

Alors, avez-vous deviné ce qu’attendent tous les animaux de la forêt ? Ce qu’ils doivent attendre en silence ? C’est en fait le marchand de sable ! Et quand il arrive, l’album se pare de jolies petits points orangés vifs. Alors, quoi de mieux que cet album pour instaurer avec douceur et justesse l’heure d’aller dormir ?

Il y a peu de texte, et les illustrations sont très parlantes, on peux ainsi conseiller l’ouvrage dès l’âge de 2 ans et demi ou 3 ans sans problème !

Les dessins de Julie Colombet sont absolument magnifiques. A la fois doux, tendres et très expressifs, ses animaux sont tous très attachants (et supra-mignons).

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Un grand bravo à l’auteure de cet album pour sa créativité et l’ambiance douce de son album. Le rendez-vous réuni tous les ingrédients qui font qu’un album est incontournable. De personnages adorables, une histoire simple mais bien construite… c’est parfait !

 

Chronique : Les fausses bonnes questions de Lemony Snicket – Tome 3 – Ne devriez-vous pas être en classe ?

Toujours aussi mystérieux et génial !

Ne devriez-vous pas être en classe ? Voici l’étrange titre du troisième et avant-dernier opus de l’extraordinaire saga Les fausses bonnes questions de Lemony Snicket. Et c’est encore une fois une superbe réussite !

De mystérieux incendies éclatent à Salencres-sur-mer

Lemony Snicket n’est pas au bout de ses peines, le mystère s’épaississant une fois de plus sur la ville. Outre le problème récurrent qu’est Hangfire, de nombreux incendies agitent la ville… Est-ce encore un mauvais coup de cet étrange et virulent ennemi ? Autre chose ? Tout cela sans oublier les nombreuses questions qui sont déjà… sur le feu.

Une intrigue qui prend de l’ampleur

Le mystère s’épaissit dans la petite ville brumeuse de Salencres-sur-mer. Questionnements, mystères croisés, nouvelles énigmes… Encore une fois, l’ambiance est merveilleuse, délectable à souhait !

Si comme moi, vous trépignez d’impatience à l’idée de savoir ce que sont ces étrangers têtards que l’on voie sur la couverture du second tome. Si le mystère de la Bête Bombinante vous oppresse. Si les fils liant chacun des personnages vous semble encore mystérieux, il vous faut lire ce troisième tome !

Je préfère vous prévenir tout de même, vous n’aurez encore pas toutes les réponses dans ce tome-ci, bien entendu… Mais des pistes encore plus nombreuses s’ouvriront à vous. Et c’est aussi frustrant qu’excitant.

Et comme toujours, le style de l’auteur, la traduction de qualité (réalisée par Rose-Marie Vassallo) font merveille. De même que les superbes et extrêmement reconnaissables illustrations en trichromie de Seth. On se plonge dans cette ambiance absolument unique avec un immense plaisir ! Dès l’âge de 11 ou 12 ans.

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Toutes les réponses que vous attendez depuis si longtemps seront dans le quatrième et dernier tome, à la croisée des chemins. Qui est Hangfire ? Quel est donc son but ultime ? Lemony trouvera-t-il le fin mot de l’histoire ?

Toutes les réponses dans : Pourquoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ? Et oui, encore une question stupide et inutile digne de Lemony Snicket !

Chronique : Autopsie – Tome 1 – Whitechapel

L’histoire de Jack l’éventreur revue et corrigée avec talent… Le tout dans une ambiance des plus réussies et de nombreuses références cachées…

Premier tome d’une nouvelle série destinée aux adolescents (mais pas seulement), AutopsieWhitechapel nous fait découvrir autrement le mythe de Jack l’éventreur… mais pas seulement !

Il s’agit du premier ouvrage de Kerri Maniscalco à sortir en France et on espère vivement voir la suite sortir chez nous prochainement…

L’ouvrage est paru chez Milan, avec une couverture des plus captivantes et terriblement explicites réalisée par Guillaume Morellec.

Une apprentie médecin-légiste à l’époque victorienne

Etre une femme curieuse des sciences et plus particulièrement des cadavres est une « qualité » peu répandue pour l’époque… Et surtout extrêmement mal vue. C’est pourtant la passion d’Audrey Rose, qui assiste son oncle dans l’étude des dépouilles, au service des forces de police. Mais depuis peu, les morts pleuvent à Londres, et Audrey Rose tente par tous les moyens de trouver le point commun entre toutes ces femmes tuées froidement… tout en faisant fi du danger pour elle-même et ses proches.

Un roman historique passionnant et bien campé

Dès les premières pages, on est plongé dans l’ambiance morbide et sombre de ce roman pas comme les autres. Pour un roman destiné aux ados, il est très noir ! Et ce n’est pas pour déplaire, bien au contraire.

L’héroïne, Audrey Rose, est indépendante, volontaire, et se bat coûte que coûte pour garder la mainmise sur sa vie malgré la surprotection de son père et de son frère… mais c’est loin d’être un acquis. Elle se bat tous les jours pour avoir le droit de continuer à disséquer et apprendre les différentes méthodes d’analyse des cadavres avec son oncle.

Outre la partie polar et suspense, vous découvrirez également un mélange de genres inattendu, mais je ne vous en dit pas plus pour vous préserver la surprise ! Et malgré le fond très sombre de cette sordide histoire, il y a même une légère romance (très plaisante).

Autre fait plaisant, Kerri Maniscalco fait de nombreux clins-d’œil à la littérature du 19ème siècle. C’est amené de façon subtile et fort intéressante, ce qui laisse présager de nombreuses autres références dans les tomes à venir…

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Alors, qui est le fameux Jack L’éventreur de cette histoire qui s’inspire très librement des faits historiques ? A vous de le découvrir en lisant Autopsie – Whitechapel !

C’est un roman enlevé, intelligent, parfois drôle dans ses dialogues (qui nouent suspense et romance), et très sombre… Ce mélange détonnant est très efficace et ne donne qu’une seule envie, lire la suite qui sera elle aussi truffée de références littéraires classiques/gothiques, je l’espère !

A découvrir dès l’âge de 15 ans minimum, mais je pense que les adultes eux-mêmes pourront apprécier ce très bon roman. A classer juste à côté de Petits Meurtres à Mangle Street pour ceux qui aiment les polars victoriens.

Pour aller plus loin :

Le site de l’illustrateur de couverture (il est extrêmement doué), Guillaume Morellec : http://guillaumemorellec.com

Chronique : Les loyautés

Le tout dernier roman de Delphine de Vigan nous plonge dans les méandres d’une famille explosée où la négligence est le premier fléau… Peut-on parler de maltraitance quand il n’y a même pas d’intérêt pour son enfant à tel point qu’on ignore tout de lui ?

No et moi, Rien ne s’oppose à la nuit, Les heures souterraines… Delphine de Vigan est une auteure française dont chaque parution est très attendue. Après le succès phénoménal de son précédent livre : D’après une histoire vraie, la voici de retour avec un roman très noir et aux forts accents psychologiques.

Les Loyautés. Pourquoi un tel titre ? L’explication se trouve dans les non-dits qui ont lieu tout au long du roman…

Une enfance ballottée

Théo est un collégien simple, discret, faisant le moins de vagues possibles. A tel point que l’on oublie parfois sa présence… lui-même oublie qu’il existe tant il se doit d’être transparent.

Une semaine chez sa mère, l’autre chez son père… jamais vraiment chez lui, jamais vraiment détendu… Théo doit donner le change, pour que personne ne sache ce qui se passe à la maison. Sa mère pense qu’il se la coule douce chez son père, tandis que c’est tout le contraire… Et peu à peu, Théo s’enfonce dans les mensonges et les explications alambiquées pour garder la tête hors de l’eau.

Roman à haute teneur psychologique

Dans Les loyautés, vous aurez tour à tour les points de vue de : l’un des professeures de Théo (Hélène), celui d’un de ses meilleurs amis (Mathis), celui de la mère de Mathis (Cécile), et celui du principal intéressé : Théo.

Chacun voit un drame se profiler (lecteur compris), mais sans vraiment savoir où et quand il frappera… ni sous quelle forme. Nous sommes ainsi les spectateurs impuissants de l’effondrement d’une « famille ». Et même de plusieurs…

En effet, tous les personnages ont un drame qui se joue à leur échelle et dans leur vie personnelle. Théo a beau être le personnage central, tous on quelque chose sur la conscience…

J’ai particulièrement apprécié les moments écrits du point de vue de la mère de Mathis. Cette femme au foyer que tout le monde prend pour une personne dénuée de passion et d’opinions nous offre un magnifique monologue ! C’est une des scènes les plus savoureuse et surprenantes du roman (et l’une des rares à être drôle).

Alors, pourquoi un tel titre ? Les loyautés ? Tout réside dans la psychologie complexe de Théo. Et sa loyauté indéfectible envers son père… Impossible d’en dire plus sous peine de briser l’intrigue et ses quelques secrets. Mais si vous recherchez un roman à teneur psychologique avant tout, ce sera parfait.

Ma seule remarque concerne la conclusion du roman. Bien trop abrupte, elle laisse le lecteur sur sa fin sans réel message final… c’est dommage car on est transporté tout du long par le roman.

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Les loyautés est donc un roman sympathique : chapitres courts, personnages dessinés avec concision et talent… Mais il lui manque l’élan qui en ferait un très bon. La conclusion arrive trop vite, l’intrigue est trop simple, on n’a guère le temps de s’attacher au moindre des personnages… même Théo manque de consistance… Tout ceci conjugué en fait un roman qui se dévore, certes, mais qui ne marquera guère. C’est fort dommage.

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Actualité éditoriale : L’échiquier de jade, enfin la suite de Sorcières Associées !

Il va paraître au début du mois de mai 2018 aux éditions ActuSF dans la collection Bad Wolf, voici le second tome de la série de fantasy orientale Sorcières Associées.

Et comme le premier opus était un immense coup de cœur, c’est avec impatience que j’attends cette nouveauté…

Je dois avouer que je trouve la couverture absolument magnifique. Elle est tout en dynamisme, a de très belles couleurs… et on retrouve les mystérieux tentacules en arrière fond… comme dans le premier tome !

En bref, l’attente va être longue, c’est certain… Alors voici ci-dessous de quoi patienter un peu.

Présentation de l’éditeur :

Retour dans la cité de Jarta. La ville est en pleine ébullition. Les manifestations des opposants à la visite de l’ambassadrice d’un Empire fermé et agressif provoquent de sérieux remous. Dans le même temps, tous les sorciers de la ville sont réquisitionnés pour combattre un démon qui a dévoré deux personnes.Résultat, les forces de l’ordre confient deux nouvelles enquêtes aux sorcières Tanit et Padmé, et notamment le vol d’un antique échiquier en jade que la ville comptait offrir en cadeau à l’ambassadrice. L’incident diplomatique n’est pas loin… Padmé et Tanit sont de retours après le joli succès de Sorcières Associées (nommé au Prix révélation des Futuriales) dans un roman qui peut se lire totalement indépendamment du premier mais qui a gardé toutes ses qualités !

Alex (Agnès) Evans est médecin et a vécu dans des pays aussi divers que la Russie, le Togo, l’Italie ou la Grande-Bretagne. Après la découverte de la Science-Fiction et de la Fantasy à l’adolescence, les mondes imaginaires ne l’ont plus quitté. Elle a commencé à publier en 2013, essentiellement en numérique. Elle a rejoint en 2017 le label de fantasy Bad Wolf avec Sorcières Associées, un roman qui lui a valu une jolie notoriété.

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