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Chronique : Dossier Alexander – Tome 1 – Illuminae

Un roman à la narration extrêmement originale et à l’intrigue addictive ! Bienvenue à bord du vaisseau Hypatia, en plein voyage galactique… mais qui risque de ne pas arriver à bon port…

Lors de la parution du premier tome de la série Dossier Alexander, ce fut l’effervescence. Beaucoup de blogs en parlaient, il y a eu un énorme bouche à oreille autour d’Illuminae… A juste titre ? Je dirais que oui, tant le mélange de genres est captivant et détonnant.

C’est ainsi qu’est paru Illuminae en septembre 2016, aux éditions Casterman. Énorme travail éditorial et de mise en page, ce roman est particulier à de très nombreux égards. C’est un monstre de plus de 600 pages que vous avez entre les mains.

Cet ouvrage ambitieux est écrit par Jay Kristoff (auteur de la saga de fantasy asiatique La guerre du Lotus chez Bragelonne) et Amie Kaufman, auteure du roman YA Vertige chez La Martinière.

Quand un lobby fait tuer des centaines de personnes

Tout commence par une fusillade par l’entreprise BeiTech sur des civils installés sur une planète colonisée depuis des années, mais isolée. C’est ainsi que la jeune Kaddy se voit embarquer en urgence sur l’Hypatia pour fuir la planète…

Son ex-petit ami depuis cinq minutes à peine – Ezra – a quant à lui réussit à embarquer sur l’Alexander. Ce qu’ils ne savent pas encore c’est qu’ils vont continuer à être poursuivis par BeiTech à travers l’espace… Et que l’IA (Intelligence Artificielle) qui gère l’Alexander est en train d’agir de façon extrêmement inquiétante au fil des heures…

Aussi inclassable que génial

Si l’on devait absolument cataloguer Illuminae, ont pourrait dire que c’est un mélange de SF militaire, de romance, d’aventure, de piratage et de survie. Tout ça mélangé de façon adroite et ultra-addictive.

Car l’expérience Illuminae est loin de se limiter à un simple roman. Vous avez une foule d’informations diverses qui rendent la dimension de lecture supérieure à ce que vous avez déjà pu lire (tout ça sans supplément numérique) : rapports, schémas, échanges mails, décomptes, calculs de trajectoires…

On pourrait croire que ces différentes formes de narrations sont trop décousues ou difficiles à appréhender, mais il n’en est rien. Je vous laisse juge avec les quelques photos intérieures que j’ai prises, mais je trouve le tout très réussit, tant au niveau graphique que narratif.

En très peu de pages, ont comprend vite les enjeux et la terrible injustice qui est en train de se dérouler sous nos yeux. Reste à savoir comment Ezra et Kaddy vont s’en sortir, (si ils s’en sortent) alors qu’ils sont dans deux vaisseaux différents aux caractéristiques diamétralement opposées.

Mais outre l’intrigue, l’ambiance constamment tendue du roman nous met à rude épreuve. En particulier le personnage de l’IA : AIDAN. Elle est absolument flippante, et ça ne s’arrange pas au fil des pages… Sans oublier la course-poursuite à travers l’espace qui met en danger les deux vaisseaux. Et aussi… le virus Phobos qui sévit un peu plus tard dont je ne peux malheureusement pas développer les caractéristiques (trop bien décrites que c’en est inquiétant).

…..

Si je ne vous ai pas convaincue avec cette chronique, je n’ai plus qu’une chose à ajouter : faites-moi confiance. Illuminae est un excellent roman YA dont la fin vous surprendra. Les personnages y sont tellement réalistes qu’ils prennent corps à la lecture, pour le meilleur et parfois pour le pire… Quoi qu’il en soit, ce roman est tout à fait mémorable ! A lire dès l’âge de 15 ans minium.

Chronique album jeunesse : Maman

Un magnifique album aux dessins simples, subtils et mémorables…

Maman, c’est un très joli album réalisé, pensé et créé par Mayana Itoïz. Découvrez le relationnel qui lie une mère et son enfant, qui imagine sa maman sous de multiples facettes !

Si vous ne connaissez pas encore Mayana Itoïz, vous avez toutefois déjà du admirer son travail puisqu’elle a illustré : Le loup en slip, mais également une dizaine d’autres ouvrages.

Une métamorphose douce et poétique

Une couleur. Une idée. Un enfant imagine sa maman autrement. Tantôt lion, tantôt en indien d’Amazonie, ou léopard !

Une patte graphique sublime, mais une histoire un peu légère

Les dessins de Mayana Itoïz sont comme des bonbons. On ne se lasse pas de les voir, de les regarder à nouveau, d’admirer son trait si direct et doux à la fois. Découvrir ses dessins, c’est un peu comme un coup de foudre visuel…

En ce qui concerne l’histoire en elle-même, j’avoue avoir un peu de mal à être totalement convaincue. En effet, l’histoire de cet enfant qui réinvente sa maman n’apporte en soi pas beaucoup de choses.

Et surtout, question ouverte : pourquoi ne pas avoir féminisé les adjectifs et noms utilisés ? Pourquoi « un indien d’amazonie » et pas « une indienne d’amazonie » ? De même pour le lion, ou le rockeur, ce sont des mots que l’on peut facilement mettre au féminin.

En dehors de cette remarque, Maman est un très bel album qui illustre parfaitement ce qui lie une mère et son enfant. De l’imagination, des rires… L’histoire est un peu légère, mais est très largement compensée par la beauté du trait de Mayana Itoïz !

A lire aux petits dès 3 ans environ.

AUTEUR :
TRANCHE d´ÂGE : ,

Actualité éditoriale : Un escape game grandeur nature avec l’équipe de Bayard pour découvrir Les chroniques d’un autre monde de P.C. Cast !

Vendredi dernier, les éditions Bayard ont invités quelques libraires et blogueurs à découvrir leur nouvel enjeu à destination des 14/15 ans et plus : Les chroniques d’un autre monde, écrit par l’américaine P.C. Cast. Si son nom vous évoque quelque chose, c’est peut-être parce que vous avez entendu parler de sa saga parue il y a maintenant plusieurs années : La maison de la nuit (chez PKJ en France).

Ce premier tome d’une série qui en comptera deux paraîtra le 20 juin 2018 aux éditions Bayard. Et chose peu commune, nous avons eu droit à une immersion TOTALE dans l’univers du livre pour le découvrir pleinement… Comment ? En nous emmenant dans le magnifique village de Barbizon (je ne connaissais pas et c’est magnifique !). Belles bâtisses, des arbres partout, des petites maisons cossues… le tableau id »al (d’autant que c’est le village des peintres !). Mais pourquoi nous emmener dans ce village pour la sortie d’un roman post-apocalyptique ? C’était pour nous faire vivre un escape game grandeur nature dans la forêt de Fontainebleau !

C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés aux abords de la forêt… mais avant de passer à l’aventure proprement dite, nous avons eu la chance de nous ressourcer et de bien manger à l’orée de la forêt !

Et comble de chance, nous avons eu un temps super ! (malgré la météo du matin qui annonçait un temps moisi…).

Une fois le repas passé, nous sommes donc partis à l’aventure sous la forme d’un escape game dans la forêt organisé par Bayard. Chacun d’entre nous avait un symbole associé à son nom, il y avait des marcheurs de la terre, des Voleurs de Peau et les Compagnons, ces tribus étant des clans différents évoluant dans les Chroniques d’un autre monde.

Personnellement, j’avais le symbole ci-dessous !

Comme vous pouvez le voir sur les photos, c’est une magnifique forêt (il n’y avait pas un bruit), et les odeurs de mousse et de terre nous font immédiatement nous sentir « ailleurs ». Isolés.

Les instructions étaient simples, divisés en trois équipes distinctes, nous devions sauver un loup et de l’emmener jusqu’à une jeune femme prénommée Mari, elle fait partie de la tribu des marcheurs de la terre. Pour se faire, nous devions suivre les nombreuses balises cachées dans la forêt et réussir à résoudre les énigmes qui nous seront proposées.

Après plusieurs balises, nous avons eu notre première énigme ! Nous devions libérer le fameux canin (image ci-dessous). Mais pour se faire, il nous fallait avant toute chose trouver le code qui nous permettrait de le libérer. Ce code était sur des pièces de puzzle disséminées autour du lieu de captivité du jeune loup…

Nous avons réussit haut la main ! Preuve en est avec la photo d’une des participantes avec qui j’étais. Ensuite, le jeu de piste continuait, et nous sommes arrivées à une nouvelle étape : une nouvelle énigme nous attendait (et également des araignées géantes !).

Après quelques minutes de réflexions, nous avons également trouvé la solution et avons pu continuer notre quête à travers bois… on était vraiment dans l’ambiance et rien que pour cela, c’était génial.

Vint ensuite l’une des dernières étapes de notre quête ! Nous devions décoder un message chiffré ayant pour base le livre lui-même ! Malin et efficace, mais nous en sommes également arrivées à bout.

Enfin, nous voici à l’ultime épreuve. Il fallait réunir les trois ouvrages trouvés par les trois équipes pour déchiffrer le dernier code (image ci-dessous). Il nous donnait la clé d’un code qui nous permettait d’ouvrir… un coffre ! Dans lequel il y avait de quoi se désaltérer (vu les collines de cailloux et de rocher qu’on a monté, c’était vraiment bienvenu, on ne dirait pas comme ça mais ça monte !).

C’est ainsi que s’est terminée cette magnifique immersion en territoire post-apocalyptique dans l’univers de P.C. Cast. C’était une excellente idée de la part des éditions Bayard de nous faire vivre une expérience aussi privilégiée autour de l’ouvrage. Jamais je n’avais eu une journée éditeur à ce point travaillée et pensée pour la promotion d’un ouvrage, et pour cela, merci !

Certains ont même trouvé le temps de dessiner quelques belle esquisses de la forêt !

Enfin, nous avons eu en récompense de cette superbe journée l’ouvrage lui-même (et un joli tote-bag). Très beau, avec des dorures sélectives, un beau pelliculage doux et lisse… Je vous laisse l’admirer sous toutes les coutures dans son environnement naturel !

A très vite donc pour la chronique de ce premier tome très prometteur…

Pour les curieux, voici la présentation de l’éditeur afin de découvrir un peu de quoi traite cette nouvelle série YA :

En représailles à l’action néfaste des hommes sur la Terre, le soleil a détruit les villes où règne désormais un peuple agonisant. Pour tenter de survivre, deux tribus ennemies se sont réfugiées dans la forêt.
Les Compagnons, guidés par leur chef, le Prêtre du Soleil, ont élu domicile dans les arbres pour échapper aux créatures qui grouillent au sol.
Les Marcheurs de la Terre se sont installés dans des tanières qui les protègent des prédateurs et parfois d’eux-mêmes… Atteints de la Fièvre de la Nuit, les hommes comptent sur leur Femme Lune pour les purifier de ce mal.

Nik, le fils du Prêtre du Soleil, veut prouver à son clan qu’il est digne de confiance.
Mari, la fille de la Femme Lune, n’a qu’une seule idée en tête : fuir. Tout les oppose mais leur destin est lié. L’avenir de cet autre monde est désormais entre leurs mains.

Interview d’Antonin Atger pour son roman Interfeel

Son livre sort dans une petite dizaine de jours aux éditions Pocket Jeunesse (ou PKJ pour les intimes), et il a l’ait tout simplement génial. Poussée par la curiosité et par un gentil mail de l’auteur suite à un article mentionnant les nouveautés PKJ pour 2018, voici une petite interview d’Antonin Atger qui nous présente donc son premier ouvrage : Interfeel.

Glow : Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de La Bibliothèque de Glow ?

Antonin Atger : Je suis un (jeune !) auteur, résidant à Lyon. J’adore la lecture depuis toujours, l’écriture aussi. J’aime raconter des histoires pour faire rire, émouvoir et réfléchir. Je trouve que les trois se marient très bien !

Glow : Comment est née l’idée d’Interfeel ?

Antonin Atger : La création de cette histoire est un peu particulière : il existait un concours d’écriture organisé par la plateforme d’écriture WeLoveWords, en partenariat avec la maison d’édition Pocket Jeunesse. Il fallait proposer une histoire se déroulant dans le futur, avec pour sujet principal l’idée d’un réseau social ayant pris le contrôle de la planète. De là est né l’idée d’Interfeel ! J’ai postulé, et j’ai eu la chance de remporter ce concours dont le prix était un contrat à compte d’éditeur chez Pocket Jeunesse.

Glow : Pouvez-vous nous en faire une présentation ?

Antonin Atger : L’histoire se passe, donc, dans le futur. Un nouveau réseau social, Interfeel, a vu le jour. Ici, on ne partage pas d’image, de musique ou de vidéo, mais les émotions. Chaque personne possède une puce dans l’oreille gauche, qui lui permet de partager ce qu’elle ressent avec les autres. Tristesse, joie, tout est perçu.

Le monde entier a adopté ce nouveau réseau. Il y a eu plusieurs avantages : fin des quiproquos, fin des mensonges… mais la conséquence la plus importante est la suivante : comme les émotions sont perçues par tout le monde, plus personne n’a d’émotions authentiques. Tout est contrôlé, et les gens vont automatiquement réprimer leurs émotions les plus « fortes », ou les plus sombres, pour ne pas faire de remous.

Nathan a 16 ans. Il a toujours vécu avec Interfeel, ça lui semble pour lui aussi naturel que de respirer. Il n’imagine pas quitter le réseau, et regarde d’un œil étrange les rares personnes qui refusent de l’utiliser.

Mais un jour, un évènement tragique va se passer devant ses yeux… et il ne va rien ressentir. Il va comprendre que ce n’est pas normal, que quelque chose ne va pas avec Interfeel. Il va commencer à enquêter, et ce qu’il va découvrir…

Glow : Avez-vous prévu plusieurs tomes ou est-ce un roman unique ?

Antonin Atger : Il est tout à fait possible de faire plusieurs tomes, c’est ce que je souhaite !

Glow : A quelle date sortira-t-il en librairie ?

Antonin Atger : Le 7 juin 2018.

Glow : A quel genre peut-on apparenter Interfeel ?

Antonin Atger : C’est un roman d’anticipation, qui est un sous genre de la Science-Fiction.

Glow : Quel a été votre dernier coup de cœur livresque en date ?

Antonin Atger : J’ai une petite passion pour le Japon, et j’ai dernièrement lu Tokyo Vice, qui est l’autobiographie d’un américain, Jake Adelstein, ayant travaillé comme journaliste au Japon, et qui a couvert toutes les activités illégales des Yakuza.

Une plongée glaçante dans la face caché du pays du soleil levant !

Retrouvez Antonin Atger sur :

Chronique : Trois de tes secrets

Difficile de s’intégrer dans un nouveau lycée quand on a dû tout quitter suite à un événement très difficile… A qui faire confiance ? Avec qui se lier d’amitié ? Voici l’histoire de Jessie, fraichement débarquée à Los Angeles et qui va avoir l’aide d’un mystérieux correspondant…

Premier roman pour ados de Julie Buxbaum à paraître en France, Trois de tes secrets est paru chez PKJ en janvier 2018 (un de ses romans destiné aux adultes est déjà sorti en France il y a presque 10 ans).

Il s’agit d’une des auteurs les plus prometteuses du catalogue PKJ cette année. D’autant que l’éditeur a déjà prévu de sortir un second roman de Julie Buxbaum au mois d’août : Trouver les mots. PKJ n’avait que de mots élogieux au sujet de cette future parution et le comparais à Eleanor & Park ! Et quand on sait à quel point ce roman est excellent, ça présage du très très bon…

Avant d’être une auteure à succès, Julie Buxbaum était avocate. Elle a décidé de tout plaquer pour vivre de sa passion, l’écriture.

Une nouvelle vie commence… difficilement

Jessie vient de débarquer à Los Angeles, et cela de façon assez abrupte. Son père ne lui a pas franchement laissé le choix… Deux ans à peine après la mort de sa mère, son père a décidé de se remarier et d’aller de l’avant. Ainsi arrivent-ils à Los Angeles et emménagent chez la nouvelle femme du père de Jessie. Elle est gentille bien qu’ultra dynamique (elle ne se pose jamais, s’en est fatiguant…), et a beaucoup d’argent. C’est elle qui va payer la scolarisation de Jessie dans l’établissement le plus huppé de Los Angeles…

Charge à Jessie de s’adapter avec cette nouvelle belle-mère, un nouveau frère par alliance qui a l’air peu coopératif et un lycée avec aucune tête connue.

Mais quelqu’un a repéré la détresse que Jessie essaye de masquer chaque jour, c’est ainsi qu’elle reçoit un mail anonyme d’un certain Personne-en-particulier. Ce dernier lui propose de l’aider à se repérer dans cette jungle en lui donnant des tuyaux : comment prendre certains profs, avec qui se lier d’amitié, qui éviter… Mais qui peut bien être ce personne-en-particulier ? Est-ce une vaste blague ? Quelqu’un qui veux malmener Jessie et attirer ses confidences ? Ou quelqu’un qui lui veut simplement du bien ?

Un roman frais, insolite et d’une douceur infinie…

Si vous avez envie d’un roman-doudou, Trois de tes secrets remplira parfaitement cet office ! Bien que Jessie, l’héroïne, ne soit pas heureuse, elle est malgré tout faite pour le bonheur. Et ce fameux Personne-en-particulier va beaucoup l’aider à (re)devenir la Jessie qu’elle était avant le drame familial.

Tout au long de ce roman de presque 400 pages (que l’on ne voit pas défiler !), on imagine de nombreuses hypothèses sur l’identité du fameux personne-en-particulier. Ce mystère va également beaucoup occuper l’esprit de Jessie ! Et vous ne saurez réellement qui il est à l’ultime page… oui, c’est dur de résister, mais ça vaut le coup.

Ce roman réussit à éviter tous les pièges du roman ado malgré un départ similaire à de nombreux autres. Une nouvelle école, de nouvelles amitiés, un déménagement abrupt. Quantité de romans young-adult débutent de cette façon : Geek Girl (dans un tome en particulier), My Dilemma is You, Phaenix… pour ne citer qu’eux.

Les bases sont les mêmes, mais c’est ce qu’en fait l’auteur qui va tout changer. Et pour Julie Buxbaum, c’est un magnifique sans fautes ! Pas de personnage ultra manichéen, ni de grand.e méchant.e. Il y a bien des interrogations sur l’intégration de Jessie, des appréhensions sur sa nouvelle vie, mais rien qui ne soit pas réaliste.

Enfin, j’ai adoré les nombreux dialogues (parfois sans queue ni tête, mais tellement drôles) qu’on entre eux Jessie et Pep (acronyme de Personne en particulier). Ces passages là sont parmi les meilleurs du roman, et ils sont très nombreux !

…….

A la fois beau, drôle, piquant et super romantique, Trois de tes secrets est donc un énorme coup de cœur ! A lire dès l’âge de 13/14 ans sans réserves. Et hâte de découvrir le nouveau de Julie Buxbaum qui sort en août… l’attente va être longue.

Chronique : Les fausses bonnes questions de Lemony Snicket – Tome 4 – Pourquoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ?

Clap de fin pour une excellente saga jeunesse !

Et voilà. Il fallait bien y venir, mais c’est un déchirement. Voici la fin, le dernier tome de la saga Les fausses bonnes questions de Lemony Snicket par… Lemony Snicket !

La saga est intégralement disponible au éditions Nathan, les livres son superbes, le papier choisi pour les couvertures est d’une belle texture… Tout est fait pour s’évader, de l’histoire aux illustrations, le tout sur un ton absolument unique, celui d’un auteur de génie.

Un dernier tome en huis-clos à l’échelle d’un train !

Nous voici venus à la fameuse croisée des chemins. Là où toutes nos (très) nombreuses questions vont ENFIN trouver des réponses. Ainsi que celles de Lemony Snicket, notre jeune héros qui travaille déjà comme agent/espion au sein d’une très secrète société…

Mais tout va se précipiter ! Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sera révélé dans un lieu assez inattendu pour conclure en totalité la saga : un train en marche.

Excellent jusqu’à la fin.

La lecture de cette saga fut pour moi une véritable révélation ! Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas été accrochée comme cela à une série dédiée à la jeunesse. Tout y est excellent et réussit, et cela avec un goût et un vocabulaire uniques.

C’est le genre d’ouvrage qui devrait être prescrit dans les écoles françaises pour donner le goût de la lecture ! (je sais que la version originale du premier tome a d’ailleurs été prescrite dans certaines écoles anglaises).

Dans ce dernier tome, tout prend enfin sens, et cela avec logique et cohérence. Aucune fausse note dans la conclusion ! Vous saurez enfin qui se cache sous l’étrange pseudonyme de Hangfire. Vous saurez ENFIN pourquoi tout le monde s’arrache l’étrange statue de la Bête Bombinante… et quel est son usage réel… La réponse à cette question est d’ailleurs totalement inattendue !

…..

Tout est finement amené, pensé et développé par Lemony Snicket (l’auteur, pas le narrateur, suivez un peu !). Je n’en dis pas plus, mais je ne peux vous conseiller vivement de lire cette superbe saga. C’est à découvrir dès l’âge de 11 ans environ. C’est malin, on ne prend pas lecteurs pour des idiots, c’est très bien écrit, le vocabulaire y est recherché. Et surtout, on passe un merveilleux moment de lecture…

La conclusion est à la hauteur de ce qui nous a été proposé tout au long de ces quatre tomes. J’espère de tout cœur que Les fausses bonnes questions de Lemony Snicket deviendra une série emblématique du roman jeunesse à l’avenir.

Elle est encore beaucoup trop peu connue et mérite pourtant d’être aussi connue, voir plus que l’autre saga de l’auteur : Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire.

 

EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Dédicace : Les photos de la signature d’Ito Ogawa à la librairie Fontaine Villiers

Nous avons eu l’honneur et le plaisir d’accueillir Ito Ogawa à la Librairie Fontaine Villiers le mercredi 16 mai 2018. Voici une petite galerie photo de l’événement, l’auteure ayant pu rencontrer ses lecteurs, des fans de son œuvre et du fameux Restaurant de l’amour retrouvé et des lecteurs curieux qui ont profité de l’occasion pour découvrir ses ouvrages…

Je profite de ce petit article pour vous annoncer qu’il y aura un tout nouveau roman d’Ito Ogawa à paraître pour la rentrée littéraire 2018 (fin août 2018) : La papeterie Tsubaki. Et il paraîtrait qu’il sera dans la même veine que le Le restaurant de l’amour retrouvé… autant dire que j’ai très hâte de le découvrir !

Chronique : Comment se passe ton été ?

Un très bon recueil de nouvelles qui nous viennent tout droit de Corée. Un très bon ouvrage, parfait pour se familiariser avec cette littérature unique et marquante à bien des égards…

Kim Ae-ran est une romancière sud-coréenne, six de ses romans sont déjà parus en France, la majorité étant parue aux éditions Decrescenzo (spécialisées dans la traduction d’ouvrages exclusivement coréens).

Elle a ainsi écrit : Cours papa, cours !, Ma vie dans la supérette, Ma vie palpitante, Coktail sugar et autres nouvelles de Corée

Quatre nouvelles inclassables et marquantes

Des univers très différents avec un point commun : une atmosphère délétère, lourde, unique. Dans ces quatre histoires, vous découvrirez un bel échantillon de la littérature coréenne. Entre pureté et atmosphères de fin du monde, voici de quoi vous faire un bel avis sur cette littérature venue d’ailleurs…

Je vous propose ici de découvrir chaque nouvelle autour d’une mini-chronique dédiée ci-dessous.

Les Goliath aquatiques :

La Corée (mai cela aurait pu être n’importe quel autre pays) ne semble plus exister dans ce terrible paysage de fin du monde : « Le pays tout entier était en travaux avant la catastrophe ». Un fils et sa mère habitent un immeuble délabré qui peu à peu se vide de ses habitants… Ils ne veulent pas partir, l’emprunt qui a permis d’acheter l’appartement vient d’être payé après des années de privation. Mais pourront-ils rester ? Les jours passent et le tableau s’assombrit de plus en plus dans une ambiance de mort et de pourriture.

Cette nouvelle a beau être très sombre, elle est superbe. Très triste, mais percutante. En quelques phrases à peine, c’est tout un paysage, des visages, des émotions qui nous apparaissent. Les goliaths aquatiques est un titre étrange, mais il trouve son explication en fin d’ouvrage. J’ai adoré cette nouvelle, avec ses facettes désespérées et sa conclusion très ouverte. Il y a des scènes absolument mémorables qui en font une histoire très forte.

Comment se passe ton été ? :

Cette nouvelle a beau donner son titre au livre, elle est pour moi l’une des moins marquantes de ce recueil. Tout débute quand une jeune femme est contactée par son seonbae (camarade d’université plus âgé), avec qui elle n’a pas discuté depuis deux ans. Mais en ce jour spécial où elle doit se rendre à l’enterrement d’un ami, elle n’est pas disponible. Elle est cependant d’un naturel très gentil et ne peut refuser face à l’insistance de son seonbae et décide de le voir avant de partir à l’enterrement.

C’est une histoire curieuse que celle-ci. Elle est assez triste car cette jeune femme qui ne sait pas dire non s’embringue dans des situations impossibles pour faire plaisir aux autres. Elle est attachante et innocente, on ne peut pas s’empêcher d’avoir de la compassion pour elle…

Les insectes :

Tout simplement la meilleure nouvelle du recueil ! Terriblement réaliste (et effrayante), on se plonge dans l’histoire de ce couple qui attend un enfant en quelques lignes à peine. On retrouve l’ambiance de délitement et de fin du monde que l’on avait dans Les Goliath aquatiques. Mais cette fois-ci, outre l’isolement, nous avons affaire à des insectes. Pernicieux, mais extrêmement nombreux, ils vont rendre impossible la vie du couple.

On ne voit qu’eux comme personnages, rendant l’atmosphère d’isolement encore plus terrible, glaçante. Peu à peu, on découvre que les insectes prennent de plus en plus de place dans l’appartement, et dans l’esprit de la jeune femme en particulier.

Impossible de vous en dire plus à propos de cette nouvelle, mais elle est absolument géniale pour qui aime les histoires sombres… Et la conclusion en est magistrale, on a vraiment l’image finale en tête, c’est très réussit.

Trente ans :

Encore une histoire étrange me direz-vous, où l’on suit une femme qui a été « recrutée » par une entreprise très peu scrupuleuse qui n’a pas des salariés mais plutôt des esclaves… La construction de cette nouvelle est intéressante car on voit peu à peu le piège se refermer, c’est terrible (mais génial).

Encore une fois, la conclusion est fort bien trouvée, toujours aussi sombre, mais c’est justement cela qui est intéressant…

……

En somme, pour qui ne connaît pas la littérature coréenne et n’a pas envie d’un roman complet, un recueil de nouvelles peut être une parfaite entrée en matière. Par contre, il faut aimer les histoires à l’ambiance délétère (comme c’est souvent le cas dans les œuvre coréennes).  Personnellement, j’adore, d’autant qu’elles sont très réussies.

Chronique : Les garçons de l’été

Un roman happant qui ne vous lâche pas une seule seconde, tel un requin vorace. Plongez corps et âme dans une histoire sombre à souhait…

Paru initialement en grand format aux éditions P.O.L, Les garçons de l’été est un roman génial et assez inclassable. Il aurait très bien pu entrer dans la catégorie « romans noirs », mais c’est finalement en folio, dans la collection blanche qu’il paraît en poche au mois d’avril 2018.

Il s’agit officiellement du premier roman de l’auteure française Rebecca Lighieri… Mais en réalité, elle a écrit une dizaine d’ouvrages sous le nom d’Emmanuelle Bayamack-Tam (parmi lesquels Si tout n’a pas péri avec mon innocence, Je viens ou encore Une fille du feu).

Sous son pseudonyme, elle a également écrit un autre roman, toujours aux éditions P.O.L : Husbands. Il a l’air également assez sombre…

L’histoire de deux frères qui ne vivent que pour et par le surf

Voici l’histoire de Zachée et de Thadée. Deux frères très différents mais dont la passion commune les transcende, les lie de façon unique : le surf. Ils sont constamment emplis de ce besoin viscéral de se mesurer au plus belles vagues, aux plus beaux et plus difficiles spots…

Mais un jour, le drame va frapper sous la forme d’un requin. De la jambe de Thadée, il ne reste que quelques lambeaux de peau… Personne ne le sait encore mais ce terrible événement signera la fin du bonheur pour une famille entière. Et révèlera le pire chez certains membres de cette famille aisée à qui tout souriait jusque là…

Glaçant, captivant et absolument mémorable

Je dois l’avouer, j’ai d’abord pris ce roman à cause de son bandeau très accrocheur : « Du Stephen King à la française ! ». Même si j’y allais avec curiosité et envie, j’avais peur d’être déçue, mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Les garçons de l’été est une merveille de noirceur… Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi poussif en termes de détails et de faits glauques, mais ça ne m’a pas dérangée tant c’est bien amené.

L’atout majeur de ce roman, c’est sans aucun doute ses nombreux personnages. Ils sont tous distinguables facilement, l’auteure réussissant à nous les faire aimer (ou détester) en quelques pages seulement.

Par exemple, la mère de Thadée et Zachée – Mylène – m’a horripilée au plus haut point (ce qui veux dire que l’auteure a réussi son coup !). Elle est tellement coincée, rigide et hautaine qu’on a qu’une envie, la gifler. Constamment en adoration devant ses fils, tout particulièrement son ainé Thadée qu’elle couve de façon étouffante, elle est un cliché ambulant. Mais on sent que c’est une volonté de l’auteure et qu’il ne s’agit pas là d’un écueil dans lequel elle serait tombée.

Mais tous les autres protagonistes du drame sont également magistraux. Nous avons le point de vue de chacun à tour de rôle, et au fil des chapitres le portrait d’ensemble devient de plus en plus sombre…

Ainsi découvrons-nous ce qu’il se passe dans la tête du frère de Thadée, de leur père Jérôme (plus complexe qu’il n’y paraît), de Cindy la petite amie de Thadée, ou encore de Ysée, la petite sœur étrange des frères surfeurs.

D’ailleurs, la partie narrative d’Ysée, qui arrive en toute fin de roman est très intéressante. Elle m’a beaucoup fait penser à des écrits tels que Le bizarre incident du chien pendant la nuit ou Les Autodafeurs avec le personnage de Césarine. Leur point commun ? Une narration extrêmement originale car leur héros est atteint d’autisme. Et même si ce n’est officiellement pas le cas d’Ysée, elle a certaines caractéristiques autistiques flagrantes qui la rendent singulière et attachante.

Outre la grande qualité du roman apportée par ses personnages, les nombreux changements de genres sont pour beaucoup dans le caractère unique de l’ouvrage. On passe d’un roman de littérature dite « blanche » au policier voir au thriller psychologique avant de basculer dans un flottement où le fantastique est également possible. Bref, le lecteur n’a aucun répit, et cela à aucun moment.

Petit détail sur le thème principal du roman, le surf. Il y a quantité de termes issus de ce sport, et que l’on soit passionné ou non, ce n’est pas un frein à la lecture. Je ne connais aucunement le surf, ni ses figures, ni ses lieux-phares ou son vocabulaire, mais ça n’a jamais bloqué ma compréhension du roman. On voyage avec Thadée, Zachée et Cindy sur l’océan comme si nous y étions, l’auteure a dû énormément se documenter pour arriver à ce niveau de précision.

Enfin, il y a une grande dimension symbolique dans ce roman, notamment au niveau biblique, entre autres choses… Et ces nombreux parallèles et références aux mythes sont très intéressants et ajoutent encore à la qualité de ce texte déjà prégnant. Sans parler de tout ce que vous trouverez en sachant lire entre les lignes.

…….
Ainsi, vous l’aurez compris au travers de cette longue chronique, Les garçons de l’été m’a porté un coup au cœur comme rarement j’en ai eu pour un livre. Ce roman-chorale d’une famille en plein éclatement est marquant, grandiose et saura surprendre ceux qui oseront le lire…

J’ai donc hâte de retomber dans l’univers de Rebecca Lighieri !

Chronique : Cité 19 – Tomes 1 & 2

Cité 19, une série en deux tomes qui vous transportera dans un univers unique : entre Histoire pure et science-fiction… comment un tel mélange est-il possible ? Il va falloir les lire pour le découvrir…

Stéphane Michaka est un auteur complet : il écrit aussi bien pour les adultes que pour la jeunesse et les adolescents.

Il a ainsi fait des polars chez Rivages, des versions abrégées de classiques de la littérature (en livre et aussi à la radio)… et il a écrit la duologie Cité 19, parue chez PKJ en 2015. Les deux tomes de cette courte saga viennent tout juste de sortir en format poche, toujours chez PKJ. C’est l’occasion de découvrir cette excellente œuvre pour ados, mais pas seulement.

Un fabuleux voyage dans le temps…

Faustine est une adolescente atypique. Passionnée d’Histoire, elle ne vit que et pour elle. Loin de s’entendre ou de s’intégrer avec ceux de son âge, elle ère entre une ou deux amitié et sa passion pour l’Histoire. Depuis que sa mère n’est plus, Faustine se plonge ainsi corps et âme dans le travail qu’elle exerçait, elle était spécialisée dans le Paris du 19ème siècle.

Mais un jour, tout va brutalement basculer pour Faustine. Un terrible drame va l’acculer dans ses derniers retranchements… Et quand elle se réveille, elle est dans le Paris du 19eme siècle ! La Tour Eiffel est en cours de construction, et elle se retrouve par la force des choses avec des jeunes filles qui vivent de leurs travaux de couture… voici « l’avenir » de Faustine.

Mais que s’est-il passé ? Comment a-t-elle fait pour voyager de 150 ans en arrière dans le temps ? Que va-t-elle devoir faire pour survivre dans ce Paris dont elle ignore tout en dehors des livres d’Histoire qu’elle a compulsé pendant des années ?

Une histoire immédiatement captivante et terriblement singulière

Cité 19 est une série en deux tomes, et c’est juste parfait. Ce n’est ni trop (tant de séries sont en trois, quatre, six ou dix tomes !), ni pas assez. En quelques chapitres à peine, on est plongés dans ce Paris du 19ème Siècle aussi étrange que fascinant.

On se prend à vouloir connaitre tous les secrets de ce Paris que l’on découvre sous un jour nouveau… Il y a temps de questions posées par le début de l’intrigue que ces deux tomes ne sont pas de trop pour élucider les nombreux mystères qui entourent le voyage de Faustine à travers le temps.

A la fois polar, roman historique, livre de science-fiction et de bien d’autres choses encore Cité 19 est un incontournable de la littérature ado à lire absolument. Faustine est une héroïne tout particulièrement intéressante qui vous réservera énormément de surprises. Loin d’être une petite chose sans défense, elle réussit à se créer elle-même sa chance et à tirer son épingle du jeu en de nombreuses situations…

Et encore, nous n’avons pas parlé de la mystérieuse Bête qui sévit dans les rues sombres de Paris et qui tue froidement les gens assez fous pour se balader tard…  Et il y a encore tant d’autres choses à découvrir autour de Cité 19 ! C’est un univers extrêmement dense et bien pensé (et écrit avec talent). Le tout ne manque pas de rythme ni de révélations en cascades.

Et surtout, le final est absolument génial, car il vous laissera réfléchir à la conclusion comme bon vous semble (j’adore les fins ouvertes qui laissent un énorme champ des possibles).

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En somme, c’est un coup de cœur pour ce duo de romans aussi inclassables que particulièrement marquants. A découvrir d’urgence pour cogiter, s’émerveiller et s’évader un peu… Dès 13/14 ans environ.