Toujours aussi fou, drôle
et désinhibé ! Gurty est la plus attachante (et la plus extravagante)
petite chienne que vous pourrez découvrir dans la littérature jeunesse.
Quatrième tome des
aventures de Gurty, Printemps de chien est paru aux éditions Sarbacane en avril
2018, dans la collection Pépix. Pour ceux qui ne connaissent pas la série
Gurty, vous pouvez lire les ouvrages dans le désordre si vous le
souhaitez ! Ce quatrième opus a connu l’un des meilleurs démarrage de la
collection depuis sa création, bravo à lui.
Gurty est de retour avec de nouvelles vacances ! Mais avant d’arriver
en Provence, il faut déjà prendre un moyen de transport… et comme le train qui
roule est complet, Gurty et son maître vont prendre… le train qui vole !
(l’avion, quoi). Et dès le début, voici que le ton est donné… pour notre plus
grand bonheur de lecteur, et ce quel que soit notre âge…
Tout aussi génial que les précédents, Gurty ne s’essouffle pas
« Aujourd’hui, il a fait encore un temps à mettre un chien dedans. Alors je suis sortie. »
Printemps de chien a beau être le quatrième tome de la saga, on ne s’ennuie toujours pas à sa
lecture, et c’est tant mieux ! Nous voici à nouveau à gambader avec
l’écureuil qui fait hihi, Tête de fesses et bien entendu… Fleur, la meilleure
amie de Gurty.
Ici, de nouveaux personnages font leur apparition, comme les grenouilles
(qui terrifient Gurty avec leurs rires), mais aussi des hiboux… et de
mystérieux animaux rares. Chut, je n’en dirait pas plus !
La construction décousue et pourtant totalement cohérente de cette histoire fonctionne. On s’amuse toujours autant, on rit, on apprend, on s’amuse des répliques naïves et mignonnes de fleur… et de la verve toujours efficace de Cruty (ainsi surnommée par les enfants insupportables de voisins).
Encore une fois, c’est un sans faute pour Bertrand Santini et sa petite
chienne adorée. Que dire de plus sinon que l’on aimerait déjà lire une autre
aventure de Gurty ? Il va falloir patienter bien sûr, mais sur le rabat de
droite du livre, on peux voir qu’un cinquième ouvrage est annoncé : Vacances
chez Tête de fesses.
Et si le peuple égyptien s’était développé ailleurs qu’au nord du continent Afriquain, au cœur de la forêt du Queensland, en Australie… Comment cela est-il possible ? Et qu’y cachaient-ils ?
Avec Le peuple de la pluie, nous découvrons le troisième et avant
dernier opus de la saga des Agents de M. Socrate, toujours chez
MSK (la collection jeunesse/ado du Masque).
Dans ce tome-ci, c’est une véritable dystopie qui nous est offerte :
Arthur Slade nous proposant une histoire où les Egyptien auraient vécu… en
pleine forêt australienne ! Mais en quoi cela intéresse-t-il les affaires
de Mr Socrate ?
Le plus long périple de la saga…
Préparez-vous à un très long et mémorable voyage de plusieurs mois entre
l’Angleterre et l’Australie ! Par bateau, à cheval et même en dirigeable,
tous les moyens de transports de l’époque et plus encore sont utilisés !
Le but d’un si long voyage ? Récupérer pour Modo, Octavia et Mr
Socrate une statue nommée « le visage de dieu »… Il semblerait
qu’elle rende fou quiconque la regarde. C’est donc une arme redoutable à
retirer au plus vite des mains avides de la Confrérie de l’Horloge, qui est
également sur ses traces…
Beaucoup de surprises et d’action sont au rendez-vous… alors
accrochez-vous !
Un troisième tome qui fonctionne à merveille
Pour moi, ce troisième tome est tout simplement le meilleur de la saga. On
entre en pleines contrées sauvages, sur les traces des plus grands
explorateurs… On fait d’étranges rencontres, les technologies utilisées sont
fascinantes (dirigeables, aigles de métal aux serres empoisonnées)… et
totalement baignées dans l’univers du steampunk !
Rien que pour cela, j’ai été ravie de lire ce roman. Arthur Slade nous faisait
déjà savoir par le biais de certaines technologies qu’il utilisait ce genre
littéraire peu répandu en young-adult,
mais ici, il s’y épanouit pleinement.
La quête de Modo et ses autres camarades d’aventures n’est pas sans faire
penser à moults romans d’aventures où il est question d’une relique perdue aux
étranges propriétés… Ce roman utilise des ficelles déjà fort utilisées, mais
qu’importe, on plonge sans hésitation dans cette nouvelle aventure. Tellement
d’ailleurs que l’on aurait aimé en savoir beaucoup plus sur le fameux
« visage de dieu », mais également sur le peuple de la pluie lui-même.
Les liens et parallèles qui sont faits entre Modo et leur histoire est
assez fascinant… mais reste en grande partie inexpliqué ! Cela ajoute au
sentiment de mystère et de secret qu’Arthur Slade instille tout au long de ses
romans, alors on lui pardonne. Si on savait tout sur tout, où serait
l’enchantement ? le mystère ? la magie ?
Le relationnel entre notre cher Modo et la belle Octavia devient plus
intense, mais reste au stade des des sous-entendus pleins de verve… On aimerait bien les voir se rapprocher l’un
de l’autre, mais est-ce seulement possible étant donné le passé, l’histoire de
Modo ? D’autant que Mr Socrate verrait cela d’un très mauvais œil…
Pour ceux qui on déjà lu les deux premiers tomes de la saga, se passer de
ce troisième opus est juste impensable. L’intrigue prend place rapidement, les
personnages sont toujours aussi agaçants/attachants (tout dépend du point de
vue). La Confrérie de l’Horloge a encore beaucoup de méfaits dont elle veut
faire profiter le monde afin de mieux le dominer…
Et Modo, plus que jamais, est un antihéros que l’on voudrait suivre au bout
du monde ! (et c’est le cas ici). Enfin un héros qui a le droit de
commettre des erreurs, d’avoir des sentiments, et qui est tout sauf beau puisque
totalement défiguré. Ça change du paysage éditorial que l’on essaye trop
souvent de nous vendre avec des personnages beaux et « torturés ».
Ici, il y a du bon, et du beaucoup moins bon au cœur de chacun des personnages,
le tout étant très nuancé. En bref, ce tome confirme la qualité de la
saga !
Prochaine chronique sur le quatrième et dernier tome : L’île
des damnés. Où tout trouve sa résolution.
Carrie, Christine, Salem,Misery, La peau sur les os, La ligne verte… autant de romans emblématiques de l’œuvre du maître de l’horreur, Stephen King ! Mais je suis loin d’avoir tout lu et j’ai fait la découvert récemment d’un de ses romans les plus populaires : Marche ou crève. Sorte de dystopie où des ados courent jusqu’à la mort pour remporter un potentiel magot, Marche ou crève est un roman violent et glaçant.
L’ouvrage est paru en 1979, mais c’est seulement en
2018 que l’on entend parler d’une future adaptation cinématographique !
Mieux que le marathon…. La longue marche
Ils sont cent sur la ligne de départ… il n’en
restera plus qu’un à la fin. Interdiction de marcher à moins de 6,5 km/h sous
peine d’avertissement. Au bout de trois, vous êtes mort. Pas de pause, pas de
repos. Vous satisferez vos besoins – manger, pisser, etc – en marchant. Autant
dire que les paramètres rendent La longue marche très brève, quelques jours à
peine.
Voici les principes de base qui régissent La longue
marche. Tous les ans, ils sont très exactement cent à y participer. Le gagnant
remportera une énorme somme d’argent ainsi que tout ce qu’il souhaite. C’est
pour cela qu’il y a toujours autant de participants d’années en années…
C’est ainsi que nous suivons Ray Garraty, originaire
du Maine (comme Stepehen King), personnage principal de cette terrible
histoire, il porte le numéro 47 dans la course.
Ancienne couverture de Marche ou crève aux éditions J’ai Lu.
Un roman cru à l’extrême
Bien avant la mode des dystopies, Marche
ou crève avait déjà tous les ingrédients qui en font une excellente. Des
règles rigides au point d’être mortelles, une société qui se délite mais dont
ignorera tout ou presque en dehors de la terrible Longue marche…
Nous allons ainsi suivre la course de Ray Garraty
du début jusqu’à… la fin de son parcours. Réussira-t-il ? Sera-t-il éliminé
comme les 99 autres participants ?
La narration de Marche ou crève a beau
être tapissée de dialogues, il y a énormément de passages à vides où Ray
cogite. Il a beau avoir presque une centaine d’adversaires, son pire ennemi
reste lui-même. Mettre un pas devant l’autre devient de plus en plus dur,
surtout quand on commence malgré tout à se lier d’amitié aux autres marcheurs… Certains
vont être tués par balle sous ses yeux, d’autres vont connaitre une fin plus
terrible : hémorragies, crampes mortelles, évanouissement, délires…
C’est un roman très dur que celui-ci car on sait
qu’il n’y aura pas de fin heureuse, que Ray gagne ou non, ce qu’il vit dans
cette course est terrible, traumatisant. Il faut bien avouer que c’est le genre
de livre qu’on ne lâche pas, on veut connaitre l’issue le plus vite possible
pour Ray et ses concurrents ! La moindre phrase qu’ils partagent les
humanise incroyablement. Certains sont d’ailleurs très jeunes (ce sont tous des
ados) mais l’approche d’une mort imminente les rend lucides, admirables pour
certains.
Marche ou crève est donc une très bonne dystopie, même si sa
conclusion m’a quelque peu laissée sur ma faim. J’aurais aimé que Stephen King
développe un peu plus sa fin, pour moi, il manque un dernier petit chapitre
afin d’être parfait.
Ce roman reste toutefois excellent, mais c’est loin
d’être mon préféré de l’auteur. Je préfère quand il s’essaye au fantastique et
au surnaturel avec Simetierre ou Christine.
Un roman drôle et rempli
d’aventure qui nous averti sur les dangers de la consommation de masse de façon
très métaphorique et originale !
Premier roman de Stéphanie Gisbert, Le grand magasin fluo est sorti dans
la collection Pépix chez Sarbacane en novembre 2017. Les dessins sont quant à
eux réalisés par Magali Le Huche, une illustratrice très connue dans le domaine
de la littérature jeunesse. Elle a illustré nombre d’imagiers sonores
Gallimard, de documentaires, et de romans et albums pour enfants.
Un hyper marché ultra-lumineux qui sort de terre… comme par magie !
Voici l’histoire de Mathieu, Nat, Angelo, et Peter, une bande de copains
qui passent le plus de temps possible ensemble. Ils trainent, flânent, refont
le monde…
Mathieu quant à lui, notre héros dans cette histoire est gentil, mais il
est surtout victime de harcèlement par le terrible Tony Bielowki. Mais les
choses vont peut-être changer grâce (ou à cause ?) de la présence du tout
nouveau supermarché Hyper Discount. C’est l’endroit le plus en vue du moment,
et qu’importe qu’il ait mystérieusement surgi d’un terrain vague en une nuit,
ça ne choque personne… A part notre équipe de choc !
Comment cet étrange et flamboyant magasin fluo est-il apparut ?
Pourquoi tout le monde s’arrache les produits qui y sont ? Comment Mathieu
va-t-il surmonter sa peur panique face à son harceleur ? Pourquoi nombre
d’habitants de la ville disparaissent mystérieusement ? Vous saurez TOUT
sur le grand magasin fluo et plus encore…
Une histoire agréable qui sort des sentiers battus
Pour ceux et celles qui souhaitent se divertir tout en se délectant d’un
soupçon d’aventure, ce sera le roman idéal. Parfait pour des enfants de 9 ans
environ, les petits lecteurs découvriront tous les méfaits cachés des
supermarchés… ! Des vigiles aux allures démoniaques et des clients
zombifiés sont au rendez-vous de ce roman pas comme les autres…
Alors… que cachent ces soldes alléchantes ? Ces promotions
extravagantes ? Et qui est le gérant un peu flippant au rire carnassier
qui porte l’étrange nom de Figor ? Et surtout, que permet de remporter le
Jeton d’Argent ? (personnellement, j’ai trouvé l’idée géniale car ça m’a
fait penser aux fameux tickets d’or de Willy Wonka dans Charlie et la chocolaterie).
Le grand magasin fluo est donc un beau petit mélange entre fantastique et aventure, le tout
porté par des personnages à l’indéfectible amitié. C’est frais, amusant, et
surtout le thème principal du roman change de ce que l’on lit/voit d’habitude.
Et sans être moralisateur, on comprend le message qu’il y a derrière, à savoir
ne pas consommer aveuglément ! (sauf peut-être les Pépix).
L’un des journaux intimes de Carrie Fisher, publié pour la première fois en
France ! Un ouvrage qui apporte du recul face à l’œuvre de cette actrice
géniale qui a traversé beaucoup d’épreuves…
Carrie Fisher était une actrice emblématique, elle fut révélé au monde lors
de la sortie du tout premier opus de Star
Wars (Star Wars IV – Un nouvel
espoir). Journal d’une princesse est un mélange de ses journaux intimes
écrits durant le tournage du premier Star Wars et d’écrits réalisés quarante
ans plus tard. Plein de pudeur et de recul, on découvre l’état d’esprit de
Carrie Fisher durant le tournage et les rêves qu’elle avait plein la
tête !
Le point de vue d’une icône en devenir
Elle avait des étoiles plein les yeux et ne savait pas qu’elle deviendrait
une star internationale, voici l’histoire d’une grande dame : Carrie
Fisher.
Extraits de journaux intimes, témoignage, photos d’archives… voici
l’histoire d’une grande dame du cinéma. Découvrez-la comme vous ne l’avez
jamais vue grâce à ce journal un peu particulier et fort intéressant !
Un récit inattendu et très instructif !
Les épreuves non corrigées (enc) de l’ouvrage, gentiment envoyées par une super représentante !
Malgré les paillettes et le succès qui lui est tombé dessus, Carrie Fisher
a toujours été quelqu’un qui a eu les pieds sur terre. Comme si elle n’avait
jamais vraiment réalisé pleinement le succès qu’elle a connu durant des décennies…
Ce côté très naïf qu’elle avait d’être et de percevoir les gens a longtemps
fait partie d’elle. Elle avait à peine vingt ans lorsqu’elle a commencé le
tournage de ce qui allait être un succès planétaire. Elle n’avait pas prévu
qu’elle serait une icône pour toute une génération. C’est ainsi qu’on lit ses
découvertes, ses rencontres, son intégration autour de l’équipe de tournage, sa
difficulté à se mêler aux autres au début…
On découvre même sa relation avec Harrison Ford alors qu’il était
encore marié ! Elle avait même trouvé un nom à cette relation :
Carrison. Elle en était terriblement amoureuse à l’époque, et c’est une
blessure qu’elle n’a jamais vraiment réussit à oublier… Elle en parle
énormément dans l’ouvrage.
Attention à ceux qui pensent en découvrir beaucoup sur l’univers Star Wars, ils pourraient être déçus.
Ici, on se concentre sur l’humain, les relations qu’a peu à peu tissées Carrie
Fisher. Et elle a beau être assez discrète, elle parle également de ses problèmes
de dépendance. L’actrice a beau être un symbole pour toute une génération, on
sent qu’elle à du mal à se considérer comme telle, ce qui la rend fragile, et
terriblement touchante.
J’ai trouvé son journal très humain, il nous rapproche d’elle comme jamais.
On comprend son sentiment d’enfermement par moments, son besoin viscéral de ne
jamais décevoir les fans, son implication dans son travail… Quand on sait
comment elle a fini et comment certaines personnes dites « de
confiance » ont profité d’elle, on comprend mieux son parcours et ses
blessures.
Je ne connaissais absolument pas la femme derrière la princesse, et ce que
j’y ai vu m’a beaucoup plu, et attristé également. C’est parfois un peu naïf,
mais certains de ses textes ont été écrits à l’âge de vingt ans, cela peut
expliquer le côté fleur-bleue.
Quoi qu’il en soit, c’est un livre-témoignage touchant à découvrir si l’on
aime Star Wars, oui, mais surtout
pour connaitre la grande dame qui n’a été « que » la princesse Léia
pour des millions de personnes.
Parfois, on est persuadé que l’on va a adorer un livre. Il correspond à notre style de lecture, il appartient à un genre que l’on apprécie particulièrement… Et pourtant, rien à faire, ça ne prend pas. Cela arrive, la preuve en image avec une dystopie et du steampunk qui avait tout pour me plaire !
Water Knife – Paolo Bacigalupi – Au diable Vauvert
Il s’agit
du second roman de Paolo Bacigalupi que je lis, mais Water
Knife n’a pas su me convaincre malgré un thème
fort. L’eau est devenue une denrée si rare qu’elle en devient un motif pour
tuer et faire la guerre (comme c’est déjà le cas dans certains endroits du
monde…).
C’est dans
ce contexte post-apocalyptique que l’on suit Angel Velasquez, à la fois
espionne, détective et un peu mercenaire… elle vient de couper l’eau qui
assure la survie de Las Vegas.
C’est
ainsi que débute l’ouvrage, qui mélange géopolitique (un peu brouillonne pour
moi) et post-apocalyptique…
L’idée de
base est très bien, l’ambiance âpre du roman également, malheureusement, j’ai
trouvé le déroulement de l’histoire trop dense et pas assez expliqué. De plus,
on s’y perd un peu avec les nombreux termes empruntés à l’anglais et à
l’espagnol sans comprendre tous les tenants et aboutissants, ce qui démotive un
peu…
Et
surtout, le rythme du roman, assez lent, a fini d’achever ma motivation. J’ai
stoppé ma lecture au bout d’un tiers d’efforts. A regrets.
La chute de la maison aux flèches d’Argent – Aliette De Bodard – Pocket SF
Ils sont
rares les dans lesquels j’ai du mal à m’immerger, ne serait-ce qu’un peu…
Mais avec La
chute de la Maison aux flèches d’Argent,
ce fut le désenchantement total. Cela faisait très longtemps que ce livre me
faisait de l’œil, et j’avais déjà un plaisir anticipé à le découvrir…
Quelle ne
fut pas ma déception quand je vis que je n’arrivais pas du tout à m’imprégner
de l’univers !
Pour
l’histoire, nous sommes dans un Paris alternatif où la magie règne et où
différentes Maisons se partagent âprement la moindre parcelle de pouvoir et de
territoire. Pour le genre, il est assez unique puisqu’on navigue entre la
Fantasy historique et urbaine tout en ajoutant du post-apocalyptique. Bref, ça avait absolument
tout pour me plaire !
Tout
débute par la chute d’un « ange », sa venue va exacerber les tensions,
notamment entre la Maison aux flèches d’Argent et la Maison Aubépine. On
comprend peu à peu que de nombreux enjeux entourent sa présence car il est doté
d’une puissance phénoménale.
Mais là où
le bât blesse, c’est que l’on ne comprend que peu ces fameux enjeux. On nous
parle de pays et de régions dont on ne connait que le nom, rien d’autre… Les
personnages se confondent au fil des pages, on ne sait plus qui est qui et qui
souhaite quoi… Difficile dans ce cas là de comprendre tous les tenants et
aboutissants de l’intrigue. D’autant que le système magique de l’univers n’est
que très peu décrit…
Au final,
c’est un véritable sac de nœuds dont on ne ressort pas indemne. La lecture
devient vite très laborieuse et déplaisante. J’ai ainsi abandonné le roman à sa
presque moitié. Sans regrets.
Tu verras, les âmes se retrouvent toujours quelque part – Sabrina Philippe – Eyrolles
Quand j’ai
commencé cet ouvrage je savais pertinemment que ce n’était pas mon type de
lecture habituel. Mais il faut essayer, on peut être surpris parfois… Mais au
final, j’ai été totalement hermétique à l’histoire. Mélange entre roman,
coaching, récit de vie (le roman est très autobiographique) religion et
ésotérisme c’est un peu trop fourre-tout.
On y suit
une femme qui est lasse de tout et n’a envie de rien, elle déménage et va faire
dans un café une rencontre qui va bouleverser sa vie. Elle va rencontrer son âme sœur, un amour
qui traverse les siècles. Ils se sont déjà connus par le passé, et ils se
retrouvent enfin.
Je suis
très sceptique quant à ce mélange de fiction/roman/témoignage qui nous raconte
que la vie est faite de destins et que notre âme sœur nous attend quelque part.
Ce n’est pas uniquement un roman, il y a un message sous-jacent qui se veut
fort, puissant, presque christique.
C’est du
développement personnel avant un roman tant on a l’impression qu’on nous fait
la leçon entre les lignes avec des punchlines à méditer… J’ai trouvé ça empli
de lieux communs et beaucoup trop imprégné de religion. Très peu pour moi.
Le secret de l’inventeur – Tome 1 – Andrea Cremer – Lumen
Le steampunk est un genre que
j’affectionne tout particulièrement. Son univers est si riche, il est une telle
source d’inspiration dans tant d’œuvres (cinéma, romans, bd, films,
jeux-vidéos…) que c’est toujours un plaisir de se plonger dans un roman qui
prend sa source dans ce genre littéraire.
Alors, quand j’ai vu que l’autrice de Nightshade (dont j’avais apprécié le premier tome) sortait enfin sa fameuse série steampunk (dont elle m’avait parlé il y a de cela des années lors d’une interview) j’ai été ravie ! Surtout que ce sont les éditions Lumen qui ont acquis les droits de sa série, et que cet éditeur fait un tel travail que tout ce qu’ils publient est choyé, sélectionné avec soin. C’est donc avec enthousiasme que je me suis lancée dans la lecture du Secret de l’inventeur. Mais au bout d’une centaine de pages, je n’arrivait toujours pas à saisir les enjeux de l’histoire, ses personnages me paraissaient peu charismatiques, ils m’échappaient. Impossible de m’attacher à l’un d’eux ainsi qu’à leur parcours…
J’avoue avoir été déçue d’être déçue, justement. J’avais tellement d’attentes autour de cet ouvrage que j’aurais aimé de tout mon cœur l’apprécier. C’est pour cela que je me dis que je réessayerai certainement de lire Le secret de l’inventeur. Je ne lui ai peut-être pas donné la chance qu’il aurait dû avoir… Ce n’est donc que partie remise !
Un roman parfait à lire en plein hiver… entre révélations, aventure, et
fantastique ! Original et d’une efficacité indéniable, Jean-Philippe
Arrou-Vignod est doué, et confirme son talent d’auteur pour la jeunesse…
Peut-être connaissez-vous déjà Jean-Philippe Arrou-Vignod ? Cet auteur
pour la jeunesse a écrit quantité de romans, dont beaucoup sont prescrits dans
les écoles ou tout simplement appréciés par les jeunes lecteurs. Le
camembert volant, L’omelette au sucre, Enquête
au collège, Magnus Million… pour ne citer qu’eux.
Avant Mimsy Pocket, l’auteur avait déjà écrit un roman dans le même univers fantastique/historique sur fond de Russie : Magnus Million et le dortoir des cauchemars. Depuis, Mimsy Pocket et les enfants sans nom est paru. Il s’agit d’une suite, mais qui peut se lire de façon totalement indépendante, la preuve, c’est ce que j’ai fait !
Un roman rempli d’aventures….
Bienvenue en Sillyrie, (une contrée aussi méconnue qu’imaginaire que l’on peut
rapprocher de la Russie), un pays aussi minuscule que richissime. Si riche,
qu’il attire les convoitises des autres pays adjacents… C’est ainsi que débute
une machination qui dépasse l’entendement. Rendez-vous dans les plus hautes
sphères du pouvoir et dans les bas-fonds les plus noirs de la capitale !
Pour se faire, vous serez aux côtés de Magnus Million, un jeune garçon dont
le père fait partie des plus grandes fortunes du pays. De l’autre côté, Mimsy
Pocket vous fera découvrir la ville basse et comment survivre quand on n’a
personne d’autre que soi-même pour survivre. Politique, aventure et beaucoup de
surprises sont au rendez-vous…
… et de bonnes idées !
C’est le premier roman de Jean-Philippe Arrou-Vignot que je lis, et mon
seul regret, c’est de ne pas en avoir lu avant ! Très bien écrit, bien
ficelé jusqu’au bout, captivant, rempli d’imagination, c’est un sans faute à
découvrir dès l’âge de 10/11 ans minimum.
Pour ceux qui aiment les récits nouant aventure et révélations en série,
c’est le roman parfait. Pêle-mêle, on y découvre : une source magique, une
construction en pierre improbable réunissant des moines en haut d’une montagne
inaccessible ou presque, un orphelinat secret, un complot renversant, et un peu
de magie ancestrale…
Le style de l’auteur est fluide, son histoire tient parfaitement la route,
et point besoin de lire Magnus Million et le dortoir aux cauchemars pour
apprécier et comprendre les personnages ! L’histoire de Mimsy est
touchante, et au fur et à mesure de l’histoire, on comprend peu à peu ses
peurs, son manque de confiance envers quiconque, son besoin d’indépendance…
En somme, ce roman est une très belle découverte, parfait à lire pour
sentir le souffle de l’aventure hivernale ! Alors, à quand une nouvelle
aventure réunissant Magnus et Mimsy ? Un duo que tout oppose, mais
tellement efficace qu’on en redemande !
L’univers de Jean-Philippe Arrou-Vignod revêt tant de potentiel qu’il est
certain qu’il pourrait continuer de développer des intrigues dans l’univers de
la Sillyrie…
Le nouveau Houellebecq est arrivé ! Pour les fans, c’est l’occasion de
s’extasier sur son écriture et son style provocateur… pour d’autres, c’est un
peu le désenchantement.
On ne présente plus Michel Houellebecq, auteur français qui a chaque
nouveau livre créé l’événement dans les médias et l’affolement (merci à lui)
dans les librairies. On se souvient tous de la sortie de Soumission et l’énorme
polémique qui a suivi, car paru quasiment en même temps que le drame de Charlie
Hebdo.
Houellebecq est effectivement un auteur qui provoque, mais qui questionne
aussi. En tout cas, une chose est certaine, il ne laisse personne indifférent.
Un antihéros dépressif pour narrateur
Si vous respirez la joie de vivre, Sérotonine devrait vous calmer pour
un moment. On y suit un homme âgé d’environ une cinquantaine d’années,
ingénieur agronome de son état, il fait le point sur sa vie. Il a toujours vécu
dans l’opulence, gagnait un salaire confortable, vivait dans un très grand
appartement tout près de la Motte Picquet Grenelle et donc de la Tour Eiffel.
Il a vécu pendant des années avec une femme d’origine japonaise, Yuzu. Ils se
sont quittés depuis peu, c’est ainsi que le narrateur fait le point sur sa vie,
ses amours ratés, ses nombreuses conquêtes.
Il décide de refaire un dernier tour de ses femmes qui ont croisé son
chemin, et pour certaines, la route de son cœur… Et pour aller mieux (ou moins
bien, c’est selon), il prend un antidépresseur : le Captorix.
Et comme notre narrateur est en grande dépression, le tout respire à fond
la joie de vivre.
Un roman certes, très bien écrit, mais dont le contenu est aussi déprimant que dérangeant
Quand on est un lecteur passionné, on est curieux. J’ai donc voulu tenter
de lire pour la première fois un roman de Houellebecq. J’avais eu tellement
d’échos différents depuis de nombreuses années qu’il était pour moi important
de tester, de me forger ma propre opinion.
Ainsi, je trouve que Michel Houellebecq est un auteur intéressant, mais
qu’il n’est pas fait pour moi. Son écriture est en effet faite de fulgurances
intéressantes, il écrit bien, certes. Mais ça ne suffit pas, pour moi
l’écriture ne doit pas remplacer l’histoire. Et d’histoire ici, il n’y en a
guère. On passe d’amantes en amours perdus du narrateur (qui ressemble beaucoup
à Houellebecq dans sa vision du monde, entre auteur et narrateur la ligne est
très finie !).
Ce qui m’a vraiment déplu, ce n’est pas cette introspection et cette quête
de soi, que j’ai trouvée intéressante, mais certaines, pour le moins choquante.
Pêle-mêle, vous trouverez : de la zoophilie, des partouzes, de la
pédophilie très suggérée, et les mots bite et chattes qui reviennent beaucoup
trop souvent. Alors si le génie de l’écriture c’est ça, je passe mon chemin…
Seule chose réellement intéressante et touchante, Houellebecq a extrêmement
bien parlé d’une chose : le malaise de nos agriculteurs.rices français.es.
Leurs difficultés croissantes pour s’en sortir, leur envie d’en finir pour ne
plus avoir à payer les traites, les taxes, les impôts. La pression des grands
distributeurs pour brader leurs produits, bradant au passage leur qualité de
vie ou leur vie tout court pour les cas les plus difficiles.
Il a su pressentir le mouvement qu’allait être celui des Gillets Jaunes. Cette
scène où les agriculteurs commencent à bloquer des routes et des pompes à
essence pour manifester leur raz le bol général face aux coups durs. Pour cela
en effet, il est doué. Il sait capter l’essence de notre société pour anticiper
certaines de ses réactions, et ça ce n’est pas donné à tout le monde.
Pour ceux qui s’interrogent sur ce qu’est la sérotonine, il s’agit d’un
neurotransmetteur. Il semblerait qu’elle soit un facteur qui entre en jeu dans
la dépression. Tout dépend de la quantité présente, mais elle influe
directement sur notre état d’esprit, tout comme la dopamine.
Ainsi, Sérotonine est un roman intéressant, mais trop provocateur à
mon goût. On appréciera toutefois l’analyse de l’auteur sur notre société
française, notamment sur sa force agricole. Notre agriculture est une force… et
nous sommes en train de la tuer à petit feu. Dommage qu’il y ait trop de
digressions amoureuses, de déprime ambiante, et de scènes malsaines. En tout
cas, l’expérience n’était pas inintéressante.
Une société secrète dans l’université de Cambridge… que cache-t-elle ? Un
roman dans l’ambiance des campus novel qui a tout pour plaire. Mais est-ce
suffisant ?
Premier roman de l’allemand Takis Würger, La Fraternité est paru
aux éditions Slatkine & Cie lors de la rentrée littéraire 2018. Présenté
comme un roman fort dans la plus pure tradition du campus novel (vous savez, ces romans dans l’ambiance du
Maître des illusions ou de Stoner), j’ai forcément été
intriguée. Et quand j’ai vu qu’il y était également question de fraternités
étudiantes (à la limite avec les sociétés secrètes pour certaines), j’ai
immédiatement voulu en savoir plus…
Cambridge, l’un des plus beaux et prestigieux campus au monde
Bienvenue au campus de Cambridge, où l’élite des élèves fait ses études.
Comme leurs parents avant eux, et leurs parents avant eux… Pour certains,
être à Cambridge est un dû, un héritage. Pour d’autre, c’est leur travail ou le
destin qui les fait y entrer. Comme pour Hans qui a perdu ses parents, et dont
la tante l’a envoyé en pensionnat, loin d’elle suivre une éducation austère,
sinon stricte où il apprit la boxe à ses heures perdues.
Alors, quand cette tante le contacte après des années de silence, Hans est
inrigué. Elle lui propose l’opportunité d’étudier à Cambridge, là où elle-même
travaille… mais en échange, il devra lui rendre un service : enquêter sur une
fraternité secrète de Cambridge ; Le Pitt Club. Mais pour s’y faire admettre,
il faut adopter les mêmes idées, les mêmes comportements que ses membres… et
surtout boxer. Hans a donc une chance de se faire intégrer et d’enquêter si il
tire les bonnes ficelles… Mais ce jeu de dupes est forcément dangereux,
d’autant qu’il ne sait pas ce qu’il chercher exactement.
Tout est en place pour passer un excellent moment de lecture entre le polar et le campus novel.
Une ambiance unique très bien retranscrite, mais qui ne suffit pas…
J’ai adoré l’atmosphère select et secrète à la fois de Cambridge. C’est un
lieu magnifique que l’on découvre émerveillé au fil des pages. Mais plus
fascinant encore, le monde des fraternités étudiantes est ici percé à jour.
Bien qu’il s’agisse de fiction, nombre de fraternités étudiantes (parfois très
secrètes) existent. Et sans tomber dans le complotisme, beaucoup de personnages
importants de la société (toutes nations confondues) en sont issus. Ce
sentiment de puissance, de vie parallèle où tout est caché, occulté, c’est cela
que dénonce la Fraternité. Car certains des membres ont un sentiment
d’impunité et font absolument tout ce qu’ils veulent pour assouvir leurs désirs
parfois malsains et terribles.
C’est ce que découvre peu à peu avec horreur Hans, qui va réussir à
intégrer le fameux club ultra select qu’est le Pitt Club, et il y a encore une
étape après être entré : « les papillons ». Mais pour cela, il va devoir faire bonne
figure, cacher son vrai visage et devenir un monstre parmi les monstres… si
il tient jusqu’à la fin de sa mission.
Cependant, malgré ces gros points forts, je suis restée sur ma faim.
Pourquoi ? Car on a beau comprendre entre les lignes les horreurs auxquelles
est habitué le Pitt Club, rien n’est franchement dit, jamais. Même pour la
conclusion, où l’on reste dans l’expectative. On se demande pourquoi l’histoire
ne va pas un peu plus loin.
La Fraternité a donc un goût d’inachevé, et c’est bien dommage. Malgré une superbe
ambiance et une intrigue qui tient la route, la final n’est pas la hauteur. Le
dénouement n’est pas loin, mais il n’est pas complet, et ça laisse un sentiment
de déception… J’y ai cru jusqu’au bout, mais la déception est à la hauteur de
l’attente : grande.
Un roman aux allures post-apocalyptiques pour les adolescents… qui ne
réussit pas à convaincre
Paru aux éditions Magnard en octobre 2016,Encore faut-il rester vivants
est un roman écrit par l’auteure française Anne Ferrier. Elle a déjà écrit
quantité d’ouvrages pour la jeunesse, en particulier des albums et des romans.
Une éruption solaire qui a bouleversé la planète entière…
On ne sait pas réellement ce qu’il s’est passé sur Terre il y a quelques
mois de cela, mais l’humanité est en passe de disparaître…
Il y a peu de survivants, et ceux qui ont réussit à s’en sortir sont
esquintés, affamés, luttant pour chaque parcelle de nourriture.
Pourquoi ? A cause d’une éruption solaire étrange : plus
d’appareils électroniques, plus de voitures (vue le niveau de technologie qu’il
y a dedans de nos jours…), et plus étrange, plus aucun contact physique entre
les êtres humains n’est possibles… Si vous avez le malheur de toucher une
autre personne, le virus se répand en vous en quelques heures ou jours. Vous
devenez alors une sorte de zombie à la recherche de personnes encore non
contaminées…
C’est dans cette ambiance post-apocalyptique que nous suivons trois
adolescents livrés à eux-mêmes : Mouette, la plus jeune ; CroMagnon
(ou Shawn) et Julia. Tous trois vont traverser des épreuves difficiles et
terribles. Cela va les déchirer et les souder à la fois… bienvenue dans un
futur que l’on souhaite ne jamais connaitre.
Une intrigue qui s’essouffle vite quand on aime le genre post-apocalyptique
Difficile d’écrire et de créer un univers post-apo quand on sait la
quantité d’œuvres (cinéma, séries télé, romans, série YA…) qui ont puisé dans
ce genre si particulier. Pour sortir du lot, il faut être à la fois incisif et
original… Et c’est là que le bat blesse : impossible de s’immerger dans
l’intrigue de ce roman où l’action prime, certes, mais où l’intrigue est très
fine voir inexistante.
Ici, point de zombies, mais quelque chose qui y ressemble fortement.
Cependant, les raisons de ce changement au sein de l’humanité sont très peu
expliquées… En quoi une éruption solaire rendrait les humains contagiex et
mortels pour leurs semblables ? Il n’y a même pas de réelle tentative
d’explication, ce qui est fort dommage. On dirait que l’élément perturbateur
n’a pas été pensé jusqu’au bout et qu’il ne sert que de prétexte pour créer ces
fameux zombies…
Pour ce qui est de l’intrigue elle-même, tout est très classique. On suit
le trio de héros (dont le narrateur change à chaque chapitre) au fil de leurs
pérégrinations : un camp de survivants, une quartier résidentiel dangereux
où les pièges sont nombreux, des villages désertiques… Ils n’ont pas vraiment
de but, et même si certaines scènes sont touchantes, aucune ne marque. On suit
leurs aventures en territoires désolés sans être réellement dedans à aucun
moment…
Il aura toujours manqué quelque chose dans ce roman. Il n’est pas mauvais,
mais il est tellement dispensable qu’il est difficile d’en dire quelque chose
de positif. Il pourrait peut-être permettre aux 12/14 ans de découvrir le
genre, mais sans panache.
Autant découvrir les grands classiques du post-apo (avec ou sans zombies
d’ailleurs) directement, non ? Par exemple avec Je suis une légende, World
War Z, ou encore Celle qui a tous les dons.