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Chronique : My dilema is you – Tome 1 & 2

A la découverte d’un des grands succès de la plate-forme Wattpad : My Dilemma is you. Trois tomes. Quinze millions de lecteurs. Qu’en est-il donc ?

Écrite par l’italienne d’origine moldave Cristina Chiperi, My dilemma is you est une trilogie de romance prenant place sous le soleil de Miami.

Si vous ne connaissez pas encore cette auteure, sachez qu’elle a rencontré un succès phénoménal avec la trilogie My Dilemma is You avec plus de 15 millions de lecteurs sur Wattpad, c’est un véritable phénomène. Mais alors, est-ce aussi bien que ça en a l’air ou est-ce simplement un bel achat de droits pour s’accaparer un lectorat potentiel énorme ?

Par ailleurs, un tout nouveau roman de Cristina Chiperi vient de paraître chez PKJ : I still love you. Un roman indépendant qui n’a rien à voir avec My Dilemma is You.

Un déménagement = un cataclysme dans une vie d’ado

Chris avait tout pour être heureuse à Los Angeles : deux amis extraordinaires pour qui elle aurait tout fait, un lycée où elle se sentait bien, une maison agréable… Mais tout cela va être balayé en quelques semaines à cause d’un déménagement. En effet, le père de Chris vient d’être muté à Miami, et ça n’enchante pas du Chris, qui a tout à perdre dans la manœuvre… mais qui n’a pas le choix !

Voici le début d’une nouvelle vie pour Chris et sa famille, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle va être très riche en émotions…

Une vie stéréotypée au possible au service d’une intrigue qui l’est tout autant

Avant de développer plus cette chronique, je tiens à préciser que j’apprécie la romance quand elle est bien faite. Je ne fais donc aucun reproche au genre lui-même mais bien à son utilisation ici par l’auteure.

Tout d’abord, les personnages. Ils sont tous hautement stéréotypés. Chris est évidemment la petite nouvelle, mais elle réussit en quelques jours à peine à connaître tous les mecs populaires du lycée. Chose que d’autres filles qui sont là depuis des années n’ont jamais réussit à faire… Pourquoi pas, mais c’est hautement improbable.

Parmi ces personnages, il y a la grande méchante : Susan, la petite amie de Cameron. N comprend très rapidement que Susan a décidé de faire de la vie de Chris un enfer. Pourquoi ? Parce qu’elle la considère comme une menace pour son couple. Elle fait donc tout pour éloigner Chris et la martyriser au passage. C’est bien trop manichéen, mais passons…

Il y a également le personnage de Matt, le petit copain que Chris va avoir au bout de quelques semaines à Miami. Il a l’air gentil, mais perd ses moyens dès qu’il s’agit pour elle de se lier d’amitié avec certains garçons… Mais même si Chris veut être indépendante et choisir elle-même ses amis, elle capitule en restant en couple avec Matt et subissant ses crises régulières… S’ensuit un nombre impressionnant de rupture/rabibochage entre Chris et Matt…

Ah, et j’allais oublier Lexy. LA journaliste des potins du campus. Au courant de tout avant tout le monde, elle a le rôle de la paparazzi qui n’a aucune empathie pour qui que ce soit. Ce qui compte pour elle, c’est d’avoir un scoop, et cela à n’importe quel prix.

Ils sont également bien trop familiers les uns envers les autres. Cameron rentre dans la chambre de Chris par la fenêtre à l’improviste comme si de rien n’était. Chris dors dans le lit de Cameron par mégarde… Mais qui peut dormir dans le lit de quelqu’un par mégarde ? Et plusieurs fois en plus ! Et sans aucune arrière pensée, cela se fait en toute innocence à chaque fois…

Ceci n’est qu’un extrait des nombreux exemples qui peuvent illustrer mes dires. Pour résumer sur les personnages, ils sont peu crédibles, stéréotypés et soit tous gentils soit très méchants. Et surtout, ils ont souvent des réactions totalement disproportionnées. Le tout les rend donc peu crédibles et encore moins attachants.

Tout cela sans parler du cadre lui-même qui est tout ce que le rêve américain apporte en préjugés : magnifiques villas avec piscine, plage de rêve, tous les gens y vivant étant parfaits et faisant soit du skate soit du surf, campus d’élite, soirées et fêtes nombreuses… On dirait que le roman entier est passé au travers d’un filtre Instagram pour le rendre plus beau, plus fun, plus génial.

Autre gros point noir selon moi, les nombreux concours de circonstances qui peu à peu rapprochent Chris et le beau Cameron. Ils sont tous d’heureux hasards bien trop énormes pour que l’on y croie réellement. Ça retire une part de magie à la romance que de voir aussi peu de délicatesse dans la mise en scène des événements.

Ainsi, Chris et Cameron se détestent au début du roman, mais peu à peu vont se rapprocher à force d’être fourrés ensemble malgré eux. Et sans oublier que leur petit.e ami.e respectif.ve font tout pour ne pas qu’ils se croisent car ils sentent toute la tension romantique qu’il il y a entre ces deux là… Admettons.

Quels sont donc ces concours de circonstances ? Pour commencer, la nouvelle meilleure amie de Chris n’est autre que la demi-sœur de Cameron, elle le voit donc souvent en allant chez elle. Ensuite, ils « réussissent » à se faire punir ensemble par un prof et doivent nettoyer le gymnase. Evidemment, le gymnase de l’école est un endroit qui ne capte pas. Et comme Chris est évidemment maladroite, elle réussit à s’enfermer par mégarde avec Cameron dans le cagibi. Et comme ça ne capte pas, ça dure un moment…

Tout cela sans oublier les nombreux jeux à boire et autres action ou vérité qui vont les « forcer » à s’embrasser. Bref, tout concoure de façon plus ou moins crédible à les mettre ensemble.

…..

Je ne peux pas tout vous raconter dans cette chronique, mais voilà mon ressenti sur les deux tomes de My Dilemma is You que j’ai lu. C’est une grosse déception, quoique pour être déçu il faut déjà avoir des attentes…

Dommage car PKJ est une maison d’édition qui globalement propose de bons textes, mais ici, on est clairement sur une manne financière apportée par le succès de la saga que sur un vrai choix éditorial.

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Mais plus que tout ce que je viens de citer plus haut, il y a vraiment une chose qui m’a choquée dans cette lecture. Il s’agit d’une révélation que l’on fait à la moitié du second tome, alors pour ceux qui ne veulent pas être spoilés (ou divulgachés pour ceux qui souhaitent franciser le terme), passez votre chemin. Pour les autres, voici.

Alors qu’elle se croyait vierge, Chris découvre qu’elle a déjà couché avec Cameron une première fois. Elle avait trop bu un soir, et elle était par un étrange concours de circonstance (encore un !) dans le lit de Cameron en train de dormir. Ce dernier, bien trop tenté par la situation a couché avec une Chris qui n’est absolument pas en pleine possession de ses moyens. Et le lendemain, Chris ne se rappelle absolument de RIEN. Et Cameron s’est bien entendu abstenu de lui dire ce qu’il s’était passé…

C’est ainsi que dans le second tome, on découvre que Chris a perdu sa virginité dans le premier ! Et que son petit ami, Cameron ne le lui a jamais dit. Il a attendu qu’elle se pose énormément de questions (elle se demande pourquoi elle n’a pas saigné lors de sa supposée première fois qui est en fait la seconde – encore un stéréotype à casser au passage, non, toutes les filles ne saignent pas lors de leur première fois !) pour lui avouer enfin que oui, ce n’était pas sa première fois. Et la réponse de Cameron est extraordinaire :

« Si tu te rappelais comment ça s’est passé cette nuit là, tu serais heureuse ». Non, mais sérieusement ? Il faudrait presque qu’elle le remercie pour ça ? Alors, certes elle était consentante et n’a jamais dit non, mais Chris n’était clairement pas en pleine possession de ses moyens… Et surtout, le fait de lui cacher qu’ils ont couchés ensemble est bien une façon de maquiller l’acte lui-même, pourquoi faire ça si il n’y a pas culpabilité et que c’est mutuellement consenti ? D’autant qu’il le lui avoue uniquement parce qu’elle se pose des questions…

Alors, oui Chris s’énerve face à toutes ces révélations… mais elle lui pardonne toutefois très rapidement !

Cette scène est pour moi choquante car elle banalise l’acte en faisant croire de façon insidieuse (volontairement ou non) que les rapports sexuels sous l’influence de l’alcool, ben c’est pas grave. Et que si tu t’en rappelles pas, tant pis, mais que tu as franchement bien aimé sur le coup et que c’est ça qui compte, non ?

Personnellement, cela m’a mise hors de moi. Autant je n’avais pas aimé le premier tome mais si les lecteurs qui aiment y trouvent leur bonheur tant mieux. Mais dans ce second tome, c’est un message grave qui est adressé aux lecteurs. Et même si chacun est à même de se faire son propre avis sur la question, je trouve ça flippant qu’une telle scène soit publiée car ce qu’elle sous-entend une certaine banalité dans la façon dont les choses se sont produites. Le personnage de Chris passe l’éponge si facilement face à ça que s’en est sidérant.

Et comme tout est conté du point de vue de Cameron, qui était sobre, impossible de savoir si elle était d’accord, enthousiaste ou apathique.

Suis-je la seule à avoir perçu cette scène de façon aussi violente ? Je l’ignore, mais je tenais vraiment à en parler car je trouve que ce n’est pas le genre de chose à laisser passer. C’est trop important pour être banalisé, y compris dans un livre.

Ces livres que je n’ai pas réussi à terminer #2

Crédit – Larry Rostant

Panne d’inspiration ? Manque d’envie ? Cela arrive avec la lecture, même quand on adore lire… Il arrive que l’ouvrage et l’instant ne soient pas en corrélation, et il devient difficile voir impossible de terminer l’ouvrage dans lequel nous nous sommes lancés. Heureusement, ce sont des pannes assez brèves. Voici une petite liste de quatre ouvrages que je n’ai absolument pas réussi à terminer. Le temps étant trop précieux pour qu’on se torture à terminer un livre qui ne nous plait pas.

Hemlock Grove – Brian McGreevy – Super 8 éditions

Avant toute chose, je tiens à préciser que j’adore quasiment TOUT ce que font les éditions Super 8. Leur catalogue ainsi que leurs choix éditoriaux sont toujours originaux, et donc risqués. Cette maison d’édition est l’une de mes favorites, alors ne pas réussir à lire un de leurs ouvrages est pour moi une véritable (et rare) déception.

Mais avec Hemlock Grove, ça ne prend pas. L’ouvrage met beaucoup de temps à démarrer, on a beau comprendre les enjeux (un meurtre atroce et un homme-loup dans la nature), tout se mélange. Les personnages sont assez flous dans l’imaginaire du lecteur (en tout cas dans le mien), impossible de bien les distinguer et encore moins de les apprécier. On ne sait pas où l’auteur veut nous emmener, mais la lecture est assez pénible, je n’ai eu aucun plaisir de lecture dans ce roman trop occupée que j’étais à essayer de tout saisir…

On reste bien trop à la surface et pas assez dans le nerf même de l’histoire, j’ai donc abandonné cette lecture après un bon tiers d’efforts.

Les disparus du pont de pierre – Jeanne Faivre d’Arcier – Castelmore

Des disparitions étranges, un soupçon de fantastique mêlé à de l’Histoire… ce roman à destination des jeunes ados avait de quoi faire rêver, et pourtant. Impossible pour moi de m’attacher de près ou de loin au personnages et encore moins à l’intrigue. Je ne comprends pas ce qui cloche, mais ça n’a pas du tout fonctionné pour moi…

D’autant, que j’ai découvert plus tard que Les disparus du pont de pierre est le second tome des aventures de Cornélia et Niko, ce qui explique une partie de mon incompréhension. Il n’est mentionné nulle part que ce second tome est une suite, et il aurait été important de le savoir pour comprendre toute l’intrigue et surtout le passé des personnages !

En effet, l’auteur nous rapporte des faits brièvement comme si nous en connaissions toute la teneur… ce qui est le cas uniquement si vous avez lu le tome précédent : Le vampire de Bacalan. Et ce fameux vampire refait surface dans le second opus, mais nous ne sommes guère avancés quant à ses intentions…

En somme, je suis passée totalement à côté, et cela à juste raison… Il est à peu près possible de comprendre l’histoire malgré tout, mais ça fait trop de blancs à combler pour apprécier l’histoire… J’ai arrêté ma lecture à la moitié de l’ouvrage.

Zodiaque – Tome 3 – Lune Noire – Romina Russell – Michel Lafon

J’ai adoré les deux premiers tomes de la saga Zodiaque qui étaient une belle intro à la sf en young-adult (chronique du tome 1 et du tome 2 ici), mais la lecture de ce troisième opus a pour moi été très difficile. J’ai eu l’impression de tourner en rond et de lire les mêmes intrigues que dans le second livre. L’héroïne, Rhoma continue sa « tournée » des différentes planètes du Zodiaque afin de prévenir de l’arrivée d’Ophiuchus, le 13ème signe qui veut sa vengeance.

J’ai abandonné aux presque trois-quarts du roman, qui était trop répétitif selon moi… Dommage car le début de cette saga était très porteur, et certains personnages (notamment Hysan <3) étaient très charismatiques.

Le peigne de Cléopâtre – Maria Ernestam – Babel

Rien qu’à la couverture, j’avais été séduite par Le peigne de cléopâtre, de plus son titre était assez intriguant pour attirer l’attention… C’est donc avec curiosité et joie mêlés qui je me lançait dans ce roman de la suédoise Maria Ernestam.

L’histoire est celle d’amis qui décident de créer une entreprise de services un peu spéciale où ils résolvent les problèmes des gens. Petits tracas, décoration, jardinage… l’offre est large. Jusqu’à ce qu’une dame demande à l’entreprise d’éliminer son mari.

Dis comme ça, je trouve que ça donne envie ! Sauf que. On s’empêtre dans la psychologie des trois personnages principaux. Parfois on les confond même… et surtout, on perd tout intérêt pour l’intrigue elle-même tant il y a d’informations (pas toujours utiles) à assimiler.

C’est donc un roman qui avait tout pour me plaire, mais qui au final n’a pas réussi à m’accrocher. J’ai arrêté à la moitié du roman…

Pour aller plus loin : J’avais également chroniqué un autre roman de Maria Ernestam que j’avais réussi à terminer cette fois-ci : Patte de velours, oeil de lynx. La fin se terminait en queue de poisson, laissant le lecteur sur sa faim…

Chronique : Coup de foudre à Pékin

Une histoire d’amour touchante ayant pour toile de fond la Chine d’aujourd’hui

Peut-être connaissez-vous Chloé Cattelain, grande spécialiste de la Chine, sur laquelle elle a rédigé un mémoire et où elle a vécu.

Elle nous avait déjà fait le plaisir d’écrire le fabuleux roman Ma vie à la baguette, sur un ado franco-chinois. L’autrice de talent récidive avec cette fois-ci une adolescente française qui part vivre en Chine avec sa mère… et on s’y croirait.

Tout quitter pour aller vivre en Chine ? OUI !

Voici l’histoire de Clémence, une jeune française qui part vivre en Chine avec sa mère qui a été mutée. Et pour l’adolescente, c’est un rêve qui se réalise… Elle qui apprend le chinois depuis de nombreuses années va enfin pouvoir mettre en pratique ses acquis !

En parallèle, nous suivons le jeune Yonggui, un adolescent Chinois qui fait partie des meilleurs de sa classe et même de son école. Et rien ne pourra le distraire de son but : être le meilleur en tout pour s’assurer un avenir meilleur à lui et à sa famille…

Comment ces deux là vont-ils pouvoir se rencontrer et peut-être s’aimer ? Vous le saurez en plongeant à cœur perdu dans Coup de foudre à Pékin !

Une douceur de roman… 

Chloé Cattelain est pour moi une de mes autrice préférées en seulement deux romans. Pourquoi ? Car elle nous dépeint la Chine de manière unique et nous la fait aimer comme personne. Elle est si passionnée qu’elle ne peut que nous transmettre le « virus » de la Chine à travers des personnages vrais et sincères… Ainsi, après Ma vie à la baguette, ce second roman ado est une réussite.

Cette romance franco-chinoise fonctionne en tout cas à merveille (sans une once de guimauve), tant au niveau des deux protagonistes principaux qui sont très attachants, qu’au niveau narratif. L’humour est très présent, mais ça n’empêche pas Chloé Cattelain de traiter de sujets plus difficiles : le divorce, le côté très hermétique de la société chinoise, le travail à la chaine qui frise l’esclavage…

……..

Que dire de plus, sinon qu’il vous faut lire les livres de Chloé Cattelain, ce sont ce que j’appelle des livres-doudous. On s’y sent bien, on passe un excellent moment, et on n’a absolument pas envie des les quitter… A découvrir dès 13 ans environ.

Chronique : Une enquête à la Belle Époque – Tome 1 – La lettre froissée

Une enquête à Cannes dans les années 1880, ça vous tente ? Ce roman se déroulant à la Belle époque est fait pour vous !

Alice Quinn est une auteure française à l’œuvre très variée. Elle a déjà écrit quantité de romans papiers et numériques. Avec La lettre Froissée, elle signe une nouvelle saga de romans policiers à teneur historique prenant place dans Cannes. Une ville qui déjà à l’époque été prisée par les plus aisés…

La mort étrange d’une femme de chambre…

Tout commence avec la mort abrupte d’une jeune femme. Elle meurt à quelques pas de son lieu de travail : l’Hôtel Beau Rivage. Mais ce n’est que le lendemain que son corps froid est découvert, laissant le mystère planer sur sa mort…

Parallèlement à cette mort – ou ce meurtre ? – on découvre une jeune femme qui cherche du travail. Presque n’importe lequel… On voit à ses airs et son allure qu’elle est issue de la haute bourgeoisie, mais elle semble avoir perdu tous ses privilèges… C’est ainsi qu’elle toque à la porte de Lola Deslys, une courtisane.

Comment ces deux faits diamétralement opposés vont-ils pouvoir se trouver réunis au sein d’une intrigue maîtrisée ? Vous le saurez en lisant La lettre froissée, un roman historique qui a su me plaire par bien des aspects…

Une histoire fort bien construite, des personnages vivants et engageants

Je l’avoue, au début de ma lecture j’étais assez sceptique à propos de ce roman. L’argumentaire avait beau être tentant, je n’aimais guère la couverture, et j’avais peur que le contenu du livre ne me plaise que moyennement.

Mais tous ces à-priori ont vite été balayés en quelques chapitres ! Car il faut bien reconnaître que tout se met en place rapidement et que les personnages sont efficaces dans leur façon d’être et d’agir.

On y croise Guy de Maupassant, mais également quelques personnages issus de la Couronne britannique ayant réellement existé. Avoir fait se croiser personnages fictifs et réels historiquement parlant est très malin. Cela ajoute un vrai plus à l’histoire, la rendant plus crédible, plus solide.

Et en ce qui concerne Maupassant, c’est un personnage très important dans l’histoire, on le voit énormément. Et on découvre également comment son œuvre a été reçue à l’époque, notamment pour son roman Une vie, qui a été interdit dans les gares car trop osé pour tomber entre les mains des demoiselles. Il y a aussi de nombreuses références à son roman Bel-ami, qui est en cours de correction au moment où nous lisons le roman.

Ainsi, La lettre froissée réunit de très nombreuses qualités : plusieurs mystères à résoudre : un meurtre, une héroïne dans une situation délicate (financièrement et socialement), un orphelinat qui voit ses jeunes pensionnaires mourir d’un mystérieux mal… Tout est parfait pour passer un bon moment de lecture ! Et c’est tout à fait le cas malgré quelques petits creux où le temps s’étire un peu parfois, notamment à la fin du roman.

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J’ai personnellement beaucoup aimé le duo original, drôle et fringuant que forment Lola Deslys et Miss Gabriella Fletcher. Elles sont totalement surprenantes et géniales sous bien des aspects. C’est donc une très bonne équipe de choc qui s’est formée dans ce premier tome, et je serais curieuse de découvrir le second quand il sortira. Vous aurez une réponse à tous les mystères posés dans ce premier tome, Alice Quinn réussissant le difficile exercice de tout expliquer et connecter de façon cohérente dans son intrigue.

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Petite remarque subsidiaire : A la lecture de La lettre froissée, je suis tombée sur différentes expressions telles que « C’est trop bath ! » ou encore « ça me botte ». J’ai été très surprise de tomber sur ces phrases, que je jugeais totalement anachroniques !

Mais en réalité il n’en est rien. Pour la petite info, « C’est bath » ne vient pas des années 1970/80 comme je le croyais mais trouve sa source au XIXème siècle, dans l’argot.

Pour « ça me botte », que je pensais venir du XXème, l’expression trouve son origine vers 1850 (notamment avec Flaubert qui serait l’un des premiers à l’utiliser).

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Chronique : Once and for all

Peux-t-on encore croire en l’amour véritable quand sa chance est passée ?

Sorti aux éditions Lumen en mars 2018, voici Once and for all, le dernier roman en date (du moins en France) de Sarah Dessen ! Après les succès de ses précédents romans tels que Ecoute-la, Cette chanson-la ou encore Pour toujours… jusqu’à demain parus chez Pocket, c’est Lumen qui reprend le flambeau.

Organisation de mariages de mère en fille !

Dans ce nouveau roman, nous découvrons la vie de Louna, 17 ans, de sa maman débordée par l’organisation de nombreux mariages huppés, et de son ami et collègue (rien d’autre !) William, qui est comme un père pour la jeune fille.

Louna a cependant beau être encore une adolescente, cela ne l’empêche pas d’être déjà adulte par de nombreux aspects. Dès qu’elle n’est pas en cours, elle aide sa mère à organiser les nombreux et fastueux mariages de la société Natalie Barrett ! Et c’est loin d’être un travail de tout repos…

Et cela est encore plus dur à supporter lorsque l’on vous impose un collègue totalement tête en l’air et peu dégourdi… D’autant que pour Louna qui a vécu un drame, aider à unir deux êtres n’est pas toujours évident. De son point de vue, il faut se consacrer sur le travail et rien d’autre, elle a eu sa chance et l’a malheureusement perdue à jamais…

Un roman qui se veux positif et lumineux malgré les drames de la vie…

Le style de ce roman est le genre que l’on a envie de lire pour se sentir bien. Vous savez, ce genre de lecture qui nous rassure, nous fait se sentir bien… Sarah Dessen réussit-elle cet exercice ? Partiellement.

Pour ce qui est de se sentir bien, pas de problème. On sent immédiatement qu’on sera dans une histoire rassurante bien que triste par certains aspects. On sent par contre très rapidement comment va se dérouler l’histoire dans son ensemble… ça laisse très peu (voir aucune) place à la surprise…

De même, les personnages sont assez peu attachants car stéréotypés, et surtout on voit très rapidement où l’autrice veut en venir. Il y a le jeune homme agaçant mais mignon – Ambrose – qui va s’imposer dans la vie de Louna avec ses gros sabots. Il y a Louna elle-même, bloquée psychologiquement par son traumatisme (que l’on découvrira en cours de roman) qui s’interdit d’aimer quiconque à nouveau…

Le seul élément un peu drôle est le jargon que l’équipe de Nathalie Barrett utilise pour les mariages. Ils font des paris horribles pour savoir combien de temps le couple qu’ils viennent de marier va tenir. Ont des acronymes et des termes secrets pour une foule de choses : DRD pour Dernier Rang à Droite, un mariage horribles qu’ils ont rebaptisés « le désastre »… et plein d’autres choses. Cette facette du roman m’a beaucoup plu car bien que cynique, c’est très drôle.

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Alors, quel bilan tirer de cette lecture ? Il est certain que l’on ne lira par Once and for all pour son intrigue mais plutôt pour le sentiment de chaleur qu’il dégage. Si vous cherchez un roman sympathique mais cousu de fil blanc, cela pourrait convenir. Mais il a pour moi été difficile de terminer l’ouvrage, il y avait trop de longueurs et pas assez de contenu…

Cette lecture fut donc pour moi une véritable déception : trop gentillet, pas assez ambitieux… aussitôt lu, aussitôt oublié ! Dès 14/15 ans.

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Chronique : La péninsule aux 24 saisons

La péninsule aux 24 saisons - Mayumi InabaUn roman doux, tendre et contemplatif qui nous plonge dans un Japon rural et simple

Second roman de Mayumi Inaba à paraître en France, La péninsule aux 24 saisons est paru aux éditions Picquier en mars 2018.

Elle s’était déjà fait remarqué en France avec son précédent roman 20 ans avec mon chat.

Une ode à la nature dans ce qu’elle a de plus beau

Dans ce roman lent et doux, nous suivons le quotidien d’une femme qui décide de quitter la grande ville de Tokyo quelque temps. Elle est auteure, et peux donc travailler ailleurs qu’à son appartement. C’est ainsi qu’elle décide de partir sur une petite presque-île, où elle possède une petite maison tout ce qu’il y a de plus simple…
La voici partie à la (re)découverte d’elle-même et du rythme des saisons, qui sont bien plus nombreuses que les 4 que nous connaissons. Voici les 24 saisons, celles qui vont lui permettre de savourer le temps qui passe et tous les bienfaits que la nature nous apporte…

Une histoire agréable, mais parfois un peu trop contemplative

Comme souvent avec les roman nippons, on est dans la grâce de l’instant, de ses bienfaits. Ici, c’est exactement cette saveur du moment présent qui est retranscrite, mais tout au long du roman.

La narratrice conte l’écoulement lent de ses journée, ses relations avec ses voisins (dont certains ont une histoire, un vécu très intéressant voir touchant), ses petits rituels. Peu à peu, elle prend du recul face à son passé de femme citadine et pressée (ce qui donne d’ailleurs envie de faire de même !).

« Les journées que je passe dans la péninsule sont comme les blancs de ma vie. J’en ai par-dessus la tête des journées remplies du matin au soir de choses à faire. Je voudrais ici autant que possible des journées en blanc.« 

Mais malgré ce retour aux sources, j’ai trouvé que le roman avait quelques passages à vide assez longs. Mais je comprends tout à fait l’idée de l’auteure, qui a voulu nous signifier un écoulement du temps différent. Moins dans le vif, et plus dans la saveur de l’instant…

« Le sommeil vient au bout de quelques secondes, un sommeil dense comme le miel« .

Quoi qu’il en soit, l’écriture de Mayumi Inaba est un régal. A l’image de l’histoire de sa narratrice, elle est douce, belle, simple. Rien à redire là-dessus, c’est un texte réussi pour moi de ce point de vue.

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Cette lecture n’est malgré tout pas un coup de coeur, même si il revêt de très nombreux points positifs. J’ai eu beaucoup de mal à terminer l’ouvrage à partir des deux tiers, dommage.

Quoi qu’il en soit, le message de La péninsule aux 24 saisons est emprunt de positivité et ne donne qu’une se

ule envie : se trouver une maisonnette pour trouver enfin le temps de prendre soin de soi, et de ce qui nous entoure… Et rien que pour cela, c’est un bon roman.

La péninsule aux 24 saisons - Mayumi Inaba

Chronique Jeunesse : Les Aérochats – Tome 1 – Comme chiens et chats

Les Aérochats - Comme chiens et chatsUne nouvelle série jeunesse mêlant aventure, Histoire et fantasy animalière !

Les Aérochats est une toute série de premiers romans pour la jeunesse débutée en mars 2017, dans la toute jeune maison Slalom.

Il s’agit du premier ouvrage du néo-zélandais Donovan Bixley à paraître en France. Et c’est lui qui a tout fait, du texte aux magnifiques dessins !

1916, dans une réalité qui ressemble de façon troublante à la notre

Dans cette histoire, point d’humains mais surtout des chiens et des chats. Nous sommes en 1916, en plein dans ce qui se nomme chez nous la Première Guerre Mondiale. Mais cette histoire mélange des éléments historiques provenant également de la Seconde.

Nous découvrons dans ce premier tome très rythmé les aventures des Aérochats, brigade de haut vol pour laquelle rien n’est impossible ! Et ça tombe bien, car l’un de leurs membres les plus éminents – le major Tom – est retenu par les CLEBs, une mission de sauvetage s’impose donc !

Les Aérochats - Comme chiens et chats - Dessin

Une histoire très dynamique qui fait l’éloge de l’Aventure avec un grand « A »

J’avoue avoir été très positivement surprise par ce début de série. Tout d’abord, les illustrations sont magnifiques. Très vivantes, toujours dans l’action, on a l’impression de regarder des rough destinés à un dessin animé.

Ensuite, l’idée de transposer l’univers de la Première et Seconde Guerre Mondiale est intéressante. Je vous rassure, rien de violent ou de sanglant, mais l’intrigue s’inspire très directement de notre Histoire. Les chats sont à assimiler aux français sous l’acronyme les CATs (Chats et leurs Alliés Traditionnels) et les CLEBs aux allemands (Chiens Ligués pour Envahir en Bloc).

Pour les enfants, c’est donc une lecture idéale. Il y a une illustration à chaque double page, c’est donc parfait dès l’âge de 8 ans, à peu près.

….

Ainsi, ce premier tome est une petite réussite ! L’auteur est parvenu à nouer humour, aventure et Histoire sur fond de guerre. L’exercice n’est pas évident, mais c’est un succès.

Alors, quand on sait que Les Aérochats est une série en au moins quatre tomes, il y a de quoi être heureux pour ces beaux moments de lecture à venir.

PS : Il est spécifié en début d’ouvrage que le roman est approuvé par la SPAD – la Société Protectrice des Animaux Dessinés. Et ça, c’est super cool.

Les Aérochats - Comme chiens et chats - Dessin

Chronique jeunesse : Zombies Zarbis – Tome 1 – Panique au cimetière !

Zombies Zarbis - Tome 1 - Panique au cimetière !Une nouvelle série pour la jeunesse sous le signe des morts-vivants !

Marie Pavlenko (autrice que j’adore grâce à des romans tels que Je suis ton soleil, le Cycle du livre de Saskia, le génial La fille-sortilège…) et Carole Trébor (autrice que j’adore aussi, pour son roman dans la saga U4 et pour sa trilogie Nina Volkovitch) se sont associées pour concocter une toute nouvelle série de romans pour la jeunesse chez Flammarion : Zombies Zarbis. Le premier tome est paru au début du mois de septembre 2018, et le second est d’ores et déjà prévu pour novembre…

Alors, qu’en est-il de cette nouvelle série de romans pour se faire peur quand on a entre 8 et 10 ans ?

Un cimetière destiné à la destruction totale

Bienvenue dans une petite ville bien sous tous rapports avec sa boulangerie, son école, sa mairie, son cimetière, ses zombies… Ses zombies ??? Oui, vous avez bien lu !

Dans cette ville à l’apparente normalité se cachent quantité de zombies qui ne sortent qu’une fois la nuit tombée. Ils savent qu’ils sont morts mais « vivent » eux aussi dans un quotidien aux habitudes bien huilées…

Mais ça, c’était avant que les machines arrivent. Leur but ? Tout détruite afin d’installer une supérette flambant neuve dans la ville ! Mais les zombies ont fait leur mort ici, et ils comptent bien rester dans leur cimetière…

C’est ainsi qu’un affrontement va s’engager dans les deux camps. Tout en sachant que celui des vivants ignore absolument tout de l’existence des zombis… C’est dans cet étrange contexte que le jeune Romain va faire la rencontre insolite de Léo, une jeune zombie aussi attachante qu’adorable. Ensemble, ils vont tenter de déjouer les projets de destruction de la mairie…

Un premier tome long à démarrer et par trop classique

Malgré deux autrices dont j’ai lu de nombreux ouvrages, ce roman jeunesse à quatre mains n’a pas réussit à me séduire. Pour avoir déjà lu plusieurs romans sur la même thématique, ayant pour lieu central un cimetière, (Hugo de la nuit, Rufus le fantôme… notamment), j’avoue n’avoir eu guère d’affect pour les personnages. Et encore moins pour leur histoire, ainsi que leur passé.

Tout est présenté trop vite, normal, il s’agit d’un roman pour la jeunesse, mais tout de même. Ici, les infos s’écoulent en un flot ininterrompu qui laisse peu de place à autre chose qu’aux rebondissements en chaine. Et malgré tout… on s’ennuie ferme. On a l’impression de piétiner comme un zombie qui fait du surplace, on lit les chapitres rapidement, mais sans réelle saveur…

Tout est assez attendu, et surtout, l’univers de Zombies Zarbi n’a aucune spécificité. On dirait que les zombies sont un prétexte pour écrire plus qu’un réel élément de l’intrigue… En particulier, la fin qui n’en est pas vraiment une, vous serez obligés d’acheter le second tome pour savoir si les héros résolvent leurs problèmes. Là où la plupart des romans qui constituent une série offrent au lecteur une petite fin malgré un fil rouge global, ici, on s’arrête très abruptement.

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Vous l’aurez saisi, je suis passée totalement à côté de ce roman qui pourtant s’annonçait fort bien de mon point de vue. La déception est bien là, et je crois que je n’irais pas insister en lisant le second tome de Zombies Zarbis… Il n’y a que la petite chouette zombie Joséphine, sans yeux, qui a trouvé grâce aux miens…

PS : Les illustrations sont signées Marc Lizano, un auteur dont j’ai déjà pu apprécier de nombreux ouvrages : Dépêche-toi maman c’est la rentrée, et L’enfant cachée. Pour Zombies Zarbis, son trait est beaucoup plus épais et moins lisse que d’habitude, et j’avoue avoir moins aimé. Cela donne une image un peu brouillonne des dessins…

Chronique : Comment je suis devenue célèbre en restant chez moi !

Comment je suis devenue célèbre en restant chez moiUn roman qui faisait envie mais qui est décevant en substance…

Paru en juin 2017 aux éditions Flammarion Jeunesse, Comment je suis devenue célèbre en restant chez moi est le second ouvrage de Caitlin Moran à sortir en France (le premier était un essai sur la condition féminine de nos jours : Comment peut-on être (encore) une femme ?). Comment je suis devenue célèbre en restant chez moi est destiné aux ados entre 13 et 15 ans. Roman humoristique qui puise son histoire dans l’enfance de l’auteure, vous découvrirez une enfance mouvementée et pas comme les autres !

Morag Narmo, écrivaine en devenir !

Bienvenue chez les Narmo, une famille ô combien déjantée dont Morag est la digne représentante. Elle a décidé il y a peu qu’elle serait auteure à succès, et s’emploie donc à écrire son premier roman… mais elle se rend compte assez rapidement qu’écrire, c’est loin d’être aussi simple et rapide qu’elle l’imaginait… Qu’à cela ne tienne ! Sa famille est le sujet parfait pour trouver l’inspiration. Bienvenue dans le roman de Morag Narmo, qui est en réalité très largement autobiographique.

Trop décalé et décousu…

La présentation de ce roman avait tout pour (me) plaire, et pourtant… impossible d’accrocher ! Du début à la fin, je n’ai pas su apprécier les aventures délirantes des nombreux frères et sœurs de Morag. Sans oublier ses parents qui sont également bien gratinés !

Les personnages qui composent la famille Narmo sont à peine présentés que vous devez déjà avoir retenu leurs âges, leurs prénoms, leurs goûts, leurs petits travers… on s’y perd.

Impossible donc d’imaginer vraiment à quoi ressemble cette famille aussi dynamique que folle… et c’est dommage. Si l’on n’arrive pas à visualiser les personnages, il devient difficile d’apprécier et de suivre pleinement l’histoire… Elle a beau être simple (c’est l’histoire d’une famille comme tant d’autres malgré leurs choix de vie différents de la norme), on a du mal à suivre…

Pour ceux qui se posent la question, le titre trouve son explication en tout début d’ouvrage, les enfants de la famille Narmo étant déscolarisés. Ainsi ce roman est l’histoire de leurs chamailleries et autres anecdotes familiales que l’on ne peut regarder que d’un œil très lointain… N’arrivant pas à s’attacher à cette petite famille pourtant drôle par moments, la lecture reste en surface.

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Pour ceux qui aiment les romans drôles et frais, ce roman ne se suffit pas à lui-même et n’apporte rien à la lecture… Il est rare qu’un livre me laisse aussi indifférente, mais c’est mon ressenti sincère et honnête.

Chronique : Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers

Une histoire unique et touchante qui traite de l’homosexualité, de l’identité et des questionnements que l’on peut avoir quand on est plongé dans les émois de l’adolescence.

Véritable classique dans le monde des romans ados, Aristote et Dante découvrent les secrets du l’univers est un roman paru en 2015 en France, aux éditions PKJ. L’ouvrage est écrit par Benjamin Alire Saenz, un auteur américain, il s’agit de son premier roman.

Pour la petite anecdote, sachez que si les éditions PKJ ont publié cet ouvrage, c’est en partie grâce aux bloggeurs français qui lisent en V.O., ils ont repéré ce livre et en ont fait part à l’éditeur. C’est ainsi qu’est arrivé le roman en France !

Il faut avouer que rarement un livre aura autant fait parler les réseaux sociaux et la blogosphère à ce point. Le buzz autour d’Aristote et Dante a été incroyable, et continue toujours d’exister au travers des gens qui le découvrent encore, comme moi par exemple.

Enfin, en nouveau roman de Benjamin Alire Saenz va bientôt sortir chez PKJ, il s’agit de L’insaisissable logique de ma vie qui est prévu pour fin 2018 !

Une amitié qui débute de façon originale

Se lier d’amitié avec quelqu’un à la piscine parce qu’on ne sait pas nager ? C’est ce qu’il va arriver à Ari (surnom d’Aristote). Quand Dante va le voir tenter de nager, il se dit qu’il peut lui apprendre la natation ! C’est ainsi qu’ils découvrent qu’ils n’habitent pas très loin l’un de l’autre… et à force de se voir, de se vanner et de s’apprécier, Dante et Ari vont devenir les meilleurs amis que le monde n’a jamais connu !

Mais Dante a un très gros faible pour Ari… et il n’est pas uniquement question d’amitié… Il est sous le charme d’Ari et l’assume totalement.

Ari quant à lui n’est pas familier d’une telle aisance et se retrouve démuni face à tant d’assurance. Ari, lui, manque de confiance en lui et ne se pose même pas la question. Pour lui, Dante est un très bon ami, et il ne rêve que d’une chose, embrasser la fille qui lui plaît au lycée…

Une leçon de vie mémorable et magnifique

Si vous cherchez une magnifique histoire d’amour ET d’amitié, ce roman est fait pour vous (et à mettre entre toutes les mains dès l’âge de 14/15 ans !). Avec délicatesse et habileté, l’auteur nous offre une histoire superbe et originale. Je n’ai pas eu le coup de cœur que certains ont eu pour ce roman, mais j’ai passé un excellent roman en compagnie de ce duo drôle et improbable qui va traverser nombre d’épreuves…

Au fil des pages et des dialogues savoureux, on voit la relation d’Ari et Dante changer, ils se lient d’amitié comme le font les amis d’une vie entière. Et surtout, ils vont tout faire pour que l’adversité devienne une force pour eux.

Mais il n’y a pas que leur relation qui est importante. L’histoire étant écrite du point de vue d’Aristote, nous sommes aux premières loges pour découvrir ses questionnements sur tous les sujets. Et parmi ceux qui reviennent le plus souvent, il y a le sujet de son frère, qui est actuellement en prison. Mais également celui de son père, qui a fait la guerre et qui en est revenu changé, quasi mutique et toujours fermé, avec qui il ne partage plus rien. Et il y a aussi les nombreuses questions que se pose Ari sur ses origines mexicaines, et à quel point elles peuvent influer sur sa façon d’être, de penser, de se projeter face aux autres…

Plus qu’une histoire d’amour et d’amitié, c’est donc un roman complexe et bourré de réflexions qui nous est ici offert. Face à un Dante qui sait exactement qui il est et ce qu’il veut, nous avons Ari et ses milliers d’interrogation sur les fameux « secrets de l’univers ».

J’ai trouvé ce roman très beau, il est parfait pour les lecteurs de 14 ans environ car il parle de sujets qui les concernent fortement. C’est un âge où on se pose beaucoup de questions et où on n’a pas toujours de réponses…

C’est le genre de roman que l’on a envie de lire pour se sentir fort.e, confiant.e, et pour croire en la bonté de la nature humaine. La fin a beau être totalement prévisible, on s’en moque totalement. Le but de ce roman n’est pas de savoir si Ari et Dante finissent ensemble, mais plutôt de savoir comment ils évoluent l’un grâce à l’autre et s’épanouissent.

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En somme, c’est un très beau roman YA sur la famille, l’amitié, l’amour… et qui nous laisse un message fort, que l’on soit ou non concerné par le sujet principal qu’est l’homosexualité. Tout le monde trouve son compte dans cette histoire où la beauté réside dans les petites choses du quotidien…

Et si c’était là qu’étaient cachés les plus grands mystères de l’univers ? Dans un rire, un sourire, un geste…