Archives de l’auteur : Laura

Actualité éditoriale : Lancement du phénomène Violette Hurlevent et le Jardin sauvage

Les éditions Sarbacane ont du nez. Du flair. De l’intuition. Et encore une fois, à ne pas en douter, Violette Hurlevent sera leur nouveau bébé phénomène… zoom sur ce futur classique de la littérature jeunesse française !

Violette Hurlevent dans les locaux de Sarbacane

Mais qu’est-ce donc que ce gros pavé intitulé Violette Hurlenvent et le jardin sauvage ? A quel tranche d’âge s’adresse-t-il ? Alors… il s’agit d’un roman en forme de fable qui ne manque pas de poésie et d’onirisme… Violette est une jeune demoiselle qui vit avec sa maman, et quand elle découvre pour la première fois le Jardin sauvage accolé à la maison, c’est tout un univers hors du temps qui s’ouvre à elle. Avec ses mythes, ses croyances, et ses très étranges créatures… Et surtout : son chien Pavel peut lui parler dans cet étrange lieu ! Pour ce qui est de l’âge, on peut dire que l’ouvrage s’adresse aux enfants dès l’âge de 10 ans.

Pour lire la chronique complète de l’ouvrage, c’est ici !

Beaucoup de plantes vertes dans les bureaux de Sarbacane pour le lancement du livre !

Personnellement, j’ai eu la chance de recevoir des épreuves (texte complet ou en partie d’une œuvre à paraître, pas encore corrigée à destination des libraires et de la presse) de la première moitié du livre… Et c’était déjà drôlement bien. Alors, quand j’ai reçu une invitation à la soirée de lancement de cet OVNI littéraire, j’ai foncé sur l’occasion.

C’est ainsi que j’ai pu rencontrer les auteurs : Paul Martin, celui qui tient la plume, et Jean-Baptiste Bourgois, celui qui tient l’autre plume (car il dessine tout au stylo plume – tenu presque à l’envers pour garder un trait fin – c’est extraordinaire de le voir faire).

J-B Bourgois en train de réaliser un dessin sur mon exemplaire de Violette Hurlevent (avec nos deux personnages préférés : Lewice et Pavel !

Il y a une particularité très intéressante concernant la création de cette œuvre : les illustrations existaient bien avant le texte. Ainsi, ce sont les illustrations qui ont servi de ciment à l’histoire et non pas l’inverse. C’est assez rare pour être souligné.

Lors de cette soirée spéciale, on a pu feuilleter tous les carnets contenant les croquis préparatoires (on aurait dit les dessins finaux tant ils étaient détaillés !). Et ce sont des objets de toute beauté. Vous trouverez ci-dessous quelques photos de l’intérieur de ces fameux carnets. Il y avait tant de pages que je n’ai pas pu tout prendre, mais je tenais à ce que vous admiriez ce travail de fourmi…

Ainsi, voici comment est né Violette Hurlevent. Vous en apprendrez très bientôt plus sur ce roman hors du commun au travers d’une chronique complète et d’une interview croisée avec l’auteur et l’illustrateur. En attendant… voici la galerie des images !

Pour lire la chronique complète de l’ouvrage, c’est ici !

On dirait des êtres sylvains un peu biscornus <3

Chronique : Où sont les filles ?

Et si TOUTES les filles de la terre avaient disparu ?

Écrit par Claire Renaud (à qui l’ont doit quantité d’ouvrages pour la jeunesse) et illustré par Églantine Ceulemans (qui avait déjà génialement illustré Carambol’Ange ou encore Rufus le fantôme !), voici un pépix paru en début d’année 2018.

Un postulat simple, mais terrible

Suite à un souhait lancé à la cantonade qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, la jeune Ondine se retrouve à être la SEULE ET UNIQUE fille au monde. Sa mère est devenue son père, sa sœur, un frère, etc.

Ils ont tous exactement la même personnalité qu’avant ce terrible sort, mais elles sont toutes devenues des garçons. Et dans l’école d’Ondine, même problème ! Si elle ne fait rien, elle risque bien de se retrouver bloquée dans un monde peuplé uniquement de garçons…

Une lecture agréable et drôle

Dans le genre original, dynamique et non dénué d’humour, ce roman-ci se pose bien. L’idée de base est très bien trouvée et nous offre une histoire originale comme les 7/9 ans en liront peu. Bien que les motivations du méchant de l’histoire soient un peu trop nébuleuses, on passera un agréable moment de lecture. De plus, les illustrations de Clémentine Ceulemans accolées au texte font merveille. On est parfaitement dans l’esprit, elle a une façon de dessiner très douce et à la fois vivante. 

Ainsi, c’est un bon roman jeunesse qu’il nous est donné de lire ici. Certainement pas le meilleur Pépix, mais il suffira amplement à faire son office : distraire et faire rire ses jeunes lecteurs au travers d’une histoire efficace. Dès 9 ans. 

Chronique : Zodiaque – Tome 2 – L’étoile vagabonde

Suite d’une saga qui avait su me captiver ! L’univers de Zodiaque s’épaissit… de même que ses nombreux secrets…

L’étoile vagabonde est le second tome de la série Zodiaque, paru en avril 2016 chez Michel Lafon. Nous y suivons toujours l’histoire de Rhoma qui nous a laissé avec énormément de questions à la fin du premier tome…

Comment trouver la force de continuer ?

A la fin du premier tome de Zodiaque, nous laissions Rhoma en état de choc, et sans but. Elle a perdu des personnes qu’elle aime, mais surtout la confiance de ceux qui croyaient en elle à travers tout le Zodiaque. Comme se remettre d’une suite de chocs pareils ? Quel but poursuivre quand on a tout perdu ou presque ?

Une suite plus lente en rythme, mais toujours intéressante

Après l’écriture d’un premier tome aussi dense que l’était Zodiaque, l’écriture d’une suite est toujours un exercice délicat. Et Romina Russell s’en sort assez bien étant donné la situation dans laquelle elle laissait son héroïne…

Sans en dire plus, sachez que l’auteure a réussi à rebondir assez efficacement pour continuer à garder Rhoma dans la course, tout en créant de nouveaux enjeux et statuts pour ses nombreux personnages…

Seul défaut, on se lasse légèrement de l’univers que l’on a découvert avec tant d’intérêt dans le premier tome. En effet, Rhoma continue sa « tournée » des planètes composant le Zodiaque pour les prévenir de la menace que représente Ophiuchus. Mais la mécanique utilisée dans le premier tome s’essouffle un peu dans le second, c’est qui est tout à fait normal.

C’est donc un petit passage à vide que l’on croise dans le milieu de ce tome, mais la dernière partie du roman rattrape le tout en redynamisant l’intrigue. Beaucoup de complots à mettre à jour, d’amitiés à créer, d’ambassadeurs à convaincre et de vies à sauver… Les enjeux sont toujours aussi grands pour Rhoma, mais comme toujours, elle sait tenir son rôle avec courage et pugnacité.

Et les rapprochements entre Rhoma et Hysan se concrétisent parfaitement à mon goût ! Mais chut… vous ne saurez rien de plus. Non, n’insistez pas. Mais moi qui suit peu attachée à la romance dans une histoire, j’ai adoré et j’ai encore envie de voir leur relation évoluer !

L’intrigue avance donc, même si c’est parfois un peu long à mon goût. L’histoire de Zodiaque reste toutefois assez intéressante pour vouloir continuer la saga. Il reste encore beaucoup de choses à découvrir et de mystères à sortir de l’ombre… Une chose est certaine, je lirais la saga jusqu’au dernier tome !

La couverture anglaise du second tome de la saga Zodiaque.

Chronique : Le Collectionneur

Un tueur en série à la marotte bien particulière : il collectionne les ossements malformés…

Vous avez envie d’un bon gros polar qui vous tiens en haleine ? Avec un criminel retord/flippant ? Le Collectionneur pourrait bien être votre prochaine lecture en ce cas…

L’ouvrage est paru en octobre 2018, aux éditions Slatkine & Cie, il est écrit par l’autrice anglaise Fiona Cummins, dont c’est le premier roman en France. Et tout ce qu’on peut lui souhaiter, c’est qu’il y en ai d’autres à venir…

Les squelettes d’enfants malformés… une passion pour le collectionneur

Quand on a un enfant atteint d’une dysplasie osseuse progressive (aussi appelée maladie de l’homme de pierre), tout ce qui inquiète, c’est le temps qu’il lui reste à vivre. La maladie progresse, par poussées. Le moindre coup, ou choc peut entraîner une excroissance osseuse en quelques heures à peine… La durée de vie de ces malades est d’une trentaine d’années tout au plus.

Dans ces conditions, difficile pour Lilith et Erdman d’être sereins quant à leur fils, Jakey. Tout lui est interdit : courir, faire du vélo, aller à la récréation. Le moindre petit choc étant prohibé de sa vie, il ne peux rien faire. Et forcément, à presque 7 ans, il n’a qu’une envie, avoir une vie normale et profiter comme tous les enfants de son âge.

Mais, un danger plus terrible encore que la maladie rôde. Un tueur qui amasse les os déformées par la maladie depuis des décennies : le collectionneur. Et il attend son heure pour enfin ajouter les os du jeune Jakey et en faire la clé de voute de sa macabre collection… Et il se pourrait bien que la famille de Jakey ne soit pas la seule à devoir s’inquiéter… et c’est ainsi qu’à lieu la disparition de la jeune Clara Foyle.

Couverture de la version anglaise du premier tome du Collectionneur.

Un polar immersif et glauque comme on aime

Si vous êtes fan de polar assez sombre, celui-ci pourrait combler vos attentes. Narration hachée, chapitres courts qui font que l’on dévore le livre plutôt qu’on ne le lit, Le Collectionneur a toutes les qualités du bon polar. Le portrait de ces familles usées par la maladie de leur enfant est extrêmement bien dépeint. Et encore plus, quand Le collectionneur jette son dévolu sur eux et leurs enfants !

Le côté vraiment intéressant de ce roman, c’est que l’on voit que le malheur peut toucher tout type de familles. De la plus désœuvrée à la plus aisée. En effet, la famille de Jakey a du mal à joindre les deux bouts, en particulier à cause des coups de sang d’Erdman, et de son caractère de cochon. Du côté de la famille de la petite Clara, les Foyle sont des gens respectés et respectables dont le mari est médecin. Ils vivent très confortablement, mais cela ne suffit pas face au chagrin, quel que soit le montant de son compte en banque…

Fiona Cummins réussit ainsi à nous dépeindre deux familles totalement différentes, toutes deux très faillibles mais extrêmement humaines. Difficile de les détester (même la mère de Clara Foyle a un côté touchant, même si il faut chercher longtemps) malgré certains travers déplaisants.

En parallèle, nous voyons très peu le fameux Collectionneur… c’est peut-être justement pour qu’on en ai le plus peur possible… Mais très peu de chapitres lui sont consacrés, et ils font à chaque fois froid dans le dos. Cette fascination malsaine pour les « objets osseux rares » est terrible, mais on en vient à être fascinés nous aussi… En cela, c’est très bien travaillé.

Pour ce qui est de l’enquête qui avance au fil des pages, on est tout de suite en immersion ! L’enquêtrice qui gère le dossier est aussi charismatique que cabossée par la vie. Elle ne vit que pour son travail, quitte à délaisser tout le reste… C’est un personnage que j’aimerais beaucoup revoir car elle a un passé intéressant qui lui donne de l’épaisseur.

Ainsi, sans vous dévoiler la conclusion de ce roman, sachez que Le Collectionneur est un très bon polar. Pour ceux qui aiment être pris par une intrigue, c’est parfait. Et les quelques 500 pages qui le constituent se lisent très (trop) rapidement ! Alors, à quand un autre roman de Fiona Cummins ?

Les dégâts causés par une fibrodysplasie ossifiante progressive.

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Oh les beaux livres ! #1 – À la découverte du label Bad Wolf chez ActuSF

Quand on est un petit éditeur, ce n’est pas facile de se faire une place parmi les géants qui ont plus de moyens et de notoriété… Mais les éditions ActuSF sont la preuve qu’il n’est pas nécessaire (bien au contraire !) d’être un géant de l’édition pour faire les choses en grand et avec goût.

Collection créé et dirigée par Audrey Alwett, Bad Wolf a du caractère. Un format très agréable (qui ressemble à l’ancienne collection de l’Atalante avant qu’ils changent de maquette), un beau papier de qualité épais, et des couvertures exquises.

La phrase qui résume Bad Wolf : « La fantasy qui joue avec sa proie ». Et c’est d’autant plus vrai que pour le lancement de la collection en 2016, l’éditeur avait lancé un concours un peu spécial…

Au début de chaque titre, vous pouviez trouvé la phrase suivante :

« Bad Wolf est une collection de fantasy chez ActuSF qui vous prépare de belles surprises. Complices, tous leurs auteurs se sont adonnés à un même jeu littéraire… Trouverez-vous lequel ? Envoyez vos réponses, le vainqueur remportera quatre livres ActuSF de son choix, six ebooks ActuSF de son choix, un dessin original de Jean-Louis Mourier, le dessinateur de Trolls de Troy, et un mug aux couleurs du Souper des maléfices.

Vous n’avez pas trouvé ? Quelle chance : les enjeux augmentent à chaque nouvelle parution dans cette collection… « 

La solution a depuis été trouvée, mais je trouve l’idée pour lancer la collection absolument géniale. C’est stimulant, ça donne nécessairement envie de découvrir les autres titres et d’en parler à d’autres ne serait-ce que parce que c’est original.

Parmi tous les titres de cette collection qui s’agrandit lentement mais sûrement, je ne puis que vous conseiller l’excellent roman Sorcières Associées, premier tome d’une série de fantasy orientale et steampunk. J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman original, créatif aux personnages fort bien tournés. Il y a d’ailleurs un second tome de paru : L’échiquier de Jade. Le troisième est à paraître en septembre 2019 : La machine de Léandre. Et j’ai hâte !

Comme autre titre fort, on peux également citer l’excellent Boudicca de Jean-Laurent Del Socorro qui allie brillamment Histoire, ainsi que croyances et mysticisme de l’époque. On en apprend beaucoup sur ce personnage féminin fort de l’Histoire et totalement méconnu. Elle a tout de même eu le cran de tenir tête à l’envahisseur romain face aux menaces et aux persécutions.

Enfin, autre coup de cœur avec La Fée, la Pie et le Printemps d’Elisabeth Ebory qui est… magique ! Entre humour et rebondissements, on découvre notre monde à l’époque Victorienne dans un Londres encore plus mystérieux et brumeux que le vrai. Très prenant, mais également rempli de passages drôles. Les personnages y sont particulièrement saisissants de réalismes.  

Voilà, maintenant que vous en savez plus sur le label Bad Wolf, je vous laisse découvrir les différents titres de la collection au travers des quelques photos que j’ai réalisées. Elles ne rendent pas entièrement compte de la beauté des ouvrages ni de leur qualité, mais un petit aperçu et un bon prétexte pour que vous les découvriez plus amplement en librairie, qui sait ?

Chronique jeunesse : Papi rebelle

Vers l’infiniiiiiiii et au-delà !

Paru en mars 2017, Papi Rebelle est un roman du très génial et célèbre David Walliams, le digne héritier de Roald Dahl. Il a écrit quantité de romans et d’albums pour la jeunesse : Tatie pourrie, Mamie Gangster, Le gang de minuit, Il y a un serpent dans mon école, L’ourson qui faisait bouh ! et quantité d’autres ouvrages…

Avec Papi Rebelle, il traite d’un sujet plus grave, celui de la maladie d’Alzheimer et de l’amour grands-parents/petits-enfants. Rarement abordé dans la littérature jeunesse de façon aussi claire, c’est un roman intéressant qu’il nous est ici donné de découvrir.

Une amitié grand-père/petit-fils exceptionnelle

Jack et son grand-père ont ce qu’on appelle une relation fusionnelle. Ils s’entendent merveilleusement bien. Tellement que les parents de Jack sont parfois mis de côté au profit de ce grand-père un peu excentrique qui a vécu tant d’aventures pendant la Seconde Guerre Mondiale (il était aviateur dans la Royal Air Force). Mais malheureusement, depuis quelque temps, son cher papi a des trous de mémoire, des sautes d’humeur… Il oublie des choses importantes, se croit encore pendant la guerre alors qu’il est confortablement installé dans son canapé.

Suite à un énième « bêtise » causée par son grand-père, les parents de Jack décident de le placer dans une maison de retraire adaptée : La Résidence du Crépuscule. Avec un nom pareil, on se doute déjà que ça ne doit pas être la joie là-bas… Et ce que va découvrir Jack est encore pire que ce que l’on imagine ! Il va ainsi tout faire pour sauver son grand-père de cet institut aux objectifs peu louables…

Du pur David Walliams sur un sujet qui change

Pour les fans de Walliams, Papi Rebelle est dans la lignée de son univers fantasque. Mais sous couvert d’humour, on y trouve une part de réalisme plus présente que dans ses autres livres. On y parle de la maladie d’Alzheimer, de la guerre et de ses traumas, de la difficulté de s’occuper de ses parents quand ils deviennent âgés et qu’ils sont une source d’anxiété. Plus sérieux par certains abords, cela n’empêche pas – au contraire – d’apprécier cette histoire !

Et oui, il y a même eu un film Papi Rebelle, même si il n’a guère fait de bruit en France…

Pour les enfants qui aiment les histoires qui se passent sur fond de guerre, ils seront servis. Les anecdotes du papi de Jack à la RAF valent le détour. Elles sont toutes plus folles et géniales les unes que les autres. Et peu à peu, on s’attache à ce grand-père qui a tout le temps des étoiles plein les yeux et qui ne rêve que d’une chose, partager son enthousiasme avec son petit-fils.

On retrouve encore une fois Raj, le SEUL personnage redondant des romans de David Walliams. Il est à la fois très gentil et extrêmement radin, ce qui en fait un personnage malgré tout curieusement attachant… Il est dans tous les romans de l’auteur que j’ai lus : Joe Millionnaire, Monsieur Kipu

Attention pour les âmes sensibles, la fin de Papi rebelle est touchante, mais elle fiche un petit coup au cœur… C’est beau, mais c’est un peu triste.

Si vous cherchez un mélange d’aventure, d’amour et de drôlerie pour un enfant de 8/10 ans, ce roman est tout indiqué. Comme toujours avec David Walliams, on est séduit en très peu de pages, même si Papi Rebelle est loin d’être mon roman préféré… Les illustrations de Tony Ross ajoutent à l’ambiance juste ce qu’il faut pour qu’on croie lire un roman de Roald Dahl illustré par Quentin Blake… Pas de doute, ce duo fonctionne à merveille et prend la relève avec brio !

Chronique jeunesse : Le bungalow a des crocs

Des vacances de rêves se profilent… si ils ne se font pas manger par une meute de loups-garous affamés avant !

Paru en début d’année 2019 dans la collection Pépix (Sarbacane), Le bungalow a des crocs est un roman « horrifique » pour la jeunesse. Bon, ça ne fait pas flipper à proprement parler, je vous rassure, on reste sur une tranche d’âge de 8/10 ans. Mais tout de même, ça bouge pas mal, il y a une chasse au programme et peu de temps mort ! De quoi passer des vacances… mortelles.

L’autrice, Annabelle Fati a déjà écrit d’autres romans pour la jeunesse : la série Lucile Finemouche & le balafré (Actes Sud Junior) ainsi que des premières lectures pour les plus jeunes.

Les vacances, l’occasion de se retrouver en famille et de se reposer…

Un bungalow entier uniquement pour les enfants, le rêve ! Sauf que l’enthousiasme des cousins et cousines va vite être douché quand il vont se rendre compte qu’ils risquent de finir dans le ventre de loups-garous voraces. Tout a été prévu depuis le début pour qu’ils servent de repas… vont-ils s’en sortir ? Avec un ado un peu mou (un ado quoi), un enfant en bas âge et deux filles dégourdies mais loin d’être prête à ce qui les attend, rien n’est moins sûr…

Un peu de frissons chez Pépix ? On dit oui !

Des romans originaux dans la collection Pépix, il n’y a que cela, mais très peu font partie de la catégorie « livre pour se faire peur » (on peux citer L’ogre au pull vert moutarde, La Sorcitresse et L’écrivain abominable) mais Le bungalow a des crocs est pour moi un petit cran au-dessus dans le genre. Et il est parfait pour ceux et celles qui voudraient frissonner un peu sous leur couette !

En effet, les enfants de cette histoire font l’objet d’une véritable traque de la part des loups-garous. Pour s’en sortir, ils vont devoir faire appel à toute leur malice, et à des ressources qu’eux-mêmes ne soupçonnent pas. Et cela malgré certaines petites tensions entre notre narratrice, Amélie et sa cousine Chloé.

Développé sous forme de thriller pour enfants, on retrouve les codes de certains romans à suspense avec leur lot de cliffhanger en fin de chapitre. Côté intrigue, on est donc servis, et les enfants ne devraient pas bouder leur plaisir devant le lot d’aventures épiques que nos jeunes héros malgré eux vont vivre… D’autant que la jeune Amélie est très drôle, même dans le feu de l’action et du danger, ce qui dédramatise les scènes de course-poursuite, les terribles pièges tendus par les loups-garous et autres joyeusetés !

En somme, Le bungalow a des crocs est un très bon roman pour les enfants. Il remplit parfaitement son office, mélange assez bien les côtés sombres et le reste, plus drôle et plus léger. Et puis, la fin est intéressante… on se verrait assez bien lire une suite !  

Actualité éditoriale : Une adaptation de Sacrées Sorcières par Pénélope Bagieu

Moi qui adore l’univers de Roald Dahl depuis ma plus tendre enfance, et qui adore le trait et l’esprit de Pénélope Bagieu, je suis aux anges en apprenant cette nouvelle : l’illustratrice s’est lancée dans le travail titanesque d’une adaptation bd de Sacrées Sorcières.

Quand est-ce que ça sort ? En début d’année 2020. L’ouvrage fera plus de 300 pages (en couleur) et gageons d’ores et déjà qu’il sera magnifique. Un futur succès de librairie ? C’est certain !

Pénélope Bagieu écrit ces quelques lignes pour présenter son travail actuel et le pourquoi de ce choix :

« Enfant, j’ai été terrifiée et envoutée par Sacrées Sorcières. Le roman de Roald Dahl reste un de mes souvenirs de lecture les plus forts et de très loin mon ouvrage préféré de l’auteur. Bien sûr, les images de Quentin Blake ont aussi beaucoup compté pour moi, et je n’aurais pas aimé dessiner de nouvelles illustrations à cette histoire. Mais la réécrire à ma façon, avec mes outils de bande-dessinée et l’idée très précise que je me fait depuis l’enfance de ces héros et de ces sorcières, et pour moi un plaisir et un honneur immenses. Merci à Luke Kelly, le petit-fils de Roald Dahl, qui me donne cette possibilité et à bientôt – dans 300 planches !« 

La seule image en circulation pour le moment est celle-ci, mais ça présage du très bon… Le code couleur n’est pas sans faire penser au Sacrées Sorcières original…

Chronique : Lolito

L’histoire d’un ado complètement paumé qui réussit malgré tout à nous faire sourire parfois…

Roman atypique écrit par l’anglais Ben Brooks, Lolito (référence délurée à Lolita de Nabokov ?) est paru aux éditions La belle colère en février 2018. Il nous conte les extravagances d’un adolescent complètement perdu…

Ben Brooks a également écrit pour les enfants, il est notamment l’auteur du très remarqué Histoires pour garçons qui veulent changer le monde aux éditions Mazarine.

Une jeunesse désœuvrée

Etgar est un adolescent normal, mais à la personnalité atypique. Il se cherche, ne sait pas ce qu’il souhaite ni ce qu’il vaut. Et pendant ses vacances, il va tester ses capacités, ses limites en expérimentant quantité de choses…

Une grosse déception

Notons la magnifique fabrication de la couverture des ouvrages chez La Belle Colère, un grammage élevé et une qualité de papier inégalée.

Je pensais apprécier Lolito car le roman avait l’air décalé et très original, mais en réalité, c’est surtout très décousu. Moi qui aime les romans sur l’adolescence quand ils sont vifs et drôles comme Je suis ton soleil (un des meilleurs livres sur le sujet) ou encore La fourmi rouge (du pur génie à ce niveau) sans oublier Envole-moi (incontournable et génial) je pensais découvrir un texte dans le même style. Que nenni.

Lolito est bien un roman sur l’adolescence, mais sans panache ni grand humour (selon moi). Il y a bien quelques passages drôles ou attendrissants, mais pour le reste, on est toujours dans l’expectative… Etgar a une petite amie depuis plusieurs grandes vacances, mais c’est toujours le même programme et ils se retrouvent à regardent Les Experts : Manhattan.

D’erreurs de jugement en conneries monumentales (comme dépenser tout son argent pour aller à Londres voir une femme d’âge mûr dans un grand hôtel), Etgar va n’en faire qu’à sa tête. Dans quel but ? Découvrir qui il est ? Peut-être… mais c’est bien trop bancal pour y croire vraiment.

« Il me semble que tout le monde a constamment envie d’un câlin, mais qu’on a peur de demander, alors personne n’en a. On est obligés de rester assis comme ça, sans câlin. Il devrait y avoir des gens payés par le gouvernement pour se balader dans les transports publics et faire des câlins aux usagers On les appellerait les Câlinous. »

Il y a en effet quelques passages drôles, ou tendres. Mais ils sont bien peu nombreux et clairement pas assez percutants pour qu’on les garde en mémoire…

C’est ainsi que je garde un souvenir nébuleux et assez négatif de Lolito. Je me suis ennuyée ferme à cette lecture. Essayant de trouver un sens là où il n’y en a probablement pas. Etgar et ses frasques feront parfois sourire, mais guère plus…

Chronique : La vie inachevée d’Addison Stone

Un roman à la conception très originale : témoignages, articles de presse, peintures, photos, récits… Découvrez toutes les facettes d’Addison Stone pour comprendre sa disparition…

Adele Griffin est une auteure américaine. Deux de ses ouvrages sont parus en France, et tous deux tournent autour du monde si particulier de l’Art. Dans La vie inachevée d’Addison Stone, nous découvrons un roman aux allures de jeu de piste très particulier…

L’ouvrage est paru en France en 2015 dans une très belle version reliée à la couverture rigide éditée par Castelmore (le label pour ados des éditions Bragelonne).

Son autre roman s’intitule Les autres Shepard, il est paru chez Thierry Magnier en 2012. Lui aussi se passe à New York dans le milieu artistique.

Une vie décousue et mystérieuse

Couverture d’un magazine fictif où Addison est à la une.

Addison Stone est une adolescente qui n’a rien d’ordinaire. Dès ses jeunes années, des gens ont cru en elle et lui ont permis de s’épanouir… et ce n’étaient pas ses parents.

Addison Stone a toujours été dans son monde, dans son Art. Constamment en représentation, personne ne sait si elle a été réellement elle-même avec quelqu’un ou si elle a perpétuellement jouée son propre rôle… Elle est un mystère pour tous ceux qui l’ont côtoyée.

Peu à peu, elle a réussit à trouver sa voie artistique, ses tableaux se vendent des milliers de dollars. L’argent ne devient plus un problème pour sa famille et donc pour elle. Encore adolescente, elle quitte sa ville natale pour New York et ses folies nocturnes. Mais l’Art restera tout aussi important pour Addison.

Addison avait tout pour réussir, d’ailleurs elle avait réussit. Pourquoi parler d’Addison au passé ? Car elle est morte. Accident ? Meurtre ? Autre chose ? Le recoupement de tous les articles de presse, témoignages, photos vous aideront peut-être à y voir plus clair, pour enfin comprendre le mystère qu’était Addison Stone.

Un roman inclassable qui réussit à captiver

Sans introduction ni préparation, ce roman commence immédiatement par un article du Daily News, un journal New Yorkais et une photo pleine page d’Addison Stone. Déstabilisant ? Oui. Et ce n’est que le début.

Vous ne trouverez aucune partie romancée dans cet ouvrage. Uniquement des extraits, des citations, des témoignages, de nombreuses potos et coupures de presse. Une fois que vous aurez tout lu, vous connaitrez la vérité sur la fin d’Addison. Pourquoi elle est tombée alors qu’elle exposait à plusieurs mètres du sol en pleine nuit l’une de ses œuvres.

Une des nombreuses œuvres d’Addison Stone

On se demande comment une adolescente aux réactions parfois enfantines a pu devenir une personnalité aussi incontournable de la scène artistique. Mais au fil des pages, le portrait qui se profile devant nous explique comment Allison est devenue Addison. Ses erreurs de jugement, sa personnalité envahissante et parfois tyrannique avec ses proches… rien ne vous sera caché.

Ce roman est aussi original que très intéressant. Du début à la fin, on est captivé par le concept et la façon dont les éléments découlent les uns des autres. On découvre la vois de ses parents de son frère, de sa meilleure amie, de ses ex petits amis… Chacun d’entre eux dépeint une Addison différente, parfois inquiétante. La frontière entre le génie et la folie est parfois extrêmement poreuse…

Est-ce donc un bon roman ? Oui. Cependant, j’avoue que la conclusion m’a un peu déçue, je l’ai trouvé bien trop facile. C’est dommage car pour moi tout le reste collait à la perfection. Je garde cependant un excellent souvenir de cette lecture… A vous d’interpréter la fin comme vous le souhaitez.

Ainsi, ce roman est parfait à lire dès l’âge de 15 ans environ, ne serait-ce que par son traitement très original. On n’avait pas vu ça depuis Cathy’s Book ou encore L’Affaire Amanda (Bayard Jeunesse). Pour celles et ceux qui souhaitent lire un autre type de roman, ce sera l’idéal !