Archives de l’auteur : Laura

Oh les beaux livres ! #1 – À la découverte du label Bad Wolf chez ActuSF

Quand on est un petit éditeur, ce n’est pas facile de se faire une place parmi les géants qui ont plus de moyens et de notoriété… Mais les éditions ActuSF sont la preuve qu’il n’est pas nécessaire (bien au contraire !) d’être un géant de l’édition pour faire les choses en grand et avec goût.

Collection créé et dirigée par Audrey Alwett, Bad Wolf a du caractère. Un format très agréable (qui ressemble à l’ancienne collection de l’Atalante avant qu’ils changent de maquette), un beau papier de qualité épais, et des couvertures exquises.

La phrase qui résume Bad Wolf : « La fantasy qui joue avec sa proie ». Et c’est d’autant plus vrai que pour le lancement de la collection en 2016, l’éditeur avait lancé un concours un peu spécial…

Au début de chaque titre, vous pouviez trouvé la phrase suivante :

« Bad Wolf est une collection de fantasy chez ActuSF qui vous prépare de belles surprises. Complices, tous leurs auteurs se sont adonnés à un même jeu littéraire… Trouverez-vous lequel ? Envoyez vos réponses, le vainqueur remportera quatre livres ActuSF de son choix, six ebooks ActuSF de son choix, un dessin original de Jean-Louis Mourier, le dessinateur de Trolls de Troy, et un mug aux couleurs du Souper des maléfices.

Vous n’avez pas trouvé ? Quelle chance : les enjeux augmentent à chaque nouvelle parution dans cette collection… « 

La solution a depuis été trouvée, mais je trouve l’idée pour lancer la collection absolument géniale. C’est stimulant, ça donne nécessairement envie de découvrir les autres titres et d’en parler à d’autres ne serait-ce que parce que c’est original.

Parmi tous les titres de cette collection qui s’agrandit lentement mais sûrement, je ne puis que vous conseiller l’excellent roman Sorcières Associées, premier tome d’une série de fantasy orientale et steampunk. J’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman original, créatif aux personnages fort bien tournés. Il y a d’ailleurs un second tome de paru : L’échiquier de Jade. Le troisième est à paraître en septembre 2019 : La machine de Léandre. Et j’ai hâte !

Comme autre titre fort, on peux également citer l’excellent Boudicca de Jean-Laurent Del Socorro qui allie brillamment Histoire, ainsi que croyances et mysticisme de l’époque. On en apprend beaucoup sur ce personnage féminin fort de l’Histoire et totalement méconnu. Elle a tout de même eu le cran de tenir tête à l’envahisseur romain face aux menaces et aux persécutions.

Enfin, autre coup de cœur avec La Fée, la Pie et le Printemps d’Elisabeth Ebory qui est… magique ! Entre humour et rebondissements, on découvre notre monde à l’époque Victorienne dans un Londres encore plus mystérieux et brumeux que le vrai. Très prenant, mais également rempli de passages drôles. Les personnages y sont particulièrement saisissants de réalismes.  

Voilà, maintenant que vous en savez plus sur le label Bad Wolf, je vous laisse découvrir les différents titres de la collection au travers des quelques photos que j’ai réalisées. Elles ne rendent pas entièrement compte de la beauté des ouvrages ni de leur qualité, mais un petit aperçu et un bon prétexte pour que vous les découvriez plus amplement en librairie, qui sait ?

Chronique jeunesse : Papi rebelle

Vers l’infiniiiiiiii et au-delà !

Paru en mars 2017, Papi Rebelle est un roman du très génial et célèbre David Walliams, le digne héritier de Roald Dahl. Il a écrit quantité de romans et d’albums pour la jeunesse : Tatie pourrie, Mamie Gangster, Le gang de minuit, Il y a un serpent dans mon école, L’ourson qui faisait bouh ! et quantité d’autres ouvrages…

Avec Papi Rebelle, il traite d’un sujet plus grave, celui de la maladie d’Alzheimer et de l’amour grands-parents/petits-enfants. Rarement abordé dans la littérature jeunesse de façon aussi claire, c’est un roman intéressant qu’il nous est ici donné de découvrir.

Une amitié grand-père/petit-fils exceptionnelle

Jack et son grand-père ont ce qu’on appelle une relation fusionnelle. Ils s’entendent merveilleusement bien. Tellement que les parents de Jack sont parfois mis de côté au profit de ce grand-père un peu excentrique qui a vécu tant d’aventures pendant la Seconde Guerre Mondiale (il était aviateur dans la Royal Air Force). Mais malheureusement, depuis quelque temps, son cher papi a des trous de mémoire, des sautes d’humeur… Il oublie des choses importantes, se croit encore pendant la guerre alors qu’il est confortablement installé dans son canapé.

Suite à un énième « bêtise » causée par son grand-père, les parents de Jack décident de le placer dans une maison de retraire adaptée : La Résidence du Crépuscule. Avec un nom pareil, on se doute déjà que ça ne doit pas être la joie là-bas… Et ce que va découvrir Jack est encore pire que ce que l’on imagine ! Il va ainsi tout faire pour sauver son grand-père de cet institut aux objectifs peu louables…

Du pur David Walliams sur un sujet qui change

Pour les fans de Walliams, Papi Rebelle est dans la lignée de son univers fantasque. Mais sous couvert d’humour, on y trouve une part de réalisme plus présente que dans ses autres livres. On y parle de la maladie d’Alzheimer, de la guerre et de ses traumas, de la difficulté de s’occuper de ses parents quand ils deviennent âgés et qu’ils sont une source d’anxiété. Plus sérieux par certains abords, cela n’empêche pas – au contraire – d’apprécier cette histoire !

Et oui, il y a même eu un film Papi Rebelle, même si il n’a guère fait de bruit en France…

Pour les enfants qui aiment les histoires qui se passent sur fond de guerre, ils seront servis. Les anecdotes du papi de Jack à la RAF valent le détour. Elles sont toutes plus folles et géniales les unes que les autres. Et peu à peu, on s’attache à ce grand-père qui a tout le temps des étoiles plein les yeux et qui ne rêve que d’une chose, partager son enthousiasme avec son petit-fils.

On retrouve encore une fois Raj, le SEUL personnage redondant des romans de David Walliams. Il est à la fois très gentil et extrêmement radin, ce qui en fait un personnage malgré tout curieusement attachant… Il est dans tous les romans de l’auteur que j’ai lus : Joe Millionnaire, Monsieur Kipu

Attention pour les âmes sensibles, la fin de Papi rebelle est touchante, mais elle fiche un petit coup au cœur… C’est beau, mais c’est un peu triste.

Si vous cherchez un mélange d’aventure, d’amour et de drôlerie pour un enfant de 8/10 ans, ce roman est tout indiqué. Comme toujours avec David Walliams, on est séduit en très peu de pages, même si Papi Rebelle est loin d’être mon roman préféré… Les illustrations de Tony Ross ajoutent à l’ambiance juste ce qu’il faut pour qu’on croie lire un roman de Roald Dahl illustré par Quentin Blake… Pas de doute, ce duo fonctionne à merveille et prend la relève avec brio !

Chronique jeunesse : Le bungalow a des crocs

Des vacances de rêves se profilent… si ils ne se font pas manger par une meute de loups-garous affamés avant !

Paru en début d’année 2019 dans la collection Pépix (Sarbacane), Le bungalow a des crocs est un roman « horrifique » pour la jeunesse. Bon, ça ne fait pas flipper à proprement parler, je vous rassure, on reste sur une tranche d’âge de 8/10 ans. Mais tout de même, ça bouge pas mal, il y a une chasse au programme et peu de temps mort ! De quoi passer des vacances… mortelles.

L’autrice, Annabelle Fati a déjà écrit d’autres romans pour la jeunesse : la série Lucile Finemouche & le balafré (Actes Sud Junior) ainsi que des premières lectures pour les plus jeunes.

Les vacances, l’occasion de se retrouver en famille et de se reposer…

Un bungalow entier uniquement pour les enfants, le rêve ! Sauf que l’enthousiasme des cousins et cousines va vite être douché quand il vont se rendre compte qu’ils risquent de finir dans le ventre de loups-garous voraces. Tout a été prévu depuis le début pour qu’ils servent de repas… vont-ils s’en sortir ? Avec un ado un peu mou (un ado quoi), un enfant en bas âge et deux filles dégourdies mais loin d’être prête à ce qui les attend, rien n’est moins sûr…

Un peu de frissons chez Pépix ? On dit oui !

Des romans originaux dans la collection Pépix, il n’y a que cela, mais très peu font partie de la catégorie « livre pour se faire peur » (on peux citer L’ogre au pull vert moutarde, La Sorcitresse et L’écrivain abominable) mais Le bungalow a des crocs est pour moi un petit cran au-dessus dans le genre. Et il est parfait pour ceux et celles qui voudraient frissonner un peu sous leur couette !

En effet, les enfants de cette histoire font l’objet d’une véritable traque de la part des loups-garous. Pour s’en sortir, ils vont devoir faire appel à toute leur malice, et à des ressources qu’eux-mêmes ne soupçonnent pas. Et cela malgré certaines petites tensions entre notre narratrice, Amélie et sa cousine Chloé.

Développé sous forme de thriller pour enfants, on retrouve les codes de certains romans à suspense avec leur lot de cliffhanger en fin de chapitre. Côté intrigue, on est donc servis, et les enfants ne devraient pas bouder leur plaisir devant le lot d’aventures épiques que nos jeunes héros malgré eux vont vivre… D’autant que la jeune Amélie est très drôle, même dans le feu de l’action et du danger, ce qui dédramatise les scènes de course-poursuite, les terribles pièges tendus par les loups-garous et autres joyeusetés !

En somme, Le bungalow a des crocs est un très bon roman pour les enfants. Il remplit parfaitement son office, mélange assez bien les côtés sombres et le reste, plus drôle et plus léger. Et puis, la fin est intéressante… on se verrait assez bien lire une suite !  

Actualité éditoriale : Une adaptation de Sacrées Sorcières par Pénélope Bagieu

Moi qui adore l’univers de Roald Dahl depuis ma plus tendre enfance, et qui adore le trait et l’esprit de Pénélope Bagieu, je suis aux anges en apprenant cette nouvelle : l’illustratrice s’est lancée dans le travail titanesque d’une adaptation bd de Sacrées Sorcières.

Quand est-ce que ça sort ? En début d’année 2020. L’ouvrage fera plus de 300 pages (en couleur) et gageons d’ores et déjà qu’il sera magnifique. Un futur succès de librairie ? C’est certain !

Pénélope Bagieu écrit ces quelques lignes pour présenter son travail actuel et le pourquoi de ce choix :

« Enfant, j’ai été terrifiée et envoutée par Sacrées Sorcières. Le roman de Roald Dahl reste un de mes souvenirs de lecture les plus forts et de très loin mon ouvrage préféré de l’auteur. Bien sûr, les images de Quentin Blake ont aussi beaucoup compté pour moi, et je n’aurais pas aimé dessiner de nouvelles illustrations à cette histoire. Mais la réécrire à ma façon, avec mes outils de bande-dessinée et l’idée très précise que je me fait depuis l’enfance de ces héros et de ces sorcières, et pour moi un plaisir et un honneur immenses. Merci à Luke Kelly, le petit-fils de Roald Dahl, qui me donne cette possibilité et à bientôt – dans 300 planches !« 

La seule image en circulation pour le moment est celle-ci, mais ça présage du très bon… Le code couleur n’est pas sans faire penser au Sacrées Sorcières original…

Chronique : Lolito

L’histoire d’un ado complètement paumé qui réussit malgré tout à nous faire sourire parfois…

Roman atypique écrit par l’anglais Ben Brooks, Lolito (référence délurée à Lolita de Nabokov ?) est paru aux éditions La belle colère en février 2018. Il nous conte les extravagances d’un adolescent complètement perdu…

Ben Brooks a également écrit pour les enfants, il est notamment l’auteur du très remarqué Histoires pour garçons qui veulent changer le monde aux éditions Mazarine.

Une jeunesse désœuvrée

Etgar est un adolescent normal, mais à la personnalité atypique. Il se cherche, ne sait pas ce qu’il souhaite ni ce qu’il vaut. Et pendant ses vacances, il va tester ses capacités, ses limites en expérimentant quantité de choses…

Une grosse déception

Notons la magnifique fabrication de la couverture des ouvrages chez La Belle Colère, un grammage élevé et une qualité de papier inégalée.

Je pensais apprécier Lolito car le roman avait l’air décalé et très original, mais en réalité, c’est surtout très décousu. Moi qui aime les romans sur l’adolescence quand ils sont vifs et drôles comme Je suis ton soleil (un des meilleurs livres sur le sujet) ou encore La fourmi rouge (du pur génie à ce niveau) sans oublier Envole-moi (incontournable et génial) je pensais découvrir un texte dans le même style. Que nenni.

Lolito est bien un roman sur l’adolescence, mais sans panache ni grand humour (selon moi). Il y a bien quelques passages drôles ou attendrissants, mais pour le reste, on est toujours dans l’expectative… Etgar a une petite amie depuis plusieurs grandes vacances, mais c’est toujours le même programme et ils se retrouvent à regardent Les Experts : Manhattan.

D’erreurs de jugement en conneries monumentales (comme dépenser tout son argent pour aller à Londres voir une femme d’âge mûr dans un grand hôtel), Etgar va n’en faire qu’à sa tête. Dans quel but ? Découvrir qui il est ? Peut-être… mais c’est bien trop bancal pour y croire vraiment.

« Il me semble que tout le monde a constamment envie d’un câlin, mais qu’on a peur de demander, alors personne n’en a. On est obligés de rester assis comme ça, sans câlin. Il devrait y avoir des gens payés par le gouvernement pour se balader dans les transports publics et faire des câlins aux usagers On les appellerait les Câlinous. »

Il y a en effet quelques passages drôles, ou tendres. Mais ils sont bien peu nombreux et clairement pas assez percutants pour qu’on les garde en mémoire…

C’est ainsi que je garde un souvenir nébuleux et assez négatif de Lolito. Je me suis ennuyée ferme à cette lecture. Essayant de trouver un sens là où il n’y en a probablement pas. Etgar et ses frasques feront parfois sourire, mais guère plus…

Chronique : La vie inachevée d’Addison Stone

Un roman à la conception très originale : témoignages, articles de presse, peintures, photos, récits… Découvrez toutes les facettes d’Addison Stone pour comprendre sa disparition…

Adele Griffin est une auteure américaine. Deux de ses ouvrages sont parus en France, et tous deux tournent autour du monde si particulier de l’Art. Dans La vie inachevée d’Addison Stone, nous découvrons un roman aux allures de jeu de piste très particulier…

L’ouvrage est paru en France en 2015 dans une très belle version reliée à la couverture rigide éditée par Castelmore (le label pour ados des éditions Bragelonne).

Son autre roman s’intitule Les autres Shepard, il est paru chez Thierry Magnier en 2012. Lui aussi se passe à New York dans le milieu artistique.

Une vie décousue et mystérieuse

Couverture d’un magazine fictif où Addison est à la une.

Addison Stone est une adolescente qui n’a rien d’ordinaire. Dès ses jeunes années, des gens ont cru en elle et lui ont permis de s’épanouir… et ce n’étaient pas ses parents.

Addison Stone a toujours été dans son monde, dans son Art. Constamment en représentation, personne ne sait si elle a été réellement elle-même avec quelqu’un ou si elle a perpétuellement jouée son propre rôle… Elle est un mystère pour tous ceux qui l’ont côtoyée.

Peu à peu, elle a réussit à trouver sa voie artistique, ses tableaux se vendent des milliers de dollars. L’argent ne devient plus un problème pour sa famille et donc pour elle. Encore adolescente, elle quitte sa ville natale pour New York et ses folies nocturnes. Mais l’Art restera tout aussi important pour Addison.

Addison avait tout pour réussir, d’ailleurs elle avait réussit. Pourquoi parler d’Addison au passé ? Car elle est morte. Accident ? Meurtre ? Autre chose ? Le recoupement de tous les articles de presse, témoignages, photos vous aideront peut-être à y voir plus clair, pour enfin comprendre le mystère qu’était Addison Stone.

Un roman inclassable qui réussit à captiver

Sans introduction ni préparation, ce roman commence immédiatement par un article du Daily News, un journal New Yorkais et une photo pleine page d’Addison Stone. Déstabilisant ? Oui. Et ce n’est que le début.

Vous ne trouverez aucune partie romancée dans cet ouvrage. Uniquement des extraits, des citations, des témoignages, de nombreuses potos et coupures de presse. Une fois que vous aurez tout lu, vous connaitrez la vérité sur la fin d’Addison. Pourquoi elle est tombée alors qu’elle exposait à plusieurs mètres du sol en pleine nuit l’une de ses œuvres.

Une des nombreuses œuvres d’Addison Stone

On se demande comment une adolescente aux réactions parfois enfantines a pu devenir une personnalité aussi incontournable de la scène artistique. Mais au fil des pages, le portrait qui se profile devant nous explique comment Allison est devenue Addison. Ses erreurs de jugement, sa personnalité envahissante et parfois tyrannique avec ses proches… rien ne vous sera caché.

Ce roman est aussi original que très intéressant. Du début à la fin, on est captivé par le concept et la façon dont les éléments découlent les uns des autres. On découvre la vois de ses parents de son frère, de sa meilleure amie, de ses ex petits amis… Chacun d’entre eux dépeint une Addison différente, parfois inquiétante. La frontière entre le génie et la folie est parfois extrêmement poreuse…

Est-ce donc un bon roman ? Oui. Cependant, j’avoue que la conclusion m’a un peu déçue, je l’ai trouvé bien trop facile. C’est dommage car pour moi tout le reste collait à la perfection. Je garde cependant un excellent souvenir de cette lecture… A vous d’interpréter la fin comme vous le souhaitez.

Ainsi, ce roman est parfait à lire dès l’âge de 15 ans environ, ne serait-ce que par son traitement très original. On n’avait pas vu ça depuis Cathy’s Book ou encore L’Affaire Amanda (Bayard Jeunesse). Pour celles et ceux qui souhaitent lire un autre type de roman, ce sera l’idéal !

Chronique Jeunesse : Gurty – Tome 4 – Printemps de chien

Toujours aussi fou, drôle et désinhibé ! Gurty est la plus attachante (et la plus extravagante) petite chienne que vous pourrez découvrir dans la littérature jeunesse.

Quatrième tome des aventures de Gurty, Printemps de chien est paru aux éditions Sarbacane en avril 2018, dans la collection Pépix. Pour ceux qui ne connaissent pas la série Gurty, vous pouvez lire les ouvrages dans le désordre si vous le souhaitez ! Ce quatrième opus a connu l’un des meilleurs démarrage de la collection depuis sa création, bravo à lui.

Son auteur, Bertrand Santini est ultra-créatif, on lui doit notamment : Le Yark, Miss Pook et les enfants de la lune, Hugo de la nuit, L’étrange réveillon

De nouvelles vacances à faire !

Gurty est de retour avec de nouvelles vacances ! Mais avant d’arriver en Provence, il faut déjà prendre un moyen de transport… et comme le train qui roule est complet, Gurty et son maître vont prendre… le train qui vole ! (l’avion, quoi). Et dès le début, voici que le ton est donné… pour notre plus grand bonheur de lecteur, et ce quel que soit notre âge…

Tout aussi génial que les précédents, Gurty ne s’essouffle pas

« Aujourd’hui, il a fait encore un temps à mettre un chien dedans. Alors je suis sortie. »

Printemps de chien a beau être le quatrième tome de la saga, on ne s’ennuie toujours pas à sa lecture, et c’est tant mieux ! Nous voici à nouveau à gambader avec l’écureuil qui fait hihi, Tête de fesses et bien entendu… Fleur, la meilleure amie de Gurty.

Ici, de nouveaux personnages font leur apparition, comme les grenouilles (qui terrifient Gurty avec leurs rires), mais aussi des hiboux… et de mystérieux animaux rares. Chut, je n’en dirait pas plus !

La construction décousue et pourtant totalement cohérente de cette histoire fonctionne. On s’amuse toujours autant, on rit, on apprend, on s’amuse des répliques naïves et mignonnes de fleur… et de la verve toujours efficace de Cruty (ainsi surnommée par les enfants insupportables de voisins).

Encore une fois, c’est un sans faute pour Bertrand Santini et sa petite chienne adorée. Que dire de plus sinon que l’on aimerait déjà lire une autre aventure de Gurty ? Il va falloir patienter bien sûr, mais sur le rabat de droite du livre, on peux voir qu’un cinquième ouvrage est annoncé : Vacances chez Tête de fesses.

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Chronique : Les agents de Mr Socrate – Tome 3 – Le peuple de la pluie

Et si le peuple égyptien s’était développé ailleurs qu’au nord du continent Afriquain, au cœur de la forêt du Queensland, en Australie… Comment cela est-il possible ? Et qu’y cachaient-ils ?

Avec Le peuple de la pluie, nous découvrons le troisième et avant dernier opus de la saga des Agents de M. Socrate, toujours chez MSK (la collection jeunesse/ado du Masque).

Dans ce tome-ci, c’est une véritable dystopie qui nous est offerte : Arthur Slade nous proposant une histoire où les Egyptien auraient vécu… en pleine forêt australienne ! Mais en quoi cela intéresse-t-il les affaires de Mr Socrate ?

Le plus long périple de la saga…

Préparez-vous à un très long et mémorable voyage de plusieurs mois entre l’Angleterre et l’Australie ! Par bateau, à cheval et même en dirigeable, tous les moyens de transports de l’époque et plus encore sont utilisés !

Le but d’un si long voyage ? Récupérer pour Modo, Octavia et Mr Socrate une statue nommée « le visage de dieu »… Il semblerait qu’elle rende fou quiconque la regarde. C’est donc une arme redoutable à retirer au plus vite des mains avides de la Confrérie de l’Horloge, qui est également sur ses traces…

Beaucoup de surprises et d’action sont au rendez-vous… alors accrochez-vous !

Un troisième tome qui fonctionne à merveille

Pour moi, ce troisième tome est tout simplement le meilleur de la saga. On entre en pleines contrées sauvages, sur les traces des plus grands explorateurs… On fait d’étranges rencontres, les technologies utilisées sont fascinantes (dirigeables, aigles de métal aux serres empoisonnées)… et totalement baignées dans l’univers du steampunk ! Rien que pour cela, j’ai été ravie de lire ce roman. Arthur Slade nous faisait déjà savoir par le biais de certaines technologies qu’il utilisait ce genre littéraire peu répandu en young-adult, mais ici, il s’y épanouit pleinement.

La quête de Modo et ses autres camarades d’aventures n’est pas sans faire penser à moults romans d’aventures où il est question d’une relique perdue aux étranges propriétés… Ce roman utilise des ficelles déjà fort utilisées, mais qu’importe, on plonge sans hésitation dans cette nouvelle aventure. Tellement d’ailleurs que l’on aurait aimé en savoir beaucoup plus sur le fameux « visage de dieu », mais également sur le peuple de la pluie lui-même.

Les liens et parallèles qui sont faits entre Modo et leur histoire est assez fascinant… mais reste en grande partie inexpliqué ! Cela ajoute au sentiment de mystère et de secret qu’Arthur Slade instille tout au long de ses romans, alors on lui pardonne. Si on savait tout sur tout, où serait l’enchantement ? le mystère ? la magie ?

Le relationnel entre notre cher Modo et la belle Octavia devient plus intense, mais reste au stade des des sous-entendus pleins de verve…  On aimerait bien les voir se rapprocher l’un de l’autre, mais est-ce seulement possible étant donné le passé, l’histoire de Modo ? D’autant que Mr Socrate verrait cela d’un très mauvais œil…

Pour ceux qui on déjà lu les deux premiers tomes de la saga, se passer de ce troisième opus est juste impensable. L’intrigue prend place rapidement, les personnages sont toujours aussi agaçants/attachants (tout dépend du point de vue). La Confrérie de l’Horloge a encore beaucoup de méfaits dont elle veut faire profiter le monde afin de mieux le dominer…

Et Modo, plus que jamais, est un antihéros que l’on voudrait suivre au bout du monde ! (et c’est le cas ici). Enfin un héros qui a le droit de commettre des erreurs, d’avoir des sentiments, et qui est tout sauf beau puisque totalement défiguré. Ça change du paysage éditorial que l’on essaye trop souvent de nous vendre avec des personnages beaux et « torturés ». Ici, il y a du bon, et du beaucoup moins bon au cœur de chacun des personnages, le tout étant très nuancé. En bref, ce tome confirme la qualité de la saga !

Prochaine chronique sur le quatrième et dernier tome : L’île des damnés. Où tout trouve sa résolution.

Chronique : Marche ou crève

Carrie, Christine, Salem, Misery, La peau sur les os, La ligne verte… autant de romans emblématiques de l’œuvre du maître de l’horreur, Stephen King ! Mais je suis loin d’avoir tout lu et j’ai fait la découvert récemment d’un de ses romans les plus populaires : Marche ou crève. Sorte de dystopie où des ados courent jusqu’à la mort pour remporter un potentiel magot, Marche ou crève est un roman violent et glaçant.

L’ouvrage est paru en 1979, mais c’est seulement en 2018 que l’on entend parler d’une future adaptation cinématographique !

Mieux que le marathon…. La longue marche

Ils sont cent sur la ligne de départ… il n’en restera plus qu’un à la fin. Interdiction de marcher à moins de 6,5 km/h sous peine d’avertissement. Au bout de trois, vous êtes mort. Pas de pause, pas de repos. Vous satisferez vos besoins – manger, pisser, etc – en marchant. Autant dire que les paramètres rendent La longue marche très brève, quelques jours à peine.

Voici les principes de base qui régissent La longue marche. Tous les ans, ils sont très exactement cent à y participer. Le gagnant remportera une énorme somme d’argent ainsi que tout ce qu’il souhaite. C’est pour cela qu’il y a toujours autant de participants d’années en années…

C’est ainsi que nous suivons Ray Garraty, originaire du Maine (comme Stepehen King), personnage principal de cette terrible histoire, il porte le numéro 47 dans la course.

Ancienne couverture de Marche ou crève aux éditions J’ai Lu.

Un roman cru à l’extrême

Bien avant la mode des dystopies, Marche ou crève avait déjà tous les ingrédients qui en font une excellente. Des règles rigides au point d’être mortelles, une société qui se délite mais dont ignorera tout ou presque en dehors de la terrible Longue marche…

Nous allons ainsi suivre la course de Ray Garraty du début jusqu’à… la fin de son parcours. Réussira-t-il ? Sera-t-il éliminé comme les 99 autres participants ?

La narration de Marche ou crève a beau être tapissée de dialogues, il y a énormément de passages à vides où Ray cogite. Il a beau avoir presque une centaine d’adversaires, son pire ennemi reste lui-même. Mettre un pas devant l’autre devient de plus en plus dur, surtout quand on commence malgré tout à se lier d’amitié aux autres marcheurs… Certains vont être tués par balle sous ses yeux, d’autres vont connaitre une fin plus terrible : hémorragies, crampes mortelles, évanouissement, délires…

C’est un roman très dur que celui-ci car on sait qu’il n’y aura pas de fin heureuse, que Ray gagne ou non, ce qu’il vit dans cette course est terrible, traumatisant. Il faut bien avouer que c’est le genre de livre qu’on ne lâche pas, on veut connaitre l’issue le plus vite possible pour Ray et ses concurrents ! La moindre phrase qu’ils partagent les humanise incroyablement. Certains sont d’ailleurs très jeunes (ce sont tous des ados) mais l’approche d’une mort imminente les rend lucides, admirables pour certains.

Marche ou crève est donc une très bonne dystopie, même si sa conclusion m’a quelque peu laissée sur ma faim. J’aurais aimé que Stephen King développe un peu plus sa fin, pour moi, il manque un dernier petit chapitre afin d’être parfait.

Ce roman reste toutefois excellent, mais c’est loin d’être mon préféré de l’auteur. Je préfère quand il s’essaye au fantastique et au surnaturel avec Simetierre ou Christine.  

Chronique jeunesse : Le grand magasin fluo

Un roman drôle et rempli d’aventure qui nous averti sur les dangers de la consommation de masse de façon très métaphorique et originale !  

Premier roman de Stéphanie Gisbert, Le grand magasin fluo est sorti dans la collection Pépix chez Sarbacane en novembre 2017. Les dessins sont quant à eux réalisés par Magali Le Huche, une illustratrice très connue dans le domaine de la littérature jeunesse. Elle a illustré nombre d’imagiers sonores Gallimard, de documentaires, et de romans et albums pour enfants.

Un hyper marché ultra-lumineux qui sort de terre… comme par magie !

Voici l’histoire de Mathieu, Nat, Angelo, et Peter, une bande de copains qui passent le plus de temps possible ensemble. Ils trainent, flânent, refont le monde…

Mathieu quant à lui, notre héros dans cette histoire est gentil, mais il est surtout victime de harcèlement par le terrible Tony Bielowki. Mais les choses vont peut-être changer grâce (ou à cause ?) de la présence du tout nouveau supermarché Hyper Discount. C’est l’endroit le plus en vue du moment, et qu’importe qu’il ait mystérieusement surgi d’un terrain vague en une nuit, ça ne choque personne… A part notre équipe de choc !

Comment cet étrange et flamboyant magasin fluo est-il apparut ? Pourquoi tout le monde s’arrache les produits qui y sont ? Comment Mathieu va-t-il surmonter sa peur panique face à son harceleur ? Pourquoi nombre d’habitants de la ville disparaissent mystérieusement ? Vous saurez TOUT sur le grand magasin fluo et plus encore…

Une histoire agréable qui sort des sentiers battus

Pour ceux et celles qui souhaitent se divertir tout en se délectant d’un soupçon d’aventure, ce sera le roman idéal. Parfait pour des enfants de 9 ans environ, les petits lecteurs découvriront tous les méfaits cachés des supermarchés… ! Des vigiles aux allures démoniaques et des clients zombifiés sont au rendez-vous de ce roman pas comme les autres…

Alors… que cachent ces soldes alléchantes ? Ces promotions extravagantes ? Et qui est le gérant un peu flippant au rire carnassier qui porte l’étrange nom de Figor ? Et surtout, que permet de remporter le Jeton d’Argent ? (personnellement, j’ai trouvé l’idée géniale car ça m’a fait penser aux fameux tickets d’or de Willy Wonka dans Charlie et la chocolaterie).

Le grand magasin fluo est donc un beau petit mélange entre fantastique et aventure, le tout porté par des personnages à l’indéfectible amitié. C’est frais, amusant, et surtout le thème principal du roman change de ce que l’on lit/voit d’habitude. Et sans être moralisateur, on comprend le message qu’il y a derrière, à savoir ne pas consommer aveuglément ! (sauf peut-être les Pépix).