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Mes lectures de la rentrée littéraire 2019 – Partie 2/3

Nous sommes fin août, mais la Rentrée Littéraire ne fait que commencer ! A l’heure où j’écris ces lignes, une petite partie seulement des ouvrages sont sortis, dont quelques têtes d’affiches telles que le Sorj Chalandon, le Amélie Nothomb ou encore le Karine Tuil…

Sur les 524 nouveautés de cette année, j’ai lu 8 ouvrages pour le moment. Soit  1.52% de la rentrée… Bien que le but ne soit pas de tous les lire, il est assez frustrant de voir autant de choses sortir au même moment et de ne pouvoir consacrer plus de temps pour trouver des pépites… Mais les choses sont ainsi, et je vous propose de découvrir quatre des mes lectures (la partie 1 de cet article est disponible ici).

Soif – Amélie Nothomb – Albin Michel – Paru le 21 août 2019

« Pour éprouver la soif il faut être vivant« . Avouez que comme quatrième de couverture on a fait mieux tout de même. Donc, dans les faits on ne sais pas de quoi parle le nouveau roman d’Amélie Nothomb. Quelqu’un veut-il essayer de deviner ? Personnellement, j’ai perdu.

Soif parle des derniers jours de Jésus : de son procès à son terrible chemin de croix, et ce jusqu’à sa mort (pas plus). On y suit les réflexions de Jésus, ses pensées aux heures les plus proches de sa mort… Et honnêtement je n’ai pas du tout aimé.

Pourquoi ? Premièrement car la culture religieuse ne m’intéresse pas. Je n’ai guère les références et les connaissances pour apprécier pleinement l’ouvrage et les entorses que l’autrice a fait – ou non – au récit original.

Deuxièmement, je trouve qu’au final ce roman ne nous apporte rien après sa lecture. Il n’offre pas matière à réflexion, pas d’interrogations… On le lit, et on l’oublie !

Et troisièmement, cela faisait des années que je n’avais pas lu un Amélie Nothomb, et je suis déçue de voir que son travail ne correspond plus à ce que j’aimais dans ses ouvrages tels que Antéchrista, Stupeur et tremblements ou encore Les combustibles.

C’est donc un rendez-vous manqué pour moi, mais aussi peut-être un côté madeleine de Proust que je n’ai pas retrouvé qui cause ma déception…

Next Level – Thomté Ryam – Au diable Vauvert – parution le 5 septembre 2019

Un livre qui parle crûment d’un antihéros adolescent et fan de jeux-vidéo ? C’est forcément pour moi. On y suit Martial, un jeune qui vit dans un petit village du sud, son seul plaisir dans la vie, jouer à Shoot dans la ville, un jeu-vidéo violent où il faut tuer le plus et le mieux possible. Martial a d’ailleurs plutôt bon dans son domaine, il est assez connu et a une communauté de fans qui l’adorent. En effet, il est souvent le plus créatif quand il s’agit de tuer et de s’échapper.

L’histoire se lit très rapidement, les chapitres étant courts et la narration chirurgicale. J’ai beaucoup aimé cette écriture hachée, rapide, effrénée. Elle m’a fait penser à deux romans très noirs que j’adore : Cool Killer et Il ne nous reste que la violence.

Malgré une histoire très addictive, je n’ai pas adoré la fin, mais il est vrai que c’était la seule plausible au fil des pages… Cependant il me reste malgré tout un goût d’inachevé, et je trouve que cette conclusion met encore à mal le monde des jeux-vidéos que l’on punaise déjà souvent comme influenceur négatif de notre société.

Dégels – Julia Phillips – éditions Autrement – parution le 28 août 2019

Mais quel SUBLIME roman ! Tout commence avec la disparition de deux fillettes dans la région reculée de Russie nommée le Kamtchatka, dans la « grande » ville de Petropavlovsk (120 000 habitants, c’est ce qui se rapproche le plus d’une grande ville dans la région ». Le premier chapitre nous conte leur disparition, puis chaque autre se concentre sur un personnage différent qui a un rapport – parfois très léger ou invisible – avec l’enquête. Grâce à ces différents portraits, on découvre la vie au Kamtchatka, le poids des traditions, l’inaction de la police qui semble avoir baissé les bras très vite, la difficile entente entre les peuples natifs de la région et les Russes du continent (le Kamtchatka étant isolé du reste de la Russie géographiquement).

L’ambiance de ce roman atypique est magistrale. Nous ne sommes pas dans un classique roman policier avec un déroulement d’enquête, mais plutôt dans des tranches de vies, qui à un moment ont été impactées par cette double disparition. C’est sûrement pour cela que son ouvrage est comparé à l’oeuvre d’Alice Munro (pour le côté nouvelles imbriquées qui forment un roman) et de Laura Kasischke (comme dans Esprit d’hiver pour le côté glaçant et à haute teneur en suspense sans omettre le côté littéraire…).

Il sort dans quelques jours et c’est une merveille, je vous le conseille vivement !

Le bal des folles – Victoria Mas – Albin Michel – paru le 21 août 2019

Dans la plus pure tradition du roman historique, voici un premier roman que l’on lit avec plaisir. Le sujet ? La condition des femmes en 1885 à l’hôpital de la Salpêtrière, car il n’y a pas que les aliénées qui y sont internées, c’est là tout le fond du problème. Brus gênantes, fille de bonne famille dérangeante qui pourrait ternir le nom de ses parents… Les chemins qui mènent à la Salpêtrière sont aussi nombreux que divers.

C’est ainsi que l’on suit le destin de trois femmes qui se retrouvent dans ce centre névralgique de l’avancée médicale en termes de neurologie. Charcot, grâce à ses « aliénées » et autres folles a réussit à faire des découvertes importantes telles que la sclérose latérale amyotrophique (aussi nommée maladie de Charcot). Charcot donne également des cours magistraux qui rencontrent un énorme succès populaire, les patientes lui servant de démonstrations vivantes où il déclenche parfois des « crises » pour illustrer ses avancées.

Et tous les ans est donné un « bal des folles » où deux mondes diamétralement opposés entrent en collision : les aliénées de la Salpêtrières et les bourgeois du Tout-Paris qui viennent voir de près ces femmes mise à l’écart de la société.

C’est dans ce paysage qu’évoluent trois femmes très différents mais chacune très intéressante. Une infirmière qui travaille à la Salpêtrière depuis de nombreuses années. Une jeune bourgeoise qui entend des esprits et une aliénée amoureuse d’un des médecins… comment cela va-t-il finir ? A vous de le découvrir, Le bal des folles est un roman fascinant. On en apprend plus sur l’histoire de la médecine à cette époque. Et comment l’hystérie a été inventée pour les femmes… Et chose intéressante, même si les personnages féminins de Victoria Mas sont inventés, certains sont très fortement inspirés de la réalité historique.


Jean-Martin Charcot présentant Blanche Wittman, sa patiente hystérique qui est soutenue par Joseph Babinski à droite, lors d’une leçon clinique à la Salpêtrière. (source : Wikipédia)

Chronique : La danse du temps

Un roman sur l’écoulement de la vie qui peut être un long fleuve tranquille… jusqu’à ce que l’on se fasse rattraper par les imprévus à l’âge de soixante ans ! Et si c’était pour enfin vivre vraiment, justement ?

Anne Tyler est une autrice américaine a l’œuvre unique, La danse du temps, paru chez Phébus en 2019 est son dernier roman en date.

Elle a écrit notamment Vinegar Girl (coup de cœur ici !), Leçons de conduite (Prix Pulitzer), Une bobine de fil bleu ou encore Une autre femme. La majorité de ses romans sont publiés en poche chez 10/18.

La vie d’une femme américaine qui traverse les décennies

Quand La danse du temps débute, Willa a une dizaine d’années. Elle sait déjà ce qu’elle veut : une famille stable, ne pas ressembler à sa mère qui quittait le domicile pour un oui ou pour un nom laissant son père seul avec deux petites filles.

Et Willa va parvenir à cet idéal, car la première moitié du roman nous laisse découvrir en de cours épisodes les décennies qui s’écoulent… Willa semble avoir une vie parfaitement bien rangée. Il y a bien eu des difficultés pour elle, mais c’est surtout quand Willa atteint l’âge de soixante ans que le récit commence réellement. Le déclencheur ? Un coup de téléphone lui demandant de venir à Baltimore garder sa petite fille… sauf qu’elle n’a aucun petit enfant. Mais elle décide malgré tout de jouer le jeu…

Un roman lent et plaisant, comme la vie de Willa

C’est un peu triste de dire cela, mais la vie de Willa semble réellement commencer à soixante ans. Avant, dans chaque période de sa vie, elle n’a été que spectatrice. Subissant plutôt qu’initiant, ne se plaignant jamais, remplissant parfaitement son rôle de femme… Du moins celui qu’elle s’est imaginé. Willa se rend compte que vivre, ce n’est pas que pour rendre les autres heureux, c’est ainsi que sur un coup de tête, elle va à Baltimore s’occuper de sa soi-disant petite fille.

Et c’est là que commencent à apparaître les couleurs de la vie.

Ayant lu Vinegar Girl juste avant de passer à La danse du temps, j’ai été un peu déçue. Je n’ai pas retrouvé un plaisir de lecture aussi intense. Il est vrai que La danse du temps ne raconte pas grand chose en soi… Et pourtant, ce roman est malgré tout extrêmement touchant. Je pense qu’il est parfait à lire pour ceux et celles qui s’interrogent sur leur vie, leur but, sur ce qu’ils veulent vraiment.

Je crois que la force des romans d’Anne Tyler réside dans la réflexion qu’elle nous offre sur que l’on veut faire pour changer les choses à notre échelle. Comment s’accomplir, ne pas vivre avec des regrets… En tout cas, c’est comme cela que j’ai pris ce roman.

Bien que cela soit paradoxal, j’ai donc passé un bon moment avec Willa, l’héroïne de La danse du temps, même si il ne s’y passe guère de choses. Je n’ai pas vibré à cette lecture, mais il m’a apporté une sorte de paix intérieure bienvenue…

L’une des rares choses qui fasse vibrer Willa, ce sont les cactus saguaro. Elle ne se l’explique pas mais elle les aime de façon viscérale, d’où la photo ci-dessous.

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Mes lectures de la Rentrée Littéraire 2019 – Partie 1/3

Tous les ans dans le monde du livre en France, c’est effervescence durant les mois d’août et septembre. La cause ? La fameuse Rentrée Littéraire. Elle concentre la majorité des nouveautés en littérature en un temps très restreint. Ainsi, depuis quelques semaines, c’est la courses chez les libraires pour en lire le plus possible avant leur parution afin de conseiller au mieux les futurs lecteurs.

C’est donc avec joie – et appréhension – que j’ai commencé à lire ma Rentrée Littéraire 2019. Au programme de mes lectures, uniquement des ouvrages qui me tentaient et que j’ai réussi à lire en amont de leur parution. Mais ce n’est pas terminé… il m’en reste encore beaucoup à lire, et cet article n’est que le premier sur le sujet.

A l’instant où j’écris ces lignes, je n’ai lu que 6 nouveautés de la rentrée sur les 524 au total. Soit… 1.14% de la Rentrée Littéraire 2019. Pas de quoi déprimer donc ! (c’est moins bien que les 1.76% de l’année dernière à la même époque… )

Protocole Gouvernante – Guillaume Lavenant – Rivages (parution le 21 août 2019)

Voici un roman tout a fait atypique, son argumentaire est fort et simple : on y suit une jeune femme qui a des instructions très précises. Le roman est en fait toutes les instructions qu’elle va appliquer à la lettre. Tout est ainsi écrit à la deuxième personne du pluriel, ce qui est assez déstabilisant au premier abord, mais pas déplaisant.

Ainsi, nous la suivons dans son étrange mission, qui consiste à s’intégrer en tant que nounou dans un foyer aisé. Peu à peu, les instructions qu’elle doit suivre se font plus bizarres et étranges… mais quel est le but final de cette mission ? Pourquoi doit-elle se rendre indispensable et inspirer à tout prix la confiance dans cette famille  ?

Ces questions trouverons leurs réponses – du moins partiellement – mais pas assez pour réellement apprécier la nébuleuse conclusion. Je l’avoue, je n’ai pas saisi pleinement le message final. Qu’a voulu dire l’auteur ? Pourquoi ce final étrange et nullement explicite ?

Je n’ai pas détesté car c’est très accrocheur, mais on reste clairement sur sa faim, et sur sa fin…

F20 – Anna Kozlova – Editions Stéphane Marsan (parution le 11 septembre 2019)

Pourquoi ce titre, que veux donc dire F20 ? En médecine, dans la classification des maladies mentales, il s’agit de la schizophrénie. L’histoire ce déroule en Russie, dans une famille extrêmement dysfonctionnelle : la mère erre tel un fantôme et reste alitée le reste du temps, ne s’occupant jamais de ses deux filles, le père est systématiquement absent, toujours avec une nouvelle amante pendue à son bras… C’est dans cette situation complexe que vivent donc les deux sœurs Youlia et Anioutik. Et il y a quelque temps, Anioutik s’est vue apposer la référence F20 sur son dossier médical : elle est schizo, et ce diagnostic sera pire que la prison, surtout en Russie. Interdit de travailler, mise au ban elle ne pourra pas non plus se marier et tenter d’avoir une vie normale…

C’est dans ce contexte que sa grande sœur Youlia découvre qu’elle a les mêmes symptômes… et décide de n’en rien dire. Elle veut à tout prix avoir une vie normale et bruler la chandelle de la vie par les deux bouts… quitte à parfois se perdre, et à prendre en cachette les médicaments de sa sœur…

F20 est un magnifique et terrible roman qui nous parle de la société russe vue par le prisme des laissés pour compte. C’est très intéressant, mais également fort triste… J’ai beaucoup aimé l’histoire de ces sœurs aux tendances autodestructrices mais qui débordent malgré tout de joie de vivre. C’est aussi beau que fort, aussi terrible que mémorable.

Je ne suis pas sûre que ce roman ai la chance d’être beaucoup médiatisé, mais il vaut le détour si vous aimez découvrir une autre culture et que les livre borderline ne vous font pas peur.

Pour la petite anecdote, c’est la traductrice Raphaëlle Pache (traductrice notamment du monumental La maison dans laquelle) qui a découvert ce texte et l’a proposé à l’éditeur Stéphane Marsan.

Cadavre Exquis – Augustina Bazterrica – Flammarion (parution le 21 août 2019)

J’ai rarement lu un roman aussi génial et immoral que Cadavre Exquis. L’idée de base est simple : dans le futur, on ne peux plus manger d’animaux car ces derniers sont porteurs d’un étrange virus très dangereux. Ils ont donc été décimés par l’homme pour sa survie…

Mais l’être humain semble ne pas pouvoir se passer de viande. Et puis, il y a les lobbys de la charcuterie qui refusent de disparaître… C’est ainsi que l’homme se met à manger de l’homme. Ainsi, le cannibalisme est devenu le summum du bon goût, et cette nouvelle viande si terrible à assumer est nommée par les marketeux « viande spéciale » afin d’oublier sa provenance.

Les humains sont nommés « têtes » pour qu’on oublie ce qu’ils sont. On leur coupe les cordes vocales afin qu’ils ne fassent pas de bruits humains, ce qui les rendraient plus difficiles à tuer…

C’est dans ce futur qu’évolue Marcos, responsable des achats pour un abattoir. Il est en charge de la bonne qualité des « têtes », de leur état de santé, etc. Mais chose étrange dans ce monde, Marcos ne mange pas de viande. Il ne le crie pas haut et fort car c’est mal vu, mais il n’assume pas cette société basée sur l’horreur. Il a de plus en plus de mal à faire bien son travail, tiraillé par sa conscience et par la pression de la société… Et les choses vont aller de pire en pire, quand on lui offre une « tête » vivante pour comme cadeau de compensation d’un fournisseur…

Ce roman est pour le moment mon préféré de la Rentrée Littéraire. L’écriture est nette, sans bavure, chirurgicale. On accepte immédiatement (bien qu’avec horreur) le postulat de départ que nous offre Augustina Bazterrica tant il est bien pensé. Il y a des détails atroces qui ne trompent pas. Elle a pensé à tout dans les moindres détails et nous plonge peu à peu dans les tourments de Marcos… et on adore.

En bref, si vous voulez une histoire qui vous fasse vibrer, qui a du corps, qui vit, qui vous tient en haleine, c’est le roman qu’il vous faut. Ce livre est une tuerie dans tous les sens du terme. Aussi mémorable qu’immoral !

La valse sans fin – Mayumi Inaba – Editions Philippe Picquier (parution le 22 août 2019)

Voici le nouveau roman de la japonaise qui avait écrit La péninsule aux 24 saisons ou encore 20 ans avec mon chat. Cette fois-ci, elle ne nous propose pas un roman apaisant comme à son habitude, mais l’histoire vraie de deux icônes japonaise dans les années70/80. Abe Kaoru est un jazzman reconnu dans les milieux underground, il en est le roi dans son domaine, le free jazz. Mais il aime autant la drogue que son art. Quant à Suzuki Izumi (malheureusement inconnue et non traduite en France) elle est une autrice en pleine ascension quand elle ne croque pas les médicaments comme des bonbons…

Ces deux là vont se rencontrer pour ne plus jamais se quitter, mais ils s’aiment autant qu’ils se font mal.

L’histoire de ces deux personnages qui ont fait l’histoire culturelle du Japon est très intéressante bien que très triste. Cependant, je trouve dommage que l’on ne puisse accéder aux œuvres de Suzuki Izumi en France, ce qui enlève un peu au côté « référence » de la littérature nippone pour nous, occidentaux qui ne la connaissons pas du tout.

J’ai toutefois apprécié de découvrir ce bout de Japon méconnu, et j’ai pu écouter des extraits du travail de Abe Kaoru pour m’immerger dans son univers… j’ai ainsi appris que je n’aimais pas le free jazz (vidéo ci-dessous), mais ça aide à comprendre encore plus ce personnage !

Voici l’un des albums complets si vous souhaitez découvrir l’œuvre de Abe Kaoru ou tout simplement le free jazz.

Chronique manga : Arbos Anima tome 2 & 3

Une suite intéressante qui nous plonge toujours plus dans le monde fascinant des plantes et des fleurs exotiques

Arbos Anima est un shônen qui traite de la collecte de plantes rares et exotiques au 19ème siècle. Le sujet peut sembler étrange au début, mais il est mis en scène de façon très intéressante… D’autant que le héros de cette histoire, Noah, a le pouvoir de lire le passé des plantes qu’il touche.

L’auteure de ce manga, Kachou Ashimoto, a déjà une autre série à son actif : Cagaster, chez Glénat également.

Les aventures de Noah continuent et gagnent en dangerosité

Noah a beau être un collecteur de talent, il n’est pas taillé pour les voyages dans les tropiques ou les courses-poursuites, et ça se voit. Heureusement, ses gardes du corps sont là pour l’aider au mieux dans sa tache.

Dans le second tome, la quête est double avec une mission donnée par la maison Diva (l’employer de Noah) et une autre beaucoup plus personnelle.

Dans le troisième, nous en découvrons plus sur le passé épineux de son garde du corps, Grenade… qui était un pirate redouté !

Parfois captivant, d’autres fois lassant, deux tomes très inégaux

Arbos Anima est un manga original : son thème et son époque sont très peu traités, mais cela ne suffit pas à rendre la saga captivante. En effet, là où le second tome gagnait en intérêt, le troisième nous fait retomber dans une certaine lassitude.

Les enjeux sont loin d’être passionnants et clairs, et c’est dommage vu la qualité des dessins de Kachou Ashimoto.

La partie avec la jeune et richissime Sarah était bien plus prenant et divertissant (dans le second tome). Le clin d’œil fait à La petite princesse de Frances H. Burnett est d’ailleurs fort bien amené ! Une jeune héritière censée aller dans un pensionnat anglais dont le père récemment disparu possédait une mine de diamant, ça vous parle ?

On découvre plus précisément le passé terrible de Grenade en tant pirate (dans le troisième tome), on en apprend plus sur l’ennemi juré de la famille de Noah Lescott : Ascham. Beaucoup de secrets sont encore enfouis quant à cette relation ultra conflictuelle entre les deux familles. Mais ça ne suffit pas à créer une expérience de lecture passionnante.

En dehors de cela, Arbos Anima est un manga qui a du mal à se tailler une réelle place. Les personnages ont beau être reconnaissables, ils manquent de charisme, il est difficile de s’y attacher. L’intrigue reste sympathique mais pas extraordinaire, et les dessins ne suffisent pas à pallier à ce manque global d’intérêt… dommage.

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Mini-chroniques #4 : A la découverte de Shanghai et d’une Russie imaginaire, un roman noir soporifique et une terrible aventure en Alaska

Il y a la PAL (ou pile à lire), il y a la wish-list (qui regroupe tous les livres que vous voudriez lire un jour…) et puis il y a la PAC. Et bien oui, la pile à chroniquer ! Et parfois, il arrive que l’inspiration ne vienne pas, qu’elle tarde… ce qui fait que les livres s’accumulent jusqu’à former un nid de livres à chroniquer. Pour certains, la flamme n’est jamais venue, et les années se sont écoulées… Pour d’autres, ils sont récents et ont même été des coups de cœur… mais je ne me voyais pas faire une chronique entière. Et comme se sont tout de même des ouvrages que j’ai lu dans leur intégralité et apprécié, il est impossible pour moi de ne pas en parler !

Shanghai Baby – Weihui – Picquier Poche

Lors de sa parution en 1999 en Chine et en 2001 en France, Shanghai Baby a été immédiatement un phénomène éditorial. Pourquoi ? Car c’est l’un des romans/récits emblématiques de l’après Révolution Culturelle. Il est totalement libéré, parle de sexualité, qui plus est avec un étranger – un Allemand ! – c’est l’un des premiers ouvrages à être transgressif sur tous les plans. Dans le même genre, il y a eu Bonbons Chinois, de Mian Mian, lui aussi très médiatisé à l’époque pour les mêmes raisons…

Dans Shanghai Baby, on suit une femme libre, sans complexes, qui fait ce qu’elle désire réellement de sa vie. Dans ce contexte social fort, on comprend pourquoi l’ouvrage a été un phénomène. Car en ce qui concerne le roman lui-même, il est intéressant et nous fait découvrir un Shanghai nocturne inconnu, mais ne fait pas non plus rêver…

Là est peut-être la limite du livre-phénomène, il n’en est un que parce que le contexte passé le rendait exceptionnel. De nos jours, la lecture d’un Shanghai Baby, qui plus est en occident, n’a plus rien d’exceptionnel ni de transgressif.

C’est donc un ouvrage intéressant à lire si l’on se recontextualise dans la société chinoise des années 90/2000. Mais pour ses qualités intrinsèques de roman, Shanghai Baby est très dispensable…

La Rouille – Eric Richer – éditions de l’Ogre

Si vous cherchez un roman initiatique violent comme il faut, La Rouille sera parfait. Sorti relativement inaperçu à sa sortie lors de la Rentrée Littéraire 2018, l’ouvrage mérite pourtant le détour. Avec une plume qui percute, souvent abrupte, parfois lugubre mais toujours superbe, Eric Richer nous emmène dans un pays qui ressemble beaucoup à une Russie post-apocalyptique. Ou à une Russie d’aujourd’hui désœuvrée qui a besoin de ses traditions éculées pour survivre.

Nous sommes dans la petite ville d’Ilyviesk, que rien ne différencie des autres bleds paumés de la région. Il y a la violence, la pauvreté, la survie et… le Kännöst. Tradition purement masculine et totalement brutale à laquelle le jeune Nói ne pourra pas couper. Jeune, mais déjà terriblement lucide sur sa vie, son « avenir » et ce qu’il ne souhaite pas en faire.

Pour oublier, il se défonce avec ce qu’il trouve, souvent des solvants et détergents qui lui défoncent le cerveau et lui permettent de voir le requin. Forme magnifique qui flotte dans les méandres de sa conscience explosée… et qui l’aide à oublier la perte de son frère, la disparition de sa mère… Il n’y a d’ailleurs pas que sa mère qui a disparu, quasiment toutes les femmes ont déserté, elles sont devenues très rares. On parle même de no woman’s land pour désigner la région tant les traditions pèsent sur elles. Elles ont toutes fuit ou presque. Pour illustrer toute la violence poétique contenue dans ce roman, cette phrase me semble parfaite :

« Le soir venu les libellules copulent, et un pare-chocs les encule…« 

La rouille n’est pas un roman qui conviendra à tout le monde. Mais il est d’une beauté lourde, pesante. On ne peux pas oublier facilement ce genre de lecture. Et je ne le souhaite tout simplement pas.

L’insomnie – Tahar Ben Jelloun – Gallimard

J’ai rarement lu un livre aussi ennuyeux… pourtant l’argumentaire était extrêmement tentant. Un homme qui a besoin de tuer quelqu’un pour trouver le sommeil… Il commence par sa mère, et se rend compte qu’il peut à nouveau dormir paisiblement pendant plus d’un an… Avant que l’insomnie de reprenne le dessus. Il va donc devoir tuer à nouveau si il veut retrouver un sommeil paisible. Et c’est là que ça dérape. Pour dormir, il va donc devoir abattre beaucoup de gens et de travail si il veut retrouver des nuits paisibles… Il va d’ailleurs tellement en tuer pour dormir (plus il tue, moins il récupère de temps de sommeil) qu’il va commencer à créer une sorte de système de points. Il appelle cela des « crédits sommeil », chaque personne en fonction de son passé lui fournissant un montant différent quand il les tue…

Mais comment une telle histoire peut-elle se terminer ? Et bien de façon totalement hasardeuse et ratée… Bref, passez votre chemin, j’ai perdu mon temps pour ne pas que vous perdiez le votre.

Sukkwan island – David Vann – Gallmeister ou Folio

Je vais être concise sur cet excellent roman : un père divorcé décide d’emmener son fils sur un île sauvage en Alaska pour renouer avec lui. Le but est simple, ils emmènent du matériel de pêche, le strict minimum pour survivre là-bas et devront ensuite se débrouiller par eux-mêmes. Sauf que bien entendu, rien ne va se dérouler comme prévu…

Je ne peux RIEN vous dire d’autre sur ce roman hormis qu’il faut le lire pour en découvrir toute la teneur, l’atmosphère. Si vous aimez les intrigues se déroulant en milieu sauvage et faisant appel à une psychologie des personnages fouillée, ce roman est fait pour vous. Si vous aimez être surpris/scotché par un livre, il est fait pour vous. Si vous voulez une histoire mémorable, ce livre est fait pour vous.

On oublie pas Sukkwan island. Jamais.

Chronique : Rien qu’une vie

Bienvenue à Duneen, petit village irlandais où tout le monde se connaît et où rien ne reste secret… ce qui devient assez problématique quand on découvre des ossements dans une ferme alentour… Qui peux bien avoir été enterré secrètement ici ?

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Graham Norton est une figure emblématique du paysage audiovisuel britannique. Il est d’origine irlandaise, et c’est certainement pour cela que l’intrigue de son roman se déroule en Irlande, sa patrie. Il est à la fois acteur et présentateur télé, et maintenant auteur… et je dois avouer que j’ai trouvé cela plutôt réussi !

Flic dans une petite ville… le bonheur ? 

Pour le sergent Collins, être policier en milieu rural a ses avantages : on est au calme, les seuls problèmes à régler sont la circulation ou les mésententes de voisinage… Mais justement, ce sont aussi les gros inconvénients de ce poste quelque peu « planqué ». Il ne se passe jamais rien, et le temps passant, le sergent a laissé filé ses rêves, où il voulait devenir enquêteur – notamment pour la criminelle. Mais c’est une « chance » pour lui, un cadavre sans sépulture vient d’être exhumé lors de travaux dans une ferme. A qui peut-il bien appartenir ? Pourquoi a-t-il été ainsi caché ?

Le sergent Collins va tout faire pour élucider le mystère avant que les flics de Dublin ne soient sur le coup et n’aient résolu l’affaire… Surtout qu’il a un avantage non négligeable : il connait Duneen et ses habitants parc cœur depuis plus d’une décennie… 

La couverture V.O. de Rien qu’une vie. Super jolie, très colorée, elle représente parfaitement l’esprit du roman.

Un roman plein de charme qui a réussit à me séduire…

Il y a une chose à savoir à propos de moi avant toute chose : j’adore les ambiances du style cottage, petit village anglais bien propret, etc. Et ça fonctionne bien évidemment avec l’Irlande ! Alors, quand j’ai découvert que Rien qu’une vie se déroulait dans un cadre rural et typiquement anglo-saxon, ça m’a immédiatement tentée… J’insiste cependant sur le fait que Rien qu’une vie n’est pas un roman policier. Il y ressemble dans sa trame, mais c’est avant tout un roman social qui voit se jouer le théâtre de la vie d’un petit village irlandais. On s’attarde beaucoup plus sur la vie de chaque personnage, son passé, sa psychologie que sur le mystère du squelette retrouvé.

Dans cette intrigue, les personnages sont nombreux, mais jamais on ne les confonds avec d’autres. Pourquoi ? Car ils ont chacun une spécificité physique ou un trait de caractère qui fait qu’on les reconnaît immédiatement. Et comme ils sont une bonne dizaine, c’est assez réussit. J’y ai tout particulièrement aimé Brid Riordan, dont la vie fut difficile dès le début… même dans le bonheur.

Les scènes dramatiques y sont particulièrement bien décrites, on remonte parfois plus de quarante ans en arrière, le temps d’un chapitre. Cette coupure n’est jamais gênante, toujours bien amenée et nous aide à comprendre avec justesse les comportements de certains…

Évidemment, que serait cette histoire sans le fameux sergent Collins ? Il est très attachant, et m’a beaucoup fait penser au personnage de Danny Butterman, ce flic grassouillet qui s’enlise dans le quotidien de son village anglais plan-plan dans Hot Fuzz (qui est au passage le meilleur film de tous les temps après Starship Troopers). On prend plaisir à découvrir son quotidien être bouleversé et le voir s’accomplir dans cette première enquête qui va changer sa vie de bien des façons…

Ainsi, si vous aimez les intrigues et les secrets de villages, Rien qu’une vie est parfait pour vous ! On y découvre la petite ville type où tout le monde se connaît et où les ragots vont bon train. Souvent drôle, parfois décalé, on s’immerge avec plaisir dans cette histoire sans prétention mais qui fait merveilleusement son office : nous faire passer un bon moment de lecture. J’adorerais découvrir un autre roman de Graham Norton tant celui-ci m’a séduite…

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Chronique jeunesse : Les saisons de Peter Pan

Une revisite de l’histoire de Peter Pan, personnage emblématique de l’enfance perdue et de l’imaginaire…

Christophe Mauri est un auteur de littérature jeunesse français. On lui doit la série des Mathieu Hildalf, qui a rencontré un beau succès à sa sortie. Avec Les saisons de Peter Pan, il propose un hommage intéressant au roman de l’Ecossais James Matthew Barrie.

Une réécriture qui se propose de remettre…

Nous connaissons tous l’histoire de Peter Pan, ou du moins son univers. Grâce au roman en premier lieu, mais également à toutes les œuvres cinématographiques inspirées directement du roman de J.M. Barrie. Que ce soit grâce à la version de Disney ou au magnifique film de Steven Spielberg, Hook, Peter Pan est un personnage qui continue de fasciner malgré le temps qui passe…

C’est ainsi que Christophe Mauri décide de s’approprier ce personnage fantasque, haut en couleurs et symbole de liberté.

…. les pendules à l’heure !

Pour ceux qui aiment l’histoire d’origine, Les sept saisons de Peter Pan devrait les ravir. Christophe Mauri reprend en effet certaines emblématiques du roman, entre autres. Cependant, malgré un univers et une ambiance assez fidèle à l’esprit, je n’ai pris guère de plaisir à lire ce roman jeunesse. J’ai trouvé qu’il avait quelques longueurs et même quelques passages très dispensables… Impossible pour moi de m’immerger dans l’histoire de ce Peter Pan.

Cependant, il y a également des moments de pure beauté. Avec quelques passages très bien écrits et très touchants. Mais cela ne suffit pas à rehausser la qualité générale du roman à mon humble avis…

De plus, j’ai vraiment eu du mal avec les illustration de Gwendal Le Bec, que je trouve parfois inesthétiques. Encore une fois, cela est une question de point de vue, mais c’est en particulier sur les visages et la morphologie générale des corps que j’ai eu un sentiment de déséquilibre, d’inaccompli… Mais parfois, elles sont très belles. En fait, le roman et les illustrations sont parfois très déséquilibrés. On y trouve aussi bien des moments de grâce que des moments d’ennui…

En somme, je pense que cet ouvrage est très dispensable si vous n’êtes pas spécialement fan de Peter Pan ou de l’œuvre de Christophe Mauri. Quoi qu’il en soir l’ouvrage est à destination des 9/10 ans.

Chronique jeunesse : Les orphelins de métal

Un roman à l’univers rassurant et original qui lie robots et humains à la perfection !

Paru aux éditions Lumen en avril 2019, Les orphelins de métal est un one-shot traduit de l’irlandais. Il s’agit du premier roman de Padraig Kenny à paraître en France.

Des robots entrés dans le quotidien

Dans une version révisée du Royaume-Unis à une époque qui ressemble à la fin du XIXème siècle, nous découvrons que les robots ont changé le monde. Grâce aux glyphes, il est possible d’insuffler la vie aux objets inanimés. Plus l’objet possède de glyphes et plus ils sont complexes, plus le robot aura une personnalité développée.

C’est dans ce contexte que l’on suit l’inventeur raté Absalom : arnaqueur à la petite semaine, roi du rafistolage et de la débrouille, il vivote grâce au travail de ses robots… Il est aidé par Christopher, un jeune garçon attachant qui adore la compagnie des fameux êtres de métal. Mais un accident va révéler un secret inattendu concernant Christopher. Sa vie va en être bouleversée, et il va être arraché à ceux qu’il aime…

Pour l’occasion de cette sortie, les éditions Lumen ont envoyé un petit robot à monter soit-même ! On tire sur la ficelle, et il s’anime.

Un univers riche et plaisant

Lire ce roman, c’est un peu comme de s’entourer d’un plaid tout doux. On s’y sent bien, l’univers y est lumineux. On y retrouve avec plaisir les codes du steampunk tout en découvrant un système magique original – celui des glyphes et des patchs.

Autre fait plaisant, dans ce Royaume-Unis fantasmé, l’Histoire à changée. Même si l’on a pas tous les détails, il est question d’une guerre qui a touché fortement le pays. Et c’est grâce aux robots que le pays a pu se relever et se développer. Même si on a pas tous les détails, c’est donc dans une uchronie que nous baigne ce roman jeunesse. Et c’est assez peu commun pour le souligner…

Ainsi, c’est l’ouvrage idéal pour qui souhaite un roman d’aventure sans avoir à lire une série à rallonge. Il sera parfait à découvrir pour les enfants dès l’âge de 10/11 ans. Et j’aimerai beaucoup découvrir l’autre roman de Padraig Kenny : Pog.  

Chronique : On dirait que je suis morte

Un roman inclassable où l’on suit une anti-héroïne qui n’a pas de limites… ni de but.

Paru lors de la Rentrée d’hiver de 2019, On dirait que je suis morte est le premier ouvrage de Jen Beagin à paraître en France, il est aux éditions Buchet Chastel. Et on peut dire qu’il est assez… étrange et décousu, mais plaisant pas certains côtés. Explications.

Une jeune femme qui rencontre l’amour en la personne de « Monsieur Dégoûtant »

Mona a 24 ans, vit dans la ville de Lowell, elle est femme de ménage et ne se voit pas faire autre chose de sa vie. Quelques heures par semaines, elle fait du bénévolat dans un centre d’aide pour drogués. Elle donne des seringues stérilisées, quelques mots gentils… Mais quand elle rencontre Mr Dégoûtant – comme elle-même le surnomme dans sa tête – ils vont vivre une histoire d’amour… à leur échelle. Il fait les poubelles pour lui offrir de jolies choses, tente de se droguer moins… Mais est-ce qu’avoir trouvé l’amour est une fin en soi ? Ou y-a-t-il autre chose qui se profile pour Mona ?

Le roman d’un début de vie fait de bric et de broc

Ce roman est en fait le récit de vie d’une jeune femme avec qui la vie n’a jamais été douce. Parents à peine mentionnés, seulement une tante qui se préoccupe quelque peu d’elle. Toutes ses rencontrer sont hasardeuses, sinon désastreuses… Ce serait un bon résumé de la vie de Mona, que nous suivons durant pendant un temps assez court (environ 2/3 ans).

Mais quel est le but de cette histoire ? De ce roman atypique sans morale ni but ? Et bien justement… je cherche encore. Le personnage de Mona est pourtant intéressant, voir drôle par moments malgré l’adversité. Mais je ne comprends guère le pourquoi de cette histoire, qui se termine très abruptement et sans réelle finalité ou conclusion.

J’ai passé un bon moment avec Mona et ses frasques – elle se fait de nombreux films à propos des clients chez qui elle fait le ménage, et parfois ça va très loin ! – mais pas assez pour en parler avec enthousiasme. En fait, je n’ai rien ressenti du tout pour la vie de Mona et ses pérégrinations étranges et décousues de Lowell à Valdez…

En vérité, On dirait que je suis morte est un roman que l’on lit, et que l’on oublie presque immédiatement. Je n’ai rien retiré de cette lecture, ni en bien ou en mal. Je n’ai rien appris, je n’ai pas eu ni plaisir ni dégoût. C’est comme si tout était là, mais pas là… C’est peut-être cela que voulait dire le titre ? Que si Mona n’était pas là, on ne verrait pas la différence, et que son existence n’a rien d’exceptionnel, de notable…

AUTEUR :
GENRE : Littérature
EDITEUR :
TRANCHE d´ÂGE :

Chronique album jeunesse : Délivre ce livre !

Un album jeunesse unique… et pour cause vous ne pourrez le lire qu’une seule fois ! Sauf si vous arrivez à prononcer la formule magique avant qu’il ne se ferme définitivement…

Écrit par François Hanozet et illustré joliment par Grégoire Mabire, Délivre ce livre est paru aux éditions Mijade en mai 2019. Et dès qu’on le voit en librairie, il a un petit je ne sais quoi qui fait qu’on le remarque. Peut-être est-ce grâce à sa couverture au fond noir ? (plutôt rare en albums jeunesse), ou grâce à l’expression paniquée du magicien sur la couverture ?

Toujours est-il que c’est un album génial à découvrir.

Un livre qui ne se lit qu’une seule fois ?

Incroyable mais vrai, ce livre que le lecteur a à peine commencé est destiné à se refermer POUR TOUJOURS. Il n’y a qu’une seule solution : aider le magicien à trouver le bon livre qui contient la formule magique pour le rouvrir avant la fin…

Écrit sous forme d’histoire participative – à l’image du Roi est occupé ou encore de Chhht ! pour ne citer que les grands classiques du genre – on prend plaisir à lire l’histoire aux enfants. En effet, à presque chaque double-page, on va leur demander de trouver quelque chose pour continuer l’histoire, ou les faire dire une formule magique. Et ça fonctionne très bien !

De plus, les dessins sont très beaux : à la fois colorés, dynamiques et rassurants. On a qu’une seule envie, plonger dans l’histoire et y rester tant on y est bien… Cette ambiance graphique et ce style de bibliothèque poussiéreuse et étrange m’a beaucoup fait penser à un roman destiné aux adultes : La Cité des livres qui rêvent aux éditions Les Grandes Personnes. Il y a dans ces deux ouvrages destinés à deux publics différents une atmosphère livresque surannée qui se dégage… et c’est extrêmement plaisant.

En somme, si vous cherchez une idée d’album pour les enfants dès l’âge de 4 ans, Délivre ce livre sera absolument parfait ! Nous vous le conseillons vivement.